La famille Marciano-les  coutumes  de  la  famille.

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les  coutumes  de  la  famille

Les Marciano ont innove leurs propres coutumes, et la posterite les a enterinees. Toutefois le corpus de traditions n’a acquis sa charpente spirituelle bien definie que lorsque la plupart des membres de la famille se sont rassembles a Debdou et ses environs.

Je souhaite partager avec le lecteur trois coutumes specifiques (dont une est encore en vigueur).

(I) Les Marciano mangent de la viande le Chabbat Hazon (celui qui precede le jeune du 9 Av) quand d’autres communautes se 1’interdisent.

Rabbi David Hacohen en a touche un mot dans son recueil de responsa Kiryat Hanna David (vol. 1, p. 122) : «Les habitants de Debdou ne consomment pas de viande en periode de deuil. C’est la une vieille tradition qui doit sa paternite a la communaute sevillane, comme le souligne l’auteur du Michpat Outsedaka Beyaacov (cite dans l’ouvrage Leket hakema’h au chapitre des voeux et serments, auquel on se reportera). On consultera egalement le livre Mayim Hayim section Yori didea ch. 67 pour les arrets juridiques appropries.

Formee a partir d’expulses de Seville, la communaute de Debdou a donc adopte cette coutume en y ajoutant toutefois une mesure supplemental : s’abstenir de viande meme le Chabbat qui traverse la periode de deuil. Je crois que cette coutume en explique une autre : ne pas gouter de viande les neufs premiers jours du mois de Av y compris le Chabbat, exactement comme en periode de deuil. Mais tout le monde n’adhere pas a cette coutume car les distingues Marciano, eux, s’efforcent plutot de manger de la viande le Chabbat Eikha, et imposent cette contrainte jusqu’aux plus demunis des leurs» (fin de citation).

Une precision : ce plat de viande, que les Marciano appellent khlia Ihem, est consomme en guise de troisieme repas de Chabbat Eikha (qui precede le 9 Av).

(II) Les Marciano portaient autrefois une boucle d’oreille en or. Rabbi Chmouel Marciano evoque cette tradition pour le moins originale:

«Tous les membres de notre famille Marciano, petits et grands, suspendent a leur oreille droite un anneau d’or. D’autres families le font egalement.»

Je puis, sans aucune pretention, justifier cette tradition a la lumiere d’un texte du Levouch (lois relatives a Roch Hodcch ch. 417) : «Les femmes evitent plus que les hommes de travailler a Roch Hodcch, parce que c’est un jour faste pour elles, et un cadeau Di-vin venu recompenser une attitude heroique : elles ont refuse de ceder leurs boucles d’oreille aux epoux qui les reclamaient pour fabriquer le veau d’or. En effet, il est ecrit d’une part «Aharon leur dit: enlevez les boucles d’or qui pendent aux oreilles de vos femmes, garcons et filles et emmenez-les moi», et d’autre part «Le peuple (sans inclure comme au debut les «femmes, garcons et filles») se debarrassa des boucles qui pendaient a ses oreilles» : on en deduit que seuls les hommes ont sacrifie les bijoux. Les femmes, elles, n’ont pas consenti a soutenir de quelque maniere le culte idolatre. Et en souvenir de cet effort meritoire, D-ieu a retire aux hommes la saintete de Roch Hodech et l’a confiee aux femmes» fin de citation du Levouch.

Pour ma part, j’ai lu dans le livre Haye Avraham – Taame hamitsvot ch. 252 : «Le Talmud de Jerusalem declare que les femmes s’abstiennent de travailler a Roch Hodech, la Hagada en expose les motifs : elles ont refuse d’offrir leurs boucles d’oreille au veau d’or; par contre, elles ont donne au sanctuaire des materiaux avec beaucoup d’enthousiasme, ainsi qu’il est ecrit Les femmes vinrent avec leur epoux, parees de bijoux qu’elles dediaient a la construction du sanctuaire; enfiin, elles ont fait l’ouvrage Di-vin avec beaucoup de zele, comme il est dit Toute femme qui en eut Le sentiment, travailla a la broderie. Voila pourquoi le Roch Hodech leur a ete concede comme jour faste» (s’y referer). Au ch. 246, le meme auteur ajoute que «puisque les femmes evitent de travailler ce jour־la», on appelle quatre fideles a la lecture de la Torah (et non trois comme lors des jours ouvrables).

C’est dire que les femmes sont doublement meritoires : d’une part pour avoir freine le culte du veau d’or et, d’autre part, pour avoir accelere les travaux du sanctuaire. En recompense, un jour de fete leur a ete decerne : la neomenie (Roch Hodech). Et pour marquer 1’evenement, les sages invitent une personne supplementaire a monter a la Torah ce jour-la. Aussi les femmes qui frequentent la synagogue et assistent a la lecture de la Torah auront garde d’y aller a la neomenie, pour honorer et assister a leur privilege.

Au ch. 249, le meme auteur s’inspire des propos du Birke Yossefch. 253 : pressentant que les femmes juives se garderaient de commettre le peche du veau d’or, notre mere Rahel a institue 1’office additionnel {le mousaf) de Roch Hodech. Elle y a laisse son empreinte : l'acronyme des mots Rache Hodachim Leamekha natata (liturgie du mousaf) forment en hebreu le prenom Rahel.

De ces textes il ressort que les femmes ont acquis un immense credit qui, je crois, justifie l’adage talmudique selon lequel «Les Juifs sont sortis d’Egypte grace aux femmes pieuses». Pieuses, car elies ont plus tard entrave la faute du veau d’or et hate en revanche la mise en place du sanctuaire.

Bienheureux l’homme qui epouse une femme pieuse. Quand bien meme il devierait du droit chemin, sa femme le rappellerait a l'ordre.

Meme idee dans le Midrach Eliahou : «D-ieu a accorde aux femmes le privilege d’observer Roch Hodech parce quelles ont repugne a l’abominable veau d’or.»

J’ai lu egalement un commentaire du meme genre sur le verset Le peuple se defit de ses boucles d’oreille: (Exode, 33.4), en butte au refus de leurs epouses, les hommes ont arrache de force les bijoux, violence qui temoigne eloquemment de l’innocence des femmes. C’est pourquoi elles portent jusqu’a present des boucles d’oreille en or, proclamant leur innocence dans cette affaire. Et pour en venir a mon point, j’affirme que ces motifs valent aussi pour notre famille. Si elle porte des boucles d’oreille (jusqu’a ce jour), c’est pour mani- fester que leurs ancetres ont refuse de ceder les leurs a la confection du veau d’or. Ce qui n’est pas le cas des families qui ignorent cette coutume.

Bien sur, on objectera que la tribu Cohen non plus n’a pas peche (comme le relate la tradition) : pourquoi ne porte-t-elle pas de boucles d’oreille? A cet argument, je repondrai tout bonnement que les Cohanim n’adherent pas a cette coutume parce que leur statut ne le leur permet pas : une oreille percee est une tare qui rend inapte au pontificat, comme il est dit (Le Cohen) sera exempt de toute tare  et encore Que tout homme qui porte en lui une tare ne sapproche pas. Les Cohanim ne peuvent donc percer leurs oreilles, car ils vivent dans l’attente de la reconstruction du troisieme Temple ou ils comptent bien officier. De plus, l’innocence des Cohanim est un fait largement notoire qui n’en appelle a aucune publicite tandis que celle des Marciano n’est pas aussi evidente. II nous faut donc proclamer que nous n’avons pas succombe a ce peche, proclamer que notre oreille est alerte et sensible a la parole Di-vine, en y suspendant un anneau d’or. C’est une coutume logique et sensee.

Un erudit a tente de refuter ce raisonnement. Pourquoi alors, a-t-il pretendu, les Marciano mangent de la viande a Chabbat Eikha? Et pourquoi les families qui s’en abstiennent taxent les Marciano de azamine (e’est-a-dire «responsables du veau d’or»), et leur Chabbat de Chabbat l'azma?

Je lui ai repondu que cela n’altere en rien mes arguments, que je persiste a defendre mon opinion. Le titre de azamine signifie non pas «responsables du veau d’or», mais plutot «issus de azamine» c’est-a־dire d’une famille qui parle une langue etrangere, ce qui, on me le concedera, vise tout le Peuple Juif. Le verset ne dit-il pas La maison de Yadkov vient d’un peuple etranger {Meam Loez) ? Et de surcroit le traite Meguila n’affirme-t-il pas que Celui qui lit la meguila a des etrangers dans une langue etrangere (leloazim belaaz) Donc azamine a la meme etymologie que Laaz (en arabe le z tourne en j) et designe la ville et la culture etrangeres qui accompagnent nos origines.

Quant aux raisons de la consommation de viande a Chabbat Eikha, voici queiques explications : j’ai oui-diie que nos families, exilees depuis la destruction du premier Temple, ne sont pas retournees en Israel lors de la construction du second Temple et la mobilisation d’Ezra. Elle sont restees en exil et n’ont pas vu le deuil du second Temple, c’est pourquoi elles continuent a manger de la viande.

La famille Marciano-les  coutumes  de  la  famille.

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