ארכיון יומי: 18 ביולי 2017


David Elmoznino-Le premier precheur marocain

PALAIS ET JARDINSLe premier precheur marocain

A l'époque du second Temple, déjà, de nombreux Juifs s'étaient établis au bord du lac Kinnereth Les eaux du lac, douces, transparentes et poissonneuses, attirèrent les nombreuses familles qui tiraient leur subsistance de la pêche. La mer de Galilée, avec ses rivages couronnés de monts azurés d'une grande beauté, exerçait une forte attraction aussi bien sur les habitants du lieu que sur les gens de passage et les touristes.

Dans les années cinquante du vingtième siècle, lors de la nouvelle implantation, une jeune génération de pêcheurs vint s'établir à Tibériade. Répondant à l'appel du sionisme, les tous premiers nouveaux immigrants du Maroc débarquèrent en Eretz Israël avec leurs familles. Ils arrivèrent au pays prêts à prendre part à la construction du nouvel Etat, sacrifiant biens et richesses dans leurs terres d'origine, heureux de mettre enfin le pied sur le sol de la patrie dont ils avaient tant rêvé et vers laquelle tendaient leurs aspirations ancestrales.

Ce fut véritablement une Aliya messianique pure. Leur attachement à Sion et à Jérusalem était, aux yeux des envoyés d'Israël venus organiser leur montée, un sujet d'étonnement constant. Les Juifs du Maroc voyaient se réaliser les paroles des prophètes: "De toutes les extrémités de la terre, les Juifs reviennent reconstruire Eretz Israël." Et, ils sont venus. Venus pour reconstruire.

 Au Maroc, les habitants de la ville de Safi, aux abords des rivages de l'océan atlantique, avaient fait de la pêche un art à part entière. La majorité des habitants de cette ville industrielle se consacraient à la pêche ou travaillaient dans les conserveries : ils étaient employés dans les nombreuses usines de traitement de poissons qui se dressaient dans le port de la ville et dans la zone industrielle de la cité. La fierté de la ville et de sa région était la sardine. La commercialisation de la sardine en conserve constituait la branche principale de l'industrie locale. Les boites de sardines affichant le drapeau marocain, l'étoile verte à cinq branches sur fond rouge et vert, s'exportaient vers le monde entier, y compris Israël et concurrençaient avec succès la sardine portugaise et la sardine espagnole.

Albert Elbaz, le pêcheur, avait passé toute sa vie sur un chalutier portugais qui sillonnait les ports de mer du Maroc. C'était un homme sain, solide et vigoureux aux traits décidés, les mains musculeuses zébrées de profondes cicatrices et tailladées par le travail ardu de toute une vie, le corps immunisé, le teint hâlé et la peau recouverte de taches brunes causées par le soleil brûlant.

En ce jour du 2 mars 1956, Elbaz apprit, comme tous les autres habitants de ce pays, que le Maroc venait d'obtenir son indépendance de la France. Il fut très attentif aux bouleversements intervenus quelques temps auparavant, au mois d'août 1955. Un moment historique où tout bascula au Maroc et dans sa ville natale, Safi.

En l'espace de quelques jours, différents mouvements insurrectionnels nationaux se levèrent et organisèrent manifestations et émeutes contre le pouvoir français. Ils revendiquaient l'indépendance et exigeaient le retour du roi du Maroc, déposé en 1953 et exilé depuis à Madagascar. Ce furent des temps très difficiles et pour les Juifs et pour les Musulmans. La radio diffusait en continu nouvelles, informations et déclarations diverses, expliquant aux habitants soumis à l'état d'exception décrété sur l'ensemble du territoire, la conduite à suivre.

Des officiers français se présentèrent à la maison des Elbaz et leur recommandèrent de verrouiller soigneusement jour et nuit, les lourdes portes en bois du bâtiment qui donnaient directement sur la rue. Il y eut certes une courte période de solidarité entre Juifs et Musulmans. Mais, dans la ville de Safi vivaient également des groupes d'extrémistes musulmans. Des villages des alentours, des musulmans chiites, ainsi que de dangereux activistes d'obédiences diverses, affluaient vers la ville. Lors des prières à la mosquée, les ministres du culte excitant leur auditoire, réussirent à les enflammer et, un vendredi, les fidèles. Des va-nu-pieds et des étudiants, des balayeurs de rues et des fonctionnaires, des portefaix et des agents secrets, des enfants et des adultes jaillirent des mosquées et se répandirent dans les rues.

Comme un troupeau de moutons débridé, ils défilèrent ruisselants de sueur, surexcités et survoltés dans les rues étroites de la ville, les mains armées de haches et de couteaux. Ils hurlèrent et rugirent, dévoilant aux yeux de tous leurs instincts meurtriers et scandèrent : Allahou Akbar ! Dieu est grand ! Si par malheur un enfant se retrouvait pris dans la houle de l'une de ces manifestations, son sort était scellé. Le piège était mortel. La meute sauvage exerça dans les rues étroites de la cité, une pression terrible sur les entrées des habitations. Lorsqu'un portail ne résistait pas à la poussée des déchaînés, cédait et s'éventrait, la horde se ruait en masse à l'intérieur de la maison, égorgeait tous ses occupants sans pitié, saccageait, dévastait et pillait à tour de bras.

Les autorités françaises décrétèrent l'état d'urgence. Le couvre-feu fut instauré dès six-heures du soir. Des soldats sénégalais furent postés aux quatre coins des rues avec ordre de tirer à vue sur tout violateur du couvre-feu. Pendant quelques jours, Juifs et Chrétiens restèrent reclus chez eux. Il y avait grand danger à se risquer dans les rues alors que l'on inhumait encore les morts tombés lors des affrontements. Après la proclamation de l'indépendance, de nombreux Juifs sentirent naître dans leurs coeurs, craintes et inquiétudes quant à leur avenir et à celui de leurs familles. Ils n'avaient plus le choix et décidèrent d'accepter ce que le destin leur dictait, aller en Eretz Israël. Ils se tournèrent vers l'Agence Juive résolus à s'inscrire pour la prochaine Aliya.

Un jour, en plein couvre-feu, Albert vit de la fenêtre de son domicile un jeune marocain jaillir de sa maison et courir en brandissant le drapeau marocain, les soldats tirèrent aussitôt et le tuèrent sur le coup. La décision d'Albert fut prise sur-le-champ, émigrer avec sa famille en Israël.

Le lendemain, après son passage aux bureaux de l'Agence et l'obtention de leur certificat d'immigration pour la prochaine Aliya, Albert réunit sa femme, son fils Léon et ses deux fillettes. Il leur fit part, avec une grande émotion, de sa décision de monter au pays.

"Nous quittons le Maroc pour une ville du bord du lac en Israël, une ville avec des chances de bonne subsistance." leur dit-il.

"Mais papa, notre maison est ici, nous sommes nés ici," lui dit Léon, son fils aîné. "C'est vrai. Mon grand-père et moi-même sommes également nés ici. Mais notre place n'est plus ici ! Nous ne sommes plus les bienvenus. Nous allons tout quitter sans en souffler mot à personne. Notre maison, notre vrai foyer, se trouve désormais en Eretz Israël, là-bas nous vivrons parmi nos frères juifs."

Le bateau Jérusalem se détacha lentement du port et entama sa traversée en direction d'Israël. Dès cet instant, on vit s'activer les gens de l'Agence, les responsables de l'intégration de la Aliya. Ils distribuèrent des cartes d'identité 'Nouvel-immigrant' aux voyageurs tout en s'enquérant de leurs voeux quant à la ville de destination en Israël. Un homme dans la file devant Albert demanda la ville de Haïfa. On lui répondit : "On te met sur la liste pour Ashkélon à un quart d'heure de route de Haïfa." Quant son tour arriva, Albert pria et supplia les fonctionnaires de l'Agence de lui octroyer une maison près de la mer, vu qu'il était pêcheur et que c'était le seul métier qu'il ait jamais exercé, le seul qu'il puisse pratiquer. On lui retourna : "Nous avons pour toi un endroit à un quart d'heure de route de la mer."

Et ils l'envoyèrent à Kiryat Shmona. Lorsque le bateau jeta l'ancre dans le port de Haïfa, les membres de la famille furent frappés par le paysage qui s'offrait à leurs yeux : l'image majestueuse du Mont Carmel auréolé de lumières scintillantes. Ils respirèrent profondément. Un sentiment de bien-être, d'espoir et d'exaltation de l'âme s’empara de tous – "Nous sommes arrivés en Eretz Israël !"

Les immigrants empruntèrent la passerelle du bateau et allèrent au-devant de la cérémonie de bienvenue officielle en Israël : deux hommes tenant deux longs tuyaux crachant du DDT, les arrosèrent sans prévenir et sans sommation aucune. Aussitôt la mère déploya sa longue robe et en recouvrit les deux fillettes pour les protéger. Albert qui tenait la main de son fils, la lâcha prêt à s'élancer contre les agresseurs. Il était très fâché, voyait rouge et serrait les poings. Ses habits et ses cheveux étaient recouverts de poudre blanche. Si son épouse ne l'avait retenu, il aurait certainement administré une correction bien sentie aux indélicats en réponse à l'offense subie. Du port de Haïfa à Kiryat Shmona, le voyage en camion fut long, fatiguant et éprouvant. La plupart des émigrants se couchèrent sur leurs bagages et s'endormirent. Albert, n'arrivait pas à fermer l'oeil malgré la fatigue accumulée. Les mêmes pensées tourbillonnaient dans sa tête. Il se mordait les lèvres à chaque nouvelle flambée de colère et au souvenir de l'accueil cordial et chaleureux qu'on leur avait réservé. D'ores et déjà il ne croyait plus un mot des affirmations sorties de la bouche du fonctionnaire chauve et trapu.

Debout à ses côtés dans le camion, un homme âgé, tenta de lui apporter réconfort et courage en disant : "Ils vous ont promis un endroit près de la mer, ils tiendront parole".

Lorsque dans la nuit ils arrivèrent engourdis et endoloris à Kiryat Shmona, Albert sauta du camion, regarda autour de lui, cherchant la mer. Rien. Pas même une odeur de mer. Il remonta aussitôt dans le véhicule et s'y incrusta avec sa famille. Rejetant par principe toute concession, il refusera obstinément de le quitter et de rejoindre les autres immigrants. Enfant, il avait fréquenté l'école de l'Alliance de Safi et parlait couramment l'hébreu. Il n'eut aucune difficulté à exprimer aux fonctionnaires la nature de ses doléances et de ses souhaits. A l'écart, observant la scène, se tenaient des policiers, l'inspecteur Azoulay à leur tête, se gardant de s'immiscer dans les décisions des employés de l'agence. L'inspecteur Azoulay, ému, écoutait les propos échangés entre Albert et les fonctionnaires. Il en fut très touché. Lui-même était venu du Maroc quelques années auparavant. Il s'adressa à Albert comme à un ami et lui dit : "Albert, je comprends ta colère."

"Monsieur l'agent ! Où est passé le respect dû à l'être humain ? Rien de tel au Maroc, parole donnée parole tenue."

"Albert, Kiryat Shmona est aussi un bel endroit, il y a… de beaux paysages et un très bon gagne-pain." "Ni paysages ni rien du tout ! On m'a promis la mer. La mer ! J'aimerais qu'ils tiennent leurs promesses. En tout honneur, comme des hommes." L'inspecteur Azoulay s'approcha du véhicule et tendit la main à Albert, qui se pencha et embrassa l'officier. Les policiers quittèrent les lieux. Des larmes perlèrent dans les yeux de l'inspecteur. Les policiers reprirent leur route. Albert se retourna, vit sa femme et ses enfants lovés tout au fond du camion, apeurés. Il respira profondément, les regarda au fond des yeux et dit :

"Ne craignez rien ! Nous sommes entre Juifs." Après de longues tractations qui se prolongèrent toute la nuit et la matinée du lendemain, on conduisit la famille Elbaz avec armes et bagages à Tibériade où une cabane en bois de la société Amidar leur  fut attribuée.

La vie n'était pas facile à Tibériade. La chaleur était pesante et dame fortune guère souriante. Malgré tout, Albert aima le lac et le soleil, il savait qu'en bord de mer, tout finirait par s'arranger. Il trouva des emplois occasionnels en ville et occupa ses heures libres à construire une petite cabane sur le rivage du Kinéreth, un abri pour se protéger du soleil brûlant de la journée. Albert étala des feuilles de palmier sur le toit de son refuge en bois. A l'intérieur s'entassaient pêle-mêle un lit en fer de l'Agence-juive recouvert d'une vieille couverture militaire, une table bleue et un tabouret bancal. De vieux journaux tapissaient le sol en terre battue de la bicoque. Quelques cageots en bois de la Tnouva remplis de filets, de cannes à pêche de différentes tailles et d'accessoires divers pour la pêche, étaient éparpillés, sens dessus dessous. Ce tournant, Albert l'avait attendu depuis fort longtemps. La cabane était fin prête, les enfants déjà bien scolarisés et son épouse s'accoutumait peu à peu à leur nouvelle existence. Ils avaient réussi à trouver leur place en Eretz Israël. Il était temps de revenir à sa passion première négligée, la pêche. Avec des morceaux de bois, des chutes de découpes récupérées dans les menuiseries de la ville, il se lança dans la construction de sa future embarcation, tout en se remémorant les souvenirs vivaces du Maroc : son père et ses amis occupés à construire des barques sur le rivage maghrébin. Les images toujours présentes remontaient doucement à la surface. D'après ce qu'il avait retenu des enseignements prodigués par son père et par les constructeurs de bateaux marocains, il fallait procéder étape par étape : d'abord l'ossature, ensuite les veines et enfin l'enveloppe.

En premier lieu, Albert travailla longuement sur une forte charpente en bois, sur laquelle il fixa des lattes de bois souple qu'il recouvrit ensuite d'un gros tissu badigeonné d'un mélange de goudron et de peinture, pour assurer l'étanchéité du bateau et prévenir toute infiltration d'eau. Il travaillait dans le calme et la douceur. Il avait tout le temps du monde devant lui et son labeur sans fin se poursuivait jour après jour. La barque était de petite taille et apparemment dénuée de charme. Mais elle était robuste et imprégnée de souvenirs, de nostalgie et d'amour pour Safi et le Maroc laissés loin derrière lui ; pour son père et sa mère, pour la pêche qu'il pourra enfin reprendre avec une énergie renouvelée, dès que la barque sera enfin prête à être mise à l'eau. Pieds nus, il entamait son travail dès l'aube. Il lançait un premier regard attendri à la mer, plongée à cette heure dans une douce somnolence, enveloppée de couleurs pâles et abandonnée entre les bras de la montagne azurée encore assoupie.

Le matin, il travaillait avec ardeur dans le silence et le calme environnants. A la tombée de la nuit, de nombreux enfants se rassemblaient autour de la cabane, l'observaient, suivaient la progression de son travail et écoutaient captivés, ses récits passionnants qui les transportaient vers des mondes inconnus, lointains et mystérieux.

Pour le revêtement de son esquif, Albert hésitait entre une peinture rouge et verte, les couleurs du drapeau marocain et entre les couleurs de sa nouvelle patrie. Un jour, il remit aux enfants un pot contenant de la couleur bleue et un autre de la couleur blanche et les pria de l'aider à en recouvrir la barque. Pendant qu'ils peignaient, riaient et s'amusaient, Albert, ému, les regardait de ses yeux attendris, brûlés par le soleil: de petits Sabras à la peau couleur miel doré, fruits de brassages et métissages de la diaspora. Ils trouvèrent beaucoup de grâce à ses yeux. Léon, son fils aîné, s'acclimata rapidement à son nouvel environnement. Après l'école, il déambulait pieds nus, engoncé dans de grands pantalons larges et venait prêter main forte à son père sur la plage. Il était solide, sain et vigoureux, ressemblait beaucoup à son géniteur – le visage large, les pommettes anguleuses et des yeux en amande, mélancoliques à souhait. Il avait appris à s'adapter naturellement aux changements et s'entoura rapidement de nombreux amis. Son hébreu s'améliorant, il se lançait dans de longues conversations avec ses compagnons et évoquait en leur compagnie les souvenirs d'enfance du Maroc lointain.

A l'école Léon avait un ami, Nir, bon vaillant et courageux. Un garçon très amusant avec lequel on ne s'ennuyait pas un seul instant. Nir était très différent de Léon-le-brun. C'était un blond aux yeux bleus et Léon ne s’empêchait jamais de lui dire qu'il lui rappelait un oignon. Le brassage de la diaspora n'était pas toujours facile, ni pour les adultes ni pour les enfants. Léon et Nir se lièrent d'amitié, avec la mer en toile de fond. Ils se rendaient tous les jours à la plage après l'école. Ils s'asseyaient et devisaient ou alors, pieds nus, se mesuraient à la course sur le sable fin. Fatigués et en nage, ils pénétraient ensuite dans les eaux froides du Kinnereth pour une courte baignade rafraîchissante.

Un jour, en fin d'après  midi, alors que le disque solaire incandescent descendait lentement à l'horizon, éclaboussant et embrasant le ciel de tonalités rougeâtres et rosâtres, Albert et son fils arrivèrent au bord du Kinnereth. Sa femme, venue assister à l'événement déterminant, un tournant décisif dans la vie de toute la famille, se tenait en retrait à quelques mètres de la scène. Elle venait rarement à la mer et c'était, en l'occurrence, une circonstance exceptionnelle. Albert était heureux de la voir. Dans ses bras, elle portait leur fils Tsion, un tout jeune Sabra de deux mois. Les deux fillettes, intimidées, se cramponnaient à ses pieds, ou s'accrochaient aux pans de sa longue robe.

Albert portait fièrement sur ses épaules le mat et la voile enroulée. Le jeune garçon coltinait la caisse en bois contenant du fil pour les cannes, les moulinets et le harpon muni de sa poignée en bois. La boîte aux appâts se trouvait déjà dans l’embarcation. Derrière eux, les petits Sabras qui avaient suivis la construction de la barque, fermaient la marche. Certains d'entre eux, doutant du résultat, étaient persuadés que l’embarcation ne flotterait pas, que tout ce grand travail avait été vain et que l'entreprise était vouée à l'échec.

Captivés, les plus jeunes parmi les enfants fixaient Albert avec une admiration sans bornes. Après avoir déposé la caisse dans la barque et planté le mat au milieu de l'esquif, Albert et Léon firent glisser l’embarcation qui reposait depuis une bonne année sur un monticule de sable et de gravier, vers l'onde azurée. Les eaux se refermèrent sur la barque en l'enlaçant. Elle oscilla l'espace d'un instant et paru être sur le point de se renverser – mais, d'un geste expérimenté, Albert tira sur les rames et la barque se stabilisa. Elle reposait sur l'eau, semblant reconnaître et retrouver son élément naturel.

Mais bien vite, le vent se mit à souffler avec force. Alors que les vagues écumaient, venaient se briser sur les rochers et menaçaient de le happer de son embarcation, Albert se tenait au milieu de sa barque tel un jeune homme de vingt-ans. Vaillamment, il résista aux lames et surmonta leurs assauts. Il s'éloigna peu à peu du rivage en s'efforçant de cingler vers le large. Assis dans la barque secouée comme une coquille de noix et livrée au gré des vagues qui la harcelaient sans répit, Albert leva un regard interrogateur vers le ciel. A sa grande joie, il constata qu'il n'était pas couvert.

De ses doigts habiles, qui gardaient le souvenir de chaque geste, il attacha les hameçons en fer au fil invisible auxquels il ajouta des bouts de liège qu'il fixa sur toute la longueur de la ligne. A l'extrémité du fil, il accrocha une pierre trouée au centre, destinée à entraîner les lignes au fond de l'eau. D'un tour de main familier, il retrouve le geste aisé du pécheur et lance ses lignes à la mer. Il ne se passe pas un instant sans qu'un poisson ne s'enferre déjà à l'une d'elles. Il ne tarde pas à le voir sauter hors de l'eau. De l'or pur véritable ! Il se penche, réussit à le tirer à lui, le hisse à bord de sa barque. Une seconde plus tard, sa prise reposait… dans le cageot de la Tnouva.

Sur le rivage, ses enfants et les petits Sabras impatients l'attendent dans une mêlée confuse. Ils voient la barque bleue s'approcher et, pressés d'admirer la prise, se précipitent en se bousculant.

Albert tient la lourde caisse contenant le précieux butin dans ses fortes mains, mais les hautes vagues qui inondent la grève l’empêchent d'aborder et éloignent le voilier du rivage. Ce n'est qu'à la troisième tentative que les vagues consentent à se calmer, à le porter et à l'approcher de son but.

Les enfants s'agglutinent et se serrent autour de lui, lançant des cris de joie. Ils l'aident à tirer la barque jusqu'à la concrétion de grains de sable et de gravier. Sa place habituelle depuis une année déjà, Albert se dirige fièrement vers sa cabane, tenant fermement le cageot de la Tnouva. Un grand poisson d'or reposait entre ses mains, une promesse palpable pour monts et merveilles à venir.

הסתת הפועל המזרחי מסכנת את העליה מצפון אפריקה

הסתת הפועל המזרחי מסכנת את העליה מצפון אפריקה

הנהלת הסוכנות תדון היום בפרשת עולי דימנאת

עיתון דבר 30/05/1955דבר 1955

אם הפועל המזרחי לא יפסיק את פעולת החתירה וההסתה שלו בקרב העולים החדשים מצפון אפריקה, המוגדרים לתנועת המושבים וכן את הפצת הלילות על כפיה בענייני דת במושבים, תהיה תנועת המושבים נאלצת לבטל את ההסכם המשותף אתו בדבר יחסים הוגנים בפעולה בין העולים ותפתח את שעריה בפני מושבי " הפועל המזרחי " המבקשים להצטרף אליה. הודעה זו מסר י. קורן, מזכיר תנועת המושבים של ההסתדרות במסיבת עיתונאים שנערכה בת"א.

בתארו את פעולת החתירה וההסתה של " הפועל המזרחי " ציין י.קורן, כי י.גרניקר, שליח תנועת המושבים בצפון אפרקיה אירגן 24 כפרים יהודים מהרי האטלס שבמארוקו לעליה לישראל, אך כשהמשפחות הראשונות הגיעו לקזבלנקה ומראקש החלו נציגי " הפועל המזרחי " בהסתה בין העולים בכנותם את אנשי תנועת המושבים אפיקורוסים, מחללי דת וכו'. כתוצאה מתעמולה זו קיבלו העולים מושגים מסולפים על המדינה בכללה. אם פעולת השמצה זו תמשך היא עלולה להכניס אנרכיה בעליה מצפון אפריקה. הנכון הוא, כי בתנועת המושבים יש מדור מיוחד לסיפוק צרכי דת ( כולל בתי כנסת ותשמישי קדושה ומאוגדים בה 60 כפרים שבהם שולט דין התורה. עובדה היא, כי " הפועל המזרחי " לא העלה עד כה אף תלונה אחת על כפיה בענייני דת. וודאי הוא שאם יוגדלו אחוזיו יוותר על כל מלחמה נוספת בשטח זה. במאבק זה נשמת העולה החדש בסכנה- אמר.

י.קורן ציטט מכתב ששלח מנהל מחלקת העליה בצפון אפריקהע. רבל אל מנהל מחלקת העליה במרסאל ד.נוימן, בו הוא מוחה על חטיפת האנשים על ידי שליחי " הפועל המזרחי " במרסאל וקובע, כי הפוהמ"ז לא הודיע למחלקת העליה כי הוא ארגן מישהו בדמנת וכי איש הפועהמ"ז תבע אפילו את עולי דימנאת לדין תורה לפני הרב הראשי במראקש ובכ"ז פסק הרב הראשי שאין כל הצדקה שהעולים מדימנאת יעברו דווקא לתנועת המושבים של " הפועל המזרחי " וביקש מנציגי " הפועל המזרחי " להעביר את פעולתו למקום אחר.  

עובדות מזעזעות מסר במסיבה ראובן יפה, איש תנועת בני נוער המושבים שהתנדבו להדרכה במושבי העולים. מזמן, אמר,היה קורם "הפועל המזרחי" תחתיו מחוסר יכולת לקיים את המושבים שברשותו.הוא לא הצליח לגייס מספר קטן ביותר של מדריכים. שליחי תנועת בני הנוער של המושבים הלכו למושב שדה יעקב של "הפועל המזרחי" כדי להזעיק בו את הנוער לצאת להדרכה והצליחו להוציא אחד מהם בלבד. שליחי "הפועל המזרחי" אף הרחיקו לכת ומלמדים את העולים לעבוד פחות ולדרוש יותר, הדברים הגיעי עד _נסיונות למעשי אליטות

17 איש מאנשי חרובית קיבלו צ'קים ממשרד הדתות.בעוד שרק אחד מהם היה זקוק.לעזרה3 . ימיט לאחר שאירגנה תנועת המושבים את יציאת אנשי חרובית _להתישבות בעוצם וצויידו בfל, הוסבר להם ע"י אנשי הפועהמ"ז שהם צריכים לעבוד רק עד 12 דצהרימ.משהוברר להם כי הדבר לא יתכן הודיע חלק מהם כי הוא רוצה בעיקר את הפועל המזרחי" ויצאו מיד להפגין בת"א

. י.קורן וראובן יפה הכחישו בתוקף את העלילות על נסיונות להתיר אכילת חזיר מצד צוות המדריכים. זהי שקר והדבר נבדק היטב. כל הפעולה הדתית בקרב העולים נעשית בפיקוחו של משרד הדתות והרבנות ובהשגחתם.

תנועת המושבים פנתה לסוכנות ולמחלקת ההתישבות בדרישת התערבות. במסיבת העתונאים נמסר,כי מדעתה פנו 6 ממושבי הפועל המזרחי אל תנועת המושבים של ההסתדוית בבקשה להתקבל לתנועה ולמתן הדרגה כמו במושבים אחרים.

כפי שמודיע סופרנו,תדון היום הנחלת המוכנות היהודית בירושלים, בפרשה זו _שהסעירה את הציבור ותחליט על מקום קליטתם של עולי דימנאת.

מירושלים מודיע סופרנו,כי אתמול נערכה פגישה בין ראש מחלקת _ההתיישבות ל.אשכול, ובין משלחת הפועל המזרחי, והמשך השיחה נקבע להיום.אולי יעלה הענין היום גם בישיבת הנהלת הסוכנות.

מהותה של מצוות תלמוד תורה-רבני משפחת מאמאן לבית הרמב"ם

מהותה של מצוות תלמוד תורהעם -רם

[מאחר וציינו בהקדמה, כי חשיבות כתיבת ספר יוחסין היא להביאנו לומר ״מתי יגיעו מעשיי למעשי אבותיי״ תוך תקוה שתורה לא תיפסק לעולם מזרענו ואף תחזר אחרי אכסניא שלה, ראיתי לנכון לכתוב מאמר על מהותה של מצוות תלמוד תורה ועל הקשר, בל יינתק, בינה לבין מסירתה מאב לבן לדורי דורות, ללומדה וללמדה].

המחבר בשולחן ערוך, או״ח סי׳ מ״ז א׳ פותח את דיני ברכת התורה באומרו: ״ברכת התורה צריך ליזהר בה מאד״.

לכאורה, פתיחה זו אינה מובנת. זו פתיחה המתאימה להגדרה ולא להלכה, וא״כ מה כוונת המחבר בדבריו אלו.

ואכן, הרץ בפירושו מסביר, שברכה, במהותה מסמלת את היחס החיובי יחם דקדושה לאותה מצוה, וע״כ אי ברכה, מייחסת חלילה זלזול במצוה, ומאחר ולימוד תורה הינו דבר מיוחד שבקדושה, ולא עוד איזו שהיא חכמה מקצועית, לכן יש ליזהר מאד בברכת התורה הזו.

ורבנו יוסף קארו זצ״ל ממשיך ומפרט בהלכות הבאות, ״שצריך לברך בין למקרא בין למשנה בין לגמרא״ (או״ח מ״ז, ב׳) ובסעיף ג׳ מחדש שה״כותב בדברי תורה, אף על פי שאינו קורא, צריך לברך״ ואילו בסעיף ד׳ מבהיר לנו המחבר, ש״המהרהר בדברי תורה אינו צריך לברך״.

וכאן המקום לשאול: במה יפה כחו של הכותב על פני המהרהר, שהראשון חייב בברכת התורה ואילו האחרון אינו צריך לברך?

המשנה ברורה במקום מביא שתי תשובות. האחת, בשם הלבוש, ״דסבירא ליה דכתיבה עדיף מהרהור, משום דעבד מעשה״. דהיינו מאחר ובכתיבה, ישנה פעולה מעשית, לכן היא גוררת ברכה אחריה, מה שאין כן בהרהור, שאין בו שום פעולה מעשית.

התשובה השניה, שמביא ה״חפץ חיים״ במקום בשם תלמידי רבנו יונה וחיי אדם, ״דדרך הכותב להוציא תבות מפיו בשעת כתיבה״, דהיינו במעשה הכתיבה ישנו גם דיבור, מאחר ובדרך כלל אדם נוהג למלמל ולקרוא חלק מהמלים שהוא כותב ולכן חייב בברכה, מה שאין כן בהרהור.

תשובה שלישית מאד מעניינת ומאד מהותית, אנו מוצאים אצל רבי עקיבא איגד המשיב כי עיקר מצוות תלמוד תורה היא ללמד, כפי שכתוב ״ולמדתם אותם את בניכם״ על כן כל פעולה שדרכה ניתן ללמד את האחר מחוייבת בברכה, כגון קריאה או כתיבה, מה שאין כן בהרהור שלא ניתן דרכו ללמד את הזולת.

ולכאורה קשה, מדוע יסוד המצווה הוא ללמד את הזולת ולא הלימוד העצמי גרידא ולא זו בלבד אלא שמצוות לימוד תורה באופן עצמי לא מוזכרת כמצווה בתורה ואף המשנה לא מציינת את הלימוד העצמי כמצווה?

ואכן, תוך כדי עיון נמצא מצוות יסודיות נוספות שאינן מוזכרות במשנה במפורש, כגון קריאת שמע, תפילין, ישוב א״י..

 

והנה הרמב״ם עמד על הענין, בפירוש למשניות (מנחות פ״ב מ״א) בזו הדישון: ״והמשנה לא דברה על אלה המצוות דבר מיוחד לכלול דיניהם עד שיהא חייב לפרש אותו, וסבת זה בעיני, לפי שהיו הדברים האלו מפורסמים בזמן חבור המשנה והיו ענינים ידועים ונהוגים ביד כל העם פרה וכלל, ואין ענין מהן נפלא משום אדם, וע״כ לא ראה לדבר בהן כמו שלא הסביר התפילה ר״ל נוסחה, ואיך יתנהג שליח ציבור לפי שהיה מפורסם ולא חברו בזה סדור אבל חברו ספר גס׳ וביאורו״. א״כ מאחר ואלו דברים של יום יום שהיו מפורסמים, לא היה צורך מיוחד לעמוד עליהם. דהיינו, מצוות אלה כ״כ ברורות ופשוטות, כי בלעדיהן אין קיום חלילה לעם ישראל, לכן לא הוזכרו מרוב יסודיותם. ואכן, קריאת שמע מהווה קבלת עול מלכות שמיים, תפילין גם הם מסמלים קבלת עול מלכות שסיים, ומצות יישוב ארץ ישראל, כפי שמסביר הראי״ה קוק זצ״ל ב״שבת הארץ״ מבוא ט״ו, בהשוותו את קדושת הארץ למצוות תלמוד תורה, וכפי שתלמוד תורה הינה מצווה ייחודית שלא באה רק ללמדנו איך לקיים מצוות, מאחר ויש גם נושאים לא מעשיים שאנו בכ״ז מצווים ללמוד, הרי שמצוות ת״ת גדלותה בכך שהיא מתחילה בדברים עליונים העומדים ברומו של עולם ומביאה אותנו אף לידי המעשה הקטן היומיומי, כך גם קדושת ארץ ישראל.

אמנם, עדיין יש צורך להסביר מדוע לא כתוב בתורה שמצווה ללמוד תורה אלא ללמד, והפלא הגדול הוא שאכן לאורך כל הפוסקים אנו רואים את ההדגשה של המצווה בתחום ה״ללמד״ ולא בתחום ה״ללמוד״!

וכך הרסב״ם בספר המצוות י״א כותב: ״ללמד חכמת התורה וללומדה״! ואמנם יש ספרים בהם הפכו את הסדר וכתבו ״ללמוד חכמת התורה וללמדה״. כפי שלכאורה הסדר הכרונולוגי מחייב, אך הרה״ג יוסף קפאח זצ״ל, חבר ביה״ד העליון בירושלים, אשר תירגם את ספר המצוות מהמקור הערבי דייק ודקדק שהרמב״ם כתב במפורש ״ללמד… וללומדה״ והקדים ללמד על פני ללמוד בניגוד לסדר הכרונולוגי הטבעי. וכאן המקום להדגיש כי בשפה הערבית בשונה מן העברית העניין לא ניתן לבלבול ולטעות מאחר והן שתי סלים שונות לחלוטין. מכאן, שלפי הרסב״ם עיקר המצוות הינו ללמד!

כ״כ, הרמב״ם בהלכות ת״ת פ״א ה״ב מדגיש את המצווה ללמד את בנו, בן בנו ותלמידו וכוי. כן, השלחן ערוך, ביורה דעה מקדים את הלכות מלמדים בסי׳ רס״ה, לפני הלכות תלמוד תורה שבסי׳ רמ״ו למרות שעל פי הסדר היה אמור להיות הפוך כפי שמופיע בנוסח התפילה ״ללמוד וללמד לשמור ולעשות וכו׳״.

וכך אנו מוצאים בספר היראים ובספר מצוות הגדול ־ הסמ״ג, כי הדגש במצווה הינו ללמד. ולא זו בלבד, אלא אפילו בלימוד עצמי התלמוד מדגיש את הפעל ללמד. וכך הגמרא במסכת קידושין דף כ״ט. מביאה ברייתא הסונה את חובות האב כלפי בנו בזו הלשון: ״ת״ר האב חייב בבנו למולו ולפדותו וללמדו תורה ולהשיאו אישה וללמדו אומנות״ ובהמשך הגמרא מבהירה ״והיכא דלא אגמריה אבוה מיחייב איהו למיגמר נפשיה״ דהיינו אם אביו לא לימדו מתחייב הוא ללמד את עצמו. על אף שלגבי לימוד עצמי, מן הראוי היה יותר להשתמש בפועל ללמוד, בוחרת הגמרא את הפועל ללמד, ולא בכדי! אם כן חוזרת הקושיא לדוכתה ביתר שאת וביתר עוז, סדוע עיקר ויסוד מצוות ת״ת הוא ללמד?! ואכן הרצי״ה קוק זציי׳ל, בעומדו על סוגיא זו מסביר כי ההבדל המהותי והיסודי שקיים בין לימוד תורה לבין לימוד כל מדע כללי אחר הינו בכך שלימוד מדעים בא בד״כ ע״מ להרבות ידע ולספק את התיאבון האינטלקטואלי של האדם, מה שאין כן בלימור תורה חייב אותו ליסוד להיות שזור וקשור לנימים של אמונה. אם חלילה אדם מנתק את הקשר שבין תורה לאמונה הרי שהוא מרוקן את אותו ליסוד תורה מחיותו הפנימית. ויסוד האמונה מושתת על החינוך, על ההעברה מאב לבן ומרב תלמיד עד להגיענו למעמד הר סיני בו ירדה אמונה לעולם דרך מתן תורה כמבואר בספר הכוזרי(א׳, צ״א) והועברה ממשה ליהושע, ויהושע לזקנים, וזקנים לנביאים, ונביאים מסרוה לאנשי כנסת הגדולה (אבות אי, א׳) וכן הלאה מאב לבן ומרב לתלמיד עד לדורנו אנו.

ואם כן, אומר הרצי״ה קוק זצ״ל, לימוד תורה חייב להיות משולב ביסודות של אמונה, על כן עיקר המצווה הינו ללמד את הזולת כי רק בפעולה זו קיים יסוד האמונה שהינו המסירה וההעברה מאב לבן. כמובן שעל ידי לימוד עצמי אנו מקיימים מצווה, אך קיומה בשלמות הינה כאשר אנו אף זוכים ללמדה לאחרים.

וכאן מעניין להזכיר את הדילמא המובאת בגמרא בה שאלה תלמוד גדול או מעשה גדול, ולאחר דיון נמנו וגמרו תלמוד גדול שמביא לידי מעשה.

ולכאורה קשה, הייתכן שהאמצעי יהיה גדול יותר מן המטרה ? והלא גם ממסקנת הגמרא משמע שהמעשה הוא העיקר והתלמוד הינו אמצעי בלבד המביא לידי הסטרה הסופית, המעשה!

אלא כפי שהסברנו לעיל בשם הראי״ה קוק זצ״ל (שבת הארץ – מבוא ט״ו) שגדלותו וייחודיותו של לימוד תורה הוא בכך שהוא מתחיל מן הדברים העליונים ביותר העומדים ברומו של עולם וסביא אותנו אף לידי המעשה הקטן היום יומי, לכן גדול תלמוד, שמתחיל בעליונים, ומביא לידי המעשה הקטן היום דמי.

ועל פי זה, נוכל להבין את ההשוואה המובאת ע״י ה ״חפץ חיים״ בהקדמתו לספרו ״שמירת הלשון״, וכן בפ״א בה הוא מביא את דברי הירושלמי (פאה פ״א ה״א) דכשם ששכר תלמוד תורה שקול כנגד כל המצוות, כן ענשו של לשון הרע שקול כנגד כל העוונות. נמצא, שתלמוד תורה גדולה שבכל המצוות, וכנגדו לשון הרע – חמור שבכל העוונות.

ומפרש ה״חפץ חיים״ את הטעם, באומרו, ״דכמו שבענייני היסודות שהטביע השם יתברך בעולם, דהיינו: אש, רוח, מים עפר – היסוד הרוחני הוא הרבה יותר חזק מהיסוד הגשמי, עד שכמעט אין נחשב אצלו הגשמי למאומה: כמו שאנו רואים בחוש. שבהתגבר האש על דבר הגשמי, מכלהו. וכן בהתגבר יסוד הרוח, הוא יכול לפרק הרים ולשבר סלעים, כן הדבר בענינים העליונים, כמו ציצית ולולב ושופר וכל המצוות, אף שעל ידם פועל גם כן תקונים גדולים בעולמות העליונים, ועל ידם ג״כ נתקדש האדם להשם, כמו שכתוב (במדבר ט״ו, מ׳) ״ועשיתם את כל מצוותי והייתם קדושים לאלקיכם״. אף על פי כן אין שום השתוות בינם לבין לימוד התורה, כמו דאיתא בירושלמי פרק א׳ דפאה (שם), שכל המצוות אינם שוות לדבר אחד מן התורה. וטעם – כי כל המצוות הם מצטרפות אל הגשם, כמו מצוות ציצית, אי אפשר לקיים אלא על ידי לבישת בגד שהוא גשמי, וכן סוכה ולולב, וכהאי גונא כל המצוות. לא כן לימוד התורה, שעניינו תלוי בכח הדיבור, שהוא כח פשוט רוחני בלבד, וכך פעולתו שפועל למעלה, נורא עד מאד, ועל כן קדושת תלמוד תורה הוא כנגד כולם. וכן הדבר להפכו בענין קלקול, כי בכל האיברים שהוא עושה בהן עוונות ־ מחמת שהן גשמיים אין קלקולו למעלה גדול כל כך: לא כן בעוון לשון הרע ורכילות, שפועל פעולתו על ידי כח רוחני בלבד – קלקולו למעלה בעולמות העליונים, הוא חזק ונורא עד מאד, ולכך ענשו גם כן הוא כנגד כולם״ עכ״ל.

 

דהיינו המכנה המשותף, בין שניהם, הוא שבשני המקרים העניין מתקיים על ידי דיבור, שהינו כולו רוחני ללא כל אמצעי גשמי.

בדיוק כפי שהגדיר הראי״ה קוק זצ״ל, לעיל, שגדלותו וייחודיותו של לימוד תורה הוא בכך שהוא מתחיל מן הדברים העליונים ביותר העומדים ברומו של עולם.

ואכן כפי שמסביר הרב אלימלך בר שאול זצ״ל בספרו ״ריח מים״: ״אחד הדברים המאפיינים את מהותו העצמית של האדם הוא: הדיבור. בכשרון הדיבור יש משום מיצוי אותו דבר מיוחד ומקורי שנתיחד לאדם מתחילת בריאתו, ממחשבת הבורא בו, מסוד היצירה ותכליתה. ״ויהי האדם לנפש חיה״ – מתרגם אונקלוס: ״לרוח ממללא״, ורש״י מפרש: שניתן בו דעה ודיבור. כי הדעה והדבור, הם אור נפשו וסוד חייו של האדם שנברא בצלם אלקים. הודו והדרו, כתרו ועטרתו. בהם ומהם יסוד היצירה של האדם, יסוד החידוש, ההמצאה, השאיפה לשלמות, לתקון עולם ואדם, לשמים חדשים וארץ חדשה… ודורשי רשומות הגדירו בלשונם: הדעה הוא מלכות פנים, והדיבור הוא מלכות חוץ… ועל כן ניתלו בבירור כמה גופי הלכות חמורות, ועצם הוצאת דיבור מן הפה בצורה מחייבת – יש משום מצוה לקיימו, ויש משום איסור לחללו. ״מוצא שפתיך תשמור – לא יחל דברו״ (דברים, כ״ג, כ״ד) לפיכך נתנה תורה ערך כה גדול לנדר, והחמירה כל כך בעונשו, כי כאן לא עבירה פרטית, לא פגם בודד, אלא חילול מהות האדם. ואין עוון יותר גדול מעוון של טשטוש מהות, של מחיקת העצמיות… לשון הרע ורכילות אינן רק עבירות חמורות משום נזקו הממשי-המוסרי, אלא יותר מזה: הן השלכת כתר האדם לאשפתות, וכן לגבי יתר העבירות התלויות בדיבור״.

כך גם תלמוד תורה, המתקיים כולו ע״י הכלי הרוחני הנשגב – הדיבור, שהוטבע באדם ע״י הבורא יתברך, בבריאתו, פועל בעליונים, ללא כל אמצעי גשמי. ואכן מי שזכה לסגל לעצמו השקפת עולם ותפיסת חיים של תורה, במלוא מובנם של מושגים אלה: בן של תורה, קשב של תורה, שכל של תורה ורגש של תורה, הרי חייו כולם תורה, מלאי אור וטוהר, תמיד במעלה.

בדיוק כמו השמן, המפיק חיים, ומפיץ אור, ואינו מתערב, וטבעו שהוא צף תמיד למעלה כמובא במד״ר, (דברים, כי תבוא) רבנן אסרי בחמשה דברים נמשלה תורה, במים, ביין, ובדבש, ובחלב, ובשמן״.״ והמדרגה הנעלה ביותר היא ההשוואה לשמן כמפורש שם ״מה השמן הזה, אפילו אתה נותן אותו בכמה משקין הוא נעשה עליון על כולם, כך היו ישראל עליונים כמו שכתוב ״ונתנך ה׳ אלקיך עליון״.

Resume -La famille Mamane,issue de la famille du Rambam-Rephael Mamane

Préface.

«La couronne des vieillards, ce sont leurs petits-enfants; l'honneur des fils ce sont leurs parents. »(Proverbes, 17 ; 6)

Rabbi Parnah à dit au nom de Rabbi Yohanan : «Tout érudit dont le fils et le petit-fils sont érudits, la Torah demeurera au sein de sa descendance à jamais, comme il est dit «Mon alliance ne sera pas retiré de toi, de ta descendance et de la descendance de ta descendance, à jamais.» (Baba Metsia).

C'est avec un sentiment de joie et de gratitude envers D.ieu que je loue l'Eternel de m'avoir permis de réaliser ce projet, l'écriture de cet ouvrage de recherche sur ma famille et mes origines.

Ainsi, j'ai grandi depuis ma plus tendre enfance, dans la maison de mon père, mon maître, selon l'héritage de nos pieux ancêtres, dont la lignée remonte jusqu'au «Grand Aigle», «le Maître de tout Israël», «le luminaire de l'exil», qui guide tout Israël, notre maître Moshé Ben Maïmon, le Rambam, de mémoire bénie. Autrefois, les membres de cette famille étaient nommés Ben Maïmoni, puis le nom s'est contracté en Ben Mamane, et ce n'est que récemment, que le mot «Ben» ayant disparu, ils répondirent au nom de Mamane. Cette évolution est effectivement confirmée par les témoignages des plus anciens habitants de Safed et Tibériade, tel que le Rabbin Shlomo Ohana émissaire d'Israël au Maroc.

Durant ces années passées au sein de cet héritage ancestral, je développai peu à peu un intérêt pour les origines de ma dynastie. J'entrepris donc de rassembler les maillons de cette chaîne dorée, comptant dix générations de rabbins, juges, et dirigeants communautaires

Ainsi le Rabbin Maïmon appartenant à la huitième génération de rabbanims et de juges, dénommait ses ancêtres de cette façon : «Le fils du Grand Sage le Rav Yossef, fils du Rav Itshak, fils du Rav et Juge Obadia, fils du Rav et Juge Shlomo, fils du Rav Yossef, fils du Sage le Rav Obadia, de mémoire bénie.»

Mon père, que D.ieu rallonge ses jours, citait les membres de la lignée familiale, de la même façon : « Le Juge Yeoshoua, fils du Juge le Rav Raphaël Amram, fils du Rav Rahamim Yossef, fils du Juge le Rav Raphaël, fils du Rav Yeoshoua Haim Aaron, fils du Rav Shlomo, fils du Rav Slialom, que leur mémoire soit bénie.» Car, la couronne des vieillards, ce sont leurs petits-enfants ; l'honneur des fils ce sont leurs parents.

Ainsi, sous nos yeux s'est confirmée la parole talmudique, qui promettait que pour tout érudit dont le fils et le petit fils sont érudits, la Torah demeurera au sein de sa descendance à jamais, comme il est dit « Mon alliance ne sera pas retiré de toi, de ta descendance, et de la descendance de la descendance, à jamais.» (Baba Metsia).

Et ainsi, comme les «tossfot» dans le talmud (ketoubot page 62) l'écrivent les membres de notre dynastie familiale ont mérité de voir les enfants et les petits-enfants devenir des Sages comme le grand et respectable Rav Yeoshoua Haim Aaron paix à son âme, qui à pu voir son fils et petit-fils devenir des Sages ; le Grand Rav Raphaël paix à son âme, auteur du livre «Yad Ramah» et son petit fils le Rav Rahamim Yossef paix à son âme auteur du livre «Hirga Deyoma».

Et lorsque des générations entières se consacrent à l'étude de la Torah et qu'elles accomplissent ses commandements, et ce, pendant trois générations, la Torah demeure parmi elles et ne se retire de ses descendants à jamais.

Et de la même façon, lors des dernières générations, mon père Rabbi Yehoshoua Maman, que D.ieu bénisse ses jours, nommé à la mémoire du Rav Haim Aaron Maman paix à son âme, à mérité de voir ses fils étudier la Torah, devenir des maîtres, ainsi que ses petits-enfants s'imprégner de la crainte du Ciel, de la Torah et de ses commandements.

Deux objectifs s'imposent actuellement. Le premier d'entre eux concerne la conservation et le développement, dans les générations à venir, des valeurs de nos ancêtres. Les générations méritantes pourront ainsi voir leurs actes construire les maillons suivants de la chaîne. Il est intéressant de relever dans le contexte, les paroles de Rabbi Hama Bar Hanina : «D.ieu à étendu son souffle divin, sur certaines familles d Israël» .

On constate donc l'importance dans les Ecritures des liens familiaux, et il convient d'agir ainsi. Nos sages conçoivent donc la relation entre une génération et ses ancêtr es de deux façons. D'un coté les qualités des pères sont un exemple à suivre pour leurs fils, de l'autre la ligne de conduite d'un homme se retrouvera chez ses fils, c'est d'ailleurs le cas de Jacob notre père et de ses enfants, le peuple d'Israël

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