הספרייה הפרטית של אלי פילו -Contes populaires-racontes par des Juifs du Maroc
Dipertion et unite
Contes populaires
Racontes par des juifs du Maroc
Publie et annotes par
Dr Dov Noy
Jerusalem 1965
AVANT-PROPOS
Les 71 contes et légendes réunis dans ce livre ont été rapportés par 32 narrateurs, tous originaires du Maroc; ils ont été enregistrés par écrit dans la période allant de 1955 à 1962, par 13 volontaires d'origines diverses, qui avaient réussi à communiquer aux narrateurs leur conviction que l'enregistrement par écrit de ces petites oeuvres littéraires constituait une mission importante
Les manuscrits de ces contes et légendes ont été confiés aux Archives Israéliennes du Conte Populaire, rattachées au Musée d'Ethnologie et de Folklore de Haifa. Parmi les 5.800 contes collectionnés dans ces archives jusqu'à la fin de 1963, 270 furent rapportés par des immigrants du Maroc et le matériel présenté ici, appartient à cette section des archives
Dans les deux décennies qui se situent entre la Première et la Deuxième Guerres mondiales, les plus importants contes populaires d'Europe orientale, transmis de génération en génération dans la langue parlée par les masses juives — le yiddish — avaient été enregistrés par écrit. L'Institut Scientifique Yiddish (YIVO) à Mina et différentes institutions scientifiques en URSS et aux Etats-Unis, ont réalisé un magnifique travail dans ce domaine particulier. Mais toutes ces activités prirent fin au début de la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd'hui, dans les villes et villages qui, avant la guerre, étaient peuplés par des millions de Juifs, les narrateurs traditionnels de contes juifs ont complètement disparu
Les activités déployées, dans le passé, pour collectionner et conserver pour les générations futures les contes et légendes des différentes communautés qui constituent la population bigarrée d'Israël furent des plus modestes et pratiquement rien n'a été fait pour mettre ce matériel à la disposition des savants et des chercheurs, dans un cadre scientifique. Depuis la fondation, il y a huit ans, des Archives Israéliennes du Conte Populaire une équipe d'enregistreurs de contes, qui considèrent leur travail comme une mission sacrée, s'efforcent de leur mieux de sauvegarder les trésors folkloriques pour les chercheurs et les écrivains d'aujourd'hui et de demain. Inspirés par un idéal commun, ces hommes et femmes se rencontrent régulièrement à l'occasion de journées d'études où ils ont la possibilité d'échanger des idées sur leur travail et de comparer les résultats obtenus.
Une partie de ce volume (page 191-205) est consacré à des notes sur les narrateurs et ceux qui ont enregistré les contes et légendes.
C'est surtout grâce aux efforts de ces 300 narrateurs et enregistreurs, qui se sont mis au service des Archives Israéliennes du Conte Populaire, que cette institution a pu réunir sa magnifique collection, qui comprend des récits de toutes les communautés israéliennes et notamment 1.200 contes et légendes d'Europe orientale, 800 du Yémen, 500 d'Irak, 230 d'Afghanistan et 210 de Tunisie. Cette collection comprend également des contes arabes, bédouins et druzes qui ont tous été enregistrés par écrit en Israël. Le matériel réuni par les Archives augmente sans cesse, à une moyenne de 100 histoires et légendes par mois.
Trois institutions ont fourni des contributions majeures à cette entreprise et je suis heureux de leur exprimer ici mes remerciements les plus sincères. Ces institutions sont:
(1) L'Université Hébraïque de Jérusalem qui, en m'accordant le Prix Warburg, m'a permis de me libérer, pendant une période de cinq ans, de certaines de mes fonctions académiques pour consacrer une grande partie de mon temps et de mon énergie au développement du Musée et des Archives, à la formation et à l'organisation d'une équipe d'enregistreurs. Un grand nombre de ceux- ci avaient été mes élèves aux cours d'hébreu et de littérature hébraïque et yiddish, à ׳l'Université. Les Professeurs Chimone Halkin et Dov Sadan, qui dirigent ces cours, ont encouragé l'inclusion de la matière "Littérature orale et populaire" au programme des études.
Les rédacteurs de Omer, le quotidien hébraïque publié à Tel-Aviv, qui ont introduit et développé la rubrique hebdomadaire Mipi Haam ("De la bouche du peuple").
Plus de 700 contes populaires, la plupart tirés de la collection de nos archives — ont été publiés dans les suppléments de Samedi et des jours de fêtes de ce journal. Feu Dan Pinès, l'ancien directeur de Omer, qui fut aussi un savant distingué, s'occupa personnellement, avec beaucoup de dévouement, de cette rubrique, depuis son introduction en 1955. Il demeura jusqu'à sa mort un ami fidèle des Archives. Son successeur, le Dr Zvi Rotem, continue cette tradition.
Le Conseil municipal de Haifa qui, avec le concours actif de M. Aba Khouchi, Maire de la ville, a créé le Musée d'Ethnologie et de Folklore dont les Archives Israéliennes du Conte Populaire constituent une partie intégrante. M. Khouchi a fait preuve de beaucoup de compréhension pour le travail scientifique réalisé par les Archives.
Je tiens également à exprimer ma gratitude à M. Alexandre Prag, Directeur de la Section des Recherches du Département d'Organisation de l'Organisation Sioniste Mondiale, qui a surmonté toutes les difficultés liées à la publication du présent volume le premier, je l'espère, d'une série de livres où toutes nos communautés seront représentées. Ce genre de littérature a constitué, des siècles durant, la nourriture spirituelle de nombreuses branches du peuple juif et mérite de trouver sa place dans la culture israélienne en voie de développement.
La collection que nous présentons ici a été préparée avec la collaboration dévouée d'Aliza Bloch, Chochana Kadouri, Elichéva Schoenfeld et Otto Schnitzler, qui font tous partie du personnel des Archives.
Je tiens à remercier particulièrement Mme Heda Jason pour l'aide qu'elle m'a fournie dans le choix du matériel et M. Robert Attal, de l'Institut Ben Zvi, dont l'aide compétente m'a été d'un grand secours.
Dov Noy
Université Hébraïque de Jérusalem Décembre 1964