ארכיון יומי: 25 באוקטובר 2018


Relations du caïd Aïssa Ben Omar avec les juifs de Safi

    1. Relations du caïd Aïssa Ben Omar avec les juifs de Safi
    1. Le caïd Aïssa Ben Omar el Abdi a été le plus célèbre et le plus important des caïds régionaux durant les trente dernières années qui ont précédé la soumission du Maroc au protectorat colonial. Weisgerber l'a décrit disant qu'il avait un visage avenant avec des traits arabes, légèrement brun, entouré d'une courte barbe grise. Il était de taille moyenne, ne présentant aucun signe d'obésité. Il entourait sa tête d'un turban de mousseline blanche et se drapait d'un haïk d'une blancheur immaculée. Il loua ses qualités ainsi : « Il était d'une intelligence étincelante, savant, ferme et précis, chaste, propre… Il était austère en religion et récitait constam­ment des invocations "dikr". Ses salons ne manquaient jamais de "ouléma"… Il était modeste et affable. »
    1. Aïssa Ben Omar el Abdi est né dans la région des Abda en 1842 dans une famille arabe originaire du Hejaz et une proche parenté avec les chérifs Aroussiyine, habitants de Séguia el-Hamra, au Sahara occidental. Cette famille gagna la considéra­tion et l'estime dans les Abda en raison de sa noble ascendance (charaf) et de la richesse acquise par le commerce qu'elle entretenait avec les étrangers, par le port de Cap Cantin, et également grâce aux rela­tions complexes qu'elle avait tissées avec de nombreux symboles de l'autorité du Makhzen. Cela la prépara et lui facilita l'accès à la fonction de caïdat, au moment de sa création dans la tribu des Behatra. Elle fut seule à assumer cette responsabilité durant soixante-sept ans, de 1847 à 1914. Aïssa Ben Omar fut le plus puissant et le plus considéré des caïds de cette famille. La période de son autorité fut la plus longue et dura trente-cinq ans, de 1879 à 1914. Il endossa cette charge dans une période délicate et difficile de l'histoire du Maroc où les puissances coloniales s'étaient liguées contre le pays, multi­pliant leurs pressions militaires, commerciales, financières et diplomatiques sur le Makhzen. Aïssa Ben Omar s'acquitta de ses fonctions caïdales avec succès, aussi bien sur le plan administratif que mili­taire, dans son fief que vis-à-vis de l'autorité centrale. Il mérita ainsi la confiance et la considéra­tion des sultans qu'il avait servis : Moulay Hassan Ier et ses deux fils, Moulay Abdelaziz et Moulay Abdelhafid. De ce fait, l'étendue de son autorité s'accrut, allant de Oualidia, aux confins des Doukkala et au-delà de Tensift, dans les Chiadma, et jusqu'à soixante kilomètres des portes de Marrakech. Il devint le premier seigneur de cette région, y agissant comme un prince au pouvoir absolu.
    1. Aïssa Ben Omar fut parmi les premiers caïds à faire allégeance au sultan Moulay Hafid, comme « sultan du Jihad » en 1907. Ce dernier le nomma Ministre des Affaires étrangères. Dans cette charge périlleuse, il révéla son intelligence et sa perspicacité, en un moment critique de l'histoire du pays. Il conseilla l'application d'une stratégie diplomatique pour écarter les menaces grandissantes de la France, en suscitant une rivalité entre cette dernière et l'Allemagne.
    1. Après l'application du Protectorat français sur le pays, l'administration française le destitua après qu'il eut combattu ses intérêts et sa présence. Il fut déporté à Salé et contraint à une résidence forcée, de 1914 jusqu'à sa mort en 1924. Son corps fut transporté dans sa tribu où il fut enterré au milieu d'une assistance impressionnante comme on en voit rarement. Fresneau en témoigne : « Des délégations de cavaliers des tribus le saluaient à tour de rôle, tout au long du passage du cortège funèbre… quatre cents pleureuses participèrent à l'imposant rite funéraire. » Cela indique la grandeur de cet homme dans la conscience de ceux qui l'avaient connu et la force de la considération que lui vouaient ses sujets. La mémoire populaire continue à perpétuer les nouvelles de sa fermeté, sa sévérité contre ceux qui se rebellaient contre son autorité ou qui complotaient contre la sécurité de son domaine. Cela se passait au moment où les étrangers usaient de tous les moyens pour affaiblir l'autorité de l'État et défaire sa souve­raineté, en dispensant des « protections consulaires », en se livrant au trafic des armes, en provoquant des troubles dangereux dans les régions, lesquels condui­sirent le sultan Moulay Hafid à penser que les habitants des campagnes et des villes étaient difficiles à gouverner « et qu'ils ne se conforment à la règle que sous l'oppression et sous l'autorité de ceux qui sont sans pitié5 ». Aïssa Ben Omar faisait partie de ces caïds fermes et vigilants, à tel point que le seul énoncé de son nom «faisait trembler les corps ».
    1. Pour ce qui est de notre sujet : les relations de Aïssa Ben Omar avec les juifs, les annales, malgré leur rareté, nous permettent de nous faire une idée approximative sur les relations du caïd – objet de ces éloges et ses comportements – avec la gent juive. En y regardant de près, elles nous révèlent deux attitudes contradictoires envers les juifs :
    1. a) Ils constituaient les auxiliaires d'un bien inépui­sable, souhaité en cette période de crise et d'abondance, dont on ne pouvait ni se défaire ni se passer.
    1. b) En même temps, ils faisaient l'objet d'inquiétu­de et de trouble dont on craignait les maux et dont on se méfiait.
    1. Pour ce qui est du côté utile des juifs chez Aïssa Ben Omar, il apparaît :
    1. Dans les faits, que ce caïd fit venir un grou­pe de commerçants et d'artisans juifs de Safi, avec leurs familles et leurs enfants, et les installa à l'inté­rieur de sa vaste casbah fortifiée où il avait son siège et celui de son autorité (Makhzen) ; il leur accorda sollicitude et protection. Ils apprécièrent leur nouvelle résidence et s'y fixèrent. Leur présence dans les campagnes des Abda se borna à cette seule localité, comme en atteste Doutté qui visita la région en 1914. Probablement, le caïd, en installant les juifs dans sa résidence, espérait y créer un centre commer­cial moderne et actif, multiservices, pour l'adjoindre aux autres secteurs réalisés, pouvant mettre à la disposition des siens, des tribus et des douars voisins toutes sortes de marchandises et de prestations urbaines. Ce désir se réalisa quand les juifs ouvrirent des boutiques et des ateliers dans un espace réservé à l'intérieur des remparts de la Casbah, pour la vente de tissus, de bijoux d'or et d'argent, et pour la coutu­re et la cordonnerie ; et même le commerce de denrées de consommation exotiques et rares à cette époque* 8 9. Grâce à cette réalisation dont l'origine et le support étaient les juifs, la casbah de Aïssa Ben Omar, comme le dit Sbihi, « devint un village autonome avec toutes ses utilités, comme une petite ville» ou, autrement dit, comme une ville parfaite.
  1.         casbah fortifiée Cette casbah est connue sous le nom de « Dar Caïd Si Aïssa ». Elle est située dans la tribu des Temxa, fraction des Behatra, à 25 km de Safi. Fondée par le frère du caïd – appelé caïd Mohamed Ben Omar -, en 1866, à l'époque du sultan Mohammed IV, elle s'étend sur 27 hectares mais Aissa Ben Omar, comme le dit Sbihi dans sa « Bakoura », y a construit plus que son frère… et ainsi la casbah lui fut attribuée. C'est une vaste casbah fortifiée par de hautes et épaisses murailles qui disposait d'une entrée principale gardée. Au temps de son prestige, elle comprenait plusieurs sections :
    • La partie d'habitation qui recouvrait le tiers de la surface de la casbah et qui regroupait les logements du caïd, de ses enfants et de quelques parents, des esclaves et des juifs qu'il avait fait venir de Safi. La résidence du caïd était la plus grande et la plus importante. Protégée par ses hauts murs, elle comportait trois étages conçus sur le modèle de Fès. À l'étage supérieur, se trou­vait le cabinet privé du caïd, et dans les autres, les espaces réservés aux invités. Au rez-de-chaussée, il y avait quatre salons faisant vis-à-vis autour d'une vasque.
  • La partie administrative, dont le tribunal constituait l'essen­tiel, intégrait la prison célèbre sous le nom d'« El Bardouz », formée de cellules sombres et étroites.
    1.            L'espace réservé au culte qui comprenait une mosquée pour les prières et pour l'enseignement des enfants du caïd et de sa famille, un local pour la « zaouia tijania », un cimetière dit « cimetière Ben Chtouki » où sont enterrés les siens et les notabili­tés de la tribu.
    1.           Une partie économique comportant des silos pour entrepo­ser les céréales, en quantité suffisante pour nourrir toute la population des Abda, des magasins et boutiques appartenant à des juifs.
    1.           Une partie privée renfermant les étables pour l'élevage du bétail et des écuries pour les chevaux pouvant en contenir quatre cents (voir Mostafa Fentir, sous-mentionné, pp. 268-280).
    1.         Le plus jeune des fils du caïd, le regretté Abdelkader, m'a raconté que l'un des commerçants juifs de la Casbah possédait un magasin où il vendait toutes sortes de marchandises : des biscuits, du chocolat, des cigarettes et du vin. Il est certain que la clientèle visée était ses coreligionnaires qui y résidaient, qui connaissaient et consommaient ces denrées depuis qu'ils fréquentaient les Européens.
  1. Pages de l'histoire des Juifs de Safi-Brahim Kredya-Septembre 2009-page125-131

Les veilleurs de l'aube-Victor Malka

De nombreuses légendes ont couru sur tel ou tel aspect particulier de ces suites musicales. Ainsi, selon l’une de ces légendes abondamment reprises chez les juifs maro­cains, les musiciens musulmans considéraient comme tacitement interdit le fait d’enseigner aux juifs des airs du mode Ramai Al-Maya, sur lesquels sont généralement interprétés des textes (Hadih) de louanges à Muhammad, le prophète de l’islam. Or ces airs ont, eux aussi, fait un jour leur entrée dans la liturgie de la synagogue, sans que cela donne lieu à un quelconque scandale.

Une autre légende relate qu’un sultan invita un jour un orchestre de musiciens juifs au palais en même temps que de célèbres musiciens musulmans. Les juifs se demandèrent comment faire pour ne pas être ridicules face à leurs collègues… L’un des membres suggéra, dit-on, que l’on joue des élégies (des kinot) que les juifs ont l’habitude de psalmodier en telle occasion précise du calendrier hébraïque. Or ces airs (inconnus dans le monde des musi­ciens arabes) viennent, pour la plupart d’entre eux, en ligne directe de l’époque andalouse. Simplement, la syna­gogue avait conservé et perpétué ces airs qui avaient en totalité disparu de l’aire culturelle musulmane.

Au terme de ces observations, une question se pose. Pourquoi cette poésie liturgique est-elle entièrement mas­culine ? Pourquoi n’y a-t-il pas, parmi les cent poètes identifiés par les chercheurs (israéliens notamment) et les quatre mille poèmes de toutes sortes qu’ils ont écrits, la moindre femme sur cet échiquier poétique du judaïsme marocain ? Le Talmud qui constitue, lui aussi, exclusivement un monde d’hommes, a cependant connu au moins l’existence de Brourya, la femme de rabbi Méir, laquelle, dit la légende, parvenait à damer le pion à bien des doc­teurs de la Loi parmi les plus prestigieux. Pourquoi n’y a-t-il pas parmi ces poètes liturgiques un équivalent de Brourya ?

Sans doute faut-il tenir compte à cet égard en premier lieu du fait que les femmes, dans la société juive maro­caine, n’ont pas eu la chance, dans leur grande majorité, de recevoir une éducation juive autre que celle consistant à conduire un foyer casher. Elles vivaient à l’ombre de leurs époux. À quelques exceptions près – qui concer­naient souvent des femmes ou des filles d’autorités rabbiniques -, elles ne savaient ni lire ni écrire l’hébreu.

Cependant, le chercheur Yossef Chétrit déclare avoir découvert à Strasbourg un manuscrit (dont il publie dans son livre une photocopie) contenant un poème hébreu. Et tout indique que ce poème aurait pour auteur une poétesse du xvme siècle, Fréha, fille de Joseph Bar Adiba. Chétrit fait observer qu’on s’adressait à cette femme, à son époque, comme à « une sainte » et que tout le monde l’ap­pelait « la rabbine ». Le poème correspond en tout point – à la fois dans le choix du thème et dans la forme – à la production classique des rabbins marocains de cette époque.

Un autre personnage féminin constituera le thème d’ins­piration de nombre de poètes juifs du pays. Il s’agit de Solika Hatchuel, une adolescente de quinze ans, née à Tanger. Elle aurait, dit-on, dans un premier  temps – à la suite d’une banale querelle avec sa mère – accepté de se convertir à l’islam, avant d’y renoncer et de le proclamer haut et fort. Elle fut alors, sur ordre des autorités, mise à mort en 1834. Poètes, chanteurs populaires et chroni­queurs ont, depuis lors, chanté sa gloire. Des légendes furent inventées, au point que l’adolescente eut peu à peu droit dans la mémoire et dans les archives des juifs du Maroc au titre : Sol Hatzadika, « Sol la juste ».

[1] Voir l’essentiel de son histoire dans le livre du rabbin David Ovadia, Fès et ses sages (en hébreu), Jérusalem, 1978, t. I, p. 83.

Il est Un (Ehad hou)

Il est Un mais nul n’est unique comme son unicité.

Il est béni par la bouche de toute créature.

Sa bonté est infinie,

Ses voies sont sublimes et prodigieuses.

Et qui, parmi les anges, pourrait lui ressembler ?

Pur est son monde, grâce et charité.

Il est seul au ciel mais le monde est plein de sa gloire. C’est son Nom qu’à jamais entonnent les monarques, Ils en témoignent.

Ses hauts faits sont contés par les divers prophètes. Notre chair se hérisse de sa crainte…

Qu’il soit magnifié jusqu’à la fin des temps […]

Les veilleurs de l'aube-Victor Malka-2010-page 110-111

קהלת צפרו-ר' דוד עובדיה- סדרי החתונה

קולן של זמרות אלה השרות בקול נוגה על קושי פרידת הכלה מבית אביה, פלח דממת הבוקר ועורר את הלבבות לבכי, עין בוכה ולב שמח. השן שרות בערבית.

קולו לבוהא יעטיה לכיר                     אמרו לאביה יתן לו הטוב

די עטא בנתו לשבאב סגיר                  שנתן בתו לבחור צעיר

יא בלגיני                                         הוי בלגיני

אידא מסאת לערוסא לימן תכלליני        אם הכלה הלכה למי תשאירני

לוחס ולגרבא…לימן תכלליני               לגעגועים ולבודדות….למי תשאירני

עם אור הבוקר באים יחידי חברת גומלי חסדים לקחת את הכלה לבית החתן. מניחים אותה על כסא כשצעיף מכסה את פניה ואחד נושא את הכסא על ראשו ויוצאים לרחוב בשירים ורננות. כל הנשים יוצאות אחריה בתופים ובמחולות ושני נרות דולקים נישאים על ידי ריבות המהלכות לפניה עד משגיעין לבית החתן שם מקדמין את פניה בחלב ובסוכר.

ומתפללין תפלת שחרית בבית החתן או בבית הכנסת קרוב. אחרי התפלה חוזרים לבית החתן לסדר החופה והקידושין. הכלה יושבת על כסא גבוה והחתן מקדש את בת זוגו. והיו נוהגין לקדש במטבע של כסף ובנוסח הקידושין "הרי את מקודשת לי בכסף זה". והב מברך ברכת האירוסין, ומקריא את הכתובה לאט ובנעימה. בכתובה כותבין את יחוסם של החתן והכלה עד הדורות הקדומים הידועים להם. אחרי הקידושין, הולכים אבי החתן ואבי הכלה עם הכלה עד הקיר הגובל בחצר, ושם נותנין בידה ביצה מגביהין את הכלה והיא זורקת את הביצה הנשברת על הקיר. שמא עושים זאת כדי לתת למידת הדין את חלקה, ועולתה תקפוץ פיה. בחינת " הפח נשבר ואנו נמלטנו ". או שמא לרמוז שהיא עומדת להיות ככלי שבור. בשאלות ותשובות מהר"מ מינץ, " וכן נוהגים לזרוק תרנגול ותרנגולת מעל ראש חתן וכלה למעלה מן החופה אחרי ברכת נישואין וסמך לזה מבגדות דהנזיקין וזאת לשון המנהגים : כי תרנגול ותרנגולת כלומר פרו ורבו כתרנגולים. מנהגי חופה אחרים היו "בשבת של ז' ימי החופה באות חברות הכלה לבקרה, ומחלקת להן "אלחפנא" – מלוא הקומץ גרעינים – ושמה אותם בצרור שנותנת להם.

ואחר כך עורכים את השולחנות ומגישים כיבוד לכל הנוכחים. המסיבה העיקרית היא בלילה קודם הייחוד, וממשיכים במסיבות עד יום רביעי הבא הנקרא " אסעאייא ", שאז הוריה מזמינים את הזוג ובני משפחתו לביתם. ומזמינים את קרוביהם. ואחר הסעודה נותנים לה מתנות. טקס זה נקרא " אסבאח " והזוג נשאר בבית הורי הכלה שבוע או שבועים. והכלה רק מתענגת אז בבית אביה, לאכול ולשתות. משחוזרת אחר כל בלית בעלה, מתחילים חיים רגילים של בני הזוג. הבעל יוצא לעבודתו והיא מסדרת ועוזרת בענייני הבית ליד חמותה, אין האשה יוצאת לקנות מצרכי אוכל, ראש המשפחה הוא הקונה את המצרכים ומביאם לבית. האשה מכינה מהם מטעמים, כל האשה בילתה את רוב זמנה בבית. לפעמים יצאה לקנות בגדים ובדים בשביל בני הבית, ואז היא יוצאת לשוק. גם עבודות הנשים נעשו בבית. המעבידים הביאו להן את העבודה, כך נשארת האשה זמן רב בבית ודואגת להחזקתו, ומטפלת בבניה, אין האשה משתתפת במסחר הבעל ובודאי שאים מקרים בהם האשה דואגת לפרנסה והבעל מקדיש זמנו לתורה.

מעטות מאד הנשים העוסקות במסחר מחוץ לבית, היו אלו בדרך כלל אלמנות החסרות משען כלכלי, שנאלצו לפרנס את עצמן ואת ילדיהן הקטנים. הללו אף נתחתנו בשנית יש שהמשיכו בעיסוקן לאחר חיתונן. אין להסיק מכך שהנשים לא יצאו מפתח ביתן.ודאי שלא. הן יצאו לביקורים אצל בני המשפחה. ביקורים אלו היו נעשים בדרך כלל בקבוצות קטנות. הכלה או הכלות עם החמות או הבת עם אמה, האחיות זן עם זה הלכו לבקר קרובי משפחה. ובילו לפעמים ימים שלמים בבית אחר עד שהבעל חוזר מעסקו ובא לקחת את אשתו הביתה.

חייו הפרטיים של הזוג.

הזוג חי, בשנים הראשונות לפחות, עם ההורים בבית אחד, ולפעמים אפילו בחדר אחד, בו הוקצה לזוג החדש ה " כאמייא " אצטבא מוגבהת הרבה, שוילון פרוש לפניה ולעת השינה עלו בני הזוג לישון על מטתם שם. ברור שבמצב זה, התנהגותן של בני הזוג הייתה מאופקת וצנועה, מחמת הבושה בפני בני הבית העוקבים אחר צעדיהם, עם הזמן נעשה הדבר הרגל. ואפילו כשנמצאו אחר כך בחדר לבד, לא האירו פניהם זה אל זו. וזה כרם לחיי קדושה וצניעות והיחסים נשארו יחסי כבוד ואהבה נסתרת. בזיווג שעלה יפה הבעל כיבד את אשתו והשתדל להנעים את הרגשתה בבית אביו. גם האשה כיבדה את בעלה, טיפלה בו במסירות ושירתה אותו ואת בני הבית בו מצאה את אושרה. אבל כמובן שהיו זיווגים שלא עלו יפה. וגם כשעלו יפה היו ביניהם לפעמים חיכוכים. אחרי מריבה עם החמות או הבעל, הייתה האשה הולכת לבית אביה ונשארת שם בהסתר פנים עד שהבעל בא לפייסה וכשלא נענתה לפיוסיו הרבה לשלוח אנשים נכבדים שישכנעו אותה לחזור. בדרך כלל חיכוכים שצצו בתקופה הראשונה לנישואיהם נעלמים לאחר שהתרגלו זה לזו במשך הזמן.

האשה בימי נדתה.

התנהגות הזוג בימי נידת האשה מעוגנת בהלכה כפי שבוטאה בשולחן ערוך של רבי יוסף קארו המחבר זלה"ה. אין מנהגים מיוחדים לצפרו בנושא זה, מלבד מה שנהגו הנשים לייחד מגבות לעצמן ולהתנגב בהן. בצפרו בימים הראשונים היו טובלות בנהר, על ידי פרישת סדין. ולפני בוא הצרפתים למרוקו בנתה הקהלה מקוה טהרה בצפרו, שמימיו נמשכים מן הנהר. גם הגברים הלכו למקוה טהרה בעיקר בערבי שבתות ובערבי חגים. ויש חסידים ואנשי מעשה שהיו טובלין לקריין כל בוקר.

רבי דוד עובדיה אסף, וליקט תעודות רבות שהוא מביאן בספר אחר, להלן תעודה מספר 124 בנושא טבילת הנשים בנהר כפי שזכרנו למעלה.

בתעודה מספר 124 מביא רבי דוד את הדברים הבאים.

התע"ז – ב"ה.

טופס והעתקת שטר נדרשנו להעתיק וזה נוסחו בהיות כי הנהר שעובר בקצה החצירות בזה האלמללאח ידוע ומפורסם שהנשים תמיד עושים בו טבילת מצוה מימי אבותינו נ"ע ובימינו, ואין מעכב עליהם שום אחד מבעלי החצירות הנזכרים בין שעברו בין שהם היום ונמצא לפי זה שהחזיקו הצבור בזה ואין שום אדם יכול עליהם בזה ובר מן דין שהעידו עדים כשרים ובררו בעדותם ונתקבלה כראוי בפנינו ובפני הקהל נר"ו. והעידו ואמרו שקודם שבנו קצת מהחצירות הנזכרים והכניסו הנהר הנזכר לרשותם זה כמו חמשה וארבעים שנה ופחות כפי זכירתם וכפי ידיעתם שהיה על שפת הנהר מחיצה של קוצים והיו הנשים מאהלים בהאלחווייאך – סדינים – וטובלים בהם ונמצא שהיה לצבור בזה חזקה קודם שיכניסו הנהר לרשותם ולכן אין שום אחד מבעלי החצירות הנזכרים יכול לעכב שלא לטבול הנשים בנהר הנזכר טבילת מצוה. ולא יכול לעשות שום עניין בנהר לעכב הטבילות מצוה כלל ולראיה חתמנו פה ברביעי לאב יה"ל שנת חמשת אלפים וארבע מאות ושבעה ושבעים ליצירה ושריר וקיים וחתומים על זה החכם השלם הדיין המצוין כמוהר"ר שמואל אבו חותא זלה"ה והחשוב הדיין המצוין כמוהר"ר ישועה בן החשוב הדיין המצוין עצום ורב כמוהר"ר משב אבן חמו זלה"ה ונתקיימו לנא חתימות כדחזי והתיבות הכא תמ"ת וקיים.

שלמה א"א מימון אביטסול סיל"ט – אברהם א"א יעקב אציני סי"ט – סוף התעודה.

קהלת צפרו-ר' דוד עובדיה-ערך ג' –תשל"ו- עמוד79-77

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