Langue et folklore.Pinhas Cohen


Ethymologie : Sbir flbola dikhimssin : – David Bensoussan

 David Bensoussan – Les Éditions Du Lys

L’expression « Sbr Flbola di khemsine !» (littéralement : attrapper l’ampoule de 50) est fort courante dans le langage judéo-marocain et est utilisée dans plusieurs sens, compte non tenu de ce que le verbe « sbr » se conjugue ainsi tant pour une deuxième personne de l’impératif que pour une troisième personne du passé (narratif). Dans le premier cas, la formule est parfois précédée de « Sir » (va) et dans le second, elle est parfois précédée de « Rah » (voilà que). Tout d’abord, à propos de quelqu’un qui s’est fait avoir et se retrouve Gros-Jean comme devant. Cela peut référer à quelqu’un un peu fada, un grand benêt, un grand dadais, une andouille, un paumé, un quelque peu sonné, un quelque peu maboul, un arriéré ou un gars au citron fêlé, l’intonation de la voix déterminant la gradation du qualificatif. En bref, à quelqu’un qui s’est fait rouler et qui l’a eu dans le baba. L’expression est également utilisée comme riposte pour signifier à quelqu’un qu’il fait scier la compagnie et qu’il doit se dém… tout seul : va te faire f… ou va te faire lanlaire ! C’est donc une façon d’envoyer quelqu’un se faire voir ailleurs. En d’autres mots de lui signifier : On s’en tamponne ! Du vent ! Tu peux toujours attendre ! Jamais de la vie ! À mon corps défendant ! Lancée à un accusateur, la réplique peut prendre les sens suivants : Va te trouver un autre coupable ! Va te chercher un autre bouc émissaire ! Tu te prends pour Zorro ou quoi ! Deux autres significations opposées peuvent être rattachées à cette expression. C’est une façon de dire qu’une chose est sans valeur et qu’elle vaut donc des haricots ou que quelqu’un veuille faire prendre des vessies pour des lanternes ou encore qu’un type un peu éteint se prend pour une lumière. Mais elle vient aussi faire allusion à quelque chose d’inaccessible et d’irréaliste : «Tu feras tintin» ou «Va attraper la lune» ou encore «Va me chercher la lune !» À la limite, cela pourrait exprimer à quelqu’un qu’il a ce qu’il mérite voire même démentir l’adage à l’effet que le ridicule ne tue pas. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’agit pas d’attraper une ampoule de 50 watts, qui était une puissance nominale des ampoules électriques au Maroc. Non. L’expression provient … d’où donc si ce n’est de notre bonne vieille ville de Souira ! Cela se passait du temps où le cinéma de la ville se trouvait dans la Médina. À l’occasion du film Viva Villa, l’on fit faire des billets de cinéma spéciaux : D’un côté, le billet était une réplique d’un billet de 50 Francs. De l’autre le billet était un billet de cinéma avec l’image d’une ampoule. Cela se passait à la saison des vendanges. Des porteurs s’en venaient avec des couffins pleins de raisins qu’ils destinaient à la fabrique de vin de Boumdiane au Mellah. Les jeunes lurons du Mellah placèrent ça et là quelques billets. Aussitôt que les porteurs déposaient leur couffin par terre pour ramasser les faux billets de 50 francs, les jeunes lascars en profitaient pour piquer des grappes de raisins. C’est ainsi que les porteurs de couffins se retrouvèrent avec une ampoule de 50 et que depuis, l’expression « Sbr Flbola di khemsine!» est devenue une expression courante ! Les Marrakchis qui ne voulaient pas être en reste – j’t’le fais pas dire, mamère ! – ont renchéri en la transformant en « Sbr Flbola dlmia !»

Ethymologie : Sbir flbola dikhimssin : – David Bensoussan

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Histoire de la mahia au mellah- El kas-d-Chriqui /Le verre de Chriqui

 

El kas-d-Chriqui /Le verre de Chriqui

Chriqui ma hebs iqadi m ‘a mahia. Zat ‘aud mrato qalt-lo :

 daba safi masi ntelleq / u nertah mennek.

 ‘abbato ‘aud l-trebonal u hlef qeddam l-hakhamim / bas ma ibqas isreb kter men kas wahed f-en- nhar.

 Iwa Chriqui u mrato rez‘o f-halhom -l-ddar.

Dazo siyamat / Chriqui rza ‘ l-el bliya dialo / dima sekran sbah u ‘siya.

 Zat mrato d‘ato ‘aud l-trebonal.

Za l-hakham qal-lo : ma hleft-s bas ma tkon tesreb gher kas wahed f-en-nhar ?

 Za S-Sreqi qal-lo : f-hiati a sidi /ma ‘ammri ma khalft dak-si-l li qolt lek n-noba l-okhra.

Za huwwa worra-l-hakhamim wahd-el-kas kbir d-s sla u qal-l-hom : was hada ma si kas ?

Iwa huwwa l-li ka nesreb kel nhar.

 El hakhamim ma sabo ma iqolo / Bqau ger idehko m-l-mlagha u-tetwirat-d- Chriqui

Menacé encore une fois de divorce par sa femme, Chriqui fit le serment devant le tribunal rabbinique de limiter sa consommation de mahia à un verre par jour. Pas plus, jura-t-il ! Son épouse s’en retourna alors chez elle rassurée. Mais au bout de quelque temps, son mari se remit à boire. Il était saoûl du matin au soir. Sa femme, décidée cette fois de divorcer de son ivrogne de mari, le traduisit dvant les Hakhamim. Le juge lui reprocha de n’avoir pas tenu sa promesse de ne boire qu’un seul verre par jour.

– Sur ma vie, que je tiens ma promesse à la lettre ! Regardez vous- même, je ne bois pas plus d’un kas (un verre) Et il montra aux rabbins, interloqués, un kas d-sla. N’est-ce pas un verre celui-là ? C’est celui que je bois tous les jours.

Les rabbins en restèrent coi et ne purent s’empêcher de rire de cette nouvelle facétie du sieur Chriqui.

Kas d-sla : récipient en forme de grand verre servant de luminaire dans une synagogue, et dont la capacité peut atteindre jusqu’à cinq litres

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014 Histoire de la mahia au mellah El kas-d-Chriqui /Le verre de Chriqui-page 76

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Histoire de la mahia au mellah- El kas-d-Chriqui /Le verre de Chriqui

 

D-din-d-Chriqui /La dette de Chriqui

Men ktert- s-sreb di mahia / Chriqui f-kherr hyato tqerrem / u ma kan ikhrez l-s-oq / gher gales foq wahd-el krersa d-el-khseb b-er- rwedat/u ka it‘awen biddo fhal ila kayehbo fhal d-drari sghar. Wakha dak s-si kant baqya-lo l-mlagha u d- dhak. Wahd- en-nhar za wahed ka idhek ‘leh u qal-lo “ Iwa rit daba lain oselta Chriqui? ” Zaubo huwwa u qal-lo : as nqollek / iqder ikon ma kunt-s- ka nehbo bezzaf men di kunt sgher u daba rani ka nkhalles d-din dyali foq had-l-krersa.

Le sieur Chriqui à force de boire se retrouva à la fin de sa vie paralysé des deux jambes . Il ne se déplaçait plus que sur une planche de bois munie de roulettes, en s’aidant de ses mains pour avancer .Mais malgré son handicap, il ne perdait jamais le sens de l’humour.Un jour, quelqu’un en plaisantant lui dit : “ tu vois où tu en es réduit Chriqui? ” Il lui répondit : “vois-tu, c’est une vieille dette que je paie aujourd’hui, parce que quand j’étais bébé probablement je n’ai pas assez rampé, alors on me fait payer maintenant tout ce que je n’ai pas rampé quand j’étais bébé ”

Le problème de la mahia ne concernait pas seulement les Juifs. Certains Musulmans de la médina, peu observants, venaient au mellah à la tombée de la nuit pour boire de la mahia chez quelque Juif du mellah qui la fabriquait en cachette Ils rentraient chez eux le soir quelque peu éméchés au grand dam de leurs épouses, comme le rapporte cette histoire suivie d’une chanson.

Il frappe à la porte . Sa femme vient lui ouvrir et demande : qui est-ce ?

Skon ?.      Skon ?

Helli l-bab ! ma ta‘ref skon ana ? Men deqqa dyali ta‘ref belli gher ana.

Iwa ‘la slamtek ! tzik s-skhana / nti ka tlali f-el qhawe/ wana bayta sahrana

Daba gher b-zoz del kisan rasqli / u ntina baqya ka tehder hetta t-teyroli. Ta‘ref as ta‘mel ila ntina bent n-nas u qelbek ‘liya mehroq zbed elqre‘a u-l-kas u kemmel m‘aya r-rsoq

Sme‘ y a dak el-meskhot ! sir t-tof m ‘a men tesker u-mma ana bezzaf ‘lik, wila kettert el-hedra daba nworrilk.

Ai…ai…ai… ‘las ka tedhini ? ma ‘endek swiyes d-er rehma ‘liya ? fa-‘wad ma tqol-li l-lah ya‘fo ‘lik men had el-bliya tefrah biya teghsel li rezliya u tghenni ‘liya.

Sof! had-l-lila ghadi nkhellik tedhel / u ghedda ila ziti m‘attel u sekran rani nekhrez ‘lik u ntewwof bik z-iran . Qolt-li nghenni ‘lik iwa ghadi nghenni ‘lik had el-ghenya di twatik.

Traduction

Qui va là ? Qui va là ?

Ouvre-moi ! Ne sais-tu pas qui je suis ? Rien qu’à ma manière de frapper à la porte tu peux deviner que c’est moi.

Paix sur toi malheureux ( ironique)! Puisse la fièvre t’abattre ! Toi tu déambules au mellah et dans les cafés tous les soirs et moi je passe mes nuits éveillée.

  • Quoi ! deux verres seulement me mettent en gaîté. Et toi tu continues à me critiquer, tu vas finir par me fâcher.

Voilà ce que tu vas faire, si vraiment tu es une fille de bonne famille et que ton cœur a encore un peu de tendresse pour moi, sors une fiole et une guitare et nous nous égayerons ensemble .

-Ecoute, espèce de goujat, lui dit-elle, va chercher avec qui te saoûler. Je suis trop bien pour toi. Et si tu continues à m’importuner par tes paroles, je te ferai payer cher tes gaudrioles.

-Aïe!… aïe!… aïe!… Pourquoi me chasses-tu? n’as-tu pas pitié de moi ? Au lieu de me dire “que Dieu te pardonne pour ce vice”, m’accueillir avec joie et me chanter quelque chanson …

Eh bien d’accord pour cette nuit, mais demain si tu t’avises à rentrer tard et saoûl ce sera ta fête et je te ferai honte devant tout le monde. Tu m’as demandé de te chanter une chanson, eh bien, je vais t’en chanter une qui te va très bien. Ecoute :

Kif na‘mel ya-l-khwan ?

 

‘Andi razel sekran

 Fdahni m‘a z-ziran

Kif na‘mel ya-l-khwan ?

 

Ka imsi idor f-el- qhawe

 U i‘ammer raso u izini

Rehto ka tsekkerni

Khayfa la yeblini

Kif na‘mel ya l-khwan ?

 

Dwit m‘ah b-en-niya

Wala hebb isma ‘ liyya

Blito hiyya hiyya

Kel-lila izini sekran…

Kif na‘mel ya l-khwan ?

 

Que dois-je faire mes frères ?

J’ai un mari ivrogne

Il m’expose à la risée des voisins

 Que dois-je faire mes frères ?

 

Il s’en va tourner dans les cafés

Il s’imbibe de vin à son gré

 Son odeur seule me fait tourner la tête

J’ai peur d’en être contaminée.

Que dois-je faire mes frères ?

 

J’ai essayé de le raisonner

 Il ne veut point m’écouter

 Son vice est tenace

 Il rentre chaque soir schlass

Que dois-je faire mes frères ?

 

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Histoire de la mahia au mellah El kas-d-Chriqui /Le verre de Chriqui-page 81

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-7 – Qseda di pissah u-s-sekka- Qasida de Pâque et Souccot

7 – Qseda di pissah u-s-sekkaQasida de Pâque et Souccot

Ana ya-l-zwad masi- l-herka /tlaqet ‘ ammi Pissah

Sifo fiddo ghadi-l-es-sekka / hebb ihdemha bel‘ani

Zrat u qalt -lo be-klam Idid : y a ‘ammi Pissah /ya ‘amm-l-‘id

Dreb biddek/ ma tedreb-s- b-el-hdid.

‘Ammi Pissah qal-lhom / sehdo ‘liya Ana ka ned‘i-l-kom es-sekka.

F-sher Tisri ka tzi tab‘ani.

F-el-hin / es-sekka qamet mehtala

 ‘Al-khsom kanet m ‘uwwla

Qalt/l- mut kaina/ wana f-had-della

 Nesber l-Pissah hetta izi i‘ayrni hna

 ‘Ammi Pissah qam b-wahd-z-zhala

 U qal-lha / sir ‘liya / y a dik el-mehbola

 A se“aya u-d- dlila /ismek gher nuwwala

 D-el-‘wad u Iqseb u-oraq rihani

 Kif ikon ya s-sekka /hetta t‘ayerni

 Ana ‘la koll -‘yad/Rebbi feddelni

 U Pissah Hu VAdonai / semmani

 U-serr u z-zin / liyya ‘tani

 L-byot mferrsin / u-l-frasat metloqin

Smaye‘ mes‘olin /u-l-kisan mdehhbin

Banu Israël/qbel men sher mwozzdin

 Sgher u kbir ‘asir u ‘ani

 Ktert-l-babonez/m‘a reht-en-nuwwar

L-word u-l-yasmin u-ma-z-Z.har

U- r-rwaih el-mezianin / u-l-qelb-l-hani

S-sbani del-hrir ‘all-mida metrohin

Mkhaded del-mobbar l-et-tekia mozodin

Srab u mahia / u-l-lham smin

 D-drari s- sghar / dairin b-el-mida

B-sawt Idid / ka iqrau l-Haggada

Ka iqolo ‘am akhor / f-Rosalaim / nkono hakda

 F-el- mida / hadren reb ‘a del- kosot

 Ida hebbet mahia / ‘andek er-resot

 Karpas u maror/u tlata del- massot

 Ya‘mels-seder/l-luli u t-tani

 Yeqra l-hellel / u yerqed hani.

Hsem ya s-sekka / u sir flialek

Lama nezbed sifi / u nteyyeh-lek rasek

Nherre- s-lek qsabek/ u nach ‘el n-nar f-rehanek.

Qada Pisah klamo / qafzet s-sekka u zat qeddamo.

Qalt s-sekka l-‘ammi Pisah : “ nti razel u ana mrewa

Shabelk nkhaf mennek/ taqta ‘ li odniya ?

Ana lallak ‘andi uladi/Rebbi iduwwem-hom ‘liya.

Sem ‘o y a l-hadrin /yaztne ‘t -r-rbah

Dhiu men ‘liya had ben- t-terrah.

Za Sabo‘ot i‘mellhom s-salom

U qal-lhom : Ya nas / baraka m- el-khsom !

‘ammi Pisah sma ‘ l-mosar

qal Ihom : ikfina men had-el ‘ar

Ma ‘endna haza / b-had-l-ghiar

 Aziu netsalho / u nensau had-l-ma ‘yar

 U narz ‘o kellna fhal khwan f-ed-dar

Traduction :

“ Ecoutez braves gens, un jour que je partais pour une expédition, je vis l’oncle Pisah, l’épée à la main, en route pour détruire la Souca (la cabane) . Elle s’avança vers lui et lui parla en ces termes : “ Oncle Pisah, roi des fêtes, frappe de tes mains et non de ton épée ” .

Vexé, l’oncle Pissah prit l’assistance à témoin et dit : je porte plainte contre Soucca devant vous ; chaque année, dès le mois de Tichré, elle court après moi. “ Dois-je suppoter lontemps ses injures, répliqua- t-elle, ce serait tomber bien bas ! ” Pissah répondit en colère : “ Va-t- en vieille folle, pauvre mendiante qui porte nom de cabane, faite de roseaux et de vulgaires roseaux. ”

Comment oses-tu me narguer, moi que Dieu a préféré à toutes les fêtes. “ Pisah appartient au Dieu d’Israël, ” c’est ainsi qu’on m’appelle .Le charme et la beauté à moi seul ont été conférés. En mon honneur les chambres sont bien décorées, les literies bien dressées, les cierges allumés, et l’on sort les verres dorés.Un mois auparavant, les enfants d’Israël se préparent à m’accueillir, grands et petits, riches et pauvres ; les fleurs, le jasmin et l’oranger exhalent leurs odeurs suaves, les nappes de soie sont étalées, les oreillers de brocard sont disposés pour s’y accouder ; le vin, la mahia et la viande grasse sont servis en quantité et le cœur est en paix . Les enfants autour de la table récitent la Haggada et tous, petits et grands, riches et pauvres entonnent “ l’an prochain à Jérusalem ! ” Sur la table, sont posés quatre verres pour le vin, du céleri, des herbes amères et les pains de misère (pains azymes). Premier et second Séder, on récite les Louanges et on va dormir, le coeur en paix comme des anges.

“Un peu de pudeur Souca, lui dit Pisah, retire-toi ou je vais te transpercer de mon épée et mettre le feu à tes roseaux et à tes plantes.”

Après que ce dernier eut terminé sa plaidoirie, la Souca se leva, accourut vers lui et le harangua en ces termes :

“ Bien que tu sois homme et moi femme, crois-tu que j’ai peur que tu me coupes les Oreilles ? J’ai des enfants, que Dieu me les garde et ils ne permettront pas que l’on m’insulte . ” A quoi Pisah répliqua : “ Bonnes gens, ! débarrassez- moi de ce fils de mitron ! ”

Pour ramener la paix entre frères, le cousin Sabouot  intervint et s’efforça de les raisonner. Dans un geste magnanime Pisah déclara Eh bien, cessons cette querelle stérile, oublions nos querelles et redevenons des frères .

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Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014– Qseda di sidna Youssef Qasida de notre Seigneur Joseph

8 – Qseda di sidna Youssef Qasida de notre Seigneur Joseph

(extrait)

Bismillah ana nebda n ‘id ma sar :

Sidna Yosef m ‘a khoto b ‘asra Kan gales m‘a bohf-ed-dar Be-llil u b-en-nhar idell gher iqra.

Wahd en-nhar qal-l-boh soft ‘atbar Soft hdaz d-en-zom u-se-ms u-l-gemra Kellhom ka ibaVo-liya twel la- ‘mar.

Qal lo boh izzak a bni mell-hedra.

Hin sem ‘oh khoto kell wahd tgheyyar Qa lo bgha itselten ‘lina hadi l-imara Ma bqas menhom wahedfih ikhzar Qalo lain ghadi b-had-tsara.

Qada Yosef klamo ma rfed ghaya l-mnamo Hin kan frid ‘and ommo ‘azz menno ma kan A sidna ‘azz menno ma kan (bis)…

Traduction :

“ Au nom de Dieu, je vais vous conter ce qui est arrivé A notre Seigneur Joseph avec ses dix frères.

Joseph se tenait aux côtés de son père à la maison,

Se consacrant à l’étude jour et nuit.

Un jour, il dit à son père : Père ! J’ai vu un signe prodigieux J’ai vu onze étoiles, le soleil et la lune Qui se prosternaient devant moi.

Son père le tança : “Cesse de parler ainsi“ !

Lorsque ses frères eurent entendu cela,

Chacun d’eux se fâcha.

Ils dirent Il veut régner sur nous, c’est un signe ! “

Joseph finit de parler.

Et son père n’attacha pas d’importance à ce rêve.

Joseph était le fils unique de sa mère.

Il n’y avait pas de plus cher que lui… ”

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Qseda di sidna Youssef Qasida de notre Seigneur Joseph

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Qseda di Hitler- Qasida de Hitler.

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Qseda di Hitler- Qasida de Hitler

1- : Il existe deux versions satiriques différentes sur Hitler , composées par des rabbins ou des petits chansonniers du Mellah :

Une ‘Qasida de Hitler ‘en vers composée à Casablanca par Matitiah Bensemhon, dont nous donnons un court extrait ci-dessus et un pamphlet en vers intitulé ‘ Hitlériques’ publié Casablanca par le fils du Grand Rabbin de Essaouira M I. Knafo

Had-el qseda / ana Matitya ben Semhon / neddemtha U ‘la Hitler zbedtha.

‘La ma duwwez ‘al-lihod / bditha u qaditha.

U ‘layedd el mekhzen / tba‘tha.

U ana gher tefkera / ‘meltha

‘al n- nis di‘ mel m ‘ana / Sem Itbarakh

U m‘a l-Maroc / bladna.

Nerghebkom ya qarinha /

Reddo balkom / tensawha…

Aziu tsem ‘o ma sar /

F- iyyam Hitler-el- gheddar /

Bqa ka-imsi / wi kebbar Hetta hkem ‘al laleman kellha f-nhar L ‘am el-luwli f-hkomto Bda iurri tekhmimato.

Kif gles ‘la mertebto Qal ana mell mkebbrin.

Bda ‘mel wahd el- festa /

F-woqt-e-l- berd u-sta /

Koll-hom galsin ‘la siyta Mdowwrin beh kamlin /

‘Adian d-lihod zam ‘in /

Qal- Ihom t was t‘arfo ma bina Di ‘amlo lihod / ‘adyanna Qetlo zdodna u ‘abbau malna

Traduction :

Cette Qasida, c’est moi Matitiah ben Semhon qui l’ai commencée et terminée Avec l’autorisation du Makhzen, je l’ai publiée, pour rappeler les souffrances endurées par les Juifs à cause d’Hitler et pour le miracle que Dieu a fait pour nous épargner des malheurs à nous et à notre pays, le Maroc .

Amis lecteurs lisez-la et veillez à ne pas l’oublier !

“ Ecoutez ce qui est arrivé Au temps d’Hitler le traître.

Il ne cessa de faire l’important Jusqu’à ce qu’il s’emparât un jour de toute l’Allemagne.

Dès la première année,

Il dévoila ses intentions.

A peine installé au pouvoir Il se prit pour un grand tribun Il donna une grande fête.

C’était pendant l’hiver.

Tous avaient pris place Pour l’écouter en silence Savez-vous, leur dit-il :

Les Juifs, nos ennemis, ont pollué notre pays.

De tous nos biens ils se sont emparés .

Nos plus grands ennemis Ce sont les juifs.

Ils veulent nous anéantir.

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- Qseda di Hitler- Qasida de Hitler.

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- La Hiloula de Ouezane

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La Hiloula de Ouezane

C’est l’un des pèlerinages juifs le plus importants du Maroc, qui a lieu le 33ème jour du décompte de l’Orner ( Lag Baomer) . Il draine chaque année des foules nombreuses venues du Maroc et de l’étranger pour pèleriner sur le tombeau d’un saint éminemment connu et vénéré, réputé pour son pouvoir de guérisons miraculeuses, Rabbi Amram Ben Diwane .Ce pèlerinage (l’équivalent du mousem musulman) donne lieu à de grands débordements de ferveur mystique et à des réjouissances populaires accompagnées d’allumage de bougies, de chants et de récitation de poèmes liturgiques en hébreu et en judéo-arabe . Nous en avons choisi un exemple.

Muwwal

Lukan hakmi f-iddi

 Ma nrahno ma nbe‘o

 Wa lakin hakmi f-idd-el-gher

 Ulazem ‘liya nte‘o

 

Ha huwwa za Rabbi ‘Amran

 Ha huwwa za idawina

 Rabbi ‘Amran teht -es-sezra

Ifekkna men had-el-qahra

 Ihann ‘la r-razel u-l-mra

Ya sba‘ y a Rabbe ‘Amran

 

 Kol wahed f-khzanto gales

 Ka i 'ain izor el mqeddes

 Men ‘ando imsiu ‘rais

U ifarho b-Rabbe ‘Amran

 

 Men Dar-l-Beda l-Wazzan

 Zayyin m-bin-l-khalwan

Beshal homa men qoman ?

 

Qasdin gher l-Rabbe ‘Amran

 Zayyin men kol mdina

 U ifarho farht sidna

 Huwwa di ihann ‘lina

Ya -t-tbeb ya Rabbe ‘Amran

 

Voici Rabbi Amran, il est venu pour nous guérir .

Sous son arbre il repose ; de l’oppression il nous délivrera Pour l’homme et la femme il compatira.

Ô toi Lion ! Ô toi Rabbi Amran !

Tous, dans leurs tentes, attentent de se recueillir enfin Sur la tombe du Saint.Ils s’en retourneront le cœur serein Et se réjouiront de Rabbi Amran

De Casablanca à Ouezane les gens affluent des contrées lointaines Avec une seule pensée Rabbi Amran de Ouezane Ô combien nombreux sont-ils !

Accourant de toutes les cités pour se réjouir de ta sainteté Toi seul pourras leur prodiguer ta pitié

Ô toi, le docteur Rabbi Amran !

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014- La Hiloula de Ouezane

 

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

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Chapitre IV Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

Nes pour la plupart de la verve populaire, les proverbes ont de la saveur, de l,humour, de la couleur parfois de la cruaute mais toujours de la sagesse. Ils occupent une place privilegiee dans le parler des juifs du Maroc.Beaucoup d’entre eux sont communs aux juifs et aux musulmans. Les conversations du mellah sont souvent emaillees de dictons, adages et jeux de mots subtils, pour exprimer spontanement un sentiment ou pour donner du relief a une repartie, particulierement dans le discours feminin. II en existe pour toutes les situations et les circonstances de la vie sociale. Transmis oralement de generation en generation, ils constituent le grand livre de la sagesse populaire, commun aux juifs et aux musulmans.

Censes etre des conseils, des lecons de morale, des regies de savoir-vivre, ils se presentent generalement sous la forme de distiques reunis en deux parties distinctes par une rime souvent heureuse qui facilite leur memorisation. Ceux qui en sont depourvus sont des caiques d’inspiration frangaise en general. Exemples :

Di rqed t‘assa =Qui dort dine

Di sreq beda isreq zmel / Qui vole un oeuf peut voler un chameau ( caique de : Qui vole un oeuf vole un bceuf)

Fhal di ka i‘te j- johar l-d-djaj = comme celui qui nourrit les poules

avec des perles

( caique de :Donner des perles aux cochons)

Le proverbe judeo-marocain enonce en une formule lapidaire et elegante la lecon des siecles. II est le plus souvent cite a moitie. Cela suffit pour qu’il soit compris de l’interlocuteur. II est quelquefois annonce par une expression rituelle : Fhal di qalo =comme l’on dit.. Fhal di qalt el metla=comme dit le proverbe

Chaque proverbe meriterait a lui seul une interpretation, une mise en situation, pour en saisir le sens profond. Nous avons voulu seulement rappeler ceux qui sont le plus frequemment usites dans le parler arabe des juifs marocains, sans commentaire.

Au nombre de plusieurs centaines, utilises dans les actes ordinaires du discours, ils ont fait l’objet de nombreuses etudes .

Les lecteurs qui voudraient s’y plonger plus intimement pourront se referer aux inventaires etablis notamment par L. Brunot & E. Malka, Hanania Dahan, Joseph Toledano, Samuel Vanish etc…

II n’est done pas dans notre intention d’en faire une etude exhaustive, mais d’en citer un grand nombre correspondant a differents themes de la vie sociale : l’amitie, la sante, l’argent, la chance, l’amour, le travail, la justice, les femmes, l’hospitalite, la chance et la malchance, la richesse, la cupidite 1’education, les metiers, les voisins, la vieillesse, la vie, la mort, les defauts et les qualites (la paresse, l’endurance, l’avarice etc..). Pour beaucoup d’entre eux ils ont certainement leur equivalent dans d’autres cultures comme l’a si bien montre dans sa these sur les proverbes Mr Samuel Vanish (voir notel)

Lli ma sab kherf-makan /i‘mel f-el-lsan

S’il n’est pas dans ta maison rien que tu puisses offrir,

Dans tes paroles, au moins, puise a loisir, pour donner du bonheur et du plaisir .

Lli ma ‘ando kher f-kmamo /i‘amlo f-tarf Isano

Qui n’a pas de bien dans ses manches,

Qu’il en ait (au moins) au bout de sa langue.

El-klam l-ldid/ka ihell/l- biban d-el-hdid

Les paroles douces ouvrent meme les portes de fer

‘Ammer ma ‘na ma kherzt keddaba

Jamais proverbe n’a ete dementi

Kell ma‘na ka dzid ‘kel

Chaque proverbe rend plus sage

‘Ammer l-melh ma- idduwed

Jamais le sel ne se gate ( Bon sang ne saurait mentir)

S-seltan b-t-taz u-ka-ihtaz

Meme avec sa couronne un sultan a besoin des autres

 Di ismo ma‘rof /ma ihtazflos-l-mesrof

Qui a un bon nom n’a pas besoin de bourse pour, au marche, faire ses courses

T‘allmo l-hazzama f-ras litama

Sur la tete des orphelins les coiffeurs se sont fait la main

As t‘abbi l-mot men-d-dar l-khalia

Que peut prendre la mort d’une maison en mine ?

Di ‘ando femmo / ma-yentlef

Qui bouche possede, ne peut se perdre

L-li ka-idfa‘ bla hsab /talito -/ bka u-ndab

Qui depense sans compter finira dans les pleurs et les lamentations

Hetta worda ma kherzet bla soka

 II n’y a pas de rose sans epine

Mdarbat el-hbab /mell ‘atba l-bab

La facherie entre les amis ne dure que du seuil a la porte

L-li dhek / dhek m ‘ah / u-lli bka / bki m ‘ah.

Ris avec les rieurs et pleure avec les pleureurs

N-nqa ka-tzid f-la ‘mar

L’hygiene favorise la longevity

Ma iqde l- l-fta bas tefta /gher l-berd u s- sta

Pour que le navet soit tendre, il lui faut le froid et la pluie

Ida kan hbibek ‘sel/ma taklos kello

Si ton ami est de miel, ne le consomme pas tout entier

Di meksi b-dial-n-nas / ‘aryan

Qui s’habille avec les effets des autres est considere comme nu

l-qlil ka i‘aqqel/u-l-ktir ka ihabbel

Le peu assagit mais l’abondance fait perdre la tete

[1]    Cf. Louis Brunot et Elie Malka, Textes judeo-arabes de Fes ; Hanania Dahan, Proverbes judeo-arabes marocains; Joseph Toledano, / ’Esprit du mellah ; Samuel Vanish, Proverbes judeo-arabes du Maroc (these de doctorat), Univ. Paris VIII

On peut se referer aussi aux ouvrages de Kebbaj Cherardi, Al amtal al maghribiya et Leila Massoudi, ‘Proverbes et dictons du Maroc ,Amtal wa aqwal maghribiya pour les proverbes propres a la medina .

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

Langue et folklore

Bin el berrad u l-kas / ma kain bas

Entre la theiere et le verre il n'ya point de mal

بين البراض والكاس، ما كاين باس

בִּין אֵלְבֵּררָּאד אוּלְכָּאס, מָא כָּאיְיְן בָאס

 

Ida msatli sahhti/as tenfa‘ni sekkarti

Si la sante me fait defaut / a quoi peut me servir ma bourse ?

ادا مصاتلي صحتي اس تنفعني صكرتي

אִידָא מְסָאתְלִי סֵחְתִי, אַס תְנְפְעְנִי סְכָּארְתִי

 

Ila ma khdemtha /ma takelha

Si tu ne travailles pas /tu ne manges pas

الى ما خدمتها…ما تاكلها

איִלָּא מָא חְ'דְמְתְהָא, מָא תָאכְּלהָא

 

Lli ma khdem f-s-sef/f-s-setwa yakel d-d‘ef

Qui ne travaille pas en ete / mangera maigre en hiver

 

L-qraya bla sen ‘a / dai‘a

L'etude seule sans un metier est pure perte

 

Lli sab m ‘isto f-sna ‘to / iqna * belli ‘tato

Celui qui a un metier / qu’il se contente de ce qu’il lui rapporte

 

Lli khedmo iddeh /ihmaro khaddeh

Qui fait travailler ses mains /met du rose a ses joues

 

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

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Langue et folklore

Tekhmil el-mzari/wala ta‘lim d-drari

Nettoyer les egouts vaut mieux /qu’instruire les enfants

 

Kewwez/u ma t-thawwez

Demene-toi / pour ne pas etre tributaire des autres

 

L-kheddam ka ihlalo n ‘aso /u l- ‘agzan ka idor f- fraso

Le travailleur apprecie son sommeil / et le faineant s’agite dans son lit

 

Nti l- war da wana l-yasmina /as za s-sok i‘mel bina

Tu etais la rose /j’etais le jasmin / entre nous qu’est venue faire l’epine ?

 

Ma tqol a byade /hetta tqadi

 Ne te rejouis pas avant d’avoir fini

 

Lli ‘qed l-hbel biddo /ihallo b-femmo

Qui noue une corde avec ses mains / la denoue avec sa bouche

 

D-dwam ka itqeb r-rkham

La perseverance peut trouer le marbre

 

Kelma f-s-sbah u kelma f-la-‘siya/el mselma ka tarza‘ ihodiya

Un mot le matin un mot le soir / la musulmane devient juive (la reussite ne s’acquiere que jour apres jour)

 

Lli khtar si qedra /igezder b-sqofha

Celui qui a choisi une potiche / qu’il se dechire les joues avec ses tessons un homme qui epouse une femme laide, doit en supporter les disgraces

 

Za iboso / ‘mah

II a voulu l’embrasser, il l’a aveugle

 

 T-tali sa‘do ‘ali/f-s-sma ka ilali

Le sort du dernier est plus enviable, il deambule dans le ciel selon sa fantaisie

 

Men dar-l-bger /t‘abbi t-tben

Ce n’est pas de l’etable que tu peux avoir du foin

מֵן דָאר אְלְבּגֵר, תְּעְבִּי תְּבֵּן

من دار البقر تعبي التبن

 

Di habb khbar-d-dar /isaqsi d-drari s-sghar

Qui veut savoir les nouvelles de la maison interroge les enfants

דִי חָאֱבּ כְ'בָּאר אדדאר, ייסקססי דררארי סג'אר

دي حاب خبار ادار، يسقسي ادراري ضغار

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

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Langue et folklore

Chapitre IV Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

Nes pour la plupart de la verve populaire, les proverbes ont de la saveur, de l,humour, de la couleur parfois de la cruaute mais toujours de la sagesse. Ils occupent une place privilegiee dans le parler des juifs du Maroc.Beaucoup d’entre eux sont communs aux juifs et aux musulmans. Les conversations du mellah sont souvent emaillees de dictons, adages et jeux de mots subtils, pour exprimer spontanement un sentiment ou pour donner du relief a une repartie, particulierement dans le discours feminin. II en existe pour toutes les situations et les circonstances de la vie sociale. Transmis oralement de generation en generation, ils constituent le grand livre de la sagesse populaire, commun aux juifs et aux musulmans.

Censes etre des conseils, des lecons de morale, des regies de savoir-vivre, ils se presentent generalement sous la forme de distiques reunis en deux parties distinctes par une rime souvent heureuse qui facilite leur memorisation. Ceux qui en sont depourvus sont des caiques d’inspiration frangaise en general. Exemples :

Di rqed t‘assa =Qui dort dine

 

S-swab di bla flos/ketter feh

Politesse qui ne coûte pas d’argent, use-en à profusion

סווּאָב דִי בְּלָא פְלוּס, כֵּתֵר פֹיהּ

صواب دي بلا فلوس، كتر فيه

 

Di ‘tak femmo ‘teh odnek

Celui qui te donne sa bouche donne lui ton oreille

דִי עְתָאכּ פִימוֹ, עְתִיהּ אוּדְנְכּ

ديِ عِتَاك فِيمو، عتيهْ اوضنِكْ

 

El kbir ma fina nsetthoh

Le plus grand d’entre nous on le fera danser

אֵלְכְּבִּיר מָא פִינָא, נְנְסְתְחוּהּ

الكبير ما فينا ، نِصْتْحُوه

Hetta hzaq / ‘ad sammet qa‘o

Ce n’est qu’après avoir pété qu’il a serré ses fesses

חּתָא חְזָאק, עָאד סָאמֵמת קָאעוֹ

حتى حزاق، عَض صِمِتْ قاعو

 

Qbel ma tesri dar/seqse skon z-zar

Avant d’acheter une maison renseigne-toi d’abord sur le voisinage

קֵּבָּאל מָא תְסְרִי דָאר, סְקְּסִיְ סְכּוּן אַזָּזאר

قِبال ما تسري دار، سَقْسي سِكون اَزار

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

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Langue et folklore

Sbah-l-kher y a zare/ntin f-darek wana f-dare

Bonjour voisin, toi chez toi et moi chez moi

סְבָּאח אֵלְכִ'יר יָא זָארִי, אְנְתִין פְדָארְכְּ ווּנָא פְדָארִי

صباح الخير يا زاري، انتي في دارك وانا في داري

 

Itto msat l-el hammam /zabet ma t‘aud ‘am

Itto est partie au bain maure elle en a rapporté de quoi raconter pendant un an

אִיתוֹ מְסָאת לְחְמָאם, זָאבְּת מָא תְעָאוד עָאם

إيطو مسات الحمام، زابت ما تعاود عام

 

Qol l-kher tseb s-shab /qol-l-haqq tseb la-‘dab

Dis du bien tu auras des amis, dis la vérité tu t’en repentiras

קּוּל אְלְכִ'יר תְסִיב סְחָאב, קּוּל אְלְחַקְּ תסיב לַעְדַב

قول الخير تسيب اصحاب، قول الحق تسيب العضاب

 

El ‘dawa u-l-mhabba / ma ‘andhom sebba

L’amour et la haine n’ont pas besoin de raison

אְלְעְדוּאָ אוּלְמְחְבבָּא, מָא עְנְדְהוּם סְבְבָּא

لعضواه والمحباه، ما عندهوم سبا

 

Mleh ‘do meshor/yvala hbib mestor

Mieux vaut un ennemi déclaré qu’un ami cachotier

Langues et folklore des Juifs marocains-Pinhas Cohen-2014-Les proverbes El-mtail u-l-m’ani

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Langue et folklore

התוספת באותיות עבריות וניקודן, לא במקור, אלא יוזמה פרטית שלי (א.פ)

La minha wala ‘arbit/kif thon l-ahrit

Ni prière de l’après midi ni prière du soir comment sera ta fin ?

לָא מִנְחָא וּאַלָא עֵרְבִּית, כְיִףְ תְכּוּן לְאַחְ'רִית

 

Lli ‘ta u mehtaz /‘teyato hsen m-seltan b-t-taz

 Celui qui donne, alors qu’il est lui-même dans le besoin a plus de mérite qu’ un sultan avec sa couronne

אֵללִּי עְטָא וּמחְתָאזְ, עְטִיָאתוֹ חְסְן מְסֵלְטָאן בְּתָאז

 

Tleb-s-self b-er reghba/u reddato b-el-gedba

Pour solliciter un prêt, on se fait doucereux,

Pour le rembourser on se montre grincheux

טְּלַבּ אֵסְסְּלְףְ בְרְגְ'בָּא, וּרְדָאתוֹ בְּלְגְ'דְבָּא

 

Ma ‘ando bas ikhalles-el-heffaf, u ‘red ‘al-d-diaf

Il n’a pas de quoi payer le coiffeur et il a invité des hôtes

מָא עְנְדוֹ בָאס יִּכֵלֵסְ לְחְפָאףְ, וּעְרֵד עְלָא דִיָּיאףְ

 

Lli za bla ‘arda /yakel bla khsil l-liddin

Qui vient sans invitation, peut manger sans ablution

אֵלִּלי זָא בְּלָא עְרָאדָא, יָאכֵּלּ בְּלָא כְ'סֵל לִידִין

 

Kell ghiba / ka-dzid hiba

Chaque absence apporte un supplément de respect

כֵּל גִ'יבָּא, כָּא דְזִיד הִיבָּא

 

Ida zak d-def / ‘teh s-slam u qellt-l-klam

S’il te vient un hôte donne-lui ton salut et abrège ton propos

אִידָא זָאכּ אְדִּיףְ, עְטִיהּ סְלָאםְ וּקְּלְתְ לְכּלָאם

 

Rti ‘la snanek/terti ‘la mta‘ek

Ménage tes dents, tu épargneras ton bien

רְתִי עְלָא סְנֵנֵכְּ, תְרְתִי עְלָא מְתָאעֵכּ

 

As iqde la-ghna / lel- kers- z-zi‘ana

A quoi peut servir la musique quand le ventre crie famine

אַסְ יִקְּדִי לְגְ'נָא, לְלְכֵּרְס זִיעָאנָא

 

S-srab u-l-mal/ma idekhlo gher f-ras el-‘aqel

Le vin et l’argent ne siéent qu’aux gens d’esprit

שְׂרָאב וְּלמָאל, מָא יִדְכְ'לוּ גִ'יר פֵרָאס אְלְעָאקֵּל

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