Les veilleurs de l'aube-V.Malka

LES VEILLEURS DE L'AUBE – VICTOR MALKA

Chapitre IV L'héritage andalou

David a aussi une activité de créateur de mobilier (le mot de designer n'existe pas encore) : il dessine pour des artisans menuisiers et des ébénistes de la ville des meubles originaux qui font la joie de ceux qui lui en passents commande. Nombre d'arches saintes qui contiennent les rouleaux de la Torah dans des synagogues à Mogador ont longtemps été d'abord dessinées puis fabriquées par lui. David se livre également à des travaux, classiques dans le pays, d'enluminure de documents ou de livres de toutes sortes, et d'abord ceux de la tradition juive comme la Bible ou le Zohar. Incontestablement, l'homme a de grandes dispositions artistiques et tout le monde convient de ce qu'il aime, depuis toujours, l'art sous toutes ses formes. 

Et malgré cela, l'homme ne parvient pas à gagner convenablement le pain de ses enfants. Nonobstant la réputation d'homme de l'art qui est la sienne dans toute la ville, il a du mal à joindre les deux bouts et à assurer une vie décente aux membres de sa famille. C'est d'ailleurs lui-même qui le raconte avec tristesse et amertume dans l'un de ses poèmes. Il se plaint de constater que « la sagesse du pauvre est toujours méprisée ». Il laisse entendre qu'on n'a pour lui, notamment parmi ses coreligionnaires, aucune espèce de considération en raison, justement, de la grande pauvreté qui est la sienne. Aussi bien recommande-t-il aux parents qui lisent ses poèmes de prendre soin à n'enseigner à leurs enfants que ce qu'il appelle « un vrai métier » et de ne pas chercher à tout prix a en faire des rabbins ou encore des lettrés ou des disciples des sages.

Tous les poèmes qu'il nous a laissés montrent à l'évidence un homme connaissant à la perfection la Torah et ses commentaires, les légendes du Midrash et les récits du Talmud. Il connaît également la littérature de la Kabbale. ? Polyglotte ? On le dit. Ce qui est sûr, c'est qu'il est, ainsi que nous le verrons, un des poètes juifs du pays qui manient avec le plus de talent et d'exactitude la langue

 hébraïque. Ajoutons qu'à la différence des hommes de sa cmmunauté, il connaît un peu l'arabe classique. Il parle aussi – parce qu'à Mogador, à l'époque, cela s'impose comme une nécessité – le français et l'anglais qu'il a appris à ses heures perdues.

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