ארכיון יומי: 19 במאי 2020


Il était une fois le Maroc-David Bensoussan-2010- DRUMMOND HAY

il-etait-une-fois le Maroc

DRUMMOND HAY

Hay père et fils eurent une grande influence sur la diplomatie marocaine. À quoi peut-on attribuer leur succès?

Sir John Drummond Hay et son père Edward Drummond Hays furent des consuls britanniques maîtrisant parfaitement la langue arabe.

En 1830, les intérêts des Britanniques étaient mal protégés. La piraterie continuait encore et les traités n'étaient pas respectés. Ce fut le jeune Drummond Hay qui réussit à nouer des contacts avec le palais, faire comprendre les bénéfices réciproques de la collaboration jusqu'à devenir essentiel non seulement en ce qui a trait aux affaires britanniques, mais également en ce qui a trait au rapport de l'ensemble des puissances européennes avec le Maroc. On rapporta que durant les négociations qui suivirent la guerre d'Espagne en 1860, le Ministre des Affaires étrangères Khateeb se comporta plutôt comme le secrétaire de Hay qu'en tant que Ministre des Affaires étrangères d'un pays indépendant.

John Drummond Hay soulignait en 1845 les négligences de l'administration marocaine dans tous les domaines. Il connaissait intimement le pays et maîtrisait parfaitement la langue arabe. En 1865, il notait qu'à l'exception du sultan lui-même qui est honnête et faible de caractère, du chambellan Moussa Ben Ahmed et de deux autres, tout le reste était corrompu. En 1880, il arrivait à la conclusion suivante : « C'est une honte qu'il soit permis à ce maudit gouvernement de durer… Le sultan doit être forcé d'introduire des réformes.»

Drummond Hay intervint plus d'une fois pour alléger les souffrances des Juifs, et fut chaudement remercié par la communauté juive tangéroise lors de sa retraite. Il n'en était pas moins conscient de ce que la population musulmane souffrait également de grands abus : « Aucun défenseur humanitaire n'a élevé la voix en faveur de la population rurale mahométane qui est encore plus cruellement opprimée par les gouverneurs et les Cheikhs que leurs concitoyens juifs.» Dans un mémorandum adressé à l'Anglo-Jewish association de Londres en 1878, Drummond Hay souligna le changement radical de la condition des Juifs du littoral (dans lesquelles la présence consulaire était importante), car ils étaient moins soumis aux vexations d'antan. Drummond Hay était alors sur la défensive, car il devait composer avec le problème soulevé par le missionnaire britannique Ginsbourg, à la tête de la section marocaine de la London Society Promotting Christianity among the Jews, que la communauté juive de Mogador avait mis à l'index.

Certains pourraient voir dans la défense des Juifs au Maroc et dans l'Empire ottoman une sorte de contrepoids à l'influence de la Russie et de la France qui se voulaient les défenseurs respectifs des minorités orthodoxes et chrétiennes du Levant. Mais il n'en demeure pas moins que Drummond Hay avait à cœur le bien du Maroc et recherchait le bien du pays quand il proposait des réformes dans des domaines divers. De fait, une école de pensée existait, voyant dans l'expansion du commerce, dans l'abolitionnisme, dans l'utilitarisme et dans l'évangélisation, les piliers moraux de l'interventionnisme britannique dans le monde. Le vicomte Palmerston, Premier ministre de Grande-Bretagne, avait alors déclaré : « Notre devoir, notre vocation, n'est pas d'asservir, mais de libérer; et je peux ajouter sans fausse vanité et sans offenser qui que ce soit, que nous nous tenons au sommet de la civilisation tant sur les plans moraux que sociaux et politiques.»

Le tour de force de John Drummond Hay fut de parvenir à non seulement obtenir l'écoute du sultan qui appréciait sa sincérité, mais aussi de faire en sorte que le sultan soit persuadé que l'Angleterre était un pays allié. Son génie fut d'avoir une influence énorme sur les affaires marocaines sans même que l'Angleterre ne mette à sa disposition des budgets à ces fins, voire un personnel de soutien compétent. Alors que beaucoup de commerçants peu scrupuleux venaient faire fortune facile au Maroc, les Anglais eurent la réputation d'être « des personnes n'ayant qu'une seule parole.»

Dans sa correspondance avec la reine Victoria, le sultan déclara : « Conformément à notre évaluation, Drummond Hay jouit d'une fonction et d'un rang qui ne peuvent être ignorés. Nous avons apprécié son intellect remarquable, sa prestance et sa façon d'arbitrer entre Vous et Nous par sa conduite exemplaire et ses conseils avisés… Nous l'avons accueilli selon le protocole en vigueur et lui avons témoigné notre faveur, sollicitude et respect, car Nous le tenons en haute estime et comme le plus compétent des médiateurs qui cherchent le bien des deux pays.»

Cependant, les relations maroco-britanniques connurent des aléas

En effet, lorsque des aventuriers britanniques voulurent ouvrir un comptoir dans le Sous qui, à cette époque, cherchait à se libérer de la tutelle du sultan, Hassan Ie eut grand mal à faire la différence entre les actions de citoyens privés britanniques et celles du gouvernement britannique, d'autant plus qu'on lui demandait de payer une forte indemnité pour que ledit comptoir soit fermé. En outre, les successeurs de John Drummond Hay furent bien loin d'avoir les qualités humaines et le doigté de leur prédécesseur.

Les mémoires de Sir John Drummond Hay A memoir of Sir John Drummond Hay, furent éditées en 1896 par ses filles Alice Emily et Louisa Annette Edla.

PERCEPTIONS DU MAROC A L'ÈRE PRÉCOLONIALE

Comment était perçu le Maroc avant l'ère coloniale?

Le récit de l'officier de la marine M. Descoudray (Extrait d’un voyage inédit à Mogodore et à Maroc en 1824) est assez typique des descriptions faites par de nombreux voyageurs : « La trahison, l’empoisonnement. La strangulation entre frères, entre père et fils, sont les épisodes les plus courants de l'histoire de cette dynastie. La polygamie est, sur tous les trônes des états mahométans, la source de ces divisions; la multitude de frères et de prétendants au pouvoir, enfante nécessairement des guerres intestines, des démêlés domestiques entre tant d'héritiers; de là ces strangulations qui signalent l'avènement d'un nouveau sultan au trône de ses pères; il marche vers ce trône sur les cadavres de ses compétiteurs. Mais chez les Maures d'Afrique, cette affreuse conséquence de la polygamie cadre merveilleusement avec le caractère national : ces exécutions fratricides ne sont pas seulement une obligation, mais une volupté. Le soleil fait couler dans les veines des Africains un sang de lave; moins généreux que le lion de leur désert, la cruauté n'est pas chez eux l'effet des appétits charnels, mais celui du plaisir de détruire. Aussi les empereurs se réservaient-ils les exécutions à mort pour passe-temps. Sidi Mahomet se départit le premier de ce privilège, car enfin on a beau faire contre la civilisation dans les pays barbares, il y en pénètre toujours quelque chose. Le monarque ne fait plus l'office de bourreau, mais il n'évite pas le spectacle des exécutions; et les princes aiment encore mieux passer leurs loisirs auprès de l'échafaud que dans leurs maisons.» Les auteurs M.M. Baudoz et I. Osiris présentaient ainsi le Maroc en 1860 dans leur ouvrage Histoire de la guerre de l'Espagne avec le Maroc : « L'administration du Maroc est ce qu'elle est dans tous les pays musulmans, despotique, vicieuse et corrompue. La justice se vend, mais ne se rend pas. Les impôts sont institués non pour le bien du pays, mais pour enrichir le chérif.»

Il était une fois le Maroc-David Bensoussan-2010 DRUMMOND HAY

יהודי אלג'יריה ולוב – משה חלמיש-משה עמאר-מוריס רומני-הו' אורות המגרב תשע"ד-היצירה של רבי יוסף אלאשקר בתלמסאן

יהודי אלג'יריה ולוב

כלומר החובה המוסרית לומר דבר בשם אומרו חלה גם על דברים שאדם לומד או שומע מאחר, אף על פי שאין הוא מקור הדברים אלא למדם מאחרים או מספריהם. הוא נותן שני הסברים לחובה זו. האחד, שבזה מגדיל את מעלת המחבר בעיני השומעים, ובכך יעריכו את התורה ולומדיה ויתרבו העוסקים בה. הסבר נוסף שזה גורם להחזרת נפש בעל המאמר לפעול מעין תחיית המתים. וזה מעין פעולה שנעשית במצוות הייבום שבה נאמר: ״ולא ימחה שמו מישראל״(דברים כה, ו).

רבי יוסף חזר על בקשה זו, דבר שלא שכיח אצל חכמים אחרים. רצונו העז להנצחת שמו מעלה את האפשרות שהוא לא זכה לבנים, לכן רצה להנציח את זכרו לדורות באמצעות חיבוריו ויצירתו. ודומה שרמז לכך גם בדבריו על חשיבותם של המילה הכתובה והעמדת תלמידים:

ונתתי להם בביתי ובחומתי יד ושם טוב מבנים ומבנות שם עולם אתן לו אשר לא יכרת (שם נו, ה). ורמז בכאן שהתלמידים והספרים שהניחו אחריהם, הם יותר טוב מהבנים והבנות. והטעם שהבנים והבנות, על הרוב ישאר זכרו אחריהם לשנים או לשלשה דורות ואחר כך ישכח זכרם. וזהו מאמר שלמה אין זכרון לראשנים וגם לאחרונים שיהיו לא יהיה להם זכרון עם שיהיו לאחרנה (קה׳ א, יא). אבל התלמידים והספרים שמניח אדם אחריו, הם נשארים לעולם וישאר זכרו עליהם. וזהו מאמר שלמה ע״ה טֹובָה חָכְמָה עִם נַחֲלָה וְיֹתֵר לְרֹאֵי הַשָּׁמֶשׁ (קה׳ ז, יא). כלומר יותר היא טובה חכמה באדם מן העושר שהוא רוצה להנחיל לבניו, אבל אימתי היא החכמה הטובה, כשיותר אותה לרואי השמש, כלומר כשישאיר אותה כתובה אחריו או ילמד אותה לתלמידים. ועל זה נאמר שם עולם אתן לו אשר לו יכרת.

כלומר בניו הרוחניים של האדם שהם חידושי תורה ותלמידים שהעמיד, הם מנציחים אותו יותר טוב מהנצחת בניו הפיזיים. כי בנים יכולים להנציח את האבא שלהם ולהזכירו במשך דור או שניים, בעוד בניו הרוחניים מנציחים אותו לדורות רבים.

הגם שבהקדמתו לספר דרך עץ החיים מזכיר מהדברים שנפלאו ממנו זו ״הספקת בני הבית״, נראה שהכוונה צורכי המשפחה ולא ילדים. אישוש לכך שלא היו לו ילדים בזמן שכתב את הספר צפנת פענח, ניתן למצוא גם בשיר ההלל שכתב לכבודו ר׳ דוד אחיו, לאחר שסיים חיבור הספר צפנת פענח, בו חותם בתפילה שהשי״ת יזכה את ר׳ יוסף לפרי בטן:

יבורך ממקור חיים וישאב    –           במעיני ישועות אל ויתאב

ויתברך פרי בטנו ויוליד      –           פרי הדר ובן ידמה אליאב

מרביץ תורה

רבי יוסף נמנה עם מרביצי התורה בתלמסאן, כפי שהוא עצמו מתאר בהקדמת הספר עדות ביהוסף, את תוכנית לימודיו עם תלמידיו. ביום ראשון למד עמהם פרשה עם פירוש רש״י. ביום שני רמב״ם, הלכות שחיטה, ובשאר הימים פרשה ״גמרא ארוכה״, כלומר לא הרי״ף. כהכנה ללימוד הלכות שחיטה למד עם התלמידים את מסכת חולין עם פירש״י ותוספות, חידושי רשב״א ועוד. דומה שבדורו או סמוך לו, התחילו בפזורה הספרדית ללמוד את פירושי התוספות על הש״ס. וזה הודות לשכיחותם, יחסית לשאר ספרי הראשונים על התלמוד. כי בשנים ר״פ-רפ״ג הודפס בוויניציה התלמוד בשלמותו עם פירוש רש״י, תוספות ופסקי תוספות. כפי שעולה מעדותו של ר׳ יהודה כלץ, אבי ר׳ שלמה רבו של ר׳ יוסף, הכותב: ״אחר זה בשנת רמ״ו (1488) באתי על הים להונין (עיר באלג׳יריה), והייתי קורא שם עם התלמידים קצת מהשבוע רש״י [=על התורה] והשאר תלמוד והרמב״ן״. כלומר לא למדו תוספות.

נראה שר׳ יוסף תוך הכנת השיעורים חיבר את החיבורים אבדך ועדות ביהוסף. גם את שאר חיבוריו כתב לפי בקשת חבריו ותלמידיו, כפי שהוא מציין בתחילת הספרים צפנת פענח ודדץ עץ החיים. מדבריו ניתן ללמוד על ידיעותיו המופלגות במשא ומתן תלמודי ובפילפולא דאוריתא, ועל ספרייתו העשירה:

והנה הטעם שלא פירשתי אותם בהקדמה בפלפול שלהם והמשא והמתן שנעשה בהם ובפרט בדיני קל וחומר אינו מחסרון ההרגל שלי בהם ששבח לאל היא החכמה שלמדתי מנעורי, ובין חכמי התלמוד המפלפלים בהויה דאביי ורבא ומימיהם שתיתי וחברי עדי, וגם כן לא מחסרון ספרים שהם מפרשי המרות שאני אומר לך שהגיעו לידי ממפרשי המרות קרוב לעשרים מפרשים קצת בארוכה וקצת בקצרה ובראשם הרב הגדול הפטיש החזק נר ישראל אשר לו כה בתורה כשמשון בגבורה הרב רבינו שמשון זצ״ל שחבר ספר כריתות ושם הראה כהו בתלמוד.

אם בנושא שלוש עשרה מידות שהתורה נדרשת היו לו כעשרים ספרים בתקופה שכמעט כל הספרים היו בכתבי יד, הדבר מוכיח שהוא ניחן בספרייה עשירה. ואכן מעיון בתוך חיבוריו מוכח שהייתה לו ספרייה עשירה ומגוונת, שכללה ספרי תלמוד ומדרש, חידושי תלמוד, הגות וספרי השכלה כללית, ומתוך חיבוריו מוכח כי הוא עשה בספרייתו שימוש נרחב. לר׳ יוסף הייתה השכלה כללית רחבה במדעי הטבע כולל רפואה, בפילוסופיה ובשפות. הוא ידע ערבית ספרדית וכנראה גם יוונית.

לא ידועים לנו שמות תלמידיו. נראה שרבי שמעון הכהן היה אחד משומעי לקחו, כפי שניתן ללמוד מדברי רבי יעקב אפרגאן: ״ומצאתי בשם המקובל האלהי הה״ר שמעון הכהן שקבל מהמקובל האלהי הה״ר דוד אלשקר בעל ספר צפנת פענח, כי כל שמיטה היא כפולה כנגד ימים ולילות, והשוקעות כנגד הלילות והבולטות כנגד הימים וכן נראה שהוא אמת״. סביר להניח שהשם ר׳ דוד הוא טעות וצריך לתקן לר׳ יוסף. ואם כן ניתן ללמוד מפסקה זו שני דברים: א׳, שהספר צפנת פענח, היה ידוע במאה השבע עשרה באזור תרודאנת. ב׳, שר׳ שמעון הכהן נמנה עם החכמים שקיבלו מרבי יוסף אלאשקר, וקיבל משמעו מפה לאוזן ולא באמצעות קריאה בספר.

כאמור לא ידוע לנו על צאצאי רבי יוסף, אולם משפחת אלאשקר פעלה בתלמסאן במשך דורות והעמידה מתוכה תלמידי חכמים, כגון: רבי יהודה אלאשקר אחיו של רבי יוסף, למד אתו לפני ר׳ שלמה כלץ, והיה מאלה שדרבנו את רבי יוסף לכתוב את הספר צפנת פענח. ממנו יש לנו שירים שכתב לכבוד חיבורי אחיו מרכבת המשנה וצפנת פענח. כנראה כיהן כרב בעיר מוסתגאנם, נפטר שם וקברו שימש כמקום תפילה. מוזכר שחיבר ספר בשם דרך חיים,  ולא ידוע תוכנו. הרה״ג ר׳ שלום אלאשקר, שכיהן כאב״ד במחצית הראשונה של המאה השמונה עשרה. רבי יצחק ב״ר דוד אלאשקר מחכמי תלמסאן במחצית השנייה של המאה השמונה עשרה ובראשית המאה התשע עשרה. יש ממנו קינה ״יסדנו אותו בהיותנו באלמשוו״ר לתפ״ץ (=לא תקום פעמיים צרה), ונעורר בו מה שאירע לנו בשנת תקס״ה ליצירה, אשורר השירה לאל נאזר בגבורה״. דומה כי הוא מדבר על הפרעות שנעשו ביהודי אלג׳יריה בשנת התקס״ה (=1805) על ידי היאניצ׳ארים המתמרדים. והרה״ג ר׳ יהודה אלאשקר במאה התשע עשרה, הוא היה רבו של הרה״ג ר׳ חיים בלייח זצ״ל.

רבי יוסף נפטר בתלמסאן, שנת פטירתו לא ידועה, הוא נקבר בבית העלמין העתיק, סמוך לקברו של הרב רבי אפרים אנקאווא. ציון קבורתו ידוע ושימש עד לדורנו כמקום תפילה לכל מר נפש. הוא מכונה בפי ההמון בערבית בתואר ״ארקיי״ז״ [= היסוד] עליו הבניין עומד. כלומר אחד מעמודי התווך שבזכותם קיימים יהודי תלמסאן. רבי יוסף משאש זצ״ל, ששימש כרבה של העיר תלמסאן לפני כשמונים שנה, כותב:

מצבת קבורתו, עדין ידועה אצל כל הקהל, ויש בה סדק גדול ועמוק. מסורת בפי ההמון, כי הוא ז״ל מת בחיי אמו, ויום אחד בבקר השכם הלכה אמו לבדה לבקר את קברו, ורדף אחריה ערבי אחד שודד, ונפתח לה הקבר ונסתתרה שם עד זרוח השמש ועלתה, וחזר הקבר ונסתם ונשאר הסדק לזכרון לדור אחרון. לפי מסורת זו נפטר רבי יוסף על פני אמו, ומכאן שלא הגיע לזקנה. ואם אכן כך, יש להעריך את זמן פטירתו לא יאוחר מסביב לשנת ש״י(1550).

יהודי אלג'יריה ולוב – משה חלמיש-משה עמאר-מוריס רומני-הו' אורות המגרב תשע"ד-היצירה של רבי יוסף אלאשקר בתלמסאן –עמ'62

מחקרי מערב ומזרח-אסופת מחקרים מוגשת לפרופ' הרב משה עמאר-השתמדותו של יצחק אלחרר במוגאדור ב-1932יוסף שטרית

מחקרי מערב ומזרח

La liberté de conscience au Maroc

Un article du ‘Populaire’

Pour l'intelligence de l’article ‘Un affreux bourgeois chez les Socialistes’, nous donnons in extenso l’article du ‘Populaire’ du 1er février [1933], dont J. Ohayon a souligné l’inanité.

Un malheureux israélite pratiquant la religion musulmane depuis une dizaine d’années a voulu se convertir officiellement. Le contrôleur civil et la communauté juive persécutent le malheureux.

Celui-ci s’est adressé, en désepoir de cause, au conseiller du gouvernement, directeur des affaires chérifiennes, qui ne répond pas.

La Résidence, fidèle à sa méthode reste muette, mais bien entendu soutient en sous-main le contrôleur civil.

Voici les faits racontés par l’intéressé:

‘Je me nomme Abdallah, ci-devant Isaac Elharrar, de la famille Harrar bien connue.

‘J’ai appris les principes de la religion musulmane pendant huit ans auprès de M. Mohammed El Yazid, dans la circonscription Harda-Ould- Mouis, tribu Menabha.

‘Mon âme inclina vers l’islam et j’éprouvai une sympathie pour cette religion. Un jour, je suis allé chez le cadi de la ville de Mogador (Driss Ben Khadra) pour lui demander d’enregistrer officiellement ma conversion à l’islamisme; il me répondit que les autorités françaises n’accepteraient pas ce fait. J’ai insisté et j’ai fait des démarches pendant trois ans, sans résultat. Le cadi me disait toujours: Je suis témoin de votre conversion, notre ‘religion n’a pas besoin de ces formalités’.

‘Puisque j’avais des relations constantes avec des musulmans, je voulais être soumis à la même loi qu’eux et être justiciable devant les mêmes tribunaux. Les Juifs savaient déjà cela, ils voyaient que j’étais indifférent à leur religion et que je m’adonnais à certaines pratiques islamiques (comme le jeûne, le sacrifice, etc.)

‘Finalement, je me suis rendu à Rabat chez le ministre de la Justice et j’ai demandé la reconnaissance officielle de ma coversion. Le ministre me demanda le mobile qui me pousse à agir ainsi. Je lui ai répondu que j’avais étudié cette religion et qu’elle me convient mieux que la religion juive, et que je me soumettais déjà à ses prescriptions ouvertement et je suis venu pour obtenir une confirmation officielle. Il me demanda si je n’avais pas de dettes, pas de procès en cours. Je lui répondis négativement et lui demandai d’ouvrir une enquête à Mogador et sa région, c’est alors qu’il demanda à son premier secrétaire, Abbas Kardondi, d’enregistrer ma convesion. Puis il me dit: ‘Vous ne devez pas contraindre votre épouse à quitter sa religion, vous devez respecter sa foi, de même pour vos enfants. Vous continuerez, comme par le passé, à remplir votre rôle d’époux et de père, ainsi que vous le recommade l’islam.’

‘Je suis allé en compagnie du mokhazni du ministre au marché du vêtement et j’ai acheté un costume marocain dans le genre que portent les musulmans. Puis je suis revenu au Dar-el-Makhzen où j’ai vu plusieurs fonctionnaires qui m’ont félicité.

‘Après cela, je suis retourné à Mogador, ma résidence habituelle. J’ai informé le cadi de ce qui s’était passé, et il se montra satisfait.

‘Le contrôleur civil poussa les israélites à m’intenter un procès, devant la juridiction rabbinique.

‘ Le contrôleur adjoint me fit venir dans son bureau où quatre gendarmes m’attendaient pour m’emmener de force. Mais les musulmans se sont réunis en grand nombre et protestant et demandant ma libération, il était obligé de me libérer.

‘Le contrôleur adjoint empêcha le pacha d’envoyer au grand-vizir le rapport qu’il avait demandé sur mon affaire.

‘Il fit faire une enquête sur moi auprès de toutes les autorités. Cette enquête qui porte le numéro 7547, en date du 12 août, me fut entièrement favorable.

Je suis retourné à Rabat, le grand-vizir me renvoya chez le ministre de la Justice. Celui-ci me dit qu’il a été sévèrement blâmé par les autorités françaises d’avoir enregistré ma conversion et me demanda de divorcer avec ma femme et me dit même qu’il m’accorderait un secours de 5000 francs. Je lui ai répondu par ce qu’il m’avait déjà dit que l’islam ne m’obligeait pas à divorcer et que je ne voyais pas en quoi mon islamisation pouvait gêner les autorités françaises. Aucun résultat.

‘Enfin, je suis allé chez le contrôleur de la Justice, Rageot; il me refusa de me recevoir.

‘J’ai chargé un avocat de me défendre, Me H. Gay, qui a écrit des lettres, demande des audiences, sans recevoir de réponse.

‘Je suis retourné à Mogador où m’attendait un procès devant le pacha au sujet d’une dette. Le contrôleur, sur l’insistance des Juifs, voulut me faire prêter le serment juif, j’ai refusé et j’étais soutenu par le cadi qui déclarait au contrôleur qu’il ne pouvait pas juger un musulman selon la loi juive.

‘Je retourne à Rabat, mon avocat est toujours sans réponse. Le contrôleur de la justice consent à me recevoir et me dit qu’il ne reconnaît pas ma conversion et qu’il m’ordonne de divorcer et de donner à ma femme cinquante mille francs.

‘Les notables de Rabat se sont réunis et ont protesté contre le traitement dont je suis victime; ils m’envoient une lettre où ils reconnaissent ma conversion, parmi les signatures : Madana ben El Hosni, juge au haut tribunal d’appel, Guersous, administrateur des douanes, Bouhelal, membre de la Chambre de Commerce, etc. Les Juifs ont porté la question de mon divorce devant la cour rabbinique de Rabat. Mon avocat s’oppose et soulève la question de l’incompétence de ce tribunal, disant que le procès est intervenu après ma conversion et que maintenant je ne dépends plus que des tribunaux du Chraâ. J’ai porté plainte au sultan, on m’adressa une deuxième fois au contrôleur de la justice.

‘Des lettres adressées au directeur des affaires cherifiennes restèrent sans réponse!’

Mais l’épilogue de tout cela vaut d’être raconté. La Cour rabbinique de Rabat, quoiqu’incompétente, vient de condamner Abdallah ben Mohammed, sur l’ordre de la Résidence. Et le contrôleur eut ce mot charmant:

– Si vous ne voulez pas avoir d’histoire, convertissez-vous au christianisme!

Sans commentaire.

תרגום הכתבה

חופש המצפון במרוקו

מאמר של העיתון Le Populaire

להבנת המאמר ׳בורגני מכוער בין הסוציאליסטים׳ אנו מביאים כאן את המאמר המלא שהתפרסם בעיתון Le Populaire מ־1 בפברואר, שיעקב אוחיון הראה את ריקנותו מתוכן.

יהודי אומלל שמקיים את חוקי האסלאם מזה כעשר שנים רצה להתאסלם באופן רשמי. המפקח על העניינים האזרחיים והקהילה היהודית רודפים את ביש המזל.

השתמדותו של יצחק אלחראר במוגאדור ב־1932 | 435

בייאושו פנה יהודי זה אל יועץ הממשלה, מנהל העניינים השריפיים, אך זה אינו משיב.

משרד הנציב העליון נשאר נאמן לשיטתו ושותק, אך ברור מאליו שהוא תומך בשקט במפקח על העניינים האזרחיים.

הנה העובדות כפי שתיאר אותן בעל העניין.

׳קוראים לי עבד־אללה, לפנים יצחק אלחראר, ממשפחת אלחראר הידועה.

למדתי את עקרונות הדת המוסלמית במשך שמונה שנים אצל מר מחמד אל־יזיד, בנפת חרדה־אולד־מוויס, שבט הנמנה עם המנאבהה.

נפשי הלכה שבי אחרי האסלאם וחשתי אהדה כלפי דת זו. יום אחד הלכתי אל הקאדי של העיר מוגאדור (דרים בן ח׳דרה) כדי לבקש ממנו לרשום באופן רשמי את התאסלמותי; הוא ענה לי שהשלטונות הצרפתיים לא יסכימו לכך. התעקשתי והגשתי בקשות במשך שלוש שנים, אך לשווא. הקאדי חזר ואמר לי: ׳אני עד להתאסלמותך, הדת שלנו אינה זקוקה לעניינים פורמליים כאלה׳.

היות שקיימתי באופן קבוע קשרים עם המוסלמים, רציתי לקבל עלי את מצוות האסלאם כמותם ולהידון בפני בית דין מוסלמי כמוהם. היהודים ידעו זאת כבר, הם ראו שנעשיתי אדיש כלפי דתם ושקיימתי כמה ממצוות האסלאם (כמו הצום, הקורבן, ובו׳).

לבסוף נסעתי לרבאט אל שר המשפטים וביקשתי שיכירו בהתאסלמותי באופן רשמי. השר שאל למניע שמביא אותי לפעול כפי שאני פועל. עניתי לו שלמדתי את רזי הדת ומצאתי שהיא מתאימה לי יותר מן הדת היהודית, ושאני כבר מקיים את מצוותיה בפרהסיה, ובאתי כדי לקבל הכרה רשמית בכך. הוא שאל אותי אם לא מוטלים עלי חובות, אם לא עומד משפט נגדי. עניתי לו בשלילה וביקשתי ממנו שיפתח בחקירה במוגאדור ובסביבתה, ואז הוא ביקש ממזכירו הראשון, עבאס קרדונדי, לרשום את התאסלמותי. אחר כך אמר לי: ׳אסור לך לאלץ את אשתך לעזוב את דתה: עליך לכבד את אמונתה, וכך לגבי ילדיך. עליך להמשיך למלא את תפקידך כבעל וכאב כבעבר, כמו שהאסלאם מצווה עליך׳.

הלכתי בלוויית השוטר המוסלמי של השר לשוק הבגדים וקניתי שם בגד מרוקאי מן הסוג שלובשים המוסלמים. אחר כך חזרתי לבית המח׳זן ונפגשתי שם עם פקידים שונים והם החמיאו לי.

לאחר מכן חזרתי למוגאדור, עיר מגורי מאז ומתמיד. דיווחתי לקאדי על מה שקרה, והוא נראה שבע רצון.

המפקח על העניינים האזרחיים דחף את היהודים לתבוע אותי למשפט בפני בית דין רבני.

המשנה למפקח הזמין אותי לבוא אליו למשרדו, ושם חיכו לי ארבעה שוטרים כדי לקחת אותי בכוח. אך מספר רב של מוסלמים התקהלו ודרשו שישחררו אותי, והוא נאלץ לשחרר אותי.

המשנה למפקח מנע מן המושל מטעם המח׳זן לשלוח לווזיר הראשי את הדוח שהוא ביקש בענייני.

436 | יוסף שיטרית

הוא ניהל חקירה נגדי אצל כל השלטונות. חקירה זו שמספרה 7547, מיום 12 באוגוסט, היתה כולה לטובתי.

חזרתי לרבאט, והווזיר הראשי שלח אותי חזרה אל שר המשפטים. זה אמר לי שהוא ננזף בחריפות בידי השלטונות הצרפתיים על כך שרשם את התאסלמותי ודרש ממני להתגרש מאשתי. הוא אף אמר לי שיעניק לי סיוע של חמשת־אלפים פרנק. עניתי לו וטענתי כמו שהוא טען בעבר באוזני, שהאסלאם אינו מחייב אותי להתגרש ושאינני מבין מדוע התאסלמותי אמורה להפריע לשלטונות הצרפתיים. שום תוצאה.

לבסוף פניתי אל המפקח על [בתי] המשפט, ראג׳ו; הוא סירב לקבל אותי. מיניתי עורך דין להגנתי, עורך הדין ה׳ גה, והוא כתב מכתבים ומבקש פגישות עם פקידים, בלא שיקבל תשובה.

חזרתי למוגאדור, ושם חיכתה לי תביעה משפטית בנוגע לחוב. המפקח, על פי הפצרות היהודים, רצה שאשבע על פי המסורת היהודית. סירבתי ונתמכתי בידי הקאדי, שאמר למפקח שאין הוא יכול לשפוט מוסלמי על פי ההלכה היהודית.

חזרתי לרבאט, ועורך הדין שלי עדיין לא קיבל כל תשובה. המפקח על [בתי] המשפט הואיל בטובו לקבל אותי לשיחה ואמר לי שאין הוא מכיר בהתאסלמותי והוא מצווה עלי להתגרש ולתת לאשתי חמישים אלף פרנק.

המכובדים [המוסלמים] ברבאט התאספו ומחו נגד הטיפול שאני מקבל. הם שלחו לי מכתב ובו הם מכירים בהתאסלמותי; בין החותמים: מדאנה בן אל־חוסני, שופט בבית המשפט העליון לערעורים; גרסוס, מנהל במשרד המכס; בוהלאל, חבר לשכת המסחר, ועוד. היהודים הביאו את פרשת הגירושין שלי בפני בית הדין הרבני הגבוה ברבאט. עורך הדין שלי התנגד והעלה את עניין חוסר הסמכות של ערכאה זו, שכן כעת ענייני נתון בידי בתי הדין השרעיים בלבד. הגשתי תלונה למלך, ונשלחתי שוב אל המפקח על [בתי] המשפט.

מכתבים שנשלחו למנהל העניינים השריפיים נותרו ללא תשובה!׳

אך הסוף של כל זה ראוי שיסופר. בית הדין הרבני [הגבוה] ברבאט, אף על פי שאין זה מסמכותו, דן את עבד־אללה בן מחמד, על פי פקודה שהגיעה מטעם לשכת הנציב העליון. והמפקח היה לו משהו נחמד להגיד:

– אם אתה מעוניין שלא יהיו לך בעיות, המר את דתך לדת הנוצרית.

בלא פרשנות.

מחקרי מערב ומזרח-אסופת מחקרים מוגשת לפרופ' הרב משה עמאר-השתמדותו של יצחק אלחרר במוגאדור ב-1932יוסף שטרית-עמוד 436

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