Alliance Israelite Universelle..Les 150 ans de l'Alliance Israelite Universelle

Brit – 30

La revue des juifs du Maroc

Redacteur : Asher Knafo

Les 150 ans de l'Alliance Israelite Universelle

Cent cinquante ans après la fondation de l'Alliance Israélite Universelle à Paris et un siècle et demi d'action éducative, culturelle et politique intense dans les communautés juives du Bassin MALLIANCE 1éditerranéen, est-il temps d'établir le bilan définitif de cette institution unique par son ampleur dans le monde juif? Ce serait aller trop vite en besogne, car l'AIU continue son action, les anciens auraient dit sa 'mission', et s'apprêterait même à la redéployer en créant de nouvelles écoles, en Israël notamment. 

Jacques Ta'ieb de l'universite Pantheon-Sorbonne (Paris I), dans «l'action scolaire de l'A.I.U. en Tunisie (1878-1939) : essai comparatif avec le reste du Maghreb a fait une analyse en laissant de cote, les problemes purement pedagogiques, pour se concentrer sur le contexte politique et culturel dans lequel l'A.I.U. oeuvrait, en matiere scolaire, de 1878 a 1939. Cette etude s'est articulee d'abord sur les faits et leur chronologie : ouverture des ecoles, evolution des effectifs scolaires etc… Puis, ont ete presentees les particularites de l'oeuvre scolaire de l'A.I.U. : resistance a son action, concurrence de l'enseignement public, ambigui'te du statut politico-scolaire de l'ex-regence. La Tunisie etait-elle la France (comme l'Algerie)? Auquel cas l'A.I.U. n'avait rien a y faire, ou s'agissait-il d'un autre pays ? Cette communication s'est terminee par une comparaison avec les autres pays du Maghreb (l'Algerie, la Lybie et le Maroc).

Colette Sarfati de l'universite Vincennes-Saint-Denis (Paris VIII), dans « La scolarisation des jeunes filles juives tunisiennes, au temps du protectorat » revele leur emancipation grace a l'ecole des filles dans l'ancien palais de Nessim Scemama avec le developpement de l'education morale et des travaux manuels. La consequence a ete que la jeune fille devenue epouse et mere a eu la possibilite d'exercer une activite remuneree pour venir en aide a son mari et a ses enfants, en cas de besoin, sans devenir une assistee. Colette Sarfati a entrepris egalement une etude comparative de la scolarisation des filles juives et musulmanes tunisiennes. 

Josiane Tubiana-Neuburger, Maitre es-Lettres dans

 L'ecole populaire de la Hafsia

 a etudie la creation de cette ecole, qui a donne lieu a un conflit local, qui permet de bien voir ce qu'a ete l'action specifique de l'A.I.U. en Tunisie. En effet, seule l'action de l'A.I.U. a permis aux Juifs les plus pauvres de sortir de la condition miserable qui avait ete la leur pendant des siecles. II fallait creer une ecole a la Hafsia qui se situe aux confins de la Hara, pour que les enfants juifs les plus desherites soient instruits et finissent par sortir du ghetto. II a fallu creer cette ecole car la bourgeoisie locale, qui mettait ses enfants dans les ecoles de l'A.I.U. (a la Malta Sghira) pour qu'ils suivent une instruction primaire solide, souhaitant en meme temps qu'ils recoivent une instruction juive. Toutefois, cette bourgeoisie locale repugnait de mettre ses enfants en contact avec l'element le plus pauvre qui frequentait egalement l'ecole

 le petit " hafsien "  

 Madame Tubiana a utilise des documents disponibles (tels que des rapports d'inspection, des articles de presse, des correspondances, etc…). Elle s'est interrogee sur les raisons de la creation de cette ecole, sur ce qu'a ete sa specificite et sur le role qu'elle a joue dans !’emancipation de la frange la plus pauvre de la population juive a Tunis.

Moktar Ayachi, professeur des universites, et directeur du Musee de !'Education a Tunis, a evoque « La scolarisation des Juifs de Tunisie dans les ecoles publiques a l'epoque coloniale de 1881 a 1956   C'est l'occasion pour l'auteur de la communication de faire apparaitre un phenomene particulierement important : la societe francaise se trouvait, du fait de l'assimilation de la communaute juive de Tunisie, enrichie de nouveaux acquis demographiques, culturels et economiques, – sorte de « butin de guerre », tandis que la societe tunisienne perdrait une composante dynamique de sa population millenaire. Elle a ete privee ainsi de l'apport d'une elite culturelle et economique qui aurait apporte un plus ou un ferment nouveau au projet reformiste tunisien dont l'ambition declaree en vue du renouvellement social etait de repandre un nouveau type d'enseignement aupres des nationaux et d'assimiler, ainsi les bienfaits de la modernite et de ses valeurs universelles. 

L'ecole francaise publique et l'ecole de l'A.I.U qui lui a servi, en fait, d'appendice aupres de la communaute juive de Tunisie, s'etaient chargees donc, par le moyen de l'acculturation, du meme projet d'assimilation de cette communaute. Loin de toute concurrence, les deux systemes scolaires se sont reellement completes, au point que l'ecole publique de la Republique a absorbe a la fin de la Deuxieme Guerre Mondiale, les quelques ecoles de l'A.I.U. Ce dialogue mediterraneen et culturel a ete beaucoup apprecie. 

Ariel Danan,de l'universite Pantheon-Sorbonne (Paris I), a presente <<L'ecole Or-Thora (lumiere de la Thora) de Tunis de l'opposition a la collaboration 1885 – 1953

  Apres avoir fait un panorama des differentes ecoles creees a Tunis afin de concurrencer l'A.I.U., Ariel Danan a traite de l'ecole Or-Thora et de ses relations avec l'A.I.U. Creee en 1885 par Mardochee Raka, elle a eu pour but de donner aux enfants une instruction religieuse poussee. Menacee de fermeture, elle a ete reprise en main par la communaute en 1933 et une petite partie de l'enseignement a ete consacree a la culture profane.

 Cette ecole a commence a collaborer avec l'A.I.U. des 1936 a travers une action sociale commune. A partir de 1950 de nombreuses discussions ont eclate au Conseil de la communaute afin de determiner precisement quel doit etre l'enseignement delivre aux eleves d,Or-Thora. II a ete decide qu'il etait necessaire que les enfants aient de bonnes connaissances profanes et il fallait confier cette partie de l'instruction aux instituteurs de l'A.I.U. dont la competence etait ainsi reconnue. Une convention fut signee entre les deux parties en janvier 1952.

Ariel Danan est le premier chercheur a consulter ces nouvelles archives de L'A.I.U.

Yosef Chetrit a close cette seance en posant des questions : que signifie l’emancipation de la femme juive en Tunisie ? Que faut-il penser des descriptions miserabilistes de la part des instituteurs de l'A.I.U. ?

 

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