ארכיון יומי: 9 בספטמבר 2015


? L’immigration arabe est-elle la meilleure chose arrivée à l’Europe

   

יגאל...הרצאה?L’immigration arabe est-elle la meilleure chose arrivée à l’Europe

 Je commence par la fin 

l’immigration arabe est la meilleure chose

qui pouvait arriver à l’Europe

ces cinquante dernières années

Posté le 20 novembre 2013

« La France  n’est plus ce qu’elle était », « Les Arabes envahissent l’Europe », C’est le type de propos auxquels  j’ai droit quand je dis avoir vécu en France pendant 14 ans. Ils attendent évidemment de moi que je sois d’accord avec eux. Comme si le reste du monde n’avait  pas changé. Comme si la France devait rester telle qu’elle l’était dans les films de notre jeunesse avec Jean Gabin, Alain Delon ou Louis de Funès. Comme si le pire désastre arrivé à l’Europe était l’arrivée des Arabes. Comme s’il était évident qu’il fallait arrêter ce désastre

IL N’Y A RIEN À ARRÊTER

Les Arabes en Europe sont un fait accompli. Il est temps de réaliser qu’il n’y a aucun moyen d’endiguer l’immigration des Chinois, des Pakistanais, des Indiens, des Arabes en Europe. Ils continueront à arriver et ce n’est pas la peine d’enfouir sa tête dans le sable pour ne pas le voir

L’intégration d’émigrants n’est jamais facile. Elle provoque des traumatismes. Les nouveaux arrivés sont toujours humiliés, exploités et font l’objet de discriminations. Mais peu à peu, la grande partie est assimilée et s’intègre à la la société dominante et à sa culture. A l’évidence, l’Europe  ne sera plus ce qu’elle a été. Et c’est une bonne chose.

Les immigrés peuvent faire aujourd’hui l’objet de discriminations. Mais qui pourra demain empêcher  les Arabes, les Indiens ou les Chinois d’être élus demain maires, députés, leaders   politiques ou Chefs d’Etat dans toute l’Europe ?

Cela arrivera plus vite que nous le pensons. Et c’est ce qui fait peur à mes interlocuteurs  israéliens. Ils pensent que les Arabes sont des terroristes, des antisémites et des ennemis d’Israël. Ils imposeront la loi de la Charia en Europe. Il est vrai qu’il y a des terroristes arabes qui ont fait preuve des niveaux les plus élevés de haine, de crimes  et de racisme. Mais la plus grande partie des Arabes en France sont des patriotes français. Les Israéliens seraient surpris d’apprendre que beaucoup d’Arabes en France sont très favorables aux Juifs et sont aussi de grands admirateurs d’Israël, souvent bien plus que des Français de souche

Il n’y a pas moyen de savoir combien d’Arabes ou de Musulmans vivent aujourd’hui en France parce que signaler la religion ou l’origine ethnique d’une personne est interdit par la loi. Quant aux immigrés d’Afrique ou d’Asie venus en France, tôt ou tard, leurs enfants ou leurs petits enfants se marieront avec des jeunes de familles françaises de souche ce qui bouleversera à long terme la démographie du pays. Et c’est une bonne chose.

L’EUROPE SERA DIFFÉRENTE

L’Europe sera différente. Ce ne sera plus l’Europe plongée dans une des formes les plus extrêmes de la décadence raciste de l’humanité. Peut on s’imaginer ce qu’aurait pu être  l’histoire du vingtième siècle si l’Allemagne et l’Europe étaient profondément pluri-ethniques? Aurait-t-on pu exterminer des populations sur une base raciste ou religieuse? La leçon du vingtième siècle est claire : l’apologie de l’ethnie, de la religion et du nationalisme à outrance est la recette pour un désastre que ni le progrès scientifique et ni une culture raffinée n’ont pu empêcher.

Les solutions ne sont pas simples. Les populations d’origine se défendent par des moyens subtils. L’époque du colonialisme, de l’exploitation, de la discrimination terminée, nous entrons a priori dans l’ère de la bienveillance  et de la tolérance.

LE MULTICULTURALISME

En Amérique du Nord, on a inventé le « multiculturalisme ». C’est un terme sympathique qui veut dire : « Vous autres, immigrants venus de pays sous développés, vous avez aussi une culture et nous la respectons tout comme la nôtre à égalité. Nous n’allons pas vous imposer nôtre culture. Tout au contraire, nous allons vous aider à préserver la vôtre  ».

C’est ainsi que pour maintenir sa supériorité, l’establishment culturel enferme les immigrés dans la cage dorée du folklore inoffensif de leur pays d’origine. Il crée ainsi une ségrégation – version atténuée de l’apartheid – entre sa culture et celle des immigrés (arabes, indiens,chinois, africains  etc.) Les acquis de la culture universelle demeurent ainsi réservés aux populations de souche et les autres sont contraints de se cantonner dans leurs traditions, dans l’étroit domaine du folklore, et dans une incapacité d’accéder à la culture.

 C’est ce qui s’est passé aussi en Israël .

Ce multiculturalisme a pris ici l’aspect du« melting pot » Grace à lui les premiers pionniers se sont emparés des organismes de la haute culture et ont refoulé les nouveaux venus dans le ghetto du folklore. L’establishment s’est efforcé à promouvoir des fêtes ethniques comme substitut au développement culturel. En quelque sorte, on va vous donner  plein de chansons orientales de basse qualité à la radio, on va glorifier la fête de la Mimouna, on va même nous prosterner pour baiser la main du rabbin Ovadia Yosef, mais laissez nous la direction de l’orchestre philharmonique,  du Théâtre Habima, de l’Opéra, des institutions culturelles et des universités

L’establishment a affermi son pouvoir sournoisement par hypocrisie et par habileté à jeter de la poudre aux yeux des nouveaux venus. Certains sont tombés dans le piège. On a ainsi créé des localités mono-ethniques peuplées uniquement d’immigrés ce qui a retardé leur assimilation à la société générale

Malgré ses remarquables progrès, Israël souffre d’une segmentarisation extrême. On pourrait même dire qu’il y a plusieurs peuples dans ce pays, totalement séparés les uns des autres

COMPARTIMENTAGE

Ce compartimentage hermétique ne provient pas de causes économiques ou sociales. Israël est l’un des rares pays au monde où l’identité des citoyens dépend officiellement de leur origine ethnique. La dépendance exclusive en Israël de la religion juive était sans doute compréhensible quand le pays offrait une solution humanitaire aux rescapés de l’Holocauste et aux Juifs persécutés dans leur pays d’origine. Mais de nos jours quelle est la justification d’établir notre identité uniquement sur des critères religieux ?

Le sionisme qui voulait créer un « asile de nuit » pour les Juifs a atteint son but et terminé sa mission. Aujourd’hui Israël ne peut continuer à se cramponner à des idéologies révolues devenues anachroniques. A t-on encore besoin d’une Agence Juive? Ne vaudrait-il pas mieux la remplacer par une agence nationale d’immigration qui pourvoirait aux besoins du pays et aux considérations humanitaires ? Ne devrait on pas permettre à toute personne dont le pays pourrait avoir besoin d’adhérer à la nation israélienne, sans distinction de religion. Aujourd’hui une personne qui voudrait construire son avenir au sein du peuple israélien est obligé de renier sa religion pour se convertir à une autre religion à laquelle beaucoup d’Israéliens n’y croient pas.

UNE NATION NORMALE

D’autres pays ont résolu ce problème en interdisant la mention dans tout document officiel, public ou confidentiel, la religion ou l’origine ethnique de ses citoyens

Nous ne devons pas agir comme si nous étions différents du reste de l’humanité

Nous vivons aujourd’hui dans un mélange de globalisation économique et social et de régionalisme culturel. Nous sommes déjà capables d’arrêter d’agir comme si nous étions une race à part, et devenir une nation normale dépourvue de ségrégation ethnique

De toute façon, à terme, dans un avenir historique, une nation basée démographiquement sur une seule ethnie ou une seule religion ne pourra plus continuer de l’être et deviendra tôt ou tard pluri-ethnique.

Yigal Bin -Nun

L’auteur est un historien israélien et un chercheur dans l’historiographie des textes de la Bible

 

חכמי המערב בירושלים-ש.דיין

רבי רפאל אהרן בן שמעון

האב זוכה לבן

במשך ל״ב שנים התהלך רבי רפאל אהרן בצילו של אביו הדגול. הוא שימש כסופר בבית דינו, וכראש ישיבה בישיבת אביו. ל״ב נתיבות חכמה ודעת פתח לפניו אביו הגאון, והוא שימש לו למורה דרך בכל צעדיו ושעליו. בצילו של אביו ותחת שיפולי אדרתו הסתופף רבי רפאל אהרן, ויינק ממעיין החכמה. ממנו שאב שאר רוח, עוז וגבורה, וממנו למד פרק במנהיגות יציבה ואיתנה, ובעמידה בשיעור קומה בבחינת ויגבה לבו בדרכי  ה׳ לכל דבר שבקדושה. במידותיו העליונות של אצילות נפש, ובענוה האמיתית והכנה של אביו החסיד, דבק.          

במרוצת השנים בהם שימש רבי רפאל אהרן בשימושא רבה את אביו הנערץ, ובהיותו יד ימינו ומלווהו בכל הפעילות הענפה למען הכלל והפרט, נתהווה רבי רפאל אהרן — חותם — צלם ודמות של אביו ״כי מצורו נחצבתי והוא אבי אשר ילדני ובשמו אעדה גאון וגובה״. ובמקום אחר כותב. ״האב

זוכה לבן אמרו חז״ל, ואם כי אנא לגבי אבא חלא בר חמרא, אכן מהודו האציל עלי״.       

מיתתו של אביו החסיד ללא עת, כשעדיין כחו במותניו ובשיא פעילותו, והוא אך ורק בן חמישים וארבע שנים, גרמה לרבי רפאל אהרן זעזוע עמוק וכאב צורב בלתי נשכח. כל ימיו נשא בלבו את הכאב והיגון על אובדן אביו.

"… ושקוע עד חוטמי הייתי טובע בים היגונים מעת נגדעה קרן עוזי ולוקח כבודי מעל ראשי, במות עלי אבי אבי נזרי ופארי, הרב הגדול הצדיק המפורסם בשמו ובמעשיו כקש״ת כמוהר״ר צוף דב״ש זיע׳׳א, יגון בלבבי יומם ולילות עמל מנו לי, אפפו מים על ראשי כתרוני הקיפוני ומנוחה הדריכוני״.

בהקדמה שכתב רבי רפאל אהרן, על הספר ״זרעו של אברהם״ לרבי אברהם חגיאג׳ זצ״ל, מעיר תוניס, ואשר הוא הגיהו והביאו לדפוס בירושלים, כותב בין היתר:

אם שנותי זיו פני ישונה הגם הלום לא צילא דעתאי מעוצר רעה ויגון ומכתי אנושה, אבי השביעני במרורים מצער לצער דבקו צערים מעת נגדעה קרן מעוזי וימת אבימלך מגיני וקרן ישעי קשיא רישא, אב הרחמן רועה הנאמן צדיק ומושיע ליש ולביא, נר המערבי בוצינא קדישא, הרב הגדול מבצר עוז ומגדול, עט״ר וצ"ת (עטרת ראשנו וצניף תפארתנו) המפורסם בשמו ומעשיו, כל קדושיו צוף דב״ש זיע״א, מלא צנא דדובשא, משמת רבי פסקה טובה, כצאן בלי רועה אין יוצא ובא, עזבנו לאנחות אנחה שוברת אש מתלקחת תחתי ארגז ואין נחת נפשנו יבשה, אין שלום בעצמי כמו פולח ובוקע בכשיל וכילפות…

כצאן אשר אין להם רועה

עם מותו של הרב צוף דב״ש, נשארה עדת המערבים בירושלים כצאן אשר אין להם רועה. השלום והשלוה בתוך העדה הופר וכתות כתות החלו לרגן באהליהם נגד אחדים מהפקידים שהיו בראש העדה. עקב מחלוקות אלו, עניינים רבים שהנהיג הרב צוף דב״ש לטובת העדה בוטלו. מתוכם בוטלה התמיכה שהיו מקבלים תלמידי חכמים הקבועים בעסק התורה. העניים והאביונים שכל מחייתם היתה מקופת ועד העדה, סבלו רבות מחוסר תמיכה וסעד.

גם בדבר המינוי לממלא מקום להרב צוף דב״ש נחלקה העדה לשתים, אחדים רצו בהרה״ג ר׳ אלעזר הלוי בן טובו זצ׳׳ל ואחרים תמכו במועמדותו של הרה״ג ר׳ יששכר אצראף זצ״ל. אולם עד מהרה השתוו שני הצדדים, והגיעו להסכמה כי הראשון ישב על כסא הרבנות, והשני יהיה משנה לו.

ג□ המחלוקת שהיתה בתוך ההנהגה של ועד העדה שככה ע׳׳י התערבותם של רבני העדה והחכם באשי הראשון לציון רבי רפאל מאיר פאניז׳ל זצ׳׳ל. כל הצדדים באו לידי הסכם מפורט ״לחזק לקיים ולאשר את הסכמת והנהגת מורינו ורבינו הקדוש צוף דב״ש זיע״א…״. הסכם זה נחתם ע״י ראשי הועד ובחתימתו והסכמתו של הראשל״ץ הנז׳ בחודש שבט התרמ״א. (1881).

Contes populaires-racontes par des Juifs du Maroc

Dans nos régions arides, nombreuses sont les histoires qui racontent, comment un dragon demande une vie humaine (généralement une belle princesse) en échange du droit d'accès aux sources d'eau ou de la promesse d'épargner une ville menacée de destruction. Celui qui parvient à vaincre le monstre reçoit, en récompense, la, main de la princesse et souvent même tout le royaume. Parmi les histoires publiées dans ce volume, nous retrouvons ce monstre . Dans d'autres nous voyons le héros ou un ange obtenir la main de la. princesse et accéder au trône

Un autre sujet est le problème soulevé par les souffrances du juste et la prospérité du méchant. Très souvent l'homme juste est pauvre (Nos. 18, 39, 66) et doit supporter des vexations de la part d'un homme riche et méchant. Mais en fin de compte, c'est l'homme juste qui triomphe. La récompense (ou la punition), n'atteint pas nécessairement ceux qui la méritent dans le monde de l'au-delà. L'avarice, qui conduit au refus de faire la charité est plus particulièrement mise en évidence comme l'un, des plus grands péchés, qui est puni par la peine de mort (Nos. 16, 39). La charité est récompensée — elle conduit à la richesse et peut même sauver un homme de la mort certaine, même dans les cas où l'arrêt de mort a déjà été prononcé (No. 16). La ré­compense pour la charité n'est pas forcément accordée de suite, mais elle ne tarde jamais à venir (No. 55). L'avarice et le goût du luxe constituent le sujet du vieux conte sur l'homme qui n'est jamais satisfait (No. 45)

La tension sociale trouve son expression dans le conflit entre le pauvre ouvrier et le riche employeur et la lutte, moins appa­rente, entre l'érudit et l'ignorant. Parfois l'ouvrier peut, grâce à sa sagesse, dominer son employeur (No. 67) tandis qu'en d'autres occasions, le pauvre reçoit un cadeau qui peut faire des miracles (No. 3). Une importance suprême est accordée à la foi en Dieu et tout s'arrange à l'heure fixée par Dieu (No. 18). Le prophète Elie, qui est dans l'imagination de toutes les communautés juives, le sauveur du peuple, remplit également cette fonction dans les légendes des communautés juives du Maroc (No. 34)

Le conflit entre le sage et l'ignorant évolue selon la philosophie contenue dans le dicton rabbinique: "Le coeur est touché par la charité". Le peuple, c'est-à-dire le public qui écoute les histoires, se range, bien entendu, du côté de l'humble cordonnier dont le pouvoir magique n'est pas moins grand que le pouvoir du juste rabbin Hayim Ben-Attar (No. 28). Le peuple aime également le petit berger, qui se met sur la tête pour louer Dieu, et ce geste spontané a la même valeur spirituelle que la prière du juste (No. 32). La croyance dans la force du destin et dans les décrets d'en-haut qui se réalisent plus tard dans la vie, est très forte chez les peuples méditerranéens et il n'est pas étonnant que nous ren­contrions dans nos contes des traces de fatalisme (Nos. 43, 71). Dans la littérature populaire, les chances d'un homme de changer son destin sont minimes et les héros qui réussissent effectivement à améliorer leur sort sont très rares, mais existent néanmoins (Nos. 56, 63). La sagesse et l'intelligence, opposées à la stupidité mal­faisante, sont un thème que les habitants du bassin méditerranéen aiment énormément. Le sot, dont l'ignorance dépasse l'entende­ment, ignore souvent les lois naturelles, et accomplit des actes ab­surdes (Nos. 8, 10, 12). Et le naïf qui croit tout ce qu'on lui dit (mais qui est considéré moins ignorant que le sot) est trompé et exploité (No. 11). L'intérêt du public est stimulé par les four­beries du fripon qui exploite le sot. Djouha représente, dans la littérature populaire, le héros qui, tout en étant naïf, fait preuve d'une certaine débrouillardise (Nos. 10-12). Djouha est un carac­tère que nous retrouvons dans la littérature folklorique de diffé­rents pays: dans les pays de langue turque et dans les Balkans, nous le rencontrons sous le nom de Hodja Natser-ed-Din, en Perse et dans les zones d'influence culturelle perse, il s'appelle le "Mul- lah", tandis que dans les pays de langue afghane, il devient Katchal, le chauve. Ce héros ressemble quelque peu à Till Eulenspiegel et à Herchele Ostropoler, figures populaires bien connues dans de nombreux pays européens

Dans la plupart des cas, il y a une relation entre les contes à am­bitions éducatives et instructives et les histoires se proposant d'ex­pliquer les lois naturelles et qui remplissaient chez les masses popu­laires une fonction semblable à celle de la "science" dans la vie de l'homme moderne. En effet, ces histoires trahissent une cer­taine curiosité intellectuelle, quoique les solutions offertes soient plutôt primitives. C'est ainsi que plusieurs de nos histoires (Nos. 51, 52, 65) expliquent l'origine de certaines institutions sociales, juives et générales. Dans une société plus évoluée, ces histoires sont moins nombreuses et ont un caractère presque humoristique. Il n'en est pas de même des histoires relevant du domaine de l'étiologie de notre collection. Les narrateurs (et leur public égale­ment) croient, sans l'ombre d'un doute, que ces récits sur l'origine de l'argent (No. 51), des tremblements de terre (No. 52) et des lois alimentaires rituelles (Kachrouth) (No. 65), sont tout à fait authentiques 

La vie est un processus complexe et difficile et les parents vou­draient transmettre à leurs enfants, une partie au moins, de l'ex­périence qu'ils ont acquise. Dans les contes populaires, cela se fait par les conseils que le chef de famille mourant donne à ses en­fants. Ceux-ci, s'ils suivent les conseils de leur père, jouissent de la prospérité matérielle et écartent les souffrances et les malheurs que la destinée avait en réserve pour eux (No. 69). Ce conte mérite notre attention particulière, parce qu'il appartient à une catégorie d'histoires où la femme joue un rôle central. Nous y rencontrons trois types de femmes: (1) l'héroïne d'une histoire d'amour qui est demandée en mariage par un jeune homme (Nos. 1, 25, 26) ; (2) la femme mariée dont la fidélité provoque les sym­pathies et l'émerveillement des auditeurs (Nos. 48, 70) ; (3) la mère qui, dans ses relations avec ses enfants et ceux d'un premier lit de son mari ne s'en tient pas toujours aux exigences morales de la société et de la religion (No. 17). Parfois, la fem­me est le symbole de la fidélité et de la loyauté (No. 70) quoi­qu'elle puisse aussi commettre l'adultère et trahir (No. 48). On voit qu'on peut envisager la question sous deux aspects différents et le conte populaire essaye de trancher la question: Salomon, le plus sage des hommes, prend le parti de la femme, tandis que le hibou prétend que la femme ne possède aucune vertu (No. 44)

Le public auquel ces contes s'adressaient ne constituait pas seu­lement une société religieuse. Les Juifs du Maroc, par exemple, aspirent à un centre national qui, il est vrai, est le caractère reli­gieux. Jérusalem est identique à Erets-Israël, et un certain nom­bre de personnages que nous rencontrons dans ces histoires, sont animés par le désir de vivre en Terre sainte. Le chadar (rabbin- émissaire) qui visite les pays de la Dispersion pour collecter de l'argent pour les yechivotli d'Erets-Israël a déjà réalisé cette am­bition. Au cours de ses pérégrinations, il arrive aussi au Maroc, où il enseigne la morale aux Juifs (No. 16). Dans un autre conte, un rabbin réalise personnellement la recommandation de s'établir en Erets-Israël après avoir subi un échec lors d'une première ten­tative (No. 31). Parfois, le paysage palestinien sert de fond aux histoires et pas seulement à celles qui ont un caractère biblique et dont l'action se passe forcément en Erets-Israël. C'est ainsi que les âmes des morts sont purifiées dans le Lac de Galilée (No. 27). L'aspiration à l'indépendance et à l'égalité avec les Gentils trouve son expression dans les comptes rendus de batailles que des héros juifs ("Les fils de Moïse") ont livrées aux ennemis de leur peuple (No. 2)

Pour terminer, quelques remarques d'ordre général

Le nombre d'histoires dont les héros sont des animaux ou qui se classent dans la catégorie des fables, est très petit, mais cette remarque s'applique à toute la littérature de cette région cultu­relle. L'histoire où un serpent sert fidèlement son maître (No. 60), constitue l'exception qui confirme la règle. La deuxième histoire d'animaux de cette collection (No. 53) est, en fait, une allégorie pleine d'esprit

Les légendes dont l'action se passe à des endroits qui ne sont pas liés, d'une manière ou d'une autre, à la religion, sont, elles aussi, très peu nombreuses. Le conte où il est question de la mon­tagne où la fille du roi, à la recherche d'un trésor, reste enfermée à jamais, (No. 13) et de "la chambre de la Juive de Marrakech" (No. 22) sont uniques en leur genre

Nous ne pouvons pas nous étendre ici, sur la question de la relation qui existe entre les contes populaires réunis dans ce volume et la littérature ancienne de notre peuple. Mais il nous semble intéressant de signaler que plusieurs contes (Nos. 19, 45, 57) ac­cusent, sous des formes nombreuses et variées, l'influence de la littérature talmudique et midrachique

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