ארכיון יומי: 6 בדצמבר 2015


AMOS-AMOZEG

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Nom patronymique d'origine hébraïque, dont le sens littéral est porteur, chargé, plein – par extension plein de Torah, instruit, ou plein d'épreuves, de souffrances. Ce prénom d'homme biblique a été illustré par un des douze petits prophètes, Amos, qui sous le règne de Jérobam II ( 784-744 avant J.C.), fut le premier à prophétiser la destruction du royaume d'Israël. Ce prénom n'a jamais été, pour cette raison, populaire dans les communautés juives du Maghreb et était très peu donné. Il n'est devenu nom patronymique qu'au Maroc. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au sud du Maroc, dans la région de Marrakech.

AMOZEG

Nom patronymique d'origine berbère, un des noms les plus typiques et les plus signifi­catifs du Maroc par les perspectives qu'il ouvre sur une question qui passionne les historiens, à savoir les relations entre les Berbères et le judaïsme. Les berbérophones se sont toujours appelés entre eux "Amazigh", c'est-à-dire "homme noble", leur langue étant le "Tamazir". L'origine des Berbères, qui sont les premiers habitants connus de l'Afrique du Nord reste un grand mystère, les différents spécialistes allant chercher leurs ancêtres au Caucase, à Sumer, au Yémen, en Scandinavie et jusqu'en Inde. La tradition juive s'est egalement engouffrée dans cet inconnu plaçant leur origine en terre de… Canaan. Selon une tradition rapportée dans le Talmud et qui était restée vivace parmi les Berbères, ils seraient les descendants des Philistins qui avaient fui devant les conquêtes du roi David et trouve refuge en Afrique. Le grand chercheur Nahum Schlultz qui, au début de ce siècle, popularisa la thèse de la conversion massive des Berbères au judaïsme, rapporte une autre tradiion, selon laquelle les Berbères seraient les descendants des Philistins qui auraient preferé quitter leur terre plutôt que de combattre les enfants d'Israël au moment de la conquête de la Terre Promise par Josué. Ils auraient emporté avec eux le souvenir de leur ancetre mythique, le plus acharné des ennemis des Hébreux, Amalek, qui attaqua les Hebreux sortis d'Egypte. "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek, lors de votre voyage au sortir de l'Egypte; comme il t'a surpris chemin faisant et s'est jeté sur tous tes traînards par derriere. Tu étais alors fatigué, à bout de force et lui ne craignait pas Dieu. L'Eternel dit à Moise; consigne ceci dans le Livre et inculque-le à Josué: je veux effacer la trace de Amalek de dessous les cieux " (Le Deutéronome, 17-14, 25-17,18). Selon cette hypothèse, Amozeg ne serait alors qu'une déformation de Amolek, Amalek… Se basant toujours sur l'origine sémite des Philistins, Nahum Schluchtz, avançait une autre explication du nom: : deformation de "am mozeg", qui signifie en hébreu "mélange de peuples". C'est, selon les historiens comme André Chouraqui. cette proximité d'origine qui expliquerait les grands sicces dans la conversion au judaïsme des Berbères, avant la conquête islamique, dans les premiers siècles de l'ère chrétienne – la moitié au moins des Juifs d'Afrique étant selon eux les descendants de Berbères convertis. Comme le judaïsme n'est pas prosélyte et n'a jamais envoye de missionnaires, si conversion il y a eu, elle n'a pu s'opérer que par contact avec des communautés juives. Si tous les historiens ne sont pas d'accord sur l'ampleur de ces conversions – qui selon l'historien Hai'm Hirchberg n'auraient pas en Afrique du Nord une ampleur différente que dans les autres communautés – leur existence ne fait pas de doute et la survivance de noms patronymiques berbères en est une des preuves. Les historiens arabes confirment également – partiellement – cette origine cananéenne des Berbères. Selon eux l'installation des Berbères au Maghreb s'est faite en trois étapes

  1. arrivée des descendants de Ham, fils de Noë, dont l'ancêtre s'appelait Mazig, qui leur donna son nom.
  2. Arrivée des Cananéens chassés par Josué.
  3. Arrivée des Philistins refoulés par le chef des années du roi David, Yoab Ben Sérouya. Il est intéressant de noter que ce patronyme, typiquement berbère, n'était porté que par les Juifs. Autres orthographes: Amazig, Amouzegh, Amouzique, Aamozigh, Benamozeg, Benamozigh, Mazigh. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au Maroc (Fès, Mogador, Casablanca ), par émigration en Italie, ainsi qu'en Algérie (Alger, Oran, Aïn-Temouchent, Constantine) et très peu en Tunisie.
  4. HAIM AMOZEG

     Un des contrôleurs de l'abattage rituel de la communauté des Tochabim, les anciens habitants de Fès qui avaient dans ce domaine une tradition différente ־ plus sévère – par rapport aux nouveaux-venus d'Espagne qui prétendaient leur imposer leurs coutumes.

    MOCHE AMOZEG

    Notable de la communauté de Fès au XVIIème siècle. Il figure parmi les signataires de l'accord, Haskama, de 1649, donnant pleins pouvoirs sur la commu­nauté à Rabbi Itshak Sarfaty.

    1. SHEMTOB AMOZEG

    Rabbin à Fès au XVIIIème siècle. Il étudia dans la célèbre Yéchiva de rabbi Shémouel Elbaz, dans laquelle enseigna rabbi Hayim Benattar, qui lui portait une grande estime pour la profondeur de ses commentaires. Il a laissé un livre de sermons de morale basé sur le "Pirké abot", les Préceptes des Pères, qui était entre les mains de rabbi Vidal Sarfaty qui le cite dans son oeuvre "Yahas Fas". A sa mort, vers 1730, rabbi Shélomo Benzaquen lui consacra une élégie reproduite dans son recueil de poèmes, "Pri eretz hagan".

    ELIE BEN AMOZEG

     (1822-1900):

    Le plus célèbre des rabbins d'Italie et le plus original des penseurs sépharades du XIXème siècle, surnommé par ses contemporains le "Platon juif'. Né à Livourne dans une famille immigrée de Mogador, au départ originaire de Fès, il s'acquit une double réputation d'éditeur et d'écrivain. Editeur, il publia des dizaines d'ouvrages de rabbins marocains et italiens. Ecrivain et philosophe, il composa de nombreux ouvrages en italien, français et hébreu démontrant l'actualité du judaïsme et ses compatibilité et affinité avec la philosophie moderne. Kabbaliste dans la tradition marocaine, conciliant mysticisme et rationalisme, il considérait l'étude de la Kabbale comme indispensable à la compréhension profonde de la religion juive. Pour lui le judaïsme était la synthèse parfaite entre toutes les vérités essentielles que l'on retrouve dans l'ensemble des doctrines philosophiques. Parmi ses ouvrages les plus connus, citons, en français: "morale juive et morale chrétienne: examen comparatif, suivi de réflexions sur l'islamisme" (Paris, 1867); "Le crime de guerre dénoncé à l'Humanité" (Paris, 1881); "Israël et l'Humanité" (Paris, 1914, réédité en 1995, traduit en hébreu et publié en 1966 par le Mossad Kook de Jérusalem en même temps que son autre ouvrage sur la morale juive.

    1. M.AMOUZIG:

     Président de la commu­nauté de Martinprey du Kiss, au Maroc, près de la frontière algérienne, dans les années trente.

    HAYIM AMOZEG

    Militant sioniste, né à Fès en 1910. Agent commercial de la Société Dunlop à Casablanca de 1930 à 1945. Il se consacra, de 1945 à 1948, à l'action sioniste dans le cadre de la Fédération Sioniste du Maroc, participant à l'organi­sation de l'immigration clandestine par l'Algérie. Après sa alya en 1949, il fut trésorier de la ville de Richon-le-Sion jusqu'à sa retraite en 1973.

    ELIE AMOZEG

    Militant sioniste et animateur des mouvements de jeunesse sionistes à Mogador puis à Casablanca. Après sa alya en Israël, il continua à oeuvrer en faveur du judaïsme marocain. Il fut, en 1956, parmi les anciens dirigeants sionistes du Maroc signataires d'une adresse aux participants du Congrès Sioniste, attirant dramati­quement leur attention sur les difficultés d'intégration rencontrées par les immi­grants du Maroc et leur discrimination.

     DAVID AGMON: AMOZEG

     Fils d'Emile Hanania Amozeg, descendant de la famille Knafo de Mogador. Né à Mogador en 1947, il monta avec ses parents en ïsrael dès la création de l'Etat en 1948. Il s'engagea à Tsahal en 1965 et monta tous les grades jusqu'à celui de Tat alouf, commandant des parachutistes et de l'infanterie, de 1988 à 1990, puis conseiller du chef de gouver­nement Rabin pour la lutte contre le terrorisme. Après être entré dans les affaires, il fut appelé fin 1996 par le premier ministre Binyamin Nataniahou à lui servir de chef de cabinet, mais faute de prérogatives suffisantes, il démissionna au bout de quelques mois pour se tourner vers le secteur privé.

    AMOZEGH : provient  du nom berbère amazigh qui désigne  un homme libre, un noble.

Contes populaires-racontes par des Juifs du Maroc

 

LES CADEAUX MIRACULEUX ET LA VIEILLE MEGERE 

Yaacov Avitsouc (enregisteur; textes Nos. 1 à 23) : est né en 1924, à Vasloui (Roumanie), sixième enfant de David et Rahel Itzkovits, qui eurent, en tout, neuf enfants. Le père de Yaacov était tapissier. L'enfant fut élevé au Hêder et dans une école juive dont le programme accordait une place modeste à l'enseignement de l'hébreu. La famille Itzkovits était pratiquante et Yaacov fut membre des mouvements sionistes Gordonia et Bousliya; il fit sa hakhchara avant de venir en Erets-Israël. Durant la Deuxième Guerre, il travailla dans des camps de travaux forcés hitlériens.

Yaacov se rendit en Israël en 1946, à bord du bateau "Hagana" qui transportait des immigrants "illégaux". A son arrivée en Erets- Israël il fut interné au camp d'Atlith. A sa libération, il se joignit à un noyau de pionniers, au Kibouts Ayanoth (Ramath David). En 1948, le groupe passa à Hédéra comme unité indépendante, puis s'établit sur ses terres à Tel Guézer, à proximité de Latroune. Après la Guerre d'Indépendance, le kibouts ne put se maintenir et fut dissout. Yaacov travailla comme moniteur de jeunesse dans des villages de nouveaux immigrants. En 1955, il obtint le diplôme qui lui permit d'enseigner à l'Ecole Normale de Beerchéva, puis il enseigna au Centre de Jeunes de Kiryath Gath et aux écoles des villages Arougoth et Talmé Yéhiel. Pendant un certain temps il fut instituteur au Centre de Jeunes de Kiryath Malahi, où il commença à écrire: articles de journaux, nou­velles et poèmes. En 1961 il fit paraître une plaquette de poèmes.

Yaacov Avitsouc compte parmi les meilleurs enregistreurs des "Ar­chives Israéliennes du Conte Populaire". Il a enregistré 136 histoires dont quelques-unes lui furent transmises par des membres de sa fa­mille, mais dont la grande majorité furent recueillies parmi les ha­bitants du village d'immigrants de Kiryath Malahi qui compte des représentants de nombreuses communautés.

Avraham (Albert) Allouche (narrateur; textes Nos. 1 à 12): Est né à Mogador, ville portuaire, en 1918. Sa mère était la fille d'un cordon­nier qui avait sa boutique au marché arabe. Son père était mar­chand de fruits.

Quand Avraham avait cinq ans, sa famille se fixa à Casablanca et c'est là qu'il passa sa jeunesse avec ses trois soeurs (dont deux se trouvent maintenant à Paris) et ses cinq frères (dont deux sont établis aujourd'hui à Acre et à Beerchéva). Avraham a épousé, à l'âge de 26 ans, Sultana, fille d'un inspecteur du domaine de Léon Corcos, qui est l'un des Juifs les plus riches du Maroc. Avraham a cinq fils, dont l'aîné qui a été élevé au Kibouts Afikim, accomplit aujourd'hui son service militaire. La famille est pratiquante et, au­jourd'hui encore, la langue parlée à la maison est l'arabe marocain. Avant sa venue en Israël, en 1955, Avraham était mécanicien, mais aujourd'hui il possède un camion et exerce le métier de chauffeur à Kiryath Malahi.

Avraham a entendu les histoires de Yaïch Odmizguine aujour­d'hui âgé de 90 ans, qui a exercé pendant longtemps le métier de pêcheur. Yaïch était ami de la famille Allouche et le soir il aimait raconter des histoires aux enfants de la famille. Il habite en­core aujourd'hui à Casablanca avec un des frères Allouche. Avraham, qui a transmis ses histoires à Yaacov Avitsouc, nous informe que le vieux Yaïch est une véritable mine de contes et de légendes. "Je re­grette", nous dit-il, "qu'il ne soit pas venu en Israël, car il aurait pu me raconter un grand nombre d'histoires".

LES CADEAUX MIRACULEUX ET LA VIEILLE MEGERE 

Il y avait une fois un vieux célibataire. Un jour, il chercha quelque chose dans sa poche et y trouva une pièce de monnaie. Il se dit: "Que ferai-je avec cette seule et unique piastre?" Il quitta sa maison et se rendit au marché. Là, les marchands offraient aux passants des pois chiches, des cacahuètes, des fruits. Le pauvre, que pouvait-il bien acheter avec une seule et unique piastre? Il acheta une petite quantité de pois chiches.

L'homme se mit en route tout en mangeant les pois chiches qu'il avait achetés et lorsqu'il arriva devant le puits, il ne lui restait qu'un seul et unique pois. Le pauvre homme voulait le mettre dans sa bouche, mais le pois chiche tomba dans le puits. L'homme se dit: "Je vais me conduire, comme si j'étais fou.

Qui sait, cela me rendra peut-être service". Et il se mit à crier: "Mon pois chiche, qui m'appartient, mon pois chiche, qui m'ap­partient!"

Un esprit sortit du puits et lui dit: "Que me veux-tu? Pour­quoi fais-tu tant de bruit ici? Ne sais-tu pas que je ne supporte pas le bruit?"

Je veux le pois chiche qui est tombé dans le puits!

L'esprit descendit clans le puits, chercha le pois chiche mais n'arriva point à le trouver. Après un certain temps, il remonta et dit à l'homme: "Je n'ai pas trouvé le pois chiche, mais je te donnerai quelque chose à la place".

— Que me donneras-tu?

Je te donnerai un pot. Chaque fois que tu auras faim demande-lui de la nourriture et il te donnera ce que tu voudras et la quantité que tu voudras.

Mais l'homme s'écria: "Tu es un menteur". Et il se mit à maudire l'esprit.

Mais celui-ci lui donna quand même le pot et dit: – Tu sais où je me trouve. Essaye le pot, puis reviens ici et dis-moi si je t'ai menti.

Le vieux célibataire rentra chez lui, ferma la porte, prit le pot entre ses mains et dit: "J'ai faim et je veux manger".

Et le pot se remplit immédiatement de mets. C'étaient des mets ordinaires et le vieux se lamenta: "Je n'aime pas ces mets. Je veux manger de la viande cuite avec des raisins et des amandes — des mets spéciaux réservés aux rois et aux ministres".

Les désirs du vieux célibataire se réalisèrent: Le pot se rem­plit de mets conformément à ses ordres.

Il sortit dans la rue et se mit à bavarder avec ses voisins. Et de quoi parlent-ils? De plats alléchants, bien sûr. Le premier voisin dit: "Hier, j'ai mangé un mets que personne d'entre vous n'a jamais goûté".

Le deuxième voisin dit: "Quel repas j'ai fait hier soir! Même si vous vivez mille ans, vous ne connaîtrez pas le goût des mets que j'ai mangés hier".

Alors le vieux célibataire se leva et dit: "Racontez-moi ce que vous avez mangé. Qu'as-tu mangé, toi, et qu'as-tu mangé, toi?"

Le premier voisin dit: "J'ai mangé du couscous cuit avec de la viande et garni de toutes sortes de légumes. Même le roi en personne ne mange pas cela".

Le deuxième voisin dit: "J'ai mangé un plat de riz avec du poisson de mer d'un goût si exquis qu'on aurait dit que le tout avait été préparé par des mains de fée".

Le vieux annonça: "Les mets que j'ai mangés, moi, étaient meilleurs que les vôtres. D'ailleurs je peux vous donner n'importe quel mets que vous demanderez et tout de suite! Je vais rentrer chez moi et je vous apporterai quelques plats pour que vous vous rendiez compte par vous-mêmes, ici, sur place".

Le vieux rentra chez lui, prit le pot, annonça ce qu'il désirait et h; pot lui répondit: "Oui, Monsieur".

"Je demande manger pour quatre ou cinq personnes — les meilleurs mets qui soient au monde!"

Le pot se remplit immédiatement de mets exquis et le vieux les prit avec, lui pour les offrir à ses voisins. Ceux-ci furent fort étonnés et dirent: "D'où as-tu pris ces mets? Qui les a préparés? Ta femme? Ta fille?"

Il leur dit: "Demandez tout ce que vous voulez, mais ne me demandez pas d'où cela vient".

Parmi les voisins réunis, se trouvait une vieille femme qui de­manda un supplément de nourriture. Le vieux rentra chez lui et la vieille femme le suivit en secret pour voir comment il pré­pare les mets.

Le vieux célibataire rentre dans sa chambre et ferme la porte, mais la vieille femme l'observe par le trou de la serrure et voit tout ce qu'il fait. Elle voit comme il s’empare du pot, comme il lui donne un coup; puis une voix se fait entendre: "Oui, Mon­sieur".

"Je désire les meilleurs mets qui soient", dit le vieux.

"C'est prêt!", répond une voix mystérieuse, et en un clin d'oeil le vieux apparaît à l'entrée de sa maison, tenant dans sa main des assiettes remplies de mets délicieux. Il se rend chez ses voisins et tous se mettent à manger, à boire et à rire.

Mais la vieille femme rentra dans la chambre, prit le pot et mit à la place l'un de ses pots à elle.

Les voisins mangèrent et burent jusque tard dans la nuit et subitement ils constatèrent que les assiettes étaient vides. Tous s'adressèrent au vieux et lui dirent: "Toi seul, tu peux nous apporter encore à manger. Va et apporte-nous de bonnes choses!"

Le vieux rentre chez lui, frappe un coup sur le pot, deux coups, trois coups, mais le pot ne réagit pas. Le vieux se met en colère, court au puits et se met à crier: "Mon pois chiche qui m'appartient, je veux qu'on me le rende!"

L'esprit monta du puits et, plein de colère, demande au vieux: "Que veux-tu encore de moi? Je t'ai donné un pot et il sera à ton service aussi longtemps que tu vivras. Tout ce que je te demande, c'est de me laisser tranquille".

Le vieux s'écria: "Tu es un menteur, tu m'as menti pour te débarrasser de moi. Reprends ton pot, le voici!"

"Ce n'est pas le pot que je t'ai donné, dit l'esprit. Le cadeau que je t'ai donné, on te l'a volé et à la place, on t'a donné un pot ordinaire".

L'esprit redescend dans le puits et revient avec un autre pot: "Voici un nouveau pot, mais fais bien attention à lui. Il sera à ton service aussi longtemps que tu vivras et ne te donnera pas seulement de la nourriture, mais aussi de l'argent et de l'or. Mais sois prudent et garde-le précieusement! Et ne reviens plus ja­mais me déranger".

Le vieux rentra chez lui, ferma la porte, prit le pot et lui donna un coup. Un nègre en sortit et dit: "Mon maître, je suis à votre service, que désirez-vous?"

"Je veux manger et je veux aussi de l'argent".

"Bien, Monsieur".

Le pot se remplit tout d'abord de mets magnifiques, puis d'argent et d'or. Le vieux remplit ses poches de pièces d'argent et d'or et se rendit chez ses amis. Là, il se mit à jeter les pièces à droite et à gauche. Lorsque la vieille femme apprit ce qui s'était passé, elle se dit: "Sans doute a-t-il apporté quelque chose qui vaut mieux que le pot que j'ai volé." Et que fit-elle? Elle suivit le vieux en secret et lorsqu'il ouvrit la porte, elle aperçut le nouveau pot. Profitant d'un moment d'absence de son pro­priétaire elle vola ce pot également et en mit un autre à sa place. 

En arrivant chez elle, la vieille frappa un coup sur le pot, et voici, un nègre en sortit, et dit: "Oui, mon maître!" Mais en apercevant la vieille, il hésita: "Qui êtes-vous? Vous n'êtes pas mon maître. Où est mon maître?"

La vieille répondit: "Tu n'es qu'un esclave, nègre. Fais ce qu'on te dit et ne sois pas paresseux!"

— Bien, je vous écoute.

Le nègre cessa toute résistance et la vieille lui dit: "Apporte- moi à manger, de l'argent et des vêtements!"

Quand le vieil homme rentra chez lui, il n'avait plus ni argent, ni nourriture. Et comme il voulait continuer à jouir des plaisirs de la vie, il prit le pot et frappa un coup, deux coups, trois coups … Mais rien ne se produisit. Que faire? Il se mit à mau­dire l'esprit, et décida de le tuer. Une fois de plus, il se rendit au puits et se mit à crier: "Mon pois chiche qui m'appartient!"

L'esprit remonta du fond du puits et le vieux lui dit sur un ton coléreux: "Que m'as-tu fait? Tu t'es moqué de moi! Voici, je te rends ton pot et je ne veux plus rien de toi. Mais mon pois chiche, je veux que tu me le rendes".

L'esprit se mit à l'implorer: "Deux fois je t'ai donné un pot pour que tu puisses mener une vie sans soucis. Est-ce de ma faute si on te les a volés? Et maintenant, écoute-moi bien — c'est la dernière fois que je te donne quelque chose. Cette fois-ci je ne te donne ni nourriture, ni argent, mais un instrument qui permet de découvrir les voleurs et de reprendre possession d'objets volés. Mais tu dois suivre exactement mes instructions que voici: Invite chez toi tes amis et fais les asseoir en un grand cercle et toi, tu prendras cet instrument et tu le placeras au centre du cercle. Il se mettra à danser, à monter et à descendre, jusqu'à ce que finalement il s'installe sur la tête de la personne qui a volé les pots. Il s'y installera plusieurs fois, pendant un certain temps, et ainsi tout doute sera exclu. Puis, un nègre sortira de l'instrument et se mettra à battre le voleur jusqu'à ce qu'il avoue son péché en s'écriant: 'Je suis le voleur.' Quand le voleur aura rendu les objets volés, il suffira d'un ordre de ta part pour que le nègre cesse de frapper le voleur".

Le vieux rentra chez lui et invita tous ses amis et connaissances à une grande fête. Il n'invita pas la vieille femme, car il ne la connaissait pas. Les invités s'installèrent de manière à former un grand cercle et la vieille s'assit quelque part en dehors de la maison et observa ce qui se passait chez son voisin. Son intention étai: de voler le nouvel objet que le vieux avait sans doute rap­porté du puits.

Le vieux plaça l'instrument au centre du cercle et lui dit: "Je veux que tu remplisses la tâche qui t'échoit".

L'instrument se mit à danser et à chanter, puis subitement il monta sur le toit et se dirigea droit vers la vieille femme qui se trouvait à un endroit assez éloigné de la maison. Lorsque le vieux vit cela, il dit à la vieille: "Grand-mère, viens t'asseoir parmi nous et participe à notre fête".

La vieille entra dans la chambre et l'hôte de l'endroit lui offrit une place confortable, puis il dit à son instrument: "Fais ce qu'il est de ton devoir de faire!"

L'instrument se mit encore à danser et à chanter, fit un bond jusque sur la tête de la vieille femme, en descendit, puis s'y ré­installa une fois, deux fois, trois fois. L'homme savait à présent que la vieille lui avait volé les pots et que l'esprit ne l'avait pas trompé. Un nègre bondit alors dans la chambre. Il traîna la vieille au milieu du cercle, et avec le bâton qu'il tenait dans sa main il se mit à la frapper jusqu'à ce qu'elle s'écriât: "Arrête, arrête, je raconterai tout!"

"Ne nous raconte rien, mais rends-moi ce que tu m'as volé, dit le vieux, et ce n'est qu'alors que je mettrai fin à cette punition".

La vieille courut chez elle, et le nègre la suivit en continuant à la frapper jusqu'à ce qu'elle revînt avec les pots. Le vieux donna alors l'ordre au nègre de s'arrêter.

Que fit alors la vieille femme? Elle se rendit chez le roi et lui dit: "Sire, ce n'est pas vous le roi". Le roi se mit en colère et dit : "Que veux-tu dire par là?"

"Je te dirai ce qui se passe dans ton pays — des choses que tu ignores totalement".

Raconte, grand-mère, je t'écoute.

Dans une maison de cette ville, je connais un vieillard qui possède des objets qui n'appartiennent qu'aux rois. Je ne sais pas d'où il a pris ces choses. Je ne sais pas s'il les a volées ou si elles font partie de la propriété familiale.

Le roi donna ordre d'envoyer plusieurs de ses soldats dans la maison du vieux et ils conduisirent celui-ci devant le roi qui lui dit: "Apporte-moi les deux pots et l'instrument qui se trouvent en ta possession et dis-moi qui t'a donné tout cela".

Le malheureux rentra chez lui accompagné de deux soldats, prit ses trois trésors et les apporta au roi qui le fit mettre en pri­son.

Le roi se servit des pots miraculeux, qui lui donnèrent tous les mets dont il avait envie. Un jour l'idée lui vint de se servir également de l'instrument. Celui-ci se mit à danser, puis s'ins­talla sur la tête du roi… une fois, deux fois, trois fois. Le roi appela à son secours tous les hommes de la Cour, mais le nègre continua à le rouer de coups en criant: "Tu n'es pas mon maître, tu n'es pas mon maître!" et il le frappa de plus en plus fort. Alors le roi dépêcha un de ses hommes à la prison pour en ramener le vieux. Lorsqu'il arriva devant le roi, celui-ci le supplia de met­tre fin à ses souffrances.

Le vieux ordonna au nègre d'arrêter la correction, puis il raconta au roi toute sa vie -— comment il avait mené une vie malheureuse, comment son pois chiche était tombé dans le puits et comment l'esprit l'avait dédommagé en lui offrant des cadeaux magnifiques. Il dit aussi au roi que la vieille lui avait volé ces objets; en un mot, il lui raconta tout, sans rien oublier.

Le roi décida alors de mettre le vieux en liberté et d’em­prisonner à sa place la vieille femme.

יהודים בתפקידים דיפלומטיים ביחסי מרוקו ובריטניה בימי הסולטאן מוחמד אבן עבדאללאה- 1757-1790

אליעזר בשן

יונה פארינטה

מקדם ומים כרך ו

מקדם ומים כרך ו

יליד מרוקו, כנראה; ניהל עסקי מסחר בין מרוקו לגיברלטר, ובנסיעותיו מילא שליחויות שונות בין הסולטאן ומושל טנג׳יר לקונסול הבריטי הכללי ולמושל גיברלטר. העביר מכתבים וכספים לתשלומים בשני הכיוונים, והיה גם פרשן למכתבים אלה. שימש תורגמן אצל הסולטאן, וכתמורה זכה להקלה בתשלומי מכס בייצוא בקר לגיברלטר. בו בזמן שירת את הבריטים, ודאג לאספקה טרייה לצוות של אנייה בריטית בתטואן בספטמבר 1773 . יעץ למושל גיברלטר כיצד לנסח תשובה לסולטאן. מסר מידע חיוני לבריטים. ואולי פסגת הישגיו בשירות הבריטים היא הצלחתו לשכנע את הסולטאן שיסתלק מיזמתו להעלות את המכס לאספקה המיוצאת לגיברלטר. אינו נזכר במקורות עבריים, אלא רק בתעודות של משרד החוץ ומשרד המושבות הבריטי בין ה־23 במאי 1770 ל־26 במרס 1779, ולאחר מכן על ידי בנו אברהם, שבמכתביו בין ה־19 ל־26 במאי 1783 פירט את תרומת אביו לאינטרסים של בריטניה."

מסעוד דילאמאר

מסעוד דילאמאר, בן למשפחת סוחרים שהייתה מקורבת לסולטאן, שימש סוכן של הסולטאן באירופה. ישב באמסטרדם החל בשנת 1775, היה לו סוכן בלונדון, ושם הוא ביקר מדי פעם. בין 1782 ל־1786 מילא ארבע פעמים שליחויות בשם הסולטאן למלך בריטניה. פעמיים העביר את תשובות המלך ג׳ורג׳ השלישי לסולטאן. בין הפעולות שעשה עבור הסולטאן בשנים 1786-1783 הייתה תביעת פיצויים לסחורות שהבריטים החרימו באחת מאגיות הסולטאן. מגעיו עם הדיפלומטים הבריטים במרוקו התבטאו במסירת מידע ובמתן הלוואה, שלא ברור אם הוחזרה: שניים מהם הסתייגו ממנו, ואחד משניהם אף התנגד לחלקם של יהודים בשירות הדיפלומטי במרוקו.

לאביו שלום, שהיה תלמיד חכם ומקובל, חמישה בנים שעסקו במסחר או בבנקאות והיו סוכני הסולטאן ומקורבים אליו. רומאנילי כותב עליהם, שבהיותו במזגן ביקר בביתו של אחד האחים, מרדכי, והוא מכנהו ״איש חכם וישר וירא אלקים, היו לו ארבעה אחים, שנים אתו במזגן ואחד באמשטרדם בעושר וכבוד לבטח״. והכוונה למסעוד, שבא לשם בשנת 1775. בתעודות של הארכיון הבריטי מצוי מידע עליו מן ה־1 ביוני 1782 עד דצמבר 1790.

בספטמבר 1782 התבקש מסעוד למסור למלך בריטניה מכתב מהסולטאן, שבו הציע הסולטאן בין השאר לחדש את הסכם השלום והסחר בין שתי המדינות, והודיע כי יעניק לבריטים פריבילגיות שונות. דילאמאר מסר את המכתב למלך ב־13 בספטמבר, והוסיף בעל־פה פרטים בהתאם להנחיות הסולטאן.

וזה הרקע להצעה: עד סוף שנת 1780 הייתה האוריינטציה של הסולטאן פרו־בריטית. אז הוא חתם על הסכם עם ספרד, ולפיו העמיד לרשותה את נמלי טנג׳יר ולרש למשך שנה, החל ב־1 בינואר 1781, תמורת תשלום והחזרת מאה שבויים מרוקאים מספרד. כתוצאה מכך גורשו מטע׳יר הקונסול הכללי הבריטי ואזרחים בריטים ששהו בה. כשתם מועד ההסכם, בסוף שנת 1781, החליט הסולטאן לפתוח את שני הנמלים הללו לכל המדינות, ושיגר את דילאמאר לבריטניה כדי לחדש את הסכם השלום בין שתי המדינות.

בתחילת שנת 1786, בהיותו באמסטרדם, קיבל מסעוד שלושה מכתבים מהסולטאן כדי להעבירם למלך בריטניה. תשובת המלך נמסרה למסעוד ב־7 במרס 1786 כדי שיעבירנה לסולטאן. צ׳רלס דף כעם על שתשובת המלך עברה דרך ״היהודי מסעוד״, אבל התערותו לא הועילה. הסולטאן ענה למלך שוב באמצעות מסעוד, ובדצמבר 1786 התבקש לאחרונה למסור מכתב של הסולטאן למלך. לאחר כשלושה חודשים אישר המלך שקיבל את מכתבו של הסולטאן באמצעות ״היהודי דילאמאר״.

חיים בן לחסאן

סגן קונסול של בריטניה בתטואן בשנים 1790-1785. לפני כן העסיקו הממונה על האספקה בגיברלטר כסוכן בתטואן. לא ידוע ממקורות עבריים, אלא רק מחומר ארכיוני בריטי. בהתכתבות בינו ובין מושל גיברלטר נדונה בעיית המכס שהסולטאן הטיל על מצרכי מזון. כיוון שהבריטים לא מיהרו למלא את דרישותיו של הסולטאן, העלה הסולטאן את המכס. לאחר שאניות הסולטאן תוקנו בגיברלטר, הובטח שהמכס יוחזר לתעריף הקודם, הנמוך יותר. בן לחטאן מסר מידע למושל גיברלטר על האירועים במרוקו. למרות זאת הביע המושל דעה שלילית על העסקת יהודים, כי ״הדבר מנוגד לאינטרסים הבריטיים״.

תפקידו העיקרי היה בהפשרת המתיחות בין בריטניה למרוקו, שהחלה בספטמבר 1787 ונמשכה בשנת 1788. המתח החל בכך, שבריטניה סירבה להעמיד לרשות הסולטאן שתי אניות מלחמה שהוא הגה להעניק במתנה לסולטאן העות׳מאני עבדול חמיד(1789-1774) ; הבריטים לא רצו לפגוע ביחסיהם עם רוסיה, אויבת העות׳מאנים. כתגובה הפסיק הסולטאן את האספקה לגיברלטר. היה חשש שמרוקו תכריז מלחמה על בריטניה, רוסיה והולנד. כתוצאה מהאווירה המתוחה פרצו מהומות בתטואן במרס 1788 . הקונסול הבריטי הכללי ג׳ימס מריו מטרה(Matra) אמר עליו, ש״למרות היותו יהודי גילה זהירות ואומץ לב בעת המהומות וגילויי האיבה כלפי הבריטים״.

באפריל 1788 שיגרה ממשלת בריטניה את הקומודור קוסבי בראש שייטת למרוקו, ועמו מכתב מהמלך ג׳ורג׳ לסולטאן, שבו הוא הביע את רצונו לשלום. בשם בריטניה ניהל את המשא־ומתן לשלום בסודיות בן לחטאן. הוא התקבל לריאיון אצל הסולטאן, כשהאדם היחיד שהיה נוכח הוא גזברו היהודי של הסולטאן ונאמנו בשם Baha או Baxa (הכוונה למרדכי אשריקי). הסולטאן נשבע, שיחתוך את בן לחטאן לחתיכות אם יזכיר לווזירים שלו או למושל טנג׳יר את המשא־ומתן הסודי שניהל. הוא מילא תפקיד דו־צדדי, וחזר מהסולטאן בתור שליחו לקונסול הבריטי הכללי ולקוסבי. במכתב שנשא עמו ביקש הסולטאן שיאמינו לכל דבריו של בן לחסאן ״כאילו נאמרו מפיו של הסולטאן עצמו״.

הידיעה האחרונה עליו היא מה־ 6 במאי 1790, כשלושה שבועות לאחר עלות יזיד על כיסא הסולטאנות. הוא נתפש בידי חיילי יזיד ונאסר. הוא שוחרר הודות ליחסו החיובי של יזיד לאעלים. לפי המקור האחרון שבו נזכר בן לחטאן, הוא שוחרר כשהוא רעב ופצוע מכף רגל ועד ראש.

לבסוף נציץ, כי במנגנון של שגריר מרוקו בלונדון הועסקו שלושה יהודים, לפי מקור מה־7 בינואר 1763 : משה מסיאם, ״ליגנויסט״(בקי בלשונות), יהודה אזואלוס ו־י׳ כהן בשירות שאינו מוגדר. יש לשער שהשגריר הביאם ממרוקו, או אולי באו כבר קודם ללונדון.

בניגוד למעמדה של קבוצת היהודים שתיארנו, שזכתה לעושר, לכבוד ולפריבילגיות, הרי רוב יהודי מרוקו היו נתונים להגבלות והשפלות בהתאם ל״תנאי עומר״, סבלו בהתנכלויות וחיו בעניות. רק מעטים תוארו כאנשים שניצלו את מעמדם אצל השלטונות כדי לסייע לאחיהם במצוקתם. מחמד העסיק יהודים בחצרו לא מאהבת מרדכי, אלא משום שהיה זקוק לניסיונם ולכישוריהם. יחסו להמוני בית ישראל לא היה שונה מזה של סולטאנים אחרים.״ כאמור, היו יהודים ששירתו את האינטרסים של שני הצדדים. הבריטים העסיקו יהודים למרות ההסתייגויות, כי הם פעלו ביעילות.

מי כמוך-נר מצוה-רבי יוסף משאש זצוק"ל

מי כמוך לחנוכה

רבי יוסך משאש

רבי יוסך משאש

מי כמוך             ואין כמוך

מי דומה לד         ואין דומה לך

א  אלהים מה יקר חסדד.

 על שה פזורה באפסי חלדה

למען שלשת עבדיה

האתנים מסדי ארץ:          מיכה ו'

ב  בכל דור פדיתם ממכמור.

 על כן נקדמה פניד לאמר

 למנצח שיר מזמור.

הריעו לאלהים כל הארץ:  תהלים פ״ו

ג  גלי התלאות עליהם עברו.

 וכסאם לארץ מגרו.

וברב עזר נשארו.

ברכה בקרב הארץ :         ישעיה י״ט

ד  דעי אשא למרחוק.

 אז ימלא פי שחק.

ולפעלי אתן צדק בלי חק.

פעל ישועות נקרב הארץ: תהלים ע"ד

ה  הוא עשה פלא ותשועה.

לכנה אשר ימינו נטעה.

בימי מלכות יון הרשעה.

 מודעת זאת בכל הארץ :   ישעיה י״ב

ו  ויהי בימי אנטיוכוס האכזר.

מארץ חיים הייתי נגזר.

לולי ה, עז התאזר.

כמעט כלתי בארץ:           תחליט קי״ט

ז זד יהיר בגדי נקם לבש.

 ועטרת גאות לראשו חבש.

ובזרוע עזו הוא כבש.

כל ממלכות הארץ :          עזרא א׳

ח חבר היה לאיש משחית ועריץ.

משנהו הרשע בגריץ.

אכזרי פריץ בן פריץ.

 אשר שם שמות בארץ:     תחליט מ״י

מ טמאים בנו שתי ערים רמות.

קראו בשמותם להם שמות.

 וכל יום יגורו מלחמות.

 עד קצה הארץ:   שם

י יום מלאו למלכו כא״ב שנים.

 היא שנת גר"י בית אדון אדונים.

 שם פניו אל עיר ששונים.

 יפה נוף משוש כל הארץ: שם מ״ח

כ כגובה אפו אמר אריק חרבי.

על היהודים לטרפם כלביא.

 לחלל גאון כל צבי.

להקל כל נכבדי ארץ:        ישעיה כ״ג

ל לשריו ועבדיו אמר

. לבו תמיד יתמרמר.

על אומה תפרח כתמר. ־

ותשרש שרשיה ותמלא ארץ: תחלים פ׳

מ מאום וסחי נגדם כל מלכיות.

ולשברם עיניהם צופיות.

 ומיחלים תמיד הם להיות.

שרים וכל שפטי ארץ:       שם קמ״ח

נאה למלך גדול כמותו.

להכות עם זה עד כלותו.

 וגם את עיר תפארתו.

ישפילנה ישפילה עד ארץ: ישעיה כ״י

סמכוני להסיר מהר את עדים.

פן יגדל עד מאד מרים.

 וירד מים עד ים.

ומנהר עד אפסי ארץ:       תהלים ע״כ

עצתי לבטל מהם תחלה.

 שבת וראש חדש ומילה.

 ואז כל היהודים כלה.

 יבאו בתחתיות הארץ:      תהלים פ״ג

פה אחד ענו יהירים זדים.

 הנם כאחד צמודים.

 להיות חיש שומדים.

לקדושים אשר בארץ:       שם ט״ז

צידה הכינו דבר לא נכחד.

וגם ברזל בברזל יחד.

 ונקנור שמו להם ראש אחד.

 ועלו מן הארץ:   תחלים ע״ד

קלים כנשרי שמים.

דאו כלם לירושלים.

 ואותה שמו לעיים.

שרפו כל מועדי אל בארץ: תהלים ע״ד•

רצחו ושפכו דמם כמים.

ונבלת ברים ונקיי כפים.

נתנו מאכל לעוף השמים.

בשר חסידיו לחיתו ארץ: תהליט ע״ט

 שממה המקדש אויב החזיר.

 ואבני קדש בחוצות הפזיר.

והמזבח טמא בדם חזיר.

ובכל הרמש הרמש על הארץ: בראשית ח׳

ת תלה זר פסלו בהיכל.

ולו השתחוה כל רע וסכל.

 ועל השלחן הטהור חזיר אכל.

 וכל השרץ השורץ על הארץ: ויקרא י"א

א אז דם יוחנן רתח כסיר.

ובקש ראש נקנור להסיר.

וחרפת עמו יסיר.

 מעל כל הארץ: ישעיה כ"ה

אנטיפה ובזו-מקורות שונים

 

המושל לא נאסר.bzou-1

כוונת הסולטאן לאסור את המושל, שהייתה ידועה לכותבי המכתב הנ"ל, מתאמתת מדברי הווזיר בובקיר, כי בעקבות פנייתו של דרומונד האי לסולטאן ב – 30 ביוני, שלח הסולטאן את אחיו של הווזיר הנ"ל בראש 200 חיילים כדי להביא את המושל לפאס, מקום משובו של הסולטאן.

ובהמשך נאמר שהתברר כי היהודי הנרצח היה חף מפשע. לא ברור מתי שלח הסולטאן את חייליו למטרה זו. דרומונד האי, שחזר בינתיים לתפקידו, כתב ב – 18 בספטמבר בשולי מידע זה, כי " למרות פקודת הסולטאן, המושל לא נאסר.

דרומונד האי לא הרפה מהנושא ולא השלים עם העובדה שהמושל לא פוטר ולא נענש. ב – 7 באוקטובר כתב מכתב פרטי לווזיר לענייני חוץ מוחמד ברגאש, ובו הביע צערו על שהעצה שנתן לסולטאן ביוני, לא בוצעה.

הוא חזר אפוא על הצעתו שהפתרון היחיד שיספק את דעת הקהל באירופה ואת ממשלת בריטניה ושלו הוא ביצוע פעולות אלה :

פיטורי המושל וענישתו, החזרת הרכוש שנשדד מבן דהאן, ותשלום פיצויים למשפחת הנרצח. כך דיווח למחרת לשר החוץ, וציין שמוחמד ברגאש הודיע לו שהוא לא למד רשמית את החלטת הסולטאן, אבל יש לו סיבה להאמין שמושל אנתיפה יפוטר וייענש.

הדברים לא שכנעו את דרומונד האי, ויש בדברים רק משום רצון להרגיעו. אגב דיווח השגריר לשר החוץ של מקרים נוספים של רציחת יהודים, להל יחשוב שרצח זה הוא מקרה יוצא דופן.

עדותו של משה בן יעקב דהאן על אביו הנרצח והקורות אותו.

בנו של הנרצח הגיע לטנג'יר אחרי שאביו נרצח, ומסר עדות בפני שני נוטריונים ציבוריים מוסלמים, ואלו דבריו :

בהיותו מחוץ לביתו,קיבל מכתב דחוף ממשפחתו ובו נאמר כי המושל של אנתיפה חג' עבד אללאה זנאגוי שלח לקרא לאביו, ולאחר שהגיע לבית המושל, נאסר. המושל לקח ממנו את פרדתו וארנק שכלל שטרות בסך 1900 דולרים. משה חזר מיד לביתו ומצא שכל משפחתו הלכה לבית המושל, הצטרף אליהם ושאל היכן אביו.

ענה לו שהמושל אסרו וציווה לכבול את ידיו ורגליו. אחר כך פקד על ארבעה מחייליו להלקותו, נוסף לכך בעטו בו מהצהריים עד הערב בנוכחות מאורים ויהודים. בעת שהולקה הלך המושל לביתו וציווה שלא יפסיקו להלקותו עד שיחזור.

בינתיים הופיע שריף בשם אלחג' סלימאן ואמר למושל שהוא פשע, וכי מעשיו מנוגדים לחוקי אללה ובני אדם. הודות לכך שוחרר, אבל מצאו שהוא נפטר. המושל ציווה שהגופה תוחזר לחדר. המעיד ומשפחתו ביקשו לראות את האב, אבל לא הורשו.

אפילו לאחר שהקריבו בעלי חיים מול המסגד לקדושים, לתושבים ולמושל, הוא לא שם לבו ואמר : אתם לא תראו אותו ולא תיקחו את גופתו עד שלא תשלמו קנס.  נאלצו לתת לו 86 דולרים, 12 דולרים לחייליו ו – 2 לשוער. כיוון שלא היה בידם כסף, נאלצו ללוותו בריבית גבוהה מאחיו של המושל. לאחר זה הרשה המושל לקחת את הגופה לקבורה.

כשהמעיד הלך לביתו, הציב המושל סביבו שומרים מאורים ויהודים כדי שלא יברח, ושלא יתלונן. אבל הצליח לברוח ליער, בו התחבא במשך ארבעה ימים עד שהחיילים נאשו מלחפשו, ושכר מאורי שילווה אותו בלילה למראכש.

כאן רצה להגיש תלונה בפני הווזירים של המשנה למלך מולאי עומאני, אבל גורש. חזר ביום השני והשלישי, ובכל פעם גרשוהו. הוא בא בדברים עם כמה מנכבדי היהודים במראכש, אבל לא האזינו לו.

מושל דמנאת – כתשעים קילומטרים מזרחית למראכש – הודיע לו באמצעות כמה יהודים שמושל אנתיפה הציע לשלם לו 500 דולרים בתור פיצוי, אבל הוא סירב לקבל. גם לאחר שההצעה הןצעה לו במוגדור על ידי כמה יהודים, עמד בסירובו.

ממוגדור בא לטנג'יר, וכאן כאמור מסר את עדותו. בא לכאן כדי להפעיל את הקונסולים להתערבות בפרשה, לשם סילוק והענשתו של המושל.

במכתבו של דרומונד האי לראש הווזירים ב – 8 בנובמבר נאמר, כי העדות של הבן נאמרה בנוכחו הווזיר לענייני חוץ. ודרומונד האי זה הזהיר את משה שאם יוכח שלא אמר אמת, יימסר לשלטונות וייענש. ליזור עדותו, קרא משה את אלקים כעד ונשבע כי דמו בראשו אם לא יאמר את האמת.

בעקבות בקשתו של הווזיר הנ"ל, נמסרה העדות לנוטריון ציבורי. עדותו אושרה על ידי עשרים מוסלמי ויהודים, אבל כל הזמן שהמושל נשאר על כנו אינו מפרסם שמותם, מחשש שיהיו קרבנות של נקמה על ידי המושל.

הצבי רפאל אהרן בן שמעון ס״ט

 

רבי רפאל אהרן בן שמעוןאין ספק שפרט זה, של הנכונות מצדם לתקן ולשפר את המצב, והכל לפי תקנותיו והנהגותיו של הרב צוף דב׳׳ש, השפיע לא במעט בשיקול דעתו של רבי רפאל אהרן לשוב לפעילות בתוך העדה, מתוך תקוה ואמונה שכל ענייני הועד יונהגו בסדר נכון.

במשך מספר חודשים, החזיקו מעמד כל שבעת הנבחרים. אולם, במשך הזמן מרביתם התפטרו מסיבות שונות, כך שכל הנטל נפל על שכמם של העומדים בראש הועד, ה״ה הגבירים הדגולים שהחזיקו בהונם ובממונם את העדה ר׳ חיים מימון עמיאל, וכמה׳׳ר ר׳ רחמים שלמה אבושדיד ז״ל. מתוך חשש שאף הם יתפטרו מכובד המשא וזה יגרום להתמוטטות סופית של ועד העדה, נמנו וגמרו הרבנים רבי רפאל אהרן ורבי משה מלכא ז׳יל להענות להפצרותיו של רחשי׳א הנז׳ לעמוד לימינו בכל ענייני הקהילה.

"… נדרשנו לבקשתו ועשינו סדרים חדשים כדי להקל מעליו, מבואר יוצא סדר ההנהגה הלזו בפנקס כוללינו אשר משם דבר הלמד מענינו כיצד יהיה האופן ומשם בארה… וכל הנכתב והנעשה הוא לשם יחוד קודשא בריך הוא ושכינתיה לאהבת האמת והצדק בלתי מרמה ותחבולה. יה׳׳ר שזכות התורה יעמוד לנו שנהיה באהבה רבה ובאחדות גמורה ואל ישלוט שטן במעשה ידינו ויסיר מלבנו קנאה ושנאה אכי״ר. חתמנו שמותינו פה עיר הקדש ירושלים תובב״א בש׳׳א לחדש סיון שנת התרמ״ה ליצירה והכל שריר ובריר וקיים״.

הצי רפאל אהרן בן שמעון ס״ט. הצי משה מלכא ס״ט.

כהמשך לחיזוק ההסכם המי כותבים הרבנים הני׳ל:

״מודים אנחנו הח״מ בהודאה גמורה שרירה וקיימת היות אמת וצדק שאנחנו מסכימים בהסכמה גמורה, להיותינו לאגודה אחת בעסקי ועד כולילנו יצ״ו, להתנהג ביננו באהבה ואחוה לחיותינו בעצה אחת לטובת כולילנו ולתיקון עדתינו והרמת דגל כוללנו בע״ה כדת מה לעשות, ואנחנו מסכימים שידידנו מעלת הגביר החכם השלם דמר פקידא לסב כמה״ר רחמים שלמה אבושדיד יצ״ו דעתו כשניים למספר אנשי הועד, באופן שבהיותינו שלושתינו בעצה אחת יהיה הצירוף ארבע דעות נגד דעות הנשארים. וכל חפצנו ורצוננו שיהיה ידידנו הנז׳ יצ״ו, דעתו שקולה כשניים כי כן ראוי והגון הוא לאותה איצטלא בכל כבוד ועז והדר. יה׳׳ר חפץ ה׳ בידינו יצלח לטובת כוללנו ולעשות רצונו כרצונו אמן״.

וע״ז חתמנו בש״א לח׳ אייר ש׳ תרמ״ה,

הצעיר משה מלכא ס׳׳ט, הצעיר שלמה אבו שדיד ס״ט, הצי רפאל אהרן בן

שמעון ס״ט,

ואחריהם הסכים לכל האמור, ע״ה חיים מימון עמיאל ס׳׳ט.

ביום כ״ב לחודש אדר תרמ״ו (1886), נתבקש לישיבה של מעלה רב העדה והראב״ד הגאון רבי אלעזר הלוי בן טובו זצ״ל. אחריו מלא את מקומו הגאון רבי יששכר אצראף זצ״ל, ואפשר לציין כי במשך שש שנות כהונתו, השלום והשלוה שררו בתוך העדה. כמובן, שיש גם לזקוף אחדות זו בזכות פעילותם הנמרצת של הידידים מנוער רבי משה מלכא ורבי רפאל אהרן, אשר האצילו ממידותיהם ומהודם על העדה כולה והשפעתם בה היתה רבה.

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