ארכיון יומי: 6 באוקטובר 2012


Une histoire de familles-J.Toledano-Abohab-Abouaf

 

une-histoire-fe-famillesAbohab

Nom patronymique d'origine arabo hebraique, l'un des noms patronymiques les plus illustres de l'histoire des Juifs de la peninsule iberique, qui a pour sens le dispensateur de biens, equivalent du prenom masculine arabe de Abdelwaheb. L e berceau de cette illustre famille en Espagne est dans la province d'Aragon.

Apres l'expulsion d'Espagne, on trouve des porteurs de ce patronyme au Portugal, au Mghreb, dans l'Empire ottoman, en Italie et plus tard en Amsterdam et a Londres. Autres orthographes : Abiuab, Aboab.

Au XXeme siecle, nom tres peu repandu porte dans le Nord du Maroc – Tetouan, Tanger,Casablancaet par immigration aGibraltaret en Algerie, dans l'Oranais et l'Algerois.

ABOAB ou ABOUAB ou ABOUAF : nom juif sepharade atteste en Espagne des le XIII eme siecle ( Abraham Abouab 1263). Il correspondrait a un nom de lieu : Oum-El-Abouab, en Tunisie. Il peut aussi correspondre a l’arabe abu wahaba qui signifie l’homme (abu) aux dons (wahaba), donc le genereux.

Rabbi Itshak Abohab

Un des plus celebres rabbins espgnols. Predicateur et kabbaliste, il est l'auteur d'une traite d'ethique et de vulgarisation religieuse qui connut une enorme retentissement, Menorat Hamaor. Ce nouveau guide des egares ecrit en l'aan 1330 fut recopie a la main de generation en generation avant d'etre imprime pour la premiere fois, avec une traduction en espagnol, a Livournre en 1675.

Guide des egares

Le Guide des egares, More Nevoukhim, l’œuvre majeure de Moise Maïmonide (11351204), ecrit en langue arabe, a vu le jour vers 1190. Maimonide est considere comme le philosophe juif le plus marquant du Moyen Age, et son Guide comme l’œuvre philosophique juive la plus importante de tous les ages . Elle tend en effet a exposer le judaisme en termes de valeurs non juives, et a etablir une correlation entre les valeurs juives et les valeurs generales. Le Guide des egares a influence toute la pensee philosophique juive ulterieure, qui s’y est constamment referee.

 L’objet originel de l’œuvre est de resoudre la difficulte qui se presente a l’esprit d’un juif croyant, concurremment imbu de realites philosophiques. Maimonide a reussi a expliquer les anthropomorphismes bibliques, a degager la signification spirituelle cachee derriere les significations litterales et a montrer que le spirituel etait la sphere du divin. Le Guide represente une explication philosophique des ecritures, une « science de la loi », aussi exacte que les sciences physiques.

Rabbi Itshak  Abohab

Appele le second poue le distinguer du premier, le dernier des geants parmi les rabbins d'Espagne. A l'annonce de l'expulsion d'Espagne, il negocia avec les autorites portugaises l'acceuil des refugies de passage vers le Maghreb, l’empire ottoman et l'Italie et le prix pour l'installation d'une partie d'entre eux au Portugal meme. Il fut le maitre du grand mathematicien rabbi Abraham Zacuto dont les travauix sicentifiques permiorent le voyage de Christophe Colomb et la decouverte de l'Amerique, Il mourut a Porto, au Portugal en 1493

Rabbi Shlomo Abohab

Un des rabbins d'Espagne installe a Fes apres l'Expulsion de 1492. Il fut parmis les redacteurs de la fameuse Takana permettant aux Toshavim ( les indigenes, anciens habitants de Fes ) de consommer, comme les Megourashum ( les expulses ) de la viande abattue selon la regle dite de la " Nefiha " ( insulfation du pouman ) qui leur était jusque la interdite.

Cette autorisation provoqua un grand affrontement entre les anciens et les nouveaux arrivants qui ne se termina que vingt ans plus tard, en 1526, en faveur de ces derniers qui imposerent leurs regles avant de se fondre presque totalement avec les anciens poue ne plus former a Fes qu'une seuke communaute des le aiecle suivant

Rabbi Yehouda Abohab

Petit fils de rabbi Itshak, le Second. Il fut le grand rabbin de la communaute d'El Ksar au debut du XVIIeme siecle et y fonda une yechiva

Isaac Aboab de Fonesca

Marrane portugais revenu au judaisme a Amstredam au millieu du XVIeme siecle. Il fut un des disciples du premier grand rabbin de la communaute, rabbi Itshak Ouziel, de Fes.

Chef de la communaute au moment de la crise du mouvement de Shabtau Zvi, il y adhera secretement et ne revint a la stricte orthodoxie qu'apres la conversion a l'islam en 1666 du faux Messie.

Isaac Aboab da Fonseca

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre

(Portugal, 1605 – Amsterdam, 1693) a ete rabbin de Recife au Bresil de 1642 à 1653 et, à ce titre, est le premier rabbin à la tete d'une communaute etablie aux Ameriques[s]

Issus d'une famille marrane du Portugal, ses parents emigrent en France puis aux Pays-Bas quand il n'est encore qu'un enfant. A Amsterdam, il est remarque, encore adolescent, comme un rabbin prodige, orateur hors pair, professeur respecte et traducteur de textes kabbalistiques d'hebreu en espagnol et inversement. A 21 ans, il est appele a la tete d'une des trois congregations d'Amsterdam. Son depart pour Recife en 1642 y est tres regrette

De 1642 à 1654, il est le rabbin de la communaute juive de Recife ou les Juifs sont tres nombreux et participent activement a la defense de la ville longuement assiegee par les Portugais. Lorsque ceux-ci reprennent Recife, les Hollandais exigent, dans les termes de la capitulation que la vie sauve soit laissee aux Juifs dont certains iront fonder la communaute de la Nouvelle-Amsterdam (New-York) et d'autres, comme Isaac Aboab, retourneront aux Pays-Bas.

De retour a Amsterdam, Isaac Aboab dirige une yechiva et devient membre du tribunal rabbinique. Il est a la tete de la communaute sefarade lors de la proclamation du herem de Baruch Spinoza et aussi lors de l'inauguration de la Synagogue portugaise d'Amsterdam. Il y meurt en1693, a l'age de 88 ans.

Rabbin a Tetouan, seconde moitie du XVIIeme siecle. Au cors de la crise messianique de Shabtai Zvi, il se distingua par son zele dans la defense du faux Messie, aussi bien au cours de la premiere floraison du mouvement avant la conversion qu'au cours de la seconde crise proviquee par l'apparition en 1675 d'un nouveau prophete annoncant le retour de Shabtai Zvi, Yossef Abentsour.

Cela ne devait pourtant pas l’empecher d'etre elu en 1680 president du tribunal rabbinique, les rabbins marocains ayant reussi a surmonter la crise en occultant totalement son souvenir

Isaac Aboab

Notable et grand commercant ne a Tetouan, il fut au milieu du XVIIIeme siecle le leader inconteste de la communaute de Gibraltar, formee essentiellement d'originaires de la zone nord du Maroc. Sa richesse lui valut en son temps le surnom de Roi des Juifs.

Au recensement de 1777, il apparait comme le plus grand propietaire terrien de la colonie britannique. Comme beaucoup de ses compatriotes, il fut contraint de quitter la presqu"ile lors du grand siege impose par les Espagnols.

Il fut un des premiers juifs autorises a s'installer a Lisbonne ou il developpa le commerce avec Gibraltar, l'Angleterre et le Maroc. L'Inquisition etant alors toujours en vigueur et le culte juif interdit, les autorites voulurent le forcer comme l'exigeait a la coutume a l'epoque, a passer sous la croix et a declarer qu'il ne pratiquait pas le judaisme – ce qu'il refusa courageusement de faire. 

Faisant valoir sa nationalite anglaise, il obtint avec son associe, Moses Levy, un sauf conduit exeptionnel lui garantissant la liberte de culte. Ce n'est qu'en 1821 que le tribunal de l'Inquisition instaure en 1536, fut definitivement supprime et les juifs autorises a s'installer officiellement au Portugal. Il finit ensuite par passer a Londres, ou il devait mourir.

Autre source

ABOAB Chemouel ben Abraham (RACHA)

(1610-1694). Originaire d’Allemagne (Hambourg). Rabbin, polyglotte, Grand rabbin de Verone puis de Venise, il participa aux controverses entourant l’affaire du faux messie Chabbetai Tsvi auquel il s’opposa. Dirigeant communautaire, il recueillit des fonds pourla Palestineet pour les prisonniers juifs et se devoua a la reinsertion des marranes. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont un recueil de decisions juridiques Devar Chemouel (Discours de Samuel) et un traite d’éthique.

ABOAB DA FONSECA Itshak

(1605-1693). Originaire du Portugal (Castro d’Aire). Grand rabbin d’Amsterdam puis de Pernambouc (Brésil) ou il accompagna une colonie de Juifs hollandais, il se reinstalla a Amsterdam quelques annees plus tard pour devenir Chef du rabbinat et dirigeant d’une yechivah. Il fut partisan puis adversaire du faux messie Chabbetai Tsvi. Poete, orateur et cabaliste, il est l’auteur du premier poeme ecrit en hebreu sur le sol americain et de plusieurs ouvrages dont Zekher h’asiti lenifla’ot (J’ai mis des reperes aux miracles), sur les evenements survenus au Bresil hollandais; Melekhet hadikdouk (La science de la grammaire), une grammaire hebraique; Chah’ar hachamayim (Le portail des cieux); Parafrasis comentada sobre el Pentateuco (Paraphrase commentee du Pentateuque) de meme qu’une traduction en hebreu de l’oeuvre espagnole du cabaliste Abraham Cohen de Herrera, Casa de Dios e Puerta del Cielo (La maison de D’ieu et la porte du ciel).

ABOAB Immanuel

(1555-1628). Originaire du Portugal, de parents marranes. Il s’enfuit en Italie ou il vecut ouvertement son judaisme. Il est l’auteur de Nomologia o discursos legales (Nomologie ou discours legaux), une oeuvre adressee aux marranes qui tente de prouver la veracite de la loi orale.

ABOAB Itshak

(?-1720). Originaire des Pays-Bas. Grand rabbin de la communaute portugaise d’Amsterdam, il est l’auteur d’ouvrages sur les poids et mesures hebraiques et d’une genealogie sur la famille Aboab.

ABOAB Itshak

(XIVes.). Originaire d’Espagne. Rabbin, predicateur et philosophe, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont un livre d’ethique religieuse, Sefer menorat hama’or (Le livre du candelabre de lumiere); Choulhan hapanim (La table de proposition) sur les prieres, et Aron hah’edout (L’arche du statut) sur le rituel.

Itshak

II (1433-1493?). Originaire d’Espagne. Rabbin, erudit, dernier Gaon (dirigeant) de Castille, il dirigea une yechivah a Tolède puis à Guadalajara. Il negocia avec le roi du Portugal l’immigration de ses coreligionnaires expulses d’Espagne et il fut autorise à s’installer à Porto. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Nehar Pichone (Le fleuve Pichone); Chitot h’al hatalmud (Methodes du Talmud); un commentaire sur le Comentario al Pentateuco (Commentaire sur le Pentateuque) de Nahmanide; des commentaires sur le Arbah’a Tourim (Les quatre rangees) et sur Rachi, ainsi que des œuvres a caractere juridique et des innovations.

ABOAB Yah’acov (XVIes.).

Originaire d’Espagne. Fils de Itshak II Aboab. Rabbin, il s’installa à Constantinople où il publia une œuvre de son père, des commentaires sur les ouvrages de rabbins comme Nahmanide et Rabbi Yah’acov Acher ainsi que des décisions juridiques et des discours talmudiques.

ABOAB Yah’acov ben Chémouèl

(?-1725). Originaire d’Italie. Fils de Chémouèl Aboab. Rabbin, il succeda à son père au Grand rabbinat de Venise. Érudit, intéresse aux sciences naturelles, à l’astronomie et aux mathématiques, il entretint une correspondance avec des savants et des theologiens chretiens. Auteur de poemes et de decisions juridiques sur la liturgie, il publia Dévar Chémouèl (Discours de Samuel), un recueil de décisions juridiques rédigées par son père.

Abouaf

Nom patronymique d'origine arabe, au sens difficile a cerner. Au XXeme siecle, nom tres peu repandu, porte uniquemnt en Tunisise, Tunis

Isaac Abouaf

Publiciste. Editeur de l'hebdomadaire " Les Nouvelles Juives " a Tunisen 1950

פתגמים ואמרות ממקורות שונים

146 – אלי כ׳ללא כ׳ליפתו כּאינו מא מאת.

המשאיר חליפתו, כאילו לא מת.

 

147 כל וואחד כּא ידפן בוה, פאין מא חב.

  כל אחד קובר את אביו, איפה שרצוי לו.

 

148 – פךוס א־לבאן־, עבאהום זעטוט.

כספו של החלבן, לקח אותו הבן הקטן.

 

 149 – עכּו ובנו תשרכּו, משאוו ל־סוק ותפרקו.

יעקב ובנו, עשו שותפות, הלכו לשוק ונפרדו.

 

150 – אלי כ׳לאלו בוה עגבא, יטלעהא.

 מי שאביו השאיר לו גבעה, יעלה אותה.

Alliance Israelite Universelle..Joseph Chetrit..Les Juifs de Taroudant, leurs metiers et leurs saints

M'interessant aux communautes juives du Maroc, ce sont les rapports sur la vie juive envoyes par les instituteurs qui ont servi dans ce pays que j'ai consultes et photocopies dans l'intention de les utiliser dans mes differents travaux

Des le depart, j'ai ete attire tant par les contenus ethnographiques sur les communautes juives du Maroc, qui ont ete analyses a differents niveaux de connaissance, de perspicacite ou d’empathie, que par les points de vue personnels et prises de position culturelles que les differents auteurs ne manquaient d'exprimer directement et indirectement a travers leur description des faits et processus qu'ils presentaient.

II est a noter a ce sujet que70 ans apres l'ouverture de la premiere ecole de l'Alliance au Maroc, a Tetouan en 1862, les instituteurs et institutrices etaient encore en grande majorite d'origine etrangere. Ils provenaient pour la plupart de l'ancien Empire Ottoman et des pays balkaniques et ont suivi une formation pedagogique et ideologique a l'Ecole Normale Israelite Orientale d'Auteuil a Paris.

Pour eux, les Juifs du Maroc etaient des "indigenes", avec toute la condescendance, le paternalisme – et parfois meme le mepris – que ce terme signifiait alors pour ces 'missionnaires laics', imbus qu'ils etaient de l'importance de leur mission educative, civilisatrice et meme salvatrice, qu'ils exercaient au sein d'une population juive qu'ils consideraient le plus souvent comme arrieree sinon primitive.

 II fallait donc 'regenerer' ces communautes en y dispensant aux enfants et aux adolescents les lumieres et la rationalite des savoirs generaux et specialises, les preceptes et les convenances des formes de vie et de pensee europeennes ainsi qu'un endoctrinement ideologique focalise sur les valeurs et les affaires franchises, metropolitaines ou coloniales.

BRIT 31-PAGE 14

כי"ח – אליאנס – תיעוד והיסטוריה

בעד מן דאק אשי, ליהוד מאזאלין מחסובין פיהא פחאל ברראניין ואכיכיא קאבלית עליהום לחמולאת די קאבלית ולאד לבלאד, ואכלא כא יתבבתו כול מא מלזום עלא ולאד לבלאד.

פכול עאם לפארלאמינט כא יעמל שרועאת גדאד די כא יחררדו אלביע ושרא דליהוד ויחוודולהום מעישתהום ו' שרועאת עלא אדללאלא בססלעה, עלא אלביע דספיריטוס, עלא אססכנאן פטשורובול. ומאהושי גיר האד אשי וכאן, זאדו נית חבבו יציורוהום חתא פלחאזא למכיירה די ענדהום, די הווא לעתיד די אולאדהום ו' לאיין אתתקטע עלא ולאד ליהוד מא ידכלו לססקוולאת גיר חתא יציטו למוואציע עלא ולאד אנצארא כאמלין.

בלהק אססק׳וילאת דלמכיזן מא כא יקדדוש, ביהא חדאזו ליהוד יפיאתנו יכילקו מן ענדהום סקיוילאת לולאדהום.

חתא תממא לאלאייאנס כא יתעמל לכיר בישם ליהוד כאמלין: כא יתפיררק למעאוונאת ו' כא יתעאוון די חב יצאפיר, כא יתדהרג ויתכיללץ עלא אסק׳וילאת.

פיששרק, ליסטאדו דליהוד פנעת בוחדו. פטורקייא, ליהוד עאיישין מחקיקינין פיוצט אננאס די קאבלינהום ונית מלאח מעאהום. בלחק כאיינין מוואציע פייהא די למכיזן מא כא יוצל גיר בששקא, באש ידררג עליהום מן לקרוטייאת בדין דלעאממא, ולוכאן אמא לקוואנסא די ורופא ואמיריקא די, בדרג׳וב דלאלאיינם, כא יפיאתנו ועטאתהום שואיין דלהדן, לוכאן נכאפו עליהום מן ואקועאת ואערין די תאעאדדו.

שהם ביקשו היה לעבוד בכדי להתקיים. אליאנס נענתה להם ושלחה אותם לאמריקה. מעשה חסד זה היה ארוך וקשה לתארו במלואו. אבל בנחישותם של אנשים נבונים ובעזרתם של כל היהודים הוא הסתיים בצורה ראוייה.

 זה היה רגע המפנה הגדול שבו החלה ההגירה הגדולה של יהודים מרומים לאמריקה בין השנים -1881 1884 . אין לנו מושג כמה יהודים היגרו באותה עת, אבל אנחנו מעריכים שהיו חמש מאות אלף יהודים שהיגרו בפרק זמן של שתים עשרה שנים לאמריקה. 

Yigal Bin-Nun- יגאל בן-נון-La conversion forcée des jeunes filles juives 

La conversion forcée des jeunes filles juives 

Au début des années soixante, alors que l’émigration était déjà légale bien que discrète, un phénomène nouveau vint ébranler la vie de la classe moyenne juive au Maroc. Ce furent quelques cas de conversions de jeunes filles juives à l’Islam. Ces cas seraient passés inaperçus si le nouveau ministre des affaires islamiques, le chef du parti de l’Istiqlal, Allal Alfassi, fervent partisan du panarabisme et défenseur de l’Islam, n’avait décidaé d’en tirer politiquement profit.

 Dans l’organe arabe de son parti, Al ‘alam, il publia quotidiennement les noms et les photographies de jeunes Juives qui se convertissaient à l’Islam. Il alla même jusqu’à consacrer le stand de son ministère à la Foireinternationale de Casablanca à une exposition de ces photographies, incitant par cet acte d’autres jeunes à se convertir. Les dirigeants de la communauté ne tardèrent pas à réagir durement contre les méthodes de ce héros du mouvement national marocain, dont certaines opinions inquiétaient déjà la rue juive. La Voix des communautés, rédigé par Victor Malka, consacra trois numéros à ce problème et en fit son cheval de bataille contre le ministre. David Amar ameuta l’opinion publique en publiant un supplément de l’organe des communautés en arabe, destiné aux dirigeants politiques arabisants. Il accusa le ministre de vouloir tirer profit sur ses adversaires politiques sur le compte de la communauté, au lieu de s’occuper des mosquées, des prêches et des pèlerinages. Il s’adressa au ministère de la justice pour arrêter la publication de ces photographies dont quelques-unes, avec onze noms de jeunes Juives, furent reproduites dans l’organe de la communauté.

Le juriste Carlos de Nesry publia une série d’articles dans La Voix des communautés et dans la revue parisienne L’Arche où il expliqua la gravité du problème. Se fondant aussi bien sur la halakha juive que sur la shari‘a musulmane, il ne s’opposa point au fait qu’une personne majeure puisse adopter consciemment et par conviction une autre religion que la sienne.

Cependant, lorsqu’il s’agit d’une jeune fille mineure, de moins de vingt ans, qu’on enlève de sa famille pour la marier à un Musulman et ensuite la forcer par divers moyens à se convertir, cette situation devient insupportable, la conversion n’étant en fait qu’un détournement illicite et abusif. Même l’hebdomadaire satirique Akhbar dounia, souvent critique envers la communauté, jugea nécessaire de critiquer le ministre des affaires islamique qui prétendait que telle « mineure » avait embrassé l’Islam « par pure conviction ». Le reniement de la foi ne manqua pas d’éveiller dans l’imaginaire juif l’image héroïque de la jeune Sol Hatchouel (Solica la juste 1820-1834) de Tanger, décapitée sur la place publique à Fès parce qu’elle refusa de renier sa religion et de se convertir à l’Islam31. Le problème des conversions forcées, tout négligeable qu’il soit, ne manqua pas de secouer l’opinion publique juive au début des années soixante, à une époque où l’émigration était déjà légale et bâtait son plein.

Si jusqu’alors ce n’étaient que les classes sociales les moins favorisées qui s’empressaient de partir, le drame des conversions forcées ébranla la quiétude des classes moyennes qui voulaient avant tout assurer l’avenir de leurs enfants.

Il etait une fois le Maroc Temoignage du passe judeo-marocain David Bensoussan

il-etait-une-foisIl etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

Qu'en était-il de la justice? 

En ce qui a trait à la loi religieuse, elle était appliquée par les cadis locaux. Les Oulémas ("alim) ou Fqih étaient des doctes et des érudits de l'islam (des Talib); aussi ils constituaient le pendant religieux de l'autorité. Les cadis étaient des Fqih qui rendaient la justice. Ils étaient secondés par des notaires ou Adoul et relevaient des Cadis régionaux et, ultimement, du Cadi de Fès.

En théorie, les Fqih ne relevaient pas de l'autorité du Makhzen. De ce fait, ils pouvaient avoir une certaine indépendance vis-à-vis de l'autorité. Ainsi, lorsque Muhammad Al- Madani Guanoun s'exprima contre l'utilisation d'instruments de musique à des fins spirituelles, il fut convoqué par le Gouverneur de Fès qui l'accusa de semer le désordre. Le Fqih lui répondit : « Chacun doit faire ce que doit : toi de me mettre en prison, et moi de continuer à dire la vérité.» Certains Fqih optaient pour l'enseignement et recevaient une pension annuelle.

En parallèle, les pachas qui sont les gouverneurs des villes et les caïds qui sont les représentants du Makhzen dans les régions non urbaines, incarnaient l'autorité du sultan. Toutefois, dans les régions de l'intérieur, une assemblée de notables connue sous le nom de jemâa rendait la justice selon un droit coutumier issu d'une vieille tradition orale. Par ailleurs, le recours au serment devant le tombeau d'un saint était une pratique courante.

Qu'entend-on par tradition juridique malékite?

Il y a quatre courants sunnites majeurs allant de l'orthodoxie intégriste à la modération : les Hanbalites dont les Wahhabites représentent la branche militante, sont partisans d'un état islamique. La tradition juridique Malékite se retrouve essentiellement en Afrique du Nord et s'inspire des pratiques des habitants de Médine comme source de jurisprudence, sachant que le prophète Mahomet avait choisi d'y élire sa résidence. Elle ne se limitait pas au Coran et à la Sunna. Les Shafites de l'Asie du Sud-est s'en tiennent aux traditions directement inputables au Prophète et à ses compagnons. Enfin, les Hanafim de Turquie et du Proche-Orient s'accordent une plus grande liberté d'interprétation.

Il existait aussi de nombreux ordres religieux.

Oui, à commencer par celui des chérifs. Tout comme la famille royale, ces derniers se réclamaient – et continuent de se réclamer – de la descendance de Fatima, fille du Prophète. Les principales branches des chérifs sont celles des Idrissides, des Saadiens et des Alaouites. Les Chérifs étaient réputés être imprégnés de la bénédiction divine, la baraka. La croyance populaire leur attribuait des miracles et les gens du peuple demandaient leur intercession pour la guérison de la maladie, la fin de la sécheresse, etc. Parfois même, l'espoir de pouvoir toucher la personne jouissant de la baraka, voire même celui de toucher un objet lui ayant appartenu était considéré par le petit peuple comme un moyen de s'imprégner de sa baraka. Les chérifs bénéficiaient d'une exemption de taxes, de dons privés et publics. Certains jouissaient d'un prestige immense ou étaient de véritables seigneurs féodaux, tout comme dans le cas des Wazzani. On faisait parfois appel à eux pour des questions d'arbitrage. Il va sans dire qu'un bon nombre d'entre eux prétendaient descendre du Prophète et, au cours de l'histoire, il devint très difficile de confirmer ou d'infirmer la généalogie des prétendants. Bien que leur autorité fût grande, il arriva que des sultans autoritaires s'opposassent à eux.

Ajoutons que l'hérédité des qualités des ancêtres est une notion qui existait dans la société berbère, ce qui lui rendit celle de chérif acceptable, surtout si elle était perçue comme étant chargée de puissance numineuse. Par ailleurs, de nombreuses filles ou veuves appartenant à la famille chérifienne alaouite étaient cloîtrées et étroitement surveillées par le Makhzen afin de s'assurer que la pureté du sang du prophète qui coulait dans leurs veines avait été bel et bien préservée.

Juifs du Maroc R.Assaraf

 L'afflux de visiteurs juifs, à partir des années 1880, offrit à Shlomo Benchimol un nouveau champ d'activités et lui permit d'entrer en contact avec les pionniers juifs venus de Russie.

Le groupe marocain de Jaffa fut considérablement renforcé par l'arrivée, en 1854, d'un notable de Rabat, rabbi Aharon Moyal, qui avait fait fortune dans le commerce avec l'Angleterre et Gibraltar.

 Disciple de rabbi Yehouda Bibas, il s'installa en 1854 à jaffa, avec cent quatre-vingts membres de sa famille et des amis, après l'échec de la création d'un village dans les environs d'Haïfa. Nommé chef de la communauté juive de Jaffa à la mort de rabbi Abraham Shlush, il transmit cette fonction à son fils Abraham.

C'est dans la maison de ce dernier que résida pendant trois mois, en 1882, le premier groupe de Hobébé Zion (« Amants de Sion ») venus de Russie et de Roumanie pour étudier les possibilités d'installation de colonies agricoles juives le long de la bande côtière.

Abraham Shlush les conseilla et intervint en leur faveur auprès des autorités ottomanes, de sorte que les Amants de Sion firent de lui, jusqu'à sa mort en 1885, leur mandataire en Palestine ottomane, associant ainsi le judaïsme marocain à un épisode central de l'histoire du futur État d'Israël, la première alyah.

Abraham Shlush aida aussi les premiers Bilouïm à trouver des terrains près d'Hadéra, et usa de ses excellentes relations avec les habitants arabes pour aplanir les difficultés surgies entre ceux-ci et de jeunes militants peu informés des subtilités et de la complexité de l'Orient.

 Ces nouveaux venus bénéficièrent aussi de l'appui d'un autre Juif marocain, Hai'm Amzallag, citoyen britannique – il était natif de Gibraltar, et premier consul de Grande-Bretagne à jaffa.

La communauté judéo-marocaine de Jaffa se renforça en 1872, avec l'arrivée d'un groupe de commerçants et de rabbins de Marrakech, conduits par le rabbin Isaac Asçouline (1840-1912), dont le fils Moshé (1876-1956) fonda à Tel-Aviv le quartier portant son nom, Ohel Moshé.

Les Juifs marocains ne résidaient pas uniquement à Jaffa. Beaucoup, en particu­lier ceux originaires de Meknès, d'où partit, en 1860, une caravane forte de trois cents personnes, s'étaient établis à Tibériade, laquelle ne tarda pas à être surnommée «la Petite Meknès».

 La ville comptait de nombreuses familles dont les plus connues étaient les Tolédano, les Benkiki, les Sebbag et les Berdugo. Les originaires de Tétouan étaient regroupés à Haïfa alors que ceux de Rabat et du sud du Maroc s'installaient tantôt à jaffa, tantôt à jérusalem.

A Jérusalem, la communauté juive marocaine, composée jusque là de quelques dizaines de familles et d'individus isolés, souvent très âgés, bénéficia de l'arrivée de rabbi David Bensimon (1824-1880), dit « Tsouf Dvash », d'une famille de riches commerçants de Rabat.

Les Juifs marocains de Jérusalem se trouvaient alors dans une situation critique. Ils estimaient être défavorisés, dans la répartition de la Halouka par leurs autres coreligion­naires séfarades.

 Ils avaient tenté de se constituer en entité indépendante et d'envoyer leurs propres émissaires au Maroc, ce qui avait provoqué une vigoureuse réaction de la communauté officielle.

 Celle-ci avait confié l'affaire aux consuls de France et de Grande Bretagne, qui avaient eu recours à des méthodes d'intimidation musclée. Appelé à l'aide par lesMaarabim (« Occidentaux ») de Jérusalem, rabbi David Bensimon usa de son influence pour aplanir les difficultés et pour obtenir des autorités la reconnaissance d'une communauté marocaine distincte de la communauté séfarade et disposant de son propre organisme dirigeant, le Vaad Edat Hamaarabim, qui existe encore de nos jours.

L'argument décisif pour obtenir ce « divorce » fut l'engagement pris par David Bensimon de limiter le bénéfice de la Haloukaaux veuves, aux orphelins, auxtalmidé hakhamim et aux indigents. Les autres devaient gagner leur vie comme agriculteurs, artisans ou petits commerçants

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