ארכיון יומי: 31 במרץ 2020


Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965

L’AMOUR FILIAL ACCOMPLIT DES MIRACLES

Il était une fois une jeune fille, enfant unique, qui avait une tête d’animal. Toute sa vie durant, elle avait été enfermée dans sa chambre et il lui était interdit de sortir. Personne n’avait vu son visage et on lui remettait sa nourriture par une petite ouverture pratiquée dans le mur. Mais cette jeune fille était très intelli­gente et elle avait amassé plus de connaissances que les plus grands savants du pays.

Dans un pays voisin vivait un jeune homme, qui étudiait la Tora jour et nuit. Il allait de ville en ville pour entendre les grands érudits et les rabbins fameux commenter la Tora. Un jour, le jeune homme arriva dans la ville où vivait la jeune fille qui se distinguait par son intelligence et que l’on tenait enfermée dans une chambre. Les notables de la ville avaient entendu parler de l’intelligence extraordinaire du jeune homme et le reçurent avec beaucoup d’honneur.

Un jour, le rabbin de la communauté posa une question à ses élèves et demanda qu’on lui fournisse la réponse l’après-midi du même jour. C’était une question très difficile et les élèves étaient incapables de trouver la réponse. Lorsque le jeune homme revint chez le rabbin, il trouva sur sa table une feuille sur laquelle était inscrite la réponse. Il demanda aux élèves: “Qui a écrit la missive que j’ai trouvée sur ma table?”

“La jeune fille qui est enfermée dans sa chambre”, répondirent les élèves. “Elle est très intelligente et sait répondre aux questions et résoudre les problèmes dont nous ne connaissons pas la solution.” “Je la prendrai pour femme”, décida le jeune homme.

Mais ses camarades lui dirent: “Les parents de la jeune fille ne t’accorderont pas sa main car elle est infirme.”

Le jeune homme pria ses camarades d’essayer de convaincre les parents de la jeune fille de lui accorder sa main. Mais les parents refusèrent catégoriquement, sous prétexte qu’il était impossible d’épouser cette fille malheureuse. Le jeune homme in­sista. “Cela m’est parfaitement égal, c’est elle que j’épouserai.” Les parents ne pouvaient plus s’opposer à ce mariage et ils accordèrent la main de leur fille au jeune homme.

La nuit après le mariage, le jeune homme ne resta avec sa femme que jusqu’à l’aurore. La mariée ne cessa de pleurer en raison de son infirmité. Le matin, son mari s’en alla, mais avant de partir, il laissa son alliance et son châle de prières.

Une année passa. Et la femme mit au monde un fils qui gran­dissait chez ses grands-parents. Quand il alla à l’école ses cama­rades se moquèrent de lui et lui dirent: “Ton père est mort et tu as deux mères et un père adoptif.”

L’enfant ne pouvait plus supporter ces insultes et un jour il demanda à sa grand-mère: “Dis-moi, es-tu vraiment ma mère? Ou est-ce que j’ai une mère que je ne connais pas?”

“Je suis ta mère”, répondit la grand-mère pour lui éviter des peines inutiles.

Mais quand l’enfant fut plus grand, la grand-mère ne pouvait plus lui cacher la vérité. Le garçon se rendit chez sa mère et lui demanda: “Chère mère, où est mon père?”

Elle lui répondit: “II est loin d’ici, mais un jour il reviendra.” L’enfant attendait un an, mais lorsqu’il vit que son père ne revenait pas, il décida de se mettre à sa recherche. Et sa mère malheureuse lui donna le châle de prières et l’alliance et lui dit: “Ton père habite une autre ville. Il m’a quittée.”

Le fils prit les affaires de son père et se mit en route. De nom­breux mois passèrent sans que le garçon eût pu trouver son père. Mais finalement, le garçon arriva dans la ville où habitait son père. Il se rendit tout droit à la synagogue et là il rencontra son grand-père paternel. Mais comme ils ne se connaissaient pas ils ignorèrent leur lien de parenté. Le vieillard demanda au gar­çon: “D’où viens-tu et que fais-tu ici?”

“Je suis venu chercher mon père qui a quitté ma mère”, dit le garçon au vieillard qui était son grand-père. Puis il lui raconta toute l’histoire de sa vie.

Le lendemain matin le vieillard demanda à son fils, qui était le père de l’enfant: “Où est ton châle de prières mon fils?”

    Je l’ai oublié quelque part, mon père.

Le vieillard regarda les mains de son fils et demanda: “Et où est ton alliance;, mon fils?”

       En me baignant dans la rivière, la bague a glissé de mon doigt.

Le vieillard demanda alors: “Reconnaîtras-tu ton châle de prières et ton alliance si je les retrouve?”

-— Sans aucun doute.

Le grand-père montra le châle et la bague qu’il avait reçus du garçon et il savait qu’il avait découvert le secret de la vie de son fils. Le vieillard fit appeler son petit-fils et le présenta à son fils.

Le jeune homme demanda à son père de revenir à la maison, mais celui-ci refusa. Le fils dit: “Père, retourne à la maison. Ma­man est la plus belle et la plus intelligente des femmes. Pourquoi ne veux-tu pas vivre près d’elle? Est-ce qu’on t’a obligé à l’é­pouser?”

Le père comprit alors qu’un miracle s’était produit et il dit à son fils: “Rentre à la maison; je viendrai plus tard.”

Le fils se mit immédiatement en route et à mi-chemin il ren­contra un vieillard qu’il n’avait jamais vu auparavant. Celui-ci dit au jeune homme: “Je sais que tu aimes beaucoup ton père et ta mère. Prends cette bouteille et donne-la à ta mère. Lorsqu’elle se lavera avec l’eau de la bouteille, elle deviendra très belle.”

Le jeune homme remercia le vieillard et se dépêcha de rentrer. Il remit la bouteille à sa mère qui se lava avec l’eau qu’elle con­tenait. L’effet fut imédiat. Elle se transforma en une femme jeune, d’une beauté éclatante. Le fils et la mère savaient alors que le vieillard qui avait offert la bouteille avec l’eau miraculeuse n’était autre que le prophète Elie. Le père ne tarda pas à rentrer, lui aussi. Et il était très heureux d’avoir une femme aussi belle et un fils aussi sage, qui avait ramené la paix au foyer et qui avait rendu ses parents heureux.

Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965

בתפוצות הגולה-שבעים סיפורים וסיפור מפי יהודי מרוקו-ד"ר דב נוי-ירושלים תשכ"ד-1964

בתפוצות הגולה

62 – זמרי היגון

מספר נסים בלחסאן

נסים ב ל ח נ ס (מספר; סיפור 62), יליד מאראקש. שם נפטר בשנת 1957, זקן ושבע ימים (כבן תשעים). — השאיר ארבעה ילדים — מספר עליו שלמה קורקוס — שלוש בנות ובן אחד. היה איש תם וישר. לא ידע קרוא וכתוב והתפרנס עד יומו האחרון מיגיע כפיו. בשעותיו הפנויות היה הולך לבתי־ הכנסת לשמוע ולהשמיע דברי תורה. היה מספר בערבית סיפורים רבים ששמעם מפי זקני העדה.

בעיר מאראקש, בירת דרום מארוקו, היה חי מלך אחד, בן לשושלת העילאווית, שהיה נוטה חסד ליהודים. כן אהב המלך מאוד מוסיקה וזמרה, בכללן גם ריקודי־בטן חושניים ומחולות־פאנטאסיה סוערים. לפני שהיה המנגן מתחיל לפרוט על נבלו, לפני שהיתה הרקדנית מתחילה לנענע את ירכיה, היה המלך מפזם ומכרכר, מוחא כף, מתופף ורוקע ברגליים. לעתים קרובות היה מצטרף למחול־החרבות הנועז, שרקדוהו הצעירים לכבודו.

למלך היו להקות רבות של מנגנים, החל בבאמבארה *י וכלה בגלאווה ** ***, אך מכל להקותיו הצטיינו במיוחד שתיים: האחת — ״אלמכזנייה״, שהיא להקת־חצר המורכבת כולה ערבים, והשנייה — ״אליהודייה״, להקת־יהודים,

[1] באמבארה— מנגן כושי לבוש סחבות מקושטות צדפים, ובידו כלים עשויים פח הדומים בצורתם לשתי צלחות כפולות מחוברות זו לזו. בכלים אלה הוא ״מבמבר״ (הערת הרושם).

[1] גלאווה — בן שבט גלאווה, שחום־עור, לבוש בגדים לבנים וחגורה שחורה• בני השבט היו רוקדים יחיפים ונעזרים בכלי־נגינה העשויים בידיהם, כגון כינור עשוי פחית־שמך מנועים ריקה, או חישוק של גלגל הממלא את מקומו של תוף. במקום מקלות תיפוף השתמשו בשני ברגים. (הערת הרושם).

שבראשה עמד פייטן בית־הכנסת. להקה זו היתה ידועה בשם: ״זמרי היגון״.

וזו סיבת השם המוזר הזה:

בשנה החמישית למלכו עשה המלך משתה לכל שריה יועציו ואנשי החצר. המשתה היה בבוסתן המלך׳ וכטוב ליבו עליה ציווה להביא בפניו את שתי להקותיו המשובחות. האות ניתן, והלהקה ״אלמכזנייה״ פתחה במנגינה עתיקה, מתקופת הארון אל ראשיד וסיימה באחת המנגינות המלוות את סיפורי ״אלף לילה ולילה״.

בהגיע תורה של להקת ״אליהודייה״ לנגן, נפלה חרדה גדולה על המנגנים אנשי הלהקה. אותו יום — יום תשעה באב היה, ולא ידעו אנשי הלהקה כיצד לנהוג: לנגן או לקונן? מכיוון שגזירת המלך היא, החליטו לנגן, כי ״דינא דמלכותא דינא״. לפני הופעת הלהקה פנה הראש שלה אל חבריו:— רבותי, היום יום תשעה באב הוא לנו, ואנו ננגן מה שניגנו אבותינו ביום זה. — אחר כך ניצב ברחבת הבוסתן, השתחווה למלך והודיע:— אדוני המלך! לכבוד היום הגדול הזה, שהוא יום השנה החמישית לשבת אדוננו על כיסא מלכותו, אנחנו שמחים לנגן מנגינות עתיקות, שהיו אבותינו מנגנים אותן לפני נבוכדנצר מלך בבל.

אחרי נשיאת כפיים ונפילת אפיים הרים המנצח את שרביטו ופתח בנעימה מנעימות החורבן, מתוך ספר הקינות של רבי אלעזר הקליד. כן ניגנו המנגנים את הקינות של רבי יהודה הלוי — ״ציון הלא תשאלי לשלום אסירייך״ ו״קול ברמה נשמע ביללה״ ואת הנעימה הרוגעת של ״פנה בעוד יום שמשי״. את ה״מי שבירך״ למלך עשו לפי הנוסח של ״איכה ישבה בדד״.

המלך התפעל מן הנעימות העתיקות והיפות, שבהן בחרו המנגנים היהודים לכבודו, וגזר על כל אנשי החצר לפגות אליו רק על דרך הניגון. את המלים ״אדוני המלך״, חייבים היו מעתה אנשי החצר לזמר בנעימה קצובה ומתמשכת.

יום אחד טייל בגו יחידו של המלך בלווית האומנת שלו, בבוסתן המלך, והנה הוא נפל לתוך הבאר ומת. האומנת האומללה קרעה את בגדיה, התגודדה, רצה בבהלה אל ״מבשר החצר״ וסיפרה לו על המעשה המר. המבשר נבהל ותחילה לא ידע מה לעשות. אך מיד החליט לפנות למלך ולספר לו על הרעה הגדולה הזאת. הוא נכנס, השתחווה ועמד דומם. המלך שאל לרצונו, והמבשר פתח בנעימה קצובה: א־א־א־דו־דו־דו־ני־ני־ני ה־ה־ה־מ־מ־מ־לך־לך־לך־ — הוא האריך בנעימתו עד שפקעה סבלנותו של המלך והוא גער בו. המבשר סיים במהירות לפי הנעימה הקצובה: האמיר נפל לתוך באר ומת.

המלך קם מעל כסאו, קרע את אדרתו, לבש שק, שם אפר על ראשו, ובכה והתאבל על בנו יחידו. בגי־בני־בני־ זעק המלך לפי נעימת ״איכה ישבה בדד״.

בתפוצות הגולה-שבעים סיפורים וסיפור מפי יהודי מרוקו-ד"ר דב נוי-ירושלים תשכ"ד-1964

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