Laredo Abraham-les noms des juifs du Maroc- Abrabanel 

אברבנאל            Abrabanel

Abravanel, Abarbanel, Abravaniel

Ce nom dont le sens et l’origine demeurent inconnus, est porté par une famille espagnole des plus vieilles et des plus distinguées qui préten­dait descendre du Roi David. Le célèbre rabbin de Lucena au Xle s., Rabbi Isaac Iben Ghiar, dit que la famille Abrabanel de Séville et celle des Ben Daoud de Lucena, toutes deux descendantes de la maison royale de David, seraient venues s’établir en Espagne lors de la destruction du premier Temple de Jérusalem. L’historien expulsé d’Espagne, Salomon ïbn Berga ajoute dans son Shebet Yhudah que cette famille possédait sa généalogie ancienne et portait des armoiries spéciales dans leur cachet.

La famille Benbaruj de Tanger, actuellement établie à Casablanca et ״dont le chef était originaire de Palestine, se réclame de la descendance “de Don Isaac Abrabanel et justifie cette prétention en expliquant qu’elle aurait changé son nom par celui de Benbaruj en vue d’échapper à l’at­tention publique et d’éviter des persécutions dans le courant de ses nom­breuses migrations.

Don Judah Abrabanel, «Almojarife» (trésorier et collecteur des Douanes) du Roi de Castille, Ferdinand IV, à Séville, fondateur de la célèbre famille des «Abrabaneles» expulsée de Castille en 1391. En 1310, il eut à sa charge l’administration et l’approvisionnement par mer de l’armée qui assiégeait Algésiras. Il rendit de signalés services au Roi et aux Grands d’Espagne. L’Infant Don Pedro, dans son testament, daté à Séville le 9 Mai 1317, ordonne de payer à Don Judah, 15.000 Maravedis, montant d’effets fournis et 30.000 Maravedis, montant partiel d’une *dette personnelle, avec prière de le libérer du paiement du solde

Don Samuel Abrabanel, fils de Judah (1), s’établit en Castille où  il fut protecteur de l’enseignement et du rabbin Menahem Ben Zemah; qu'il fit nommer Grand Rabbin à Tolède. Pour lui prouver sa gratitude,, Menahem lui dédia son livre Zedah la-Derekh «Prévisions de Voyage». Pendant les persécutions de 1391, il fut forcé de se soumettre au baptême et prit le nom de Juan Sánchez de Sevilla, mais bientôt après il revint au judaïsme. Il servit trois rois et sa carrière publique commença sous Don Enrique II. En 1397, il fut contrôleur général de ce dernier et trésorier de la reine

Don Yuce Abrabanel reçut en 1365 du roi Don Pedro IV un sauf conduit pour commercer dans le royaume d’Aragon parce qu’il apparte­nait à la Cour de «l’illustre Henri Roi de Castille»

Don Judah Abrabanel, petit fils de Judah (1), trésorier du Roi; de Portugal vers 1400. Il administra les affaires financières de l’Infant Don Fernando qui lui assigna en 1437, plus d’un demi million de «Reis Brancos»

Don Isaac Abrabanel, fils de Judah (4), célèbre rabbin Talmudiste, philosophe, homme d’Etat, trésorier et conseiller du Roi Alfonse V de Portugal et de Ferdinand et Isabelle de Castille. Né à Lisbonne en 1437, mort à Venise en 1508 et enterré à Padoue. Elève de Joseph Hayyim, Grand Rabbin de Lisbonne, très instruit et doué d’une grande- habilité politique, il attira, quoique assez jeune, l’attention du Roi Al­phonse V de Portugal qui le nomma son trésorier et lui accorda toute  sa confiance. A la prise d’Arzila en 1471 par les Portugais, les Juifs de cette ville furent capturés et vendus comme esclaves. Don Isaac orga­nisa une souscription et en grande partie de ses propres moyens obtint le rachat d’environ 250 Juifs captifs. Il intéressa à cette entreprise son  ami le savant et riche Yehiel de Pise, qui contribua au rachat. Sur les  conseils de Don Isaac, Rabbi Yehiel usa de son influence pour faire re­cevoir avec grand honneur les Ambassadeurs du Portugal auprès du Pape Sixte IV. A la mort d’Alphonse V, il dut abandonner ses fonc­tions à la suite des persécutions de Juifs et de l’accusation par le Roi Jean II le soupçonnant de connivence avec le Duc de Bragança, con­damné à mort comme conspirateur. Prévenu à temps, Abrabanel s’en­fuit en Castille en 1483 et sa fortune et sa riche bibliothèque furent confisquées par décret royal. A Tolède, il se consacra aux études bibli­ques et dans l’espace de six mois il composa un vaste commentaire sur les livres de Josué, les Juges et Samuel. Bientôt après, il entra au service du Roi Ferdinand et de la Reine Isabelle la Catholique qui lui confiè­rent à lui et à son ami Don Abraham Senior, le célèbre et riche Grand Rabbin du Royaume de Castille, l’intendance des revenus et l’administra­tion de l’armée. Don Isaac fut le premier à accorder un appui financier à Christophe Colomb dans l’entreprise qui aboutit à la découverte de l’Amérique. Pendant la guerre contre les Arabes pour la reconquête de l’Espagne, Don Isaac prêta des sommes considérables au Gouverne­ment. Grâce à la parfaite organisation de ces deux personnalités dans la création de marchés et de convois partout, de leurs propres moyens et de ceux de leurs coreligionnaires qui suivirent l’exemple, à l’abri de toute spéculation, l’armée ne manqua d’approvisionnement d’armes, de vivres et de toutes sortes d’effets. Malgré le rôle joué par ces deux grands hommes d’Etat, et l’attitude prise par les Juifs castillans, en général en faveur de la reconquête, les Rois Catholiques ne purent se soustraire à l’influence de l’Inquisiteur Général Fray Tomás de Torque- mada, qui obtint d’eux l’acte d’expulsion de 1492.

Quand l’expulsion fut décrétée, Don Isaac fit tous ses efforts pour obtenir du Roi l’annulation de cet édit. En vain il lui offrit 30.000 ducats à cet effet et dut prendre la route de l’exil avec ses coreligionnaires. Dans son Commentaire sur le Deutéronome, il raconte les vicissitudes subies par lui et son peuple et donne l’itinéraire suivi par lui en quittant l’Espagne. Il se rendit d’abord à Naples où il fut nomme trésorier par­le Roi Ferdinand V. Peu de temps après, la ville fut prise par les Fran­çais et, abandonnant toutes ses possessions, il suivit le Roi à Messine en 1495 puis il se rendit à Corfou. En 1496, il s’établit à Monopoli et finale­ment en 1503, à Venise où ses services furent requis pour négocier un traité de commerce entre le Portugal et la République de Venise.

L’importance d’Abrabanel ne se limite pas à sa carrière d’homme d’Etat mais s’étend surtout au domaine des sciences rabbiniques. Il eut une grande influence non seulement sur ses coreligionnaires mais sur­tout sur les étudiants chrétiens des XVIIIe et XVIIIe s. qui attachaient une grande importance à ses Commentaires bibliques. Les ouvrages écrits par lui sont: Ma'yene h a-Ye shu' ah «Sources de Rédemption» (1496) (Ferrara, 1551 et Naples); Yeshu'ot Meshiho «La Rédemption de son Messie» (1497) (Kalsruhe, 1828); Mashmia’ Yeshu'a «Proclama­tion de Rédemption» (1498) (Salonique, 1525), tous trois sur le Messia­nisme; 'Ateret Zeqenim «La Couronne des Vieillards» (Sabionettar 1557) ; Maamar Qazer «Petit Traité» (Venise, 1574) ; Niflaot Elohim «Les Merveilles de Dieu» (Venise, 1592); Mirkebet ha-Mishneh «Le second Chariot» (Sabionetta, 1551); Nahalat Abot «L'Héritage des An­cêtres» (Constantinople, 1505) ; un Commentaire sur le Pentateuque (Ve­nise, 1579) ; un commentaire sur les Premiers Prophètes (Pesaro, .1511?); un commentaire sur les Derniers Prophètes (Pesaro, 1520?); un commentaire sur le Guide des Egarés de Maïmonides (Kalsruhe, 1831); Rosh Emunah «Le sommet de la Foi» (Amsterdam, 1505); Shamayim Hadashim «Les Cieux Nouveaux» (Rödelheim, 1828); Zurot haYesodot «Les Formes des Eléments» (Sabionetta, 1557); Teshubot «Ré­ponses aux consultations de Saül Ha-Cohen de Candie» (Venise, 1574)

Don Judah Abrabanel, fils de Don Isaac (5), connu sous les noms de «Leo Hebraeus», «Leone Ebreo», «Leon l’Hébreu». Médecin, phi­losophe, poète, né à Lisbonne en 1465, mort à Venise en 1535. Il fut médecin de Gonzalo de Córdoba, le général en chef espagnol, et n’ab­jura jamais de sa religion. Son ouvrage le plus important est le Dialoghi di Amore (Dialogues d’Amour), écrit vers 1502 et publié à Rome en 1535. Ce livre devint populaire et dans l’espace de vingt ans il fut édité cinq fois, traduit en français deux fois, en espagnol trois fois, une fois en latin et une fois en hébreu. A la requête de Pic de la Mirán­dole, il composa un ouvrage astronomique qui n’a pas été imprimé. Il a été aussi l’auteur de nombreux poèmes contenus dans l’ouvrage de son père, ainsi que d’une élégie sur les vicissitudes de son temps publiée récemment

Joseph Abrabanel, fils de Don Isaac (5), né à Lisbonne en 1471, mort vers 1552. Médecin à Venise puis à Ferrara où il jouissait d’une grande célébrité

Samuel Abrabanel, fils cadet de Don Isaac (5), né à Lisbonne  en 1473, mort à Ferrara en 1551. Son père l’envoya faire ses études à Salonique où il devint l’élève de Joseph Alfassi. Il devint plus tard à Naples, le financier de Don Pedro de Tolède, vice-roi de Naples. Il fit le meilleur usage de sa fortune qui s’élevait à plus de 200.000 sequins d’or. Le poète Samuel Usque dit de lui : —«Il mérite le nom de «Trimegisto», c’est-à-dire trois fois grand : en science, en nom et en richesse. Il emploie généreusement sa fortune à améliorer le bien-être de ses coreligionnaires. Il aide beaucoup d’orphelins à se marier, il soutient les nécessiteux et essaye par tous les moyens de recheter les captifs de sorte qu’il réunit les trois grandes qualités qui rendent l’homme apte à recevoir le don de prophétie.» — Il était très respecté par ses con­temporains qui l’appelaient le «Naci» (Prince). Sa femme Bienvenida Abravanela, très cultivée et pleine de grâce, de piété et de charité, le.secondait dans ses nobles efforts. Le vice-roi de Naples permit que sa fille Leonora (plus tard grande duchesse de Toscane) devint l’amie et l’élève de Bienvenida envers qui elle eut toujours un sentiment d’amour et de respect filial. Samuel fut le défenseur des Juifs et le protecteur de l’instruction ; sa maison était le centre d’étudiants juifs et chrétiens parmi lesquels figurèrent le rabbin David Ben Yahya, exilé du Portu­gal, qu’il réussit à faire nommer Grand Rabbin à Naples et le rabbin cabaliste Baruch de Benevento. Lorsque Charles V promulgua l’édit d’expulsion des Juifs de Naples, sa femme Bienvenida, avec l’assistance de Leonora, réussit à le faire révoquer. Plusieurs années après, Char­les V ayant ordonné de nouveau aux Juifs de quitter le pays ou de por­ter la rouelle, la famille Abrabanel s’établit à Ferrara

 Isaac Abrabanel, fils de Joseph (7), se distingua par sa philan­thropie et son amour de la science. Il vécut à Ferrara où il mourut en 1573

Judah Abrabanel, petit fils de Judah (6), notable mort en 1583 à Ferrara où il vivait avec son frère Jacob et un autre Judah Abrabanel, célèbre par ses richesses et sa philanthropie

Hiya Abrabanel, connu sous le titre de «Savant et Riche Prince» mort à Salonique en 1620. JE.

Joseph Abrabanel, médecin à Amsterdam, mort vers 1620. K; JE I, 129.

Menasseh Abrabanel, frère de Joseph (12), membre de l’Aca­démie «Keter Torah» ou «Corona de la Ley», à Amsterdam vers 1670

Sheneor Abrabanel, rabbin prédicateur à Salonique au commen­cement du XVIIe s

Isaac Abrabanel, riche notable de la Communauté de Venise en 1668

Jonah Abrabanel, fils de Menasseh (13), membre de l’Académie Talmudique «'Ez Hayyim» ou «Arbol de las Vidas», à Amsterdam en 1710

Jonah Abrabanel, fils de Joseph (12). Poète et auteur-éditeur à Amsterdam où il mourut en 1667. Auteur de: Elegía em Louvor da Nova Yesiba instituido por o Senhor Isaac Pereira, de que he Ros Yesiba o Senhor Haham Menasse Bcn Israel (Amsterdam, 1611); Elégies sur les martyrs Isaac de Castro Tartas (1617) et les Bernal(1655). En collaboration avec le Docteur Efraim Bueno, il édita les ouvrages rituelliques suivants : Psalterio de David, Traduction des Psaumes (Amsterdam, 1644 et 1650); Ordcn de los Cinco Tahaniyot (Amsterdam,, 1630); Orden de Oraciones de Mes (Amsterdam, 1648); Ordcn de Roy Asanah y Klpur (Amsterdam, 1652), etc

Samuel Abrabanel, médecin à Amsterdam, mort en 1621

Samuel Abrabanel, précepteur de l’Académie «Arbol de las Vi­das» («'Ez Hayyim»), à Amsterdam, en 1684

David Abrabanel Dormido (Manuel Martinez), né dans une grande ville d’Andalousie où il exerça les fonctions de Préfet et de Tré­sorier des Douanes et des Revenus Royaux. Il fut cependant mis en prison pendant 5 ans (1627-32) par l’Inquisition et torturé en même temps que sa femme et sa soeur. A sa libération, il partit pour Bordeaux ou il demeura pendant huit ans. En 1640, il se rendit à Amsterdam où il s’engagea dans le commerce brésilien. La conquête de Pernambuco par les portugais en 1654 causa sa ruine. David fut un des six signataires avec Menasseh Ben Israël, de la pétition adressée à Cromwell en 1656, le priant d’autoriser la liberté d’exercer le culte israélite par les Juifs qui habitaient l’Angleterre. En 1663 il s’établit à Londres où il fut premier président de la première synagogue créée dans cette ville

Salomon Abrabanel Dormido, fils de David (20), fut autorisé- en 1657 à devenir un courtier de la ville de Londres avec la dispense de prêter le serment christologique habituel

Johan Abrabanel, notable à Amsterdam, mort en 1707

Joseph Abrabanel, membre de l’Académie «'Ez Hayyim» (Ar­bol de las Vidas) à Amsterdam, en 1736

Israël Raphaël Abrabanel da Costa, Grand Rabbin de Narbon­ne, mort en 1748

Don Lévy Abrabanel, fils de Meïr, descendant de Don Isaac (5) riche notable à Marrakech, accusé d’avoir aidé les ennemis du Sultan Mouley Abderrahman, celui-ci, sans autre forme de procès, le fit assas­siner chez lui en 1820 et s’empara de toutes ses richesses

Don Judah Abrabanel, fils de Levy (25), Grand Rabbin de Mar­rakech subit le même sort que son père. En 1839, des émissaires du Sul­tan le jetèrent en prison puis le mirent à mort et confisquèrent tous ses biens. Au moment de fouiller sa maison, un des envoyés du roi, s’aper­cevant de la beauté de sa jeune fille, voulut s’en emparer de force. A ce moment, son fiancé, Benjamin, intervint, il se jeta sur l’agresseur et lui soutirant son sabre, il le plongea au coeur de sa fiancée puis se donna la mort

            David Abrabanel Lindo, né à Londres en 1772, mort dans cette ville en 1852. Oncle de Lord Beaconsfield, qu’il initia dans la religion juive. Travailleur infatigable en faveur de la communauté de Londres, il lutta du côté de la congrégation Bevis Marks qui défendait le point de vue traditionnel contre le mouvement réformiste. Fondateur en 1838 et un des membres dirigeants de la société «Shomere Mishmeret ha-Qo-desh» dont les buts étaient de résister à toutes les innovations et de s'opposer aux tendances réformistes. Il eut dix-huit enfants dont huit se marièrent au sein de familles sépharadites distinguées

Hirsh Abrabanel, Grand Rabbin de Lissa (Prusse) en 1863

Haïm Abravanel, directeur de l’Ecole de l’Alliance Israélite Uni­verselle à Tripoli (Libye) au XXe s.

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