Les Juifs de Safi et les consequences du dahir du 5 Fevrier 1864

Les efforts de ces organisations se sont ligués pour faire sortir les stipulations du dahir du domaine des recommandations et « des dispositions internes pour les placer dans les engagements internationaux », afin de se donner une voie juridique acceptable qui leur permettrait de s'ingérer dans les affaires internes de l'État du Maroc, de resserrer leur pression diploma­tique autour – et ainsi, l'obliger à la concession de nouveaux privilèges, et pour s'imposer comme les tuteurs d'une partie des sujets du Sultan. Cela créa une situation de tension et d'affrontement entre les musulmans et juifs marocains. Il en résulta que :

1.- Certains juifs se montrèrent « impertinents, dépassant les limites », s'élevèrent contre l'autorité du Makhzen, « et voulurent se réserver le droit de juger eux- mêmes les Juifs ». Ils se mirent à créer dans leurs mellahs un État dans chaque ville. Ainsi, les juifs de Tétouan nommèrent des gouverneurs à leur tête par insolence et par défi au Makhzen. Ainsi procédèrent également les juifs de Rabat. En ce qui concerne ceux de Safi, ils déclarèrent leur rébellion contre le gouverneur de la ville, Taïb Benhima, en 1870, demandèrent de « sortir de son autorité pour quelqu'un d'autre » et ils déléguèrent des représentants au sultan Sidi Mohammed Ben Abderrahman. À leur retour à Safi, ils furent accueillis par une troupe de leurs coreligionnaires. Ils entrèrent en ville « montés sur des mules caparaçonnées, portant des turbans et des lithams [voiles de la face] criant de toute leurs forces des [paroles] qui auraient peiné et fait pleuré quiconque avait le moindre attachement pour l'islam ». Une telle hardiesse constituait une transgression évidente des conditions régissant les « gens protégés » (« Ahl Eddhimma »). Elle représentait aussi la menace d'une discorde religieuse nationale qui fut la première du genre dans l'histoire du Maroc, d'un côté ; et une calamité dont on ne pouvait évaluer la portée et les conséquences, de l'autre

2.- Certains juifs querellèrent verbalement et affron­tèrent le public musulman et les gouverneurs du Makhzen, poussés en cela par les étrangers à l'affût qui « rejetaient la responsabilité sur les gouverneurs alors qu'ils ignoraient totalement les provocations répétées des juifs ». Il en résulta effectivement des tueries dont furent victimes aussi bien des musulmans que des juifs, dans diverses régions du Maroc. En 1867, 17 juifs furent tués dans la banlieue de Safi ; quatre autres massacrés et leurs biens pillés. Trois musulmans furent abattus

Un recensement indique que le nombre total des juifs tués dans ces affrontements dans l'ensemble du Maroc s'éleva à 300, entre les années 1864 et 1880

3.- De nombreux juifs du Maroc se mirent à porter des accusations mensongères, à inventer diverses injustices fallacieuses et à en inonder les représen­tants des pays étrangers à Tanger. Plus encore, les juifs de Safi implorèrent le secours de la France, lui demandant d'intervenir pour mettre fin aux injustices des musulmans de la ville dont ils étaient victimes. À cette fin, ils envoyèrent une délégation à Paris en 1869. C'était une première dangereuse : la communauté juive du Maroc n'eut jamais aupara­vant un tel comportement, étrange et suspect, qui donnait un prétexte à l'intervention étrangère et lui offrait une hache aiguisée pour casser l'unité de la population et la souveraineté marocaines

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