ארכיון יומי: 11 בפברואר 2017


ASSARAF ou AZERAF ou BENASSARAF ou BENAZERAF

une-histoire-fe-famillesASSARAF

Nom patronymique d'origine arabe indicatif d'un métier: le changeur. Son équivalent en hébreu, Halfon-Halfan, est porté chez les sépharades d'Orient et dans les communautés achkénazes. Métier d'argent donc, métier juif par excellence dans l'ancien temps. La multi­plicité des monnaies au Maghreb jusqu'au XIXème siècle et l'occupation française, fut un des obstacles majeurs au développement économique et il fallait être expert pour s'y retrouver entre les différentes monnaies ayant cours légal et les changeurs juifs y étaient experts, jouissant d'un monopole presque exclusif. Pour ne donner qu'un exemple, jusqu'à la fin du siècle dernier au Maroc, avaient cours légal, outre la monnaie nationale (pièces d'argent et d'or émises par le sultan Moulay Hassam, de si bonne teneur qu'elles étaient thésaurisées, disparaissant ainsi peu à peu de la circulation, en vertu de la loi d'airain qui veut que la mauvaise monnaie chasse la bonne), la peseta espagnole, la livre sterling, le thaler autrichien de Marie-Louise et le franc-or. En Tunisie, la livre italienne était aussi courante que le dinar. En Algérie, la France avait dû surmonter bien des résistances avant d'imposer le franc. Avec la colonisation et l'installation des banques, le métier de changeur a peu à peu disparu – mais le nom est resté. Citons pour mémoire une autre explication plus savante fondée sur l'origine supposée hébraïque du nom: dérivé de séraphin, les anges serviteurs qui, dans la tradition juive, appartiennent au plus élevé en grade des choeurs d'anges qui, dans le ciel, chantent la gloire de l'Etemel. Autres orthographes: Asseraf, Seraf, Benazeraf. C'est sous cette dernière forme, précédé de l'indice de filiation, qu'il était porté dans l'ancienne zone espagnole du Maroc. Nous l'étudierons donc à part. Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté dans tout le Maghreb, particulièrement répandu au Maroc (Rabat, Goulimine, Taradount, Casablanca, Settat, Tétouan, Tanger, Meknès, Fès, Sefrou Agadir, région du Sous) et en Algérie (Oran, Mostaganem, Tlemcen, Sétif, Mascara).

  1. YOSSEF: Rabbin dans le village de Kakou dans le Sous, au XVIIème siècle Kabbaliste célèbre en son temps, il connut la longévité et vécut plus de cent ans.
  1. ISSAKHAR (1817-1892): La figure dominante de la communauté juive de Salé m XIXème siècle. Descendant d'une grande famille de Tlémcen arrivée au Maroc avec la famille Encaoua, il fut le président du tribunal rabbinique de la ville portuaire. Il jouissait de l'amitié des notables et lettrés musulmans avec lesquels il étudiait les textes de Maïmonide écrits, on le sait, originellement en arabe. Les musulmans de Salé étaient particulièrment fiers comme leurs compatriotes juifs, de leur origine espagnole, et ont toujours entretenu avec eux les meilleurs relations. Aux yeux de la communauté juive, son extrême piété lui valut la réputation de saint. Sa réputation dépassait largement sa ville natale. C'est ainsi que pour doter convenablement sa fille, il se rendit à Mogador pour recueillir des dons. Il fut l'hôte de rabbi Yossef Elmaleh, dit Baba Sidi, qui était connu pour sa générosité. Rabbi Yossef le retarda chez lui pendant plusieurs semaines, en expliquant qu'il devait démarcher en sa faveur les riches de la ville. En fait il attendait que les coutu­rières finissent de coudre tout le trousseau qu'il avait décidé de lui offrir à ses propres frais. Son amour d'Eretz Israël était immense et il souhaitait rejoindre à Jéru­salem ses amis, rabbins de la ville voisine Rabat, qui avaient fondé le Comité de la Communauté maghrébine de la ville sainte, mais sa communauté refusait de le laisser partir. Décidé à passer outre, il assura sa succession en nommant un tribunal de trois rabbins comprenant les rabbins Itshak Amzallag, Messod Encaoua et Raphaël Encaoua. son gendre et futur premier Grand rabbin du Maroc. En 1880, il prétexta un pèlerinage sur les tombes de ses ancêtres à Ceuta (ou Settat?) pour continuer en secret vers Eretz Israël. Dès son arrivée à Jérusalem, il fut nommé juge au tribunal rabbinique de la communauté maghrébine. A la mort de son ami, le fondateur du Comité de la Communauté Maghrébine, le célèbre Tsouf Davash, rabbi David Bensim'on, il fut sollicité pour lui succéder, mais le poste fut finalement attribué à une autre sommité venue de Rabat, rabbi Eliezer Halévy Ben Tuoubo. Ce n'est qu'à sa mort, en 1886, qu'il accéda à la présidence du tribunal et de la commu­nauté, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort, six ans plus tard, laissant un impérissable souvenir dans toutes les communautés de la ville sainte.

YAACOB ASSARAF

 Grand notable de la commu­nauté de Fès au début de ce siècle et président de la Hebra Kadicha (Compagnie du Dernier Devoir). En creusant les fondations pour la construction du bain rituel de la communauté, il découvrit sept couches de tombes (le manque de place dans les cimetières Israélites était chro­nique en raison de l'interdiction faite par le Coran de faire commerce de terrains desti­nés à la sépulture, les communautés devant se satisfaire des terrains forcément réduits alloués gratuitement par les autorités) qu'il ré-enterra sur les consignes du grand rabbin Shelomo Abendanan. Après le sac du mellah de Fès, lors du terrible Tritel des 17, 18, et 19 avril 1912, les nouvelles autorités françaises confièrent au directeur de l'école de l'Alliance Israélite Universelle, Amram Elmaleh, le soin de négocier le montant des indemnisations dûes aux victimes des massacres et du pillage. Le peu de zèle montré par le directeur de l'école qui estimait exagérées les demandes de réparation de ses coreligionnaires, provoquèrent la révolte de la communauté qui décida la formation d'un comité de 15 membres pour poursuivre les négociations. Présidé par Yaacob Asseraf, le comité réussit au bout de quelques années de négociations, à Rabat et à Paris, à obtenir une indemnisation substantielle. Son épouse joua un rôle très actif dans la fondation du premier Talmud Torah public, école religieuse baptisée "Em Habanim", "La mère des enfants" en souvenir du dévouement des épouses pour sa réalisation.

  1. YAACOB ASSARAF

Rabbin en Algerie au debut du XXeme siecle, il fut l'un des plus celebres disciples de la yechiba d'Oran, dirigee par rabbi David Cohen-Scali.

 ABRAHAM ASSARAF

  Pieux et modeste notable de la communaute de Rabat il etait connu de tous comme Abraham Ben Alya. Sa sollicitude envers les ( rares ) prisonniers juifs allait jusqu'a se rendre a la prison de Rabat la nuit de Pessah, muni d'un panier contenant le vin, les matsot, le plat du Seder et les repas, pour que les prisonniers juifs puissent egalement celebrer la sortie d'Egypte, sa famille attendant son retour pour entamer la ceremonie du Seder. Il mettait un point d'honneur a ne jamais s'asseoir tout au long de l'office de Kippour, mettant des pois chiches crus sous ses pieds pour rester en eveil, disant que le Kippour ou il s'assierait serait son dernier. Il en fut effectivement ainsi en 1953.

JOSEPH ASSARAF

Administrateur et banquier israelien. Un des sept directeurs de la Banque Discount internationale de Geneve, appartenant, comme la banque israélienne du même nom, à la famille Recanati de Salonique. Né à Fès, il est monté jeune en Israël où il fut directeur de l'agence d'Achdod de la banque Discount. Ancien membre du Conseil municipal de la ville sur la liste du Likoud, il a été l'un des fondateurs de la Brit des originaires du Maroc en Israël                                                          


ROBERT
ASSARAF

   Fils de Simon, fils d'Abraham. Administrateur de sociétés né à Rabat en 1936. Après une brillante carrière dans la haute administration marocaine après l'indépendance, il fut l'administrateur délé­gué du plus grand groupe économique privé du Maroc, l'Ominium Nord-Africain. L'un des fondateurs, au début des années soixante-dix, du mouvement d'intellectuels "Identité et Dialogue", prônant le dialogue entre Juifs et Musulmans, et Israéliens et Palestiniens qu'il devait quitter pour protester contre son orientation trop pro­palestinienne. Après son retrait des affaires, il s'est consacré à la communi­cation et à la vie publique fondant en 1995 le Centre de Recherches sur le Judaïsme Marocain avec trois centres à Rabat, Paris et Jérusalem, qui a déjà organisé deux colloques internationaux et accordé des dizaines de bourses aux étudiant de second et troisième cycle des universités de France, du Maroc et d'Israël. Fondateur, à l'universite de Jerusalem, de la chaire d'histoire du Maroc et du Judaisme marocain qui porte son nom. Membre du Board of Governors de l'Université Hébraïque, il est depuis 1998 président de l'Association des amis de l'Université Hébraïque de Jérusalem en France. Il a publié en 1997 une étude historique "Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy", traduit en hébreu en Israël ,et en arabe au Maroc.

 ALBERT ASSARAF

 Fils de Samuel, fils d'Abraham, commerçant et universitaire français né à Rabat en 1956. Auteur notamment d'un livre sur un des personnages les plus intrigants du Talmud, Elicha Ben Abuya, "L'hérétique" (Paris, 1991) auquel il avait consacré sa thèse de doctorat de troisième cycle.

JOSEPH ASSARAF

 Fils de Elie, directeur de société, né à Meknès. Après des études à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et à l'Institut Technique des Banques, il entra au Crédit Lyonnais. Depuis 1989, il est directeur de la société de communication fiancière Swap.

DR JACQUES ASSARAF 

 Fils de Charles, médecin, né à Settat, Maroc, en 1947. Docteur en médecine de l'université de Toulouse, il participe activement à la vie commu­nautaire: président de la section locale des Médecins amis d'Israël, vice-président du C.R.I.F. Midi-Pyrénées et président du comité régional du F.S.J.U., membre du Comité de l'Appel Juif Unifié de France

ASSARAF ou AZERAF ou BENASSARAF ou BENAZERAF : nom derive de l’arabe (sarf) qui veut dire monnaie, donc ce nom désigne probablement  celui qui echange de l’argent

Meknes – Joseph Toledano Portrait d'une communaute juive marocaine

Fes-mellahA Fès, la situation se dégrada considérablement sous le dernier monarque mérinide, Abdel Haq (1421 -1465). Impuissant à contenir la reconquête pro­gressive de l'Espagne par les chrétiens, il était confronté de plus aux tenta­tives des Portugais de prendre pied sur les côtes marocaines. Ils s'étaient em­parés de Ceuta dès 1415. Le nouveau raid contre Tétouan en 1437 avait semé la panique à Fès. La menace d'une invasion chrétienne devait être soigneu­sement exploitée par les opposants, en particulier parmi les grandes familles des chérifs, qui auréolés de leur titre de descendants directs du Prophète, vi­saient à reprendre le pouvoir des mains de la dynastie berbère. Dans cette atmosphère de ferveur religieuse, leur coup de génie fut l'annonce de la " redé­couverte du corps " miraculeusement intact " du fondateur de la ville, Idriss II, le fils du fondateur de la première dynastie chérifienne. Ce " miracle " sans précédent donnait à la ville un caractère de sainteté et en faisait un nouveau site de pèlerinage pour les musulmans du monde entier. La présence de Juifs à proximité du tombeau de ce saint apparut alors aux plus fanatiques comme une profanation dont il fallait se débarrasser. Ils ne tardèrent pas à trouver le prétexte : la rumeur que des jarres de vin avaient été trouvées dans plusieurs mosquées, intentionnellement déposées par des Juifs pour les profaner. Il s'en suivit des émeutes qui firent un grand nombre de victimes parmi la po­pulation juive. Les autorités furent contraintes de réagir. A la fois pour punir les Juifs de cette grave transgression du pacte d'Omar, et pour les regrou­per afin de mieux les protéger de nouvelles attaques éventuelles de la popu­lace, Abdel Haq décida donc en 1438 de les évacuer de la Vieille Ville deve­nue sainte et de leur construire un quartier spécial proche de son palais dans la Nouvelle Ville, Fas Jdid. Le site choisi était sans doute l'ancien marché du sel, d'où son appellation de mellah, qui avec les siècles allait devenir au Maroc le synonyme de quartier dans lequel les Juifs étaient tenus d'habiter. Innovation lourde de conséquences, érigeant en pratique normative contrai­gnante ce qui n'était jusque qu'un simple usage volontaire. Bien que jusque là librement autorisés à choisir leur lieu de résidence dans les villes, les Juifs avaient partout l'habitude, pour des raisons de commodité – proximité de la synagogue, du mïkvé, des écoles, du tribunal rabbinique : des boucheries cacher -de se regrouper dans certaines rues ou quartiers. Ni le Pacte d'Omar ni la Halakha n'imposent de ségrégation, d'habitat séparé. Discrimination d'une grande cruauté pour certains : ne pouvant se résoudre à quitter leurs belles maisons et leur environnement, nombre de richards juifs de la ville préférèrent l'apostasie au transfert. Répondant à une situation particulière et non résultat d'un changement radical d'orientation idéologique ou poli­tique, cette politique de ségrégation devait rester très longtemps limitée à la seule capitale. Toutefois le confinement des Juifs de Fès dans un quartier sé­paré ne devait pas empêcher un massacre général suite au soulèvement de la ville en 1465 contre le dernier sultan Mérinide, Abdel Haq et son grand vizir juif, Haroun Ben Betash. Cette fois l'événement ne resta pas limité à Fès. Meknès était trop proche pour échapper au même destin comme le rapporte un chroniqueur égyptien contemporain, en visite en Afrique du Nord : " Le 7 juin 1465, la nouvelle nous est parvenue à Tlemcen qu'une grande foule des habitants de Fès avait attaqué les Juifs et les avaient massacrés jusqu'au dernier, n'y ont échappé que cinq hommes et six femmes …La nouvelle est ensuite parvenue aux autres villes et les musulmans se sont soulevés contre les Juifs et leur ont fait subir le même sort qu'à Fès. Une grande catastrophe s'abattit sur eux comme ils n'en avaient jamais connu auparavant…"

 Le fondateur de la nouvelle dynastie des Wattassides, Mohammed El Cheikh (1472 1505 ) battu une première fois à Meknès en 1465, s’empara de Fès en 1472. Un de ses premiers gestes fut, avec l'aval de la plus haute auto­rité religieuse, le cadi de Fès, d'autoriser les Juifs qui s'étaient convertis de force à l'islam pour échapper au massacre de 1465, à revenir à la religion de leurs parents – la loi coranique ne reconnaissant pas la validité de la conver­sion sous la contrainte.

C'est ce sultan, décrété par les rabbins contemporains comme un Juste des Nations qui devait – dans les territoires qu'il contrôlait, une grande partie du pays lui échappant, dont plusieurs ports occupés par les Portugais comme Arzila, Larache, Tanger, Safi – ouvrir grandes les portes du pays aux Juifs ex­pulsés d'Espagne par les Rois Très Catholiques.

הספרייה הפרטית של אלי פילו – השירה העברית במרוקו – חיים זעפרני

השירה העברית במרוקוהשירה העברית

חיים זעפרני

חיבורו החשוב של פרופ׳ חיים זעפרני ממלא חלל גדול בחקר השירה העברית של יהודי מרוקו במאות השנים האחרונות. במהדורתו הצרפתית, שנדפסה ראשונה, כלל הספר פרקים נרחבים העוסקים בתולדות השירה העברית בכלל, פרקים שהיו מיועדים לקורא הצרפתי שאינו קרוב לתחום זה, ובמטרה להעמיד את השירה העברית במרוקו במסגרת היצירה העברית לדורותיה.

במהדורה העברית שלפנינו הושמטו פרקים אלה בעיקרם, שכן מצויים חיבורים רבים בעברית העוסקים בנושא זה. עם זאת, השתדלנו לשמור על רוחו המקורית של החיבור מבחינת הרעיון של ׳שרשרת השיר׳. אין צריך לומר, שהפרקים העוסקים בשירה העברית במרוקו עצמה, ובייחוד במה שנוגע לזיקותיה של שירה זו לחיי הרוח ולחיי החברה במרוקו ולבחינותיה המוסיקאליות, הובאו בשלימותם. כן הוספנו במהדורה זו נספח של שירים לדוגמא מתוך קובץ השירים ׳עת לכל חפץ׳ לר׳ יעקב אבן־צור, שנכללו באופן חלקי בגוף החיבור במהדורתו הצרפתית.

תודת העורך נתונה למחבר — פרופ׳ חיים זעפרני — על האימון שנתן בו בעריכת ספרו, לראשי מכון בן־צבי פרופ׳ נחמיה לבציון ודר׳ מיכאל אביטבול, ולמזכיר האקדמי של המכון מר מיכאל גלצר, על שיתוף הפעולה והמסירות בהוצאת הספר ללא עיכוב, וכן לגב׳ אסתר פלדות שסידרה את הספר בצורה נאה.

אדר א, תשמ״ד

פתח דבר

מתחילת עבודתנו קבענו לעצמנו כמטרה לנתץ את המיתוס, שלפיו נעדר מקדמה של הגולה המגרבית בארבע או חמש המאות האחרונות מעולם המחשבה היהודית בכלל, ומן הזירה הספרותית והשירית בפרט.

אין בכוונתנו לשאת נאום הגנה או לפתוח בוויכוח, גם רחוקה מאיתנו המחשבה לפאר את היבול הספרותי של יהדות זו, ללמד עליה זכות, או לשיר לה שיר הלל. יהיה זה צעד בלתי זהיר להזדרז ולהביע הערכות מקריות. אובייקטיביות שקולה, המלווה בריחוק־מה ובדיסקרטיות, כזו ששלטה בעבודותינו הקודמות על המחשבה המשפטית,1 טבעה את חותמה על רוח מחקר נו זה על השירה. תפקידנו כאן, לא רק שהוא קשה וכפוי טובה, אלא שהוא עשוי להרתיע: ליקויינו בשטח זה לא נעלמו מאיתנו. עם זאת, יביאו התוצאות שהישגנו להכרה מעמיקה יותר של עולם זה, שלא נחקר עד כה. הן נועדו להשיב לו את זהותו התרבותית המגרבית ולזרוע אור על הפעילות האינטלקטואלית ועל אווירת הרוחניות האופטימית ששלטו בארבע מאות השנים האחרונות בלב קהילות נשכחות. היבול הספרותי של קהילות אלו מהווה תרומה צנועה, אך לא מבוטלת, למורשת התרבותית של ארצות מוצאן(או ארצות האימוץ שלהן) מצד אחד, ולמדעי הרוח ומדעי היהדות — מצד שני.

עיקר כוונתנו הוא, אם כן, לטעון ברבים כי המחשבה היהודית היא חטיבה אחת, להדגיש את עקרון אחדותה האורגאנית ואת הסולידאריות הפעילה של החיים האינטלקטואליים היהודיים במגרב עם ביטויי המחשבה היהודית־האוניברסאלית ולהטעים, שהם חלק אינטגראלי ממנה, משתלבים בה בצורה מושלמת ומקיימים איתה יחסים הדוקים ופורים.

חיבורנו בתחום השירה היהודית במערב המוסלמי מעיד ביתר תוקף על קיומה של יהדות חבלי־ארץ אלה בעולם המחשבה היהודית בכלל ועל במת השירה והספרות בפרט. הבדיקה השיטתית של אופן ביטוי זה, כלומר השירה, והלימוד השיטתי של היצירות העיקריות המייצגות אותו מאפשרים לקבוע את החוליות, המקשרות בין השירה המרוקנית לבין השירה היהודית־המסורתית, זו ׳שרשרת השיר׳, שתחילתה בשירה המקראית העתיקה, דרך הפיוט הארץ־ישראלי הקדום והיצירה הספרותית של ימי־הביניים.

קשרים אלה מתגלים בכל מישורי הניתוח והמחקר: במישור המודעות השירית של המחברים — במניעים ובבעיות העיקריות שהעסיקו אותם, בדרכו האינטלקטואלית של המשכיל־הפייטן, בהשגות ותפיסות בתורות השיר, ביסודות הדוקטרינאריים ובשימושים המקובלים; במישור היצירה השירית עצמה — בנושאיה ובסוגיה, בטכניקות החיבור, השפה והסגנון, בשאלת מקורות ההשראה והיצירתיות השירית של החלום; וכן במישור היחסים עם מכלול מדעי היהדות — מדרש ואגדה, תלמוד והלכה, מיסטיקה וקבלה, פיוט ליטורגי ומוסיקה, שהשירה קיימה עימה קשר הדוק.

המחברים המרוקנים, שרבים מהם היו מצאצאי המגורשים מקשטיליה, ראו זכות לעצמם להתייחס אל אסכולת ספרד. בתחום הרוח הם שייכו את עצמם — רובם ככולם — לתור הזהב האנדלוסי וטענו להימנות בין יורשיו. המורשת הספרותית והשירית של תור הזהב נחשבה כאן כדוגמה עליונה, ויצירתה ודגמיה היו למופת נערץ ולמקור חיקוי. הסולידאריות היצוקה מאות בשנים בין ספרד ל׳מערב הפנימי׳ מתוך חילופי תרבות קבועים ופורים, הזיכרון הנשמר בעקשנות מתקופת השפע האינטלקטואלי והעושר החומרי, הם הסיבות לחיבה היתרה שרחשו משכילי מרוקו לחוליה זו של מסורת השירה היהודית. עובדה זו מצדיקה מבחינת מה את הכותרת, שבחרנו לתת לעבודתנו הנוכחית — ׳השירה העברית במרוקו׳.

כבש ותמרים-כבש עם עגבניות ושקדים-כבש עם ביצים קשות ושקדים- גבריאל בן שמחון

כבש ותמריםפנטזיה מרוקאית

חומרים (ל־־8-6 מנות)

 

1/2ק״ג בשר כבש (כתף)

2 בצלים מקולפים וחתוכים גס

100 גרם מרגרינה (מחמאה)

 2 כבות דבש

450  גרם תמרים

 2  כוסות שקדים לבנים מטוגנים

 1 כפית שומשום קלוי

כמה כפות מיץ לימון(לפי הסעם)

 

תבלינים

1/2 כפית פלפל שחור  

1/4 כפית זעפרן

1/2 כפית קינמון

3/4 כפית מלח

אופן ההכנה

חותכים את הבשר לחתיכות של 100 גרם

שמים את הבשר בסיר עם מעט מים, המרגרינה, הפלפל והזעפרן והמלח, מכסים ומביאים לרתיחה

מסירים את הקצף, מנמיכים את האש ומטגנים כשעה וחצי או עד שהבשר רך

לקראת סוף הבישול מוסיפים את הדבש והקינמון והופכים את הבשר כדי שיספוג את הרוטב

מוציאים את הבשר, בודקים את התיבול ברוטב ומוסיפים תיבול, אם צריך וקצת מיץ לימון, אם רוצים

מרטיבים את התמרים במים, מייבשים ומוסיפים לרוטב וממשיכים לבשל כעשר דקות שמים שוב את הבשר בסיר לכמה דקות לחימום מציעים את חתיכות הבשר בקערת חרם ומכסים אותן ברוטב.

אופן ההגשה: מקשטים בשקדים ובגרגרי שומשום קלויים ומגישים לשולחן בקערת הגשה.

                             הערות: לא לבשל את התמרים יותר מדי כדי שלא יאבדו את הצורה

 

כבש עם עגבניות ושקדים

 

חומרים (7,-8-6 מנות)

1/2 ק״ג בשר כבש (כתף עדיך)

8-6 עגבניות רכות

1/2 בצל

 2 שיני שום

6 כפות שמן זית

1/2 כוסות שקדים חלוטים,

מקולפים ומטוגנים

 

תבלינים

1 מקל קינמון

 1 כפית קינמון

1 כפית זנגוויל

1/2 כפית פלפל שחור

 1/4 כפית זעפרן

  • כפות תרכיז עגבניות

4 כפות דבש

מלח

 

אופן ההכנה

מקלפים הבצל והשום וחותכים דק

חולטים העגבניות, מקלפים,טוחנים ומערבבים את מיץ העגבניות (לא את העגבניות עצמן) עם תרכיז העגבניות חותכים את הבשר לחתיכות ושמים בסיר יחד עם השמן, הבצל, השום, הזעפרן, הזנגוויל, מקל הקינמון, הפלפל השחור והמלח שופכים את רוטב העגבניות על הבשר ומוסיפים מעט מים לכיסוי הבשר ומבשלים תוך ערבוב מפעם לפעם עד שהבשר מתרכך (כשעה עד שעה ורבע)

מוציאים את הבשר החוצה וכן את מקל הקינמון ומכניסים את העגבניות הטחונות לרוטב וממשיכים לבשל את הרוטב על אש קטנה תוך כדי ערבוב עד שהוא מתעבה מוסיפים את הדבש ואת אבקת הקינמון וממשיכים לבשל מעט מחזירים את הבשר לבישול בתוך הרוטב לכמה דקות תוך כדי ערבוב

מוציאים את הבשר החוצה ומניחים בצלחת הגשה שופכים על הבשר את הרוטב ומפזרים על זה את השקדים המטוגנים.

                              אופן ההגשה: מגישים חם לשולחן.

 

כבש עם ביצים קשות ושקדים

חומרים (7,_8-6 מנות)

1-1/2ק״ג בשר כבש (כתף עדיף)

 1-1/2 בצל מקולף וחתוך דק

  • כפות שמן זית

4    כפות מחמאה

  • ביצים קשות מקולפות וחצויות לאורכן

1-1/2 כוסות שקדים חלוטים ומטוגנים

 

 

תבלינים

1-1/2כפית זנגוויל

1/2 כפית פלפל שחור

1/4 כפית זעפרן

1 צרור קוסבורה חתוך דק

מלח

אופן ההכנה

שמים את המחמאה והשמן בסיר לחימום ומוסיפים את הבצל, הזעפרן, הזנגוויל, הפלפל השחור והמלח חותכים את הבשר לחתיכות ומשחימים בסיר לכמה דקות תוך ערבוב

מוסיפים מים ומבשלים עד רתיחה

מכסים את הסיר, מנמיכים את האש וממשיכים לבשל עד שהבשר מתרכך (כשעה וחצי), מוסיפים מים אם צריך מוסיפים את הקוסבורה כרבע שעה לפני גמר הבישול מוציאים את הבשר החוצה ומניחים בצלחת הגשה מעבים את הרוטב

שופכים את הרוטב על הבשר ומפזרים על זה את חצאי הביצים הקשות ואת השקדים המטוגנים.

                             אופן ההגשה: מגישים חם לשולחן.

יום טוב עסיס – על שפתם וכתבם של יהודי ספרד כביטוי לזהותם הדתית והתרבותית

פעמים 132

גם כאשר חדרה הרומנסה יותר ויותר לשכונות היהודים באראגון המשיכו היהודים להשתמש בערבית, אם כי סימני הרומנסה ניכרו בשפתם. מקורות בערבית־יהודית מסוף המאה השתים עשרה ועד תחילת המאה הארבע עשרה שניכרת בהם השפעת רומנסה בניב אראגון, משקפים את המורכבות הלשונית של יהודים דוברי ערבית שחיו בארץ ששפת הרומנסה הייתה בה בשימוש יום יומי. המקורות המצויים בארכיון הקתדרלה בהואסקה (Archivo de la Catedral de Huesca) יש בהם ללמד על מסורת הלשון של יהודי אראגון בימים ההם.

אף בנווארה, הסמוכה לאראגון, היו חכמים שהיו בקיאים בערבית. אחד מהם היה שם טוב אבן פלקירה, ששלט בערבית ותרגם מערבית לעברית חיבורי הגות, ושבעזרת תרגומו לקטעים מהספר ׳מקור חיים׳ הוכח שמחברו היה אבן גבירול. בחיבורו 'ספר המבקש׳, שתפס מקום נכבד בספרות העברית בימי הביניים, הגיש לקוראיו חומר מדעי המנוסח ביופי מושך.

http://www.daat.ac.il/encyclopedia/value.asp?id1=2675

שם טוב אבן פלקירה,

לעומת אראגון הייתה קטלוניה חשובה פחות כמרכז לתרבות ערבית־יהודית, ואף על פי כן ידיעת הערבית בקרב היהודים בה מתועדת היטב, והיא יותר משמעותית משהגיחו חוקרים בעבר. במאות האחת עשרה והשתים עשרה הייתה ברצלונה מרכז יהודי חשוב שבו הערבית הייתה שפה שבה השתמשו חכמים תושבי המקום. יצחק בן ראובן אלברצלוני, יליד ברצלונה, חי בדניה בדרום. בשנת 1078 הוא תרגם מערבית לעברית חיבור של חאיי בן שרירה, גאון פומבדיתא. אברהם בר חייא ששהה כאמור זמן מה באראגון היה מגדולי החכמים בקטלוניה. חיבוריו שנכתבו בעברית התבססו על ספרות שלמה שהייתה כתובה בערבית ובערבית־יהודית. במחצית השנייה של המאה השתים עשרה נכתבו מסמכים משפטיים־עסקיים בדרום קטלוניה, באזור טורטוסה, בערבית־יהודית, בצד מסמך מקביל בלטינית, והערבית־היהודית שבמסמכים אלה כללה מילים עבריות אחדות. מסתבר כי השימוש בשתי השפות בו זמנית היה נחוץ הן לטובת שני הצדדים והן לטובת הרשויות. אמנם תהליך הרומאניזציה בקטלוניה היה המהיר והמוקדם ביותר בחצי האי האיברי, והתרבות הקטלאנית הייתה הרחוקה ביותר מהתרבות הערבית מכל התרבויות ההיספניות, אך עם זאת השפה הערבית הכתה שם שורשים, וברצלונה נשארה זמן רב מרכז ללימוד השפה הערבית. אברהם בן חסדאי, מחבר הספר ׳בן המלך והנזיר׳, חי בברצלונה במחצית הראשונה של המאה השלוש עשרה, היה ממנהיגי הקהילה ומראשי התומכים ברמב״ם בפולמוס על כתביו בשנת.1232

הוא תרגם על פי בקשת ר׳ דוד קמחי את חיבורו של יצחק ישראלי, ׳ספר היסודות׳. במחצית השנייה של המאה השלוש עשרה פעל ר׳ זרחיה בן שאלתיאל חן שעבר לרומא בשנת 1277, אך חינוכו וחלק חשוב מפעילותו הספרותית היו בברצלונה. הוא תרגם חיבורים רבים מערבית לעברית, וביניהם חיבורים של אבן רושד, אלפראבי ואריסטו.

כאמור בברצלונה היה מרכז ללימוד ערבית. קלונימוס בן קלונימוס, אחד מחכמי פרובנס, שנולד בארל בשנת 1286, ושהיה רופא, מתמטיקאי והוגה דעות, עסק בתרגום חיבורים מערבית לעברית, והיה תוצר מובהק של פעילותם של פליטי אלאנדלוס וצאצאיהם בפרובנס. הוא למד ערבית בפרובנס והחל שם במלאכת התרגום, אך בראשית המאה הארבע עשרה הגיע למסקנה שאין עוד בפרובנס מורים לערבית שיוכלו לקדמו, ועבר לברצלונה להמשיך שם בלימודיו בערבית. בברצלונה מצא מרכז מתקדם ביותר ללימודי ערבית וספרייה מרשימה מאוד של חיבורים בערבית. נראה שהתכוון, בין השאר, לספרייתו הגדולה של יהודה בונסניור. במכתב אל אחיו בארל שיבח את מוריו לערבית. היהודים בקטלוניה, כאחיהם ברחבי חצי האי האיברי, המשיכו לטפח את השפה מסיבות תרבותיות, מדעיות, פוליטיות ודתיות, וכך נותרו קשורים לספרות הערבית־יהודית על כל ענפיה. ידיעת השפה הערבית העניקה ליהודים יתרונות לא מבוטלים ואפשרה להם למשל להתמנות לדיפלומטים ולשמש מתרגמים ורופאים. אסטרוג בונסניור היה מזכירו של ג׳איימי הראשון לתעודות ערביות. בנו יהודה תרגם לקטלאנית עבור המלך ג׳איימי השני משלים משפות שונות, כולל ערבית, ואלה נכללו בספר משליו. הוא תרגם לבקשת המלך מערבית לרומנסה גם ספר רפואה, והמלך הורה לגזברו בשנת 1313 לשלם לו על כך 1,000 סולידים. בשנת 1294 נתמנה יהודה לנוטריון לתעודות בערבית באזור ברצלונה. בשנת 1296 ציווה המלך ג׳איימי השני על הבאייל יBaile -, נציג המלך-  בברצלונה שישלם לווידאל בנבנישת די פורטה שני סולידי מדי יום למשך כל התקופה שבה עסק בתרגום ספרי רפואה מערבית לקטלאנית. במאה הארבע עשרה המשיכו משכילים יהודים מברצלונה לשלוט בשפה הערבית. במחצית הראשונה פעל שלמה בוניסאק שתרגם מערבית לעברית את אחד מחיבוריו של גלנוסDe Crisibus, ראו פליו, התרבות היהודית, עמי 32).

Recent Posts


הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 219 מנויים נוספים
פברואר 2017
א ב ג ד ה ו ש
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728  

רשימת הנושאים באתר