Mariage juif a Mogador-fran-angl
En ce Jour (jour de la semaine) du mois de (mois hébraïque) en l'an (année hébraïque) de la Création du monde, selon la chronologie en vigueur dans cette ville de Essaouira, que D. l'aide et la renforce, qui est située sur le bord de la mer, nous sommes témoins de ce que l'excellent (prénom du marié), fils du bon nom (prénom du père du marié) dénomme (nom de famille du marié) a dit à la gracieuse et jeune fiancée vierge (prénom de la mariée bénie d'entre les filles, fille du bon nom (prénom du père de la mariée) dénommé (nom de famille du père de la mariée) : Sois ma femme selon la loi de Moïse et d'Israël et moi, avec l'aide du Tout-puissant, je travaillerai, te chérirai, te nourrirai et subviendrai à tes besoins, serai ton soutien te vêtirai et remplirai mes devoirs conjugaux selon les coutumes des hommes juifs qui travaillent, chérissent, nourrissent subviennent aux besoins, sont les soutiens et vêtissent et remplissent leurs devoirs conjugaux fidèlement et je t'apporte donc le mohar de ta virginité prise sur mes biens de 200 zouzim, soit 25 pièces d'arger: auxquelles tu as droit de ma part et je te donnerai ta dot, ta nourriture et tes vêtements et accomplirai mon devoir conjugal, et la gracieuse mariée vierge a consenti et est devenue sa femme. Et le marié ajoute de ses biens au principal la somme de………. en monnaie (devise, soit au total…..donnes sans restriction aucune. Et voici la dot qu'elle a apporté avec elle de sa maison paternelle er vêtements et en bijoux, somme équivalent à…….. , et le marié reconnaît devoir cette somme totale ……… dont il est responsable en tout point, l'ensemble principal et ajout se montant en monnaie (devise), et ainsi lui a déclare le marié : je suis responsable de ce contrat, principal et ajout qui peuvent être exiges de moi et de mes héritiers après moi. dussais-je me défaire de l'habit que je porte.
À cet effet, j'hypothèque le meilleur de mes biens mobiliers et immobiliers. Et ledit marié s'engage à ne pas prendre une autre femme. Et il ne quittera pas cette ville pour une autre sauf si elle lui donne son consentement. Acte est pris de cet engagement envers la mariée.
Cet engagement n'est pas qu'un consentement, mais il est fait selon la loi des Sages. Et cette ketouba est faite selon le rite des Tochavim/Megorachim.
Et le tout est clair, limpide et a force de loi.
La ketouba enluminee de Mogador
La première ketouba enluminée de Mogador connue date de 1789. Toutefois, il faudra attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour être les témoins de la naissance d'une tradition propre aux Juifs de Mogador. Deux artistes s'y illustrèrent, Rabbi David Elkaïm (1850-1941) et Isaac D. Knafo (1912-1979).
David Elkaïm fut un parangon qui a inspiré beaucoup d'artistes ultérieurs parmi lesquels le prolifique Yossef Serraf, Waïsh Wazana, Nessim Bensabat et Yossef Attar. Isaac Knafo qui voyait en R. David Elkaïm son maître, innova l'adaptation des thèmes décoratifs aux noms des époux. De nombreux autres artistes tels Hasdaï Elmoznino, Hana et Asher Knafo, Daniel Benlolo et Bernard Bensoussan perpétuent la tradition des ketoubot enluminées en y apposant leur griffe personnelle.