Juifs au Maroc et leurs Mellahs-David Corcos

 

Les juifs au Maroc et leurs Mellahs – David Corcos

Les quartiers speciaux ou etaient relegues les juifs n'ont d'abord existe qu'en Europe. Leur etablissement fut sanctionne par une loi canonique du Troisieme concile de Latran en 1179.

Les premiers "Toujar as-Soultan" de Mogador ne decurcnt point Mohammed ben Abdallah, ils lui rendirent les services qu'il en attendait. Fait exceptionnel, le sultan, sur avis favorable des Oulemas, autorisa, en 1766 l,exportation des cerealcs au profit dc Mogador. Il prit aussi des mesures pour forcer les navires venant au Maroc de se ravitailler dans le nouveau port. Mais l'activite dc cc dernier ne s'explique reellement que par le dynamisme et les relations internationales des negociants de la ville. Bien que les droits de douancs fussent moindres a Mogador que partout ailleurs, ils atteignirent, en 1768

 150.000 piastres contre 60.000  piastres a Larache et seulement 20.000  piastres a Rabat-Sale et Safi ensemble  . Cette grande prosperite attira de nouvcaux marchands europeens donl quelques uns etaient juifs commc les de Lara d'Amstcrdam cl les Akrick de  Livourne. La communaute d'Algcr envoya egalcmcnt ses represenlants, les Cohen- Solal, les Busnach. II en vint et encore, egalemcnt de Tetuan, Marrakcch et Safi. Cette derniere ville se vida litteralement de ses meilleurs elements au profit de l'Europe, et surtout de Mogador, et ne conserva qu'une communaute evaluee, vers 1785 a 500  ames a peine.

Parmi les nouveaux-venus a Mogador, quelques-uns devaient devenir a leur tour des "Toujar as-Soultan" et occuper une grande place dans la cite. En s'expatriant, ils retrouverent de hautes positions dans les communautes de l'Europe, particulierement a Londres. Quelques-uns devaient jouer un role economique, politique et diplomatique d'unc certaine importance. Parmi ces families, il faut mentionner Abraham Cohen ben Macnin, ses deux fils, Mesod et Meir, et ses deux gendres Mesod ben Abraham Sebag et Jacob ben Abraham Pinto. Ils venaient de Marrakech. Les Hadida et les Israel vinrent de Tetuan, les Merran de Safi et Hai'm ben Jacob Guedalla d'Agadir. Ce dernier devait ainsi prevenir la catastrophe qui allait s'abattre sur sa ville natale.

Macnin ( = Maknine=rouge-gorge, oisillon femelle) est un tres vieux prקnom de femme chez les Juifs du Maroc (voir la liste de ces prenoms feminins chez R. Abraham Coriat, op. cit. f° 54a) inusite depuis longtemps. Ce n'est pas ici le lieu pour examiner a fond l'habitude qui existait chez certains Juifs du Nord de l'Afrique soit de se rattacher a une ancetre lointaine en portant son prenom comme nom de famille (exemplcs: Ohana — O et Ou signifient ben. fils de, dans plusieurs dialectes berberes; Ohana=fils de Hanna—, Ben-Malca, Ben-Chouchana, Ben-Nouna, Ben-Tata qui se seraient appeles, mais avant le XVI־ siecle, Sultan), soit d'ajouter ce prenom a leur propre nom de famille, generalement Cohen ou Levy (par ex. Ben- Rica, Ben-Fhima, Ben-Maliha). La filiation uterine, la designation de l'enfant par le prenom de sa mere a existe dans les Oasis sahariennes, le Draa, le Tafilalet, le Touat ou les Juifs avaient ete tres nombreux. Elle existe encore chez quelques hararin habitants de ces oasis et chez une partie des Touaregs.

En 1773 , Agadir qui resistait encore a la pression du souverain et ou se maintenaient malgre lui d'importants marchands chretiens et juifs comme les Zagury, Abenhacock, Abcccassls et Lealtad, fut puissantment attaquee  par une armee venue de Marrakech. I.a ville ne put resister, ses fortifications furent detruites. I.e sultan n'accorda qu'un temps tres court a  ses habitants pour ramasser ce qu'ils possedaient el leur ordonna de se transporter a Mogador ou un quartier, derb ahl- Agadir, leur fut attribue״".

   Les Sebag et les Pinto jouissaient du prestige que leur conferaient la piete et le savoir, joints a la fortune de leurs aieux. Salomon Sebag de Meknes etait, au XVIII0 siccle, un des hommes les plus fortunes du Maroc. Genereux et savant, le poete David ben Aaron ben Hassine תהלה לדוד, Amsterdam 1807 cet ouvrage avait ete d ailleurs publie grace a Judah ben Ha'im Guedalla, Meir Cohen ben Macnin et Salomon ben Mesod Sebag, l'ancetre des Sebag-Montefiore) lui dedia plusieurs poemes. A Marrakech, les Sebag comme les Pinto avaient ete parmi les dirigeants spirituels de cette grande communaute oil leurs families etaient unanimement respectees. Cf. J. Benai'm, מלכי רבנן, Jerusalem 1931, passim: A. Belaish Livourne 1846,.

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