ארכיון יומי: 25 ביולי 2021


Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration

juifs du maroc

La reaction officielle ne fut pas moins digne. La plus haute instance religieuse, le Grand Rabbin, president du haut tribunal rabbinique, Saul Aben Danan, publia un emouvant message de condoleances:

Dieu Tout-Puissant, Clement et Misericordieux, au nom du Grand Rabbinat de la Communaute israelite et m mon nom personnel, j’exprime avec une profonde histesse, a mes chers compatriotes musulmans I ’affliclion douloureuse dans laquelle nous a plonges ce deuil cruel et inattendu. En ce jour funeste, nous awns subi une perte irreparable: la lumiere de nos yeux s’est obscurcie et nous avons perdu le diademe precieux, objet de notre fierte et de notre orgueil. Notre cher souverain Mohamed V, notre Bien-Aime, est monte au ciel par la volonte du Maitre de I’Univers. Puisse son denouement inlassable au service du peuple marocain, ses immenses bienfaits et ses multiples sacrifices l’accompagner dam le royaume celeste, oiu il residera parmi les Justes.

Prions le Tout-Puissant de bien vouloir prodiguer sa consolation a l’Auguste Famille Royale et a nous tous. Rendons-lui grace d’avoir heureusement permis a notre Souverain de laisser un heritier pour Lui succeder et suivre Sa voie :je veux nommer son fils bien-aime, Hassan II, Dieu lui accorde gloire et lui prete assi tance. Note voeu le plus cher est que Sa Majeste Hassan II soit une benediction du Ciel pour notre chere patrie et pour tout le peuple marocain. Nous Lui souhaitons du plus profound  de notre ame, bonheur, prosperite et longue vie. Amen.

De son cote, le secretaire general du Conseil des communautes israelites, David Amar, publia un communique dont les termes grandiloquents temoignaient cette fois d’une totale sincerite qui ne devait rien aux necessites du protocole. Le message fut integratement repris en premiere page de l’organe des communautes, la Voix des communautes, dans sa livraison du 6 mars 1961:

La population marocaine tout entiere a ete ebranlee au plus profond d’elle- meme a l’annonce du desastre national. Le roi Mohamed V n’est plus. Notre

cœur saigne et nos âmes se lamentent à l’évocation de la perte cruelle de notre Souverain Bien-Aimé. La louange recule d’impuissance, car Sa Majesté était au-dessus de toute louange. Les mots sont vains et les formules vides pour exprimer Sa grandeur et Sa magnanimité, Sa paternelle autorité, la finesse de Son esprit ouvert à toutes les disciplines, l’admirable constance de Son caractère, quelles que fussent les épreuves qui jalonnèrent sa trop brève existence. Rare­ment règne fut plus auréolé par l’amour et l’affection d’un peuple reconnaissant. Mohamed V, que Dieu L'accueille en son sein, L’assoie à Sa droite parmi les justes, restera le Libérateur et le père de la Renaissance nationale. Aussi haut que l’on puisse remonter dam l’histoire de Son règne, on retrouve avec émotion les preuves incessantes de l’affection pleine de ferveur que Lui rendait Son peuple, et plus particulièrement le judaïsme marocain.

Nous nous remémorons avec gratitude ta lutte vigoureuse et sans ambiguité qu’il opposa à 1'application au Maroc des lois d’exception. Nous n’oublierons jamais que c’est Lui qui, dès l’aube de l'Indépendance, a proclamé la pleine citoyenneté des juifs marocains sur un plan d’égalité complète avec nos compatriotes musulmans. Il y a seulement dix jours, Il nous affirmait avec vigueur que c’était me constante de la politique marocaine. Il nous parlait de la nécessité de l'unité et de la cohésion de la Nation, dont nous formons partie intégrante. Sa voix s’est éteinte à jamais, mais, dans le cœur de Ses sujets, Son glorieux souvenir reste impérissable, et l’écho de Ses paroles retentira à jamais.

Au nom du Conseil des communautés et du judaïsme marocain tout entier, nous élevons nos prières pour le repos de Son âme, et, avec la même ferveur, nous prions le Seigneur d’accorder longue vie et long règne à S. M. Hassan IL Puisse Son règne être aussi glorieux que celui de Son Auguste et Illustre Père.

À peine disparu, Mohammed V entrait dans la légende, et la communauté juive ne fut pas la dernière à porter crédit à certaines rumeurs selon lesquelles le défunt souverain était apparu en rêve à son fils pour lui faire une dernière recommandation : « Garde bien les Juifs, ils sont sous ta protection ! »*

Le prince héritier Moulay Hassan, vice-président du Conseil des ministres, monta sur le trône le 26 février 1961. Le nouveau monarque, qui prit le nom de Hassan II, entama alors un règne qui devait durer trente-huit ans et quatre mois, jusqu’à sa disparition, le 23 juillet 1999.

L’arrivée sur le trône du nouveau souverain inaugura une période de répit pour le judaïsme marocain, traumatisé par l’affaire du Pisces. En politique étrangère, Hassan II, poursuivant au début l’orientation tiers-mondiste adoptée à la fin du règne de son père, puis infléchit celle-ci petit à petit afin de ne pas provoquer de remous inutiles. Ainsi, il remit diplomatiquement à plus tard, sans fixer de date, la visite de courtoisie à Moscou à laquelle s’était engagé Mohammed V après la visite de Leonid Brejnev à Rabat. De même, il demanda au président Gamal Abdel Nasser de reporter le voyage qu’il devait effectuer au Maroc en mars 1961.

Le même mois, cependant, le secrétaire général de la Ligue arabe, Abdelkader Hassouna, se rendit à Rabat pour s’assurer qu’aucun changement n’interviendrait dans la position marocaine sur l’émigration juive et à l’égard d’Israël. Il repartit rassuré, en apparence. Pourtant, dès le mois de mai 1961, sans promulguer une amnistie officielle, Hassan II fit libérer sous caution les jeunes militants sionistes emprisonnés qui s’empressèrent de quitter le pays sans que la police n’intervînt pour les en empêcher.

Un plus grand libéralisme présida à la délivrance des passeports, à tel point qu’à Casablanca les services concernés furent débordés par les demandes. Peut-être pour tenter d’enrayer cet exode, le comité de la communauté locale fit lire, en août 1961, dans toutes les synagogues, un message affirmant que la délivrance des passeports se poursuivrait sans entrave, et demandant à ceux qui n’avaient pas besoin, dans l’immédiat, de ce document, de ne pas assiéger les bureaux de l’administration afin de permettre aux personnes qui devaient impérativement voyager d’être servies les premières.

En fait, les candidats au départ ignoraient tout des discrètes tractations entamées par le Mossad avec Hassan II, en vue de parvenir à un accord relatif à l’émigration des Juifs marocains vers Israël, un accord négocié par Alex Gatmon, le nouveau chef de la Misguéret (« le Cadre »), l’organisation clandestine fondée par le Mossad pour assurer l’autodéfense de la communauté juive et l’immigration clandestine.

Alex Gatmon était vite arrivé à la conclusion que, si rien ne changeait, les résultats, obtenus à un prix très coûteux, resteraient limités. Cela avait toujours été la position du Congrès juif mondial, opposé à l’organisation d’une immigration clandestine vers Israël. Le CJM préférait, par principe, la voie de la diplomatie discrète, en définitive plus promet­teuse et efficace. La politique plus libérale d’octroi des passeports renforça la position de Nahum Goldman, qui estimait que, en l’absence de tout danger réel pour la communauté juive marocaine, mieux valait mettre un terme aux départs clandestins et, éventuelle­ment, engager le dialogue avec les autorités de Rabat. Le chef du Mossad, Isser Harel, était arrivé à des conclusions similaires. Cependant, méfiant, il voulait garder deux fers au feu. Parallèlement à la recherche du dialogue, il ne fallait pas, selon lui, renoncer à l’aiguillon de l’immigration clandestine qui gênait le gouvernement marocain sur lequel on devait continuer à exercer une pression. Après le naufrage du Pisces, il donna l’ordre de reprendre à tout prix les départs clandestins pour remonter le moral des militants et démontrer aux candidats à l’émigration que celle-ci se poursuivait malgré tout, voire se faisait plus audacieuse.

À la place de la frêle embarcation qu 'était le Pisces, un bateau italien de 500 tonneaux, rebaptisé Cocus, fut affrété. Il était capable de transporter jusqu’à deux cents passagers par traversée et avait Cadix pour port d’attache. Au lieu de la côte méditerranéenne, trop éloignée des centres juifs, l’embarquement se faisait désormais sur la côte atlantique, près de Fédala.

Au cours des six premières traversées, le Cocus transporta près de 900 émigrants clandestins. Parallèlement, une opération, trompant la vigilance des autorités marocaines, permit le départ de 500 jeunes juifs âgés de 7 à 17 ans, officiellement pour rejoindre une colonie de vacances en Suisse, en fait pour un aller sans retour. Ces départs, à cause des multiples arrestations aux frontières espagnoles, étaient loin de passer inaperçus. La presse nationaliste ne manquait pas d’en faire souvent état. Le 10 mai 1961, l’organe en langue arabe de l’Istiqlal, ElAlam, allait jusqu’à demander la peine de mort pour les émigrants clandestins : « L’immigration des Juifs marocains vers Israël devrait être punie de mort, car elle équivaut à un acte de haute trahison. La peine de trois ans de prison qui a frappé les 11 juifs arrêtés, alors qu’ils tentaient de quitter illégalement le pays, est insuffisante… »

Juifs du Maroc a travers le monde –Robert Assaraf- De la tragédie du Pisces à la reprise de l'émigration

Notre Maître, le Grand Rabbin Ytshak Abehssera, assassiné pour le Kidouch Hachem

Rav Yaakov Abehssera

L’auteur est l'arrière petit fils de Rabbi Ytshak Abehssera.

Notre Maître, le Grand Rabbin Ytshak Abehssera, assassiné pour le Kidouch Hachem

Comme les plus grands

Notre saint Maître, "Lumière des six jours”, le Rabbin Yaakov Abehssera, célèbre dans le monde entier; laissa à sa mort quatre fils dont voici les noms: L'aîné, Rabbi Massoud, son cadet Rabbi Aharon, son troisième Rabbi Abraham et enfin son quatrième, sujet de notre propos : Rabbi Ytshak. Le Rabbin Yaacov le nomma Ytshak à la mémoire de Ha'ari zal (Rabbi Ytshak Louria Achkénazi) et cela après qu'on lui fit savoir en rêve que cet enfant aura en lui une étincelle de l'âme du Ha'ari zal.

Tel père tel fils

Et en effet, depuis sa plus tendre enfance on put observer en lui des forces spirituelles particulières. Un des faits les plus connus de son enfance eut lieu lorsque Rabbi Yaacov et ses ouailles voulurent réciter la bénédiction de la lune mais en furent empêchés par les nuages qui la cachaient.

Voyant cela, Rabbi Yaacov ordonna qu'on fasse venir son jeune fils Ytshak. Quand vint l'enfant, Rabbi Yaacov lui dit : "Mon fils, vois-tu tous ces fidèles? Ils attendent de bénir la lune mais elle refuse de paraître." L'enfant leva son regard vers le ciel et dit : "Lune, n'as-tu pas honte de te cacher alors que tous ces fidèles t'attendent pour recevoir ta bénédiction?" Tout de suite devant les yeux ébahis des fidèles, la lune fit son apparition dans toute sa splendeur.

Ainsi Rabbi Ytshak devint de plus en plus célèbre. Il s'enfermait jour et nuit dans une mansarde pour se plonger dans l'étude de la Torah.

Laisse aux autres le soin de te louer

Rabbi Ytshak était versé dans l'ensemble de la Torah. Sa piété et sa sainteté allaient de pair avec sa connaissance des écritures. Dans ce paragraphe nous allons présenter ce que d'autres saints ont écrit au sujet de Rabbi Ytshak, sur son étude de la Torah, sur sa piété, sur sa sainteté et sur toutes ses autres qualités.

Rabbi Israël Abehssera – Baba Salé, célèbre dans le monde entier, était le neveu de Rabbi Ytshak. Ce dernier était son parrain-Sandak pour sa circoncision. De plus, Rabbi Ytshak fut son Maître et étudia avec lui la Torah pendant cinq années consécutives.

Baba Salé racontait qu'il acquit de son oncle une grande vertu: celle de ne jamais se fatiguer, de toujours savoir réunir ses forces pendant l'étude de la Torah, car malgré le fait d’être extrêmement sollicité toute la journée par ses fidèles, la nuit il se plongeait dans l'étude et jamais il ne montrait des signes de fatigue ou de lassitude. Baba Salé ajoutait : "Je me fatiguais et lui qui était plus âgé que moi restait frais et dispos." En dehors de cela, Baba Salé, dans sa préface sur les livres de Rabbi Ytshak écrivit les lignes suivantes : "Moi, le plus jeune, j'ai vu ce Gaon, ce grand chêne dans la colline, poussant sur l'eau et la source de la connaissance, qui mettait sa piété au-dessus de son savoir, et qui de plus était simple et droit devant son Créateur. Il était lié par les liens de l'amour du Créateur et sa crainte devant la Présence Divine. Celui-là, c'est le Saint, le Juste, mon Maître le Grand Rabbin Ytshak Abehssera que sa sainte mémoire soit toujours vénérée…

Les actes extraordinaires et les faits incroyables de Rabbi Ytshak sont maintenant connus dans le monde entier. Sa sainteté et sa piété sont les témoins de sa grandeur et de sa personnalité

Et maintenant, voyez et observez l'action d'un Tsadik dont tous témoignent de la grandeur et de la sainteté; un véritable Tsadik dont tous les faits sont accomplis pour la sanctification de Dieu. Tous mes propos sont évidents et je ne fais que mon devoir en les tenants, car j'ai été son disciple et il est mon Maître.. .

De plus, Baba Salé écrivit un Piyout en l'honneur de son oncle Rabbi Ytshak, en voici la première strophe : "Je chante en l'honneur de mon ami ma splendeur, mon oncle auréolé de la force du Haaari״. Dans un autre couplet il ajoutera : ”Il fut absolument parfait, débordant de qualités. ״ Un autre de ses neveux fut Atérét Rochenou, Rabbi David Abehssera, (Que sa mémoire soit vengée) bien connu pour ses jeûnes, et son attitude d'ascète. Lui aussi composa un Piyout en souvenir de son oncle Rabbi Ytshak, en voici une partie :

Mon oncle, ma splendeur, mon témoin, me fut enlevé

 Son cœur était pur envers Dieu et les hommes

Son âme aspirait à l'étude de la Torah…

Le Rabbin Makhlouf Abehssera [Petit fils de Rabbi Aharon] raconte dans la préface de ses livres "Mikhlal Yofi" et "Kohelet Yaacov

 sa propre vie et son attachement à Rabbi Ytshak. On peut voir dans ses propos son admiration et sa timidité devant ce saint homme qu'il dénommait "Le Saint Rabbin".

Rabbi Makhlouf qui a été juge au Tafilalet, et le disciple du Atérét Rochenou, Rabbi David Abehssera (Que sa mémoire soit vengée) écrivit également un Piyouî en l'honneur de son oncle : Il étudiait la Torah nuit et jour, il était modestie et piété… Saint, unique…

Rabbi Meir, [Fils de Baba Salé] connu comme Baba Meir ajouta lui aussi un Piyout de son cru : « J'entonne ma chanson, dans le sein de ma communauté de fidèles, en l'honneur du Saint Divin Rabbi Ytshak, Lion fils de Lion, ma force et ma couronne… »

Ces citations d'éminents rabbins démontrent la grandeur de Rabbi Ytshak.

Dieu révèle ses secrets à ceux qui le craignent

Rabbi Ytshak allait constamment de l'avant, une partie de son action incluait la boisson de la Mahia. Boire la Mahia n'était pas à ses yeux une vaine chose, mais plutôt un acte où se cachaient des secrets inouïs, qui lui permettaient d'opérer des Tikounim – réparations inaccessibles à notre entendement.

On raconte qu'une fois, Rabbi Yaakov Abehssera était en compagnie d'un émissaire d'Erets-Israël et ils étaient en difficulté devant un texte très difficile. Rabbi Yaakov fit appeler son jeune fils Rabbi Ytshak et lui soumit le passage en question. Rabbi Ytshak leur dit : « Ne savez vous pas que je ne puis me pencher sur un texte sans la Mahia ? » Le Rabbin envoya chercher de la Mahia. Après avoir bu, Rabbi Ytshak plongea dans le cœur du problème et émit des propos très élevés. L'émissaire d'Erets-Israël était en admiration devant le jeune Ytshak et il dit : « En Erets-Israël, nous n’avons pas des gens de cette valeur! » Même lorsque sa famille voulut l’empêcher de consommer de la Mahia, toutes leurs tentatives échouèrent, et le ciel l'aida à continuer dans la voie qu'il s'était tracée. Voici une histoire à l'appui de ces dires.

Une partie de la famille qui n'appréciait pas le fait que Rabbi Ytshak boive exagérément, le harcelait en exigeant, vainement, qu'il cesse de boire de la Mahia. Lorsqu'ils virent que tous leurs toutes leurs tentatives échouaient, ils escamotèrent l'échelle qui menait à sa mansarde pour qu'ils puissent veiller à ce que nulle personne ne lui livre la boisson. Quand Rabbi Ytshak comprit que dorénavant il n'aurait pas de Mahia à sa volonté il pria Dieu de l'aider. En ce temps là vivait tout près du logis de Rabbi Yaakov une femme qui distillait de la Mahia à base des dattes de palmiers qui poussaient dans sa cour. Sa Mahia était considérée comme la meilleure et lui permettait de vivre dignement de sa vente. Or, juste au moment où Rabbi Ytshak fut privé de la boisson, sa Mahia ne réussit pas et elle en fut très consternée. Elle pria et fit un vœu que si sa Mahia redevenait ce qu'elle était, elle en porterait tous les jours à Rabbi Ytshak son voisin qui tout en se dédiant entièrement à l'étude de la Torah aimait boire de la Mahia.

Et voici que son premier essai après sa prière réussit pleinement. Elle se hâta de remplir un carafon de Mahia et le porta à son voisin. Là, elle s'aperçut que l'échelle de sa mansarde avait été enlevée. Elle l'appela plusieurs fois et quand il l'entendit et comprit de quoi il s'agissait, il lui demanda de poser le carafon sur le bord de sa fenêtre qu'il pouvait atteindre facilement. Il lui recommanda de continuer à déposer des carafons de Mahia sur le bord de sa fenêtre si elle voulait continuer à réussir sa Mahia. Alors que la famille de Rabbi Ytshak se réjouissait d'avoir réussi de l’empêcher de boire à sa guise, la voisine continuait à lui livrer la quantité de boisson dont il avait besoin. Ceci dura ainsi jusqu'au jour où la voisine n'eut plus de carafons chez elle, et vint demander qu'on lui donne les carafons vides qui étaient chez Rabbi Ytshak. Alors tous comprirent que le Ciel aidait Rabbi Ytshak à se procurer de la Mahia et qu'il ne fallait donc pas l’empêcher d'en boire.

 

Notre Maître, le Grand Rabbin Ytshak Abehssera, assassiné pour le Kidouch Hachem

נהוראי (מאיר) שטרית-מות הקדושים-ברית 31 בעריכת מר אשר כנפו

נהוראי (מאיר) שטרית

מות הקדושים

בעקבות הרצח הנתעב של רבי אלעזר אביחצירא בב״ש ובמלאות מאה שעם לרצח נתעב אחר במרוקו, של רבי יצחק בן רבי יעקב אביחצירא.

'אביר יעקב' הוא התואר שהוענק במרוקו לרבי יעקב אביחצירא שיצא ממרוקו בשנת 1880 על מנת להגיע לארץ־ישראל ולא זכה לכך. במאמר זה ידובר על חמישה דורות רבנים שניהלו את הישיבה בעיר 'ארפוד' שבחבל תפילאלת.

ראשון בשושלת המפוארת היה רבי יעקב אביחצירא. על-אף שידוע לנו שהישיבה הייתה קיימת לפני זה לא ידובר כאן על תקופות קדומות, שאין לנו עליהן תיעוד בכתב. מאמר זה, בא בעקבות הרצח הנתעב של רבי אלעזר זצ״ל שאירע בבאר-שבע על-ידי יהודי ולרגל מלאות מאה שנה להירצחו במרוקו ע״י ערבי של בנו של רבי יעקב, רבי יצחק זצ״ל.

רבי יעקב אבוחצירא הגיע לארפוד בחבל 'תפילאלת' שבמרוקו, הגובל במדבר 'הסהרה', בגבולה הדרומי של אלגיריה, לפני למעלה ממאתיים שנה. הוא מצא שם ישיבה שהתקיימה שנים רבות לפניו, החל להרביץ בה תורה, הרחיב אותה ופתח אותה בפני תלמידים מכל האזור. בהגיעו לארפוד שם לבו רבי יעקב לכך שהבורות פשתה בין היהודים בעיירות בכל האזור. בלבו גמלה ההחלטה להילחם בבורות זו עד לביעורה המוחלט. הוא לקח על עצמו להעלות את רמתם של היהודים בכל העיירות והערים באזור זה לדרגה כזו, שלא יהיו יותר בורים ועמי ארצות ושכל יהודי ידע להתפלל מתוך סידור. הישיבה בתקופת רבי יעקב נקראת על שמו "ישיבת רבי יעקב" והוא עצמו עמד בראשה.

למעשה, רבי יעקב חידש את המפעל התורני האדיר, אחרי כאלף שנה, שהיה במחוז זה שנקרא לפנים "סיזיאלמסא", ואשר היה בקשרים הדוקים במשך מאות בשנים עם מרכזים אחרים בעולם היהודי: 'פוסטאט' במצרים (כיום קהיר), 'קירוואן' (היום תוניס), ׳בבל׳ שבעירק (היום בגדאד), רמלה בארץ־ישראל (במקום ירושלים שהייתה חרבה וכבושה). ׳סיז׳ילמאסא׳ שתפסה מקום נכבד בהיסטוריה של אזור זה, נעלמה כפי שנעלמו מרכזים דומים בעולם היהודי

 

אחרי ׳סיז׳ילמאסא׳, באה שממה תורנית והבערות פשתה בכל רחבי האזור. כאמור, בא רבי יעקב והרחיב את הישיבה הן בבניה והן בהרחבת ספרייתה וברכישת ספרי קודש רבים וקרא לראשי הקהילות בערים ובעיירות האזור להפנות לישיבתו תלמידים רבים על מנת ללמדם לימודים תורניים. הוא חילק את התלמידים שהתקבלו, למסלולים שונים לפי הכישורים שלהם: מי להכשרתו כרב, מי ללימודי שחיטה, מי להיות מוהל, מי לחזנות לשירה ולפיוט ומי להוראה ב'חדר' ובישיבות המשנה שהוקמו בכל בתי-הכנסת, בערים כמו 'מידלת' ובעשרות עיירות הפזורות ב'תפילאלת’. כעבור כמה שנים התוצאות היו מדהימות בגודלן ובתופעתן: רבנים רבים קיבלו את ההסמכה ונשלחו לשרת בכל העיירות וערי האזור, את הקהילות השונות. בגוראמה בלבד הוכשרו ששה עשר רבנים גדולים בתורה. שלושה עשר מתוכם היו ממשפחה אחת ומאב אחד, רבי דויד הלוי.

 

רבי יעקב יצא לסיור במקומות שבהם הופצה תורת ישראל ונעשה בהם מעשה הדברת הבערות ביוזמתו וברכתו הגדולה. הוא נתמלא סיפוק רב וחזר לישיבה מלא קורת רוח ושבחים לשם יתב' שסייע בידו להגיע להצלחה כה גדולה. הוא ביקש ממשפחתו וקהל עדתו לשחררו מעול ניהול הישיבה, כדי להגשים את שאיפת חייו: לעלות לארץ ישראל. כידוע, הוא הגיע למצרים, חלה ונפטר שם ונקבר בעיר דמנהור. בכל שנה נוסעים יהודים רבים מרחבי העולם ומישראל, כדי לערוך הילולא על קברו. בישראל בצרפת, בקנדה ובמרוקו רבים אחרים חוגגים מידי שנה את ההילולא לזכרו.

 

רבי יצחק אבוחצירא שהיה בן הזקונים של רבי יעקב, נרצח על- ידי שודד דרכים בקרבת העיירה גוראמה. אבא, יחייא בן־משה, היה בין הראשונים שהגיעו למקום הרצח שהתרחש ביום שישי על שפת נהר יגיל. מפאת כבוד הרב והשבת, הוחלט לטמון את הרב על גבעה ליד כפר'תולאל', על רבי יצחק קיימים סיפורי ניסים שחולל בכל מקום שעבר או שהה בו. היהודים בעיירות נהגו להזמין אותו תדיר להתארח אצלם כדי לשמוע את דרשותיו וליהנות מזיו פניו. אפשר להביא כאן רק סיפורים שנקלטו מפי זקנים ויהודים שהיו מקורבים לרב וגם נחשבים מבאי ביתו. להלן סיפורי מעשי ניסים, ששמעתי מפי המספרים ששמותיהם יופיעו בהערות לפי סימנים:

 

מעשה באישה זקנה שהייתה מזקקת מאחיה באיכות גבוהה. יום אחד, מעשה הזיקוק לא צלח והנוזל שקיבלה מהמזקקה דמה למים מלוחים. האישה נלחצה, נבהלה וחיפשה מה לעשות כדי שהמזקקה שלה תפיק מאחיה באיכות שפירסמה אותה ואשר פרנסתה באה לה ממנה. היא התפללה בינה לבין עצמה לרבי יצחק ונדר בפיה: אם הזיקוק יעלה יפה, היא תביא לו שני בקבוקי מאחייה משובחת. רבי יצחק שלא ידע מאומה מכל זה, היה סגור בחדרו ורכון על ספרי קודש. הוא היה ידוע כחובב מאחיה מאוד וגם מרבה לצרוך אותה. בעקבות זאת החליטה משפחתו לעשות מעשה כדי לגמול אותו מהשתייה המופרזת, על- אף שהוא תמיד הצהיר שהשתייה אינה מפריעה לו בתפקודו והוא ממלא את חובותיו ומקיים אורח חיים סדיר ויפה. המשפחה לא השתכנעה והוחלט לסגור אותו בבידוד הרחק מהמחיא. האישה שנדרה ובקשתה נתמלאו, נטלה שני בקבוקי מאחיה משובחת והלכה לחפש את רבי יצחק כדי לתת לו אותם. מישהו אמר לה שהרב סגור ומסוגר בחדר לבדו, שם הוא לומד תורה יומם וליל. היא הלכה לחדר ומפאת כבוד הרב, לא הקישה על הדלת, אלא הניחה את שני הבקבוקים בכניסה לחדר. אחרי כמה זמן באה אישה מהמשפחה עם מגש של ארוחה לרב. היא פתחה את הדלת והניחה לפני הרב את המגש יחד עם שני הבקבוקים שהביאה הזקנה. הרב שאל: מה זה? האישה ענתה שהיא מצאה אותם ליד דלתו. הרב שתה להנאתו עם ארוחתו וכאשר הדבר נודע למשפחה, נערכה חקירה קצרה והאישה שהביאה לרב את שני הבקבוקים הובאה לספר את סיפורה בפני המשפחה. או אז, הוחלט לא למנוע עוד ממנו את שתיית המחייה.

 

סיפור בחג חנוכה: ניסים מדהימים התרחשו לעיני מוזמנים רבים בסעודה לכבוד רבי יצחק: פעם אחת הפתיע רבי יצחק את קהילת העיירה גוראמה בביקור לא צפוי. התרגשות גדולה ואפילו בהלה אחזו את בני הקהילה. הרב ביקש להתארח אצל המכובד דויד לחיאני, שהיה אחד ממעריציו הגדולים. דויד קם והפעיל את אנשי ביתו כדי להכין סעודה, עם עשרות מוזמנים מקרב יהודי העיירה ורבניה לכבוד הרב. בשעת הסעודה, הפיוטים זרמו מפיות הפייטנים והמאחיה מהבקבוקים לכוסות המוזמנים ששתו ושתו עד שהמארח הודיע שהמאחיה והיין אזלו מביתו. הרב ששמע זאת והיה מעוניין שהשמחה תימשך עד אור הבוקר, פקד על דויד המארח לרדת למרתף שלו כדי להביא משם בקבוקים של מאחייא המצויים שם. דויד היה נבוך וחשש לומר לרב שכבר העלה משם את כל הבקבוקים. ברם, ציית לרב וירד עם נר דולק בידו למרתף והחל לחפש בקבוקים אף על פי שידע שאין לו כאלה. לתדהמתו, הבחין בששה בקבוקים מלאים מונחים בצד וחשב אחת מן השניים: או שלא הבחין בהם לפני- כן או שהיה כאן מעשה ניסים. הוא הניח בלי משים את הנר הדולק על שק מלא חומר- נפץ, אותו החזיק ברישיון לכריית בארות בתוך בתי היהודים. הוא שמח מאוד בבקבוקים שמצא והעלה אותם אל הרב והמוזמנים שחיכו לו. דויד התרגש כל כך ממציאת הבקבוקים עד ששכח לכבות את הנר שהיה מונח על השק חומר הנפץ כאילו להאיר את עצמו. בינתיים התחדשה השמחה בקרב המוזמנים סביב הרב והשתייה נשפכה כמים לכוסות האורחים.

 

אחרי כשעתיים, דויד המארח קם על רגליו והחל לצעוק לעבר המוזמנים והרב: "לצאת מפה מהר! לעזוב את הבית מהר! קומו!". המבוכה בקרב המוזמנים הייתה רבה. חלק מהמסובים ראו בקריאה מעשה גירוש מהבית, חלק אחר חשב שדויד יצא לפתע מדעתו. רק רבי יצחק נותר רגוע ויושב במקומו. הרב ביקש מהמארח דויד לחיאני לשבת ולהירגע. דויד ציית וישב מול הרב. דממה השתלטה על כולם, גם בגלל קריאותיו החזקות של המארח וגם בגלל שהרב ביקש לדבר. הרב פנה לדויד שפניו החווירו מרוב בהלה ושאל אותו בקור רוח:

"שכחת את הנר דולק על שק חומר נפץ, נכון דויד? אבל גם שכחת שאני כאן ולא יקרה שום דבר רע. הנר נכבה מעצמו והשק נותר שלם". הרב ביקש מדויד שירד למרתף עם עוד שני אנשים לראות במו עיניהם אם נכונים דבריו. דויד והמוזמנים היו הלומי התפעלות מהנס שהתרחש לעיניהם. כולם החלו לנשק את ידי הרב וראשו והשמחה נמשכה עד אור הבוקר.

 

למרבה צערו של דויד לחיאני, הוא היה זה שיחד עם חתנו יחייא בן־משה ואחרים, טיפלו בהלווייתו של רבי יצחק אחרי הירצחו. רבי יצחק נקבר כאמור ביום שישי על גבעה בקרבת הכפר תולאל. השודד שירה ברב הקדוש על שפת הנהר 'גיר' והפילו מעל פרדתו, חזר אחרי הרצח על מנת לבדוק במי הוא ירה. כאשר ראה שהוא הרג רב גדול בישראל שהיה מוכר לו ולא בסוחר נווד כפי שחשב, החל להכות על פניו מרוב צער על מה שעולל, נפל מתגלגל ומתפלש באדמה כשהוא בוכה וגועה כמו פר שחוט. מספרים שאחרי שפונה לביתו מהשטח כשהוא משותק בגופו, לא עבר זמן רב והוא מת בביתו.

 

היהודים מכל רחבי 'תפילאלת' וגם מערים אחרות במרוקו נהגו לערוך 'הילולא' גדולה בכל שנה לכבוד רבי יצחק ב'תולאל', תושבי העיירה היו פוקדים את קברו כמעט בכל שבוע על כל דבר שעולה בדעתם לבקש ממנו, שיעזור להם ממקומו בגן העדן. עליתי על ציונו לפני כמה שנים ונדהמתי לראות במקום חדרים בנויים, מרוהטים וגם מצוידים במיטות, שולחנות, כסאות, ספסלים וכלי מטבח. באר המים מצוידת במשאבה משוכללת וגנראטור מספק חשמל לחוגגים. כל זה קרה דווקא בזמן שלא נותר אפילו יהודי אחד לרפואה או לתפאורה בעיירה גוראמה. עשירים רבים שבאו להשתטח על קברו ובקשותיהם נענו, פיתחו מאוד את המקום לפאר את שם הרב הקדוש, וכל שנה באים הם עם משפחותיהם לחגוג במקום לא רק ליום ההילולא אלא לשבוע או יותר בתנאים נוחים ונעימים.

נהוראי (מאיר) שטריתמות הקדושים

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