Pages de l'histoire des Juifs de Safi-Brahim Kredya-Septembre 2009-epilogue

juifs de safi

Epilogue

Nous revenons à notre point de départ pour affirmer que les études faites au sujet des juifs de Safi – malgré leur petit nombre et du fait qu'elles sont limitées à une localité définie, et en dépit de leur diversité, leurs contradictions et leur dispersion dans le temps -, nous permettent d'enregistrer tour à tour avec concision et profusion, les réalités suivantes :

1-Les racines du juif marocain remontent loin dans l'histoire du Maroc, sa patrie. Il a toujours joué un rôle effectif et égal dans l'édification de l'histoire du pays, dans l'enrichissement de sa culture et de son patri­moine. Il n'a jamais eu à défendre sa citoyenneté : elle est ferme et enracinée, contrairement aux allégations du grand militant marocain, le professeur Simon Lévy, après les événements terroristes du 16 mai.

Note de l'auteur: À l'occasion de l'attaque terroriste criminelle de plusieurs lieux de Casablanca dont le cimetière des juifs marocains et un club juif, le professeur Simon Lévy a déclaré que les juifs marocains sont appelés à défendre leur citoyenneté.

Pour montrer les qualités et les vertus du juif marocain, nous avons beaucoup de preuves dont nous évoquerons quelques-unes :

Par exemple, au moment du peuplement de la ville d'Essaouira par son fondateur, le sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah, il entreprit d'y installer de nombreux juifs des autres villes du Maroc.

D'autre part, l'histoire de quelques provinces indique que leurs caïds interdisaient aux juifs d'émigrer, et quand ils leur permettaient de voyager, ils gardaient leurs familles pour s'assurer de leur retour, de peur que le marasme et la ruine n'atteignissent leur région.

Certains caïds, comme Aïssa Ben Omar, dans le but de faire prospérer leur région, y ont fait venir des juifs. N'oublions pas les adages et les sentences que les Marocains musulmans se transmettent au sujet de l'utilité et des bienfaits des juifs comme : « Un marché sans juif est tel un juge sans témoins [sans preuves] » ; et également : « Quiconque s'associe à un juif en affaire prospère ».

2-Le juif marocain, même si dans le passé il était considéré comme un citoyen de seconde zone, confor­mément à la loi musulmane de la « Eddhimma », a vécu sous la

protection d'une nation tolérante qui, jamais, au grand jamais, n'a poussé a racisme et qui a combattu la ségrégation raciale entre ses sujets musulmans et juifs. Le juif a toujours joui d'une consi­dération particulière auprès du Makhzen et du commun de ses concitoyens musulmans. Pour eux, il représentait l'élément nécessaire et incontournable qui devait être présent pour compléter la civilisation humaine et pour générer la prospérité économique et sociale. Sans exagération aucune, il s'avérait être source d'espoir et condition absolue pour faire entrer abondance et richesses.

3.- Le juif marocain, par ses contacts avec l'Europe, pour servir l'Etat économiquement et diplomatiquement ou pour favoriser ses affaires personnelles, a acquis pour sa personne richesse, considération et progrès. Plus encore, il a profité des changements successifs qui lui ont donné science et expérience et ont provoqué en lui un bouleversement profond dans son comportement, dans ses habitudes et dans son esprit. Elles ont ouvert largement l'hori­zon de ses ambitions. Pour ces raisons, il s'est mis à s'éloigner de son frère et concitoyen musulman lequel est resté enfermé dans son cocon, délaissé et luttant contre la misère, l'isolement et le désespoir. Cela préluda à la séparation, sema les graines de la rancu­ne et de l'aversion entre les deux parties et livra les juifs aisés en proie facile aux étrangers qui se sont servis d'eux pour détruire l'État et pour anéantir sa souveraineté et son indépendance, tant au moment où ils cherchaient l'occasion et harcelaient le pays, qu'après, pendant le protectorat et l'occupation.

4.- Le juif de Safi peut être pris comme l'exemple prouvant l'ancienneté et la citoyenneté du juif marocain et les interactions des relations avec son frère musulman, qui se présentaient sous différentes formes :

sa forte et efficiente présence dans l'économie locale et nationale ;

sa coexistence parfaite, marquée de tolérance et de solidarité, qui a mis fin à toutes les causes de ségrégation et de mauvais traitements et conduit (la population) à se passer des mellahs d'isolement et d'humiliation.

Enfin, cette étude, par la rareté des documents, reste incomplète en raison du fait qu'il s'agit de la première immixtion dans l'histoire des juifs de Safi, et comme tous prémices sans précédent, même si elle paraît hésitante et inachevée, elle demeure louable et nécessite d'autres efforts pour la consoli­der, l'amender et la mettre en avant, afin d'éclairer l'histoire de la ville de Safi et de sa campagne, Abda.

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