שמואל פאלאצ'ה-סוחר, שודד ים או דיפלומט-מרסדס גרסיה-ארנל.חרארד ויכרס.

שמואל פאלאציה (1550 בקירוב – 1616), יהודי יליד מרוקו ממוצא ספרדי, היה סוחר, דיפלומט, מרגל ושודד ים, שתמרן כל חייו בין השלטונות בהולנד לסולטן מרוקו, בין המרחב הנוצרי לעולם האסלאם ובין המדינות הפרוטסטנטיות לספרד הקתולית.
מרסדס גרסיה־ארנל וחרארד ויכרס משחזרים, באמצעות הגישה המיקרו־היסטורית, את תולדות משפחת פאלאציה בעת החדשה המוקדמת ואת העולם המורכב של הפזורה היהודית־הספרדית בצפון אפריקה ובמקומות המקלט המעטים באירופה. ספרם חושף דמויות המסתגלות כזיקית לארצות מושבן, ניסיונות לחזור ולהתיישב בספרד, המרות דת של בני המשפחה, קשרים ושיתוף פעולה עם המוריסקוס (צאצאי המוסלמים־המתנצרים בספרד, שגורשו ממנה בשנים 1614-1609), את ידיעת השפות המאפשרת את מעמדם כמתורגמנים ומתווכים בין מדינות, את חקירות האינקוויזיציה, את הסכסוכים והמשפטים ואת עסקי המסחר החוקיים והלא־חוקיים.
הספר שמואל פאלאצ׳ה מבוסס על מחקר יסודי ומעמיק בארכיונים בספרד, בפורטוגל ובהולנד, לרבות בארכיוני האינקוויזיציה – מחקר המשנה במידה רבה את מה שנכתב בעבר על שמואל פאלאציה ומציב אותו בתמונה הרחבה של היחסים הבינלאומיים בתקופתו.
למהדורה העברית הוסיפו המחברים תת פרק חדש, הפניות לתעודות שהתגלו באחרונה והקדמה מיוחדת, ולפיכך הגרסה הזאת היא השלמה והמעודכנת ביותר של הספר, שהופיע בראשונה בספרדית בשנת 1999 ומאז תורגם לשפות אחדות.
La beaute des femmes juives –Joseph DADIA-3/3

Ainsi se termine la galerie des femmes juives marocaines. Viennent à la suite un portrait de la femme juive d’Algérie et, aussi, un portrait de la femme juive de Tunisie.
Théophile Gautier se rendit en Algérie durant l’été 1845. Il arriva dans Alger la Guerrière, et, errant pour trouver un logement, il aperçut, sous les premières arcades de la rue Bab-Azoun, une jeune juive en costume ancien : « Nous fûmes éblouis de cette manifestation subite de la beauté hébraïque : Raphaël n’a pas trouvé pour ses madones un ovale plus chastement allongé, un nez d’une coupe plus délicate et plus noble, des sourcils d’une courbe plus pure. Ses prunelles de diamant noir nageaient sur une cornée de nacre de perle d’un éclat et d’une douceur incomparables, avec cette mélancolie de soleil et cette tristesse d’azur qui font un poème de tout œil oriental. Ses lèvres, un peu arquées aux coins, avaient ce demi-sourire craintif des races opprimées ; chacune de ses perfections était empreinte d’une grâce suppliante ; elle semblait demander pardon d’être si radieusement belle, quoique appartenant à une nation déchue et avilie. Deux mouchoirs de Tunis, posés en sens contraire, de façon à former une tiare, composaient sa coiffure. Une tunique de damas violet à ramages descendait jusqu’à ses talons ; une seconde un peu plus courte, aussi en damas, mais de couleur grenat et brochée d’or, était superposée à la première, qu’elle laissait voir par une fente partant de l’épaule et arrêtée à mi-cuisse par un petit ornement. Un foulard bariolé servait à marquer la ceinture ; sur le haut du corsage étincelait une espèce de plaque de broderie rappelant le pectoral du grand prêtre. Les bras, estompés par le nuage transparent d’une manche de gaze, jaillissaient robustes et nus de l’échancrure des tuniques. Ces bras athlétiques, terminés par de petites mains, sont un caractère distinctif de la race juive et donnent raison aux peintres italiens et aux femmes qui se penchent du haut des murailles dans le Martyre de saint Symphorien de M. Ingres. … Ce qu’il y a de certain, c’est que nous n’avons jamais vu une Juive ayant les bras minces. Les tuniques, dont nous avons parlé, sont étroites et brident sur les hanches et sur la croupe. Les yeux européens, accoutumés aux mensonges de la crinoline, aux exagérations des sous-jupes et autres artifices qui métamorphosent en Vénus Callipyges des beautés fort peu hottentotes, sont surpris de voir ces tailles sans corset et ces corps qu’enveloppe une simple chemise de gaze moulés par un fourreau de damas ou de lampas qui fait fort peu de plis ; mais on en prend bientôt l’habitude, et l’on apprécie la sincérité des charmes qui peuvent supporter une pareille épreuve. Nous étions en extase devant cette belle fille, arrêtée à marchander quelque doreloterie, et nous y serions restés longtemps si les Biskris chargés de nos paquets ne nous eussent rappelé au sentiment de la vie réelle par quelques mots baragouinés en langue sabir, idiome extrêmement borné, et qui sert aux communications de portefaix à étranger. »
Dans l’hiver de 1888-1889, Guy de Maupassant parcourut la Tunisie. De ses voyages là-bas, il laisse une relation d’une grande fidélité. C’est un document précieux, non seulement par sa valeur littéraire, mais encore par sa valeur historique. « En vérité, écrit de Maupassant, Tunis n’est une ville française ni une ville arabe, c’est une ville juive ». C’est un des rares points du monde où le Juif semble chez lui comme dans une patrie. Pour lui, Tunis est la capitale éblouissante d’Arlequin, d’un Arlequin très artiste, ami des peintres, coloriste inimitable qui s’est amusé à costumer son peuple avec une fantaisie étourdissante. Aux Juifs seuls il toléra les tons violents, mais en leur interdisant les rencontres trop brutales et en réglant l’éclat de leurs costumes avec une hardiesse prudente. Voici une page de son récit : « C’est un défilé de féerie, depuis les teintes les plus évanouies jusqu’aux accents les plus ardents, ceux-ci noyés dans un tel courant de notes discrètes, que rien n’est dur, rien n’est criard, rien n’est violent le long des rues, ces couloirs de lumière, qui tournent sans fin, serrés entre les maisons basses, peintes à la chaux. A tout instant, ces étroits passages sont obstrués presque entièrement par des créatures obèses, dont les flancs et les épaules semblent toucher les deux murs à chaque balancement de leur marche. Sur leur tête se dresse une coiffe pointue, souvent argentée ou dorée, sorte de bonnet de magicienne d’où tombe, par derrière, une écharpe. Sur leur corps monstrueux, masse de chair houleuse et ballonnée, flottent des blouses de couleurs vives. Leurs cuisses sont emprisonnées en des caleçons blancs collés à la peau. Leurs mollets et leurs chevilles empâtées par la graisse gonflent des bas, ou bien, quand elles sont en toilettes, des espèces de gaines en drap d’or et d’argent. Elles vont, à petits pas pesants, sur des escarpins qui traînent ; car elles ne sont chaussées qu’à la moitié du pied ; et les talons frôlent et battent le pavé. Ces créatures étranges et bouffies, ce sont les juives, les belles juives ! Dès qu’approche l’âge du mariage, l’âge où les hommes riches les recherchent, les fillettes d’Israël rêvent d’engraisser ; car plus une femme est lourde, plus elle fait honneur à un mari et plus elle a de chances de le choisir à son gré. A quatorze ans, à quinze ans, elles sont, ces gamines sveltes et légères, des merveilles de beauté, de finesse et de grâce. Leur teint pâle, un peu maladif, d’une délicatesse lumineuse, leurs traits fins, ces traits si doux d’une race ancienne et fatiguée, dont le sang jamais ne fut rajeuni, leurs yeux sombres sous les fronts clairs, qu’écrase la masse noire, épaisse, pesante, des cheveux ébouriffés, et leur allure souple quand elles courent d’une porte à l’autre, emplissent le quartier juif de Tunis d’une longue vision de petites Salomés troublantes. Puis elles songent à l’époux. Alors commence l’inconcevable gavage qui fera d’elles des monstres. Immobiles maintenant, après avoir pris chaque matin la boulette d’herbes apéritives qui surexcitent l’estomac, elles passent les journées entières à manger des pâtes épaisses qui les enflent incroyablement. Les seins se gonflent, les ventres ballonnent, les croupes s’arrondissent, les cuisses s’écartent, séparées par la bouffissure ; les poignets et les chevilles disparaissent sous une lourde coulée de chair. Et les amateurs accourent, les jugent, les comparent, les admirent comme dans un concours d’animaux gras. Voilà comme elles sont belles, désirables, charmantes, les énormes filles à marier. Alors on voit passer ces êtres prodigieux, coiffés d’un cône aigu nommé kouffia, qui laisse pendre sur le dos le bechkir, vêtus de la camiza flottante, en toile simple ou en soie éclatante, culottés de maillots tantôt blancs, tantôt richement ouvragés, et chaussés de savates, dites « saba » ; êtres inexprimablement surprenants, dont la figure demeure encore souvent jolie sur ces corps d’hippopotames. Dans leurs maisons, facilement ouvertes, on les trouve, le samedi, jour sacré, jour de visites et d’apparat, recevant leurs amies dans les chambres blanches, où elles sont assises, les unes après les autres, comme des idoles symboliques, couvertes de soieries et d’oripeaux luisants, déesses de chair et de métal, qui ont des guêtres d’or aux jambes et, sur la tête, une corne d’or ! La fortune de Tunis est dans leurs mains, ou plutôt dans les mains de leurs époux toujours souriants, accueillants, et prêts à offrir leurs services. Dans bien peu d’années, sans doute, devenues des dames européennes, elles s’habilleront à la française et, pour obéir à la mode, jeûneront, afin de maigrir. Ce sera tant mieux pour elles et tant pis pour nous, les spectateurs.
Pour dire d’une femme qu’elle est belle, la Bible hébraïque emploie principalement l’expression suivante : « Rachel était belle de taille et belle de visage ». Même expression à propos de Joseph, fils aîné de Rachel : « Joseph était beau de taille et beau de visage ». Même expression à propos de la Reine Esther : « … Cette jeune fille était belle de taille et belle de visage ».
Le Cantique des Cantiques nous fournit des tableaux qui décrivent la beauté de la femme tant rêvée et aimée : « Charmantes sont tes joues, ornées de rangs de perles, ton cou paré de colliers. […] Tes lèvres sont comme un fil d’écarlate et ta bouche est charmante ; ta tempe est comme une tranche de grenade à travers ton voile. […] Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d’une biche. […] Les contours de tes hanches sont comme des colliers, ton giron est comme une coupe arrondie, ton cou est comme une tour d’ivoire, tes yeux sont comme les piscines de Hesbon, près de la porte de Bath-Rabbim. […] Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l’enivrement des caresses ! Cette taille qui te distingue est semblable à un palmier, et tes seins à des grappes … ».
Joseph DADIA
Kervenic-en-Pluvigner (56 Morbihan)
Lundi 16 janvier 2017
La beaute des femmes juives -Joseph DADIA 2/3

- Schickler décrit dans son Journal les excellentes relations qui existaient à Tanger entre les Juifs et les Espagnols. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, l’Espagne déployait des efforts pour assurer à son pays une image de marque philosémite en vue d’une « rehispanisation » des communautés juives du Maroc, dont certaines se réclamaient de leurs origines « sépharades ». La triste et célèbre « affaire de Safi », en août-octobre 1863, a bouleversé la situation idyllique des Juifs à Tanger décrite par Schickler.
Les descriptions données par Schickler, quant à la beauté des femmes juives, font penser aux tableaux d’Alfred Dehodencq, peintre orientaliste français, qui fit de nombreux séjours au Maroc entre 1854 et 1863. En 1855, il est à Tanger. Le fanatisme religieux au Maroc est le sujet de plusieurs de ses œuvres. C’est l’Orient souffert qu’il montre avec l’éblouissement de son soleil comme le disait de lui Octave Mirbeau. La plus cruelle de ses œuvres reste « l’Exécution de la Juive », présentée à Paris au Salon de 1861. Dans son tableau « Supplice de la Juive », on voit la malheureuse Sol Achoual agenouillée, les yeux hagards, la chevelure répandue, et le bourreau, un terrible nègre, brandissant le sabre. La foule est là. Un groupe de rabbins prie avec ardeur. L’infortunée eut la tête tranchée.
Alfred Dehodencq a assisté à l’assassinat de Sol Hatchwel, une belle juive de 14 ans, une martyre de la foi, née à Tanger en 1820 et exécutée à Fès en 1834. Elle appartenait à l’une des grandes familles juives de Tanger. Faussement accusée par Ould Ladine d’avoir embrassé l’Islam, qu’elle veut quitter pour revenir à sa foi juive. Ce qui constitue une apostasie passible de la peine de mort, relevant de la compétence exclusive du roi. Elle refusa d’épouser le sultan Moulay Abderrahman (1822-1859) malgré tous les moyens mis par le monarque. Elle a préféré mourir en juive que de renier sa foi, pour la sanctification du Nom, Qidoush Hashem. Devant son refus obstiné, le sultan donna l’ordre de l’exécuter à Fès où il résidait. Sol Hatsadeqet, Sol la Sainte, Sol la Juste repose dans le cimetière juif de Fès, où viennent des pèlerins prier sur sa tombe. Elle a été dignement enterrée grâce aux faits et actions accomplis avec courage et générosité par le grand-rabbin Raphaël Sarfaty qui jetait par terre des pièces en or pour éloigner les badauds. Il a offert des pots de vin pour que le corps de la martyre soit amené au mellah de Fès.
Sarah Leibovici nous apprend que « Sol la Sadika, Lalla Solica, Ha Tsadekket, une sainte, vouée au culte et à la légende. C’était en 1834, vers la fin de l’an 5594 (le chiffre 594 peut se transcrire en hébreu par tsadekket) » .
500, en hébreu תק ; 94, en hébreu צד ; les quatre lettres en hébreu forment le mot צדקת, une sainte.
Des livres et des qasidat relatent le martyr de Sol..
En 1952, sous la présidence de S. D. Lévy, « Maghen David », Association pour la Diffusion de la Langue et de la Littérature Hébraïques au Maroc, organisa un Concours Littéraire dont le sujet était Sol La Sadika (La Sainte Martyre). Rabbi Haîm Soussana, de Marrakech, a été désigné premier lauréat pour son poème. Le deuxième lauréat était Mr Moché Haïm Ben Malka, de Tanger. Vingt-quatre candidats avaient pris part à ce concours. Le jury a attribué quatre Prix aux concurrents de Marrakech, Tanger, Sefrou et Casablanca.
Voici l’appréciation du jury quant au poème de Rabbi Haîm Soussana : « Son style hébraïque est élégant et homogène. Les vers sont en bonne partie convenablement balancés et les rimes sont belles en majorité. Le concurrent démontre une certaine faculté à composer un poème et il y a d’observer que les tableaux accessoires esquissés dans la poésie s’y encadrent joliment. Bien que les premiers vers décrivant la beauté de Sol nous rappellent le poète hébreu I.-L. Gordon (dans sa poésie : « Le bout d’un Yod ») – cette connaissance mérite d’être appréciée – dans d’autres vers comme par exemple : « Odem Hachochanne », etc… nous trouvons une influence orientale et celle des poésies hébraïques du Moyen-Age. Il faut également noter élogieusement la ponctuation, le plan rationnel de la composition dont le contenu comprend toute la matière formant le conte de Sol tel qu’il se dégage de toutes les autres compositions que vous nous avez transmises. Nous basant sur tous ces facteurs nous avons été d’avis de lui décerner le premier prix ».
Après ces longs propos sur Sol la sainte, l’article qui suit vient logiquement après celui de Schickler.
Edmondo de Amicis, voyageur italien en visite à Fès, eut l’occasion de faire la connaissance d’une députation de femmes juives, venues présenter une supplique à l’ambassadeur d’un pays européen. Il ne pouvait soustraire ses mains à la pluie de leurs baisers :
« Elles étaient femmes, filles ou parentes de deux négociants aisés ; très belles, avec des yeux noirs éclatants, une carnation blanche, des lèvres purpurines, des mains très petites. Les deux mères, déjà vieilles, n’avaient pas un cheveu blanc et tout le feu de la jeunesse brillait encore dans leur regard. Elles portaient un vêtement pittoresque et splendide : un mouchoir de soie de couleurs vives, serré autour du front ; une veste de drap rouge ornée de larges et épais galons d’or ; un plastron tout doré ; une jupe courte et étroite de drap vert bordée de galons resplendissants, une ceinture de soie rouge ou bleue. Elles ressemblaient à autant de princesses d’Asie, et tout ce luxe contrastait singulièrement avec leurs manières humbles et obséquieuses. Elles parlaient toutes espagnol. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que nous nous aperçûmes qu’elles étaient pieds nus et avaient leurs babouches jaunes sous le bras. ‘ Pourquoi ne vous chaussez-vous pas ? ’ Demandai-je à une des vieilles. ‘ Comment ! me demanda-t-elle à son tour, d’un air étonné, ne savez-vous donc pas que les Israélites ne peuvent porter de souliers que dans le Mellah, et qu’en entrant dans la ville arabe ils doivent aller pieds nus ? ’ Rassurées par l’ambassadeur, elles mirent leurs babouches. Les pauvres femmes qui nous faisaient visite nous montrèrent plusieurs gros bracelets en argent ciselé, des bagues ornées de pierres précieuses, des boucles d’oreilles en or, qu’elles cachaient dans leurs corsages. Nous leur demandâmes pourquoi elles les dissimulaient. Nos espantamos de los Moros (nous avons peur des Maures), nous répondirent-elles à voix basse en regardant tout autour d’elles avec crainte. Elles se défiaient même des soldats de la légation. Parmi elles se trouvaient quelques petites filles vêtues avec le même luxe que les femmes. L’une se tenait auprès de sa mère dans une attitude plus timide que les autres. L’ambassadeur demanda à la mère quel âge elle avait. Elle répondit douze ans. ‘ Elle se mariera bientôt, dit l’ambassadeur. – Eh ! s’écria la mère, elle est déjà trop vieille pour prendre un mari. ’ Nous crûmes tous qu’elle plaisantait. ‘ Je dis la vérité, répondit la mère, en s’étonnant de notre incrédulité ; voyez cette autre-là (et elle désigna une petite fille plus jeune), elle aura dix ans dans six mois et elle est déjà mariée depuis plus d’un an. ’ La petite inclina la tête. Nous ne voulions pas le croire. ‘ Que puis-je vous dire ? continua la mère ; si vous ne voulez pas croire à ma parole, faites-nous l’honneur de venir chez nous, un samedi, afin que nous puissions vous recevoir dignement, et vous verrez le mari et les attestations de mariage. – Et quel âge a le mari ? Demandai-je. – Dix ans accomplis, monsieur. » [1]
Ainsi se termine la galerie des femmes juives marocaines. Viennent à la suite un portrait de la femme juive d’Algérie et, aussi, un portrait de la femme juive de Tunisie.
La beaute des femmes juives –Joseph DADIA
Kervenic-en-Pluvigner (56 Morbihan)
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] Edmondo d’Amicis : Le Maroc (en 1875). Le livre a été traduit de l’italien par Henri Belle et publié à Paris par Hachette en 1882. Le passage du livre sur Fès a vu le jour en 1879 dans la revue « Le Tour du Monde », pp. 97-144 ; le passage sur les juives est dans les pages 117-118.
Said Sayagh-L'autre Juive- le martyre d'une jeune juive marocaine de Tanger, exécutée à Fès en 1834.

En dehors des Psaumes, prières, Piyyutim et autres invocations, elle connaît des proverbes, des contes, des blagues, des chansons et même quelques versets du Coran utilisés régulièrement par les voisins musulmans comme la Fatiha, verset d’ouverture et la Shahada témoignage d’unicité et d’authenticité de la prophétie de Mahomet.
Tahra, l’épouse de leur voisin Masmoudi, lui offre, selon la saison, des glands, des jujubes, des arbouses, du fenouil, des fruits du palmier nain, des graines de paitèque et de melon… Elle s’amuse avec elle, la fait rire et lui apprend la sourate propitiatoire et la Shahada…
Sol trouve une étrange parenté entre ce que dit Tahra et les prières pour Hakadosh Barokh Hou Adon HaOlam… Elle lui apprend d’autres choses sur l’Islam, des insultes, et des mots de femmes.
Elle adorait feuilleter avec elle Quraat al Anbiyaa, destinée des prophètes. Ainsi, elle découvre que tous les prophètes de l’Islam étaient juifs. Les limites entre les deux religions sont minces. Ni Tahra ni Sol ne lisent l’arabe. Mais, Tahra, à force de feuilleter le livret en compagnie du fqih Ouriachi et de la récitation incessante de ces légendes, commence à connaître le contenu des pages sans avoir à les lire. Son désir de voir son ventre grossir d’un enfant qui apporterait la lumière dans sa maison l’avait poussée à rendre visite aux saints, à consulter les fouqaha, les écrivains faiseurs d’amulettes, à ingurgiter toute sorte de mixtures et de drogues. Elle en avait fait boire aussi, à son mari. À côté de cela elle consulte quotidiennement le livret des prophètes. Le prophète dont la destinée avait rempli son imagination était Joseph. Tous les jours, elle espère augurer de sa légende en ouvrant le livre sur la page qui lui est consacrée. À partir de ce récit, elle prit l’habitude d’appeler Sol Zoulikha.
Sol, elle, ne manque pas d’humour, même avec son père. Elle a remarqué sa crainte d’aller dans la sombre petite salle d’eau où ne s’aventurent pas les anges. Un jour elle lui a soufflé avec légèreté :
- Comment veux-tu qu’ils t’y accompagnent… ton odeur suffirait à leur tourner la tête…
Les discussions incessantes de son père avec ses invités, notamment le rabbin Bengio, Abraham Bouzaglou, Moshé Benkamoun, le rabbin Tolédano et d’autres, l’embêtent mais la font rire aussi. Parfois, elle s’emballe et a envie d’y participer, mais elle préfère écouter les différents avis sans en perdre un seul mot.
Parmi les discussions animées, certaines concernent les femmes.
- Comment l’Éternel peut-il faire descendre quelque chose sur Adam, l’endormir et lui voler une côte, alors qu’il est inconscient, pour faire Éve? s’écrie Moshé Benkamoun.
- Écoute mon fils, hier, un voleur s est introduit dans notre maison. Il a volé un vase en argent, et… l’a remplacé par un vase en or… lui rétorque calmement mais avec fermeté le rabbin. Puis, il ajoute :
- Est-ce un vol ou un cadeau ?
Haïm dit :
- Si tous les voleurs étaient comme lui, je les préférerais à mes clients. Il en rit à laisser voir ses dents cariées.
- C’était, en effet, un cadeau fabuleux pour Adam Rishon, le premier. Une femme pour une côte !
Tout le monde rit, convaincu de la sagesse de Dieu.
Le rabbin Tolédano renchérit :
- Une femme s’est plainte à Rabbi Bouhassira d’un homme qui l’a prise sans son consentement. Le rabbin, dubitatif, l’a interrogée :
- Dis la vérité, n’as-tu ressenti aucun plaisir, aucune jouissance ?
La femme l’a regardé avec des yeux pleins de reproches et lui dit :
- Et toi, Rabbin, si quelqu’un mettait son doigt enduit de miel dans ta bouche, le jour de Kippour, tu t’en délesterais ?
Le rabbin reconnut son étroitesse de vue et la recevabilité de la plainte de la femme.
Issachar tomba malade. Tout le monde pensa que la jalousie et l’intérêt exclusif porté à sa sœur étaient la cause du mal qui le frappait.
Ce n’était pas la première fois qu’il tombait malade.
Tout petit, il s’était agrippé à la grille de la fenêtre de la grande pièce, le pilon du mortier en bronze à la main et avait frappé un nid de guêpes qui n’arrêtaient pas leur danse dans un bourdonnement hallucinant. Il ne fallut que quelques instants pour que son corps doublât de volume et que son hurlement secouât la maison depuis ses fondations. La panique s’empara du cœur de Simha et Sol se mit à pleurer à la vue du visage défiguré de son frère.
Cette fois-ci, les pelures d’oignon et les œufs durs censés absorber le venin ne servirent à rien. Sa pommette rouge semblait à deux doigts d’éclater. Dès qu’il fermait les yeux, il se mettait à délirer, marmonnait des mots incompréhensibles et gémissait. On avait l’impression qu’il pleurait. Sol se sentit responsable de son frère et insista pour s’occuper de lui.
Elle pressa des oranges, prépara un jus consistant de raisin « pis de jument » très sucré. Elle fit bouillir du lait avec de la menthe poivrée. Elle prépara le lit, les couvertures. Elle lava. Elle changea les vêtements imbibés de sueur. Elle ne s’arrêta pas. Elle monta les marches, les descendit quatre par quatre. Elle précéda ses désirs.
Quelle ne fut sa joie quand il demanda des coings à la viande de veau. Elle était heureuse comme si elle avait été sa propre mère.
Sol grandissait, Issachar aussi. Et, malgré les disputes quotidiennes, pour des futilités, ils se rapprochèrent l’un de l’autre. Leur entente grandissait. Chacun devint le confident de l’autre, le dépositaire de ses plaintes, de ses inquiétudes et de ses pensées les plus secrètes qu’il n’aurait même pas dites à ses parents.
Ils inventèrent alors une langue qui leur était propre. Au parler habituel propre aux juifs, ils ajoutèrent des particularités secrètes pour voiler leur propos en présence des curieux. Ainsi, ils évitaient des querelles inutiles et éprouvaient le plaisir immense que procure la compréhension codée, fermée aux autres.
Leur langue était simple. Ils se contentaient de glisser le son « tn » après la première syllabe de chaque mot. Leur langage en acquit un rythme qui donnait l’impression à l’auditeur qu’il distinguait des mots qu’il connaissait, mais ne comprenait rien à l’ensemble.
La bar-mitsva d’Issachar approchait. Il allait vers sa treizième année. Depuis quelques mois, il avait commencé à préparer un petit discours à lire en hébreu devant les anciens à la synagogue. Il s’occupa sérieusement de la préparation et demanda l’aide de Sol pour réciter son allocution. Elle, cela la faisait rire ! Elle riait de sa timidité et de sa prononciation maladroite du « r » malgré ses tentatives désespérées de la corriger. Elle ressentait aussi de la jalousie et une certaine inquiétude quelle arrivait mal à dissimuler. Après la bar-mitsva, Issachar allait devenir un homme. Il allait pouvoir sortir, assumer des responsabilités nouvelles dans le commerce de son père. Elle, elle allait devoir rester toute seule face à sa mère.
Le rabbin Bengio apprit à Issachar à mettre sur son bras et son front les Tephillin qui contiennent les versets de la Torah.
Deux jours avant Shabbat, il alla à la synagogue pour la prière de Shaharit, le matin. Le soir, après Maariv, les invités, les proches et les camarades du Talmud Torah arrivèrent. Vint aussi le Mohell qui faisait fonction de circonciseur et de coiffeur. Il coiffa Issachar, pour la cérémonie du Takhfif, et en profita pour coiffer les invités. À cette occasion, on prépara une table couverte de monticules de gâteaux saupoudrés de sucre et de pâtisseries au miel.
Said Sayagh-L'autre Juive- le martyre d'une jeune juive marocaine de Tanger, exécutée à Fès en 1834.
Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration

Cette poursuite des opérations clandestines ne gêna pas les tentatives parallèles de reprise du dialogue au plus haut niveau, sans la participation – c’était une première – des grandes organisations juives internationales, comme le Congrès juif mondial ou l’Alliance israélite universelle. Dès son arrivée à Casablanca, en 1960, se faisant passer, avec son épouse, pour un riche couple de protestants anglais, Alex Gatmon se mêla à la haute société juive et non juive. Il se lia d’amitié avec David Amar et avec l’homme d’affaires Sam Benazeraf, militant du PDI. Dès la mort de Mohammed V, il chercha à entrer en contact avec l’entourage du jeune souverain pour entamer des négociations permettant de trouver une issue honorable à la question de l’émigration des Juifs, question qui empoisonnait l’atmosphère.
Sam Benazeraf s’en ouvrit à son camarade du PDI, le ministre du Travail Abdelkader Benjelloun, sensibilisé à ce problème car il avait été, quelques années plus tôt, l’avocat d’émigrants clandestins arrêtés et traduits en justice. Des négociations s’ouvrirent à Genève dans le plus grand secret, en mai 1961, entre Abdelkader Benjelloun et Alex Gatmon, lequel se présentait toujours comme un citoyen britannique, négociations auxquelles participa parfois l’ambassadeurd’Israël en France, Walter Eytan. En juin 1961, le ministre Benjelloun, après une étude du ministère de l’Intérieur et de la Police, apporta à ses partenaires dans la négociation un accord de principe, de la plus haute autorité marocaine, pour le départ organisé de 50 000 Juifs, moyennant quatre conditions :
Une discrétion absolue : les départs devaient se faire par les ports et les aéroports, en dehors des heures normales de travail.
Les départs devaient se faire officiellement vers le Canada, l’Amérique et l’Europe, en aucun cas vers Israël. L’organisation des départs serait confiée à une association n’ayant officiellement aucun lien avec Israël.
Le versement d’un dédommagement financier couvrait les frais exceptionnels de l’administration marocaine pour de tels départs.
Jusqu’à la conclusion d’un accord, toute activité clandestine devait cesser.
Si les trois premières conditions ne posaient aucun problème, la quatrième posait un cas de conscience au Mossad et au gouvernement israélien. Toutefois, en raison du caractère historique de cette opportunité, les autorités israéliennes décidèrent de s’y conformer, faisant confiance à la bonne foi connue des Marocains.
Les négociations pratiques furent très tendues et plusieurs fois interrompues, les Marocains ayant découvert des tentatives de passages clandestins à leurs frontières, contrairement à l’accord donné par le Mossad. Les discussions traînèrent pendant quatre mois, à l’issue desquelles un accord fut trouvé. Le dédommagement des frais des administrations chargées d’organiser et d’encadrer les départs spéciaux en groupes, fut fixé à 50 dollars par personne. Une première somme de 500 000 dollars fut versée à Genève entre les mains d’un responsable marocain agréé. LaHias (Hebrew Immigration Assistance Society), une organisation juive américaine spécialisée depuis quatre-vingts ans dans l’émigration juive vers le Nouveau Monde, et qui avait eu des bureaux au Maroc jusqu’en 1959, fut désignée pour servir de couverture officielle. Son représentant pour l’Europe, Raphaël Spanien, après avoir été reçu par le roi en présence d’Ahmed Reda Guedira et du général Oufkir, directeur général de la Sûreté nationale, fut chargé de la coordination de l’opération avec le plus haut niveau des autorités marocaines.
Il fut très vite convenu que les départs se feraient avec des passeports individuels pour la minorité de Juifs en disposant, et de passeports collectifs pour les autres. Cette disposition s’avérait nécessaire pour éviter les obstacles bureaucratiques et faciliter le départ collectif des habitants de certains villages ou de certains quartiers des grandes villes et permettait d’impliquer dans ces opérations le moins de fonctionnaires possible. Les passeports collectifs étaient délivrés par les seules directions du ministère de l’Intérieur et des services spécialisés de la Sûreté. Il s’agissait ainsi de garantir à tous ceux qui avaient décidé de partir la possibilité de le faire.
Du côté de l’administration marocaine, cette solution avait l’avantage d’éviter la séparation des familles et de prévenir les pratiques utilisées par l’Agence juive à l’époque du Protectorat, à savoir la sélection des éléments valides au détriment des malades, des vieillards et des invalides.
Le secret autour de cette opération fut bien gardé. Tout comme Mohammed V avait fait avaliser par le gouvernement, en octobre 1956, l’accord qu’il avait passé avec le Congrès juif mondial pour l’évacuation du camp de Mazagan, Hassan II fit entériner par ses ministres les grandes lignes de l’accord passé avec la Hias, en soulignant les avantages diplomatiques – les États-Unis étaient favorables à cet accord – et économiques, notamment des livraisons de blé, qu’en retirerait le Maroc. Parmi les membres du gouvernement, seuls deux ministres, Abdelkader Benjelloun et Ahmed Reda Guedira, avaient été associés à tous les stades de la négociation, et le second, en tant que ministre de l’Intérieur, se trouvait chargé désormais de la mise en œuvre de cet accord.
Celui-ci, qui ne fut pas fonnalisé par écrit, fut entériné sans débat comme le note dans son livre, Opération Yakbine, le journaliste israélien d’origine marocaine Shmouel Seguev (Sebbag) alors que l’universitaire, également d’origine marocaine, Igal Ben Nour, affirme que seuls six membres du gouvernement seulement furent informés de l’existence de cet accord.
*
Durant l’arrêt des opérations clandestines, les militants de l’organisation Misguéret n’avaient pas chômé. Ils avaient établi les listes des candidats au départ, en tout 25 000 personnes. Quand le feu vert pour la reprise de l’émigration fut donné, un premier groupe de 105 émigrants, inscrits sur un passeport collectif portant la mention « valable pour tout pays sauf Israël », partit le 28 novembre 1961 de Casablanca, à bord du paquebot Lyautey pour Marseille. L’opération « Yakhine », ainsi appelée par allusion aux deux colonnes d’airain soutenant le Temple de Jérusalem, commençait.
Ce fut en fait un faux départ. Trois semaines seulement après son déclenchement,
l’opération fut stoppée le 18 déœmbre 1961, sur ordre des autorités marocaines. Pourtant, toutes les précautions avaient été prises. Afin de ne pas attirer l’attention, les organisateurs avaient décidé d’acheminer les voyageurs non vers Marseille, mais vers le port, moins fréquenté, de Nice. La France n’avait fixé aucun quota et la compagnie Paquet mettait à la disposition des émigrants la quatrième classe de tous ses bateaux au départ de Casablanca. Par précaution, il fut également décidé d’affréter un navire grec pour diriger une partie des émigrants vers le port de Naples, les autorités italiennes acceptant bien volontiers d’accueillir sans formalités des voyageurs en transit vers Israël.
Les départs par le port et l’aéroport de Casablanca se faisaient de nuit, après les heures normales de travail, dans la plus grande discrétion. Cela ne suffit pas pour préserver le secret absolu sur ces opérations. Le 8 décembre 1961, le New York Times annonçait le départ pour Marseille de 120 Juifs marocains dans le cadre d’un programme mis en œuvre par une organisation philanthropique juive américaine spécialisée dans l’émigration vers les États-Unis, le Canada et l’Australie.
Le 15 décembre 1961, le Jewish Chronicle de Londres confirmait l’information tandis que la presse israélienne, d’habitude plus bavarde, respectait les consignes impérieuses de silence données par le gouvernement en raison du caractère ultrasensible du sujet : le départ de Juifs d’un pays arabe vers Israël.
Au Maroc, l’opposition de gauche ne tarda pas à profiter de l’occasion pour attaquer le gouvernement. L’organe, en arabe, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), El Tabrir, publia en une, le 16 décembre 1961, des photos de Juifs en attente de leur départ dans le port de Casablanca. Le journal accusait le gouvernement de « trahison de la solidarité avec le monde arabe et la question palestinienne ». L’Avant-Garde, hebdomadaire de l’UMT, la centrale syndicale, alla jusqu’à qualifier l’opération d’« échange de Juifs marocains contre du blé américain semblable à la proposition d’Eichmann d’échanger les Juifs hongrois contre des camions ». Dans les rues, commença à circuler, en arabe dialectal, une affirmation peu flatteuse : « Hassan baa Likoud bzaa » (« Hassan a vendu les Juifs pour du blé »).
Les autorités paniquèrent devant la virulence de ces attaques émanant de la presse de gauche. La police apposa les scellés sur les bureaux de la Hias, contrainte d’interrompre ses activités à peine entamées. Un des partisans les plus fervents de l’intégration, Marc Sabah, membre de la communauté juive de Casablanca, affirma, dans un article publié par la Voix des communautés, ne pas comprendre le sens de la croisade déclenchée par ses amis de la gauche marocaine :
Que s'est-il passé au total ? Quelques milliers de démunis, enfermés dans le cercle vicieux de la misère, incapables de s’adapter à la nouvelle marche de l’économie, ont cru trouver dans l’émigration le remède à leur désespoir. Ils sont partis avec l'assentiment formel des autorités, munis de passeports légaux. Ils ont été contraints de quitter le Maroc pour tenter de refaire leur vie sous d’autres cieux… par la faute même de ceux qui critiquent le gou vernement et les Juifs en général.
Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration
Joseph DADIA-La beaute des femmes juives -1/3

LA BEAUTE DES FEMMES JUIVES
ורחל היתה יפת תאר ויפת מראה.
(בראשית כט, 21)
Rachel était belle de taille et belle de visage.
אביגיל : טובת-שכל ויפת-תאר.
(שמואל א, כה, 3)
Abigail était une femme pleine de bon sens et belle de tournure.
En souvenir de maman Fréha ז"ל
Accorte et distinguée.
Aux 18è et 19è siècles, des chroniqueurs et des voyageurs européens mettent en lumière la beauté des femmes juives.
Fred Hoefer note que le quartier des Juifs de Marrakech est occupé par environ deux mille personnes, qui ne peuvent entrer dans la ville que pieds nus. Les femmes juives sont la plupart blondes et d’une rare beauté.
Le 14 septembre 1789, William Lemprière, médecin et voyageur britannique, débarqua sur la terre du Maroc pour prodiguer des soins au fils de l’Empereur, Meley Absulem (Moulay Abdeslam). Il arriva à Maroc le 8 décembre 1789 et s’établit dans le quartier des Juifs, où il trouva un assez bon logement. Il était logé, écrit-il, chez des gens honnêtes, dans une maison spacieuse, bien éclairée dans un endroit retiré. Il nous a laissé dans son livre une description des femmes juives de Marrakech, dont l’habillement consiste dans une chemise de belle toile, avec un peu plus de recherche dans leur toilette que celle des autres villes. Elles font broder le bord de leur cafetan en or. Sous cette robe est le geraldittor (ou jupe) d’un beau drap vert qu’on brode souvent par le bas. Les jeunes filles tressent leurs cheveux ou les laissent pendre négligemment sur leurs épaules. Elles placent avec assez de goût et d’élégance des guirlandes de fleurs dans leurs cheveux. Leur cou est paré de colliers de grains, et elles ont à leurs doigts des anneaux d’or ou d’argent. Elles portent des bracelets aux bras et au bas de la jambe. Les plus opulentes ont des chaînes d’or ou d’argent pour leur servir de ceinture. Les femmes juives de Maroc sont communément blondes et fort belles, et se marient très jeunes.
Ali Bey Al Abbassi a écrit un livre qui relate avec force détails sa visite au Maroc. Il parle de la beauté des femmes juives de Tanger et de la beauté des femmes de la juiverie de Maroc (Marrakech). A noter qu’il n’emploie pas le mot mellah.
« Les Juifs du Royaume de Maroc vivent dans l’esclavage le plus affreux. C’est une circonstance particulière à Tanger, que les Juifs habitent conjointement avec les Maures, sans avoir un quartier séparé, comme cela se pratique dans les autres villes où domine l’islamisme ; mais cette distinction même est la cause de mille désagréments pour ces malheureux : elle excite plus fréquemment des motifs de disputes, dans lesquelles, si le Juif a tort, le Maure se rend justice lui-même ; et si le Juif a raison, s’il va se plaindre au juge, celui-ci penche toujours du côté du musulman… Malgré cela, les Juifs font un commerce considérable au Maroc ; et à plusieurs reprises, ils ont pris les douanes à ferme. Mais il arrive presque toujours qu’ils finissent par être pillés, soit par les Maures, soit par le gouvernement … Les Juifs sont à Tanger les principaux artisans ; ils travaillent cependant beaucoup plus mal que le plus mauvais ouvrier européen. On peut de là se faire une idée de la grossièreté des artisans maures. … La beauté est assez commune parmi les femmes juives ; il y en a même de très belles : ce sont elles qui ordinairement deviennent les maîtresses des Maures ; ce qui contribue quelquefois à la réunion des deux sectes ennemies. Leurs couleurs sont extrêmement belles ».
Voilà pour Tanger, ses juifs et ses femmes.
Qu’écrit-il sur les juifs et les femmes de Marrakech ?
« La Juiverie, écrit-il, ou le quartier des Juifs, qui a aussi son enceinte particulière de près d’une demi lieue de tour, est placée entre l’enceinte du palais et la ville. Ce quartier est à demi ruiné, comme les autres ; on y trouve seulement un marché bien approvisionné. La porte en est fermée pendant la nuit et les samedis, et gardée par un kaïd. On compte deux mille Juifs logés dans ce quartier ; quel que soit leur âge ou leur sexe, ils ne peuvent entrer dans la ville que nu-pieds. Ils sont traités avec le plus grand mépris ; leur costume, qui est de couleur noire et de l’apparence la plus misérable, est le même que celui qu’ils portent à Tanger. Leur chef, qui paraît être un bon homme ; et qui est venu chez moi plusieurs fois, est habillé aussi pauvrement que les autres. Les femmes de cette secte vont dans les rues à visage découvert ; j’en ai vu de très belles, et même d’une beauté éblouissante : elles sont ordinairement blondes. Leurs figures, nuancées de rose et de jasmin, charmeraient les Européens. On ne peut rien comparer à la délicatesse de leurs traits, à l’expression de leur figure, à la beauté de leurs yeux, aux charmes et aux grâces qui sont répandus sur toute leur personne ; et cependant ces modèles de beauté qui présentent la réunion de tout le beau idéal des statuaires grecs, ces femmes sont l’objet du mépris le plus avilissant ; elles marchent aussi nu-pieds, et sont obligées de se prosterner aux pieds richement décorés d’horribles négresses qui jouissent de l’amour brutal ou de la confiance des musulmans leurs maîtres. Les enfants mâles des Juifs sont beaux quand ils sont jeunes, mais ils s’enlaidissent avec l’âge ; en sorte qu’on ne voit presque pas un Juif de bonne mine. Serait-ce un effet des souffrances de l’horrible esclavage dans lequel ils vivent ? Les Juifs exercent seuls plusieurs arts ou métiers ; ils sont les uniques orfèvres, les seuls ferblantiers et les seuls tailleurs qu’il y ait à Maroc. Les Maures sont seulement cordonniers, charpentiers, maçons, serruriers et tisserands de hhaïks ».
Dans sa relation de voyage dans l’Empire de Maroc, Charles Didier rapporte que, dans cet Empire, malgré le mépris et les vexations qu’ils subissent, les Juifs sont nombreux. Ils y sont plutôt tolérés qu’acceptés, et on leur vend cher cette tolérance. Je le cite : « Parqués dans leur quartier, j’ai presque dit leur ménagerie, et enfermés la nuit comme des bêtes fauves, ils vivent là sous la discipline d’un kaïd hébreu, élu par eux, mais soumis à un cheik ou ancien, nommé par le sultan. Ils ont le libre exercice de leur culte, auquel ils sont fort attachés, et se gouvernent d’après leur loi … Par un phénomène qui ne s’explique que par la différence des occupations, les femmes juives ont échappé à la dégénération physique dont les hommes sont frappés : elles sont aussi belles qu’ils sont laids. On ne saurait voir nulle part des têtes plus parfaites, plus idéales, et l’on se demande avec surprise comment de tels pères engendrent de telles filles. Pourquoi faut-il que de si charmantes fleurs soient jetées en pâture à de pareils êtres ? La beauté des Juives, comme la laideur des hommes, a un cachet original qui ne se retrouve en aucun lieu. C’est l’éclat oriental uni à la finesse européenne, le point où les deux types se rencontrent et se confondent. La délicatesse des traits est surtout remarquable, et la coupe du visage, sans être la coupe grecque ni la coupe romaine, participe de l’une et de l’autre ; elle est moins pure que la première, elle est plus gracieuse que la seconde. Toutes les Juives ont de beaux yeux noirs pleins de flamme, et la peau très blanche ; elles sont de moyenne taille, mais sveltes et bien faites. N’étant pas soumises, comme les hommes, à une livrée uniforme, elles ont pu conserver le costume de leurs mères. Cet habit, riche et brillant, leur sied à ravir ; il prend bien les formes et rehausse singulièrement leur beauté. Leur jupe, faldeta, de couleur voyante, est ouverte par le bas et ornée de deux larges revers brochés en or qui se renversent sur le genou ; leur corset, punta, de drap ou de velours, également brodé en fil d’or, se lace sur la poitrine, et elles passent par-dessus le caso, espèce de gilet, vert, rouge ou bleu, qui n’a pas de boutons, et flotte librement des deux côtés. Le caso est brodé comme le reste. Les Juives n’ont d’autres manches que celles de la chemise, lesquelles sont larges et pendantes, de manière à laisser voir le bras jusqu’au coude. Leurs petits pieds nus se cèlent dans des pantoufles rouges. La siffa est un diadème de perles, d’émeraudes et d’autres pierres précieuses, qui s’attache sur le haut du front et couronne dignement ces gracieuses têtes. Les jeunes filles portent leurs cheveux à longues tresses, comme les Bernoises. Les femmes mariées les coupent ou les cachent. Cet ensemble est pittoresque ; cet éclat, cet or contrastent avec les couleurs sombres auxquelles les hommes sont condamnés ».
Le voyageur français, F. Schickler, n’a visité que la ville de Tanger. Il est frappé par le fait que les Arabes montrent le poing aux Juifs et les rançonnent quand ils le peuvent : c’est l’éternel dissentiment entre Isaac et Ismaël. Durant son séjour, il est invité à un mariage que célèbre une des plus opulentes familles juives. Grâce à l’hospitalité orientale, il est parfaitement reçu au milieu des invités. Il raconte : « Déjà à la porte extérieure se tiennent quatre belles jeunes filles couvertes de pierreries et des plus éclatants costumes ; mais dès le seuil de la cour franchi, c’est un rêve féerique qui s’offre aux regards. La cour, aux formes mauresques, est remplie de dames juives dans leur plus somptueux costume, surchargées de magnifiques bijoux et portant sur la tête cette charmante coiffure que les juives d’Alger n’ont pas et que je n’ai vue qu’au Maroc. Elle est formée de deux fichus de couleurs, de rayures et d’ornements différents, dont l’un forme turban sur la tête, l’autre passe sous le menton et retombe derrière sur les épaules. Le soleil ici de nouveau ne manque pas à son rôle brillant ; il se joue sur ces étoffes éclatantes, sur ces pierreries, sur ces rayures d’argent, sur ces corsages de drap d’or, et ne s’arrête qu’au seuil de la salle étroite et longue où sont assis à l’ombre les plus vénérables des invités. Les hommes dînent ensemble dans une autre salle. Toutes les pièces sont blanchies à la craie, mais garnies jusqu’à la hauteur de cinq pieds d’une natte jaune et rouge se terminant par une corniche peinte et découpée ; ces corniches sont faites à Tétouan.
« Le soir, j’ai fait une nouvelle visite aux juifs ; j’y ai trouvé la cour encombrée de curieux et de musiciens maures, et, dans la salle principale, une réunion de dames juives dont la parure, plus splendide encore s’il se peut que le matin, fait bien ressortir de véritables beautés. L’une d’elles, coiffée d’un turban bleu et or, porte une veste bleue et or sur une longue jupe rouge ; une autre est tout en rouge couvert d’or ; une autre en violet et fichu bleu foncé cachant entièrement les cheveux. Leurs bijoux sont splendides, surtout les pendants d’oreilles et les agrafes des cheveux ; autour de leurs tailles flexibles se nouent de longues et brillantes ceintures. De temps à autre, à force de prières, on obtient qu’une des jeunes filles danse ; c’est un pas lent et grave ; une main posée sur la hanche, fortement agitée, et les deux mains retournant entre elles un mouchoir, elle tourne lentement sur elle-même plusieurs fois, et la danse finit par un salut. A l’une des extrémités de la salle, étendue sur un lit de repos, les nouveaux mariés reçoivent les félicitations de leurs amis ; à l’autre extrémité on sert les rafraîchissements. Vers dix heures, beaucoup de dames se font envelopper dans leurs légers burnous et retournent chez elles suivies d’un esclave : ces fêtes se prolongent cependant fort tard dans la nuit ».
Joseph DADIA
Kervenic-en-Pluvigner (56 Morbihan)
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עניינם של ימי פורים קטן בקהילות צפון אפריקה-אליהו רפאל מרציאנו

עניינם של ימי פורים קטן בקהילות צפון אפריקה
מאבקי הדמים בין הנוצרים והמוסלמים על אדמת צפון אפריקה השאירו תמיד קהילות ישראל שדודות ומתבוססות בדמם. הרב וידאל צרפתי רמז על כך וז״ל: … ומשנאינו שסו למו … עושים עצמם מריבים זה עם זה ודוחפים זה עם זה ומפילים עצמם על הישראלי כדי להרע לו…
הספרדים והפורטוגאלים היו הראשונים, בימי הביניים, אשר לטשו עינים לארצות אפריקה, ולכל מקום שם הגיעו הכובשים הללו, הם רמסו והתעללו באוכלוסיה היהודית חסרת המגן. לפורטוגאלים היתה מגמה של השתלטות על נקודות יישוב לאורך החוף המערבי של מרוקו, ולספרדים היתה יד חפשית לכבוש ערי החוף מטנג׳יר בצפון מרוקו ועד לוב.
תבוסת הנוצרים, משום כך היתה לגבי היהודים ענין של הצלה, לא פחות ולא יותר, מטבח אכזרי ויחס לא אנושי. מועד נפילת הכובש נקבע ליום שמחה והודיה לה', הוא יום פורים קטן. הרשב״ש דוראן מבטא היטב תחושת היהודים מול חיילים נוצרים, קרי ספרדים או פורטוגאלים, וז״ל: … מה יעשה הדיוט כמוני היום אשר שמועות רעות ממזרח וממערב הבהילוני… והעולה על כולנה פחד חיילות הנוצרים אשר חמתם שותה נפשי והרבו כחשי עד שהוצרכתי לכתת נפשי מעיר לכפר…
הרב אברהם גבישון מספר על אכזריות הספרדים ליהודי העיר תלמסאן, וז״ל:… בעת שנלכדה תלמסאן בידי עכו״ם שנת ותפול שב״ה ונהרגו ונשבו יהודים כמו ט״ו מאות נשמות וקצתם הלכו לפאס לבקש מהקהל הקדוש פדיון ולא יכלו מלט משא כל העם הזה לרוב הכמות והאיכות ר״ל לריבוי השבויים וליוקר המעות יותר מכדי שוויון וקצת מהשבויים ברחו קודם שנשבו אולי יצילו נפשם ונלכדו אחרי כן…
אנדרלמוסיה של ממש עברה על יהודי תלמסאן בימי הקרבות הרבים שידעה העיר כאשר נכבשה על ידי הספרדים, וזמן מה אחרי כן נכבשה על ידי התורכים.
ר׳ יוסף הכהן מספר את מעללי הקיסר קרל החמישי ביהודי תוניס בשנת 1535: … וילך קרלו הקיסר להלחם בטוניס … וילכדנה … ותצא מטוניס כל הדרה בעת ההיא והיהודים אשר נמצאו שם לרוב מהם ברחו המדברה ברעב ובצמא ובחוסר כל … ומהם הוכו לפי חרב בבא הערלים העירה ומהם הלכו שבי לפני צר … וימכרום לעבדים ולשפחות בארבעת כנפות הארץ…
נביאי ישראל גילו לנו שבמקום הרשע והרשעות שם הנקם והמשפט, כלל זה התקיים בקרלו הקיסר על אדמת אפריקה הצפונית שם התעללו הוא ואנשיו ביהודים ושם הוא ספג מפלה מצלצלת ! בשנת 1541 הקים הקיסר צי אדיר ויצא למסע כיבוש, אשר לו היה מסתיים בהצלחה, היה מכתיר את הקיסר כמגן ולוחם ראשון נגד האויב המוסלמי. ר׳ יוסף הכהן מתאר את המבצע: … ויואל הקיסר להלחם באלג׳יר ויאסוף אנשי חיל וצי אדיר לרוב וירד הימה … ובשנים ועשרים בו הגיעו אלג׳ירה ביום השבת … ויצאו אנשי הקיסר אל היבשה … ותבואנה אניות ספרד לעת ערב ועליהן חיל גדול … וכלי מלחמה …וסוסים לרוב מאד ובני האלים המנגחים ויהינו לעלות ההרה אשר אצל אלג׳יר וילכדוהו וירוצו עד החומות ויחנו על העיר סביב וישפכו עליה סוללות ותבא העיר במצור ותהי סוגרת ומסוגרת אין יוצא ואין בא ויראו היהודים אשר בתוכה יראה גדולה ויזעקו ותעל שועתם אל האלקים ולא אבה השחיתם … בלילה ההוא נדדה שנת המלך … ויולך ה׳ את הים ברוח קדים עזה כל הלילה … ויגער בים ויהמו גליו… וינועו אנשי הקיסר כשכור … ותשברנה חמשה עשרה מהמשוטטות ושתים מהגדולות ולאניות הבינוניות אין מספר גם בנשארות היתה יד ה׳… וינוסו מעליהן כאלף איש … ואשר ברחו אל היבשה הוכו לפי חרב … וגם מאנשי החיל אשר ביבשה היתה המגרעת ופיק ברכים וחלחלה בכל מתנים מפני הרוח והמטר אשר המטיר ה׳ ולא יכלו עמוד על רגליהם מקור ומרעה ומחוסר כל בעת ההיא ותהי צעקה גדולה בים וביבשה ביום ההוא אשר כמוה לא נהיתה מאז היתה אלג׳יר לגוי… וילחמו הישמעאלים את אנשי הקיסר אשר ביבשה דבר יום ביומו… וירא הקיסר כי מן השמים נלחמו… ויצר לו מאד … ויאמר בלבו עד מתי תהיה העיר הזאת אלינו למוקש אלכה אל ארצי לעת כזאת … ולמתים בים וביבשה אין מספר… אז ישירו יושבי אלג׳יר לאמר אשירה לה׳ כי גאה גאה סוס ורוכבו רמה בים ..
הקיסר ספרדי-גרמני מפורסם היה ביחסו העמלקי ליהודים ומשום כך תבוסת הנוצרי נתפסה בעיני יהודי אלג׳יר כישועה בעלת תוצאות מועילות לעם ישראל, והם צדקו מאוד, כי, מהיום ההוא, התנפץ לרסיסים החלום הספרדי לכבוש ארצות המגרב. יום התבוסה, ד׳ מר חשון שנת ש״ב לסדר "ברן יחד כוכבי בקר״, ״נקבע ליום פורים קטן הנקרא "פורים אנצארא״ או פורים הנוצרים.
באלג׳יר נהגו לציין ביום ד׳ מר חשון בשיר ובשמחה על ״אשר הצילם האל מיד אויביהם פעמים ושלש פעם ראשונה היתה שנת ער״ו ופעם שנית שנת עז״ר פעם שלישית שנת בק״ר אשר קמו עליהם צריהם …!
השתלטות פורטוגאל על נקודות יישוב בחוף האטלאנטי של מרוקו באה לקיצה, וזה קרה בשנת של״ח, לסדר ״מי של״ח ידו במשיח ה׳ ונקה״? מלך פורטוגאל דון סבסטיאן ובן בריתו המרוקאי מולאי מוחמר ערכו מלחמה נגד מלך מרוקו מולאי עבד אל מליק. צבא מרוקו ניצח וחיילי פורטוגאל נסו לכל עבר, שלושת המלכים נהרגו במלחמה.
יהודי מרוקו, אשר ידעו לאיזה סכנה היו נקלעים לו המלך הנוצרי היה מנצח, חגגו, וקבעו לזכר ההצלה יום פורים קטן הנקרא פורים סבסטיאנוס או פורים די לוס קריסטיאנוס.
יהודי טנג׳יר, טיטוואן, פאס ועוד מציינים יום זה, א׳ אלול בשירים ותשבחות וגם בשביתת מלאכה. השמועה בדבר מות סבסטיאן מלך פורטוגאל נפוצה בעולם היהודי והגיעה עד לצפת וקושטא, הרב יוסף מטראני מספר על כך: שנת השל״ט נראה כוכב יוצא זנב במערב ארבעים יום והיתה שוהה בשעה וחצי ושוקעת והיה הסימן לאיבוד מלך פורטוגאל שמו באסטייאן בהלחמו באפריקה. (תשובות ופסקי מהרי״ט החדשים, ירושלים תשל״ח עמי כ״ב).
תבוסת מלכי ספרד ופורטוגאל במקומות שם נקלטו צאצאי המגורשים היתה בעלת משמעות דתית גבוהה בקרב יהודי ספרד אשר התנסו, פעמים אין ספור, עם אויב אכזר וצמא לדם יהודי. הרב יהודה עייאש, רבה של אלג׳יר, סיפר על תחושת יהודי עירו לשמע בואם של חיילי ספרד:… בשנת התצ״ב היה בלבול גדול מחמת שמועות רעות שהיו רבים אומרים כי המלך של צפאנייא רוצה לבוא להלחם בעירנו בחיל גדול וביד חזקה אין די באר רוב ההכנות שהכין לו כלי מות ומחמת כך בעוונות הרבים הפסידו בני קהלנו סך עצום ונורא …
רבה של אלג׳יר לא הסתיר דעתו על הספרדים: …והורו לי כמה צדדי סכנה יש, סכנת הפסד ממון בלבד כי אם גם סכנת נפשות … ובפרט אלו הספניולים דהם צרים אכזרים כנודע ואף אם ננצל בדרך נס עדיין קרוב הוא ליפול ברשת השבי וקיימא לן דשבי קשה מכולם …
הסכנה מצד שודדי ים נוצרים בלב ים לא הרתיעה את הרב, אשר זכה לעלות לירושלים ולחיות בה. תקופה קצרה לאחר מכן ניסו שוב הספרדים את כחם ובשנת תקל״ה-1775 שמו מצור ימי על אלג׳יר, וכמו בנסיונות הקודמים מטרתם לא הושגה, הכח הספרדי נכשל אחר שהוכה קשות. יום י״א תמוז נקבע על ידי רבני אלג׳יר לפורים קטן נוסף וז״ל הרב אליהו ג׳יג: נהגו ביום י״א לחודש תמוז יה״ל עושין אותו יום פורים והוא משום מעשה נסים שעשה להם הי״ת על מה שקמו עליהם צריהם ביום הלז שנת קהל״ת כדי לעשות בהם ב״מ נקמה להשמיד ולהרוג ולאבד והיו בוכים אנשים ונשים וטף ומתפללים בדמעות שליש עד שריחם עליהם השי״ת והצילם מידם, ברוך פודה ומציל …
ימי פורים קטן בצפון אפריקה
בשנת תק״ף-1830 התחילו פעולות הכיבוש של אלג׳יריא, ומוסלמים רבים חשדו ביהודים שהם מושיטים סיוע לכובש הצרפתי. בימי כיבוש העיר ווהראן זממו המוסלמים לטבוח ביהודים, הדבר נודע ליהודים אשר הכריזו על תענית צבור כללי, והנה בלילה בו עמדו הצרפתים לכבוש העיר נמלטו המוסלמים מווהראן עוד לפני שהספיקו לפגוע ביהודים. מאז חוגגים יהודי העיר יום פורים קטן הנקרא פורים ווהראן.
שנים מעטות אחרי כיבוש אלג׳יריא עזבו כמאתים משפחות יהודיות את אלג׳יריא ועלו לארץ ישראל והתיישבו בעיקר בצפון הארץ. יש הרואים בצעד זה של יהודי אלג׳יריא סירוב לחיים משותפים עם הכופרים הנוצרים. אחרי כיבוש אלג׳יריא התחזק גל הגירת יהודים ממרוקו כאשר מאות משפחות עזבו מרוקו וחלק גדול מהם עלו לארץ והתיישבו בירושלים, בטבריה וביפו. שמועות הגיעו למרוקו בדבר כיבושה הקרוב על ידי הצרפתים. הפצצות הערים טנג׳יר ומוגאדור ע״י הצרפתים, בשנת 1844, הגבירה חששות יהודי מרוקו ממעשי איבה בין צרפתים ומרוקאים והדבר חיזק זרם יציאת היהודים ממרוקו.
בטנג׳יר נהגו לציין יום פורים קטן נוסף הנקרא פורים די לאס בומבאס (פורים של הפצצות), זכר להפצצת העיר ע״י אוניות צרפת בשנת 1844, ושכונת היהודים לא ניזוקה כלל .
בטיטוואן נהגו לציין עוד שני ימי פורים קטן : פורים קטן לזכר מותו של המלך האכזר מולאי יזיד צורר היהודים אשר הרג יהודים רבים בטיטוואן, ובמות המלך התקינו חכמי הקהל יום הודיה לה', כמו כן מציינים יהודי טיטוואן יום בריחת התושבים המוסלמים מן העיר בשנת 1860, כאשר צבאות ספרד כבשו את העיר .
בפאס ובמקנאס ציינו ימי פורים קטן מקומיים קשורים למאורעות בם מעורבים בעקיפין הצרפתים. בפאס בשנת תקצ״א מרדו בני שבט לאודאייא במלכות והשתמשו בשכונת היהודים כמקום התבצרות. יום פורים קטן זה נקרא פורים "דל קור״(הפצצות) והוא חל יום כ״ב כסלו.
בשנת תרכ״ב היה מרד בשלטון המלך, העומד בראש המרד היה פילאלי אל מעגאז, מוסלמי קנאי, ואנשי המורד התבצרו באיזור מקנאס. הם תכננו לפגוע ביהודי מקנאס אם וכאשר יבקשו עיר המלכות. בתקופת הכנת המתקפה, נרצח המורד, אנשיו התפזרו בכל הסביבה ויהודי מקנאס נשמו לרווחה. חכמי העיר קבעו יום י״ג באדר לפורים קטן הנקרא פורים דלמעגאז .
ר׳ יוסף בן נאיים כתב על יום ביטול מלאכה הנהוג בפאס, וגם עושים אותו מעין יום טוב מפני הנס שנעשה ליהודי פאס בשנת תרמ״ו, יום ההודיה הזה נקבע ליום ל״ג בעומר . צאצאי המגורשים מעיר סאראגוסה בספרד מציינים בתוניס, ביום י״ז שבט, את פורים סאראגוסה לזכר הנס שנעשה לאבותיהם בסאראגוסה כאשר זמם פקיד המלך להפיל בפח כל בני הקהל. המאורע התרחש בשנת ק״ץ-1420 .
בטריפולי מציינים יהודי לוב את פורים שריף ע״ש צורר היהודים ושמו חיל, איש צבא מתוניסיא, אשר בקש לכבוש העיר ולהחרימה מאיש ועד בהמה. המזימה לא עלתה יפה ויהודי טריפולי ניצלו מהרג – זה קרה בשנת תס״ה – 1705, ומציינים את הנס ביום כ״ג טבת, פורים קטן ע״ש שריף נקרא גם פורים כדבנא (פורים בשקר, לעומת פורים אסתר), כן מציינים יהודי טריפולי יום פורים בורגל לזכר הנס של יום כ״ט תקנ״ג-1793).
במצרים מציינים יהודי קהיר יום פורים קטן לזכר הנס של שנת רפ״ד-1524 כאשר מושל מצרים חשב לפגוע ביהודי קהיר .
יום פורים קטן האחרון, נקבע בקזבלנקה ביום כ״ב כסלו תש״ד, והוא לזכר הרחקת הסכנה הגרמנית מעל היהודים .
רוב ימי פורים קטן שנהגו לציין יהודי צפון אפריקה הם לזכר תבוסת ספרד ופורטוגאל בפרט, והנוצרים בכלל. הרב שמואל אבן דנאן ערך סדר השבח וההודאה ליום פורים קטן של שנת של״ח-1578 והוא מדגיש בסיפור המאורע את הצלת היהודים ממזימות סבאסטיאן מלך פורטוגאל וז״ל: …ובאותו יום מתו ג׳ מלכים מולאי עבד אלמאליק … ומולאי מחמד … ושאבשטייאן מלך ליזבואה שלול, והי״ש הצילנו מידו… , וההצלה היתה מידי המלך הנוצרי!
הרב העורך סדר ההודאה הדגיש זאת גם באמירת הפסוקים הקשורים למפלת בני אדום, וז״ל:… חסדי ה׳ אזכיר תהלות ה׳ … מואב סיר רחצי על אדום אשליך נעלי … מי נתני עד אדום. באלקים נעשה חיל והוא יבוס צרינו… כה אמר ה' על שלשה פשעי אדום … ולא יהיה שריד לבית עשו… ונתתי את נקמתי באדום ביד עמי ישראל…
רגשות הנקם באויב הנוצרי מצויים בסדרי ההודאה לימי פורים קטן בצפון אפריקה, וזאת לפני בא יום הגדול אז יעלו מושיעים לשפוט את הר עשו.
עניינם של ימי פורים קטן בקהילות צפון אפריקה–אליהו רפאל מרציאנו
Le rocher d'origine-Haim Shiran (Shkerane)&Fabienne Bergman

La troupe Melpothalie ne chômait pas et les pièces se succédaient. Après le drame sioniste, nous attaquâmes le répertoire classique, cher à notre directeur artistique. La première grande œuvre que nous avons montée fut Hernani et j’y jouais le rôle éponyme. Ce fut, semble-t-il, un succès. Nous n’avions alors pas conscience du défi que représentait pour des jeunes de seize ou dix-sept ans de jouer une telle œuvre. Maurice, lui, y tenait et le résultat ne fut sans doute pas si mauvais puisque c’est ce rôle qui me projeta sur la voie du métier de comédien. Suite à cette représentation, Maurice me présenta à France Ellys qui m'initia réellement à l’art dramatique au conservatoire de Meknés. C’est chez cette grande artiste et non moins grande pédagogue que j’ai appris à réciter Racine, d’une manière tout à fait particulière qui orientera ma carrière.
Près de cinquante ans plus tard, je suis revenu dans celte institution. Le bâtiment me parut alors bien plus délabré que le souvenir radieux que j’en avais gardé. En fouillant dans les archives, j’ai même retrouvé les résultats des examens de fin d’année, les noms de mes partenaires avec qui j’avais étudié pendant plus de cinq ans et les textes que nous jouions.
Après Hemani, la troupe Melpothalie, s’attaqua à Andromaque où je devais jouer le rôle d’Oreste. Cette représentation nous valut une critique dans la feuille de chou locale, Le Petit Marocain : « Les meilleures scènes d'Andromaque étaient inscrites au programme. Shkerane (Oreste, vivante image du remords, de la passion amoureuse contrariée et de la fatalité tant mise en valeur dans le théâtre grec). Mlle Odette Ohayon, (Hermione pleine de contradictions et inconséquences classiques de l’âme féminine, surtout en amour) et surtout Perla Berdugo, (Andromaque, mère et veuve d’une dignité sublime) ont eu, avec des fortunes diverses, mais de manière très satisfaisante dans l’ensemble, la lourde tâche avec Dédé Mrejen (Pyrrhus épris et violent) de camper les héros immortels du grand Racine. Monsieur Maurice Benhamou et son comité doivent être remerciés pour cette excellente soirée, qui sera sans doute suivie de beaucoup d’autres, non moins brillantes. »
Ni plus, ni moins ! C’était donc la gloire.
Comment réagirais-je à présent en m’entendant déclamer ces vers de Racine, contraignants et nobles, si difficiles à bien dire? Je ne sais. Sourire indulgent, fierté arrogante, étonnement ébahi ou désenchantement secret?
Mais la vie des groupes de théâtre n’est jamais idyllique et peu après je quittais Melpothalie et je créais ma propre troupe aux EI.
Le mouvement des Eclaireurs Israélites assumait au Maroc sa double vocation. D’une part, conserver dans la tradition juive, par la méthode scoute, les jeunes de cette génération charnière que les attraits de la culture française auraient pu mener à oublier leur identité et d’autre part, faire accéder à la culture française ces mêmes jeunes, qui bien que suivant pour la plupart un cursus éducatif français, étaient ancrés dans un milieu familial étranger à cette culture.
Issu d’une famille pauvre de l’ancien mellah, trimant déjà pour gagner ma vie et celle de ma famille quand les garçons de mon âge allaient au lycée, je n’avais pas suivi la formation scoute, linéaire et formative, du louveteau à l’éclaireur. Ceux qui avaient eu la chance de le faire venaient pour la plupart de familles aisées qui pouvaient se permettre les dépenses exigées pour les uniformes, les insignes et surtout les sorties et les camps. J’en étais d’autant plus jaloux que je me sentais exclu d’un univers excitant. J’ai mis beaucoup d’obstination à obtenir mon billet d’entrée dans ce monde réservé. C’est dire ma fierté quand j’ai pu rejoindre le mouvement vers dix-sept ans. Je travaillais alors chez Hadj Brahim, j’avais un bon salaire et je pouvais donc assumer moi-même tous les frais nécessaires. D’emblée, je suis devenu « chef ».
Car moi aussi je revendiquais cette double culture et utilisais mes talents à la promouvoir. Au conservatoire, je travaillais mes classiques, je m’appliquais avec France Ellys à acquérir la diction parfaite qui convenait à ces chefs-d’œuvre, ne rechignais pas à m’exercer pendant des heures pour effacer mon accent marocain, incompatible avec la perfection classique. Je n’en négligeais pas pour autant la culture juive et au mellah, avec ma nouvelle troupe, j’organisais des soirées culturelles et poétiques avec les moyens du bord, prémices de toutes celles que je devais faire des décennies plus tard, au centre ethnique multiculturel que j’ai créé à Tel Aviv, ou d’autres, plus modestes, au Centre Communautaire du DEJJ à Paris où j'ai travaillé étant étudiant, quelques années après ces premiers pas meknassis.
Les El m’ont un jour délégué au grand Jamboree scout arabe des années cinquante. Je devais monter une pièce pour enfants, cette fois en arabe classique. J’avais un peu appris cette langue à l’école de l’Alliance, je parlais couramment le dialecte marocain, mais diriger des jeunes dans une pièce en arabe littéraire était pour moi un véritable défi. J’y travaillais si bien que je peux encore aujourd’hui déclamer des vers du poème d’Imrou El Qays, Kifa Nabki que j’avais récité au grand plaisir des responsables arabes qui dirigeaient le camp.
Ma vie aurait pu continuer ainsi entre les scouts, mon travail chez Hadj Brahim, mes cours au conservatoire et mes activités théâtrales au mellah, si le destin ne m’avait pas fait signe, justement par le biais de ces activités multiples. Vers 1960, je fus sollicité par des professeurs du lycée Poeymirau qui suivaient avec moi les cours de France Ellys, pour mettre en scène Antigone de Sophocle dans les ruines de Volubilis. Le proviseur du lycée, Monsieur Bouchut, avait traduit la pièce du grec classique et il me proposait de la jouer avec des élèves et des professeurs de son lycée. Je devais jouer le rôle de Créon. S’ensuivit alors une longue période de répétitions intensives qui dura plus de six mois.
Le rocher d'origine-Haim Shiran (Shkerane)&Fabienne Bergman
Laredo Abraham-les noms des juifs du Maroc- Espinosa

איספינזה Espinosa
Spinoza, De Spinoza
Nom dérivé d’une des localités de Espinosa dans les provinces de Léon, Burgos, Palencia, Santander, Valladolid ou Avila, dont le sens est : «Epineuse», désignant un endroit couvert de plantes épineuses.
Abraham Michael de Spinoza, fut président de la Communauté Sépharade d'Amsterdam en 1639
Michael de Spinoza, fils d’Abraham (1), commerçant à Amsterdam, mort en 1654
Baruch (Benedict) de Spinoza, fils de Michael (2), célèbre philosophe et critique biblique, né à Amsterdam en 1632, mort à La Haye en 1677. Fit ses études hébraïques, talmudiques et rabbiniques à la «Yeshiba Pereira». Il fréquenta l’école communale et, attiré par l’ambiance de liberté de pensée existante dans la capitale hollandaise, il étudia le latin, les mathématiques, la physique, la mécanique, l’astronomie, la chimie et la médecine. Ses opinions philosophiques exprimées publiquement, furent considérées comme hérétiques par les rabbins qui l’invitèrent à se rétracter. Mais, devant la fermeté de ses opinions et son refus à tout compromis, le «Beth Din» et la congrégation prononcèrent son excommunion le 27 Juillet 1656. L’influence considérable exercée par la philosophie ce Spinoza sur la pensée européenne pendant près de deux siècles, sort du cadre de notre étude. Parmi ses ouvrages, contentons-nous de citer son Ethique devenue très célèbre
Benjamin Espinosa, membre de l’académie rabbinique de Livourne au XVIIIe s. Auteur de Péri 'Es Hadar, rituel de prières pour certaines occasions (Livourne, 1752) et de Nephesh Nob, poésies et notes sur le Yad de Maïmonides, publié dans le Siah Yishaq d’Isaac Nunez Yaez (ib., 1766). D’autres de ses ouvrages existent encore en manuscrit parmi lesquels: Bet ha-'Eser, Qontres Yesod ha-Qiyyum, Sha'ar Binyamin et Neveh Qodesh
Natan Espinosa, réclame devant le «Beth Din» de Tétouan, en 1740, à Meïr Cohen, la somme de 450 «Ouqiat» (Onces) au profit des orphelins de son oncle Mosheh Espinosa qui avait été l’associé de son père Daniel
איעיש (Ya'Ish) 'Esh
Iesh, Yaïche
Nom votif arabe: «Il vivra».
Voir: Abenhayim (No. 522).
Isaac Iesh, rabbin à Fès au XVIIe s., mentionné dans le Maré 'Enayim d’Elazar Bahlui
Ifenzar
Ce nom, de formation berbère, semble indiquer une origine géographique.
איש ימיני Ish Yemini
Issiminy, Essiminy, Ishimini
Ethnique de la tribu de Benjamin (Est II, 5).
Mardochée Essiminy, notable commerçant très respecté, membre de la Communauté de Marrakech XIXe-XXe s.
Meyer Essiminy, fils de Mardochée (1), «Mohel» distingué, prêtant bénévolement ses services à tous, a été membre du Comité de la Communauté de Marrakech aux oeuvres de laquelle il s’est toujours dévoué.
Salomon Essiminy, fils de Mardochée (1), commerçant à Marrakech.
- אשקאפא Escapa
Nom espagnol: «Fuit», «Echappe».
Cet appellatif était courant à Plasencia aux XlVe et XVe s
Salomon Escapa, accompagna l’Infant Don Alfonso en qualité de conseiller dans un voyage en Sardaigne
Joseph Ben Saiil Escapa, Grand Rabbin à Smyrne, né en 1569, mort en 1662. Il est connu pour avoir été le professeur du faux messie Shabbetaï Zebi et pour l’avoir excommunié. Auteur de Rosh Yocef, commentaire important sur les 4 Turim (Smyrne, 1657-1659) et de Teshubot Rosh Yocef (Francfort s/Oder, 1709), consultations juridiques
- אכסאס Akhsas
Ajsas, Aksas
Ce nom semble être dérivé de la tribu d’El-Akhsas, fraction de la tribu du Sahel dans le Sud-Marocain, près des Aït-Ba-Amar.
- בן אכסאס Ben Akhsas
Benaksas, Ben Ajsas
Même nom que l’antérieur, précédé de l’indice de filiation.
87.Ben Al-Ugashi بن الوقاشي
Ben Lugashi, Ben Elugassi, Ben Lugassy, Ben Lougassy
Ethnique arabe de la ville de Waqash (Huecas), dans la province de Tolède, ou de la tribu des Ouqasha, dans la frontière algéro- marocaine.
- الازرقي Alazraquï
Alazraki, El Azraqui, Lazraky, Lazraqui
Nom arabe ayant rapport avec la couleur bleue: «Le Bleuâtre», probablement dérivé de la ville d’Alzarcon au Portugal. Cet appellatif désigne également une personne aux yeux bleus.
Ce nom est représenté dans les anciens documents espagnols sous les graphies de Alazrach, Alazraq, Alazraque.
Une branche de cette famille est venue d’Angleterre s’installer au Maroc au début du
Alazrach, fils de Abulfath Abenalazar, de Saragosse, et sa famille font l’objet d’une lettre de franchise donnée par Don Pedro II, roi d’Aragon, à Tarragone, le 21 mars 1212
Shelomoh ben Alzraq, de la ville d’Alzarcon, écrivit en 1472 une copie enluminée du Y ad ha-Hazaqah de Maïmonides, à l’intention de Don Joseph ben David Ibn Yahya, Conseiller d’Alphonse V, roi de Portugal. Ce manuscrit est conservé au British Muséum de Londres
Salamon Alazraque et Caque Alazraque figurent comme propriétaires dans l’inventaire dressé en 1492 des biens laissés par les juifs de Hita, lors de l’expulsion
Hayyim Abraham Alazraqui, rabbin de Smyrne, mort à Jérusalem en 1794
Victor Alazraqui, commerçant, membre distingué de la Chambre de Commerce anglaise et de la colonie britannique de Tanger, au XXe s. Mort dans cette ville en 1968.
Laredo Abraham-les noms des juifs du Maroc– Espinosa
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יהודי מרוקו בארץ ובעולם-רוברט אסרף-הגירה,תפוצה וזהות-2008-מבצע יכין

אלכס גתמון הגיע עד מהרה למסקנה, שאם לא ישתנה דבר, התוצאות אשר הושגו במחיר כה גבוה, תישארנה מוגבלות. זו הייתה מאז ומתמיד עמדתו של ה״קונגרס היהודי העולמי״, שהתנגד להתארגנות של עלייה במחתרת. ה״קונגרס״ העדיף, מתוך עיקרון, את דרך הדיפלומטיה הדיסקרטית, אשר בסופו של דבר הייתה מבטיחה ויעילה יותר. הגמשת המדיניות בנוגע להענקת דרכונים חיזקה את עמדתו של נחום גולדמן, שהעריך, שבהיעדר סכנה ממשית האורבת לקהילה היהודית המרוקנית, מוטב לשים קץ לעזיבות בחשאי, ולפתוח בדיון עם שלטונות רבאט כשיגיע הרגע המתאים. ראש המוסד, איסר הראל, הגיע אף הוא למסקנות דומות. אולם, בשל היותו חשדן מטבעו, רצה לוודא ששתי האפשרויות תעמודנה לרשותו בשעת הצורך. לדעתו, במקביל לגישושים אחר אפשרות לדו־שיח, היה צריך להמשיך ולנופף בחרב ההגירה המחתרתית המציקה מעל לראשו של המימשל המרוקני, כדי להפעיל עליו לחץ. אחרי טביעתה של ״אגוז״, הורה להמשיך בכל מחיר את ההגירה החשאית, כדי לשפר את מצב רוחם של הפעילים, ולהוכיח למועמדים להגירה, שזו נמשכת, למרות הכול, ואף הפכה להיות נועזת יותר.
במקומה של הספינה הרעועה שהייתה ״אגוז״, נחכרה ספינה איטלקית בנפח 500 טונות, ששמה בישראל נקרא ״קוקוס״. כלי-שייט זה יכול להפליג כשמאתיים נוסעים על סיפונו בכל פעם, ונמל הבית שלו היה קאדיס. במקום לעלות לסיפונה בחוף הים־התיכון, המרוחק מדי מן המרכזים היהודיים, עשו זאת כעת מן החוף האטלנטי, סמוך לפדאלה.
בששת ההפלגות הראשונות העבירה ״קוקוס״ קרוב ל-900 מהגרים במחתרת. במקביל לכך נעשה מבצע, כדי להטעות את הרשויות המרוקניות שעינן הייתה פקוחה, שבאמצעותו יצאו 500 בני-נוער יהודים, בני 7 עד 17, לכאורה לשהות בקייטנה בשווייצריה, ולמעשה למסע ללא שוב. בגלל מאסרים רבים שנערכו בגבולות ספרד, העזיבות הללו לא היו בלתי- מורגשות, ההפך הוא הנכון. העתונות הלאומנית ניצלה כל הזדמנות להתייחס לעניין. ב־10 במאי 1961, הביטאון של ״איסתיקלאל״ בשפה הערבית, ״אל עאלאם״ אף הרחיק לכת עד כדי לדרוש עונש מוות למהגרים במחתרת: ״הגירת היהודים המרוקנים לישראל צריכה להיענש בעונש מוות, משום שהיא שוות-ערך לבגידה במדינה. גזר-דין של שלוש שנות מאסר שהושת על אחד-עשר היהודים, שנעצרו כאשר ניסו לעזוב באופן בלתי-חוקי את האחי, איננו מספיק…״
המשכת הפעולות החשאיות לא הפריעה כלל לניסיונות, שנעשו במקביל, לחידוש הדו-שיח בדרגים הרמים ביותר, ללא השתתפותם – זו הפעם הראשונה ־ של הארגונים היהודיים הבינלאומיים הגדולים, כגון ״הקונגרס היהודי העולמי״ ו״כל ישראל חברים״. מייד עם הגעתו של אלכס גתמון לקזבלאנקה ב-1960 ־ הוא הגיע עם רעייתו, ושניהם התחזו לזוג אנגלים פרוטסטנטים עשירים – החל לפקוד את חוגי החברה הגבוהה, יהודית ולא־ יהודית. הוא קשר קשרי ידידות עם דויד עמר ועם איש העסקים סאם בן אזראף, פעיל של ה-PDI?. לאחר מותו של מוחמד החמישי, ניסה להתקרב לפמלייתו של המלך הצעיר ולפתח לו קשרים שם, כדי לפתוח במו״מ שיאפשר למצוא מוצא מכובד לבעיית ההגירה היהודית, בעיה שהרעילה את האווירה.
סאם בן אזרף פתח את לבו בפני רעו למפלגת PDI, שר העבודה עבדל קאדר בן ג׳לון, אשר היה בעל מודעות גבוהה לעניין, היות ששנים מספר קודם לכן היה סניגורם של מהגרים במחתרת שנעצרו והובאו לדין. במאי 1961 החלו, בסודיות רבה, מגעים בז׳נבה בין עבדל קאדר בן ג׳לון לבין אלכס גתמון, אשר עדיין הציג את עצמו כנתין בריטי. במו״מ השתתף לפרקים גם שגריר ישראל בצרפת, ואלטר איתן. ביוני 1961, אחרי תחקיר שנערך במשרד הפנים והמשטרה, השר בן ג׳לון הביא הסכם עקרוני, מטעם הסמכות המרוקנית הרמה ביותר, לאישור עזיבה מאורגנת של 50,000 יהודים, התלוי בארבעה תנאים:
סודיות גמורה. היציאה מהארץ תיעשה מן הנמלים ונמלי-התעופה הרגילים, מחוץ לשעות העבודה.
באופן רשמי, האנשים ייצאו לקנדה, לארה״ב ולאירופה, ובשום מקרה לא לישראל. הסדרת הנסיעה תיעשה על ידי ארגון שאין לו כל קשר רשמי לישראל.
ישולם פיצוי כספי, לצורך כיסוי העלויות החריגות שיהיו למינהלה המרוקנית עקב נסיעות שכאלה. עד לחתימת ההסכם, כל הפעילות המחתרתית צריכה להיפסק. שלושת התנאים הראשונים לא עוררו בעיות כלשהן, אולם הרביעי היה עניין מצפוני עבור המוסד ועבור ממשלת ישראל. ואף על פי כן, היות שהיה מדובר בהזדמנות היסטורית, הרשויות הישראליות החליטו להשלים עם כך, ונתנו אמון בכך שהמרוקנים יגלו רצון טוב, כדרכם.
הדיונים המעשיים היו מתוחים ביותר, והופסקו מספר פעמים, כשהמרוקנים גילו שבניגוד להסכמה מצד המוסד, היו ניסיונות למעבר חשאי אל מעבר לגבולותיהם. הדיונים ״נסחבו״ במשך ארבעה חודשים, ובסופם הגיעו להסכמה. הפיצוי הכספי למשרדים שעליהם הוטל לארגן ולטפל בנסיעות המיוחדות של הקבוצות נקבע ל־50 דולר לאיש. מיקדמה בסך 500,000 דולרים הופקדה בז׳נבה בידיו של אחראי מרוקני שמונה לעניין. היא״ס (Hebrew Immigration Associated Society), ארגון יהודי־ אמריקני, שהתמחה מזה שמונים שנה בהגירה של היהודים ל״עולם החדש״, והיו לו משרדים במרוקו עד 1959, התמנה לשמש כארגון כיסוי רשמי. נציג הארגון באירופה, רפאל ספאניין (Spanien) התקבל אצל המלך בנוכחותם של אחמד רדה גדירה והגנרל אופקיר, מנכ״ל שירותי הביטחון המרוקנים, ובעקבות זאת הוטל עליו לעסוק בתיאומים הכרוכים במבצע, מול הדרג הרם ביותר של הרשויות המרוקניות.
עד מהרה הוסכם, שהיציאות מהארץ תיעשנה באמצעות דרכונים אישיים – זאת כשהמדובר ביהודים המעטים שהיו להם כאלה, ובאמצעות דרכונים קבוצתיים בנוגע לאחרים. הדבר היה נחוץ כדי להימנע מקשיים בירוקראטיים, ולהקל על יציאה בצוותא של תושבים המתגוררים בכפרים מסויימים או ברבעים מסויימים בערים הגדולות, וכדי לערב מספר מועט ככל האפשר של עובדי-ציבור בפעולות הללו. דרכונים קבוצתיים הוצאו אך ורק בהנחיית משרד הפנים והשירותים המיוחדים של שירותי הביטחון. בכך ניתנה אפשרות לצאת את הארץ, לכל אלו שהחליטו לעשות זאת.
לגבי הדרג המינהלתי המרוקני, היה בפיתרון זה משום יתרון, שכן מנע הפרדה של משפחות, ואפשר להימנע מן הנהלים ששימשו את הסוכנות היהודית בתקופת הפרוטקטוראט, כלומר – ברירת האנשים המתאימים על חשבון החולים, הזקנים והנכים.
הסודיות שאפפה את המבצע הזה נשמרה היטב. כשם שבאוקטובר 1956, מוחמד החמישי השיג את תמיכת ממשלתו, בהסכם שחתם עם ״הקונגרס היהודי העולמי״, לצורך פינוי מחנה מאזאגאן, כך חסן השני הביא לכך שהשרים שלו יאשררו את ההסכם עם היא״ס בקווים כלליים, וזאת באמצעות הדגשת הייתרונות הגלומים בו לגבי מרוקו: הדיפלומטיים – ארה״ב גילתה אהדה להסכם הזה – והכלכליים – בעיקר משלוחי חיטה. מתוך שרי הממשלה, רק שניים, עבדל קאדר בן ג׳לון ואחמד רדה גדירה, היו שותפים מלאים בכל שלבי המו״מ, והשני, בתור שר הפנים, היה אחראי לפיכך להוצאה-לפועל של הסכם זה.
האישור הנזכר לעיל לא קיבל גושפנקה רשמית בכתב, אולם התקבל ללא ויכוחים, כפי שמציין העיתונאי שמואל שגב(סבאג), ממוצא מרוקני, בספרו מבצע יכין. ואילו איש האקדמיה יגאל בן נון, אף הוא ממוצא מרוקני, טוען שרק שישה שרי ממשלה הובאו בסוד קיומו של ההסכם.
גם כאשר הופסקו המבצעים המחתרתיים, הפעילים בארגון ״מסגרת״ לא שבתו ממלאכה. הם הכינו את הרשימות של המועמדים לעזיבה, בסך הכול 25,000 איש. ב-28 בנובמבר 1961, לאחר שניתן אור ירוק לחידוש ההגירה, יצאה מקזבלאנקה לכיוון מארסיי, על סיפון ספינת הנוסעים ״ליוטיי״, קבוצה ראשונה שמנתה 105 מהגרים – שהיו רשומים בדרכון קבוצתי, הנושא את הכיתוב ״תקף לכל המדינות פרט לישראל״. מבצע ״יכין״, שנקרא כך על שם צמד עמודי התמך בבית המקדש, יצא לדרך.
בפועל, הייתה כאן ״פסילה״, שכן שלושה שבועות לאחר היציאה לדרך, ב-18 בדצמבר 1961, המבצע הופסק בהוראת הרשויות המרוקניות. זאת, על אף העובדה שהקפידו על זהירות רבה. כדי לא למשוך תשומת לב, המארגנים החליטו להפנות את הנוסעים, לא למארסיי, כי אם לנמל ניס, שאותו פקדו פחות. צרפת לא קבעה שום מיכסה, וחברת ״פאקה״ (Paquet) העמידה לרשות המהגרים את המחלקה הרביעית בכל הספינות שלה שיצאו מקזבלאנקה. כמו כן, הוחלט כאמצעי זהירות, לחכור ספינה יוונית כדי לשנע חלק מן המהגרים לנמל נאפולי; הרשויות האיטלקיות הסכימו ברצון לקבל ללא צעדים רשמיים, נוסעים־במעבר שפניהם מועדות לישראל.
היציאות מן הנמל ומשדה-התעופה של קזבלאנקה נעשו בלילה, לאחר שעות העבודה הרגילות, בחשאיות רבה. אולם הדבר לא הספיק לשמירה על הסודיות המוחלטת לגבי הפעולות הללו. ב-8 בדצמבר 1961, העתון ״ניו יורק טיימז״ בישר על כך ש-120 יהודים מרוקנים יצאו למארסיי, במסגרת יוזמה של ארגון פילאנתרופי יהודי-אמריקני, שהתמחה בהגירה לארה״ב, לקנדה ולאוסטרליה.
ב-15 בדצמבר 1961, ה״ג׳ואיש כרוניקל״ אישר את המידע, בעוד שהעתונות הישראלית, שבדרך כלל הייתה פטפטנית יותר, קיימה הפעם את ההנחיות התקיפות של הממשלה לשמירה על שתיקה, עקב האופי הרגיש- במיוחד של העניין: הגירת יהודים מארץ ערבית לישראל.
יהודי מרוקו בארץ ובעולם-רוברט אסרף-הגירה,תפוצה וזהות-2008-מבצע יכין
המהלכים על המים – גבריאל בן שמחון-האיש שחזר

גבריאל בן שמחון, מחזאי וסופר, יליד מרוקו, פרופסור לקולנוע וטלוויזיה, פרץ את דרכו לתיאטרון הישראלי במחזהו ״מלך מרוקאי", ובעקבותיו בשורת מחזות ותסריטים נוספים. ״המהלכים על המים״, רומן בסיפורים, הוא יצירת פרוזה ראשונה שלו. כמו בכתיבתו הדרמטית, אנו מוצאים גם כאן שימוש מרהיב וצבעוני במוטיבים מיתיים ופולקלוריסטים, שזורים אלה באלה. רצף הסיפורים שלפנינו רוקם מעין סאגה משפחתית בזעיר אנפין, בה מתערבבת המציאות בפנטסיה, עד שהיא מקבלת מימד סוריאליסטי סהרורי, המעניק לסיפור כוח וקסם ייחודיים ומרתקים
האיש שחזר
עיוש היה קצב ידוע בסְפְרוֹ. גבוה, חזק, מהיר ויעיל ובעיקר שתקן.
תמיד עם הכיף בפיו וגרזן הקצבים בידו. מכותיו חדות, מדויקות וחותכות והוא אפוף תמיד עשן.
בעיירה שכולם יודעים הכל על כולם, איש לא ידע מה עיוש חושב.
אשתו היתה יפה במיוחד. שפתיים אדומות, תמיד חייכנית ומלהגת, בת למשפחה ענייה. שמונה אחיות היו, רובן לא נאות ולא מוצלחות במיוחד. אחת מגמגמת, אחת פיסחת, אחת קירחת, ואילו היא יצאה כמו נס, תפוח מושלם בלי פגע, עור צח כשלג, שיער שחור שופע, עיניים גדולות וירוקות, אף ביישני ופה גדול וחף מחטא, וגופה נשי ומיתמר לתלפיות.
בירוקת העין הזאת היה מאוהב בן הפשה. באשיר. צעיר יפהפה, נגן עוד מצוין וזמר מלהיב, שאהב את תושבי המללאח והיה חבר באחת מלהקות העוד שלהם, נהנה מהחינגות ומן ההצצה לבתים המסתוריים של היהודים שהיו סגורים בפני זרים, כי אמנם הבתים מתפוררים ועניים מבחוץ, אך מי שלא ראה אותם מבפנים, לא ראה ארמונות פאר מימיו. בעיקר בימי חתונות, בהם היה כל העושר מוצג בפרהסיה – כלי זהב ובגדי קטיפה, שטיחים, מאכלים ושתייה, ובעיקר הנשים היהודיות, צעירות, בשלות ושמחות, שיודעות לשיר ולרקוד עם הגברים וגם לאכול ולשתות איתם, לקרוץ, לנגוע ולצבוט. חשמל היצרים משתולל אז באוויר, ובחושך, מתחת לשמיכות, מאחורי הדלתות והקירות, יחד עם החתן והכלה, שוכבת חצי עיר.
הוא אהב את השמחה הנצחית הזאת, שבה יום אחד צדה עינו את ירוקת העין, מסעודה של עיוש, והתחיל לשיר לה שירים מתחת לחלון: ״יא מסעודה, יא לְעֵין אְלְכֵדְרַה״… וכל העיר חוזרת בחמדה על שיר האהבה המופלא. שרים אותו גם בחתונות ומפיצים כך את כאב אהבתו חסרת התוחלת של בן הפשה, האוהב ומחזר בנחישות, אך לא מעז להתקרב, והיא אינה יודעת מה לעשות באהבתו.
איש לא ידע מה מתחולל בנפשו של עיוש הקצב. רק עשן החשיש התעבה סביבו, השתיקה כבדה ומכות הגרזן בבשר היו חדות ומהירות מתמיד. נפוצו גם שמועות על פגישות במסתרים שהתקיימו בין המחזר המוסלמי ובת היהודים, אבל אלה לא אומתו מעולם, ובסופו של דבר מה יכול היה קצב עני כמו עיוש לעשות לבן הפשה?
״יהודה הלוי״, אוניית המעפילים הראשונה מצפון אפריקה, באה בדיוק בזמן כדי לעשות סוף לסיפור המסובך הזה. אבל ככל שנתרחקה הספינה גברו באוזניה של מסעודה קולות העוד. הגלים הביאו לה מנגינות לוטפות, חום ענוג זרם אליה מרחוק בקולו של באשיר, אבל כשקמה והביטה בים ראתה רק צבע עופרת בלי חוף. בן הפחה נשאר שם רחוק ואותה הקיף עתה רק הים עם מבטו הזועף ובעלה עיוש. היא בידו, אבל עיניה באופק והיא הולכת ואוזלת, שוקעת בשתיקה עצובה.
כשהוא פותח חנות בשר בשוק ברמלה, ממשיך עיוש להנחית את מכות הגרזן האימתניות שלו בפרות ישראליות. אותו מסך עשן סביבו, אותה שתיקה, אותה אטימות אילמת שלה, כאילו גדה עמדה ביניהם, כאילו בן הפשה היה קורא לה בעוד שלו לחזור הביתה: ״יא מסעודה, יא חדרת לעין…״ והוא, עיוש עצמו, שומע את קול הסירנות האפלות, ואין לו מפלט אלא לציית להן.
ויום אחד, בלי הכנה מוקדמת, הוא אורז את המזוודות ומודיע לה: חוזרים לספרו. היא קמה מייד על רגליה, חסונה וחיונית כמו פעם, עיניה המתות נעורות לתחייה, פניה החיוורות זורחות. באמת?! הייתכן?!
הם מגיעים לספרו לפני שהיא מתרוקנת מיהודיה. מצליחים למצוא את ביתם בסמטת בית המרחץ, בדיוק כפי שעזבו. גם חנות הקצבים ברחיבה חיכתה להם. האשה מתרפאת, חוזרת ומתרוצצת ברחובות, מרכלת עם השכנות, שמה שוב עולה על כל שפתיים וצלילי העוד של באשיר, בן הפשה, מעוררים שוב לחיים את אפלת הסמטאות. כשהוא מסתובב מתחת לחלונה בקומה השנייה, היא משקיפה עליו מלמעלה ונושמת – שואבת לתוכה כוח ואהבה ומחזירה מבטים של קסם וחיבה. רק עיוש חוזר ויושב מאחורי הדלפק, עם הכיף הארוך בפיו, וגרזן הקצבים מדמם בידו, מכה וחותך בבשר החי. עכשיו, במקום פרות הוא קונה שוורים. כרגיל, כמו כל הקצבים הוא קושר את השור ברפת שליד בית המטבחיים, עד שמגיע תורו לשחיטה.
לאחרונה הוא קנה שור ענק מיוחד, ממש חית־קדומים, לו הוא רוחש חיבה גדולה. הרבה שוורים באו אחריו, אך נשחטו לפניו. אותו הוא מפטם ומטפח. נקשר ביניהם קשר משונה. כשהוא בא לרפת לבחור בהמה לשחיטה, הוא עובר ליד השור, מלטף אותו, רוכן על אתנו, משפשף את קרניו האדירות, מנשק את הכוכב הלבן שעל מצחו. אבל אלה דברים שהעידו עליהם אנשים רק לאחר מעשה.
והנה יום אחד, לא ייאמן, שורו של עיוש התיר את קשריו, פח מהרפת, דהר בכל כובד גופו לתוך סמטאות המללאח, נגח בכל מה שעמד לפניו בטירוף עצום ובזעם נורא, שכאילו צבר במשך שנים, עבר על פני המסגד, נכנס לשערי המללאח, חלף ליד בית הכנסת, עבר ברחיבה מול עיניו של עיוש שניסה למשוך את תשומת לבו, אך השור לא שעה לקריאותיו, הבריח את הנשים הבהולות שיצאו זה עתה מבית המרחץ, היכה בהלם את מתפללי ״אסלא דלחכם״, דחק פנימה את ילדי החדר, שזינקו החוצה לשמע הדהרה הנוראה. השמועה עברה מגג לגג ומחלון לחלון – כי הפר העצום והנורא של עיוש, חית הקדומים, דורס כל מה שנקרה בדרכו, מחריב את העיר. קירות הבתים רעדו, אבק נשר מהתקרות כמו ברעידת אדמה.
בית האורחים ננעל מבפנים, הסנדלרים סגרו עליהם את דלתות החנויות. אנשים הסתתרו בבתיהם. איש לא ניסה לרדוף אחרי השור המאיים ואיש לא עמד בדרכו. המללאח התרוקן כולו, ורק הוא צונף, שועט חופשי בכל כובד משקלו האדיר, מהיר כרוח, ראשו כפוף קמעה, ושתי קרניו הארוכות והחדות זקורות קדימה, עד שהגיע לסמטת ביתו של עיוש, שם עמד בן הפשה וניגן בעוד לאשת עיוש ירוקת העין והיא מלמעלה שולחת לו את חיוכיה, הפר נכנס בבן הפחה כגרזן קצבים, פילח את גופו והרים אותו בתנופה אדירה אל על, עד לגובה חלונה של האשה, והעור שלו טבול בדם נופל לידיה, מנגן באוויר את שיר אהבתו של המת.
דיירי הסמטה שברחו לבתיהם התאספו עתה סביב הגוויה, כדי לגלות שאין זה אלא בן הפחה המזמר וכי השור נגח, אינו אלא שורו של עיוש, האיש שחזר. לא היתה עתה ברירה לעיוש, אלא להימלט מהר מהעיר, והוא לקח את אשתו, העוד המוכתם בדם בידה, חזרה לרמלה, לבית ולחנות הבשר, שם הוא עדיין מכה בגרזן בבשר החי. מכותיו חדות וחותכות, עשן הכיף עוטה אותו מסביב ואיש לא יודע מה הוא חושב. מסעודה אשתו מניפה גם היא את גרזן הקצבים, מחתכת ומקצצת בו במהירות ובמומחיות, ומפעם לפעם כשבאה הרוח ופורטת על מיתרי העוד התלוי ליד חלונם, היא שומעת את קולו של בן הפחה שר לה את שירי אהבתו ״יא פריחה… יא כְדְרְת אְלְעִין…״
המהלכים על המים – גבריאל בן שמחון-האיש שחזר
מ. ד. גאון-יהודי המזרח בארץ ישראל-חלק שני-בולה-בורלא

מיכאל ב״ר רפאל באדהב
היה שד״ד של ק״ק החסידים ״בית אל״ בשנת תר״ה לערי מערב החיצון. על כתב שליחותו חתום ראשון הרב אג׳ן ז״ל׳ ושאר רבני ירושלים ת״ו בעת ההיא. נמנה בין חו״ר ירושלים, והיה חתנו של הרה״ג הראש״ל יצחק קובו. רוב ימיו בלה בנסיעות ובשליחויות מצוה בערי חו״ל, לטובת מוסדות חסד שונים. נלב״ע ביום כ״ו לחדש אדר ב. שנת תרל״ח. השאיר בכ״י אילו חבורים הנמצאים בידי בנו הרה״ג יצחק באדהב נ״י, הכוללים חידושי תורה, דרושים והערות וקושיות.
אברהם ב״ר יצחה בדרשי
אבי החכם והפילוסוף ר׳ ידעיה המכונה הפניני, בדרשי. מחו״ר פרוב׳ינצה באמצע המאה הי״ג. התעסק בצרכי צבור ובסוף ימיו ישב בנרבונה. סבל הרבה מתלאות הזמן ולא ידע שלוה ונחת.
ידעיה ב״ר אברהם בדרשי
מכונה הפניני. תואר מליצי אצל הערבים למחבר שירים בחרוזים השקולים כפנינים. רופא ופילוסוף. יליד פרוב׳ינצה, בשנת 1270 לערך, ומת בשנת 1340 . בצעירותו התישב בברצלונה ושם התמסר לחבור ספריו. פרי עטו הראשון היה בקשת הממין, מליצה שכל מלותיה מתחילות באות מ. בדעותיו נטה אתרי רמב״ם שאת ערכו הוקיר מאד ואלה דבריו עליו בסוף ספד בחינת עולם. ״תאמין במה שהאמין בו אחרון הגאונים בזמן וראשם בחשיבות, הרב המורה הגדול הרמב״ם זצ״ל, אשר אין ערוך אליו בכל חכמי ישראל אחדי חתימת התלמוד בזאת אני בטוח״.
אברהם ב״ר משה די בוטון
מגדולי רבני שלוניקי במאה הרביעית לאלף חששי. תלמיד מהרשד״ם, התפרסם בחבורו התורני רב החשיבות ״לחם משנה״, הכולל באור על רמב״ם ומפרשיו הראשונים, ב״ח, שנדפס בוינציה שנת שס״ט. והרה״ח נחום סוקולוב זקן סופרי דורנו הזכיר, מה רבה היתה השפעת חבוריו עליו בימי עלומיו. ואלה דבריו עליו: ״אני חושב לבעל הסגנון היותר מדויק ועשיר את . . . . בע״ס לחם משנה על הרמב״ם, סופר עברי נעלה מצד כשרונו הספרותי, שפתו, סגנונו, גווני תאורו, טעמו וצביונו ואפן הבעתו. הריני מודה, שלמדתי מסגנון לשונו, יותר משלמדתי מהרבה סופרי ההשכלה. משהגיתי ועיינתי בספרי השו״ת שלו, ראיתי יתרון לבעל הלשון הזה על סגנונו של רא״ה ווייס, בע״ם דוד דור ודורשיו, בעושר ניב הרצאתו, ובסדר הגיונו״.
יצחק אברהם די בוטון
יליד שלוגיקי, ד. םיון תרנ״ז. בהיותו בן ג׳ חתיתם מאביו. חונך בביה״ס כי״ח ובגיל צעיר מאד החל עוסק בצרכי צבור, ואח״כ התנועה הציונית מצאה בו אחד מטובי לוחמיה. בין השנים תרע״ח תרפ״ב, השתלם בתכמת הרפואה ובת בעת רכש ידיעות בשפות שונות. בעצם ימי מלחמת העולם יסד את העתון ״איל שאמאר׳ )השוט או םתידת הלחי (םפרותי התולי, שבו החלה מסתמנת דרכו בשדה העתונות, אח"כ יסד וערך את השבועון ״לה פיואירסה׳ (הכת) בקסאנטי, ומשנת תרפ"ג עד תרפ"ח הוציא את השבועון ״איל פרוגריסו׳ (ההתקדמות) שהיה כלי מבטא להגנת זכויות היהודים בטראקיה. בין הזמנים השתתף בפרי עטו בעתונים שונים. בשבתו בקסאנטי הסמוכה לשלוניקי יסד את האגודות אור ציון, בני ציון, אחדות והתקוה. מרוב חבתו לאה"ק עלה לבקר בה בשנת תרפ״ז, ובראשית תר"ץ חזר אליה והתישב בתל אביב. בין שאר מעשיו הטובים יצוין, כי בהשתדלותו נתאפשר לביה״ס הלאומי והאוניברסיטאי הדפסת קטלוג מספרי לאדינו הכולל רשימה מפורטת מכל הספרות והעתונות הנמצאת בשפה זו ברשות בית הספרים, ושנתנה כתוספת לרבעון ״קרית ספדי שנה י.
רפאל משה בולה
מוצאו משלוניקי. אח"כ נמנה בין גדולי הרבנים בירושלים ת"ו. הרא״ל פדומקין מזכירו בין חכמי איטליה וקובע מקום מושבו באנקונה. ניתן לשער, שישב זמן מה על כסא הרבנות בעיר הנ״ל לפני בואו לאה"ק. בהקדמתו לספריו מכנה עצמו ״איש ירושלים״. וחותם — אני הצעיר וזעיר קטינא איש ירושלים עיהיק תובב״א קריה נאמנה זעירא דמן חבריא, מעיר המהוללה רפאל משה בולה. ובהסכמת רבני ירושלים משנת תקי״ב על ספרו חיי עולם נאמר ״שאיש כגון זה ראוי שתשרה עליו שכינה, ויקראוהו החכם השלם הדיין המצוין סיני ועוקר הרים וכו'. עשה תורתו קבע והיה אך עסוק בגופי הלכות ומשפטים ישרים, עוטה אור תורה מפרק תפלת השחר ותעבור המנחה גם בלילה כיום יעיר לראש אשמורות וכמו השחר עלה הולך ואור בחמרי מתניתא״. וחותמים על זה: יצחק בכמוהר״ר יהודה הכהן, ישראל יעקב אלגאזי, רפאל יצחק זרחיא אזולאי, דוד יקותיאל הכהן, יונה נבון, נסים ברכה, מיוחם בכר שמואל, יהודה בכמוהר"ר עמרם דיואן. בצוק העתים, לתושבי ירושלים בחרו בו לשלית מצוה אל ערי תורכיה, ובשנת תקי״ב יצא לדרך. פרטים ע״ד שליחותו זו כותב בהקדמה לספרו חיי עולם שממנה אפשר לעמוד על מצב ירושלים בתקופה ההיא. ואלה דבריו:
אנכי בדרך נחני ה׳ א ל עיר רבתי עם׳ רבתי בדעות היא העיר הגדולה קושטנדינה יע״א׳ יעז כי
גדלה צעקת העניים והאביונים הנאנחים והנאנקים מפני גויים מפגי לסטים׳ גוי עז פנים יום ולילה לא ישבותו מקדמי ומחשבי בעלילותם ובתועבותם בערי יהודה וחוצות ירושלים. כלם שווין לרעה כקטון כגדול איש ריב ואיש מדון קרי בחיל׳ הנה עם בני ישראל רב ועצום באים מקרית חוצות׳ מרבים העם לבוא וליראות ולשבת בירושלים. כל המצר לישראל נעשה ראש ויאכל גם אכול א ת כספנו׳ ואת עמלנו יגיע כפינו כל חלב הארץ ולפום צערא אגב דוחקא דצבורא דלית דמשגח׳ נזרקה מפ י החבורה להודיע לאחינו שבנולה צרת הבת ירושלים. כי כשל כוח הסבל ולא נוכל שאת כי יד עניי אנו ואין לנו להשען כי אם ע ל רחמי שמים וחסדי השרים והסגנים העומדים ע ל הפקודים ועם הקהל בחזקת ה׳ הטובה עליהם׳ אולי יחנן ה׳ הבוחר בירושלים. כי עם בציון בני ציון היקרים נתונים המה בידי אדונים קשים לענוש נכסיו ולאסור אסרין׳ ויתר הגזם דגנים ועביד אשר לא היתה כזאת ואין דורש ואין מבקש. לולא ה׳ צבאות הותיר לנו שריד אנשי חיל יראי אלהים שומרי משמרת הקדש הגבירים הרמים החכמים המעולים שרי צבאות ישראל פקידי ומשגיחי עה"ק תובב״א אשר בעיר קושטנדינה יע״א המה הגבורים לעמוד בפרץ כי יבא צר ואויב בשערי ירושלים.
בהיותו בקושטא, עזרו לו גבירי העיר להדפסת ספריו, והוא מביע להם תודתו והוקרתו. שם מזכיר את הנדיבים ממשפחת זונאנה, דוד, יעקב, ברוך, יצחק ואליהו, וכן ממשפחת אג׳ימאן שהרבו להטיב עמו. בדברו על ר' ישעיה אגיימאן מעיר ״כי לי נאה לברך על כל הטובה אשר עשה לכלכל את שיבתי על אדמת הקדש זה כמה ימים ושנים בשובו משליחותו נבחר לר״מ וד״מ בעה״ק ירושלים. גדולתו בחכמה נראית מתוך חבודיו המצוינים. את תשובותיו היה רגיל לחתום בדברים אלו: אנא זעירא דמן חבריא, בדיה קלה דלא ידע לביסומי קלא מדבר בשפה רפה וברוח נמוכה ובנפש שפלה, הצעיר רפאל משה בולה. אשת הרב היתה ממשפחת קמחי. בראש הספדו על אביו שהובא בם, חיי עולם עמ. ט״ו ע״ב, ואשר נפטר בר״ח חשון שנת ת״ק מזכיר גם את חמותו הרבנית אלמנת הרב המובהק כמהר״ר שמואל קמחי זלה״ה. הרה״ג בולה נפטר בירושלים ביום כ״ז אדר תקל״ג, ואני הכותב זכיתי להשתטח על קברו הנמצא בחלקת החסידים סמוך לקבר הרב החסיד שלום מזרחי שרעבי ז"ל.
שלמה משה בולה
בנו של הרב רפאל משה בולה. יליד ירושלים. לרגלי המחלות והמצב הקשה ששרר בעדת הספרדים בעה״ק אחרי מות אביו שעמד בראשה, עקר דירתו ממנה והתישב בשלוניקי ובה קבע את ישיבתו. הלך בדרכי אביו, והשקיע עצמו באהלה של תורה. שם חבר את ספרו החשוב רב הכמות והאיכות הנושא את שמו עליו והוא לחם שלמה, אך לא זכה להדפיסו בחייו כי המות הקדימהו, ובנור' יוסף בולה הוציאו לאור. נפטר בשלוניקי ביום כ״ג לחדש אדר שנת התקמ״ו.
אליעזר יהודה בורלא.
בנו של הראב״ד יוסף נסים בורלא. נולד בשנת תר״מ ונמנה בין רבני ירושלים. שנים מספר היה סופר ופקיד בביה״ח הכללי משגב לדך, ואח״כ נסע בשליחות המוסד לחו"ל. בדרכו התעכב בארצות הברית ושם הסתדר כמו״צ באתת הקהלות שבה נמצא עד היום. הוציא לאור את ס' ״וישב יוסף״ לאביו וקונטרס שובו בנים ירושלים תרס״ה. אפרים בורלא ממגהיגי ורבני ישיבת ״מגן דוד״ בירושלים בשנת תר״י. חתום על הסכמה עם שאר רבני הישיבה הנ״ל, ע״ד מנויו של הרב אפרים נבון כאחד מחבריה. החותמים עמו הם הצעיר יצחק חיים עוזיאל, יעקב שמעון מטלון, שלמה פנחס, אליהו נבון, יוסף רפאל טראגאן, שלום משה חי גאגין. העתק מהסכמה זו הובא בתעודות היסטוריות לר״פ גרייבםקי חוב. א. עמ. ה.
בכור יהודה בורלא
בנו של הרב חיים יעקב בורלא. נולד בירושלים בשנת תקע״ג. נכד הרב הגאון מהרי״ט אלגאזי. נשא לאשה את בת הגביר השר נסים פרחי חתנו של מהרי״ט אלגאזי ז״ל, בהתאם למובא בהקדמה לס׳ הלכות יום טוב לרב הנ״ל. היה חזן בק״ק איסטמבולים, גבאי לעניי העיר ומלמד תינוקות של בית רבן. בניו היו: יעקב חי בורלא, משה שלמה בורלא, ור׳ יהושע בורלא. שלשתם מלאו תפקידי אביהם ז״ל בביה״כ אםטמבולים אשר עברו אליהם בירושה. נפסד בירושלים ביום כ״ג שבט התרי״ח. ליד קברו אשתו הרבנית בכורה חנה די בורלא, נפסדה י׳ אלול התרנ״ד. ידידי הסופר מר יהודה בורלא נכדו, ספד לי כי שמע בילדותו שאבי אביו ח״ר בכור בורלא היה רב ועסקן ודיין תקיף, וממנהיגי עדת הספרדים בירושלים. בני העדה היו יראים מפניו. ויותר ממה שהראה כחו בתורה ובהלכה הראה במעשה, בביה״ד ובהנהלת עניני הכוללות.
מ. ד. גאון-יהודי המזרח בארץ ישראל-חלק שני-בולה-בורלא
10/02/2022
סופרים מוסלמים על יהודים ויהדות-בעריכת חוה לצרוס-יפה-מיתוס,מיתוס נגדי-מרק ר' כהן.

(א) הגורם הדתי
העמדה התיאולוגית של האיסלאם כלפי היהודים היתה שונה באופן משמעותי מזו של הנצרות. ההתנגדות התיאולוגית הנוצרית ליהדות וליהודים היתה מושרשת עמוק בנסיבות ההיסטוריות של היווצרות הדת החדשה. היא היתה מרכיב אורגני ומהותי במחשבה הנוצרית. הנצרות, שנולדה מתוך היהדות והופצה על־ידי יהודים, היתה משוללת כל בסים אתני עצמאי, ועל כן הקדישה את כוחה מראשיתה למאבק מר – תחילה כדי ליטול לעצמה את הזהות היהודית ואחרי כן כדי להבדיל עצמה ממקורה היהודי. הכנסייה הקדומה היתה זקוקה מאוד למספר גדול של פגאנים שימירו את דתם לנצרות כדי להבטיח את עצם קיומה, ועל כן לא ראתה בעין יפה תופעות של התגיירות בין עובדי האלילים הרומיים, ואין צורך לומר שההתנגדות היהודית למיסיון הנוצרי עוררה את זעמה. יתרה מזאת; עד המאה הרביעית נהג המימשל הרומאי להאשים את הקהילה הנוצרית בחתרנות משיחית, ועל כן רדף את הנוצרים החדשים באכזריות, ובאותה עת המשיך במדיניות העתיקה של הכרה בלגיטימיות הדת היהודית ובהגנה על היהודים. במאמציה לזכות בהכרה מצד רומא האלילית ולהצדיק את תחושות עליונותה, פיתחה הכנסייה החדשה דוקטרינה תיאולוגית אנטי־יהודית מתוחכמת. דוקטרינה זו טענה שמאחר שהיהודים דחו את ישו, האלוהים דחה את היהודים ובחר בנוצרים במקומם כב׳ישראל החדשה׳.
כאשר הפכה הנצרות לדת הרשמית באימפריה הרומית, אחרי התנצרותו של הקיסר קונסטנטין בתחילת המאה הרביעית, שימשה הדוקטרינה של ׳הדחייה האלוהית׳ לצמצום שיטתי של תחולת התנאים המגינים על היהודי בחוק הרומי. באותו זמן פיתחו אבות הכנסייה, ובראשם אוגוסטינוס, גם הסבר תיאולוגי לעצם נוכחותם הנמשכת של היהודים בחברה הנוצרית. זאת היתה הדוקטרינה הידועה בשם ׳עדות׳, ולפיה אלוהים מקיים את היהודים במצבם המושפל כעדות חיה לנצחון הנצרות. לכשיתנצרו לבסוף, בעת הופעתו של המשיח עלי אדמות בפעם השנייה, הם יעידו על אמיתות מהותו המשיחית. דוקטרינה כנסייתית רשמית זאת סיפקה גם טיעון להגנה על היהודים, ומיתנה את האיבה התיאולוגית שהיתה כה פעילה בשלב הקדום של יחסי הנוצרים והיהודים.
אווירת האדיקות היתרה של מסעי הצלב הולידה בימי הביניים סוג חדש ועממי של גישה נוצרית אנטי־יהודית. הביטוי המאיים ביותר של תופעה זאת היה הטבח ההמוני ביהודי עמק נהר הריין בעת פרעות הצלבנים בשנת 1096 (תתנ״ו). המנטליות העממית, ששימשה גם להצדקת האלימות וניזונה מהכמורה המקומית הנבערת, הוסיפה לתיאולוגיה האנטי־יהודית הקתולית הרשמית את האמונה, שהיהודי הוא בעל בריתו של השטן ומטרתו להשמיד את העולם הנוצרי. אך במקביל לתיאולוגיה אנטי־יהודית גסה זאת של ימי הביניים, שהולידה את עלילות הדם התדירות ואת הפוגרומים שליוו אותן, צמחה גם התקפה מעט יותר מעודנת, אם כי לא פחות מסוכנת, על עצם הדת היהודית, וזו הוצגה בוויכוחים הפומביים שנערכו כדי לשכנע יהודים להמיר את דתם לנצרות.
המצב היה שונה לגמרי באיסלאם. אמנם מפסוקים בקוראן, ממסורות מפי הנביא מוחמד (׳חדית״) ומקטעי ספרות אחרים בערבית נראה שהאיסלאם דומה לנצרות בהתנגדותו התיאולוגית ליהודים וליהדות. יתר על כן, המפגש הראשון בין האיסלאם ליהדות היה אלים, בעוד שבנצרות החלו הפרעות ביהודים רק מאוחר יחסית. הנביא מוחמד, אשר נתקל באלמדינה בהתנגדות ובלעג מצד היהודים לבשורתו, הגיב בצורה קשה: הוא גירש שני שבטים יהודיים מן העיר והשמיד שבט יהודי שלישי. אולם אירועים אלימים אלה היו כמעט מקרה בודד בתולדות האיסלאם, וזאת בשל הנסיבות ההיסטוריות המיוחדות שבהן נולד האיסלאם והתפשט.
הנצרות הקדומה התמודדה עם בעיה שלא הטרידה את האיסלאם. לא היה לה כאמור בסיס אתני עצמאי. בראשונה היא ניסתה אפוא להתלבש בלבוש היהדות בטענה שהיא באה לקיים את ההבטחות המשיחיות של אלוהים והנביאים לעם ישראל. כאשר נכשלה בנסיונה לשכנע את היהודים לקבל מסר זה, אימצה הנצרות לעצמה את הזהות היהודית על חשבון היהודים. החל מימיו של השליח פאולוס (לשעבר יהודי בשם שאול) העבירה הנצרות את תשומת לבה מן היהודים לפגאנים הרומיים, והטיפה להם שהם ׳ישראל החדשה', ושהאל נטש את ׳ישראל הישנה׳ והורידה מבימת ההיסטוריה.
לעומת הנצרות התבסס האיסלאם על יסוד אתני איתן – השבטים הערביים בחצי האי ערב – וקנה את לבם בקלות יחסית. יתר על כן; הערבים ראו את עצמם יורשים ישירים של אברהם דרך בנו ישמעאל, אחי יצחק. לעם הערבי היתה, אפוא, היסטוריה המקבילה לזו של עם ישראל, ואשר יסודה בשורש משותף. בתודעה ההיסטורית של הערבים התפזרו בני ישמעאל מאות בשנים ונעלמו מעל בימת ההיסטוריה, עד ששבו וקנו לעצמם את מעמדם עם בואו של נביא האמת מוחמד. אולם לא היה לאיסלאם כל צורך לצייר את עצמו כ׳ישראל חדשה׳ בדומה לנוצרים הראשונים. אחרי שכבש – תוך עשרות שנים בלבד – את המזרח התיכון ואת צפון אפריקה, השיג האיסלאם למעשה את מה שהשיגה הנצרות רק כעבור כמעט שלוש מאות שנה לקיומה. בנסיבות אלה יכול היה האיסלאם לחדול מן המאבק התוקפני נגד היהדות, ובוודאי שלא היה עליו להמציא תיאולוגיה של ׳דחייה אלוהית׳.
נוסף לכך, מוחמד לא ראה את עצמו מעולם כמשיח, והאיסלאם, בניגוד לנצרות, מעולם לא סבר שהוא ההתגשמות המשיחית של היהדות. להיפך, האיסלאם בתור דת ראה את עצמו כהחזרת עטרה ליושנה, המטהרת ומשחזרת את המונותיאיזם של אברהם, שנשחק במרוצת הדורות בדתות המונותיאיסטיות האחרות, במיוחד בנצרות. דחיית היהודים את מוחמד לא היתה לפיכך אתגר תיאולוגי חמור לאיסלאם כמו דחייתם של היהודים את ישו. על כן גם לא השקיע אותם כוחות פולמוסיים עצומים כמו הנצרות כדי לסתור את היהדות ולהעביר את היהודים על דתם.
גם הגישה המוסלמית כלפי כתבי הקודש היהודיים שונה מזו של הנצרות. הנצרות היתה זקוקה לתנ״ך היהודי – ׳הברית הישנה׳ כלשונה – כעדות להתגלמות האל במשיח הנוצרי ולשליחותו, המתוארות בברית החדשה, ואילו האיסלאם ראה בקוראן תחליף לכתבי הקודש הן של היהודים והן של הנוצרים, אשר מקורם אמנם בהשראה אלוהית, אך הם שובשו בידי אדם. מוחמד, אשר גילה מחדש את המונותיאיזם הטהור של אברהם בהתגלות נבואית, לא היה זקוק לתנ״ך היהודי כדי להצדיק את האיסלאם. ואמנם הנסיונות של סופרים מוסלמים בימי הביניים למצוא רמזים לשליחותו של מוחמד בפסוקי התנ״ך מועטים וחסרי חשיבות בהשוואה לפרשנות הכריסטולוגית הנרחבת לכתבי הקודש היהודיים. הפרשנות היהודית־הרבנית של התנ״ך – המעוררת התנגדות רבה כל כך אצל התיאולוגים הנוצרים – הטרידה את אנשי הדת המוסלמים רק במידה שסילפה את המונותיאיזם הקדום והטהור של אברהם. לכן הפולמוס המוסלמי נגד היהדות היה הרבה פחות ארסי, והשלכותיו היו פחות חמורות לאין ערוך. התלמוד נשרף בפריס, לא בקהיר או בבגדאד.
סופרים מוסלמים על יהודים ויהדות-בעריכת חוה לצרוס-יפה-מיתוס,מיתוס נגדי-מרק ר' כהן.