ארכיון יומי: 8 בדצמבר 2019


Ben Maimon-Benmamon-Ben Marcos-Benmazor-Ben Merrouas-Benmoha-Ben Momo

BENMAIMON

Nom patronymique d'origine arabe, dérivé du prénom mascuün votif Mimoun, Ben Mimoun, le fils du chanceux, du fortuné, du béni. C'est la prononciation espagnole de Ben Mimoun. Alors que ce prénom masculin était jusqu'à nos jours très populaire dans les communautés juives, sa forme féminine, Mimouna, n'était portée que chez les Musulmans. A rapprocher de Mimouni. Le nom s'est particulièrement illustré en Espagne, porté par l'une des plus grandes famille de Cordoue et immortalisé par le plus grand rabbin depuis l'exil, l'aigle de la Synagogue, Maimonide, rabbénou Moché Ben Mai'mon. Autres formes: Mimoun, Ben Mimoun. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement, sous cette forme, au Maroc.

  1. YOUSSEF: Saint enterré dans le cimetière juif d'Oufran, dans le Sous, mort vers le milieu du Xlème siècle, cimetière réputé comme le plus ancien du Maroc.
  2. ABRAHAM: Saint dont la tombe à Tigut, dans l’Atlas était un lieu de pèlerinage local.
  3. MAIMON BEN YOUSSEF: Rabbin, exégète et philosophe, né à Cordoue en 1110. Pour fuir les persécutions almohades et assurer une bonne éducation religieuse à ses enfants, il se réfugia à Fès, pointant capitale de l’empire almohade avec sa famille, puis avec la recrudescence des persécutions s'installa au Caire où il mourut.

RABENOU MOCHE BEN MAIMON

(1135-1204): Maimonide, en hébreu Harambam, le plus grand des philosophes juifs du Moyen Age et l'une des plus importantes sources de la Halakha jusqu'à nos jours. L'adage populaire dit que du prophète Moïse, à rabbénou Moïse, il n'y a pas eu comme Moïse. Né à Cordoue en 1135, il fuya avec sa famille les persé­cutions almohades et vint parfaire ses études auprès des grands rabbins de Fès. La maison qu'il habita pendant cinq ans dans la médina est encore connue de nos jours, comme la maison aux horloges. C'est à Fès qu'il composa son épitre au Yemen sur la question de la conversion forcée à l'islam. Si contrairement à la conversion au Christianisme, la conversion à l'islam ne comporte aucune violation fondamentale de la loi juive et si la conversion de façade et le respect en secret des prescriptions religieuses est préférable à la mort, il est du devoir de tout Juif même converti d'apparence – car en se convertissant il ne perd pas la qualité de Juif contrairement à l'avis des rabbins les plus intransigeants – dès qu'il le peut, de quitter le pays d'intolérance pour un pays de tolérance où il peut revenir ouvertement à la vie juive. Il en donna l’exemple et après cinq ans à Fès, partit avec toute sa famille en 1165 vers Eretz Israël, puis en Egypte. Devenu médecin de la Cour du sultan d'Egypte, il déploya parrallèlement à ses travaux scientifiques, des efforts surhmains pour clarifier et codifier la Halakha dans ses ouvrages qui allaient devenir, après une période de controverse, les bases de la Halakha universelle: "Michné Torah", "Hayad Hahazaka". Philosophe, il fit la synthèse de la foi juive et du rationalisme dans son livre "Le Guide des égarés", dédié à son disciple préféré, Yossef Aknine, originaire de Ceuta au Maroc. Son tombeau à Tibériade est encore de nos jours un lieu de pèlerinage.

  1. MOCHE: Saint dont la tombe à Ras El Oued, à un kilomètre en amont de Debdou, était un lieu de pèlerinage local, reven­diqué à la fois par les Juifs et par les Musulmans qui l'appelaient Sidi Mimoun ou "Saheb Jnoun".

BENMAMON

Nom patronymique d'origine hébraïque, formé de l'indice de filiation et du substantif mamon qui signifie richesse, grande fortune. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Sefrou, Fès).

BEN MARCOS

Nom patronymique d'origine espagnole, le fils de Marc, prénom autrefois porté par également par les Juifs en Espagne. Ce prénom latin est un des rares prénoms non- hébraïques porté dans le passé au Maghreb. Tombé en désuétude, il n'a subsisté que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au nord du Maroc.

BENMAZOR

Nom patronymique d'origine hébraïque qui a pour sens le fils de la guérison, à rapprocher des autres patronymes arabes synonymes: Faraj et Fargeon. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, le nom semblait avoir disparu.

MESSOD: Une des 15 victimes de la   caravane de Juifs de la petite ville d’Azrou dans le Moyen Atlas, qui se rendait a Meknès et qui fut attaquée et  massacrée

         par des brigands au cours de la terrible famine qui ravagea le Maroc en l826.

BEN MEIR

Nom patronymique d'origine hébraïque, composé de l'indice de filiation Ben et du prénom hébraïque qui signifie il éclaire, porté dans toutes les communautés juives sépharades et achkénazes, où il s'écrit Meyer, Mayer. Ce prénom était très populaire dans le passé au Maghreb en référence à l'un des plus grands rabbins du temps de la Michna et l'un des saints miraculeux les plus invoqués au Maghreb, rabbi Méir Baal Haness enterré à Tibériade. Il n'est devenu que tardivement nom patronymique, ne figurant pas sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc et en Algérie (Tlemcen, Oran).

BEN MERROUAS

Nom patronymique d'origine arabe, qui signifie textuellement le déplumé, au figuré celui qui a perdu une grande fortune, porté par une famille originaire d'Espagne installée en Algérie en 1391. Au XXème siècle le nom semble avoir disparu.

  1. AMRAM: Un des rabbms qui trou­vèrent refuge en Algérie en fuyant la vague de persécutions en Espagne en 1391. Le grand rabbin rabbin d'Alger rabbi Itshak Barchéchet demanda son intervention auprès du sultan de Tlemcen pour obtenir une franchise des droits de douane sur les livres qu'il avait réussi à faire sortir d'Espagne. Rabbin intransigeant, bien que n'occupant aucune fonction officielle, il se heurta aux Tochabim d'Oran, critiquant leur ignorance des règles de la Halakha. Le grand rabbin d'Alger le mit en garde contre une telle attitude lui conseillant la tolérance pour assurer la cohabitation, ajoutant qu'à la rigueur "il vaut mieux les laisser dans l'ignorance que de vouloir les corriger car s'ils refusent il commettraient alors le péché en connaissance de cause, ce qui est plus grave que le péché commis par ignorance".

BENMOHA

Nom patronymique d'origine arabo-berbère, formé de l’indice de filiation et de l'ancien prénom berbère Moha qui existait autrefois dans les communautés juives du sud du Maroc, et qui continue à être porté par les Berbères musulmans comme diminutif de Mohammed. Il semble que dans les communautés juives il était accepté non comme le diminutif de Mohammed mais comme prénom d'origine hébraïco-araméenne, "Moha", avec pour sens le cerveau, en hébreu "Moah" et par extension l'intelligence. Selon la tradition de la famille à Marrakech, ils seraient des descendants des expulsés d'Espagne, et prenaient soin d'écrire leur nom à la forme espagnole: Abenmoha. Autres formes: Moha, Benmoya, Abenmoha, Barmoha. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Marrakech, Setlat, Mazagan, Casablanca) et en Algérie (Oran, Alger, Guelma).

  1. ABRAHAM: Dayan au Tribunal de Marrakech, seconde moitié du XIXème siècle.
  2. RAPHAËL MESSOD (1778-1873 ):

Fils de rabbi Yaacob. Célèbre rabbin kabaliste de Marrakech, réputé de son vivant pour son extrême piété et son érudition, dans tout le Maroc au cours de la seconde moitié du 19ème siècle. Mort en 1873. il a laissé un grand nombre d'ouvrages dont quelques uns ont été imprimés: "Pardess Rimonim" (Jérusalem,1979), "Paraparoaot lahokhma" (Jérusa­lem, 1984), commentaires sur la Bible et le Talmud, édités par son arrière petit-fils de Paris, Isaac Benmoha. Il fut en correspon­dance avec les deux illustres rabbins, rabbi Itsaak Benwalid de Tétouan et rabbi Yaacob Berdugo de Meknès. Sa piété était telle que la légende rapporte que lorsqu'il ôtait son vêtement de juge, un serpent venait en assurer la garde pour lui éviter toute souillure. Il mourut accidentellement victime du coup de corne d'un taureau. Il laissa deux fils: Makhîouf qui fut un grand commerçant à Marrakech, représentant du consulat de France dans la ville et rabbi Abraham qui monta à Jérusalem et qui est enterré en contre-bas du Mont des Oliviers, près du tombeau d’Absalon, le fils rebelle du roi David.

MORDEKHAY: Fils de Makhlouf, petit- fils de rabbi Messod. Un des grands notables de la communauté de Casablanca au XXème siècle. Membre du Conseil Municipal et de la Chambre de Commerce, il oeuvra en particulier en faveur de l'habitat israélite, le problème le plus urgent de communauté dans les années quarante. Il mourut à Casablanca en 1954

YOSSI BAR MOHA: Petit-fils de rabbi Makhlouf. Joumlaiste israélien né en 1954 au grand journal du matin "Haaretz". Auteur avec un autre journaliste de Hadachot, Dany David, d'un livre critique sur la famille Abehséra, retraçant son histoire au Maroc et en Israel qui parut et fit grand bruit en 1995. "Les Abeshsera, saints et compagnie".

BEN MOMO

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, formé de l'indice de filiation Ben, et du diminutif berbère du prénom hébraïque Shélomo, Salomon, illustré dans la Bible par le plus sage des hommes, le roi Salomon qui régna sur Israël 40 ans de 975 à 935 avant J.C. Le prénom est lié à Shalom, la paix comme Dieu le prédit à son père David en lui expliquant qu'il ne convenait pas à lui homme de guerre, de construire le Temple: "Mais un fils te naîtra, qui sera un homme pacifique et qui, grâce à moi sera en paix avec tous ses ennemis à l'entour. Il s'appelara Salomon et sa vie durant j'assurerai la paix et la tranquilité à Israël." (I Chronique, 22, 8). Ce prénom est devenu nom patronymique uniquement dans les communautés achkénazes: Salomon, Solomon, et au Maghreb uniquement sous sa forme berbère de Ben Momo. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté semble-t-il uniquement au Maroc.

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יהדות מרוקו-הווי ומסורת-החינוך היהודי המסורתי ב"חדר" א-סלא-רפאל בן שמחון- תשנ"ד

הכשרת בני הכפרים לרבנים

עם הכיבוש הצרפתי באה הפסקה רוחנית ומתמשכת בלימוד התורה. השחרור הצרפתי וחינוך הנוער בבתי-ספר של אליאנס הפכו את הקערה על פיה. נפערה גם תהום בין אבות לבנים. חלק גדול מהנוער השליך מאחרי גבו את מסורות אבותינו, והתחיל להזניח את התפילות. הישיבות התמעטו והבנים נהרו בסיום הלימודים ב­חדר לבית־ספר המודרני והחדש שנפתח, כדי לרכוש בו השכלה ותרבות אירופאית. נדיר היה למצוא הורים שישלחו את בניהם ללימודי־קודש בישיבות, זולת רבנים בודדים ובעלי ייחוס.

הנוער נותק ברובו מהמסורת עתיקת היומין ונשאר מרוחק מכל עניני הדת כולל תחיית שפתו. הדור הישן נשאר סגור ומסוגר בתוך מסגרתו הדתית, נאמן למסורתו מדקדק במצווה קלה כבחמורה, אדיש נוכח הבנים המתרחקים אט אט מעברם המפואר (שוראקי). עם זאת לא עיר כמו מכנאס, בעלת המורשת המפוארת, תוותר על המשך לימודי הקודש בישיבות. למרות שרבים ראו בלימוד השפה הצרפתית כורח השעה, היו לא מעט רבנים שהסתייגו מבית הספר של אליאנס הנקראת בפי יהודי מרוקו אש-כואלה (בספרדית escuela), ומהחינוך הניתן בו. במכנאס הם דרשו את המלה, ״אש־כולה״. הם הניחו ש״כל השפות האירופאויות זורקות אפיקורסות״ בנוער המסונוור אחרי תרבות המערב.

רבה הראשי של העיר מכנאס, הגאון והחסיד ר׳ ברוך רפאל טלידאנו זצ״ל, היה בין הרבנים שהתנגדו לחינוך האליאנס ושמו הלך לפניו כמפיץ תורה ברבים וכמתנגד חריף לתרבות אירופה. דאגתו לחינוך יהודי-דתי, לא נתנה לו מנוח. הוא דאג לא רק לבני עירו אלא לכלל ילדי ישראל, במיוחד לבני הכפרים החסרים רועים רוחניים. הוא יצא בכוחות עצמו לכפרים המרוחקים בדרום מרוקו, עשה בהם ימים כלילות, גייס תלמידים והביא אותם למכנאס. באין פנימיה, הוא היה מפזר אותם בין בעלי־בתים, שדאגו למחסורם ביד רחבה. כל בעל־בית שאיכסן בביתו בחור ישיבה אחד או שניים היה בדרך כלל סוחר אמיד או בעל-מלאכה שראה זכות גדולה לעזור ולארח בביתו, תלמיד שאינו בן המקום ורוצה ללמוד תורה. בעל־הבית ראה במעשהו זה קיום מצווה של הכנסת אורחים ועזרה ללומדי תורה בפרט אם הוא בעצמו לא יכול היה לקיים מצווה זו.

בעלי-בתים אלה לא קיבלו שום תשלום או תמיכה מגוף כלשהו. להיפך, הם תמכו בתלמיד האורח, נתנו לו דמי כיס בעין יפה והתייחסו אליו כאל אחד מבניהם. לפעמים, אף חיתנו אותו על חשבונם. זכורים לנו מקרים שבהם בעל־הבית השיא את בתו לתלמיד שהתגורר אצלו, כאשר הוא למד בישיבה. תלמידים אלה מצידם ראו במארחם, אב תומך ונאמן וכיבדו אותו כיאות. בחורים אלה, רובם ככולם, סיימו את לימודיהם בישיבתו המפורסמת של הרה״ג ר׳ יצחק סבאג ז״ל.

הערת המחבר: ר׳ ברוך טולידאנו זצ״ל, ראב״ד במכנאס, בן שושלת חכמים מפוארת ממגורשי קסטיליה. ישב על כס הרבנות במות אביו ר׳ יעקב זצ״ל, ב-1928. הקים ישיבות רבות והיה קנאי גדול לדת ישראל. עלה ארצה ב־1968 והתישב בבני ברק, ושם הייתה מנוחתו כבוד ב-1970 תשל״א. חיבר ספרי שו״ת על השו׳׳ע, בניו ונכדיו ממשיכים את דרכו בקודש, והקימו ישיבות ״אור-ברוך״ בירושלים, המנוהלת ע״י אחד מנכדיו, הרב מיכאל טולידאנו שליט״א. על הרב טולידאנו, ראה ״ספר ביקוד החמה, תולדותיו ופעליו של הרב ברוך רפאל טולדאנו, ירושלים, תשמ׳׳ט; מ. לסקר, עמי 169. הקהילות פאס, מכנאס, צפרו ומראכש, התייחסו אל בתי-הספר של חברת כי״ח (כל ישראל חברים), כאל ״מרכזי כפירה״. ולעתים קרובות היו רבני הקהילות עיקשים בהיצמדות למדיניות של הרחקת הנוער מבתי-הספר של כי״ח.

המתקדמים ביותר, למדו אצל הרב ידידיה טולידאנו זצ״ל והיו שהוסמכו לדיינים. עם סיום הלימודים חזרו אחר-כך לכפריהם הרחוקים, כשבידיהם תעודת הסמכה של שוחט ובודק, מוהל וכדומה. רבים מהם עלו לארץ ומשמשים היום רועים רוחניים מצויינים לקהילותיהם, בערים וביישובי עולים. יש ביניהם המכהנים כדיינים וכראשי מועצות דתיות.

נשים לעזרת החינוך

על אף שלפני כניסת הצרפתים למרוקו, הנשים לא רכשו השכלה כלשהי בחייהן,רבות מהן היו מוכשרות, בעלות מעוף ומסוגלות לנהל, לחנך ואפילו להקים מוסדות לתפארת. נזכיר בראש ובראשונה, את מרת רבקה טולידאנו נ״ע, רעיתו של ר׳ שלמה טולידאנו ז״ל ממכנאס שהייתה ה״הנרייטה סאלד״ של ילדי ה־מללאח בעיר. בעזרת נשותיהם של נכבדי הקהילה ממשפחות אלכרייף, סודרי, עמאר, משאש, ובירדוגו. היא ייסדה תלמוד־תורה זוטא למעוטי יכולת. מעניין לציין שהנשים במרוקו היו דווקא החלוצות בקידום החינוך והוגות הרעיון להקמת תלמודי-תורה בערים. במכנאס למשל, נוסד תלמוד־תורה הודות למאמציה של מרת רבקה טולידאנו נ״ע. בהתחלה, התקיימו הלימודים בבנין שנשכר לצורך זה. היא גם השיגה רב גדול, שלקח על עצמו את החינוך ואת הטיפול בילדים.

הקמת תלמוד תורה במכנאס (רבקה טולידאנו)

זה לא קל היה לאשה מבוגרת כרבקה טולידאנו להקים מפעל כביר, למיעוטי יכולת, ליתומים ולכל אלה שאין ידם משגת לשלם א־סרט (שכר מותנה). כמו שמספר נכדה מחבר ויהי בימי המללאח, יד המקרה הייתה בדבר:

בשנת 1927 הגיע למכנאס שליח דרבנן מארץ הקודש, הרב רפאל ביבאס ז״ל, (מוצאו מאחת המשפחות המיוחסות בעיר סאלי). הרב השיג היתר מיוחד משלטונות הפרוטקטוראט, לערוך מגבית מיוחדת לבניית תלמוד- תורה בטבריה (שבה התיישבו רוב העולים ממכנאס), בתנאי שהשפה הזרה במוסד תהיה הצרפתית. נשיאת אגודת תלמוד־תורה או אם־הבנים, הייתה הגב׳ רבקה טולידאנו, אשר סייעה רבות לשליח מטבריה והתלהבותה לשליחות הקודש דבקה בה חזק, עד שהדביקו לה הכינויי ״רבקה ביבאסה״. הצלחת המגבית הייתה כה מרשימה עד שהביאה את פרנסי הקהילה לקנאה: ״אנו מוכנים לממן הקמת תלמוד־תורה בטבריה, כאשר בעירנו אין מוסד כזהז עניי עירך קודמים״. אמרו, ונפלה החלטה לבנות בנין לתלמוד-תורה כללי, ולא עוד רק לבני העניים, שירכז בתוכו תלמידי כל ה״חדרים״(יתר בתי הספר)

האגודה העמידה לרשות הקהילה מגרש שקנתה ב״מללאח״ החדש le nouveau mellah אולם ההשקעה הדרושה, הייתה מעבר לאמצעי הקופה הריקה של הקהילה, ועמדה השאלה מאיין יבוא עזרי? מיהודי התפוצות? מי חשב על זה? והנה, אם אין כסף ישנו הראש היהודי. אחד מנכבדי הקהילה, הגביר אליעזר בירדוגו ז״ל הגה שיטה מהפכנית. הוא הציע לקחת הלוואות מבנקים, כאשר הריבית תכוסה על ידי התורמים הקטנים שאינם יכולים לתרום את הקרן. ההצעה התקבלה בהתלהבות עצומה ושנה לאחר מכן, הבנין עמד על תילו, בנין מפואר עם עשרים וארבעה חדרים מרווחים שאיכסנו מאות תלמידים. המורים קיבלו את משכורתם מקופת הקהילה והם עמדו על משמרתם במסירות ובכישרון.

הערת המחבר: המללאח, עמי 192. (זוכר אני היטב את השד״ר רפאל ביבאס וה״עוזרת״ שלו מרת רבקה טולידאנו בשנות העשרים, אשה שהביאה להתלהבות עצומה בקרב האוכלוסיה היהודית ב״מללאח״. כל יום היה השד״ר מוזמן אל ביתו של אחד מנכבדי העיר, ״דורש״, ובמקום הייתה נערכת מגבית לטובת מפעלו של השד״ר, וכל זה היה הודות למסירותה ללא גבול של המנוחה רבקה נ״ע.

את ניהול המפעל הכביר הזה ששמו ״תלמוד-תורה״, הפקידה הקהילה בידי אחד הרבנים החשובים והמנוסים בעיר, הרב ידידיה טולידאנו ז״ל. אולם האחרון ״לא האריך ימים במשרתו״, ונאלץ להתפטר כעבור שנים מועטות. במקומו נתמנה למנהל ״תלמוד-תורה״, רב צעיר מאוד, הרב שלום משאש שליט״א, והוא אז כבן עשרים וחמש שנים. ואם כי קמה התנגדות חריפה למינוי רב כה צעיר, הצליח הרב משאש לנהל בעוז ובכבוד את המוסד הנכבד במשך למעלה משבע־עשרה שנה. הוא גם הצליח להכניס שיטות חדישות בחינוך. מספר התלמידים עלה למאות. שערי בית־ הספר נפתחו לרווחה לשפה העברית המודרנית ובד בבד גם לצרפתית. אבל קודם־כול, דאג הרב משאש להאדרת התורה לא רק בעירו מכנאס, המכונה בפי תושבי המדינה ״רוסאליים זגירה״ (ירושלים הקטנה), אלא בכל רחבי ארץ מרוקו. בנוסף לתפקידו כמנהל תלמוד־תורה, ייסד הרב שלום משאש מוסד חשוב והוא חברת דובב שפתי ישנים, להוצאת כתבים של רבני מרוקו. הוא גם הקים ישיבת ״כתר תורה״. ב-1939 ראה הרב שהדור הצעיר התחיל להתרחק ממסורת אבותיו, ומתוך חרדה לאובדן היצירות היקרות שהשאירו רבני מרוקו, קם הוא ור׳ יעקב בירדוגו ז״ל, וייסדו בשניהם את חברת דובב שפתי־ישנים. הודות למאמציהם הרבים, הצליחו בשלב ראשון להוציא לאור תשעה חיבורים רבי־ערך של גדולי הרבנים של מכנאס. ב־1941 במסיבת הפרידה מראש הדיינים של מכנאס, הרב יהושע בירדוגו ז״ל, כאשר נתמנה זה למשרת רב ראשי ליהדות מרוקו, הציע ר׳ שלום באקראי את הרעיון להקמת ישיבה במכנאס להכשרת רבני המחר. מיד ענה לו ראש הרבנים ר׳ יהושע בירדוגו ז״ל ואמר: ״נאה דורש־נאה מקיים״. הרב משאש נענה מיד לאתגר, והוקמה ישיבת כתר תורה שבראשה עמד הרב יצחק סבאג ז״ל, אשר הרב משאש בעצמו, יצק מים על ידיו.

הרב משאש מסמל היום, את יופיה וגדולתה של המסורת המפוארת של קהילת מכנאס, לה מנחיל כבוד גדול בישיבתו על כס הרבנות בבירת ישראל-ירושלים. לתפקיד הרם הזה הגיע ר׳ שלום, לאחר שנים טובות ומבורכות כאב בית־הדין בעיר הגדולה קאזבלנקה, וכאב בית־הדין הגבוה לכל קהילות מרוקו.           

יהדות מרוקו-הווי ומסורת-החינוך היהודי המסורתי ב"חדר" א-סלא-רפאל בן שמחון- תשנ"ד-עמוד 198

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