ארכיון יומי: 1 בספטמבר 2018


  Structures et valeurs de la societe traditionnelle au debut du XXe siecle Doris Bensimon-Donath

 

STRUCTURES ET VALEURS DE LA SOCIÉTÉ TRADITIONNELLE AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE

Doris Bensimon-Donath

Si le judaïsme marocain est diversifié, les conditions d’existence en pays d’Islam ainsi que l’influence des Juifs espagnols présentaient cependant à l’origine une certaine unité de structure des principales institutions des com­munautés juives marocaines.

La société juive traditionnelle du Maghreb est mal connue. Les quelques monographies  qui lui sont consacrées sont partielles et de valeur inégale. L’essai de reconstitution qui suit n’a pas la prétention d’être exhaustif; il se borne à présenter, à partir des descriptions existantes, certains traits carac­téristiques des communautés juives nord-africaines, en insistant sur les aspects importants pour la compréhension de l’évolution de cette population. Il s’agit notamment de l’organisation des communautés juives qui jouissaient d’une certaine autonomie au sein de la cité musulmane, des principales caractéristiques de l’économie traditionnelle juive, des valeurs religieuses, culturelles et sociales.

C’est dans les communautés du Sud et de l’Atlas que les traits de la société traditionnelle se sont conservés le plus longtemps. Toutefois, jusqu’à une époque récente, certains aspects de cette société sont aussi demeurés vivants dans les quartiers juifs urbains, les « mellahs ».

                Il existe des recueils de « responsa » (She’eloth vetheshouvoth) groupant la correspondance entre des rabbins maghrébins et sommités rabbiniques de leur temps dont le dépouillement systématique est entrepris actuellement par des chercheurs de l’Institut Ben-Zvi de l’Univer­sité hébraïque de Jérusalem. Ces recherches apporteront certainement d’importantes préci­sions sur la vie de la société traditionnelle juive maghrébine.

  1. Structures communautaires

Dans la cité musulmane, Juifs comme Chrétiens jouissaient du statut du dhimmi, du protégé croyant à la « Révélation du Livre ». Des prescriptions codifiées au XIe siècle par Al Mawardi faisaient du dhimmi un protégé toléré, confiné dans un état d’infériorité. La situation réelle du dhimmi dépendait du bon ou du mauvais vouloir du prince auquel le liait un contrat de protection.

La plupart des villes marocaines possédaient un quartier spécial destiné aux Juifs. Ce quartier était appelé le « mellah ». Habituellement, le mellah était situé à proximité du palais du Sultan, afin que les Juifs pussent jouir, en cas de besoin, de la protection de leur « Seigneur ». Le mellah était fermé chaque soir par de solides portes : aucun Juif ne passait la nuit hors de son quartier.

Les Musulmans laissèrent aux Juifs une large autonomie pour l’organisation interne de leurs communautés. Celle-ci est très ancienne. Toutefois, aux XIVe et XVe siècles, les Juifs espagnols imposèrent certaines réformes.

Un conseil de notables dirigeait les destinées de chaque communauté juive. Ce conseil administrait le culte, assistait les indigents et gérait les fondations pieuses. Les statuts de ces communautés varièrent de ville en ville : dans certains cas, cette assemblée de notables s’occupait aussi de l’enseignement, de l’hygiène, de la voirie et même de la police privée. Ce conseil pouvait être élu par les membres qui cotisaient aux fonds de la communauté. En fait, il semble avoir été constitué par les personnalités les plus riches et les plus influentes du mellah. Nommés pour des périodes déter­minées, les membres des comités étaient rééligibles. Le notable le plus influent était désigné comme président. Certains présidents exerçaient un pouvoir presque absolu, s’imposant par leur personnalité  et leur autorité.

Les conseils nommaient les rabbins et surtout les rabbins-juges. Les fonctions de ces derniers étaient importantes et étendues. Au nombre de trois, ils composaient le Beth-Din, tribunal régi par la loi rabbinique. Dans les communautés traditionnelles, en pays d’Islam, ils pouvaient avoir à con­naître, non seulement des litiges d’ordre religieux, des affaires relatives au statut personnel et aux successions, mais encore de toutes les affaires civiles ou commerciales entre Israélites. Toutefois, en cas de contestation entre Juifs et Musulmans, l’affaire devait être soumise à la juridiction musulmane. Il en était de même pour les délits relevant du code pénal. Les rapports officiels avec les autorités incombaient à un personnage important appelé Cheik-el-Yahoud. Selon l’importance de la communauté, il était plus ou moins puissant : il devait collecter les impôts, faire payer les amendes, requérir la main-d’œuvre demandée par les autorités chérifiennes. Il assurait aussi la police dans les quartiers juifs.

[1]              Le Beth-Din (mot hébraïque : tribunal) est une institution rabbinique qui existe de par le monde dans toute communauté juive organisée : aujourd’hui, des Israélites pratiquants s’y réfèrent pour les litiges d’ordre religieux et les affaires relatives au statut personnel (mariage, divorce).

Un trésorier, le guisbar, élu parmi les personnalités du mellah, adminis­trait les finances. Il lui incombait de collecter taxes et aumônes et de dis­tribuer les dons aux pauvres. On s’imagine facilement l’importance de ce personnage dans les mellahs où la disette régnait à l’état chronique. L’orga­nisation de la bienfaisance était une fonction importante de chaque commu­nauté juive. Les plus aisés devaient soutenir les pauvres. On pratiquait, dans la plupart des communautés, un système de taxes et d’impôts constituant des ressources plus ou moins régulières. Les plus anciennes communautés possédaient aussi des fondations pieuses, à l’imitation des biens habous, appelées heqdesh, dont les revenus étaient distribués parmi les pauvres. Mais le personnage le plus vénéré de la communauté était le Grand Rabbin. Si la communauté était importante, il était aidé dans ses fonctions par d’autres rabbins. Du savoir du Grand Rabbin dépendait le tonus spirituel d’une communauté : c’est de lui que relevaient non seulement la surveillance de l’application des prescriptions religieuses, mais encore l’enseignement tradi­tionnel donné aux enfants. Il avait des pouvoirs étendus et notamment celui d’excommunier.

Les rabbins, assistés parfois du conseil des notables, interprétaient les dispositions biblico-rabbiniques relatives au statut personnel : mariage, divorce et successions. Ces interprétations donnèrent naissance à des coutumes et des usages variant souvent de ville en ville. Il en fut de même pour les règle­ments intérieurs concernant l’hygiène, la perception des taxes et l’organisation du culte. Chaque communauté était indépendante. Ceci contribuait à diversifier le judaïsme maghrébin et permettait aux particularismes locaux de se perpé­tuer.

Ainsi chaque communauté israébte avait-elle un minimum de structures administratives. Toutefois, ce système administratif était peu développé.

Il « s’était créé peu à peu au cours des siècles sous l’empire de la nécessité et a continué de subsister »

  1. Chouraqui, op. cit., p. 179; J. Goulven, op. cit., p. 101. Le Protectorat a maintenu jusqu’en 1945 la fonction du Cheik-el-Yahoud. « Avec l’aide de sa garde armée de bâtons, le cheik-el-youdi fait régner l’ordre dans le mellah. Il arrête les assassins et les voleurs insol­vables, puis les conduit à la prison du pacha. Il fait prévenir ce dernier lorsque les Musulmans troublent la cité juive. II disperse les femmes quand elles se battent comme des harpies autour du mince filet d’eau qui coule de l’unique fontaine. II veille à sa façon à l’hygiène. Quand le trop-plein d’immondices accumulé dans les rues entrave complètement la circulation, il fait déblayer.

L’emploi de cheik-el-youdi s’achète par un riche présent au pacha et se conserve de même. Il doit donc procurer de nombreuses ressources. Le cheik distribue l’hassa (bâton) et les amendes avec autant de profusion que le pacha lui-même », écrit le lieutenant Erckman en 1885 {Le Maroc inconnu, p. 192. Citation de J. Benech op. cit., p. 220). Amende à celui qui fume le samedi, amende à l’ivrogne qui fait du bruit et veut éviter la prison, amende à celui qui se permet un geste irrespectueux, etc. « Comme tous les cheiks de l’empire, il s’occupe de la perception de l’impôt et prélève toujours une part pour son propre compte. Peu de chose auprès du riche notable qui s’est assuré la faveur des puissants, le cheik-el-youdi jouit aux yeux de la masse d’un prestige considérable. II incarne l’autorité du pacha, la force aveugle et brutale. » C’est en ces termes que J. Benech décrit le Cheik-el-Yahoud de Marrakech, en 1935 (op. cit., p. 221).

Langue et folklore.Pinhas Cohen

el-hwaiz l-qbah

Les choses méchantes = Les actes qui ont trait à la sexualité

ghzal berni

Beau, vernis =beau (comme un objet vernis) ( brni, déformation ici du mot français "verni")

mokh del hot

Tête de poisson=tête de linotte

ma kaîn lli ka irfed li hemmi

Il n'y a personne qui porte mon souci= (personne ne se soucie de moi)

iwa reqqedto f-el ghes Je l'ai fait dormir dans la boue =je l'ai bien roulé ! Je l'ai roulé dans la farine !

iwa qlito f- zito Je l'ai fait frire dans sa propre huile=je l'ai bien eu

medrob

Il est frappé=il est dérangé

derbo llah

Dieu l'a frappé=il est dérangé derbo r-reh /Le vent l'a frappé =11 a pris froid

ozho meghsola b-el bola

Son visage est lavé à l'urine =il n'a pas honte

dak-el mazghob d-el halq

Cette maudite gorge=cette vilaine voix

ka netqawwet beh

Je me sustente profondément de lui = Je suis conquis par son charme

Lahmi ka it-tgerred 'leh Ma viande se déchire en morceaux pour lui = J'éprouve une profonde tristesse pour lui

l-lah ihde odniya

Que Dieu protège mes oreilles= Puissé-je ne point entendre cela

hissi missi (ou encore hassoun-el- bared)—

Hassoun le froid =qui fait les choses en douce, sournois

wakel -d-dreqa

Il a consommé une boulette (une sorte de nougat ) ( Il est sous l'effet du hachich)

zebbala d-el-flos

Un dépotoir d'argent =une somme considérable

Ka-n-tkemma m 'a rase

Je fume avec ma tête= Je fume tranquillement

roh-t-tma

L'âme de l'impureté=qui tient de la bête

Ma tedkhel-s-f-soqe / N ' entre pas dans mon marché =Ne te mêle pas de mes affaires

as dak label ? (> heb.ebel/=deuil) Qu'est-que c'est que ce deuil ? =Qu'est-ce que c'est que cette mocheté ?

ma tqolli ma nqollek

Ne me dis pas, je ne te dis pas =Je ne veux rien savoir

qetta'na loraq

Nous avons déchiré les feuilles =Nous avons pris les billets

kherz 'liya / Sors sur moi=décampe !

ma t'abbis 'leh /Ne prends pas sur lui Ne tiens pas compte de lui

skon saba fhalek/Qm l'a trouvé comme toi ? Qui a pu avoir l'opportunité que tu as eue?

Hennini nhennik/Tranquillise-moi, je te tranquillise Ne nous cherchons pas noise

Iwa derbo 'la zoz/ frappe-le sur deux =eh bien multiplie-le par deux

iwa serbi rasek / eh bien sers ta tête vite ( serbi > fr.servir) Eh bien dépèche-toi !

Iwa zma 'rezlek / eh bien ramasse ta pied Allez lève-toi !

Iwa baraka m-el-mzah

Ça suffit des nèfles ! Assez déblatéré, assez plaisanté !

Azina daba l-emet

Parlons maintenant franchement

Emet : terme hebr=vérité

Des expressions idiomatiques foisonnent évidemment dans : ״tes les langues, et si on venait à les transposer dans la réalité on en ־-*ait aussi. Il n'est qu'à voir par exemple des expressions formées en :rinçais avec le mot "diable" : la beauté du diable, aller au diable, se lire l'avocat du diable, vendre son âme au diable, avoir le diable au corps, tirer le diable par la queue etc. Si on venait à traduire cette entière expression en arabe par exemple cela donnerait aussi quelque chose de cocasse qui n'aurait aucun sens : ka ijerr chitan men denbto De même, si on taduisait l'expression empruntée à la terminologie du cadastre : "le mur est à cheval." l-het foq l-'aud II (comme on l'a  écrit dans un document du cadasre marocain sous la plume d'un : fonctionnaire qui ne maîtrisait pas bien le français) cela n'aurait aucun sens non plus et ça prêterait évidemment à rire.

De même, des expressions françaises telles que : "poser un lapin, dormir sur ses deux oreilles, prendre le taureau par les cornes, être à feux doigts" prêteraient à sourire si on les transposait dans la réalité. Et si l'on y ajoute la mimique comme l'a fait une humoriste connue lors d'une émission de divertissement, cela deviendrait encore plus hilarant.

כיבוש ח׳יבּר (ראשית שנת 7 ל״הג׳רה" — מאי—יוני 628)-בעריכת חוה לצרוס יפה

כיבוש ח׳יבּר (ראשית שנת 7 ל״הג׳רה" — מאי—יוני 628)

הנסיונות שהביאו לידי חוזה חדיביה הוכיחו, כי השבטים הבדווים שנמצאו באלמדינה עדיין לא נקשרו אל דגלו של מוחמד קשר הדוק. על כן היה צורך להוכיח להם, שכדאי להתקשר לדגל האסלאם. כן היה צורך לפצות את המוסלמים, שנתאכזבו ברובם מן המסע שלא הצליח. הלא מוחמד הודיע שאללה הראה לו בחלום כי ימסרו לו את מפתחות הכעבה והם יעבדו את האלהים על־יד הבית הקדוש, ודבר זה לא נתגשם.

טבעי שהיו כאלה שנפלה רוחם והיה צורך לפצותם. את הפיצוי הזה מצאו במסע לחַ׳יבַּר, אל נאת־המדבר הפוריה והעשירה ביותר של כל ארץ אלחג׳אז. ח׳יבר היתה מיושבת יהודים: יהודים מקומיים ויהודי נדיר שעברו לשם. ח׳יבר היתה מפוצלת עוד יותר מאשר אלמדינה. היו בה שלושה גושים גדולים של מצודות מדבר. מוחמד הודיע בפירוש שלא ישתף אותם הבדווים שבגדו בו כאשר ערך את המסע הבלתי מוצלח נגד מכה. אולם בגמישותו הרגילה הוא ריכך את התנאי, ביחוד כלפי בעלי־הברית של יהודי ח׳יבר, אשר בגדו כרגיל בבני־בריתם בגלל הבטחה שניתנה להם כי יזכו בחלק מן השלל. יש לנו סיפורים מפורטים ביותר על המאורעות האלה.

כדרכו פותח מוחמד, שידע בעצמו עד כמה תלוי הכל באישיות המנהיגים, ברציחת המנהיגים של נדיר ושל אנשי ח׳יבר בדרך תרמית ובגידה. במלחמות אלה הצטיין מצד היהודים הגיבור מַרְהַבּ התימני (טבעי שאנו מוצאים יהודים מיהודי חמיר בין הגיבורים של ח׳יבר). לאחר שנפלו שניים מן השטחים, ונשאר שטח אחד בלבד, ובני־הברית בגדו ברגע המכריע — הסכימו היהודים לשלום. מה היו תנאי השלום בדיוק — קשה לקבוע. העובדות הן אלו: היהודים נשארו בח׳יבר על אדמותיהם ורק בתקופת החליף השני עמר הוגלו משם. לפי כמה מסורות השאיר אותם מוחמד על אדמתם, והם שילמו בתור מס מחצית יבול התמרים. לפי רוב המסורות קיבל מוחמד את האדמות כרכוש המוסלמים והשאיר את היהודים רק כאריסים, כי היהודים אמרו לו: מה אתם יכולים לעשות בתמרים, הלא אינכם יודעים לטפל בהם, מוטב שאנו נטפל בהם. מתקבל על הדעת, שהיהודים נשארו על אדמתם בתור בעלים, ועמר נתן לתנאים פירוש אחר. והטעם היה פשוט: בתקופתו של עמר כבר באו עשרות אלפי עבדים מן הארצות הכבושות, ולא היה עוד צורך בחקלאים מומחים יהודים.»

כיבוש ואדי אלקרא ותימא

אחרי ח׳יבר קיבלו גם היהודים של ואדי אלקרא את מרותו של מוחמד, והם נשארו על אדמתם גם בתקופת האסלאם (כאשר ביקר הגיאוגרף הערבי אלמֻקַדַסי במאה העשירית בעיר קֻרְח באלחג׳אז הצפונית, הוא אומר: עדיין רוב התושבים יהודים. ואכן, בכתבי הגניזה אנו מוצאים שרידי כתבים מיהודים אלה). גם יהודי תימא הכירו במרותו של מוחמד וגם הם נשארו במקומם. עם כניעתן של ח׳יבר, ואדי אלקרא ותימא באו הלא־מוסלמים אל תוך המסגרת של המדינה המוסלמית. בזה היה הבדל יסודי בין המדינה המוסלמית לבין המדינות הנוצריות, אשר עקרונית לא הכירו בבני דתות אחרות, שעה שלגבי האסלאם היה דבר זה מובן מאליו.

ביקור השלום (תשלום הנדר שנדר מוחמד, כשלא הצליח להכנס למכה): בדיוק שנה אחרי חוזה חדיביה בא מוחמד עם כל אלה שהיו עמו אותה עת במסע אל העיר מכה. אנשי מכה פינו את העיר והוא קיים את ה״עמרה״, את עבודת הקודש, על־יד הכעבה.

  • המסורות על יהודי ח׳יבר רבות מאוד, החל בסיפור על אשה יהודיה שביקשה להרעיל את מוחמד בסעודה לאחר הכיבוש וכלה בנישואיו של מוחמד לצפיה היהודיה משבט ח׳יבר. בעקבות נישואין אלה קמה מעין ספרות אפוקריפית יהודית מיוחדת, שנשתמרה בעיקר בכתבי הגניזה ובין יהודי תימן, המדגישה את קירבת המשפחה שבין מוחמד ליהודים ואת הזכויות המיוחדות אשר ניתנו ליהודי ח׳יבר בשל כך.

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