ארכיון יומי: 13 באוגוסט 2016


Fêtes mogadoriennes- La vie juive a Mogador

brit-la-vie-juive-a-mogadorFêtes mogadoriennes

C'est dans ce Méchouar que les fêtes se passaient. Je parle des fêtes arabes populaires. Ainsi, la fête de l'Achoura prenait l'air d'une espèce de foire. Appuyés à la muraille de la Casba, s'alignait une rangée de manèges : les grandes roues qui tournaient comme une noria, les seaux d'eau remplacés par de petites cabines à une ou deux personnes. Les roues supportaient deux cabines par rayon, soit au total huit cabines. Elles étaient actionnées par des hommes qui faisaient tourner les roues en psalmodiant : "Naoura el meziana elli ka tedor" -La seule belle roue est celle qui tourne.

Bien entendu, les propriétaires de ces roues appartenaient à la corporation des grands menuisiers ou maîtres menuisiers. Il fallait être assez ingénieux pour construire un appareil solide, pratique et artistique. Ces cabines changeaient de forme et de couleur, suivant le goût de leurs créateurs. Il fallait avoir de bons ouvriers et du bon matériel, et à ma connaissance il n'y eut jamais d'accident. Ces roues étaient l'attraction principale de la fête.

Après les manèges il y avait une deuxième rangée, composée de grandes tables supportant d'innombrables gâteaux de toutes sortes et des boissons rafraîchissantes qui en réalité se réduisaient en une seule et unique boisson : la Charavat : de l'eau sucrée teintée de rouge aromatisée à la cannelle. Ce qui faisait la curiosité de cette boisson, ce n'est pas sa composition qui était des plus simples, même pas fraîche, (les glaçons n'étaient pas encore connus), mais plutôt les bouteilles et les fioles contenant cette boisson. Chaque marchand en possédait une collection de toutes les grandeurs et de toutes les formes. Il n'y avait pas de verres pour la boire. Chaque fiole avait son prix et il fallait payer d'avance et vider la bouteille sur place. A peine bue, elle était remplie de nouveau et reposée sur la table à la place qu'elle occupait, sans avoir été ni lavée ni essuyée. Le service d'hygiène n'existait pas. Et souvent on voyait des enfants qui s'associaient à deux ou trois pour acheter une seule fiole qui passait de bouche en bouche. Une autre distraction qui paraissait la plus extraordinaire était Sendok el Ajeb, la caisse au mystère. C'était une boîte cubique en bois de soixante centimètres. Sur la face présentée au public, il y avait un simple trou (un viseur) par lequel l'on regardait à l'intérieur de la boîte. Le dessus de la boîte contenait plusieurs autres trous desquels dépassaient des fils multicolores. Le propriétaire déclamait le boniment suivant :

"Ksendria, mriia ou thrabha zaâfran" Alexandrie miroir et sa terre de safran. Il ajoutait d'autres boniments concernant le Prophète Mahomet et l'histoire sainte de Jérusalem. C'était pour ainsi dire la télévision de l'époque.

De l'autre côté face à la muraille, se plaçaient d'autres attractions formées en Halkat : c'est-à-dire des groupes artistiques ambulants avec chacun sa spécialité. D'abord, il y avait les acrobates qui choisissaient les plus grands emplacements et se plaçaient au centre d'un grand cercle formé par les spectateurs. Comme il ne pouvait pas être question de vendre des billets d'entrée, ils exécutaient quelques petits numéros et une fois que le nombre de spectateurs était jugé suffisant, ils s'arrêtaient et commençaient à dire : "Maintenant, chers spectateurs, si vous voulez qu'on vous montre le grand jeu, vous devez payer, chacun selon son cœur".

Ils ramassaient les premières offrandes et disaient que ce n'était pas assez, qu'il en fallait encore, et les retardataires finissaient par mettre la main à la poche pour voir la suite des jeux. Ils terminaient leur spectacle par la pyramide humaine habituelle. Ensuite, venaient par ordre d'importance, les dresseurs de singes et les charmeurs de serpents, puis c'était le tour des chanteurs, des joueurs de flûtes, des danseuses, des conteurs d'histoires. Il y avait même les lecteurs de la loi, du Coran et de ses commentaires. Il y avait aussi des sorciers, des guérisseurs, (souvent le sorcier était aussi guérisseur), des cracheurs de flammes, des avaleurs de sabres et d'eau bouillante. Il y avait également des imitateurs et des comédiens. Et aussi des suborneurs : ils annonçaient qu'ils allaient faire telle chose ou telle autre, et à la fin, après  avoir encaissé une somme assez rondelette ils se retiraient sans avoir rien fait, sous un prétexte quelconque.

Souvent, il s'agissait de couper la tête de l'un des spectateurs et de la lui remettre en place. Comme il n'y avait personne qui voulut s'offrir cette fantaisie, le combat cessait "faute de combattants". A propos de combattants, il y avait des jeux d'escrime, mais avec de simples bâtons. Dans le groupe de sorciers, on distinguait plusieurs catégories : Ceux qui prétendaient prédire l'avenir, employant certains éléments comme des os d'animaux, ceux qui lisaient dans les lignes de la main, ceux qui lisaient dans le sable, ceux qui fabriquaient des amulettes, ceux qui lisaient dans les yeux de la personne.

Les prestidigitateurs, qu'on appelle Khalka Tira, que l'on peut traduire par "création qui s'escamote". J'en ai connu un, qui s'était fait une solide réputation. Il pouvait faire descendre sur terre le croissant de lune en plein jour. Parmi les numéros qu'il a exécutés devant moi, il y en avait un surtout qui épatait la galerie. Il prenait un grand plateau en cuivre sur lequel il n'y avait rien et qu'il couvrait d'une large serviette puis brusquement il découvrait le plateau qui se retrouvait plein d'oranges, de pommes, de limons qu'il donnait à manger aux spectateurs pour faire constater leur réalité. En fait, cela ne pouvait pas en être autrement, car moi, de mes propres yeux, j'ai aperçu ces fruits dégringoler de sa manche dans le plateau, après un petit mouvement impulsé à son épaule.

Ce qui était remarquable dans ces occasions, c'était le vendeur d'eau fraîche. Le vendeur d'eau avait un habit spécial, par-dessus ses habits quelque peu en haillons, il mettait un tablier en cuir. Une courroie également en cuir ou plutôt deux pendaient à son cou. Une, sur le côté droit, à laquelle étaient accrochée une quantité de tasses en cuivre brillantes et bien lavées soutenait une grande outre. Sur l'autre courroie pendait une gibecière. Par-dessus le tablier il avait une ceinture ornée de clous plats à tête de cuivre aussi brillants que les tasses. L'outre se terminait par un bec en cuivre, un simple tube en cuivre, qu'il bouchait avec son pouce. Le vendeur d'eau passait parmi la foule et faisait la tournée des magasins et boutiques en criant :

"Al Ma Lillah ! Ligharra Lillah, Oulli Aatha Si Lillah", l'eau est uniquement à Dieu.

Les tasses étaient de grandeurs différentes : depuis la petite tasse individuelle jusqu'à la tasse qui permettait d'abreuver un groupe de personnes.

L'eau claire et fraîche qui tombait dans le fond de la tasse avait un assez joli attrait et donnait envie de boire, même si l'on n'avait pas soif. Mais ce qui attirait le plus en lui, c'était la légende qui auréolait ce personnage. Cette légende dit que celui qui fait ce métier avait fait vœu d'accomplir un acte méritoire aussi bien aux yeux des mortels qu'aux yeux du bon Dieu.

Parce qu'il était un grand pécheur, peut être même un assassin, il s'affligeait lui-même, en choisissant ce pénible métier pour rendre service à ses semblables et pour se racheter et mériter le pardon de Dieu. Il tournait donc du matin au soir avec sa charge, allant d'une ville à l'autre à pied sans jamais s'enrichir et en se contentant du peu qu'il recevait pour vivre.

Joseph Dadia – L'Ecole de l'Alliance de Marrakech

Joseph Dadia

ALLIANCEL'Ecole de l'Alliance de Marrakech

Historique

En cette année du cent cinquantième anniversaire de l'Alliance israélite universelle, il me paraît naturel, avant d'aborder ma scolarité à l'école Yéshoua Corcos, de faire un bref historique de l'école de l'Alliance de Marrakech. Ce n'est pas simple, ayant peu de documentation à ma disposition. C'est un sujet intéressant auquel je pense depuis longtemps. En tant qu'ancien élève de l'Alliance, cela sera ma modeste contribution à la mémoire de celles et de ceux, qui ont fait de nous ce que nous sommes dans la vie et dans la cité.

Les premiers pas des bâtisseurs, 1900-1925

Grâce à l'autorité du président Yéshoua Corcos qui a su calmer les inquiétudes de ses coreligionnaires et l'opposition des rabbins, qui voyaient d'un mauvais œil cette yéshiba d'un nouveau genre, où l'on va enseigner un langage de chrétien, la première école de l'Alliance au mellah de Marrakech ouvrit ses portes en décembre 1900. Sa volonté formelle avait été indispensable pour imposer cet établissement, car les rumeurs les plus fantastiques circulaient au mellah. Et dire que le bon président Yéshoua Corcos a été traité de misonéiste !

Pour Aïemy Hazan, l'école s'installa rue du Commerce, connue par les cartophiles sous le nom de « Rue des balcons ». Pour Monsieur Alfred Goldenberg, c'est dans une rue parallèle à cette dernière que la première école ouvrit ses portes : rue des Ecoles, derb scouella. De commune renommée, il a bel et bien existé, dans cette rue, une école. Son premier directeur fut M. Moïse Lévy, rejoint par la suite par Mlle Messody Coriat pour l'école des filles. Ils sont en charge de trois classes. Il y a là cent seize garçons et soixante et une filles. Cependant, le directeur et la directrice de l'école indiquent, dans un rapport officiel, les chiffres suivants : A- cent cinquante garçons répartis en trois éléments : 1- une vingtaine de garçons de 15 à 18 ans, fils de commerçants, qui quittèrent l'école au bout de trois mois ; 2- 60 enfants environ de 10 à 12 ans, fils de familles aisées ; 3- le restant de l'effectif vient de la partie la plus miséreuse de la communauté. Grâce à la soupe chaude de midi et à la promesse d'un vetement, ces élèves restèrent à l'école. B- soixante-seize écolières, filles des plus riches, presque toutes payantes. Les pauvres n'ont pas les moyens de l'instruction ; mais la promesse d'habiller les enfants les plus indigents vaudra sans doute quelques recrues.

En 1902, recrudescence de la misère au mellah ; à la même époque, une épidémie de variole éclata. En vaccinant de force un grand nombre d'enfants, M. Lévy les sauva d'une mort certaine. Par lettre du 15 février 1904, Moïse Lévy alerta le Président du Comité Central de l'Alliance sur la situation des juifs de Marrakech, suite à une crise monétaire. La famine pour le mellah et la médina. Une escouade de soldats campait aux portes du mellah. Le 20 janvier de la même année, la population arabe, armée de ratons, se dirigea vers le quartier juif aux cris de « Naklou el mellah », « Nous mangerons les juifs du mellah ». La garde aux portes du mellah, prise au dépourvu, a eu à peine le temps d'en fermer les portes. A l'école, plusieurs mamans réclamèrent leurs enfants. M. Souessia ne perdit pas son sang froid, encouragea le personnel et calma les élèves. Le directeur Moïse lévy se trouvait au moment de ces événements au petit village El Yéhoudia a 4 heures de Marrakech.

Paul Lemoine, de passage à Marrakech en automne 1904, visita l' école de l'Alliance. On y apprend à parler, à lire et à écrire le français, avec des rudiments de calcul. Quelques rabbins, rémunérés par l'Alliance, sonnent l'instruction religieuse et hébraïque aux jeunes enfants. M. et Mme Lévy partirent diriger les écoles de Tétouan. M. Souessia est l'unique instituteur. Si dévoué qu'il soit, il ne peut suffire à sa tâche. Il a 250 élèves , repartis en cinq classes, présents de huit heures du matin à cinq heures du soir. Il doit leur donner, non seulement l'enseignement, mais encore la  nourriture de midi, œuvre créée par la baronne Hirsch. Un directeur, accompagné de sa jeune femme, une parisienne, qui va ouvrir une école de filles, vient cependant d'arriver ; sa présence était bien nécessaire. Il s'agit ae M. Nissim Falcon, de Smyrne, et de son épouse. M. Souessia, originaire ie Mogador, devient son adjoint.

ARAMA – ARARI – ARBI -ARBIB


une-histoire-fe-famillesARAMA

Nom patronymique d'origine espagnole, ethnique de la ville de Larama dans la province de Guipizcao, dans le pays basque espagnol. La ville aurait, semble-t-il elle-même tiré son nom du substantif hébreu "aréma", qui signifie tas, amas. Ce patronyme s'est grandement illustré en Espagne, porté par une lignée de rabbins. Après l'expulsion, les membres de la famille ont trouvé refuge au Portugal, au Maroc, en Italie et à Salonique. Autre orthographe: Larama. Au XXème siècle, nom peu courant, porté uniquement au Maroc (Mogador,Tanger, Fès, Meknès, Casablanca).

  1. DAVID LARAMA: Fils de Abraham, rabbin né à Fès vers 1422. Il quitta le Maroc vers 1438 vers la Terre Sainte et s'installa en Espagne. Poursuivi par l'Inqui­sition, il sanctifia le nom de Dieu et fut brûlé en 1492 à Grenade
  1. ITSHAK LARAMA (1420-1494): Un des derniers grands maîtres du judaïsme espagnol. Né en Aragon, il fut rabbin à Zagora, puis à Taragonne. En cette période extrêmement troublée, il était convaincu que, plus que les persécutions de l'Eglise, le plus grand danger était intérieur: la perte de la foi et l'attrait excessif de la spécu­lation philosophique, qui mine le judaïsme et rend les individus sceptiques et inca­pables de préférer la mort à la conversion. Sa lutte, il allait la mener avec la plus grande ferveur à travers ses sermons passionnés et ses livres qui connurent une grande diffusion. Il fut aussi impitoyable pour les convertis, même de façade, qu'il traitait de traîtres à leur religion, que pour ceux qui, tout en restant attachés à leur foi, cherchaient à la concilier avec la philo­sophie rationaliste d'Aristote. La mission des rabbins devait être, à son avis, en cette période de trouble dans les esprits, de défendre et de propager la foi simple, de consoler et d'encourager ceux que les catastrophes sans fin amèneraient à déses­pérer du judaïsme. Répondant à l'attente des fidèles déboussolés par les prêches des prêtres chrétiens, auxquels ils étaient obligés d'assister, il se mit lui-même à prêcher et à expliquer au peuple les bases de la foi juive. Ces sermons servirent de base à son oeuvre littéraire, en particulier à son immortel chef-d'oeuvre "Akédat Itshak", "Le sacrifice d'Isaac", qui devint le classique de l'apologétique juive. Au moment de l'expulsion, il se réfugia à Naples, où il mourut deux ans après, en 1494. Son fils, rabbi Méir, quitta Naples en 1495 pour Salonique, où il fut le grand rabbin de la communauté aragonaise. Auteur de nombreux commentaires et essais philosophiques attaquant Don Itshak Abrabanel, qu'il accusait d'avoir plagié les oeuvres de son père.
  1. SHEMTOB:

 Un des derniers rabbins à réussir à quitter le Portugal lors de la fausse expulsion de 1497. Les Portugais avaient bien ordonné aux Juifs qui refu­saient de se convertir de quitter le pays, sous peine de mort pour les restants, mais ils les avaient en fait empêché de partir et, à la fin du délai, baptisèrent d'autorité tous les Juifs retenus au port de Lisbonne. Il gagna Fès par le port d'Arzila tenu par les Portugais. Auteur de Responsa en parti­culier sur les convertis de force, les Mar­ranes, très nombreux au Portugal en raison des circonstances de l'expulsion, et leurs rapports avec les Juifs restés dans leur foi. Son fils, ou petit-fils, rabbi Moché, fut un grand rabbin dont les oeuvres manuscrites ont été recopiées de génération en génération.

  1. YOSSEF: Rabbin à Fès, un des signataires d'une Takana sur l'abattage rituel en 1741.

MESSOD: Notable de la ville de Meknès, seconde moitié du XVIIIème siècle. Une des nombreuses victimes de la cupidité du chef de la communauté, Samuel Sumbal, l'interprète et tout-puissant conseiller du sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah, il fut contraint, avec son associé Shlomo Ben Walid, de vendre à Sumbal en 1780 une de ses propriétés. Après la mort du conseiller du sultan, l'affaire fut de nouveau portée devant le tribunal rabbinique de Meknès qui condamna ses héritiers à rendre à leurs  propriétaires légitimes les biens extorqués par leur père.

MAURICE: Fils de Joseph, directeur de banque. Peintre, publiciste et éditeur à Paris, né à Meknès en 1934. Professeur de dessin aux lycées de Fès puis de Rabat, il fut ensuite appelé à diriger l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca après l'indépen­dance du Maroc. Figure de pointe de la jeune peinture marocaine, il participa aux expositions organisées après l'indépen­dance du pays et vit ainsi plusieurs de ses oeuvres entrer dans des musées et des collections privées. Etabli à Paris depuis 1962, il fut parmi les fondateurs de l'agence de publicité Katras, et représentant en France de l'Office du Tourisme et des investissements du Gabon. Il a signé, parallèlement à son oeuvre picturale, une importante création graphique et lithogra­phique dont, notamment après la signature du traité de paix entre Israël et l'Egypte. "Inventer la Paix", avec un texte de Jacques Attali. Les deux premiers exem­plaires furent solonnellement remis au Président Sadate et au Premier Ministre Menahem Béguin. Ecrivain et historien de la peinture, il a consacré plusieurs ouvrages au peintre Delacroix: "Le Mare, de Delacroix " (Paris, 1987), Prix Elie Faure de la meilleure monographie, "Le Voyage au Maroc" (Prix de l'Académie des Beaux-Arts), "Itinéraires Marocains'. "Regard de peintres" (Mai du Livre d'Art) Pour ses recherches comme pour ses publi­cations, il a été décoré de l'Ordre de la Légion d'Honneur et de l'ordre de la Ouissam Alaouite.

ARARI

Nom patronymique d'origine hébraïque, francisation de Harari, le montagnard, l'habitant de la montagne. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie (Tunis. Bizerte) et au Maroc (Sefrou).

Nom patronymique d'origine ethnique de l'Arabie, l'habitant de l'Arabie. Dans la Bible. Arab désigne les habitants de la Araba, descendants d'Abraham et de son fils Ismael. On sait que, selon la tradition orale, nombre de tribus juives de l'Arabie ont trouvé refuge au Maghreb après le triomphe de l'Islamm pour y préserver leur foi. Cette famille pourrait alors être leurs lointains descendants. Autres formes: Elarbi, Larbi. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie (Tunis) et au Maroc (Fès, Meknès, Sefrou).

ARBIB

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un lien de parenté, le parâtre, le nouveau mari de la mère du locuteur. Autre possibilité, déformation de rabab, le rebec, vieil instrument de musique berbère à trois cordes et archet, et par extension le musicien, à rapprocher du patronyme marocain Rebibo. Le berceau de la famille est en Lybie. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie.

ARBIB ou ARBIBE : vient de l’arabe rabîb qui signifie beau-fils dans le sens d’enfant dont on a épousé le père ou la mère

Histoire des juifs de Safi-Brahim Kredya

On remarque que les menaces des puissances étrangères s'étaient accentuées au cours de la deuxième moitié du safiXIXe siècle. Cela transparaissait notamment dans la profusion des protectorats accordés particulièrement aux juifs marocains. Les États européens se mirent à « appeler an secours pour tirer les juifs du Maroc de la situation inhumaine qu'ils vivaient par suite des injustices, des mauvais traitements et du mépris ». L'Angleterre fut la première à s'ériger en défenseur des juifs marocains à l'époque du règne du sultan Moulay Abderrahman, suivie par d'autres puissances, y compris les États-Unis d'Amérique qui se mirent à expliquer au Makhzen avec orgueil et arrogance : « Les juifs sont des humains qui possèdent la même constitution physique et les mêmes aptitudes intellectuelles que le reste des hommes. Ils vivent et meurent comme le musulman ou le chrétien. », lui enjoignant en outre : « Pourquoi les maltraiterions- nous ou les mépriserions-nous ? »

Ces puissances invoquaient, pour démontrer que le Maroc méprisait les juifs depuis des siècles, que : ceux-ci vivaient dans l'isolement, presque prisonniers dans des quartiers entourés de murs, les mellahs, érigés tant dans les villes anciennes que les plus récentes, comme Fès et Essaouira ; ils se voyaient interdits de choisir leurs tenues vestimentaires, car ils étaient obligés de porter des habits déterminés, d'une couleur définie qu'ils ne pouvaient changer, la dernière étant le noir ;

 Les juifs ont souvent varié les couleurs de leurs habillements.

Nous relevons de sources diverses qu'à l'époque d'Al Mansour Essaâdi, ils se distinguaient par des vêtements bleus et portaient une grande coiffe qui couvrait leurs têtes ; sous son successeur Al Moutawakkil, ils portèrent des habits jaunes avec des turbans de la même couleur ; sous les Ouattassides, ils se coiffèrent d'un turban noir avec un cordon ou un tissu rouge ; après cette pério­de, ils se vêtirent de vert jusqu'à ce que Moulay Al-Yazid el Alaoui les en empêchât, considérant cette couleur comme celle des « Chorfa » (nobles du monde musulman), et depuis, ils portèrent le noir, uniquement pour leurs jellabas, leurs coiffes et leurs babouches.

L'ouvrage « IthafAâlam ennass… », dans son 3e volume, indique qu'un dahir promulgué par le sultan Hassan Ier imposa aux juifs « protégés » de porter des vêtements français pour les distinguer. Quant aux femmes juives, de tout temps, elles se trouvaient libres du choix de leurs habits, qui étaient plus beaux que ceux des femmes musulmanes ; et mieux soignés du fait que les juives s'adonnaient à la couture et y excellaient. Pour cette raison, on choisissait parmi elles les couturières des harems des palais des sultans et des princes.

  • il leur était proscrit de monter les chevaux et les mules et même dans certaines régions, les ânes ; il leur était imposé de mettre pied à terre à l'approche d'une mosquée, d'un mausolée ou de la résidence du gouverneur de la ville ou du cadi ;
  • ils étaient obligés de se déchausser et de marcher pieds nus en passant devant une mosquée ou le tombeau d'un saint, comme il leur était défendu de s'approcher d'une mosquée ou de pénétrer dans un cimetière musulman ou d’emprunter leurs chemins respectifs ;
  • il leur était interdit d'élever la voix en parlant avec un musulman ou d'échanger avec lui des mots, des invectives ou des insultes, quelles que fussent les raisons et les circonstances.

De telles obligations qui contraignaient les juifs dans leur habillement et dans leurs actions, étaient considérées par les étrangers comme des signes de mépris, d'avilissement, de mauvais traitements et d'injustice, et sur cette base, ils justifiaient leurs menaces d'accorder des protectorats. Le Ministre plénipotentiaire espagnol poussa même l'arrogance jusqu'à déclarer que son siège était un lieu de protection et de défense pour tous ceux qui le souhaitaient. Il affirmait à ce propos dans un arabe défectueux : « Celui qui demande le protectorat du consulat espagnol est pareil à celui qui se réfugie dans le sanctuaire d'un saint et l'affaire de quiconque s'y réfugie sera obligatoirement satisfaite. »

"Ne te fie pas a un goy "- Contes populaires-Juifs du Maroc – Dov Noy

"NE TE FIE PAS A UN GOY"

Le proverbe dit: "Ne te fie pas à un Goy, même s'il est dans sa tombe depuis 40 ans". Tout le monde connaît ce proverbe au­jourd'hui. Mais qui connaît son origine? Si vous voulez bien écouter, je vous en raconterai l'histoire.

Au Maroc, il y avait un rabbin célèbre, qui allait de village en village pour enseigner la Tora. Un jour, il était attendu dans un village et il n'arriva pas à l'heure prévue. C'était la veille du Sabbat et le rabbin avait dans sa valise de l'argent. Il se de­manda alors que faire pour ne pas profaner le Sabbat. Il con­tinua à marcher et s'approcha du village. Il passa devant un cimetière arabe. Il alla vers une tombe, creusa une petite ou­verture et y mit son argent. Le coeur joyeux, le rabbin se rendit au village, où il fut reçu avec beaucoup d'honneur par les Juifs de l'endroit.

La nuit, un Musulman du village rêva que son père lui de­manda de venir visiter sa tombe. "Car, lui dit-il, une grande somme d'argent s'y trouve". L'homme se dit que ce rêve était dénué de sens, mais la même nuit son père lui apparut encore deux fois en rêve et alors l'homme était persuadé qu'une vérité lui avait été communiquée. Il s’empara d'une pelle et se rendit sur la tombe de son père. Là, il se mit à creuser jusqu'à ce qu'il découvrît l'argent. Il s'en empara et rentra chez lui.

Dimanche, de grand matin, le rabbin prit congé de la commu­nauté et se mit en route. Il alla à l'endroit où il avait caché son argent et s'aperçut que celui-ci n'y était plus.

Depuis ce jour, le rabbin, chaque fois qu'il arriva dans une communauté juive, avait l'habitude de dire: "Ne te fie pas à un Goy, même s'il est dans sa tombe depuis 40 ans".

Avraham (Albert) Allouche (narrateur; textes Nos. 1 à 12): Est né à Mogador, ville portuaire, en 1918. Sa mère était la fille d'un cordon­nier qui avait sa boutique au marché arabe. Son père était mar­chand de fruits.

Yaacov Avitsouc (enregisteur; textes Nos. 1 à 23) : est né en 1924, à Vasloui (Roumanie), sixième enfant de David et Rahel Itzkovits, qui eurent, en tout, neuf enfants. Le père de Yaacov était tapissier. L'enfant fut élevé au Hêder et dans une école juive dont le programme accordait une place modeste à l'enseignement de l'hébreu. La famille Itzkovits était pratiquante et Yaacov fut membre des mouvements sionistes Gordonia et Bousliya; il fit sa hakhchara avant de venir en Erets-Israël. Durant la Deuxième Guerre, il travailla dans des camps de travaux.

עליית צפרו – תרפ"א – 1921 – יעקב וימן

עליית צפרו – תרפ"א – 1921 – יעקב וימןצפרו עלייה 1921

ותהליך קליטתה בארץ ישראל

עבודה סמיניורית בהדרכת ירון צור

תעסוקת העולים.

תקופת העלייה השלישית ידועה כאחת התקופות הקשות מבחינה כלכלית בארץ. משבר חמור ואבטלה גדולה הביאו אנשים רבים לירידה מהארץ, לקיום מתמיכות המוסדות השונים ואף להתאבדויות. בעניין זה לא פסח המשבר על עולי צפון אפריקה, ובתוכם עולי צפרו, והיו שניצלו את המשבר לעשיית רווחים פוליטיים או דרישות לשינויים חברתיים.

הניסיונות למצוא קיום בכבוד הביא את העולים לחיפוש מגוון של תעסוקות, בין השאר במקצועות להם לא היו מורגלים. על הניסיון להשתלב בחקלאות עמדתי בסעיף הקודם. רובם של העולים עסק במרוקו במסחר ואף עולי צפרו פנו לתחום זה ולמלאכות הזעירות. המשבר הכלכלי הביא את המסחר בראשית שנות ה-20 למצב של קיפאון כמעט מוחלט. שהדבר משפיע ישירות על בעלי המלאכה אשר ממוצאים פרנסתם בקושי, אולם אינם רעבים ללחם. למרות מצב קשה זה, ובעיקר עקב ניסיונם, מנסים אנשי צפרו להשתלב במסחר.

יצחק צבע מספר כי משפחתו התקיימה תקופה ארוכה מכספים אשר הגיעו אליה מן האפוטרופוסים שניהלו את רכושם בצפרו. הוא עצמו למד את מלאכת הדפוס ובשנת 1922, החל לעבוד בדפוס " צוקרמן " בעיר העתיקה ואחרי כן בדפוס " עוזיאל ". אחת מעבודות הדפוס הראשונות שהכין היה ספר בקשות וזמירות לצדיק רבי רפאל אלבאז ז"ל אשר היה מחשובי הקהילה בצפרו ואשר אלמנתו עלתה יחד עמם לארץ. בני המשפחה האחרים עסקו במסחר וכבר בניסיונם הקצר להתיישב בטבריה החלו בעסקים.

יונתן אסולין מספר כי במרוקו עסקה משפחתו במסחר. הם הגיעו עם רכוש, דבר אשר עזר להם להסתדר בתקופתם הראשונה בארץ. אליו הבוגרים, משה ובנימין, החלו לעסוק בבניין ואחר כך רכשו חמורים והחלו לעסוק בהובלות חומרים ומים לבניה. אחיו שמעון היה מתלמד בבית החרושת לסוכרית. לאחר תקופת הסתגלות רכשה משפחתו מספר חנויות ברחוב השלשלת. שמעון פתח חנות מכולת, בנימין, זגג, משה, חנות לבדים ודוב –חייט.

בנין.

קבוצות עולים רבות ממזרח אירופה התארגנו בקבוצות לכיבוש העבודה ועסקו בבניה, סיתות וסלילת כבישים. בני עדות המזרח לא נטו לעבודות אלו וראו בכך סבל על תקוות העולים לעסוק במסחר ואילוצם לעבוד בבניה כותב מצפרו – תעודה מספר 465 –  שמעון חיים עובדיה לרב יעקב מאיר בירושלים " ויקוו כי בהגיעם למחוז חפצם ימצאו חית ידם במסחור א בחרושת המעשה כאשר הסכינו פה בערי מרוקו אך לדאבון לבם , תקוותם זאת הייתה להם מפח נפש ….רבים היטו שכמם לסבול כובד אבן ונטל החול ובכל זאת לא מצאו מנוח….

להלן התעודה מספר 465 מתוך ספרו של רבי דוד עובדיה ז"ל " קהלת צפרו כרך ב'.

התרפ״ג

צפרו יע״א ר״ח אלול המרו׳ ש׳ 683. – 1923

שפעת שלומים, וברכות (שדי) ממרומים, יחולו על ראש עטרת החכמים, מבחר עצמים, נזר תפארתינו, נשיא אלקים בתוכנו, ראש הרבנים, אב לבנים, גאון ירושלים כמוהר״ר יעקב מאיר הי״ו אלקים יענה שלומו, ולפני שמש ינון שמו ויתענג על רוב שלם אמן.

רב מהולל! מודעת זאת כי בימים החולפים התעוררו רבת מבני עמינו ברגש רב ותשוקה עזה ללכת לשכון כבוד בעיה״ק ירושלים תוב״ב, התשוקה הנמרצה הזאת להטה אותם מסביב עד כי כספם וזהבם לא נחשב בעיניהם למאומה, כל הון ביתם ומקנה קניינם מכרו במחיר לא טוב, ויקוו כי בהגיעם למחוז חפצם ימצאו חית ידם במסחור או בחרושת המעשה כאשר הסכינו פה בערי מארוקו, אך לדאבון לבב תקותם זאת היתה להם מפח נפש, כי מעת בואם בשערי ירושלים התעתדו לרגלם חתחתים ומכשולים רבים אשר חכו להם על יד השער המסחור וחרושת המעשה פנו אליהם עורף, מחיר הפראנקים (הנמוך) מצורף אל צוק העתים רדפו אותם בלי חשך ויכלו את שארית כחם, רבים הטו שכמם לסבול כובד אבן ונטל החול ובכל זאת לא מצאו מנוח, ויאמרו נואש, עד כי לאחרונה המה ראו כי אין דרך מוציאם מן המבוכה הזאת כי אם בשובם אל ארצם איש איש על מקומו ולעומת שהלכו כן הם שבים יום יום בנפש מרה ויתמלטו בעור שניהם באפס דמים כי הכסף אזל מכליהם, בתגרת יד מסלות הברזל וכל נושאי אדם בים וביבשה ונתקיים בהם מאמר אני מלאה הלכתי וכר ואלה הצאן הנשארים בירושלים תוב״ב נבוכים הם בארץ וגם אניתם הנהלאה חשבה להשבר ואנו מצטערים על שתי פרידות טובות שבה הלא המה כמוהר״ר אלישע אפריאט וכמוה״ר שלם מרדכי אזולאי הי״ו אשר גם המה באו בצער״י ירושלים בתוך הבאים והם מתפרנסים בצער עם עדת המערביים הדלה והעניה.

 אי לזאת באו לחלות את פני רו״מ הדר״ג למען יטה אליהם חסר כטבע הטוב להטיב, וכאשר גם אנחנו משתדלים תמיד לטובת ק״ק הספרדים יכב״ץ בכל היכולת האפשרי, כאשר צדק יבחן מפי השד״רים הבאים למחז״ק, והנה שמענו באומרים כי בימים האלה נוסדה בירושלים תוב״ב ישיבה גדולה תחת יד פקודת הדר״ג הנקובה בשם פור ת יוסף תכב״ץ אשד בה התנוססו כאבני נזר רבנים חכמים אבריכים ללמוד תורה והמחזיקים מספיקים להם די מחסורם אשרי עין ראתה כל אלה, בכן תוחלתנו היא מאת פני הדר״ג לעמוד לימין האברך כמוהר״ש אזולאי הי״ו להטעימו מפרי נדבת הישיבה המהוללה הזאת עם האבריכים כמוהו הבאים אליה לעתות ידועות, (כי עם החכמים ידענו כי אין תקוה שכבר הפיסו וזכה מי שזכה) כי החכם היקר הזה ראוי והגון הוא לכל דבר שבקדושה והאל החונן חננו בשכל יקר ודעת נכונה וישקוד על דלתי התורה בישיבות היותר גדולות אצלנו ואח״ך הרביץ תורה בעי״ת פאס יע״א בתתו לקח טוב לתלמידים חשובים והיה מתפרנס בריוח ועד הנה לא מצאו אנשי פאס מלמד ומנהל יקר כמוהו, תקותינו חזקה כי דברינו אלה יעלו לרצון ולריח ניחוח לפגי הדר״ג – הדרת גדולתו –  ולא ישיב את פנינו ריקם, וגם אנחנו לא נחדל מהתפלל בעד האדון ובעד כל ב״ב והסרים למשמעתו, למען יאריכו ימים ושנים, דשנים ורעננים, וזכות התורה הק׳ תהיה בעדם מגן וסתרה צנה וסוחרה אכי״ר אני הוא המדבר בריר, קלה, במלוא מובן המלה, החותם ברוב עוז ושלם והוא איש צעיר.    

ע״ה שטעון חייט עובדיה הי״ו כי״ר

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