ארכיון יומי: 18 בספטמבר 2017


Palais et jardins.David Elmoznino.Amour interdit

Amour interdît

A treize ans, on sait qu'il y a quelque part dans le monde un être que la fille pubère n'a pas encore connu et qu'elle passera le restant de ses jours avec lui.

Dans l'une des petites ruelles non goudronnées de la ville, il y avait une rangée de petits magasins abritant différents commerces. Le plus petit d'entre eux, recouvert d'une pellicule de poussière noire, était celui du marchand de charbon. Le sol, les murs et le plafond étaient revêtus d'une couche de couleur du plus beau noir, à tel point que, pour un passant non averti ignorant l'existence de la boutique, elle apparaissait comme une grande tache sombre envahissant le mur de séparation.

 Au-delà de ce puits noir se rassemblaient les Maîtres Artisans juifs vêtus de leurs Djellabas brunes. Ils prenaient place face à leurs établis, tels ces cordonniers maniant leurs marteaux de laiton et de cuivre rouge à longueur de journée. Derrière eux, dans la lumière du jour, se détachait le Souk, le marché avec sa foule grouillante, son festival d'odeurs et de senteurs, de saveurs, d'épices et d'arômes dans un tourbillon de sensations qui recouvrait toute la place.

La maison de la famille juive se trouvait presque au bout de la ruelle, en face du Mellah bien connu… le quartier juif, actuellement dans un état de désolation avancé, triste à en pleurer. Ce n'était que ruines et gravats, où subsistaient quelques maisons délabrées, délaissées par la plupart des grandes familles juives aisées qui s'étaient résolues à quitter le Mellah inhospitalier pour un environnement plus accueillant. Une partie de la population avait opté pour l'émigration vers Israël, les autres habitants s'étaient dispersés dans différentes localités du pays. C'est alors que, descendues des Monts de l'Atlas et issues de bourgades éloignées, des familles démunies, nécessiteuses, avaient pris possession des maisons abandonnées d'où elles partaient à la recherche de travail en ville, dans une quête de toute besogne occasionnelle, de tout emploi provisoire. Raphaël, mon père, le père de famille de la maison juive, avait habité le Mellah pendant toute son enfance. Lorsqu'il il fut revenu à Marrakech en compagnie de sa femme Rina et de sa famille, avec l'intention de s'y établir, il avait opté cette fois-ci pour une habitation située en dehors du quartier juif et son choix se fixa sur la petite ruelle. Il espérait y trouver des conditions d'habitat décentes et une vie meilleure. Hélas, la ruelle n'échappait pas à la dégradation générale. Une couleur sale envahissait les façades qui s'étiolaient, de nombreux chats hantaient ses murs jour et nuit et leurs miaulements venaient amplifier le tintamarre continuel et le tapage environnant.

La maison de la ruelle avait deux niveaux. L'aspect extérieur sobre et dénudé offrait aux regards une image de neutralité et de simplicité. Il fallait se garder de toute provocation involontaire, éviter de susciter toute jalousie auprès de ses voisins musulmans. Mais, s'il vous arrivait d'être invité à y pénétrer, vos yeux s'illuminaient en découvrant l'intérieur empli de trésors bien cachés.

 Toutes les maisons de la ruelle furent bâties sur le même modèle. Deux étages entourant un patio, la cour intérieure. Toutes les ouvertures de toutes ces maisons débouchaient sur le patio, les portes, les fenêtres, les balcons occupés parfois par toute la maisonnée convergeaient vers cet espace secret, vers le coeur de l'habitation, sa pulsation intime et secrète. Le bâtiment abritait hommes femmes, enfants et il arrivait que toute une famille vive dans la promiscuité d'une chambre unique. On sortait sur le patio pour prendre l'air, souffler un court instant, et aller à la rencontre de l'autre, à la rencontre de la vie. Quelque temps après son installation, lorsque la famille juive et toutes ses branches se furent acclimatés à leurs nouvelles conditions de vie dans la nouvelle maison, Raphaël et Rina introduisirent Salma la belle dans leur foyer – l'aide ménagère musulmane qui allait apporter aide et soutien à tous les habitants de la belle demeure. Au Maroc, il était bien connu que chaque maison juive se devait d'avoir son aide ménagère. Salma était âgée de onze ans lorsque son père l'avait confiée à la famille juive. Elle sera logée et nourrie, recevra gîte et salaire en échange de ses bons services. A partir de cet instant, elle faisait virtuellement partie de la famille juive. Et c'est ainsi qu'au fil des jours, au fil du temps qui passe, le présent récit émergea, surgit d'entre les nombreux contes qu'elle narra à David, d'entre les innombrables histoires d'esprits et de démons qu'elle se plût à lui rapporter. Ce fut son histoire personnelle qu'elle entreprit de lui raconter et David l'écoutait captivé. Il se souvient encore, après toutes ces années, de chaque détail comme si tous ces événements dataient d'hier, comme si Salma lui parlait encore aujourd'hui. Et ainsi commença-t-elle son récit.

"Nous vivions dans un petit village paisible peuplé surtout de gens simples et modestes, de personnes candides, ingénues et naïves parfois. Heureux et comblés, on se contentait du peu dont on disposait. Lorsque par bonheur il nous était donné de jouir d'une heure de liberté prise sur le travail domestique quotidien, sur les heures passées aux champs, nous avions l'impression de jouir de toute une semaine de congé. Nous étions fascinés par les petites choses de la nature. De simples détails nous remuaient, tel le vol d'un papillon, la vue de l'araignée pendue à son fil invisible, la découverte d'un nid d'oiseau tombé de l'arbre, les tendres oisillons gazouillant, piaillant à l'intérieur, les figues sauvages dégustées au coin d'un champ sur le chemin du retour à la maison, ou alors les raisins que l'on faisait craquer sous les dents, ou encore l'eau que l'on buvait directement à la source. Tout cela nous remplissait de joie pour le reste de la journée. Nous avons vécu la vie simple et innocente de l'enfance, sans peur ni complexe. Les habitants du village étaient tous amicaux et avenants. Aujourd'hui encore, je ressens de la nostalgie pour cette époque où je pouvais me sentir libre de me baigner toute nue dans l'eau de notre belle source, sans honte et sans crainte aucune, dans l'ignorance totale du côté positif ou négatif que cela pouvait comporter, du bon et du mauvais que cela pouvait signifier. Un soir, mon père vint auprès de moi et, prenant beaucoup de précautions se mit à me parler avec une grande délicatesse. Il me dit que, désormais, le moment était venu pour moi d'aller gagner mon pain et que je me trouverai bientôt dans l'obligation de quitter la maison natale. Il m'apprit avec douceur qu'il avait trouvé une bonne place de travail chez une famille juive de Marrakech.

Je n'avais que onze ans et je devais déjà abandonner ma famille ! Ni ma beauté, ni mes cheveux lisses couleur jais, ni mes grands yeux noirs rehaussés d'épais sourcils ne me furent d'aucune aide ni d'aucune utilité. Dieu seul sait combien ils se remplirent de larmes cette nuit-là passée à pleurer silencieusement sous la couverture. Tous mes rêves s'envolaient, disparaissaient, me fuyaient. L'espace d'un instant, tout avait basculé. Jusqu'au dernier moment je gardais l'espoir, quelque chose allait se passer, un événement bienvenu allait me sauver, mon père allait tout annuler. Mais hélas, rien de tel n'arriva.

Notre voisine s'adressa à mon père et parla à son coeur. Il devait me préserver, j'étais encore trop jeune et inexpérimentée. Mais, il lui expliqua, il nous expliqua, qu'il n'avait pas le choix, nous étions trop nombreux à la maison, il fallait que je quitte le village, il était indispensable de me trouver une place de travail. Je ne lui en veux pas et ne nourris aucun ressentiment à son égard, je savais qu'il passait des moments très difficiles. Les derniers jours qu'il me restait à passer auprès de ma famille à la maison le tourmentaient, il n'osait plus me regarder en face et tenait les yeux baissés. En fait, je n'avais pas compris de quoi ce pauvre homme pouvait avoir honte, lui qui s'obligeait, se contraignait à se séparer de sa fille chérie.

Je passais la dernière nuit précédant mon voyage chez notre voisine. Elle me parla longuement, avec beaucoup de tendresse. Elle me parla jusqu'au milieu de la nuit. J'entends encore le son de sa voix, ses mots tellement doux et tendres, des mots d'encouragement, des mots que je garde encore dans ma mémoire jusqu'au jour d'aujourd'hui.

Le lendemain, nous nous retrouvâmes côte à côte près de la charrette qui allait nous conduire à Marrakech. Notre unique cheval y était attelé, prêt à trotter vers notre nouvelle destination. Elle me dit, les yeux remplis de larmes :

"Rien n'est définitif, tu pourras à tout moment revenir vers ta famille, le retour est toujours possible." Mais je savais que ce n'était pas vrai, que c'était un voeu pieux. Elle m’embrassa, nous nous séparâmes et depuis je ne l'ai plus revue. Dans la charrette, durant ce long et lent voyage, je songeais un instant aux propos que nous avions tenus pendant la nuit. Il m'arriva de penser qu'elle était dans le vrai, de lui donner raison. Peut-être allais-je me sentir à l'aise dans ma nouvelle situation ? J'aurais une chambre pour moi toute seule, des vêtements propres, des bons repas ? Je recevrais même de l'argent de poche – m'avait-on dit.

Mais je n'avais que onze ans et tout cela était bien prématuré. J'étais encore trop jeune pour quitter la maison paternelle et le village natal, encore trop liée pour être indépendante. Nous étions habitués à voir les filles partir bien plus tard de la maison. Malgré toutes ces pensées, je n'avais rien à reprocher à mon père, je savais qu'il m'aimait profondément, qu'il m'a toujours aimée tout au long de ces années. Il a toujours été très bon envers moi. Non, je ne lui adresse aucun reproche qui puisse avoir une relation quelconque avec l'amour qu'il me portait. Je me souviens très bien de ce jour où il me conduisit à Marrakech. C'était un dimanche après-midi. J'étais vêtue de ma belle robe, celle que je portais lors des grandes occasions et que je m’empressais, aussitôt la fête terminée, de plier soigneusement et de ranger en prévision de la prochaine festivité. Je me souviens qu'il régnait un silence inhabituel dans la maison. La séparation fut très difficile. C'est en larmes que je pris congé de ma mère, de mes frères et de mes soeurs. Puis, je suis allée faire un tour au village. Revoir une dernière fois tous les endroits auxquels j'étais attachée, tous les lieux que j'avais aimés. Je pris le chemin qui longeait la maison, me rendis au puits, allais voir mes moutons que je guidais tous les jours vers les prés en compagnie de ma soeur. Il fallait aussi me séparer d'eux. Mon père attendait près de la charrette et ne disait mot. Patient il ne me pressait pas. Le temps passait et j'étais toujours hésitante. Je ne me décidais pas à grimper sur la charrette et même si je l'avais voulu je n'y serais pas parvenue. Je ne pouvais plus bouger, mes mains tremblaient, mes jambes refusaient de me porter. Je n'avais plus la force de faire le moindre mouvement, j'étais paralysée et me sentais comme un vieux chiffon usé.

A suivre……

שערי ספרו סיפורים- שלום פוני כלפון

רבות שמע על שודדים נועזים ששלטו כשבילי העפר שברחבי מרוקו, כשזו עוד לא ידעה כביש ומכונית. כשהיה שמעון כבן ארבע־עשרה, נענה אביו להפצרותיו המרובות לקחתו עימו. בעיקר משום שגם איש חסדו ומגינו, הוא שיך לחאז, הפציר בו להביאו לאחוזתו כדי שיתר בני המשפחה יכירו אותו. כשנולד שמעון, באו שיך לחאז ואנשיו לבקר את ביתו של עמי יהודה והביאו עימהם מתנות רבות. האם התנגדה בכל כוחה לכוונה זו, בכתה ויללה, אך לבסוף נכנעה לתחנוניו של בנה השש ללכת אל מרחבי־יה למרות סכנותיהם ומוראותיהם. כל אותם ימים שלפני הנסיעה, היה מפזם בלחש מזמורי תהלים ופניו זוהרות. כשעלה על הסוס ורכב לצד אביו, ראה לפניו אותו עולם שכולו הוד, פחד וסכנת נפשות והיה מפזם לעצמו: ״אשרי משכיל אל דל ביום רעה ימלטהו ה׳… ה׳ מעוז חיי ממי אפחד…׳׳. כשהגיעו הוא ואביו לכניסה לגיא, ראה שמעון עבד כושי ענק ורב מידות עומד וגובה מס־מעבר מכל איש ואיש של ה״רפאגא״ (שיירה), היא שיירת היהודים הרוכלים. רק המלווה הברברי המזויין שנסע איתם לא שילם. שמעון הצעיר, התמרמר ונתמלא חרון וחימה.

  • האמנם תשלמו לו? שאל את אביו.
  • מי ימצא עוז להילחם בו ובשבטי הברברים ? זאת היא ארצם! הכסף שאנו נותנים לו יהיה כפרתנו, אמר האב.
  • יבוא יום ואשבור עצמותיו של חמסן זה! מלמל לעצמו.
  • אביו שמעו, הסתכל בו, נבהל, ונתן עליו בקול.

הס! צעק לעברו בחלחלה, אתה רוצה לשנות סדרי בראשית? לא תסע ולא תשבור שום עצמות! מה אנו ומה כוחנו שנילחם בשבטי הברברים? הוא ירש את זה ממני, אמר האב בינו לבינו, כשהוא מנסה להבין את המתחולל בנפש בנו. עם הזמן גם הוא יצטנן מהתלהבות זו, חשב. בעיני שמעון הצעיר לא ישרה השפלה זו. לא יכול להבין משום מה יהודים כה רבים אין בהם העוז להיפטר מפגע רע זה העומד בדרכם וחומס אותם לאור השמש? אביו הסביר לו דברים שכבר שמע לא פעם שהיהודים באו לכאן לגור ולא להשתקע, כאורח נטה ללון וכתושב עראי אינם יכולים להתגרות באדוני הארץ.

אנחנו סתם בני־חסות שחייהם מלאי צרות בלאו הכי. אנחנו חיים כיהודים בחסד ולא בזכות. נכון שהם פה מזה מאות ואלפי שנים אבל אף פעם לא ראו את עצמם כבני הארץ הזאת. ככה המשיכו להתדיין ושמעון מקשיב לדברי אביו שנתכוון ללמדו הכנעה ואורך רוח עד בוא המשיח. אבל שמעון הצעיר קצר רוח היה ועניין המשיח קסם לו מזמן והעסיק את מוחו. היו לו שאלות רבות ועליהן לא קיבל תשובה שתשקיט את נפשו הסוערת. משפחת שיך לחאז קיבלה את שמעון בתרועות גיל, ממש כבן משפחה ושיך לחאז ישב איתו שעות רבות וסיפר לו על רקמת היחסים בין משפחותיהם מזה דורות. הוא הרגיש בקולו של שיך לחאז יחס אבהי וכן. אחר לקח אותו לבקר באחוזות השכנות והציגו בגאווה רבה כבן יהודה וכנכדו של שלמה שהיה בן חסותו של אביו. לפני שעזבו את האחוזה, נתן לו במתנה סוסה קטנה בת שנה. זו הייתה מתנה מיוחדת במינה שהעידה על חיבתו והוקרתו הרבה, משום שסוסה קטנה זו, הייתה בתה של אחת מסוסותיו האצילות של שיך לחאז, סוסות הידועות בכל האזור.

 כך הפגין שיך לחאז ברבים את כוונתו, לפרוש חסותו האישית על שמעון הצעיר. והסוסה הייתה מיועדת לשמש לו מגן ומחסה בדרכים המסוכנות. בחוזרו ממסע זה, והוא מלא רשמים, פקדוהו ביתר שאת ההזיות על ארץ־ישראל. יותר ויותר נתחבבה עליו, כאילו הייתה קן למחשבותיו. לפעמים, כשהיה שוהה בבוסתן, דימה לראות בהר שממול את הר הגלבוע עליו נפלו שאול ויהונתן הנאהבים והנעימים, דימה כאילו ראה קרב ממש ושמע שקשוק חרבות ושריקות חצים מפלחות את האוויר, או יש שראה לפניו את שמשון הגיבור רץ ושערי עזה על גבו, צוחק על הבהלה שהפיל בקרב הפלשתים. הוא קרא וקרא ללא סוף שירי חיבה ופיוטי אהבה על ארץ ישראל שהגבירו את געגועיו לארץ אבותיו. התמסר יותר ויותר ללימוד העברית שבה שלט שליטה מפליאה ואף נהג לדבר בה בשבתות ובחגים עם הרבנים ועם חבריו תלמידי הישיבה והיה לשם דבר בין בני דורו במללאח.

שאלות שנותרו ללא מענה ניקרו בראשו ללא הפסק. מבני גילו התבדל וחשב על עמו ועל קיומו העלוב. אמו הייתה מספרת לו על החכמים המופלאים הקבורים בבטן ההר הקדוש, הוא זבל־לכביר(ההר הגדול),שסגר עליהם משום שרצו לקרב את הקץ וכן על אגדת שערי־ספרו, והייתה משננת באוזניו: אסור לדחוק את הקץ בני, נחכה לתשועת ה׳ כי תבוא, כי לא כלו רחמיו. אם ה׳ לא יבנה בית שווא עמלו בוניו בו. אך אוזני שמעון היו תמיד קשובות ודרוכות בציפייה לשמוע את שופרו של המשיח בכל עת ובכל שעה. בעוברו ליד שערי המללאח הגדולים, שם ישבו עניי העיר על הגשר של וואד־ שוק, היה בוחן היטב את פני הזקנים היושבים שם, אולי יגלה ביניהם סימניו של המשיח המתענה בגלל חטאיהם של ישראל. בכל השנים שלמד בישיבה לא נשכחו מלבו הרהוריו לגאולה עד שבא מאורע אחד וזעזע את נפשו ושינה את מערכיה. יום אחד הגיעה שמועה לספרו שהותקפה שיירת הרוכלים היהודים ובין ההרוגים עמי יהודה, הוא אביו של שמעון הצעיר.

סיפור תרבות-יהודי תוניסיה וארצות מוסלמיות אחרות-ירון צור

בראשית התקופה הקולוניאלית

התמורה התרבותית העמוקה בחיי התושבים בתוניסיה התרחשה עם הכיבוש הקולוניאלי. כזכור, סיפורו של ניסים סרוסי על ילדותו בתקופת השלטון הצרפתי ובראשית ימיה של תוניסיה העצמאית חשף לפנינו את הרבדים התרבותיים השונים שחותמם ניכר בארץ זו. מצאנו את חותמם גם בחיפושו של אלכסנדר מרדכי בנילוש, גיבור הרומן של אלבר ממי "נציב המלח׳/ אחר שורשיו: במשפחת נסיכים ברבריים? אצל צייר איטלקי מתקופת הרנסנס? לאמתו של דבר, מה שהשפיע יותר מכול על גורלם של שני אמנים אלה, הזמר והסופר, היה ההיסטוריה התרבותית של תוניסיה תחת שלטון הצרפתים (1956-1881), שכן בתקופה זו, של הכיבוש הקולוניאלי, הואצה ביותר פתיחתה של תוניסיה אל תרבות המערב.

באותה תקופה נוצר משבר עמוק בין היהודים לסביבתם. משבר זה גרם לכך שבסופו של דבר נפרדו המוסלמים מן היהודים כמעט לחלוטין, לאחר שבמשך דורות הם היו קרובים אלו לאלו, למרות ההבדלים שביניהם. ניתן לומר שעצם היציאה ההמונית שלהם מתוניסיה, החל בשנת 1948, ביטאה את התרחקות היהודים ממסורת השיתוף הארוכה עם הסביבה המוסלמית. כיווני היציאה העיקריים שלהם – ישראל וצרפת – ביטאו, מצד אחד, חיזוק של הפן היהודי הנפרד, שהתקיים תמיד לצד השיתוף עם בני הדת האחרת; ומצד אחר, בחירה בפן חדש לחלוטין במסורת התרבותית של רוב יהודי תוניסיה: זהות והזדהות עם עולמה של אירופה. אמנם פן זה היה קיים בקרב העילית של עדת הגראנה, היהודים האיטלקים. ואולם לבני עדת הרוב, התוואנסה, לא היה כל קשר עם התרבות האירופית. התקופה הקולוניאלית שינתה מצב זה מקצה אל קצה.

כיצד התפתח משבר זה עם הסביבה המוסלמית־הערבית? מה אירע בתקופה הקולוניאלית? וכיצד נִבעה שבר גם בין היהודים לבין עצמם, שהרי ההגירה של יהודי תוניסיה התפצלה בין צרפת לבין מדינת ישראל?

פיצול זה חל לעתים קרובות גם בתוך אותה משפחה. כך, למשל, אלבר ממי היגר לצרפת וקבע את מעונו בפריס, אך אחיו עלה לישראל והשתקע בנתניה. מה הקשר של כל התופעות האלה להתפתחות התרבותית? בכך יעסוק פרק זה של הספר.

  1. הרב המשכיל מול המורה המודרני

עד עתה הכרנו שתי דמויות מקרב יהודי תוניסיה, אלבר ממי ונסים סרוסי. ממי שייך לדור ההורים של סרוסי, הדור שנולד והגיע לבגרות בתקופת השלטון הצרפתי. עתה נכיר דמות נוספת, מתתיה חי גוויטע, רב מעדת התוואנסה, שראוי אולי לכתר ׳׳הציוני הראשון׳׳ בתוניסיה, ואולי אף בצפון אפריקה כולה. גוויטע שייך לדור מבוגר יותר, זה שנולד בסוף התקופה שלפני בוא הצרפתים, והיה צריך להתמודד עם המעבר לתקופה הקולוניאלית. הרב גוויטע לא חי בעיר גדולה, כמו תוניס או צפאקס, אלא בעיר שדה קטנה, מהדיה. הוא היה רבה ומנהיגה הרוחני של קהילה יהודית קטנה, שהיו בה גם תוואנסה וגם גראנה. והנה, השינויים הכלכליים בעולמה של תוניסיה ובוא הצרפתים דחקו בו להיערך ולפעול. סיפורו יפרוס לפנינו את ראשית התהוותו של השבר התרבותי בקרב יהודי תוניסיה.

הסיפור אינו מתחיל במהדיה, עיר השדה הקטנה, אלא בבירת הארץ, תוניס. בנופה של אלחארה, השכונה היהודית בתוניס, הופיע בשנת 1878 מבנה מרכזי חדש – בית הספר של ארגון יהודי שנשלט מפריס – "כל ישראל חברים״(כי״ח). זה הארגון שבבית הספר שלו למד גם ניסים סרוסי. הקמת בית הספר החדש ציינה מהפכה תרבותית שהתבטאה, בין השאר, בעמדה חדשה ביחס לשאלה: מי מוסמך לפרש לבני האדם את המציאות ולהדריכם בחיי היומיום שלהם? בית ספר זה היה אחד הנציגים הראשונים של החדירה התרבותית המערבית לתוך עולמם של תושבי תוניס, עוד לפני הכיבוש הצרפתי. מנהלי בית הספר ומוריו, שקיבלו את הכשרתם בפריס, היו אמונים על השקפתה של תנועת הנאורות האירופית, שהאדם מסוגל להבין באמצעות שכלו את העולם ואת הכוחות הפועלים בו. לפיכך אין הוא חייב להיזקק לכתבי הקודש ולהוראת חכמי הדת כדי להתמצא בכל נבכי החיים. הדת היא עניינו הפרטי של האדם ותפקידה העיקרי הוא מוסרי. אדם רשאי להאמין או שלא להאמין בקיומו של האל, בתוקפן של המצוות וכיוצא באלה.

מרכיבי ההשכלה שביקשו בתי הספר של כי׳׳ח להעניק לנוער היהודי היו שפות מודרניות, יסודות החשבון, ומעט גאוגרפיה והיסטוריה. השכלה זו, כך האמינו מייסדיה של חברת ״כל ישראל חברים״ (כי״ח), היא שדרושה ליהודים בכל אתר ואתר כדי להתקדם. לאור מה שאמרנו קודם לכן ביחס לחדירת הכלכלה האירופית לזירה התוניסאית, ברור שבית הספר של כי׳׳ח נתן מענה לבעיה הכלכלית שהחלה להטריד את הציבור המקומי, שכן שליטה בלשונות מערביות וביסודות החשבון נעשתה עתה חיונית כדי להתפרנס. לפיכך אין להתפלא שרבים מאנשי ההנהגה של הקהילות התייחסו בחיוב למוסד החדש. עם אלה נמנה גם מתתיה חי נוויטע. זמן קצר לאחר שנודע לו על ייסוד בית הספר המודרני בתוניס הוא יצא לעיר הגדולה, נפגש עם מנהל בית הספר של כי״ח, דוד קאזס, וביקש את סיועו בפתיחת בית ספר דומה גם במהדיה.

קינה על העיר תאפילאלת… התרגום מאת המחבר-רבי יחייא אדהאן זצוק"ל וזיע"א

קינה על העיר תאפילאלת…

התרגום מאת המחבר

אזיו תשמעו האד לקצצא. מא סארת חתא פמרצא. גיר פתאפילאלת למנחוסא. פיהא סאר האד לעאר.

בואו ותשמעו זאת הצרה. שלא היתה בשום עירה. רק בתאפילאלת הארורה. שם היתה זאת החרפה

שאעא מאזאלנא פי עצאותנא. בעד מה מאזאלנא פי מחנתנא; מא חרנא לא פלקראיא ואלא פצלאתנא. כול ואחד פי קלבו לגדר:

אך אנו נשארנו במועצותינו, איש לדו־כו פנינו, לא עסקנו בתורה ובתפלותינו. כל אחד לבו מלא מרמה ותככים.

 

עליהא עבבאו מתאענא וכירנא . ומא באנו יחננו מנבא . חתא בראו יקתלו פינא. נשא ורזאל כבאר וסגאר:

לכן לקחי רכושנו וממוננו, ולא חמלו עלינו, עד שהתחילו להרג בנו. אנשים ונשים גדולים וקטנים.

 

האדסי כאמל סאהל ענדנא. לוכאן בקא סידנא תאז ראסנא. עליה נרדו גרבתנא. יפדי עלינא האד לעאר:

וכל זה היינו ברצון מקבלים, אלו נשאר עטרת ראשנו בחיים, ובזכותו היינו בטוחים, שיפדנו ה׳ מכל האויבים.

 

כאן יקבד כול ואחד אוחדו . ויזבד מא פקלבו וזהדו. חתא ירזע ללאה אוחדו. ימשי מננו דאך לעאר:

לכל אחד נתן תקונו, על כל פשעו ועוונו. ומוכיחו בחלקת פיו ולשונו. במוסר ויראת השם.

 

כול ואחד יעטיה תקונו . מא עמל פדנובו ועונו . בחלאות כלאמו ולשאנו . בכוף אללאה לחאדר:

לכל אחד נתן תקונו, על כל פשעו ועוונו. ומוכיחו בחלקת פיו ולשונו. במוסר ויראת השם

 

יערֹף צאלחת לבלאד וכלארא . כאן דימא יתצרעא פיהא . באס יכוני יעמלו תקון דיאלהא. קבל יזי האד לגיאר:

היה יודע מה טוב לנו ומה רע. ותמיד מזהיר לעם לסור מן הרע. ומתקן כל דבר פשע, קידם שבבואו עלינו המים הזדונים.

 

ישראל גלבו סידנא מוסא. יתובו פצבאח וירזעו פלעסא. תגבברת לקליפה למנחוסא . הייא סבאב כול גיאר:

ישראל הכעיסו גם את משה רבם. שבים בבֹקר ובערב חוזרים לסורם ולכן התגברה הקלפה על כלם. והיא גלמה את כל הצרות הרבים.

 

בקאת פקלב סידנא לגצצא. לאמא ימשיו ליהוד פדרסא . מא כללא לא מוסר ואלא דרשה, כול ואחד יכזר וינדר:

בלבו הרגיש מה שיקרה להם, חשש לפגיעת אחיו מאויביהם. ולכן הרבה להוכיחם ולתת מוסרים, כדי שישובו

מדרכיהם.

 

כול ואחד יערפלו מא ביה . ולמסכין כאן ידור ביה. וסגיר כאן ירבביה . בלא זמיל בלא תכבאר:

כל אחד ידע מה מעשיו. והיה משתדל להשיבו מדרכיו, והקטנים היה מדריכם אחריו, בלי שכר ובלי כבודים.

 

ולמגגי די משא מתאעו . יקבד ביידו ויכין פדראעו . ויעטיה רראי פמודעו . בלפרחא בלא גיאר:

והעשיר אם הפסיד ממונו, מחזיק בידו ומסיעו, ומיעץ לו ומושיעו. בשמחה בלי עצבים.

 

כדם ללאה בצפא ונייא . עמל רוחו מא כאיין פדניא . ונייתו ללאה קוייא . חתא חד עליהא מא יקדר:

היה עובד את ה׳ בכל לבו. ולא הביט בעולם ובמה שבו. וכל מעיניו לעבודת בוראו. אין מי שיכול לעשות אלה המעשים.

 

דימא מכבי פלמצרייא. די פוק לישיבה מבנייא. וילא זאה שרע לולייא. יבטל ויגלע עליהא לעאר:

בעליה היה נחבא תמיד, לכל היום יושב ולומד. ורק בבוא אליו בעלי הדין והעד, ה;ה מפסיק ומטפל בהם

 

ילא זית נעאוד עמאלו. מא יקד לא כאגט ואלא חבר פקואלו. האדא סגלו וחאלו. לגראד לעזיז לזובבאר:

אם באתי לספר מעשיו הטובים. יכלו דיו וניָרים, כי כל מעשיו הרבים, לעשות רצון בורא העולמים.

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