ארכיון יומי: 6 בספטמבר 2018


Jacques Godel et David Bensoussan Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale

Montréal, septembre 2010 Cher Monsieur Godel,

Meilleurs vœux de Shana Tova et félicitations pour votre récit qui intéressera, j'en suis convaincu, beaucoup de personnes curieuses de comprendre les épreuves subies par leurs parents. J'ajouterai que pour ce qui est du vécu de la Seconde Guerre mondiale au Maroc, les témoignages personnels et écrits sont plutôt rares. Pour ce qui est des documents officiels, ils peuvent être retracés suite à un certain investissement de temps, mais ne rendent guère le sentiment prévalant ni même le vécu réel. Aussi, je vous encourage à continuer et à décrire votre séjour à Casablanca.

Au plaisir de vous relire,

David Bensoussan

Bethesda, le 16 octobre 2010

Cher Monsieur Bensoussan,

Avec un peu de retard, voici la suite de mon récit.

Après avoir échappé à l’arrestation de toute la famille, le 6 novembre et franchi la ligne de démarcation dans la nuit du 6 au 7, nous restons cachés en Haute-Garonne, à Chaum-par-Fronsac jusqu’au 9 avril 1943.

Cette nuit-là, nous nous mîmes en route pour franchir la frontière franco-espagnole, en compagnie de 4 jeunes Français, réfractaires au travail obligatoire (S.T.O.) imposé par l’Allemagne. Après 24 heures dans la montagne, nous sommes tous en Espagne, arrêtés, conduits à Lérida, puis à Barcelone, où nous sommes pris en charge par des délégués des autorités françaises d’Afrique du Nord.

Trois mois à Barcelone, c’était comme des vacances inespérées. Libre enfin ! Mais on ne pouvait rester longtemps en Espagne, et le 14 juillet 1943, ordre de départ vers l’inconnu. À la gare du Nord, un train spécial nous attendait et en route….

Après 30 heures de voyage dans de vieux wagons, sans ravitaillement, et sous bonne escorte policière, c’est la frontière portugaise. Changement de train, très confortable, nourriture, boissons, pain blanc (un luxe), et quelques heures plus tard, nous arrivons à Setubal, port maritime au sud de Lisbonne. Après appel, et vérification d’identité, on nous embarque sur le Djebel Aurès, un vieux cargo rouillé, sale, et un équipage assez déplaisant (pétainiste).

Une autre partie de notre convoi est embarqué sur le « Gouvernance General Chanzy », lui aussi vieux cargo. Ancre levée, nous sommes en mer bientôt encadrés par deux bâtiments de guerre de ce qui restait de la marine française. Moment émouvant.

Après 36 heures de traversée, par un temps magnifique et une mer d’huile (c’était mon premier voyage sur l’océan), la côte se dessine au loin. Nous savions que c’était le Maroc, car nous avions appris pour la première fois notre destination par les marins du bord Casablanca.

Le port était incroyablement encombré, et partout bâtiments flottant la bannière étoilée des U.S.A. Les quais fourmillaient de soldats, marins et débardeurs. On nous fit descendre du bateau, là encore sous bonne escorte, et on nous dirigea vers un vaste hangar où nous attendaient des représentants des armées et des pouvoirs civils. Discours, musique, buffet, etc., et toujours sous bonne escorte nous embarquons dans des camions militaires. Notre destination, la caserne du Régiment d’infanterie coloniale du Maroc. Ce régiment avait refusé de se battre contre les Américains au cours du débarquement du 8 novembre 1942, en conséquence de quoi il avait été dissous, ce qui expliquait cette caserne vide de ses soldats. Mais l’armée avait repris ses droits, et avec l’arrivée de convois en provenance d’Espagne tous les deux ou trois mois, ces bâtiments étaient devenus un centre de premier accueil, de triage, et surtout de recrutement et de surenchère entre l’armée giraudiste (c’est-à- dire de Vichy) et les Forces françaises libres du Général de Gaulle. La caserne était très propre, spacieuse, les chambres confortables, et la nourriture acceptable. Mais nous ne pouvions sortir, car il fallait se soumettre à des interrogatoires, photo, empreintes digitales, et surtout le racolage par des recruteurs des armées de terre, de l’air et de la marine. Les cours étaient pleines de matériel de guerre en provenance des U.S.A., comme pour nous inciter à rejoindre ceux qui nous les montraient. J’avais opté pour De Gaulle, et on m’avait parlé de l’arrivée prochaine à Casablanca de la fameuse « Colonne Leclerc » qui allait devenir la 2e Division blindée. Pendant toutes ces journées, nous n’avions aucun contact avec le monde extérieur.

Une fois toutes les formalités terminées, à la satisfaction des autorités, chacun et chacune d’entre nous allèrent vers leurs nouvelles destinations. Algérie, Angleterre, Amérique. Beaucoup, cependant, restèrent au Maroc, et de la caserne du R.I.C.M. on nous dirigea vers un nouveau centre d’accueil, une école au cœur de Casablanca, l’école de la Foncière. Nous étions libres de nos mouvements, et enfin libres de faire la connaissance de Casablanca.

Pour nous, c’était une découverte, cette implantation de l’architecture moderne européenne dans ce milieu islamiste, la Place de France, le boulevard du 4e Zouave, la belle zone administrative, les palmiers, le ciel bleu… Là encore, dans cette école, le tri se fit. Mon père fut requis civil, affecté à l’entretien de la base aérienne, ma sœur inscrite au lycée, et ma mère employée par ce qui était déjà « Les évadés de France ». Mes parents et ma sœur furent logés dans un hôtel de la rue Guynemer. Quant à moi, en attendant la colonie Leclerc, je fus logé à l’hôpital (je crois qu’il s’appelait Hôpital Colombani), à l’internat, vide de ses internes, mobilisés.

Casablanca était un grouillement humain incessant. Bien sûr, les Américains étaient partout, jeunes, bien portants, mais enclins à la consommation d’alcool. L’armée française, très pétainiste (giraudiste) était en train de s’équiper de matériel américain. Partout il y avait des entrepôts énormes de tout ce que les États-Unis produisaient et la circulation était impossible entre les bus marocains, les GMC des GI et les voitures attelées des Marocains.

Mais la population de Casablanca était essentiellement européenne. Fonctionnaires, commerçants, militaires en retraite, presque tous étaient issus de la Métropole. Il y avait, à mes yeux, la ou les ségrégations, par classes, ethnies, et origines. Le mellah, la médina, le Maarif, Anfa, El Hank autant de monde différent, qui tout en vivant ensemble vivaient séparément. J’aimais la rue, avec tout ce grouillement d’humanité, les vendeurs de brochettes, les marchands d’eau, les barbiers installés dans la rue, qui rasaient, coupait les cheveux et saignaient leurs clients.

À l’hôpital, je m’étais fait des amis, mais pour peu de temps puisque la colonie Leclerc était enfin arrivée, et je recevais mon affectation pour la rejoindre à El Hank. Là on m’affubla d’un uniforme anglais du désert, ma nouvelle identité était chasseur de 2e classe, compagnie hors rang (CHR), 501 régiment de chars de combat.

Peu de jours après, nous nous mîmes en route pour Rabat. C’était fin août, début septembre 1943, et je voyais, enfin, un peu du Maroc. La route entre Casablanca et Rabat était fort belle, et longeait la voie ferrée. Très rapidement nous étions dans le « bled » qui était un mot nouveau pour moi. L’arrivée à Rabat fut une révélation. Sa beauté, sa majesté me firent comprendre combien j’étais dans un monde différent, mais qui semblait envoûtant. Notre destination finale était la Forêt de Témara, très exactement au kilomètre 14 de la route de ce qui s’appelait Camp- Marchand. On nous fit débarquer dans une forêt de Chêne-Liège, dans une clairière.

Les premières nuits, nous dormîmes à même le sol, dans une clairière, où pour rejoindre la route, il fallait emprunter en chemin sablonneux. La seule habitation était celle d’un garde forestier qui vivait là avec sa famille. C’était un ancien du maréchal Lyautey, avec l’uniforme vert des gardes forestiers de la métropole. Une pompe à main était le seul point d’eau, pour ce qui allait devenir en peu de temps une bourgade. Dans cette clairière, il y avait aussi une ou deux familles de paysans marocains pauvres en haillons, vivant dans quelques gourbis et affectés au travail dans la forêt de Chêne-Liège, sous la surveillance du garde forestier, que nous ne tardions pas à surnommer « Pétain » en raison de ses opinions. Dans un deuxième temps, on nous distribua des tentes, surplus de la campagne du désert. Nous n’étions qu’un embryon de régiment, sans matériel (sinon quelques vieux camions anglais), sans facilités sanitaires, et une nourriture immangeable. Le changement pour devenir la 2e D.B. se fit lentement, au fur et à mesure de l’arrivée du nouvel équipement américain. Les chars et les véhicules automobiles arrivaient en caisses que nous récupérions pour construire des espèces de bidonville. C’était les « guitounes ». Elles logeaient 2 soldats, et chacune avait son « architecture » à elle. Nous avions aussi des aires communes, avec tables et bancs, mais sanitaires existants, et nourriture infecte. Mais avec le temps, on s‘adapte. Et puis, tous les matins, des Marocains entre-temps arrivaient au camp, avec une carriole tirée par un maigre cheval, pour nous vendre des « casse-croûte », des oranges, etc. Une ou deux fois par semaine, nous avions quartier libre, pour Rabat. C’était toujours un enchantement. Rabat, aussi grouillant de soldats, mais peu d’Américains. Il y avait une base de la Royal Air Force, des Tchèques, et surtout les Giraudistes. Avec un camarade de régiment, nous avions découvert la Kasbah des Oudayas. Nous étions toujours les seuls soldats à visiter cet endroit merveilleux, en buvant le thé à la menthe, et nous régalant des pâtisseries marocaines. Toujours dans notre bidonville, notre régiment, et la division se développaient. Assez rapidement, presque tout le matériel était arrivé, chars, half-track, GMC, Jeep.

פגיעות בחיי היהודים והתאסלמות במרוקו – אליעזר בשן

מתוך הספר " פגיעות בחיי היהודים" עמוד-116-117

1898 נשים נאלצו להתאסלם בתאזה

בעת המהומות שאירעו בימי שלטונו של עבד אלעזיז הרביעי שהחל למלוך בשנת 1894 בהיותו בגיל 14, סבלו קהילות שונות מהתנפלויות של שבטים. לפי ידיעה ב-1898 נשים יהודיות שנחטפו בעת התנפלות על העיר תאזה, נאלצו להתאסלם.

כפי שפורסם ב-1898 אסיר יהודי במרוקו התאסלם. יש להניח שעשה זאת כדי להשתחרר ממאסר, או לפחות לזכות לתנאים טובים יותר  ,((Jc-1898-9 May-3 June

לפי ידיעה ממוגדור מה-22 באפריל 1900 יהודי בשם בנסאני שהתאסלם ישב במאסר, וראובן אלמאליח ראש הקהילה במוגדור, דאג לשחררו.

ציפתי שביקר במרוקו ב-1902 כתב על יהודי שהתאסלם לאחר שביקר אצל מראבוט [קדוש יוסלמי]

לפי ידיעה מעיתונאי בריטי ששהה במרוקו בסוף המאה ה-19 ובתחילת ה-20, מוסלמים סוחטים כסף מיהודים באמצעות עלילה שפגעו בסולטאן או שהתאסלמו וחזרו בהם.

בשנת 1909 התאסלמו שני יהודים במוגזור

כדי להחזירם לחיק היהדות פנתה הקהילה לקונסול צרפת מר חורי לעזרה. הוא ידוע ביחסו החיובי לקהילה, אבל אמר שהתלונה צריכה להיות מבוססת. ביקש את נציגי הקהילה לחקור בדבר, ולהביא בפניו את העובדות. התברר שהם מבוגרים, ולכן אין בידו לעשות דבר. לו היו נערים, היה נוקט בצעדים כדי להשיבם לבית הוריהם

בתקופת החסות של צרפת

גם בתקופה זו היו מקרים שיהודים התאסלמו, מהם בעקבות הסתבכויות או שיכרות. שר המשפטים שלח לקאדים ולדיינים היהודים ב-3 בדצמבר 1929 את ההוראות הבאות:

א.       אם מתאסלם מופיע בפני הקאדי או הדיין כדי להתאסלם, עליו לדרוש תחילה תעודות המאשרות שאין לו תביעות בעניני נישואין וירושות, מהתקופה שלפני המרתו.

ב.       היות וכל אחד מהדיינים מנסח נוסח שונה בנושאים הנ״ל, והיועץ הראשי אינו מתמצא בהם, לכן האישור יינתן רק על ידי בית הדין הגבוה [הרבנות הראשית] בזו הלשון:

א.      שאין לו [לה] שום תביעה בעניני הנישואין והירושות.

ב.       שאינו [או אינה] חופשי [או חופשית] מהתביעות הנזכרות.

הפרטים דלעיל הוקראו באסיפה של מועצת הרבנים השלישית שנערכה בשנת תש״י(1950) (מ. עמאר, 'המשפט העברי', תש"מ, עמי 273).

נשא מוסלמית- התאסלם והתגרש

בפרוטוקולים של בית הדין במוגדור שגילה לאחרונה פרופ' יוסף שיטרית, מצא את האירוע הבא: בשנת 1932 פתח סוחר יהודי בית מרחץ והושיב מוסלמית כאחראית לתפעולו. בשלב מסוים התאהב בה. הוא חי עמה, היא דרשה ממנו להתאסלם, וילדה לו ארבעה ילדים. הנושא הגיע לבית הדין שהחליט כי עליו לגרשה, וחייב אותו לשלם לה דמי הכתובה ומזונות לידיו [י. שיטרית מסר על כך לראשונה ביום העיון שנערך לכבודו של הרב דייר משה עמאר באוניברסיטת בר אילן ביז אדר ב, תשס״ח],

בשנות ה-30 של המאה ה-20 בעת ההפגנות נגד הממשל הצרפתי במכנאס, נהרגו שלושה עשר מפגינים בכדורי המשטרה הצרפתית, והקרבן הראשון ביניהם היה יהודי שזמן קצר לפני כן התאסלם. בעקבות ויכוח בין יהודי במכנאס שהתאסלם, לבין יהודים באפריל 1939, התנפלו המונים על המלאח. חנויות נבזזו, נרצחו שני יהודים ונפצעו כארבעים.

קיימים במרוקו קברים של קדושים הנערצים על ידי יהודים ומוסלמים. בעיבורה של דמנאת מצויים שני קברים שעליהם נטוש ויכוח בין המוסלמים ליהודים. הראשונים טוענים שה'חזן, הקבור שם הוא יהודי שהתאסלם, והיהודים מכחישים הנחה זו.

מתאסלמים יהודים בין הברברים

על רקע מגעים חברתיים בין יהודים לברברים, וכן בין נשים יהודיות לנשות הברברים, היו נשים שהתאסלמו. בעשרות השנים שקדמו לשנות העלייה ההמונית לארץ לאחר עצמאותה, התאסלמו שני בעלי מלאכה יהודים נודדים, שחיו בין הברברים. בני הקהילה הסבירו את ההתאסלמות בכך 'ששמו להם כישוף' בכוסות התה שהוגשו להם. לפי עדויות שונות, ההמרה היתה תוצאה של מחסור ויאוש.

לאחר הקמתה של מדינת ישראל

היתה תסיסה אנטי יהודית במרוקו שהושפעה מהתעמולה הערבית. באותה עת שאפו חברי תנועות הנוער הציוניות במרוקו לעלות לארץ. אחת הדרכים היתה דרך אלג'יריה. בערים אוג'דה וג'ראדה השוכנות קרוב לגבול אלגיריה, הותקפו יהודים, מהם נהרגו ואחרים נפצעו. באוירה מתוחה זו נדקר יהודי שהתאסלם, על ידי שכנו היהודי.

בין 37 היהודים שנרצחו בגיראדה היו הרב משה כהן, ומשפחתו. לפני שפגעו בו, הציעו לו להתאסלם ובכך להינצל, אבל הוא סירב, והעדיף למות על קידוש ה'.

למרות שיש לו אח מומר יכול לקדשה

ר' ישועה עובדיה שחי בצפרו(1954-1872) דן בשנת 1952 בשאלה מי שבא לקדש אשה ויש לו אח מומר, האם יכול לקדשה על תנאי שלא תזדקק ליבם. הוא הסתמך על הדין בשו״ע אהע״ז סי' קנז תחת הכותרת: 'דיני גרים ומומר ואיזה נקרא אח ליבום', בס״ק ה, שם נפסק: יהיה המת מומר- אשתו זקוקה לאחיו'. השו״ע הסתמך על ר' ישראל איסרליין בעל'תרומת הדשן', סי' רכג, ומסקנתו 'דיכול לקדש על תנאי זהי. (יישמה לבב השלם', תשנ״ד, הלכות קידושין, אהע״ז, סי' יא).

מתוך הספר " פגיעות בחיי היהודים" עמוד 116-117

הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 227 מנויים נוספים
ספטמבר 2018
א ב ג ד ה ו ש
 1
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
30  

רשימת הנושאים באתר