ארכיון חודשי: מאי 2016


La persecution anti-juive-Joseph Toledano-L'accueil des réfugiés d'Europe

La persecution anti-juiveLe choc de la défaite

Dès le déclenchement de la guerre, le sultan, comblant les attentes légitimes de la communauté juive, se place sans hésiter dans le camp de la civilisation contre la barbarie nazie, identifiant son destin avec celui de la France, même si son appel ne n'adressait nommément qu'à ses sujets musulmans:

Le croyant est celui qui reste toujours fidèle à ses engagements. C'est aujourd'hui que la France prend les armes pour défendre son sol, son honneur, sa dignité, son avenir et le nôtre, que nous devons être nous-mêmes, fidèles aux principes de l'honneur de notre race, de notre histoire, de notre religion… A partir de ce jour et jusqu'à ce que l'étendard de la France et des alliés soit couronné de gloire, nous lui devons un concours sans réserves, ni ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice… Nous ne doutons pas que la victoire finale sera pour le droit et la vraie civilisation… Sans y avoir été appelée, la communauté juive voulait apporter plus que son soutien financier et des centaines de jeunes se portèrent volontaires pour la durée de la guerre pour combattre dans les rangs de l'armée française. Des centres de recrutement sont ouverts dans toutes les villes. Mais contrairement à leurs compatriotes musulmans, très nombreux, les volontaires juifs ne furent pas mobilisés – à leur immense déception.

Evidemment il est permis de regretter que notre concours n 'ait pas été accepté avec la spontanéité que nous avons mise à l'offrir. Mais il ne faut pas pour autant que notre fidélité soit affectée par cette réserve. (L'Avenir Illustré, mai 1940).

Cette déception se transforma en stupeur panique à l'annonce de la débâcle de l'armée française balayée par l'offensive-éclair de la Wermacht, momentanément atténuée par la détermination des autorités françaises locales à prendre la relève de la France défaite et à continuer le combat à partir de son empire. Dans un message radiodiffusé, le Résident Général proclamait le 17 juin:

J'ai reçu avec joie et fierté de tous les groupements du Maroc, ainsi que de tous les milieux français et indigènes, les témoignages de foi patriotique les plus émouvants. Unanimement ils expriment leur désir de défendre par les armes jusqu'au bout le sol de la France et celui de l'Afrique du Nord et de remplir leur devoir de solidarité envers les populations nord-africaines qui ont combattu à leurs côtés. Nos amis en France, surmontant toutes les difficultés, continuent à se battre avec un courage magnifique. Il n 'est pas question pour le moment de cesser le feu…

Trois jours plus tard, volte-face – il se rallie sans réserve au maréchal Pétain qui demande officiellement aux Allemands et aux Italiens, entrés en guerre une semaine plus tôt, d'ouvrir les négociations pour l'armistice. Signé le 22 juin, l'armistice garantissant l'intégrité territoriale de l'Empire français et éloignant le spectre de l'invasion du Maroc par l'armée allemande à travers l'Espagne – qui, conditionnant l'abandon de sa neutralité à l'unification du Maroc sous sa souveraineté – s'était déjà "servie" sans attendre, en occupant Tanger qui perd de ce fait, son statut international. Sans pour autant que l'Espagne, pourtant alliée idéologique du nazisme, songe à y introduire une législation anti-juive comme en témoigne dans son autobiographie "Mon passé marocain", Aïda Pinto- Tolédano:

Je n'oublie pas que nous avons vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale sous un régime franquiste, neutre mais fasciste, au service des Allemands. Néanmoins, les Espagnols n'ont pas pour autant pratiqué les lois antisémites ni en Espagne ni à Tanger, et ce, malgré les fortes pressions nazies… Le sort nous avait épargnés. La France n'était plus notre idole: elle nous avait trahis…. Les régimes s'effondraient, les peuples se soulevaient, mais Tanger restait immuable, épargnée par le sort, éloignée des massacres du nazisme, un havre de paix, un véritable paradis terrestre. Nous n'avons souffert de rien. Au contraire des habitants du Maroc français, nous avons même eu le superflu, un afflux de produits arrivés de tous les coins du monde. Nous avons vécu, nous Juifs marocains tangérois, avec une insouciance honteuse devant toutes les horreurs de cette guerre qui vit six millions de Juifs exterminés…

Rapidement, la colonie française du Maroc se rallie avec un enthousiasme débordant au nouveau régime de Vichy dont elle devient le plus fanatique soutien. "Si la Révolution Nationale n 'avait pas été instaurée en France, il aurait fallu l'inventer pour de nombreux Français en Afrique du Nord". (Jacques Soustelle).

הנה קישור לכתבה על בנאמוזג המפורסם בעולם. באנגלית:

Elijah_Benamozeghלהלן קישור לכתבה על בנאמוזג המפורסם בעולם.
באנגלית:

http://www.vocesdehaketia.com/English/Benamozegh__2_.pdf

בחכתייה:
http://www.vocesdehaketia.com/biblioteca/Benamozegh.pdf

Rebbí Eliyahu Benamozegh, el Platón de la ĵudería Italiana Reglas de la grafía y pronunciación están en la fondina del articuló. Alicia Sisso Raz

Estos días cuando munchos sefardíes se están trocando al ortodoxo y el ‘olam está en una arrevoltina preta, es menester de hablar del ḥajám lustrozzo Rebbí Eliyahu Benamozegh (1823-1900). Él nació en Livorno, de padres sefardíes oriundos de Fez, que venían de famías validas de ma’ala de rebbisím y de mercaderes abastados. El apellido Benamozegh se topa todavía encade ĵudiós de Fez.

בספר השירים קול יעקב (עמי קכ״ט) שיר לכבודה של סוליקה הצדקת

בספר השירים קול יעקבפאס וחכמיה כרך א' 1

(עמי קכ״ט)

המשורר רבי חיים חלואה בכותרת השיר למען המאורע הזה כותב:

שיר לאילת אהבים, בתולת ישראל שקדשה שם שמים ברבים, אשר נקרא שמה סוליכא שהכל סוכין ביופיה ויופי מעשיה הטובים, יום סבוה גם סבבוה אריות ודובים, ויענו בה כי המירה לקח טוב בדת כזבים, והיא גם היא העזה פניה ותאמר טוב לחסות בה׳ מבטוח בנדיבים, מי הוא זה ואי זה הוא אשר יחליף מייא דיומסית במי המשרה מי גבים, כי מי גוי גדול אשר לו אלקים קרובים, בה׳ אלקינו אין לי כי אם להתעסק בטהרות לא במסכת, זבים, כשומעם ויתעצבו ויחר להם מאד עזי נפש ככלבים, כזה וכזה דברה הנערה אשר מארץ ישראל דברים אשר לא טובים, וגזרו אומר משפט מעוקל להסיר את ראשה מעליה לבת נדיבים, וכה עשו מן הכח אל הפועל דתן ואבירם יצאו נצבים, כולה כליל דסלקא לגבוה להתעלס באהבים, עם הנשים הצדקניות נשי חיל ויענהו בלהט׳ החרב כשור שה כשבים, ותעל נשמתה אל האלהים. היא העולה כולם אהובים, השיר יהיה לכם נאה ויאה לעורר חבצלת השרון לשיר בקול נעים על מצבת קבורתה עוברים ושבים, לשחר פניה אשר כל ימיהם מכאובים, ימצאו ארוכה למחלתם בריאים וטובים, ואתייא זכירה פעולת נשיא הארץ זר״ק החכם השלם במדות ובדעות כמה״ר רפאל הצרפתי ז״ל משרי ועצבים, שאסף איש טהור נתחיה אליה ועזרו מעם ה׳ יושב הכרובים…

 

עם אשר נבחרו, לשם ולתהלה

דור לדור ספרו, זאת תורת העולה

 

איומה נעימה, בחדרי חדרים,

בת מלך פנימה, אין אומר ודברים.

 בלי נשמע קולה, זך וישר פעולה

 תשואות חן חן לה, נערה בתולה

עם אשר…

 

 נגדה קמו עמדו, שכינים הרעים.

 באו ויגידו, עדת המריעים.

 הנה זאת העברית חשקה בדת נכרית.

 הפירה ברית, צור נורא עלילה.

עם אשר…

 

יחידה תמה, לקחו וינהגו.

אנשי דמים מרמה, ככפרים שאגו.

למלך החדרה, הובאה גבירה.

 בת בתה של שרה, רבת המעלה.

עם אשר…

 

 חגור חרביך הרק, ורוץ כגבור.

כה דברה, אהרג ולא: אעבור.

 סר מר שר טבחים וניתח לנתחים.

שושנה בין חוחים, סבא וחוילה.

 עם אשר...

וראה גם בספר יגיל יעקב שירי קדש של האדמו״ר מוה׳ יעקב אבוחצירא זצוק״ל דף י׳׳ג שיר על המאורע הזה.

Assassine a Auschitz.Yehiel Michoel Friedman

Assassine a Auschitz.Yehiel Michoel Friedman 

Publié le 03/05/2016 à 11:40 par rol-benzaken 

Le discours bouleversant de Maître Benjamin Brafman à l’occasion de Yom Hashoah.
je n’ai pas survécu – j’ai été assassiné à Auschwitz.
Mon nom est Yechiel Michoel Friedman. J’ai été « assassiné » à Auschwitz. Je ne suis pas mort à Auschwitz. J’ai été « assassiné » à Auschwitz.
Vous ne me connaissez pas. Aucune des personnes présentes dans cette salle ne m’a jamais rencontré ; pas même mon propre petit-fils, Ben Brafman, qui, lui non plus, ce n’est un secret pour personne, ne m’a pas connu. Je lui ai permis de parler pour moi ce soir, mais ce n’est pas son discours. C’est mon discours. Mon petit-fils parle pour moi, parce que, si j’ai été assassiné, je n’en ai pas pour autant été réduit au silence. Vous devez vous souvenir de ma vie et de mon assassinat – non pas de ma mort – mais de mon assassinat. L’assassinat de ma famille – de votre famille – de tant de familles …
Ceci est mon histoire, une histoire vraie, une histoire triste, une histoire horrible.

Mon histoire, comme tant d’autres, commence merveilleusement bien, se poursuit difficilement et se termine tragiquement mais sa fin n’en est pas vraiment une, Baroukh Hachem ; puisque, même si une grande partie de ma famille et moi-même avons été brutalisés et assassinés, une autre partie elle, a survécu par miracle. Du fait que certains ont survécu, mon petit-fils existe, il est là pour parler en mon nom, vous raconter l’histoire de son grand-père « mon » histoire, l’histoire de ma vie et l’histoire de ma mort. L’histoire de vies qui furent brutalement interrompues, la mienne, celle de Malka ma femme bien-aimée, celle de Sima ma fille si jolie, si gracieuse, celle de son mari Yaacov jeune et vigoureux et celle de leur bébé, ma petite-fille, ma « première » petite-fille, Chaya Sarah. Ma petite Chaya Sarah, qui, à deux ans, fut arrachée des bras de sa mère, hurlant de terreur et jetée dans un four à Auschwitz comme un objet sans valeur, comme si elle n’était que quantité négligeable.
Alors aujourd’hui, je prends publiquement la parole pour vous dire que ma petite Chayala était loin d’être un objet sans valeur, elle avait de la valeur, nous en avions tous.
Chaya Sarah était la seule petite-fille que j’ai eue. Je l’aimais comme seul un grand-père peut aimer ses petits-enfants. Les tueurs nazis l’ont assassinée, et avec elle 1.500.000 autres enfants juifs. Ils nous ont pris notre nachat – notre vie, notre joie et notre espérance. Ils ont pris nos bébés et les ont transformés en cendres.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous ou plutôt ma Néchama s’adresse à vous,une âme venue du Ciel, assise aux cotés de celles des millions de mes frères et sœurs à une place d’honneur qui nous est réservée. Nous sommes ceux que vous appelez Kedoshim (saints) dont les vies furent brisées, anéanties uniquement parce que nous étions juifs. Voici presque 70 ans, nous fûmes massacrés avec sauvagerie et brutalité lorsqu’un pays se trouva dirigé par des sauvages, tandis que le monde civilisé, dans son ensemble, observait en silence, décidant qu’il était « permis d’écraser la tête d’un enfant de deux ans et de la jeter ensuite, encore vivante, hurlant de terreur, dans un four, qu’il était permis aussi de gazer et de brûler et d’assassiner ses parents et grands-parents ». Une nation civilisée, une nation cultivée, a commis ces crimes et un monde tout aussi civilisé l’a laissé faire, n’essayant en rien de mettre un terme à cette tuerie.

Le monde entendit nos cris, mais ne s’en soucia guère. Le monde sentit l’odeur de notre chair brûlée, mais préféra tourner le regard. Le monde entendit crier mon Chayala qui réclamait sa mère et choisit de ne rien faire. Car Chayala était un enfant juif et qu’en ce temps-là, l’assassinat systématique des enfants juifs, entrepris de manière efficace et organisée par des monstres revêtus d’uniformes légitimes et officiels, était un fait acceptable. On l’encourageait, on applaudissait des deux mains. Les meurtriers étaient récompensés, on leur remettait des médailles, on les saluait, on les traitait en héros, ceux qui tuaient nos enfants – ceux qui tuaient ma petite-fille.
Comment une telle chose a t-il pu nous arriver? Pourquoi et comment le monde a-t-il pu devenu si abject et si sombre?

Je me souviens de notre vie avant Auschwitz, une bonne vie, une vie tranquille et pieuse, centrée autour de ma famille, ma femme, Malka, nos filles, Sima, Ruchele, Hencha, Hinda, mon adorable petit garçon, Meir, le mari de Sima, Yaakov, et leur bébé, ma précieuse petite Chayala.
Nous vivions à Kiviash, une petite ville en Tchécoslovaquie, tout près de la frontière hongroise. J’avais reçu une bonne éducation, je devins professeur d’Hébreu. Notre famille était une bonne famille. Nous étions pauvres mais respectés. Nous étions honnêtes, gentils, serviables et vivions parmi d’autres familles toutes aussi gentilles et respectées, des familles merveilleuses. Nous n’avions aucun ennemi.
Je n’avais jamais élevé la voix en colère, jamais, jusqu’à ce jour à Auschwitz, où ils assassinèrent ma petite-fille. Le monde alors m’a entendu, mais ne m’a pas écouté, pendant qu’ils essayaient par tous les moyens de détruire ma famille. J’ai crié si fort, j’ai hurlé de douleur de toutes mes forces pendant si longtemps, mais les assassinats ont continué. La fumée et le gaz ne s’arrêtaient pas, le feu rugissait et je suis toujours aussi en colère. Maintenant, j’élève ma voix, non pas pour me plaindre, mais pour vous empêcher d’oublier – pour vous réveiller, vous extirper de votre torpeur car ce qui est arrivé à ma famille peut se reproduire, d’ailleurs, en fait, cela en en train de se reproduire!

Aujourd’hui, moins de 70 ans plus tard, les monstres refont surface et nous menacent de nouveau. Ils tuent des familles juives, tuant nos beaux, nos précieux enfants. Comme ce fut le cas à Itamar en Israël, où la famille Fogel fut massacrée et où encore, une fois de plus, de jeunes enfants innocents furent assassinés parce qu’ils étaient juifs.
Oudi et Ruth Fogel assassinés parce qu’ils étaient juifs! Leurs enfants, Yoav, 11 ans, Elad, 4 ans et Hadas, 3 mois – égorgés comme à l’abattoir, alors qu’ils dormaient paisiblement dans leurs lits.

Je dois donc vous raconter mon propre assassinat. Il le faut. J’ai besoin de vous faire revivre cette horreur, cette terrible perte, pour que vous puissiez comprendre et vous souvenir, pour que vous puissiez ressentir véritablement la Shoah – ce que le monde appelle l’Holocauste. Cela doit être réel même pour ceux d’entre vous qui n’étiez pas là. C’est bien plus qu’un mot – Shoah. Vous devez ressentir la terreur qui fut la nôtre, pas dans le seul but de vous attrister ou déclencher votre colère, mais également pour éveiller votre vigilance.
Si ce que je vais vous raconter vous dérange et vous perturbe, tant mieux ! Si la franchise de mes propos, mon manque de délicatesse pour vous décrire la terreur de ce temps, les assassinats cruels, la brutalité, vous donnent des cauchemars ce soir – encore mieux. Je veux vous effrayer, je veux que vous soyez tristes et en colère et amers et vigilants – mais je veux aussi que vous soyez fiers, parce que la fin de ma propre histoire, bien que triste, ne fut cependant pas la fin.
Consolez-vous en sachant qu’« ils n’ont pas gagné ». Les assassins nazis nous ont tués, moi et des millions de Juifs comme moi, mais ils n’ont pas gagné. Ils n’ont pas tué toute ma famille, ou toute votre famille. Les meurtriers et leur armée de monstres n’ont pas tué le peuple juif, ils n’ont pas exterminé Klal Yisrael – ils ne nous ont rendus que plus forts.
Aujourd’hui, les Juifs sont en vie, Israël est fort, ma famille, vos familles, sont ici et nous devons continuer à nous souvenir du monde de nos parents, grands-parents, arrières grands-parents et de tous les enfants, qui furent gazés et incinérés.

Ma famille est là aujourd’hui pour vous aider à comprendre la nature de la haine qui peut permettre à un pays de brûler, gazer et matraquer des nouveau-nés, des nourrissons, des tout-petits; de les mitrailler et de les jeter dans des fosses communes ou dans des camions, puis encore vivants, les jeter dans de grands fours, ou les utiliser, conscients et bien en vie – pour de cruelles et perverses expériences médicales.
Tant d’enfants, des petits Kinderlach qui crient, qui pleurent, qui appellent leur maman et leur Tattie, leur Bobbie et leur Zayde – Entendez-vous les pleurs de ces enfants? Leurs cris sont si forts – J’entends encore ma Chayala, 70 ans plus tard. Entendez-vous ses cris? Entendez-vous ceux des membres de votre famille? Ceux que vous ne pourrez jamais rencontrer et avoir la chance de connaitre. Entendez-vous leurs cris?
Lorsque vous êtes au lit, en attendant que le sommeil vous gagne, tendez l’oreille. Ecoutez bien. Faites un effort. Vous pourrez alors les entendre dans votre esprit et dans votre cœur.
Écoutez et vous pourrez aussi entendre les cris de Tamar Fogel, âgée de 12 ans qui, de retour chez elle, à Itamar, après une veillée de Chabbat un vendredi soir, découvrit ses parents assassinés, et sa petite sœur âgée de 3 mois, Hadas, la gorge tranchée. Entendez-vous ses hurlements? Ils parviennent jusqu’à nous, ici, tout en haut, depuis la Terre jusqu’au Ciel. Alors, vous, vous devriez entendre ses cris même de l’autre côté de l’océan, ses cris pour sa famille, pour tous les Juifs tués sauvagement, pour tous les enfants dont on ravit la vie pour la simple raison qu’ils étaient juifs.

C’est si difficile de pouvoir parler de telles horreurs et de tant de douleurs. L’esprit est presqu’incapable d’enregistrer autant d’informations, terribles, ahurissantes. Il est presque impossible de faire comprendre à autrui un abysse si noir, si profond, si néfaste. C’est dur pour quelqu’un de pouvoir même imaginer tant de meurtres, de violence, de torture, de famine, de misère pourtant, vous n’avez pas le choix.
Je vais vous y aider, en étant graphique et brutal car c’est la seule manière d’y arriver. C’est la seule manière de vous faire vraiment comprendre ce qu’Holocauste – Shoah – signifie et le véritable sens de 6.000.000 Kedoshim.
Je me tiens debout, nu, dans la chambre à gaz avec des centaines de Juifs innocents. Malka, ma femme dont les yeux terrifiés sont déjà morts, se trouve dans l’autre pièce à côté, avec notre fille Sima, s’agrippant l’une à l’autre. Le mari de Sima, Yaakov, est avec moi. Nous avons déjà vu notre Chayala être brulée devant nos yeux. Nous sommes déjà morts- le gaz ne fera que nous tuer une nouvelle fois.
Nous savons que nous ne sommes pas dans des douches. Nous savons que nous sommes dans une chambre à gaz. Nous savons que nous allons mourir et nous savons tous que nous n’avons rien fait de mal. Nous savons aussi que c’est par la faute d’un monde civilisé que nous subissons cela. Nous savons que c’est un monde civilisé qui nous a abandonnés.
Nous sommes terrifiés, nous avons peur de mourir, de mourir de cette mort brutale, par cette suffocation, cette brûlure qui va nous envahir. Mais nous avons encore plus peur que personne ne sache que nous avions vécu, que personne ne sache que nous étions une bonne famille, que nous avions de beaux, de merveilleux enfants, que nous avions une magnifique petite-fille. Oui, j’avais tellement peur que personne ne le sache jamais, que personne de ma famille ou de n’importe quelle famille n’allait survivre, tellement peur que la « solution finale » soit véritablement finale. Laissez-moi vous dire quelque chose….
Vous pensez savoir ce qu’est la prière – ce que veut dire la foi parce que vous êtes religieux ou que vous priez tous les jours?
Je vous vous dire, moi, ce qu’est la vraie prière, la vraie foi. Dans ma chambre à gaz, tandis que le gaz se répand dans nos poumons, que les flammes brûlent notre peau, nous nous écrions « Ani Maamin » nous croyons en Toi HaShem.
Dans notre dernier souffle nous récitons « Shema Yisrael HaShem HaShem Elokenu HaShem Echad » – les derniers mots que je prononce et qui jaillissent de mes poumons saturés de gaz, tandis que je meurs, terrifié à l’idée que ma famille toute entière est ou le sera bientôt, assassinée.
Quelle tristesse déchirante, quelle colère dévore alors mon cœur et ravage mon esprit – je supplie HaShem, l’implore de tout mon être, non pas de m’épargner mais de me donner Nekama, ma revanche! Comment, où, quand ? Qui pourra jamais nous obtenir justice, nous venger ? Qui restera vivant pour dire le Kaddish sur nous – allumer une bougie pour notre Yahrzeit – ni tombes, ni pierres tombales – personne pour nous survivre, pour pleurer notre mort, pour simplement témoigner de notre existence.
Je ne suis pas physiquement là devant vous. Je ne suis pas personnellement présent. Yechiel Michoel Friedman fut assassiné à Auschwitz, mais nous n’avons pas tous été assassinés ce jour-là, ou le lendemain. Certains de mes enfants, certains de vos enfants ont survécu et aujourd’hui, nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants et à présent même nos arrière-arrière-petits-enfants sont vivants. Nous sommes des Juifs fiers et vivons partout dans le monde. Nous avons Eretz Israël – vous entendez ça, vous les meurtriers nazis? Nous avons Israël, une nation bâtie par les survivants. Nous avons une armée juive et un Etat juif. Notre peuple est fort. Nous avons des voix puissantes, éloquentes qui exigent d’être entendues.
Mes filles, Hencha et Hinda, bien que torturées pendant des années, ne sont pas mortes dans cet enfer. Ma fille, Ruchele, se sauva en Amérique à l’âge de 15 ans et se maria avec Shlomo Brafman, qui lui aussi avait réussi à s’échapper. Ils ne sont pas morts, leurs enfants et mes petits-enfants et arrière-petits-enfants grandissent en Juifs respectant le Chabbat. Ce soir, mon petit-fils parle en mon nom dans une synagogue devant 1.000 Juifs qui sont debout, solides et fiers et qui sont venus se souvenir de chacun d’entre nous.
Bien que je n’aie pas eu ma vie, j’ai eu ma revanche. En fait, mon petit garçon, Meir, que l’on s’était tant acharné à tuer, a survécu lui aussi. À 16 ans, il pesait 20 kg quand on l’a retrouvé vivant sur un tas de cadavres à Auschwitz.
A la libération, il se rendit en Israël, en Israël ! Pendant 50 ans, il servit comme soldat de Tsahal – l’armée d’Israël. Il se battit durant 50 ans, véritable héros juif. Mon fils, mon Kaddish, n’est pas mort non plus à Auschwitz. Comme j’étais fier de le voir revêtir son uniforme de soldat israélien prêt à se battre pour notre pays, notre communauté et notre cause.
Je suis triste, rageur et amer qu’on m’ait privé prématurément de ce nachat qui aurait du être le mien, dont j’aurais dû profiter plus longtemps, c’était mon droit, un nachat procuré par la joie, la fierté, les valeurs juives, riche en coutumes et traditions.
Les nazis me firent mal plus qu’aucun mot ne pourra jamais le dire, mais ils n’ont pas gagné.
Ils ne gagnent que si vous oubliez – ou de nos jours si vous laissez le monde nier ce qui s’est passé. Ils ne gagnent que si nous ne versons pas des larmes sincères en apprenant l’horrible massacre de la famille Fogel à Itamar.
Ils ne gagnent que si vous ne pouvez pas entendre ma Chayala crier, ressentir la terreur de Tamar Fogel ou comprendre la douleur de ses grands-parents qui doivent maintenant faire face à un chagrin si intense qu’il vous est impossible de le concevoir.
Croyez-moi – je sais de quoi je parle, le meurtre d’un enfant et d’un petit-enfant et l’impact sur la vie des autres, sur tout le reste. Comment tout se retrouve à jamais englouti dans la mort, enseveli de tristesse accablante. La famille Fogel ne se remettra jamais, mais ils ne peuvent être oubliés.
Nous sommes ici dans une magnifique synagogue, remplie de Juifs. De bons Juifs. Des gens fiers et forts qui ne nous ont pas oubliés, moi, ma famille, vos familles – les parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, enfants, petits-enfants – les bébés qui furent assassinés, gazés et enterrés vivant.
Il est normal de pleurer pour ce que nous avons perdu, pour ce qui nous fut enlevé de force, pour les vies détruites, le nachat dont on nous priva.
Pleurez pour nous. Nous aussi, nous pleurons pour vous, pour ce que vous avez perdu, pour la famille que vous n’avez jamais connue, pour les millions de Juifs décents, gentils, qui n’ont pas survécu – pour les élèves qui n’ont jamais terminé leurs études, pour les scientifiques, les artistes, les musiciens, les enseignants, les Rabbins qui n’eurent jamais l’occasion de briller, d’exceller, d’exécuter, d’enseigner, de guérir, de vivre.
Il est normal de pleurer pour les enfants qui ne pourront jamais jouer, chanter ou rire, qui furent mis à mort avec une telle violence, avec une telle haine que je ne peux la décrire par des mots car pour certaines douleurs, il n’y en a pas, tout simplement. C’est si terrible que cela ne peut se concevoir par un être humain décent, impossible à affronter de façon rationnelle.
Mais vous devez le faire, vous devez réussir car il existe aujourd’hui, des gens qui déjà, à peine 70 ans plus tard, se permettent de remettre en question l’Holocauste, de questionner ce qui s’est réellement passé. Des dirigeants du monde et des scientifiques renient déjà l’Holocauste. Ils remettent même en question l’intégrité des témoignages de la poignée de survivants, de témoins oculaires qui sont encore vivants, de ceux qui ont vu l’horreur de leurs propres yeux. Si même ces survivants héroïques sont mis en doute alors il est à redouter que dans les prochaines années, des révisionnistes vicieux, antisémites, n’en viennent à falsifier l’Histoire et la Vérité. Or, nous ne pouvons pas – vous ne pouvez pas, laisser cela se produire, jamais, jamais …
J’ai eu une petite-fille, un charmant, mignon petit bébé nommé Chaya Sarah qui fut assassinée devant mes yeux, et bien que sa Néchama, son âme, soit au Ciel avec moi, sa mémoire doit être gravée dans vos cœurs à jamais.
Pour que notre souvenir puisse être véritablement une bénédiction, pour que nos Neshamot puissent réellement s’élever comme vous le souhaitez, par cette Aliyah que nous avons méritée et payée si cher, vous devez absolument vous souvenir.
Vous devez vous assurer que vos enfants et leurs enfants après eux, comprennent ce qui est arrivé à leur famille, à votre famille, à toutes nos familles. Car si ce n’est pas le cas, cela se reproduira.
Vous ne pensez pas que cela puisse se reproduire? Pourquoi? Parce que vous vivez dans le confort – à une époque civilisée? Nous vivions bien nous aussi – à une époque toute aussi civilisée. Nous étions heureux et satisfaits, mais nous n’étions pas vigilants et nous avons foncé tête baissée vers l’Holocauste.
Nos voisins, une nation entière d’hommes et de femmes ordinaires, assez intelligents, ayant grandi avec des valeurs, une certaine culture et éducation, s’est transformée en une nation de monstres, d’animaux sauvages et meurtriers. Ils n’eurent plus rien d’humain et nous traitèrent avec une brutalité indescriptible que nul n’aurait pu prévoir ni prédire – et qui s’est cependant produite.
Cette histoire est pire encore que la pire des histoires vraies que tout survivant peut rapporter. Car le cerveau est incapable de saisir tant de douleur sans exploser, sans subir de dommages, de sorte que même ceux qui ont survécu, qui ont tout vu, sont incapables de saisir pleinement, totalement l’étendue de l’épreuve qu’ils ont traversée, appréhender les détails de la tourmente dans laquelle ils se sont retrouvés.
Seule une victime, telle que moi, seul quelqu’un qui n’a pas survécu, peut parvenir à vous dire toute l’histoire, l’horrible, la laide, la démente, la terrible vérité sur notre assassinat, sur nos six millions d’assassinés.
Voilà pourquoi, mes amis, j’ai choisi de vous parler à travers mon petit-fils depuis le Ciel. Bien qu’HaShem ne me permette pas de vous dire le « pourquoi » de ces choses terribles qui se sont produites, j’ai néanmoins reçu l’ordre de parler de « ce » qui s’est passé.
De vous dire « ce » qui s’est passé avec clarté et conviction pour que certains d’entre vous, je l’espère, ne puisse plus jamais douter de la Shoah. Que vous vous engagiez à confronter quiconque oserait nier les faits et lui faire entendre mon histoire – votrehistoire, les histoires tristes mais véridiques de nos familles, dont nous avons trop tendance à nous référer comme les « Six Millions », mais rarement, voire jamais, en utilisant leurs noms.
Nous avons des noms. Nos vies nous furent prises, mais pas nos noms. Nul ne peut prendre nos noms.
Je m’appelle Yechiel Mechoel Friedman. Je fus assassiné à Auschwitz avec Malka ma femme, Sima ma fille, Yaacov Weiss son mari, et ma petite-fille, Chaya Sarah.
Pouvez-vous les voir? Moi, je les vois et je vois aussi Tamar Fogel et les corps de sa famille portés à travers Itamar durant l’enterrement; ce n’était pas il y a 70 ans – mais récemment. Des gens avec des noms et des vies qu’on leur a volées dans la nuit – seulement parce qu’ils étaient juifs.
Je m’appelle Yechiel Michoel Friedman. J’ai été assassiné à Auschwitz et vous feriez mieux de ne jamais m’oublier.

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ד"ר ישראל בן דור-מחקרי היסטוריים

החיבור מתרכז בתיאור פרשת חייו ונדודיו של בן החכם באשי.אל-דאודי 3

בחלקו הראשון מסופר על בית אביו , ואפשר ללמוד ממנו על אורח החיים בערים, בעיקר על חייהם של בני העדה הספרדית. ההלק השני עוסק בתלאות שעברו על הכותב בחיי הנדודים בארץ, במצרים ובארצות צפון אפריקה. בחיבור מתוארים חיי הקהילות היהודיות בארצות שבהן עבר , וכן החיים בערים צפת, עכו , חיפה, טבריה, יפו וירושלים, שבהן שהה, ובמספר מושבות שבהן חי בתהילת המאה העשרים. אפשר ללמוד מן הכתוב על מנהגי עדות, על היחס לדת, על מעמד המשפחה, על היחסים בין יהודים לגויים ועל הריבוד החברתי והכלכלי בקהילות העירוניות בארץ – ישראל, במצרים ובצפון אפריקה. עם זאת זהו סיפור אישי למדי , של הכותב ושל משפחתו .

האירועים שעברו עליהם והיחסים ששררו ביניהם מתוארים באופן גלוי , ישר ואישי , והכותב גם חושף מה שניתן לכנות 'סודות משפחה' . הביקורת העצמית בסיפור האירועים מפתיעה לעתים בכנותה ועל כן נשמעת אמינה.

בתעודה המובאת כאן מתוך 'התועה בסבך החיים'  מוצגים שני אירועים שבהם פעל החכם באשי מכלוף אלדאודי  (בעזרת בנו ) למניעת התאסלמותן של נשים יהודיות.

מתור 'התועה בסבך החלום'

אחרי שעברנו לגור בדירה חדשה ברובע הנוצרים, כאמור לעיל, והנה ביום אחד בבקר בקרו בביתנו כמנין אנשים מנכבדי הקהל היהודי בחיפה, מהם רבנים וסוחרים שבאו מחיפה בכוונה לבקר את אבא ולבקשתו כי יעמוד לימינם בממשלה, להגן על עדתם משואה שהתחוללה על ראשיהם פתאום.

הערת המחבר : ' ומצאנו לנו בית יפה ומאורר ברחוב הנוצרים ב"האן אלאפ'ראנז'" ושכרנו אותו , שמו בערבית פונדק האירופים בקומה ג'. הבית סמוך לבית אלכמאר משפחה נוצרית נכבדה ידועה בעכו. בכל ימי שבתנו בבית זה לא אירע לנו שום תקלה מאתם, הם התימסו אלינו בכבוד ובכמוס גדול'

הם ספרו לו על המעשה שקרה ביום אתמול לפני בואם ויגידו לו כך: 'שתי בתולות יהודיות מחיפה, שאחת מהן ספרדיה וזהו אביה הבא עמנו, אשר הננו מציגים אותו לפני אדוני הרב, והשניה מעדת אחינו המערביים בעיר, היא משרתת בבית האיש הזה, אב הבת הספרדיה.

שתיהן ברחו אתמול בלילה ותסענה בעגלה ותבאנה לבית המופתי פה בעכו, להמיר את דתם בדת האיסלם, לרגלי הפיתוי שפיתו שני ערבים את המשרתת, שאם תוכל להשפיע על גבירתה הבת הספרדיה הנ"ל, והיא גם-כן תמיר את דתה עמה. אז הם השני הערבים יקחו אותן לנשים. ובכן אנו מבקשים את כבודו הרב החכם-באשי שיעמוד בכל תוקף להציל את הבנות הללו מן השמד. והננו מוכנים לשלם את מה שצריך בהוצאות על זה, כדי שלא יחולל כבוד ישראל בגויים. זאת ועוד אנחנו מעירים את כבוד אדוננו הרב מה שנודע לנו מאחורי הקלעים, כי ישנן עוד בתולות אחרות בחיפה הנוטות להתאסלם, והנן מחכות לתוצאות של שתי הבנות האלה. שאם תצלחנה במעשה זה ותשמדנה, אז תבאנה האחרות להמיר את דתם, ומה תגדל חרפתנו. לפיכך אנו צריכים להתקומם כולנו ולא נניח שיפשה הנגע בעמנו' אבא הקשיב לדבריהם ואמר: 'אני אשתדל בכל כח שחנני האל להציל את הבנות האלה בעזרת האל יתברך שמו.

הערת המחבר : תופעת המרת הדת לאסלאם הייתה שכיחה למדיי בסוף המאה התשע-עשרה. ההמרה הייתה בדרך כלל יזמת יחידים ולא אירוע קבוצתי, והיא עוררה מורת רוח רבה. המומרים הסתכנו בדחייה וברדיפה מצד הקהילה היהודית ובמורת רוח של הקהילה הקולטת, המוסלמית. גם המוסלמים לא ראו בעין יפה מומרים שבגדו בדתם. על פי החוק די היה שאדם הופיע לפני הרשויות והצהיר על רצונו להתאסלם. מרבית הממירים היו נשים, בעיקר בנות עניים הסרות נדוניה, שמועטים היו סיכוייהן לנישואים ראויים בקרב עדתן. חלקן נתפתו על ידי צעירים מוסלמים ונישאו להם, מה גם שההלכה המוסלמית מתירה למוסלמי לשאת יהודייה או נוצרייה בלי שתתאסלם. הילדים על -פי ההלכה המוסלמית יהיו מוסלמים. ראו : ל' בורנשטיין -מקובצקי , 'התאסלמות בקהילות העות'מאניות והתנצרות באיטליה ובגרמניה במאות הט"ז והי"ז' , פעמים, 57 )תשנ"ד( , עמ' 39

הורים וילדים בהגות חכמי צפון אפריקה-אליעזר בשן

הפלה גרמה להגבלות על חיי הנישואיןהורים וילדים

אשה שהפילה נפל ״ומאותו זמן נשתנו עליה סדרי בראשית״, ולא יכלה לחיות חיי אישות עם בעלה, כפי שכתב ר׳ שלמה אצבאן(׳ויאסוף שלמה׳, יור״ד, סי׳ יא).

הפלות חוזרות עלולות לגרום למשבר בחיי הנישואין, ודרישה על ידי הבעל לשאת אשה אחרת. ר׳ משה שתרוג, שכיהן בתוניס בשנות ה־20 של המאה ה־20, נשאל על:

מי שנשא אשה ושהה עמה עשר שנים ואין לו בנים ממנה, אבל האשה ההיא הפילה פעמים, ועכשו קרוב לשתי שנים הפילה בחדש ששי לעיבורה, וגם הבעל מודה, רק שרוצה לישא אשה אחרת וליתן לראשונה גט, ומה שיש לו קצת מכתובתה הוא נותן והשאר יהיה עליו חוב עד שימצא לידו… האשה אומרת שיתן לה כתובתה או יתן לה ערב שישלם לה מזונותיה ומדור לעצמה, ואחר כך ישא אשה אחרת (׳ישיב משה׳, סי׳ ה). 

בשנת תרפ״ז(1927) נשאל ר׳ כלפון משה הכהן על אשה שהיתה נשואה מעל עשר שנים ולא ילדה, ובעלה רצה לשאת אשה אחרת. ״ואשתו אומרת שמקרוב הפילה ויש נשים שאמרו שראו אותה קודם שהפילה שיש לה הריון״. הבעל מכחישה. השאלה האם סומכים על הנשים כדי למנוע מהבעל לשאת אשה אחרת. תשובת החכם כי עדותו עדיפה, וכיון שהוא מצווה על מצות פריה ורביה, עליו להציע לאשתו לבחור בין נשיאת אשה נוספת ובין גירושין (׳שואל ונשאל׳, ח״ב, אהע״ז, סי׳ ה).

עקרות כתוצאה מהפלה. מעשה באשה בקזבלנקה במאה ה־20 שבחודשיים לאחר נישואיה נאלצה לעבור ניתוח באברי הלידה כתוצאה מהפלה, ונמסר לבעלה כי תישאר עקרה לכל ימי חייה. הבעל דורש לגרשה, כי היתה חולה כבר לפני נישואיו עמה, ונשא אותה בטעות. ר׳ משה מלכה פסק שהבעל רשאי לגרשה, אבל חייב לפרוע לה כתובתה (׳מקוה המים׳, ח״א, סי׳ מא).

מקרה דומה נדון על ידי ר׳ שלום משאש: מעשה בבתולה שנישאה, ואחרי שלושה-ארבעה חודשים התעברה והפילה. היא נאלצה לעבור ניתוח להסרת אברי הלידה, וכתוצאה מזה נמנע ממנה להיכנס להריון. לדברי הרופא, המחלה היתה לה עוד לפני נישואיה. ר׳ שלום משאש פסק שאם ירצה לגרשה, חובתו לפרוע לה כל מה שהתחייב בכתובה והתוספת, ולאחר מכן לישא בת בנים (׳תבואות שמ״ש׳, ח״ג, אהע״ז, סי׳ קב).

לפי חכם ממרוקו, המפילה נפל נוהגת כאשה שילדה ולד של קיימא, אם ילדה זכר – טמאה ארבעים יום, ואם נקבה – שמונים יום. כך ענה ר׳ שמואל מרצייאנו בקזבלנקה בשנת תשי״א (1951) (׳ויען שמואל׳, יור״ד, סי׳ י).

הבא אחרי נפל־בכור לנחלה. ר׳ יוסף ברבי מג׳רבה [רבו של ר׳ כלפון משה הכהן] כתב, שאם האם הפילה תוך שלושה חודשים וניכרת צורת הוולד, הבא אחריו בכור לנחלה. אבל תינוק שנולד לט׳ חודשים ונפטר, אין הבן שנולד מתענה תענית בכורות, כי התינוק הראשון היה בכור (׳בן פורת יוסף׳, ח״ג, אהע״ז, סי׳ לה).

ימי הטומאה אחרי לידת נפל. ר׳ כלפון משה הכהן ענה בכסלו תרצ״א (1931) על השאלה כמה זמן יושבת אשה לאחר לידת נפל, לפי המנהג בג׳רבה. תשובתו: ״פשוט שעיקר המנהג פה בנפל אינו אלא כא יום״ (׳שואל ונשאל׳, ח״ב, יור״ד, סי׳ עז: בח״ג יור״ד, סי׳ רלא, ענה לשאלה דומה, כי אין הבדל אם הפילה זכר או נקבה: וכן בח״ז, יור״ד, סי׳ קסד, בהזכירו את הדין בשו״ע יור״ד, סי׳ קצד. אגב הוא כותב כי: ״מנהגי ארג׳יל [אלג׳יר] רובם ככולם כמנהגנו״. 

אשה שהפילה האם מתענה בערב פסח? ר׳ רחמים חי חויתה הכהן שירש את תפקידו של ר׳ כלפון משה הכהן בג׳רבה, דן באשה שהפילה בהיותה בחודש השישי להריונה, ואחר כך ילדה בת, האם היולדת מתענה בערב פסח. תשובתו חיובית (׳שמחת כהן׳, ח׳׳ז, או״ח, סי׳ כב).

הפילה מרצון

אם יש סכנה לאם או לתינוק – מותר לאם להפיל. ר׳ יהודה עייאש שמע על נשים

שמתעברין והן אינן רוצין לילד עוד ולא ירצו בעיבורן באותו זמן וקצת מהם אם יארע שיתעברו בימי ההנקה חוששין לעין הרע או לסכנת הולד היונק ועושין רפואות וסמים הידועים אצלם להפיל התינוק ויהיה נפל. יש לדקדק אם יש חשש איסור בזה. החכם הגיע למסקנה כי כיון שיש לחוש לסכנת הוולד היונק – ״מותרת לשתות סם המפיל״ (׳בית יהודה׳, ח״א, סי׳ יד).

אשה שהרתה לזנונים, פנתה למיילדת נוכרית לקבלת תרופה להפלת ולדה, לפי מקור משנת תקס״ד (1804) (דוד עובדיה, ׳קהלת צפרו׳, מס׳ 426).

מעשה באשתו של יוסף חיון בפאס שהיתה בהריון, והפילה כתוצאה ממגע ידה של אשה על כתפיה. בעלה של האשה שהפילה תבע את האשה שגרמה להפלה. בפסק דין שכתב ר׳ ש״י אביטבול בפאס בשנת תקס״ו (1806), פטר את האשה הנאשמת, באשר אין הגיון בכך שהנחת יד גורמת להפלה, והתורה אמרה ״ונגפו אשה הרה״(שמות כא, 22) ופירש רש״י: ״אין נגיפה אלא לשון דחיפה והכאה… ואפילו אם היתה הכאה גמורה על כתפה אינה כלום״. ודוקא אם היכה אותה על בטנה ולא על שאר איברים. החכם ציטט את הרמב״ם בהל׳ חובל ומזיק, פרק רביעי הל׳ א: ״הנוגף את האשה ויצאו ילדיה אף על פי שלא נתכון – חייב לשלם דמי ולדות לבעל ונזק וצער לאשה״. משמע נגיפה המוציאה ילדיה ולא נגיפה אחרת, ועוד בזמן הזה אין דנים אלא בשבת וריפוי. אבל במקרה הנדון אין לא שבת ולא ריפוי. ר׳ ש״י אביטבול היה בצפרו כשאירע המעשה, והתברר שהאשה בהריון גרמה לעצמה את ההפלה כי התרגשה על לא דבר (׳אבני שי״ש׳, ח״ב, סי׳ יו״ד).

מנהגי בחתונה היהודית בארפוד-ד"ר מאיר נזרי…תמורה פואטית בשירה העממית.

כיצד מרקדים לפני הכלה.ארפוד - חתונה

בחתונה המסורתית של הדור הראשון והשני לא נהגו לרקוד בפני הכלה בחופה לא נשים ובוודאי לא גברים. הדבר לא נחשב מכובד וצנוע. השמחה הייתה מסורתית ומאופקת ברוח התקופה השמרנית. כך כותב גם רש"א :

אתא לעניין מנהג דידן בתאפילאלת הלא מודעת זאת כי מימי קדם ושנים קדמוניות לא היו נוהגים לרקד בפני הכלה, אפילו אנשים הדיוטים וכל שכן תלמידי חכמים והדבר תמוה היאך היו מבטלים ולא היו מקיימים מצווה זו לרקוד לפני הכלה כעובדא דרבי יהודה בר אלעאי… שהיה נוטל בד של הדס ומרקד בפני הכלה ואומר כלה נאה וחסודה ?.

בהמשך הוא מביא את הסברה של מי שאומר שתלמיד חכם המרקד לפני הכלה זלזול הוא בכבודו, שנוהג קלות ראש בכבודו ובמנהג כשוטה..ואפשר משום הכי לא היו נוהגים בתאפילאלת ובתחילת ישוב עיר זו בצאר לרקד לפני הכלה אפילו אנשים הדיוטים וכל שכן תלמידי חכמים שהרי יש להם על מה שסיכמנו כדאמרן.

ואולם בזמן החדש חלו שינויים : בארפוד עדיין נשמר האיפוק בריקוד. היו רק נשים שרקדו. לפעמים נראה גם גבר מרקד, אבל נשמר המרחק בין גברים ונשים. לא כן בבצאר. כאן נפרצה רחבת הריקודים, והכול משתתפים בריקוד, אנשים ונשים. היטיב רש'א לתאר מהפכה זו בביקורתו בחן ובמליצה.

דעיר זו בתחילת ישובה לא היו בסוד משחקים ומרקדין לפני הכלה אפילו אנשים הדיוטים, עתה בעוונותינו הרבים בימים אלה נהפכה השיטה והתחילו לרקד לפני הכלה בחורים ובתולות, אנשים ונשים כלומר איש ואישה אפילו אינה אשתו הן הם מרקדים יד ביד רגל ברגל הולכים ושבים פנים אל פנים קטון וגדול שם הוא לא יתבוששו.

ביטול ה " גרון ".

טקס ה " גרון "ומנהג חבישת ה " גרון " – קישוטי שיער הראש בצורת קרניים – נתבטלו בסביבות 1950, וגם אלו שנישאו לפני כן הורידו אותם.

תמורה פואטית בשירה העממית.

בעידן החדש, שבו גם הבנות נצטרפו למעגל הלומדים בבית הספר, הותאמו השירים העממיים לרוח התקופה, והנשים המשוררות ידעו לשלב בשירתן שבחים לחתן ולכלה בהתאם לרוח הזמן, הכלה הבאה מבית ספר מחליפה את הכלה הרכובה על פני פרדה, משבחים את הכלה הנערה הלומדת בבית הספר, והנה כבר מצטיינת ביופי וגם בשכל, והמילה " ליקול " – l' ecole – בית הספר, מתחרזת עם " לעקול – שכל -. כך חודרות לשירי שבח לכבוד החתן והכלה גם מילים צרפתיות אחרות, כמו " קרטא " – קלפים או " דומינו ", ומעתה יזכה החתן לשבח על הימנעותו ממנהגי הקלפים, הדומינו והעישון.

ולאלא שתי זאיא מן ליקול

 ולכ'מיס עליהה יא אזין ולעקול.

תרגום : גברתי אסתר באה מבית הספר ( עודנה לומדת בית הספר ) / בלי עין הרע בעלת יופי ושכל

 

ובאבא שמעון יא לג'אלי לעזיז

מא ילעב קרטא ולא דומינו / ופאווק ישופו יחדר עינו

מא ילעב קרטא ולא יתמי / בבא שמעון תא יפרח קלבי.

 

ובאבא שמעון היקר והחביב

אינו משחק קלפים ולא דומינו / וכאשר הוא רואני ישפיל מבטו

אינו משחק קלפים ואינו מעשן / בבא שמעון משמח את לבי

אוצר הפתגמים של יהודי מרוקו-חנניה דהן

 

319 – בייתני פי פנדק בן עישיאחנניה דהן

וצבחת פי נדק אל פחם

הלין אותי בארמון נסיכים

והתעוררתי בחנות פחמים

 

320 – אלי עבאהא קצירא, יסחאבלו סגירא.

הלוקח אישה נמוכה, יחשוב אותה לצעירה

 

                                               אמון בגידה בנישואין

 

321 – זוואג׳ ב־נייא ול־חרת ב־נּייא.

                                     הנישואין באמונה, והחרישה באמונה.

 

האהבה תחבר שני לבבות, אולם האמון לבדו מחזיקם יחד. (ספר המידות וי)

האוהב את אשתו כגופו, והמכבדה יותר מגופו, עליו הכתוב אומר: וידעת כי שלום אוהלך. (יבמות סב׳)

באהבה יתחברו הלבבות, ובאמון יתלכדו. (משלי יהושוע. פרק מזי)

 

322 – זוואג' א-נייא-תטטוויל אל-עמאר

נישואין באמונה מאריכים ימים

 

323 לא תפדח סררךּ, וואכ׳א ל־מראתך.

אל תגלה סודך אפילו לאשתך.

 

אל תגיד לאשתך מה שאתה רוצה להסתיר.Pineaux) 86)

תן אהבתך לאשתך, וסודך ־ לאמך. (ספר פתגמים מקבילים)

משfבת חיקך, שמור פיך(מיכה ז׳ ה׳)

 

 324 אלי מא חדרשי פ־חבאלת מראתו,

   יחבלהא־לו א־שיטאן.

מי שלא נכח בהריון אשתו, תהיה הרה מהשטן

 

אשה, גם משטן יבולה להיכנס להריון. (פתגם ערבי)

      תודה לאל! נכחנו, נשותינו הרות, לא נבחנו נשותינו

הרות. (פתגם ערבי, ראה ביאור)

" פלשתינה " תקדים של טרף

מאז ומקדם

דומה שהנהגתו הרשמית של השם פלשתינה בפי הרומאים לשטחיה של נסיכות יהודה היהודית-לשעבר תחילתה לאחר דיכוי המרד היהודי הגדול של בר-כוכבא בשנת 135 לספה״נ… :נראה כי השם יהודה בוטל… ושם הארץ הוסב פלשתינה או סיריה-פלשתינה, מתוך… כוונה למחוק את זהותה היהודית ההיסטורית. השם הקודם לא נעלם לגמרי, ואפילו במאה ה־4 לספה״נ עדיין אנו מוצאים סופר נוצרי, אפיפאניוס, המדבר על ״פלשתינה, כלומר יהודה״

כמו שהטעימו רבים, ובהם הפרופסור לואיס, ״מאז קץ המדינה היהודית בימי-קדם ועד ראשית השלטון הבריטי לא היה השטח הקרוי כיום בשם פלשתינה ארץ ולא היו לו גבולות אלא תחומים מינהליים בלבד! היתה זו קבוצה של מחלקות־משנה חבליות, אשר בשום-פנים לא היו זהות תמיד, בתוך חטיבה גדולה יותר״.

לשון אחר: נראה הדבר כי מעולם לא היתה פלשתינה מדינה בלתי-תלויה והערבים מעולם לא קראו בשם לארץ שעכשיו הם תובעים לעצמם זכויות עליה. רוב הערבים אינם מודים בגילוי־לב כה גדול ש״הזהות הפלשתינאית״ היא תמרון ״צרכים מדיניים בלבד״ כמו שהודה בכך זוהייר מוחסן. אבל עד לא מכבר שלל העולם הערבי גופו את תקפה של כל טענה לזהות ״ערבית-פלשתינאית מימים־ ימימה "

הערבים ביהודה שהיא גם פלשתינה נחשבו בני ״אומה פן ערבית״, קיבוץ מוסלמי, או, בתחבולה טקטית, ״בני סוריה הדרומית״. הסעיף הפותח באמנה ערבית משנת 1919, שהוצעה על־ידי הקונגרס הערבי בירושלים, קבע כי ״הארצות הערביות הן שלמות מלאה שאינה ניתנת לחלוקה, שכל החלוקות שנגזרו עליהן אין האומה הערבית מאשרתן וגם אינה מכירה בהן״.באותה שנה נקט הקונגרס הסורי הכללי את הדעה ההפוכה: הוא ביטא להיטוּת להדגשתה של זהות סורית סתגרנית( נוטה להסתגר, פורש מהציבור )  ״אנו מבקשים שלא יופרד החלק הדרומי של סוריה, המכונה פלשתינה…״ ההיסטוריון הערבי ג׳ורג׳ אנטוניוס תחם את תחומיה של פלשתינה ב־1939 כחלק מ"כל הארץ הקרויה כך [סוריה] והמפוצלת עכשיו לשטחי מנדט…״11 אפילו בשנות רי50 היה עדיין דפוס סכיזואידי לדעותיהם של הערבים. בי1951 נאמר בתחוקה של מפלגת־הבעת׳־הערבית:

הערבים הם אומה אחת. לאומה זו הזכות הטבעית לחיות במדינה אחת ולהיות בת חורין לנצח על עתידה שלה… לקבץ את כל הערבים במדינה ערבית אחת, בלתי תלויה."

כעבור חמש שנים בלבד הצהיר ציר סעודי באו״ם כי ״מן המפורסמות הוא שפלשתינה אינה אלא סוריה הדרומית״. בי1974 הכליל אסד נשיא סוריה, חרף היותו מתומכי אש״ף, את שתי התביעות בהגדרה מופלאה:

…פלשתינה היא לא רק חלק ממולדתנו הערבית אלא היא חלק יסודי של סוריה הדרומית.

 הזהות היחידה שמעולם לא נתנו עליה את הדעת ברצינות עד למלחמת ששת הימים :׳1967 – וגם אז רק בחינת ״מכשיר״ – היתה זהות ״ערבית פלשתינאית״, והיעדר זה לא היה ענין שבהסח־דעת בלבד. ברור שלא היתה ״זהות לאומית״ כזאת מימים־ימימה או אף מדורי־דורות. לדברי הדין וחשבון של הוועדה המלכותית (הבריטית) לארץ־ישראל, בתקופה של אלף־ומאתיים השנים או יותר שעברו מאז הכיבוש הערבי נשרה ארץי שראל למעשה מן ההיסטוריה… מבחינה כלכלית כמו גם מבחינה פוליטית היתה ארץ־ישראל מחוץ לזרם העיקרי של חיי העולם. בתחום המחשבה, במדע או בספרות, לא תרמה מאומה לתרבות המודרנית. גרוע היה מצבה האחרון מן הראשון.

תעודות שעניינן יהודי הסהרה בקהילות גריס וקצר אשוק- שלום בר-אשר

תעודה ה (כתב יד 1825.0097)מחקרים

תעודה זו נחלקת לשני עניינים. בחלק הראשון – דין ודברים עם אלמן על ההוצאות לתכריכי אשתו. בתעודה מכתב לרב משה אביכזר בעניין ההוצאות! בחלק השני – הודעה על מעצרם של שניים מבני הקהילה, יעקב אחי־יצחק ואישה ששמה לא נזכר.

א. המכתב לרבי משה

[הכתובת:] החכם השלם כהה״ר משה אביכזר

וידא חב האד לחויזא דיאלו, יציפדלהא [וקימתהא] לוקייא – ויציפדהומלו [=ואם הוא חפץ בחפץ הזה שלו ישלח אותו ואת מחירו (בסך) אוקיה – והוא ישלח לו אותו]. בהו״ו – בעזרת ה' ובישועתו

יש אהב דבק מאח ה״ה [=האיש היקר] החכם השלם והכולל הדו״מ כמה״ר [=הדיין ומצויין, כבוד מורנו הרב] משה אביכזר, שלם לך ושלם לעזרך, ור״ש [=ורוב שלום] לאביך ולאחיך ולכל בני בניכם, כבכלל אמו״ר ואל״ש [=אדוני מורי רבי ושלום לאורך שנים]. מאת ה׳ ומאת אני הב״ח [=הבא חתום] אלפ [כך!] אלפי מנש׳ דשלמא ור״ש להי׳ יעקב בן משה. אחד״ש סבת שורות אלו למרס בדם אהבת כת״ר שלא יקרוש ח״ו. ועל א[ו]דות גלילי כת״ר שהגיעו לידי. ועל א[ו]דות אשתו של יעקב בן משה שנפטרה לב״ע ועשו לה תכריכין צרכי קבורה. והיטיב חרה לי די כמה דברים קשים שכתבו באגרת. ותעלם באץ ולוכאן עלמוני וערפית שאין פלכתובא מא נכליהו[ם]. ועמלולהא לחזאם דלחריר ???? והנא ענתא שהאל מן אוחדא די נפטרה לב״ע עמלונלהא] פתכריכין. ושחאל מן אוחדא מא כאן נעמלושי. והכל כפי נדבת ??? והאדאך לכלאם כתב כת״ר [=והלא תדע שאילו הודיעו לי, ואילו ידעתי מה ש(כתוב) בכתובה – לא הייתי מרשה להם. ועשו לה אבנט ממשי. ואנו אצלנו כמה מן הנשים שנפטרו לבית עולמן ועשו להן בתכריכין, ולאחרות איננו עושים ??? והכל כפי עניין ועל אותו עניין כתב כבוד תורתו].

האמת הוא תקנו חז״ל [.״].מיהו [אבל] כלל העולה: חייב הבעל ה[נזכר] לפרוע כל חצי התכריכין.

ומיהו היהודי שיאמר שלא יעשה תכריכי קבורה לאשתו? כי הזהירו חז״ל על התכריכין: שכל מי שעושה תכריכין למת מודה בתחיית המתים; לא כמו סברת הטועים שאומרים שהתכריכין הולכים לאיבוד. שהרי א[מרו] חז״ל ׳במה שהמת נקבר הוא עומד בתח״ה [=בתחית המתים]״/ המורם מכל זה חייב הבעל בחצי התכריכין כשמ״ך [=כמו שמצאנו כתוב] ???? קבדו לענייקאת – מחרוזות – דללוהום וקבד לבעל קימתהום [=קיבלו את המחרוזות, הכריזו עליהן, כלומר על מכירתן, בפומבי וקיבל הבעל את תמורתן]. והאדו לחוואייז די זברנא די לבעל, עפ״י השומא דמתא, קאמתהום [=ואלה החפצים שמצאנו של הבעל, על פי השומה של העיר מחירם (הוא)]: עמי ילו ועקו מסעוד:

יזאר כתאן [=סדין מבד] הם דת 7 ורבע 

נץ חאייךּ [=חצי(בד ל)סודר] הם דת 2 ורבע

כסא וזיף [=שמיכה וצעיף] הם 5 ורבע

 חליקאת [=לולאות]         הם 1 ורבע

וקאלי כוהא באיין עטאה לבעל יעקב, מתקאל ונץ, ושלפלו הווא מרנזרנא] בתאנמנת] מת׳ ותשעתאם [=ואמר לי אחיה שנתן, לבעל יעקב, מתקאל וחצי, והלווה לו מו(זונא) בשווי מתקאל ותשע עשרה (אוקיות)]. כסרו מנו מת׳ גיר מר [מהתא] בקא כמס אווק ??????? [=הוציאו ממנו מתקאל פחות מוזונא, נותרו חמש אוקיות ???????].

למצרו[ף] לדאבא רבע מת׳נקאל] ורבע די כסרו הנא ויקצמוהום [=ההוצאות עד עכשיו רבע מתקאל מעוד) רבע שהוציאו פה ויחלקום (ביניהם)]. וקאל כוהא באיין כסר מתקאלין ונץ, בין למסי דיאלו ולברא באס בראלהא חתא להנא [=ואחיה אמר שהוא הוציא שניים וחצי מתקאלים בבואו (לכאן) וב(סעודות) הבראה שעשה לה עד הנה].

סופ דברנו, אין תציבו בלברא – תזיה כמסא גיר חדאס מר, תטיח מנהא שתאם לוקייא ותשעתאס למו׳ מן תמנייאת די עטאה, ובקא תלת מת׳ גיר רבעתאס יציפדהאלהום – ולענייקאת פיהום. ויטייחולו, מנאין יקימוהום עפ״י השומא, יקימולו האדסי: נץ פיהום, ולבאקי יציפדהולהום. אס עבאה, לעוון [עלי]הום, ולמז׳ דיאלו מא [יע]טיש פיה הומה, לפי כבודו [=סוף דברינו כפי שתמצאו במכתב, הוא חייב חמישה מתקאלים פחות אחת עשרה מוזונא, תפחית מזה שש עשרה אוקיות ותשע עשרה מוזונה מ״השמיניות״ שנתן לו – ונותר, שלושה מתקאל פחות ארבע עשרה – ישלח אותה והמחרוזות בכללם. ויפחיתו לו כאשר ישומו אותן על פי השומה ישומו את זה: חצי (מן ההוצאות) מהם, והיתר ישלח להם (לפירעון). מה לו, העוון עליהם, ולפי מזלו(הוא) לא צריך לתת לפי כבודו]. ״זאת תהיה תורת המצורע״, ע״ה ישועה.

הספריה הפרטית של אלי פילו-השירה העברית במרוקו – חיים זעפרני

השירה העברית במרוקוהשירה העברית במרוקו

חיים זעפרני

חיבורו החשוב של פרופ׳ חיים זעפרני ממלא חלל גדול בחקר השירה העברית של יהודי מרוקו במאות השנים האחרונות. במהדורתו הצרפתית, שנדפסה ראשונה, כלל הספר פרקים נרחבים העוסקים בתולדות השירה העברית בכלל, פרקים שהיו מיועדים לקורא הצרפתי שאינו קרוב לתחום זה, ובמטרה להעמיד את השירה העברית במרוקו במסגרת היצירה העברית לדורותיה.

במהדורה העברית שלפנינו הושמטו פרקים אלה בעיקרם, שכן מצויים חיבורים רבים בעברית העוסקים בנושא זה. עם זאת, השתדלנו לשמור על רוחו המקורית של החיבור מבחינת הרעיון של ׳שרשרת השיר׳. אין צריך לומר, שהפרקים העוסקים בשירה העברית במרוקו עצמה, ובייחוד במה שנוגע לזיקותיה של שירה זו לחיי הרוח ולחיי החברה במרוקו ולבחינותיה המוסיקאליות, הובאו בשלימותם. כן הוספנו במהדורה זו נספח של שירים לדוגמא מתוך קובץ השירים ׳עת לכל חפץ׳ לר׳ יעקב אבן־צור, שנכללו באופן חלקי בגוף החיבור במהדורתו הצרפתית.

תודת העורך נתונה למחבר — פרופ׳ חיים זעפרני — על האימון שנתן בו בעריכת ספרו, לראשי מכון בן־צבי פרופ׳ נחמיה לבציון ודר׳ מיכאל אביטבול, ולמזכיר האקדמי של המכון מר מיכאל גלצר, על שיתוף הפעולה והמסירות בהוצאת הספר ללא עיכוב, וכן לגב׳ אסתר פלדות שסידרה את הספר בצורה נאה.

אדר א, תשמ״ד

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