TÉMOIGNAGES SUR LA CONDITION DES JUIFS AU MAROC

il-etait-une-fois le Maroc

 

Il etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

TÉMOIGNAGES SUR LA CONDITION DES JUIFS AU MAROC

Évoquons le statut de dhimmi qui fut celui des Juifs et des Chrétiens au Maroc

Georg Hast occupa la fonction de vice-consul du Danemark à Mogador. Il vécut au Maroc de 1760 à 1767 et rédigea ses mémoires dans 1 ouvrage Nachrichten von Marokos und Fes : « Il est certain que les Juifs, extrêmement nombreux et répandus même dans les vallées du Mont Atlas, sont traités avec l'inhumanité la plus révoltante. Leur situation civile et morale est un phénomène très singulier. D'un côté, leur industrie, leur adresse, leur connaissance les rendent maîtres du commerce et des manufactures; ils dirigent la monnaie royale, perçoivent les droits d'entrée et de sortie, et servent comme interprètes et comme chargés d'affaires; d'un autre côté, ils sont soumis aux vexations les plus odieuses, et même aux traitements les plus épouvantables. Il leur est interdit d'écrire en arabe et même de connaître les caractères arabes, attendu qu'ils ne sont pas dignes d'écrire le Coran. Leurs femmes ont ordre de ne point porter des habits verts et doivent se voiler le visage qu'à demi. Un Maure entre librement dans les synagogues et peut aller jusqu'à maltraiter les rabbins même. Les Juifs ne peuvent pas passer devant une mosquée autrement que nu-pieds. Ils sont tenus d'ôter leurs pantoufles alors qu'ils en sont encore loin. Ils ne doivent pas monter à cheval ni s'asseoir même les jambes en tailleur en présence des Maures occupant un certain rang dans la hiérarchie. Souvent, les Juifs sont attaqués par des polissons lors de promenades publiques; on les couvre de boue, on leur crache au visage, on les assomme de coups; ils sont forcés de dire sidi ou seigneur à celui-là même qui vient de les outrager. Si le Juif, pour se défendre, lève la main contre un Maure, il encourt le risque d'être condamné à mort

Le colonel anglais Maurice Keatinge rapporta dans Travels in Europe and Africa ce témoignage du voyage qu'il fit en 1785 : » Si un Maure entre dans une maison de Juif, trouble sa famille, insulte sa femme, le Juif n'ose murmurer. Un Maure peut battre un Juif aussi longtemps que cela lui fait plaisir. » En 1801, le médecin anglais William Lemprière rapporta en 1801 dans l'ouvrage Voyage dans l'Empire du Maroc : « Malgré tous les services qu'ils rendent aux Maures, ils en sont traités avec plus de dédain qu'ils ne le feraient à des animaux. J'en ai vu battre au point de me faire craindre qu'ils ne périssent sous les coups. Les plaintes de ces malheureux étaient inutiles, ils n'obtenaient aucune justice

Au début du XIXe siècle, le voyageur Ali Bey écrivit : « Les Juifs du Royaume du Maroc vivent dans l'esclavage le plus affreux… Si le Juif a tort, le Maure se rend justice lui-même; et si le Juif a raison, s'il va se plaindre au juge, celui-ci penche toujours du côté musulman. Cette horrible inégalité de droit… remonte jusqu'au berceau; en sorte qu'un très jeune Musulman insulte et frappe un Juif, quelque soit son âge et ses infirmités, sans que celui-ci ait pour ainsi dire le droit de se plaindre, et encore moins celui de se défendre. Les enfants des deux religions ont parmi eux la même inégalité, en sorte que j'ai vu mille fois des enfants musulmans frapper des enfants juifs, sans que ceux-ci ne fissent jamais le plus léger acte de défense… S'ils rencontrent un Musulman d'un rang élevé, ils doivent se précipiter à une certaine distance sur la gauche du chemin du Musulman, laisser à terre leurs sandales à la distance d'un pas ou deux, et se mettre en humble posture, le corps entièrement courbé en avant, jusqu'à ce que le musulman ait passé et qu'il soit déjà à une grande distance. S'ils ne se soumettent pas sur le champ à cette mesure humiliante… ils sont punis sévèrement. J'ai plusieurs fois été obligé de retenir mes soldats et mes domestiques, qui se jetaient sur ces malheureux pour les frapper, quand ils n'étaient pas assez lestes et qu'ils avaient tardé à se mettre dans l'attitude prescrite par le despotisme musulman. Malgré cela, les Juifs font un commerce assez considérable au Maroc; et à plusieurs reprises, ils ont pris les douanes à ferme. Mais il arrive presque toujours qu'ils finissent par être pillés, soit par les Maures, soit par le gouvernement.» Le sultan Moulay Slimane exempta les femmes juives de se déchausser devant les mosquées, car « cela était indécent et la vue de leurs mollets pouvait distraire les dévots

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