Benzakar-Benzaquen-Benzebouloun-Benzekri

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BENZAKAR

Nom patronymique arabo-hébraïque, formé de l'indice de filiation arabe Ben et du diminutif du prénom biblique Zécharia ou Zakariahou, qui a pour sens Dieu s'est souvenu, illustré par le grand prophète Zacharie (en français). Ce prénom, très populaire chez les Juifs du Yémen, était rarement donné dans les communautés juives du Maghreb où il n'a subsisté que comme nom patronymique. Ce prénom est également porté chez les Musulmans, sous la forme de Zakaryya, le nom coranique du prophète, particulièrement parmi les Berbères. Sa forme ancienne en berbère est: Izakkar. A rapprocher de Benzikri. Le non ne figure pas sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. David Corcos rapporte que la famille Benzakar d'Oran était arrivée du Maroc avant 1830. Autres formes: Zakar, Benzakor. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté essentiellement au Maroc ( Marrakech, Safi, Tanger, Casablanca) et en Algér Alger).

ISAAC: Négociant à Safi fin du XIXème, début du XXème. Il fut président de la communauté dans les années 1860 et vice- consul de France de 1908 à sa mort. IMENAHEM: Notable et membre du Comité de la Communauté de Marrakech dans les années cinquante.

MAURICE: Administrateur et militant communautaire au Canada, originaire de Marrakec. Directeur du bureau de Toronto de la HIAS, l'organisation créée au siècle dernier pour la promotion de l'émigration des Juifs de Russie en Amérique et plus particulièrement au Canada, et qui continue de nos jours à aider dans leurs premiers pas les immigrants au Canada et aux Etats-Unis. Il fut dans les années 1980 président de la Fédération Sépharade du Canada et membre de l'Exécutif de la Fédération Sépharade Mondiale.

BENZAQUEN

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et de zaquen, le vieux, le doyen et par extension le sage, l'expérience et la valeur dans l'ancien temps attendant certainement le nombre des années, les anciens, entourés de respect, étant les dépositaire du savoir et de la sagesse… Dans les communautés juives d'Orient (Irak, Syrie) ainsi qu'en Tunisie le nom est porté sans l'indice de filiation: Zaken. Autre orthographe: Zakin. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Fès, Tétouan, Tanger, Casablanca) et par émigration à Gibraltar et en Argentine; en Algérie (Oran, Tlemcen, Miliana, Biskra, Mascara. Mostaganem) et en Tunisie (Tunis, Béja).

  1. SHEMOUEL (1600-1649): Rabbin à Fès, disciple de rabbi Yéhouda Ouziel. Malgré sa célébrité en son temps, il ne fut pas nommé juge au tribunal. Auteur de "Pri Etz Hagan", commentaire sur la Torah. en deux volumes (Jérusalem, 1904) et "Guefen Poriah" (Jérusalem. 1904). Son troisième livre de Responsa. "Sefer Pri mégadim" est encore manuscrit.

LEON: Fils d'isaac, fils de Moché. médecin et dirigeant communautaire de premier plan à Casablanca, descendant d'une famille originaire de Tétouan. Après ses études de médecine à Paris, il s’attaqua à son retour au Maroc en 1935. avec grand succès au fléau qui faisait de terribles ravages dans la communauté juive du Maroc: la tuberculose, (causée aussi paradoxal que cela puisse paraître par un manque d'exposition au soleil – mais pour qui connaît les ruelles sombres des mellahs cela n’a rien d'étonnant ). Fondateur de la Ligue Israélite de lutte contre la Tuberculose, il panant après la guerre, avec le généreux soutien de la Joint à éradiquer la maladie au sein de la communauté juive marocaine, en généralisant la vaccination, en créant des centres de dépistage et en édifiant un grand sanatorium, à Ben Ahmed, près de Casablanca. Dans le même souci de l'amélioration de la santé publique, il préconisa l'introduction de l'obligation du certificat médical pré-nuptial qui fut entérinée par le Concile des Rabbins du Maroc au début des années cinquante. Bien que s'éloignant de la politique – et justement pour cela – il fut le premier Juif appelé au poste de ministre. Pour la formation en décembre 1955 du premier gouvernement marocain chargé de négocier avec la France l'indépendance du pays, le sultan Mohammed V avait ordonné d'inclure un ministre juif pour marquer spectaculairement sa politique d'égalité des droits entre tous les habitants du Maroc sans discrimination religieuse et convaincre les Juifs inquiets du départ de la France, que leur place était dans le nouveau Maroc. Mais l'aventure faillit tourner au burlesque devant le nombre de candidats "ministrables" et leurs luttes sans merci, contraignant le premier ministre Si Bekaï à choisir après un mois de vaines consultations, celui qui soulevait le moins d'oppositions: le Dr Benzaquen et à le convaincre , après son refus obstiné, d'accepter le poste des P.T.T. alors qu’il visait la Santé ou l'Habitat, plus conformes à ses talents. Ayant rempli avec brio sa fonction, il fut reconduit à son poste lors de la formation du second gouvernement Bekkaï, le premier de l'indépendance. Mais quand le jeu des partis reprit de plus belle, il perdit son poste et il faudra attendre presque trente ans pour retrouver un ministre juif dans le gouvernement marocain. Conquis par la politique, il brigua au début des années soixante la présidence du Comité de la Communauté de Casablanca, et continua à déployer une grande activité dans la vie communautaire jusqu'à sa mort vers 1970.

  1. SAADIA: Rabbin de la communauté marocaine de Buenos-Aires, né à Tétouan. Avant son installation en Argentine, il fut dans les années quarante et cinquante professeur à l'Institut d'Etudes Rabbiniques de Tétouan.

BENZEBOULOUN

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom biblique Zebouloun, porté par le dixième fils du patriarche Jacob, le sixième que lui donna sa première femme Léa et qui a pour sens: se lier, s'attacher. A sa naissance, sa mère avait en effet espéré que cette nouvelle naissance attacherait à elle définitivement son mari, toujours plus amoureux de sa soeur Rachel. "Le Seigneur m'a accordée, moi, comme un don précieux: désonnais mon époux fera de moi sa compagne, car je lui ai enfanté six fils. Et elle appela celui-ci Zabulón." (La Genèse, 30: 20). Dans sa bénédiction à ses enfants, Jacob lui prédit un avenir maritime: "Zabulón occupera le littoral des mers; il offrira des ports aux vaisseaux et sa plage s’étendra jusqu'à Sidon." (La Genèse, 49; 13) L’emblème de la tribu était le navire. S'adonnant au commerce maritime, les membres de la tribu de Zabulón subvenaient, selon la tradition, aux besoins de la tribu d'Issakhar qui elle s'adonnait à l'étude, et sur le modèle de ce "contrat", il n'était pas rare dans les communautés marocaines et jusqu'à nos jours de voir de riches négociants financer des rabbins pour étudier à leur place pour qu'eux puissent continuer dans la vie séculaire. Ce prénom qui était rarement donné au Maghreb, sauf dans la région du Sous au sud du Maroc, n'a subsisté que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc.

BENZEKRI

Nom patronymique d'origine arabo-hébraïque composé de l'indice de filiation et du diminutif arabo-berbère du prénom masculin biblique Zacharie, qui a pour sens Dieu s'est souvenu, également fréquent chez les musulmans du Maghreb sous la forme de Zakarriya, aussi bien que sous son diminutif. A rapprocher de Benzakar. Le nom figure sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au début du XVIème siècle. Autre forme, sans l'indice de filiation: Zekri. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Tanger, Tétouan, Fès, Marrakech, Meknès, Sefrou, Tafilalet, Casablanca) et par émigration à Gibraltar; et en Algérie (Alger, Oran, Constantine, Sétif).

R, DAVID: Rabbin à Fès au XlVème siècle, originaire de Marrakech. Il fut en correspondance sur les questions de Halakha avec le grand maître du judaïsme espagnol, rabbi Shélomo Ben Aderet de Barcelone.

  1. SHEMTOB: Un des rabbins expulsés d'Espagne installés à Fès en 1492. Son fils, rabbi Yéhouda fut parmi les rabbins qui autorisèrent les Tochabim à consommer de la viande abattue selon la règle de la Néfiha, ce qui devait provoquer la grande querelle entre les Tochabim et les Mégourachim. D'autres rabbins de la même famille prirent toutefois fait et cause pour les Tochabim.
  2. Mort vers 1545.
  3. HANANIA: Fils de rabbi Moché. Rabbin du XVIIIème siècle, né à Fès et passé à Meknès où il fut un notaire connu, avant de devenir juge au tribunal. Il traduisit de l'arabe en hébreu et édita le livre de rabbi Shémouel de Avila, "Ozen Shémouel" (Livourne, 1726).
  4. MESSOD: Célèbre kabbaliste à Meknès mort en 1742 à l'âge de 90 ans.
  5. MAKHLOUF: Fils de rabbi Hanania. Rabbin à Fès, il termina en 1778 la compilation de toutes les Takanot et Haskamot de sa communauté, en se basant notamment sur les travaux de son illustre prédécesseur, rabbi Yaacob Abensour, compilation qui fut reprise par rabbi Abraham Encaoua dan son célébré recueil "Kerem Hemer".

MESSOD: Grand négociant à Meknès sous le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, le constructeur du port de Mogador qui favorisa les relations com­merciales avec l'Europe, faisant des recettes du commerce extérieur et des droits de douane la principale ressource du Maghzen en tirant les conséquences de l’échec de l'Etat trop centralisé de son grand-père, Moulay Ismael. Les commerçants juifs dont Messod Benzekri jouèrent un rôle de premier plan dans le succès de cette politique et jamais auparavant un sultan ne fut entouré d'autant de conseillers juifs au point qu'un chroniqueur de l’épo­que a pu écrire: "Il allait partout précédé des montures de ses dix conseillers juifs somptueusement vêtus." Cette place trop visible devait leur attirer la haine farouche de son successeur, Moulay Lyazid qui dès sa montée sur le trône en 1790 s'acharna à tirer vengeance de toute la communauté juive en général et des proches conseillers de son père en particulier. En arrivant à Meknès, il fit arrêter Messod et son frère Abraham qui furent pendus par les pieds à la porte de la ville pour que leur supplice dure plus longtemps. Pendant quinze jours, la foule des badauds venait les insulter et jouir de leur supplice et leurs corps restèrent exposés même après leur mort pendant deux mois avant que le tyran n'autorise leurs familles à les enterrer moyennant le paiement d'une forte rançon.

 ISAAC: Commerçant né Tétouan, seconde moitié du XIXème siècle. Aux alentours de 1900, il immigra avec ses frères Salvador et Abraham au Vénézuela. Ils fondèrent à Caracas en association avec un autre originaire de Tétouan, Alfonso Benmergui une grande maison de commerce. Son frère Abraham fut président de la Chambre de Commerce de Caracas.

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