Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965

contes populaires

LES “DIX JOURS DE PENITENCE”

AU BORD DU LAC DE TIBERIADE

Chaque année, à l'approche des "Dix jours de pénitence”, Rabbi Hayim Ben-Attar quittait Jérusalem. La veille de Roch Hachana, il se retirait seul dans une hutte en bois qui avait été érigée pour lui, au bord du Lac de Tibériade. Là, on pouvait le voir sortir de temps en temps de sa retraite et entrer dans le lac.

Lorsque l’un de ses proches lui demanda pourquoi il entrait dans le lac, à cette époque de l’année, il répondit: “Je fais cela pour aider les âmes saintes qui viennent se purifier dans l’eau du Lac de Tibériade à l’approche de la nouvelle année.”

Les proches du rabbin comprirent que dans la période des “Dix jours de pénitence”, l’auteur de “La Lumière de la vie” était occupé à purifier les âmes.

LA FORCE DU CORPS ET LA FORCE DE L’ESPRIT

En face de la maison de notre Maître Hayim Ben-Attar, habitait un cordonnier qui portait, lui aussi, le nom de Hayim Ben-Attar. Notre Maître était un héros dans le monde de l’esprit et son voisin, un héros par sa force physique.

Le rabbin avait l’habitude de se lever très tôt pour servir le Créateur de l’univers, tandis que son voisin se consacrait dès l’aube à son métier: la confection et la réparation de chaussures. Notre Maître se contentait de peu et chaque jour il n’absorbait qu’un minimum de nourriture. Son voisin, par contre, récitait en vitesse la prière du matin puis se précipitait sur la nourriture. Lorsque le Rabbin Hayim Ben-Attar eut acquis une réputation de sage et que des hommes et des femmes venaient le visiter de loin, il arrivait que des visiteurs se trompèrent d’adresse et frap­pèrent à la porte de Hayim Ben-Attar, le cordonnier. Et, chose curieuse, tous ceux qui exposèrent leurs problèmes et leurs misères à Hayim, le cordonnier, le quittèrent calmes et heureux. C’est ainsi que le cordonnier acquit, lui aussi, une réputation de sage.

Le Rabbin Hayim Ben-Attar dit à son voisin: “Je t’envie, car tu as une nature heureuse et tu es toujours de bonne humeur. Puisque tu manges avec plaisir, le Créateur de l’univers aime ta bonne humeur, car si on peut aussi servir Dieu par le manger c’est comme si on faisait un sacrifice à Dieu.”

Ayant dit cela, le Rabbin Hayim Ben-Attar abandonna l’ascé­tisme et commença à servir Dieu dans la joie.

La réputation de Hayim le cordonnier, qui aimait la bonne chère et qui se distinguait par sa force physique, grandissait, car nombreux étaient ceux qui avaient été secourus par lui. Il décida alors d’étudier lui aussi, la Tora et après plusieurs années, il acquit aussi la réputation d’être un grand érudit.

Le Rabbin Hayim Ben-Attar disait de lui: “En voyant tout ce qu’il a réussi à faire et toutes les connaissances qu’il a pu acquérir dans la joie et la bonne humeur, je suis tenté de me débarrasser de tous mes titres et de ne retenir que la foi candide, car il est écrit: ‘Tu seras candide dans tes relations avec l’Eternel ton Dieu.”

Il est vrai qu’il est écrit: “L’homme candide croit tout ce qu’on lui dit.”

Mais il est écrit également: “Dieu protège les innocents.”

“Je suis prêt à renoncer à toutes les sciences du monde pour être un innocent protégé par Dieu.”

LE RABBIN HAYIM BEN-ATTAR SE CONSACRE A SA MISSION

Avant que le Rabbin Hayim Ben-Attar, l’auteur de “La Lumière de la Vie” ne fut connu et ne devînt célèbre dans le monde il mena une vie errante; pour tout bagage, il ne possédait qu’un châle de prières et des T filin. Au Maroc, il allait de ville en ville et de village en village. Un jour, alors qu’il était en route pour une nouvelle destination, il fut attaqué par un brigand qui lui arracha ses vêtements et voulut le tuer.

Le Rabbin Hayim récita une prière et demanda au brigand de lui laisser la vie sauve. Mais le brigand ne voulait rien entendre. Il avait l’habitude de tuer ceux qu’il volait, de peur que ses vic­times ne le livrent aux autorités.

Le Rabbin Hayim lui dit: “Ecoute moi bien. Je sais faire des miracles et si tu me laisses en vie, je te montrerai un grand trésor que des voleurs ont caché quelque part. Tu pourras y puiser tout l’or qu’il te faut jusqu’à la fin de ta vie.”

Le brigand réfléchit un instant puis il dit: “Je veux être sûr que tu ne me trompes pas. Je te lierai les mains et les pieds et je te mettrai sur un grand arbre et quand tu seras là-haut, tu me diras où se trouve le trésor. Si je le trouve, je reviendrai ici, je couperai les cordes qui te lient et tu seras libre.”

Et ainsi fut fait.

Le brigand se rendit à l’endroit indiqué et y trouva le trésor; il s’en empara et alla s’amuser dans la ville la plus proche, aban­donnant le Rabbin Hayim à son triste sort.

Après trois jours et trois nuits d’attente, le Rabbin Hayim se laissa tomber de l’arbre et Dieu vint à son aide: des hommes qui passèrent par là défirent les cordes qui le tenaient lié.

Le Rabbin Hayim comprit alors que son aventure avec le bri­gand était un avertissement du ciel et que l’heure était venue pour lui de changer son train de vie. Il mit fin à sa vie errante et ses grandes qualités furent rapidement découvertes.

Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965-page 93

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