ארכיון יומי: 1 באוגוסט 2020


Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration

juifs du maroc

Au lendemain de la tragédie du Pisces, la détente voulue au sommet par le souverain eut du mal à convaincre la base de la communauté, d’autant que, pour remonter le moral chancelant de ses partisans, l’organisation clandestine sioniste d’autodéfense fit distribuer dans les quartiers juifs, dans la nuit du 8 au 9 février, un tract qui appelait à observer deux minutes de silence pour le trentième jour de deuil, un mois après le naufrage du Pisces.

C’était bien la première fois que des juifs avaient recours à une telle forme de « combat », si contraire à leur tradition de civisme et d’obéissance. L’initiative risquait d’apparaître comme un défi aux autorités. Mais cette fois, l’Agence juive et le gouvernement israélien étaient résolus à porter le problème devant l’opinion internationale pour faire pression sur le gouvernement marocain et l’amener à changer sa position sur le problème de l’émigration.

Tiré à des milliers d’exemplaires, le tract, tout en se gardant soigneusement d’attaquer le Palais et la personne du roi – ce qui, même en ces moments critiques, n’aurait pas manqué d’indisposer aussi bien ses destinataires que la communauté juive – ne se montra pas moins sévère contre « ceux qui intrigueraient contre les Juifs ». En voici le texte :

À NOS FRÈRES ISRAÉLITES DU MAROC

Quarante-quatre de nos frères, poussés par un intense désir de vivre en Terre sainte et pleins d’espoir pour l’avenir, ont disparu en mer. Seuls quelques-uns d’entre eux ont été ensevelis selon nos rites. Les autres ont été engloutis par les abîmes marins ; leurs familles, tout le peuple d’Israël et nous-mêmes, nous pleurons leur perte.

Un espoir vieux de deux mille ans pousse les Israélites à partir, par tous les moyens et par tous les chemins, vers Sion et Jérusalem. Toute certitide de trouver place dans le Maroc indépendant a disparu. Il se peut que le Palais ne soit pas mêlé à la vague antijuive qui déferle en ce moment. Nous savons que l'antisémitisme contredit les principes de l’islam, Mais il existe des éléments qui ont décidé de nous poursuivre et de nous humilier. Que ceux-ci sachent que leur fin sera amère. D’Amalek et de Haman à Hitler et Eichman, la liste est longue de ceux que le destin a frappés.

Le texte du tract se poursuivait ainsi :

NOUS NE SOMMES PAS SEULS.

Toutes les communautés d’Israël dans le monde pleurent nos morts et luttent pour nos droits et nos libertés. Voyez la véritable tempête qui s'est levée dans les journaux du monde entier, dans les organisations juives et non juives, dans les Parlements. Demain, trentième jour du deuil, unissons-nous à midi pendant deux minutes pour communier dans leur pensée. C’est là notre première mani­festation.

NE PERDEZ PAS COURAGE. RESTEZ FORTS ET HARDIS !

LE COMBAT POUR NOS DROITS ET LIBERTÉS CONTINUE !

Contrairement aux instructions, un groupe de jeunes militants de Meknès commit l’imprudence de commencer la diffusion du tract avant la nuit et de coller un exemplaire sur le mur… d’un commissariat de police ! Leur arrestation permit à la police d’arriver en quel­ques jours à démanteler une partie du réseau, et de procéder à une vague d’arrestations à Fès, Rabat et Casablanca. Les 21 suspects furent dirigés vers la prison de Meknès, réputée pour la sévérité de son régime.

La découverte d’un revolver chez l’un des prévenus donna à penser à la police quelle venait de mettre la main sur un dangereux réseau terroriste. Elle tenta par la torture d’arracher des aveux aux militants incarcérés. L’un des prisonniers, Rafi Ouaknine, devait même en mourir quelques semaines plus tard, à Paris, où il avait été envoyé d’urgence en traitement. Tous les autres furent discrètement libérés par la suite, sans passer en jugement.

Dans l’ensemble de la communauté, le désarroi était si profond que même l’écrivain de l’Indépendance, celui qui avait appelé des frères à faire le pari du Maroc, Carlos de Nesry, s’en fit l’écho dans un retentissant article de la Voix des communautés de mars 1961. Le journal avait repris sa publication après quatre années de silence, avec, pour directeur de la rédaction, Victor Malka. Dans son article, Carlos de Nesry écrivait :

Faudrait-il comme jadis à Byzance mettre une sourdine à nos prières messia­niques et expurger de nos textes liturgiques toute allusion au retour de Dieu sur la Terre ? Quoi qu ’׳il en soit, pendant quelques jours, nous avons cru revivre des épisodes qui étaient enfouis au fond de notre mémoire atavique.

Pour ajouter à la confusion et à la division, un groupe de militants communistes et gauchistes, dont Abraham Sarfaty, Joseph Lévy, Simon Lévy, Judah Azuelos, publia dans le quotidien de l’UNFP, El-Tahrir, un appel à la population condamnant le sionisme et ses agents au Maroc :

Dans certaines villes du Maroc, un tract  sioniste a été distribué dans lequel on critique le Maroc. Le but de ce tract est de faire naître un malaise qui couvait déjà après la campagne de presse des journaux al Fajr et Al Oumal notamment. Nous, Israélites marocains soussignés, dénonçons le sionisme comme étant un instru­ment entre les mains du colonialisme et une arme de division employée contre le peuple marocain. Nous protestons contre les activités sionistes qui veulent pousser les Israélites marocains à quitter leur pays.

Musulmans et Israélites, nous devons conjuguer nos efforts afin de parfaire notre indépendance et créer les conditions d’une vie heureuse qui garantisse la démocratie et la sécurité à tous. La défense de notre pays étant notre principal souci, nous protestons contre les manoeuvres colonialistes tendant à créer au Maroc une atmosphère de panique.

Si, malgré la condamnation officielle de leurs dirigeants, les habitants des mellahs tirèrent quelque fierté étonnée du courage des distributeurs de tracts, ils connaissaient trop bien les règles du jeu au Maroc pour placer le moindre espoir dans cette forme d’action. Ils ne désespéraient pas des voies plus traditionnelles du dialogue discret des Juifs de cour avec les autorités. Les représentants du Conseil des communautés furent en effet reçus deux jours plus tard, le 15 février 1961, par le ministre de l’Intérieur, Si Bekkaï, qui leur donna toutes assurances sur la levée des restrictions et des entraves à l’octroi des passe­ports. Il ajouta que des instructions en ce sens allaient être envoyées aux gouverneurs pour qu’aucune discrimination ne soit plus perpétrée à l’encontre des Israélites et que, si dans le passé on pouvait se plaindre d’une certaine lenteur bureaucratique, les formalités allaient à l’avenir être accélérées.

Si Bekkaï ne faisait certes que refléter la position royale, mais, aussi rassurantes que fussent ses promesses, les circonstances avaient pour le moins rendu problématique leur crédibilité. Pour transformer l’atmosphère, un choc psychologique était nécessaire et seule une rencontre avec l’instance suprême, le père de la nation, pouvait le produire en cette heure dramatique.

Malgré ses troubles auditifs de plus en plus douloureux, Mohammed V tint à recevoir, le 18 février 1961, la délégation de la communauté conduite par le Dr Benzaquen et David Amar, qui lui remit un mémoire où la gratitude et l’espoir le disputaient à l’inquiétude et à la méfiance. Le sujet, toujours tabou, de la tragédie du Pisces n’y était pas évoqué. Le mémorandum disait :

Sire,

Depuis l’accession au Trône de Votre Majesté, les Marocains de confession israé- lite ont eu le sentiment que, dans le prolongement des traditions généreuses de la dynastie alaouite, ils avaient en Votre Majesté un allié naturel et, d’emblée, ils lui ont témoigné leur fervent attachement. L’admirable constance avec laquelle Votre Majesté a veillé à leur sort et à leurs intérêts moraux et matériels, la résistance inébranlable manifestée par Votre Majesté lors de la sombre époque des bis d'ex­ception, ne pouvaient que renforcer les sentiments de gratitude et d’amour.

Dès le retour d’exil, la première pensée et les premières paroles de Votre Majesté ont été pour proclamer que les Israâites devaient être considérés comme des sujets marocains à part entière… Tout cela est tellement gravé dans la mémoire et dans le cœur de chaque Israélite que, quelles qu 'eussent été et quelles que soient les vicissitudes politiques de notre pays, Votre Majesté est devenue l’incarnation de notre nation et le garant de sa stabilité. Les populations israélites avaient un sentiment de sécurité absolue, et, dès l’indépendance proclamée, elles ont tenu dans leur elan d’enthousiasme à participer à l’œuvre commune.

Cependant, dès 1956, certaines mesures sont venues contrarier cet elan et susciter les premières inquiétudes. Les entraves apportées à la liberté de circu­lation avaient frappé particulièrement  l’imagination des populations israelites, passionnément attachées à ce droit dans lequel elles voyaient le fondement essentiel de leur liberté.

D’autres mesures sont venues s’ajouter à cette restriction ; malgré tout, les Israelites marocains, faisant la part de certaines nécessités politiques pour le pays, gardaient intacte leur confiance. Malheureusement les incidents graves qui ont eu lieu à l’occasion de la Conférence de Casablanca et qui ont été portées à la haute connaissance de Votre Majesté, ont sérieusement altéré la situation. Les campagnes de presse qui ont entouré et suivi cette conférence, la véritable démagogie dont font preuve certaines organisations pour qui la question juive est devenue un prétexte idéal dans leurs rivalités politiques, ont alourdi l’atmosphère d'une façon dangereuse et créé un sentiment de panique dans tous les milieux israélites sans exception. C’était pour éviter qu ’une telle situation ne dégénère que le Conseil des communautés israélites du Maroc a sollicité cette audience de Votre Majesté afin d’exposer à Sa haute attention les mesures qui seraient susceptibles de ramener le calme et la confiance.

Le mémoire énumérait ensuite les quatre sujets de préoccupation de la communauté : les entraves à la liberté de circulation ; le détournement – déjà signalé dès la fin de l’année 1959 – de jeunes filles mineures et leur conversion à l’islam ; les exactions policières ; et le statut légal du Conseil des communautés.

Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration-page 79

יהודי מרוקו בארץ ובעולם-רוברט אסרף-הגירה,תפוצה וזהות-2008- עצמאות וחופש הגירה: האתגר הבלתי־אפשרי

יהודי מרוקו בארץ ובעולם

האנטי-אימפריאליזם של עבדאללה איברהים גלש, בירידה טבעית במדרון, והגיע לידי קסנופוביה גלויה. שנאת הזר, ה״מערבי״, שלו, לא נרתעה מפני הגיחוך. וכך למשל, אסר על קיומם על אדמת מרוקו של שני אירגוני סיוע צרפתיים, שלא היה בהם משום איום של ממש, ״אגודת אלמנות המלחמה״ ו״אגודת העיוורים״, אך ורק מפני שהיו צרפתיים!

במישור הערבי, ממשלת עבדאללה איברהים כוננה יחסים מועדפים עם מצרים, וביקשה לבסוף להתקבל רשמית ל״ליגה הערבית״, מה שאושר פה אחד ב-1 באוקטובר 1958. כתוצאה ישירה מיידית להחלטה הזאת, מרוקו הצטרפה כחברה לאירגוני-בת של הליגה הערבית, וקודם כול, ל״איחוד הדואר הערבי״ ול״משרד החרם הערבי״ נגד ישראל, שמושבו היה בדמשק.

על מנת להעניק יתר תוקף למגמה החדשה, מוחמר החמישי ערך ביקור ממושך בן חודש במזרח התיכון, בחודשים ינואר ופברואר 1959. ביקורו הראשון היה כמובן במצרים, שם השתתף, לצד ראש הממשלה שלו, עבדאללה איברהים, בטקס חנוכת סכר אסואן, יצירה בממדים פרעוניים של נאצר. לאחר מכן נסע לפרובינציה השנייה של ״הרפובליקה הערבית המאוחדת״, סוריה, ולאחר מכן לירדן ולערב הסעודית, ללבנון, לכוויית ולעירק. במשך ביקורו בירדן התרחשה תקרית, המשתייכת יותר לתחום האגדה מאשר להיסטוריה, אולם כזו אשר חושפת, שגם אחרי שעזבו את מרוקו, היהודים בני אותה הארץ עדיין רחשו אותם רגשות עזים כלפי המלך, על אף הנסיבות המדיניות של אותם הזמנים. באותה עת הפרידה חומה בין שני חלקי ירושלים – החלק המזרחי שסופח על ידי ירדן, והחלק המערבי, בירת מדינת ישראל. המתיחות הייתה רבה, והתקריות לאורך הגבול – שחצה רחובות ולפעמים אף בתים ־ היו כמעט יומיומיות. כדי לזכות לראות את עיר העתיקה, ולנסות להבחין, ולו רק בצלליתו של הכותל המערבי, המקום הקדוש להם ביותר, אשר למרות הסכמי שביתת־הנשק, לא הייתה להם גישה אליו, הישראלים – והיהודים – נאלצו לעלות לתצפית שהייתה חשופה לירי מצד הליגיונרים הירדניים שעל הר ציון.

בני מרוקו, אשר העבירו אל קבר דוד המלך שעל הר ציון את הלהט האגדי שלהם לעלייה אל קברי צדיקים, היו, כרגיל, רבים במיוחד במקום התצפית באותו היום. לפתע, עולה-רגל אחד החל לזעוק, כשהוא מורה באצבעו על חומת העיר העתיקה: ״ראיתי אותו, זה הוא, זה סידנא, הסולטן של מרוקו!״

מיד, כל חבריו טיפסו אל ראש התצפית, מבלי לחשוש מפני היריות, שבדרך כלל הפחידו, מצד חיילי הליגיון הערבי, והחלו לברך בצהלה את מוחמר החמישי. הוא, מעברו השני של הגבול, זיהה אותם על פי התלהבותם, והחזיר להם את ברכתו כאילו היו ילדיו. במבוך גדרות התייל שהפריד אז את עיר הקודש לחלקיה, מחזה שכזה היה בלתי-אפשרי מבחינה טופוגראפית, אולם האגדות מזלזלות בעובדות, והסיפור התמים, שמספרים אותו כאותנטי, לא איחר לעבור במהירות בכל הריכוזים של יוצאי מרוקו בישראל, ולשוב ולהופיע באופן מסתורי, למרות ניתוק יחסי הדואר, במלאח׳ים במרוקו!

אגדה, שהייתה עוד פחות אמינה משום שבאה בד-בבד עם ניגועה של דעת-הקהל המרוקנית בתעמולה הארסית ביותר נגד ישראל, בעקבות ההתקרבות לקהיר ולהאזנה בשקיקה מצד ההמונים ל״קול הערבים״.

מיפגש שרי החוץ של ״הליגה הערבית״ שנערך זו הפעם הראשונה במרוקו, בספטמבר 1959, וביקוריהם של המלך חוסיין מירדן, ופייסל מערב הסעודית, הביאו להתפרצות של תעמולה אנטי-ציונית, שעטתה – דבר שהפך להרגל – גוון אנטישמי בעליל.

הצטרפותה של מרוקו, ללא כל הסתייגות, לאנטי־ציונות המיליטאנטית ביותר, והאיסור על ההגירה, הפכו את אי-הנוחות לדאגה, ואת הדאגה – להתחלה של בהלה. לא שיהודי מרוקו לא הבינו ולא קיבלו את העובדה, שיש לארצם מחוייבות לגיטימית כלפי ארצות ערב אחיותיה. מה שזעזע אותם, היה ההתלהבות שהופגנה, הבחירה, מבין כל האפשרויות בקיצונית ביותר, ומיעוט תשומת הלב שהוקדשה לקיומם, למצבם ולרגשותיהם. ניתן היה, במידה מסויימת, להבין את הקשיים אין ספור לצורך קבלת הדרכונים, ואת החקירות שהבקשה הפשוטה הזאת גררה אחריה, אולם הקש ששבר את גב הגמל היה ההפסקה הפתאומית, מיום אחד למשנהו, של היחסים בתחום הדואר עם ישראל.

קשה היה, אפילו עבור בעלי הרצון הטוב ביותר, להבין, במה מכתב תמים שמחליפים עם בני משפחה, עלול לסכן, לא את מרוקו בלבד, כי אם את כל העולם הערבי האדיר! חוסר-האנושיות שבצעד הזה, יחסית ל״יתרון״ שבו, היה בוטה מדי. משום שניתוק יחסי הדואר נגע ישירות כמעט בכל המשפחות. כי למי לא היו קרובים ״בארץ׳? הם אפילו לא העזו יותר לבטא את המילה ישראל.

יהדות מרוקו בותרה באכזריות לשניים. נציג ״הקונגרס היהודי העולמי״, איסטרמן, הזכיר לרשויות באחד מביקוריו הדיסקרטיים במרוקו, שאפילו בין מדינות בלוחמה, יחסי הדואר אינם מנותקים לעולם לגמרי: ״הצלב האדום הבינלאומי״ נוטל על עצמו, בדרך כלל, להעביר דברי דואר.

עבדראחים בואביד ויחד איתו אחדים מבין השרים, שהיו ערים לאופי הבלתי-אנושי, הבלתי-נחוץ, של הפסקת העברת דואר, הסכימו תחילה להצעתו של איסטרמן. אולם היה עליו לסגת, מחשש לתגובות הדמגוגיות של ״איסתיקלאל״. היהודים שילמו, פעם נוספת, את המחיר של המאבקים המפלגתיים. בפריס, הסניף המקומי החזק של ״ההתאחדות הלאומית של הסטודנטים המרוקנים״ שנטה לשמאל, אימץ – בעקבות לחץ מצד חבריו היהודים – הצעה להעביר את הדואר באמצעות ״הצלב האדום הבינלאומי״, ולאחר מכן הסיר אותה, מחשש שיואשמו ב״ציוניות״ מצד האגף הימני של המפלגה!

מישראל, ״המוסד״, בשם ״הסוכנות היהודית״, נטל על עצמו את התפקיד וארגן רשת מחתרתית חלופית של העברת הדואר דרך צרפת, אשר על פי השמועה ידעה הצלחה רבה, ואילצה אזרחים שלווים להפר, באופן קולקטיבי וסדיר, את חוקי מדינתם.

בעקבות ביקורו בארה״ב, בסתיו 1957, מוחמר החמישי הורה לשר הפנים לשוב ולהעניק דרכונים ללא אפליה. אולם לנוכח זרם הבקשות לדרכונים, בצירוף להחלטות רבים לעזיבת הארץ, הרשויות המבוהלות לא איחרו לחזור להגבלות הקודמות, וגרמו, כתגובה לכך, להחמרה של מגפת ה״דרכוניטיס״.

באפריל 1959 נעצרה קבוצה נוספת של כארבעים מהגרים בלתי-חוקיים, ליד נאדור, ועוד קבוצה ליד מלילה, דבר שהחמיר עוד יותר את ההרגשה הרעה.

ב־7 באפריל 1959, היומון ״לה מונד״ פרסם מאמר גדול תחת הכותרת ״מנהיגי הקהילה היהודית, והממשלה השריפית משתדלים להפיס את הרוחות״. העתון ציין: העזיבות מוגבלות מאוד במספרן כעת, בין אלפיים לשלושת אלפים לשנה לערך. אלו נגרמות בדרך כלל עקב מצב כלכלי המשפיע באופן מקומי על קהילה זו או אחרת, שפעילותה מאבדת לפתע את הבסיס שלה – זו אחת התוצאות שהיו להלאמת שוק התה, למשל. הכרזה על נקיטת צעד מינהלי כלשהו, מעלה תכופות אל פני השטח חוסר-שביעות-רצון שלא מצא לו ביטוי. וכך, ממש לאחרונה, עצם האפשרות ש׳׳רדיו מרוקו" עתיד לבטל את שידורי התוכנית היהודית בשפה הצרפתית, עורר התרגשות סימפטומאטית בקרב הקהילות היהודיות.

המצפון הקרוע והמפוכח של היהדות המרוקנית, קרלוס דה נסרי, כתב ב״אנפורמאסיון ז׳ואיב״ של אלג׳יר ביוני 1958 :

"על שפת ים סוף המתנו, אי-אז בלילה אביבי תנ״כי, לנס. על שפת ים סוף החדש הזה, כפי שמצרי גיברלטר והים התיכון הפכו להיות עבור חלקנו – "מארה נוסטרום" הפתוח אך ורק לנבחרים – מספר רב של יהודים מרוקנים ממתינים כיום לנס דומה, לא פחות טראנסנדנטי… על פי ידיעות המגיעות מן האזור שבו בוצעו המעצרים הללו, מספר האסירים מגיע לשלושים או ארבעים. אותן ידיעות מדברות על מעשי אכזריות שהיו מנת חלקם של אותם חולמים מן הגטו, קורבנות של עלייה מוכת גורל.״

ככל שמרוקו התקרבה למצרים, כך המאבק נגד הציונות עטה ממדים גרוטסקיים יותר, והשרה אווירה מכבידה של אי-ודאות. וכך, ערב התכנסותה של מועצת שרי החוץ של ״הליגה הערבית״ בקזבלאנקה, בספטמבר 1959, המשטרה עצרה במקנס סוחר, מר בן עמרם, אדם מכובד ומוכר, לאחר שגילתה במחסן הסוכר שלו לוח שנה של ״הקרן הקיימת לישראל״, משנת 1956/7 ! הוא הודה בכנות שקנה אותו בזמנו ברחוב, תמורת פרנקים אחדים, כאשר מכירתו הייתה חוקית, וכי מאז נעלם מתחום ראייתו.

המשטרה, שהסתמכה על העובדה, שבצד האחורי של הלוח הופיעה הפנייה הרגילה לגלות נדיבות בשם האחדות היהודית, שלחה אותו לבית- משפט לפלילים. שם האשימו אותו כמי שנתפס בקלקלתו, ודנו את המסכן, בו-במקום, לשמונה-עשר חודשי מאסר בפועל! פסק-הדין הבלתי-מובן הזה היכה את כל הקהילה בתדהמה. כל אחד השתדל לוודא שאין לו במקרה מסמך ״מרשיע״, ואנשים שרפו כל חומר כתוב שהיה לו קשר כלשהו לישראל, או שהיה כתוב עברית!

ההרשעה אומנם בוטלה בערעור, שבועות אחדים לאחר מכן, אולם הנזק היה בלתי-הפיך. יהודים רבים קיבלו רושם מכאיב, שהממשלה כבר אינה רוצה בהם, אך מבלי שתניח להם לעזוב! מדיניות הסובלנות נדמתה מרוחקת מאוד, בעוד שהמצב מבית התדרדר באופן מדאיג.

יהודי מרוקו בארץ ובעולם-רוברט אסרף-הגירה,תפוצה וזהות-2008 עצמאות וחופש הגירה: האתגר הבלתי־אפשרי-עמ'79

מחקרי מערב ומזרח-אסופת מחקרים מוגשת לפרופ' הרב משה עמאר-השתמדותו של יצחק אלחרר במוגאדור ב-1932יוסף שטרית-

מחקרי מערב ומזרח

 

א. מסמך ט ־ הכתבה הפולמוסית של יעקב אוחיון

מאמר זה נכתב בידי יעקב אוחיון, שנולד וגדל במוגאדור ברבע האחרון של המאה הי״ט והכיר היטב את תולדותיה ואת אורחותיה. הוא נפטר בקזבלנקה בשנת 1944. לאחר שעסק במסחר היה לעיתונאי וכיהן במערכת העיתון הצרפתי La Vigie Marocaine, שיצא בקזבלנקה, וכן שימש חבר במערכת השבועון הציוני L’Avenir Illustré שיצא באותה עיר בשנים 1940-1926. בביטאון זה הוא היה המומחה שכתב על יהודי מרוקו בעבר ובהווה. בהיותו בן מוגאדור הוא הכיר אישית את יצחק אלחראר ואת משפחתו וידע מכלי ראשון את מהלכי הפרשה וגלגוליה. ואולם הוא לא הסתפק בדיווח עיתונאי על הפרשה, שמבחינתו לא היה בה חידוש, אלא כתב מאמר פולמוסי תקיף נגד מחבר הכתבה הקודמת, שהתפרסמה בעיתון הפריזאי Le Populaire, ביטאון הסוציאליסטים לפני עלייתם לשלטון ב־1936.

מאמרו מורכב משני חלקים ברורים. בראשון הוא מעלה על נס את חן עיר הולדתו מוגאדור ואת רוח הסובלנות הבין־דתית השוררת בה, ובתוך כך הוא עושה אידאליזציה ברורה של המצב החברתי ששרר בעיר. בשני הוא מראה את התיאור האבסורדי שהביא עמיתו הצרפתי בעניין גלגולי הפרשה, ומגלה את התפלויות הרבות, הסילופים הברורים והמגמתיות שבכתבה. ואולם הוא לא רק חושף את התנאים המשפטיים, האנושיים והקהילתיים העומדים ברקע פרשת ההתאסלמות של יצחק אלחראר, אלא הוא גם מגן בה בעת על מהלכי הממשל הצרפתי של הפרוטקטורט בניהול הפרשה ובכלל. בכך הוא ממשיך לא רק את הקו העיתונאי האישי שלו כחסיד ידוע של תרבות צרפת וההיטמעות בה וכתומך במפעל הקולוניאלי הצרפתי במרוקו, אלא גם את קו המערכת של השבועון היהודי, שתמך גם הוא במדיניות הפרוטקטורט וביקש בדרך זו לסלק כל תואנה להצרת צעדיו או לצמצום הופעתו כעיתון ציוני מוצהר.

הוא מגלה שהוגשה תביעה משפטית קודמת נגד יצחק אלחראר, בעניין שנשאר עלום, עשר שנים לפני שנודעה התאסלמותו, ונפסקה נגדו באותו הזמן החובה להישבע על פי ההלכה כדי להוכיח את חפותו; הוא רומז שאולי זו היתה הסיבה שדחפה אותו להתאסלם או שהביאה אותו לפחות למחשבה על המרת דתו. הוא אינו מזכיר כלל את הקשר הרומנטי שקשר את אלחראר לאהובתו המוסלמית, אלא מדגיש את ההיבטים הציבוריים והמשפטיים של הפרשה. אלחראר המשיך לחיות בתקופה זו כידוע חיים יהודיים רגילים עם אשתו ואף הוליד אתה ילדים. העיתונאי גם מחזק את הטענה שהתנהלותו התוקפנית והעיקשת של היהודי המומר כלפי היהדות והקהילה נגרמה עקב רצונו להיות פטור מתשלום סכומי הכתובה הגבוהים; יש לשער, כאמור, שהוא נהג כך עקב לחצם של אשתו החדשה ובני משפחתה המוסלמיים, שהיו מעוניינים שישמור על רכושו ויוריש אותו להם בבוא הזמן.

  • השוו אוחיון(לעיל, הערה 13). על חיבור זה ראו, D. Knafo, Le Mémorial de Mogador 331-336 .Jérusalem 1976, pp

עמדה אוהדת זו כלפי המפעל הקולוניאלי הצרפתי לא עזרה לא ליעקב אוחיון ולא לשבועון הציוני ב־1940, כשעלה משטר וישי לשלטון בחסות גרמניה הנאצית וחקק את החוקים האנטי־יהודיים. יעקב אוחיון היה העיתונאי היהודי היחיד במרוקו שעבד במשרה מלאה באותם ימים, והוא סולק מעבודתו על פי  חוקי הגזע. כמו כן נסגר מיד העיתון  illustre L’avenir .

הכתבה נכתבה לפני סיום הפרשה בקיץ 1933, כשיצחק אלחראר נאלץ בסופו של דבר לכבד את פסק הדין של בית הדין הרבני על כל סעיפיו.

Tribune Marocaine

Un ‘affreux bourgeois chez les Socialstes’

Mogador est une cité bienheureuse où les habitants collaborent dans une harmonie exempte de toute arrière-pensée raciale ou confessionnelle, chose rare et précieuse dans un pays où la notion de religion domine celle de rationalité.

Cette ville est aimée des dieux, mais que les hommes ingrats délaissent chaque jour pour des ciels plus nourriciers, sinon plus cléments, conserve quelques amitiés fidèles parmi les poètes. Des athéniens aussi, séduits par son charme souriant, y ont porté leurs pénates, et l’un d’eux et non des moindres y exerce son apostolat au milieu d’une population unie par l’accord le plus parfait.

Bien des causes, sans compter la douceur du climat, participent de cette harmonie que les malveillants seraient tentés de trouver monotone, mais que les honnêtes gens apprécient infiniment. Une des plus heureuses est évidemment le groupement dans les mêmes quartiers des éléments les plus divers de la population. Juifs et musulmans habitent la même rue, souvent la même maison.

 הערת המחבר : רק בתחילת המאה העשרים, בייחוד אחרי הטלת הפרוטקטורט הצרפתי על מרוקו ב־1912, הורשו היהודים לגור ברובע המוסלמי שנקרא ה׳מדינה׳, כך שתופעה זו של עירוב אוכלוסין יהודים ומוסלמים היתה חדשה ומצומצמת יחסית בשנת 1933. היהודים העניים המשיכו לגור רובם ככולם במלאח, ובעלי האמצעים גרו תמיד ברובע הקסבה עם מוסלמים וצרפתים בעלי מעמד שווה. רק יהודים מן המעמד הבינוני הנמוך עברו לגור ב׳מדינה׳ בשכנות עם המוסלמים

Dans le domaine des affaires, cette entente se poursuit, et les intérêts sont tellement liés que, si l’on venait à priver l’une des parties de la population de la collaboration de l’autre, il en résulterait dans l’économie de la ville une perturbation fatale à l’ensemble.

Au Maroc, avons-nous dit, les moindres incidents touchant à la religion, et qui, pour le philosophe ou simplement l’homme d’esprit, sont du domaine de la comédie, voire du vaudeville, revêtent, par suite de la prépondérance de l’idée confessionnelle, un caractère dramatique parfois dangereux pour l’ordre.

Mais à Mogador, ces incidents ont toujours été considérés avec une ironie pleine d’aménité. C’est ainsi qu’un graisseur indigène éprouve un jour le besoin de passer à la religion de Moïse. Le lendemain, une calotte noire et le tour fut joué. Les musulmans considérèrent la chose avec un sourire amusé, et les Juifs n’en tirèrent aucune vanité.

Un autre jour, ce fut un catholique espagnol qui entra sous le giron de Jéovah. Le tribunal rabbinique, craignant un incident diplomatique, en réfère au consul. Celui-ci répondit que l’Espagne n’était plus au temps de Torquemada, et que, de toutes façons, l’affaire ne le regardait pas. Notre homme fut donc ‘initié’. Cette initiation faillit même lui coûter la vie, sans l’intervention du docteur Bouveret qui, toujours avec le sourire, arrêta une hémorragie provoquée par la maladresse du ‘mohel’.

Tout cela laissa la masse indifférente. Les chefs spirituels de la Communauté étaient plutôt ennuyés de ces ridicules manifestations.

Mais voici où le vaudeville tourne au drame, et où le phiplosophe qui souriait commence à s’affliger.

Isaac Elharrar, alias Abdallah, négociant connu sur la place, et dont la famille est d’ailleurs parfaitement honorable, éprouva, l’automne dernier, le besoin de faire parler de lui. Il quitta bruyamment le culte d’Israël, et embrassa avec solennité la religion de l’islam. Jusqu’ici, rien à dire. ‘Nul ne peut être inquiété dans ses opinions, même religieuses’, dit l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Il y a bien le vieux père d’Isaac, et sa vieille mère, qui sont affligés de ce qu’ils considèrent comme un suicide de leur enfant, car Abdallah- Isaac, à cinquante ans, a toujours eu une grande vénération pour ses parents, et tremblait devant son père comme un tout petit enfant. Il y avait bien l’épouse et les enfants – des jeunes gens et des jeunes filles – qui conçurent de ce départ un chagrin amer. Mais tout cela, comme dit l’autre, est du sentiment. Et, depuis Molière, tout le monde sait que la religion – la religion des prosélytes – et le sentiment sont deux choses absolument dissemblables.

‘Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme,

Que je m’en soucierais autant que de cela’. dit Orgon, élève et admirateur de Tartuffe.

Aussi, n’est-ce pas principalement de cela que nous voulons entretenir le lecteur. Il s’agit d’un fait bien plus grave.

Non content d’avoir tenté de diviser musulmans et Juifs dans l’un des trop rares coins où ils fraternisent, Isaac-Abdallah, tremblant pour son argent mène une campagne contre les Juifs, et n’hésite pas à s’attaquer, en passant, à l’administration française du Protectorat.

Cette fois, ce n’est plus la feuille ‘Maghreb’, brûlée depuis longtemps aux yeux de tous les Marocains, que R.J.L., appelé à la rescousse par Elharrar, utilise pour son offensive contre la Résidence qu’il déteste, mais le ‘Populaire’, organe des prolétaires. Dans sa passion, il oublie qu’Abdallah-Isaac, comme d’ailleurs tous les autres clients marocains de R.J.L., est un ‘affreux bourgeois’.

Par une ironie du destin, vraisemblable et vraie, c’est dans le ‘Populaire’, dirigé par le Juif Léon Blum, que l’arrière petit-fils du Juif Karl Marx attaque le judaïsme marocain à la demande du Juif renégat Isaac-Abdallah Elharrar.

Elharrar commence par déclarer qu’il pratiquait depuis dix ans la religion des vrais croyants. Cela ne l’a nullement empêché de vivre pendant dix ans dans le mensonge – par crainte, sans doute, pour ses petits intérêts – et à tel point que la nombreuse progéniture qui naquit de lui durant cette décade – en cela, il est excellent Juif – a été élevée avec soin dans la loi de Moïse qu’il déclare aujourd’hui avoir toujours abhorrée. Cette contradiction n’a pas suffi à rendre notre renégat suspect aux yeux de M. R.J.L.

Et cependant, de l’aveu d’Elharrar, le cadi de Mogador, que Juifs et musulmams estiment pour sa pondération, lui a conseillé de ne pas faire d’éclat. Il passa outre à ce sage conseil.

Isaac Elharrar avait été condamné dans un procès vieux de dix ans à jurer selon la loi de Moïse, qu’il déteste officiellement depuis l’automne dernier. Quelques ‘loustics’ de Mogador ajoutent que c’est pour ne pas se parjurer en tant que Juif qu’Isaac a quitté le judaïsme, semblable à ce Juif condamné à mort qui, avant de monter sur l’échafaud, se convertit au catholicisme. Interrogé par le bon prêtre sur les motifs de cette conversion ‘in extremis’, il répondit: ‘Je ne voulais pas qu’il fut dit qu’un Juif a été guillotiné’.

Mais passons rapidement au fond de l’affaire. Le ‘Populaire’ ne sait sans doute pas que la loi mosaïque régit l’état civil des Juifs marocains.

Isaac Elharrar a épousé sa femme, par contrat devant notaires, selon ‘la loi de Moïse et d’Israël’. De plus, il s’est engagé devant notaires à n’aller que là où sa femme voudrait vivre. Or, du fait de sa conversion, le contrat selon la loi de ‘Moïse et d’Israël’ a été rompu. Ce contrat prévoit un délit. Qu’y a-t-il d’inique à ce qu’il soit exécuté? Et, puisque Abdallah-Isaac se considère – et que le ‘Populaire’ le considère – comme libre de suivre sa conscience – si l’on peut dire – n’est-il pas juste que sa femme, selon la même logique, suive elle aussi la voix de sa conscience?

Du reste, le cas est prévu dans les dispositions gouvernementales, et, pour éviter les abus et faciliter les liquidations douloureuses qui résultent de ces ruptures familiales, l’Administration bienveillante oblige les néophytes à liquider leur situation maritale et successorale avant de vivre d’une vie spirituelle nouvelle. Rien de plus sage, dira-t- on.

Mais M. R.J.L. se moque bien de la religion. Il se moque d’Abdallah et tous les renégats. Il se moque même des Juifs, et de l’islamisme.

Ce qu’il vise à travers tout cela, c’est l’Administration du Protectorat, c’est la personne de M. le Résident Lucien Saint, à laquelle il semble avoir voué une rancune aveugle.

Et ce but, par l’injustice et le mal-fondé de la cause d’Abdallah, a été, comme les autres fois, entièrement manqué.

תרגום

דעות בענייני מרוקו

׳בורגני מכוער אצל הסוציאליסטים׳

מוגאדור היא עיר רבת מזל שהתושבים משתפים בה פעולה ביניהם בהרמוניה חסרת דעות קדומות, גזעניות או דתיות, וזה דבר יקר ערך במדינה שבה הדת גוברת על התבונה.

עיר זו אהובת האלים היא, אך בני אדם כפויי טובה זונחים אותה בכל יום לטובת מקומות מזינים יותר, אם לא נוחים יותר; עם זאת היא שומרת על אהבתם הנאמנה של המשוררים. גם של האתונאים, שפותו על ידי החן והחיוך שלה, והובילו אליה את אליליהם, ואחד מהם, והוא לא הבלתי חשוב ביותר מביניהם, כיהן בה ככוהן גדול בקרב אוכלוסייה מאוחדת ששררה בה הסכמה מושלמת.

סיבות רבות, בלא להביא בחשבון את אקלימה הנוח, כרוכות בהרמוניה זו שחורשי רעות מתפתים לחשוב שהיא מונוטונית, ואנשים הגונים מעריכים אותה היטב. אחת הסיבות הטובות לכך היא בוודאי הצטופפותם באותם רבעים של יסודות מגוונים ביותר באוכלוסייה. יהודים ומוסלמים גרים באותם רחובות, לעתים באותם בתים.

בתחום העסקים, נמשכת שותפות אמיצה זו, והאינטרסים של אלה ואלה קשורים כל כך עד שאם יוחלט למנוע מחלק אחד של האוכלוסייה את השותפות של החלק השני, תסבול כלכלת העיר קשות ויוסב נזק לכולם.

במרוקו, אמרנו, התקריות הקלות ביותר הנוגעות לענייני דת, אשר בעבור הפילוסוף או סתם איש הדעת הן מתחום הקומדיה ואף מתחום תאטרון הבידור, עוטות אופי דרמתי שהוא לפעמים מסוכן לסדר הציבורי, כתוצאה מחשיבות היתר המיוחסת לעניין הדתי.

אך במוגאדור מסתכלים על תקריות אלה באירוניה שמתלווה אליה חביבות רבה. כך קרה שעוזר מכונאי בן המקום חש באחד הימים בצורך לעבור לדת משה. למחרת הוא חבש כיפה שחורה והעניין הסתיים בכך. המוסלמים הסתכלו על העניין בחיוך ובבדיחות הדעת, והיהודים לא התרברבו על כך.

ביום אחר, קתולי ספרדי הוא שהמיר את דתו לדת היהודית. בית הדין הרבני חשש שהדבר יגרום תקרית דיפלומטית ופנה אל הקונסול. זה ענה לו שספרד כבר איננה בעידן טורקמדה ושמכל מקום, אין העניין נוגע לו. האיש שלנו ׳הוכנס בברית׳ אפוא, והכנסתו בברית אף היתה מסכנת קשות את חייו אילולא התערבותו של ד׳׳ר בוברה, אשר בחיוכו המתמיד הפסיק את שטף הדם שנגרם לו עקב חוסר ערנותו של המוהל.

כל המקרים האלה השאירו את המוני התושבים אדישים. המנהיגים הרוחניים של הקהילה אף היו מוטרדים מתופעות משעשעות אלה.

אך הנה מקרה שבו תאטרון הבידור הופך לדרמה ובו הפילוסוף המחייך מתחיל לדאוב.

יצחק אלחראר, המכונה עבד־אללה, סוחר המוכר היטב בעיר, בן למשפחה מכובדת ביותר, חש בסתיו האחרון צורך שידברו עליו. הוא עזב ברעש את דת ישראל ועבר ביראת כבוד לדת האסלאם. עד כאן אין מה להגיד. ׳אף לא אחד ייפגע בגלל דעותיו, גם אם הן דתיות׳, נאמר בסעיף 10 של הצהרת זכויות האדם.

ישנם בוודאי אביו הזקן של יצחק וכן אמו הזקנה הכואבים את כאבם על מה שהם רואים בו מעשה התאבדות מצד בנם, שכן עבד־אללה־יצחק, בן חמישים, כיבד מאז ומתמיד את הוריו, ורעד ליד אביו כאילו היה ילד קטן. ישנם בוודאי גם הרעיה והילדים – נערים ונערות – שהצטערו צער רב על עזיבה זו. אך כל זה, כמו שההוא אמר, עניין של רגש. ומאז מולייר כולם יודעים שהדת – דת הגרים – והרגש הם שני עניינים שונים לחלוטין זה מזה.

׳וגם אם ימותו אחי, ילדי, אמי ורעייתי, לא אחוש מכך דאגה כמו בעניין הזה׳. אומר אורגון, תלמידו ומעריצו של טרטיף.

אי־לכך, לא לפרשה זו בעיקר אנו רוצים להסב את תשומת לב הקוראים. מדובר בעניין חמור הרבה יותר.

יצחק־עבד־אללה לא הסתפק בכך שניסה לעורר מחלוקת בין מוסלמים ויהודים באחד המקומות הנדירים ביותר שבו הם מקיימים קשרי אחווה, אלא הוא גם מנהל מערכה נגד היהודים, משום שהוא חס על ממונו, ואינו מהסס, בדרך אגב, לתקוף את הממשל הצרפתי של הפרוטקטורט.

הפעם לא העלון ׳מע׳רב׳, שאינו זוכה להערכה כלשהי בעיני כלל בני מרוקו, הוא שרג״ל, תומכו של אלחראר, משתמש בו כדי לנהל את מתקפתו נגד הנציב העליון נשוא שנאתו, אלא העיתון ׳העממי' ביטאון אנשי הפרולטריון. בסערת נפשו הוא שוכח שעבד־אללה־יצחק, כמו כל יתר הלקוחות של רג״ל, הוא ׳בורגני מכוער׳.

כמעשה אירוני של הגורל, הקרוב לאמת והאמתי, נינו של קארל מרקס מתקיף הפעם את יהודי מרוקו בעיתון ׳העממי׳, עיתונו של לאון בלום, לבקשתו של היהודי המומר יצחק־עבד־אללה אלחראר.

אלחראר טוען בתחילה שהוא מקיים מזה עשר שנים את המצוות של דת המחזיקים באמונה האמתית. זה לא מנע ממנו כלל לחיות במשך עשר שנים בשקר – משום שחשש, בוודאי, לאינטרסים הקטנים שלו – עד כדי כך שצאצאיו הרבים שנולדו לו בעשור זה – ובזה הוא יהודי מצטיין – חונכו כראוי על ברכי דת משה שהוא טוען כעת שהוא תיעב אותה מאז ומתמיד. לא היה די בסתירה זו לעשות מן המומר שלנו חשוד בעיני רג״ל.

אף על פי כן, על פי דברי אלחראר עצמו, הקאדי של מוגאדור, שיהודים ומוסלמים מעריכים אותו בגלל מתינותו, יעץ לו שלא להכות גלים. הוא התעלם מעצה נבונה זו.

יצחק אלחראר נדון בתביעה משפטית שהוגשה נגדו לפני עשר שנים להישבע על פי דת משה, שאותה הוא מתעב באופן מוצהר מאז הסתיו האחרון. בדחנים אחדים במוגאדור אומרים שיצחק עזב את היהדות כדי שלא יישבע שבועת שקר כיהודי, בדומה לאותו יהודי שנדון למוות וקודם שעלה לגרדום המיר את דתו לדת הקתולית. כששאל אותו הכומר הטוב על המניעים שהביאו אותו להמיר את דתו ברגע האחרון הוא ענה: ׳לא רציתי שיגידו שערפו את ראשו של יהודי׳.

אך בואו נרד מהר לשורש העניין. העיתון ׳העממי׳ אינו יודע כנראה שחייהם האזרחיים של יהודי מרוקו מתנהלים על פי דת משה.

יצחק אלחראר נשא את אשתו, על פי חוזה שנחתם בפני סופרי בית דין, על פי ׳דת משה וישראל׳. יתרה מזה, הוא התחייב לפני סופרי בית דין שלא ילך אלא למקום שאשתו תרצה לחיות בו. והנה, בגלל המרת דתו, הופר החוזה שנחתם ביניהם על פי ׳דת משה וישראל׳. הפרת החוזה כרוכה בעברה. איזה חוסר צדק יש בכך שהחוזה יכובד? ועוד, היות שעבד־אללה־יצחק רואה את עצמו – ו׳העממי׳ רואה אותו – כאדם חופשי שזכאי לחיות על פי מצפונו – אם אפשר להגיד – האין צדק בכך שאשתו, על פי אותו היגיון, תחיה גם היא על פי מצפונה?

לבד מזאת, מקרה כזה רשום בסדרי הממשל, וכדי למנוע מעשי מרמה ולהקל את חיסול העניינים הכואבים הנובעים מגירושין במשפחה, הממשל מחייב מתוך כוונות טובות את הגרים החדשים לסיים את פרשת נישואיהם ואת ענייני הירושה קודם שיעברו לחיות את חייהם הרוחניים החדשים. אין נבון מזה, תגידו.

אך אדון רג״ל מצפצף על הדת. הוא מצפצף על עבד־אללה ועל כל המומרים. הוא אף מצפצף על היהודים ועל האסלאם.

מה שהוא מכוון אליו בכל זה הוא ממשל הפרוטקטורט, הוא הנציב העליון אדון לוסיאן סאן עצמו, שהוא שומר לו טינה עיוורת.

ומטרה זו, משום אי הצדק וחוסר האמת שבעניינו של עבד־אללה, הוחטאה לגמרי, כמו במקרים הקודמים.

מחקרי מערב ומזרח-אסופת מחקרים מוגשת לפרופ' הרב משה עמאר-השתמדותו של יצחק אלחרר במוגאדור ב-1932יוסף שטרית-עמוד444

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