ארכיון יומי: 21 ביולי 2012


Juifs du Maroc R.Assaraf

C'est cette thèse que défendit rabbi Yehouda Bibas lors de multiples conférences données en Europe. Il aurait converti à ses idées le grand rabbin de Serbie, rabbi Yehouda Alcalaï, longtemps rabbin à Semlin, ville dont était originaire le grand-père de Theodor Herzl, le fondateur du sionisme politique.

 De sorte que l'on pourrait ainsi établir un lien entre l'auteur de l'État juif et un modeste rabbin d'origine marocaine.

Sans remettre en cause la croyance dans la venue du Messie, rabbi Yehouda Bibas estimait que la délivrance dépendait aussi de l'homme et de sa conduite :

La Rédemptionviendra avec le réveil du cœur des hommes ; le réveil d'en bas aura aussi pour conséquence le réveil d'en Haut. Quand on verra en Haut les efforts déployés par les Juifs pour revenir dans leur pays, on décidera au ciel de venir à leur aide comme il est écrit : "Revenez à moi et je retiendrai à vous. "

Yehouda Bibas se faisait le défenseur d'une renaissance juive par la voie du travail : « Pour que l'idéal biblique se réalise et que chacun puisse vivre sous sa vigne et son figuier, il faudrait d'abord les planter ! Dieu n'a-t-il pas dit : "Montrez-moi le trou d'une aiguille et je vous montrerai la porte du monde." ? »

 À ses yeux, cela signifiait que les nouveaux venus en Terre sainte devaient gagner leur pain à la sueur de leur front et ne plus dépendre des dons charitables faits aux Juifs de Terre sainte par leurs coreligionnaires de diaspora.

Ces spéculations étaient le privilège d'une élite lettrée. La foi simple et bon enfant des Juifs marocains les plus pauvres se nourrissait du souvenir de Jérusalem et de sa gloire passée, une foi qu'ils exprimaient précisément par leurs dons en faveur des communautés de Terre sainte.

 Cet amour d'Israël était à ce point caractéristique des Juifs marocains que l'un de leurs premiers historiens, rabbi Yaacov Tolédano, a pu écrire dans son Ner Hamaarab :

Ils ont pour Eretz Israël un amour merveilleux et admirable. Leur dernier sou, ils sont prêts à en faire offrande pour la Teiresainte, pour la caisse de rabbi Méir Baal Haness ou de rabbi Shimon Bar Yochaï. Tout émissaire d'Eretz Israël, qu 'il soit séfarade ou ashkénaze ; ils le reçoivent avec les plus grands égards et lui réservent la plus généreuse hospitalité, lui accordant des dans bien au-dessus de leurs moyens.

Les émissaires envoyés recueillir des fonds pour lesyeshivot de Terre sainte jouèrent un grand rôle dans le maintien des liens entre les Juifs marocains etla Terre sainte, indépen­damment du fait que, par leur rôle de diffuseurs d'écrits et d'idées, ils permirent aux Juifs marocains de ne pas sombrer dans un total isolement spirituel.

Au xix siècle, les quatre communautés de Jérusalem, Tibériade, Safed et Hébron envoyaient chaque année des émissaires aux quatre coins du monde pour y récolter la haloukah, la contribution destinée à permettre l'entretien des rabbins de Terre sainte.

Au XIXe siècle, on note une augmentation significative du nombre d'émissaires appartenant à des familles marocaines installées de plus ou moins longue date en Palestine ottomane.

Les deux cas les plus connus sont rabbi Raphaël Bensimon (1847-1927) et rabbi Raphaël Ohana (1850-1902). Le premier était le fils du fondateur de la communauté marocaine de Jérusalem et se rendit à deux reprises, en 1888 et 1889, à Fès, ville dont était originaire sa famille.

C'est d'ailleurs à l'occasion de ces deux voyages qu'il fonda une association ayant pour but l'impression des classiques de la littérature rabbinique marocaine, notamment l'Et lekol Hefetz et le Michpat outsédakka beYaakov, de rabbi Yaacob Abensour.

 On lui doit aussi la première version imprimée, à l'époque moderne, du rituel des Juifs fassis, Ahabat Hakadmonim. Quant à rabbi Raphaël Ohana, résidant à Tibériade, il se rendit à Meknès en 1889, mettant à profit son séjour pour écrire un livre, Mizkar Halakha, à propos dela Gabéla, la taxe sur la viande, qui divisait la commu­nauté de Meknès.

L'augmentation du nombre de Marocains installés en Terre sainte dans la seconde moitié du XIXe siècle est la conséquence d'un double mouvement provoqué par la sensible amélioration des correspondances maritimes et l'abolition de la taxe très lourde exigée des pèlerins juifs marocains par Moulay Abderrahman.

Jusqu'à l'installation des Français à Alger, en 1830, le voyage par voie de mer était une aventure risquée, du fait de la présence des pirates « barbaresques », qui n'hésitaient pas à s’emparer des navires étrangers, y compris des navires marocains, lorsque ceux-ci croisaient au large de l'Algérie ou dela Libye.

La fin de la « course » se traduisit par l'éta­blissement de liaisons si ce n'est plus fréquentes, du moins plus sûres. Via l'Algérie oula Tunisie, les candidats au départ pouvaient gagner différents ports européens (Marseille, Gênes, etc.) assurant des liaisons régulières avec Alexandrie, Beyrouth et Jaffa.

Comm. juives sahariennes

 En disserter est un jeu d'écriture, une opération qui n'en reste pas moins, cependant, une tâche difficile, parfois ingrate, quand l'analyse doit sonder les profondeurs du discours, y reconnaître le trait allusif, en percevoir la charge culturelle, en saisir la dimension et l'interpréter correcte­ment, l'épreuve finale consistant dans la recherche et la localisation des sources, la découverte des références à la "mémoire collective", aux traditions écrites et orales, aux cultures et civilisations avec les­quelles notre document entretient constamment des rapports étroits, une solidarité active.

Nous avons, momentanément et à regret, laissé à l'écart de notre présentation le monde merveilleux et fascinant du conte et de la lé­gende, l'univers érudit ou ludique des proverbes et des sentences populaires, la littérature épistolaire, les genres mineurs que cultivent indifféremment Juifs et Musulmans et très en faveur dans la société féminine et enfantine, plus spécialement: as-slâmât "salutations, billets doux et autres messages aigres-doux"; al-lagza "énigme"; al-huzzaya "devinette"; al-ma'âni "jeux de mots et de langage"; al-mayàr "réprimande"; al-a'ayyu' "chansons de circonstance, couplets géné­ralement improvisés, humoristiques et sarcastiques"; lâ-grta, al-gannaya "chansonnettes, berceuses, chansons de l'escarpolette (matesa chez les Musulmans, sabuka chez les Juifs)" et celles accompagnant d'autres jeux; ad-d'a "invocations à Dieu, aux anges, aux héros bibliques, aux saints palestiniens et aux santons locaux"; divers types de malhùn et 'arûbi, d'historiettes (hrâfât et hkâyàt), de chants à caractère polémi­que ou politique composés à l'occasion des guerres ou des luttes contre divers־ envahisseurs du pays, etc…

De même avons-nous renoncé à consacrer un chapitre entier au tableau inventaire des œuvres, contrairement à nos habitudes. Pour le présent ouvrage, dédié à la littérature d'expression dialectale, un tel inventaire eût été bien plus malaisé à établir que pour la pensée juri­dique ou pour la création poétique, en raison de la plus grande diversité de la matière et de sa dispersion, de l'étendue considérable du corpus, de la quantité et de la variété des pièces à recenser, celles que nous connaissons ou qui sont en notre possession, et celles qui restent encore à découvrir dans les archives et papiers éparpillés à travers le monde ou à recueillir par voie orale dans la mémoire des rares témoins qui en conservent le souvenir et qui acceptent de se prêter au jeu de l'enquête.

 Quoi qu'il en soit, l'entreprise eût été impossible dans le cadre de la présente étude, contraints que nous sommes de la réduire à des dimensions raisonnables, mesurées à l'aune de la place imposée par le temps et les exigences de l'édition.

A ce titre, comme à d'autres, nous tenons la présente étude pour une tentative fragmentaire, la considérant comme un commencement, une contribution modeste et préliminaire tant à l'étude de la dialecto­logie marocaine qu'à la connaissance des littératures maghrébines, juives et musulmanes, d'expression dialectale.

 Dans ce domaine assez peu connu, nous croyons que notre entreprise a néanmoins sa justifi­cation.

Nous avons défini ailleurs le concept de "totalité" de la pensée juive et posé le principe de son unité organique; nous affirmions la solidarité active qui domine les rapports de la vie intellectuelle juive au Maroc avec les manifestations de la pensée juive universelle; mais nous ajoutions aussitôt que le judaïsme marocain est partie intégrante du paysage culturel et linguistique de l'Occident musulman.

Dans l'espace intellectuel ainsi défini, il serait au demeurant hasardeux de vouloir dissocier les "humanités juives", la littérature classique tra­ditionnelle d'expression hébraïque, de la création écrite et orale d'ex­pression dialectale.

Le mariage traditionnel chez les juifs marocains

יהדות מרוקו - פרקים בחקר תרבותםINTRODUCTION

 Buts et méthode d'approche

Ce travail décrira les cérémonies traditionnelles du mariage juif marocain, telles qu'elles se célébraient au dix-neuvième et au début du vingtième siècle. La date limite est celle de 1912, date à laquelle fut signé le Protectorat français au Maroc. Cette reconstitution de ce mariage est entièrement basée sur les diverses descriptions que j'ai recueillies chez des informants.

 Nous nous sommes efforcés, après le recoupage et les vérifications de ces informations, de distinguer entre ce témoignage, qui a une valeur intrinsèque, et nos explications, qui se basent sur des théories actuelles, dont la valeur est relative. C'est une méthode de travail que les ethnologues n'ont pas toujours suivi.

L'enquête directe auprès des Juifs marocains, qui a duré cinq mois (Janvier-Juin 1965), a englobé plus d'une centaine d'informants. Né au Maroc et ayant vécu plus d'une vingtaine d'années dans ce pays, notre connaissance du milieu juif nous a permis d'éviter certaines erreurs, dont quelques chercheurs, étrangers à une certaine culture, ne sont pas toujours exempts. Le fait d'avoir, en tant qu'enfant, assisté à ces cérémonies, nous a par ailleurs facilité aussi le travail.

Nous avons eu la chance d'avoir d'excellents informants; certains, âgés de plus de quatre-vingt-dix ans, vivent encore cette culture. En général, le témoignage des femmes interrogées a été plus détaillé et plus fidèle que celui des hommes.

Nous possédons quelques descriptions partielles d'un mariage juif à Rabat, Salé, Tanger et Fez que nous citerons plus loin. Tout le matériel ici exposé parait pour la première fois. Une littérature très abondante sur les cérémonies du mariage musulman en Afrique du Nord, bien que pas toujours précise, nous permet de faire une bonne comparaison avec le mariage juif de cette région.

Les coutumes du mariage musulman en Afrique du Nord sont très différentes d'une région à l'autre et il serait souhaitable d'entreprendre une étude comparative, qui engloberait tous les rites de mariage de cette partie de l'Afrique.

Nous avons largement puisé dans les écrits de nombreux auteurs, qui ont, à partir du seizième siècle, visité l'Afrique du Nord, et nous ont laissé de précieuses descriptions ethnographiques.

Nous avons essayé, dans ce travail, de relever certaines coutumes prati­quées en Israël durant la période biblique et talmudique. Malheureusement, il n'existe aucun ouvrage ni aucune étude sérieuse, qui auraient pu faciliter notre comparaison, qui restera de ce fait incomplète.

 Dans la plupart des cas, nous avons dû puiser à la source même. "On ne trouve point dans la Bible, clairement indiqué, l'usage d'un cérémonial quelconque aux mariages des premiers Hébreux". Toutefois, la procession de la fiancée, de la maison paternelle à celle de l'époux, avec danses et musique, parait tenir une place particulièrement importante dans ces cérémonies, tout comme chez les Musul­mans et les Israélites.

Une longue cohabitation avec les indigènes du pays, l'isolation de certaines communautés juives, surtout de l'Atlas, ont grandement influencé la phy­sionomie de ces communautés. Les Juifs, particulièrement ceux du Sud, ne se différenciaient pas de leurs voisins, même en ce qui concerne l'habillement,sauf pour la couleur, qui devait être noire.

En effet, dès le Moyen Age, nous sentons déjà le fruit de cette acculturation, même dans le domaine religieux. Selon l'usage musulman, il est interdit de pénétrer chaussé dans une mosquée. Certaines communautés juives adoptèrent au Moyen Age cette coutume étrangère àla Synagogue.

 Des Juifs s'interdirent de maudire un Cohen, descendant d'Abraham, parce que, dans ce pays, c'est une injure grave de maudire un descendant du Prophète Mahomet. Certains documents juifs commencent par une formule hébraique analogue au célèbre premier verset du Coran.

 Ainsi, la vie, côte à côte dans le même pays, tend, dans une certaine mesure, à unifier les habitudes des groupes ethniques. Nous verrons combien cela est vrai pour les coutumes du mariage.

Nous avons, pour la description des cérémonies du mariage, préféré suivre l'ordre chronologique, afin de rendre au maximum la réalité de ces céré­monies. Ainsi, une cérémonie déjà décrite n'est pas répétée ailleurs, mais seulement citée, avec les nouveaux détails relatifs à ce lieu. Néanmoins, nous nous sommes plus particulièrement concentrés sur la description de quelques cérémonies parmi les plus importantes.

La transcription des mots et expressions arabes est celle adoptée par Colin. La traduction des citations arabes et hébraïques est littérale.

Les Juifs marocains ont, tant en arabe qu'en hébreu, une prononciation défectueuse (aucune différence, par exemple, entre le "ch" et les différents "s"). Nous transcrivons les mots tels qu'ils sont prononcés au Maroc.

LE DEBUT DU MARIAGE

"Qui prétend que la cérémonie du mariage est simple essaie seulement".(Proverbe juif marocain)

Le mariage chez les Juifs marocains dure généralement deux à trois semaines. Selon les informations que nous avons recueillies, cette durée varie entre dix et vingt jours dans les villes, avec une légère préférence pour une période de douze jours; dans la zone espagnole, elle est de quinze jours, et dans l'Atlas, entre dix et vingt jours, le cadre de quatorze jours étant ici le plus courant. Cette durée va en diminuant avec la pénétration de la civilisation européenne. R. Tadjouri décrit, au début de ce siècle, un mariage à Salé qui dure vingt-six jours.

Pour mieux éclairer le mécanisme des rites du mariage nous avons préféré suivre l'ordre chronologique, car, si la célébration de la cérémonie nuptiale a lieu généralement un mercredi, le jour où débutent les cérémonies du mariage n'est pas le même chez tous les Juifs marocains.

Ce chapitre décrira les différentes cérémonies qui ont lieu jusqu'au dernier samedi y inclus, qui précède le mercredi, jour de la bénédiction nuptiale. A part ces cérémonies, il faut rappeler que les fêtes elles-même, animées par des chants et des danses, se prolongent sans interruption du premier au dernier jour.

פרק ראשון : מעמדם המשפטי של היהודים וזכותם לשמירת חייהם הדתיים.

פרק ראשון : מעמדם המשפטי של היהודים וזכותם לשמירת חייהם הדתיים.

מעמד של היהודים כמו הנוצרים " בנע עם הספר " החיים תחת שלטון המוסלמים נקבע בקוראן בוסרה 9, " פרשת התשובה " פסוק 29 לפיו הם נסבלים בתנאי שמשלמים מס גולגולת ויהיו שפלים……..

להלן הפסוק עצמו מתוך ספר הקוראן " הילחמו באנשים אשר אינם מאמינים באלוהים ולא ביום האחרון ואינם מקדשים את אשר קידשו אלוהים ושליחו, ואינם מחזיקים בדת האמת – אלה הם אשר ניתַן להם הספר – עד אשר ישלמו את הג'יזיה במו ידיהם, בעודם מושפלים……..

אורי רובין בפירוש לפרק הזה, מפרש את המלה " מושפלים " כך : כמה מחכמי האסלאם מצאו כאן צו להצר את צעדיהם ולהגביל את זכויותיהם של בני החסות הלא מוסלמים ( אהל אלד'ימה )

הערה שלי – מאין קבעו החכמים הללו, שיהודים ונוצרים אינן מאמינים באלוהים וגם לא ביום האחרון, זו האיוולת של ספר הקוראן, ובהמשך אינם מקדשים את שליחו, דהיינו, כל מי שאינו מוסלמי, הינו כופר שיש להשפילו ולגבות ממנו את דמי החסות המפורסמים. מעניין אותי לדעת, האם ניתן להעריך כמה מס גולגולת שולם למוסלמים במשך דורות רבים על ידי היהודים במרוקו.

המשך המאמר….מ- ויהיו שפלים…..הם נבדלים מהכופרים שאינם מאמינים ולא בספר ( התנ"ך ) שעליהם להתאסלם או להיעלם, ואין להם זכות קיום, כלומר עליהם חל הג'יהאד.

זכותם של היהודים והנוצרים לשמור את דתם מבוססת על ההנחה שהם היו קיימים בעת הופעת האסלאם, ועשו אתם הסכם. אללאה הרשה להעניק להם הגנה כל זמן שהם דבקים בדתם. אם הם נוטשים את דתם, ניתנה להם הזדמנות לחזור. 

אם הם מחליטים לשנות את דתם, זכותם להיות ד'מים – בני חסות, בטלה. האסלאם הבטיח לשמור על חייהם, רכושם של היהודים והנוצרים, ואת זכותם לחיות לפי אמונתם בתנאים מסוימים, הכוללים שורה של הגבלות והשפלות המנוסחות במסמך הנקרא " תנאי עומר " או " ברית עומר ". שהתגבשו כנראה בימי עומר השני בן עבד אלעזיז ששלט בשנים 717 – 720.

מצויות נוסחאות שונות שחוברו בשנים לאחר מכן. הברית קובעת את עליונות האסלאם על פי הדתות האחרות. באשר לפולחן, הם רשאים להמשיך לחיות לפי אמונתם. אבל אסור להם להפגין דתם בפומבי. האסלאם אימץ חוק של שלטון הביזנטי, לפיו אסור ליהודים לבנות בתי כנסת חדשים, אבל הבטיח שמירתם של אלה שכבר היו קיימים, ורשות לשפץ את המבנים שנבנו בתקופה הטרום מוסלמית. ובניינים אלה אסור שיהיו גבוהים מהמסגדים של המוסלמים בסביבתם.

תמורת תשלום מס גולגולת וביצוע " תנאי עומר " הובטחה ליהודים ולנוצרים הזכות לחיות בארצות האסלאם תוך אוטונומיה באשר לחייהם הקהילתיים, וניתנה הזכות לחיות לפי חוקיהם ולעבוד את אלוהים בדרכם, כמעט באין מפריע, וכמעט ללא סייג.

בתיהם ובתי הכנסת הובטחו מפני שוד. ( הערה אישית שלי. זה לא מה שקרה במרוקו בפועל, נהרסו בתי כנסת עתיקים שהיו קיימים לפני בוא האסלאם, ראה תקופת מולאי אליזיד המזיד 1790 – 1792  סוף ההערה. זכותם של הבלתי מוסלמים להחזיק באמונתם ולקיים את חוקי דתם מותנה בכך שמכירים בעליונות האסלאם.

" תנאי עומר " ניתנו לפרשנויות, ברצונם של השליטים מקילים, וברצונם מחמירים, ומוסיפים החמרות נוספות.

במרוקו שלטו החל מימי שלטון בני מרין 1269 – 1465, השיטה המאלכּית הקיצונית יותר.

לפי מקורות החל מהמאה ה-16 עד העשור השני של המאה ה-20, נאלצו יהודים לחלוץ נעליהם בצאתם מהמללאח למדינה – העיר המוסלמית, בה התנהלו חיי המסחר. הסולטאן עבד ארחמאן השני 1822 – 1859, כתב לדרומונד האי קונסול בריטניה במרוקו, ב-30 במרס 1837 לגבי מעמדם של היהודים, כי מי שיקיים את התנאים של מוחמד – זכויותיו יישמרו.

למרות שהסולטאנים הבטיחו לאישים ולארגונים היהודים בחו"ל כי יעשו לשיפור מצבם של היהודים, בין השאר למשה מונטיפיורי שביקר בשנת 1864, יש עדויות כי בשנים שלאחר הביקור, מצבם הוחמר. כפי שפורסם ב JC ב-7 באוקטובר 1864.

 אחת התוצאות של הבטחת הסולטאן למשה מונטיפיורי ב-5 בפברואר 1864 היא כי היהודים לא ייאלצו לעבוד לממשל ללא תמורה כספית. בפועל הנושא היווה סלע מחלוקת בין היהודים וביען המושלים, באשר הראשונים סירבו לבצע עבודות ללא תמורה.

בתיק של תעודות והתכתבויות שהוכן על ידי משרד החוץ הבריטי לשנים 1878 – 1880 לקראת ועידת מדריד שדנה בנושא החסות הזרה נאמר, כי היהודים שאינם בעלי תעודות חסות, ללא הבדל מעמד, סובלים מהתנכלויות ועלבונות ממוסלמים בני מעמדות שונים. ילדים כמו גם מבוגרים מעליבים ופוגעים ביהודים מכל הגילים ברחובות לאור היום.

בין החובות שחלות על היהודים : על נשותיהן חלה חובת עבודה, ועליהן לתפור מדים ולהביאן למחסן הממשלתי ללא כל תמורה, במקרה אחד אישה סירבה למלא חובה זו, היא הולקתה בנוכחות המושל של העיר.

מראכש העיר-חביב אבגי

השער ואחד עשר יום מחורב.

בעקבות ריב המלכים בשנת 1578, בין מולאי מוחמד בן עבדאללאה ( בנו של מולאי זידאן, ומשל במראכש ) ובין עבד אלמאליכ. מוחמד בן עבדאללאה נחשב בעיני היהודים כשליט עריץ, בא עבד אלמאליך וקרא תיגר על שלטונו של מולאי מוחמד. למרות נחתותו המספרית באנשים, הוא הצליח להביס את מוחמד ואת צבאו, בסיוע הממון שגבה כמס מלחמה מהיהודים, בסך של שישים אלץ אוקיות.

עבד אלמאליך ישב במראכש לבסס את שלטונו. ובהיותו שם, השיב ליהודים עשרים וארבע אלף אוקיות מאותו כסף שגבה מיהודי פאס, שרצה להחזיר להם על ידי יהודי מראכש. הכסף לא זכה להגיע לייעודו. מיד כשחזר עבד אלמאליך לפאס לבסס שם את שלטונו, בינתיים מולאי מוחמד אסף את שארית צבאו המובס, חזר למראכש והספיק לשבת שם עד אחד עשר יום בחודש אדר.

וכדברי כותב הזיכרונות : " ויעש בם כמה נאצות ונקמות ולולי רחמי שמים שגברו, ולא נכנסו האויבים " לאלקצבא במראכש " ולא יכלו עלינו, כמעט ולא הייתה נשארה שארית לשארית. ועשו בהם סימן " אחד עשר יום מחורב " שבה החמיר הגירוש וכמעט כל השישים אלץ יהודי מראכש כולה הלכה לאבדון הדברים נכתבו בידי בין אותו הדור רבי שמואל בן דנאן השני ב"ר שאול.

קודם אנסה להבין מה היה לפני כן במראכש, ואחר כל אשוב לדון על המצבה של רבי מרדכי בן עטר זלה"ה. המאורעות שהתרחשו במחצית של המאה הרביעית, והגיעו לשיאן במלחמה הידועה שהסתיימה במות שלושת המלכים בשנת 1578 הנה מספר עובדות המסבירות לנו מעט ממה שאירע.

1 – במחצית המאה הנ"ל , עדיים שם המללאח לא נזכר בפי כותבי הזיכרונות, כי הוא עדיין לא היה קיים. במאורעות של אחד עשר יום, דובר שם על מה שקרה בקאצבא.

2 – מעולם לא נבנה ולא היה מללאח שהכיל סך של שישים אלף יהודים. ולא שי לפקפק במספר, ויתכן שזה היה המספר שהיה בקאצבא ובפזורה מסביב לעיר פחות או יותר. ובכלל עד כמה שידוע לי זו הפעם הראשונה שננקב מספר כלשהו לגבי מספר אוכלוסיית היהודים במראכש. ומכאן אפשר להקיש, שזה היה הפוגרום הקש ביותר שהיה בדברי ימיה של הקהילה.

3 – המשפט " ולא יכלו עלינו " מלמד, שהייתה התנגדות אקטיבית של היהודים נכד צבא האספסוף של מוחמד. שלא אפשרו להם להיכנס לקאצבא, ועל כך הם גמלו להם בגירוש שנמשך כל האחד עשר יום.

מותו הטרגי של מוחמד, הביא קץ לסבלם של היהודים. הוא הרג את כל השרים שהיו בשלטונו של עבד אלמליך, והעמיד אחרים במקומם. עכשיו הסבל בא מצד אחר, מצד מורדים למיניהם. סכסוכים מדיניים שהפנטזיות שלהם מומנו בכספי היהודים. אחריהם באו שנות הרעב, שעליהם אמר רבי שאול סירירו ז"ל " שאין לך יום שקללתו מרובה מחברו מכפלי כפלים "

מהאמור לעיל ניתן להסיק כי ארבעים וארבע השנים משנת השל"ח ועד לשנת ישב"ע 1578 – 1622, זהו הזמן שעבר מחיסול הקאצבא ועד חגמר העברתם של יהודי מראכש למללאח החדש, שנבנה סמוך לקסרקטיני המלוכה ולא בכדי, כביכול מתוך דאגה לביטחונם.

כי זה מהווה מעין תעודת חסות, אם כי היא נתונה לתנודות של תהפוכות הזמן, במידה ולא יקום מלך חדש בעל השקפה אחרת לגבי היהודים. נראה כי שלא כולם עברו למללאח, שלא היה יכול להכיל את כולם, האמידים שבהם התיישבו בשכונות מסביב למללאח, או בריכוזים קטנים בכפרים מסביב למראכש, שקמו בעטיים של המאורעות.

היורשים בניו של אל מנצור ניהלו מלחמות דמים ביניהם, חרף המצב הקשה שבו נתונה הממלכה והתלאות שפקדו אותה. כל אחד היה צריך לדאוג מאין יממן את הכסך להחזקת צבאו. והפתרון כמובן הטלת מסים עד כמה שידרש.

מולאי זידאן שמרד באחיו המליך עצמו בפאס, ואחיו מולאי עבד אללאה שישב במראכש, עלה עם צבאו טכבש את פאס בחזרה מאחיו מולאי זידרן. יהודי פאס ערכו לו קבלת פנים ולא קיבל את פניהם, כי כעס עליהם בגלל תמיכתם במולאי זידאן.

ולמחרת שלח להם שיתנו עשרים אלף אונקיות כמו שנתנו לאחיו זידאן – במקרה זה הטיל מס גם התושבים המרוקאים בסך מאה אלף, והאנדלוסים מאה וחמישים אלף אוקיות. ומכך נראה שלא הייתה כונה להעניש את היהודים בלבד.

שמה ושערוריה הייתה בארץ ואין בי כוח לספר אחת מני אלף בה, ונודע גם על החורבות והפרעות שהיו בתאפילאלת, שבגלל הרעב והמצור ראש חמור נמכר בשני אוקיות. בתי כנסיות נחרבו וספרי תורה נרמסו. זה היה המצב בפאס וערים אחרות בצפון מרוקו. אין לנו ידיעות על מה שהיה בדרום, אולי בגלל שאז נחלקה המדינה לשני ממלכות של מולאי זידאן בפאס, ומולאי עבד אללאה במראכש.

היהודים שליחי המלוכה.

רבי אברהם בר נחמן המכונה אבוזגלו, בהקדמה לספרו : פירוש המשניות שכתב והדפיס בוונציה, בשער נכתב : משניות עם פירוש רבנו עובדיה ברטינורא, והרמב"ם באותיות מרובעות הביא לדפוס החכם מוהר"ר אברהם בר הרב  ראובן בנחמן ז"ל ממרוויקוש עיר ואם בישראל ברבריא, י"ג בניסן שנת משוך חסדך היא שנת שס"ו – 1706, ובהקדמה מספר כי הגיע לאיטליה בשליחות מלכותית, הצעיר בן לאדוני אבי הרב ראובן בנחמן המכונה אבוזגלו, ממשפחת בית אזולאי מעיר מראקש.

שלו הייתי בביתי, והזמן טלטלני פה וניציה. כי שלחני הנגיד המעולה הרב אברהם בן וואעיש, קרובי ממשפחתי, לקנות כלים יקרים למלך, ואשב פה מצפה וחרד שנה וחצי, אולי תבוא האוניה אשר ישלח בה אלי הממון….לענים הנזכר לעיל.

הספרייה הפרטית של אלי פילו-שורשים במרוקו – מנחם פורטוגלי

 

 

שורשים במרוקו – מנחם פורטוגלי

הוצאת סטימצקי – 1993

אי אפשר להבין את תולדותיה של מרוקו מבלי להבין את תולדות הקהילה היהודית שחיה בה, ממש כשם שאי אפעד להבין את הקהילה היהודית במרוקו מבלי להבין את תולדות הארץ בה ישבה.

כמה מהפרקים המסעירים ביותר בתולדות עמנו שזורים בסיפור תולדות העם המרוקני, ובמידה פחותה בתולדות המגרב כולו. ליהודים היה תמיד חלק חשוב בסיפור זה. לעיתים חשוב מאוד לעיתים חשוב פחות, אך תמיד משולב בתולדותיו וגורלו של האזור־, כהלק בלתי נפרד ממנו. מסיבה זו, סיפורה של יהדות מרוקו והמגרב יובא כאן כפי שהיה – כחלק מסיפורם של הארץ והאזור.

סיפורה של הקהילה היהודית בצפוךאפריקה ובעיקר במרוקו, הוא ללא ספק אחד המרתקים והסוערים ביותר שידע העם היהודי מאז גלה מארצו, ואף־על־פי־כן הוא מוכר פחות מסיפורה של כל קהילה מרכזית אחרת בתפוצות. למעלה מ־2000 שנות יישוב בארצות המגרב זוכות להתיחסות שולית בהשוואה למרכזים יהודיים אחרים, כמו: בבל, ספרד, אשכנז ופולין. הסיבית לכך אינן נובעות מאפליה או התעלמות מכוונת, אלא פשוט מהעדר מידע.

 

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