ארכיון חודשי: מאי 2021


Abraham Laredo-אבוהב   Abuhab

אבוהב   Abuhab

Aboab, Abouab

L’orthog־raphe de ce nom semble refleter le terme arabe- اب وهٌاب-«pere donateur» ou «dispensateur de biens" qui est de formation similaire au nom theophore arabe عبد الوهابAbdelwahab («serviteur du Dispensateurs).

Ce nom est porte par une celebre famille juive espagnole dont les descendants constituent des branches en Hollande, en Italie, en Turquie, en Afrique du Nord, a Gibraltar et en Amerique. On le retrouve dans des documents anciens espagnols sous les graphies de Abohab, Abuab, Aboaf, Abohaf et Abof.

A la suite de mariages suivant la coutume espagnole d’unir les noms paternel et maternel, il s’est cree une serie de noms patronymiques tels que: Aboab y Cardoso, Aboab y Lopez, Aboab y Brandao, Aboab y Coronel, Aboab y Osorio, Aboab de Paz, etc.

  1. Abraham Aboab, le plus ancien Aboab qui nous soit connu, vivait a Pelof dans le Royaume d’Aragon. En 1263, il recut du Roi Don Jaime, la tour d’Altea avec ses dependances, territoires et privileges.

2-Isaac (I) Aboab, celebre rabbin, predicateur, philosophe et mys-tique, vecut en Espagne, vers 1300. Auteur de: Menorat ha-Maor «Le Chandelier de Lumiere», ouvrage d’ethique et de vulgarisation religieuse  et rabbinique qui rendit celebre son auteur et eut une grande influence sur les masses. Cet ouvrage fut publie avec une traduction en espagnol a Livourne, en 1675; avec un commentaire en hebreu et une version judeo-allemande par Moses Frankfurter, a Amsterdam, en 1701, avec  une traduction en allemand moderne, par Fiirtenthal et Behrend (Kro- toshin, 1811-46) et en yiddish (Vilna, 1880); Shulhan ha-Panim «La Table des Pains de Proposition)), sur les Prieres et les Benedictions; Aron  haEdut «L’Arche des Temoignages)), sur le Rituel.

3-Abraham Aboab, fils d’Isaac I (2), rabbin a Tolede, en 1310.

4- Isaac (II) Aboab, 1133-1193, rabbin commentateur de la Bible a Tolede, eleve et successeur de Rabi Isaac Campanton et maitre de Don־ Abraham Zacuto et de Rabbi Mosheh Danon. En 1492, il se rendit au״. Portugal avec une delegation de notables juifs, pour negocier avec le  Roi Jean II, 1’etablissement dans son pays, des expulses d’Espagne. Decede a Porto, son disciple, le celebre mathematicien Don Abraham Zacuto, fit son oraison funebre. Auteur de: Nehar Pishon («Le Fleuve de Pishon»), sermons, publies par son fils Jacob, a Constantinople, en 1538; un super-commentaire au commentaire du Pentateuque de Nah-manide (Constantinople, 1525; Venise, 1548); Shittot 'al ha-Talmud' ((Opinions sur le Talmud)); Biur la-Tur Orah Hayyim «Commentaires׳ sur le Orah Hayyim; un super-commentaire au commentaire du Pentateuque de Rashi; des decisions juridiques, etc. Don Isaac Aboab est connu sous le titre de ((Dernier Gaon de Castille». II a ete confondu avec Isaac I (2) par Rab Azulay..

5-Jacob de Isaac Aboab, fils d’lsaac II (1), edita l’ouvrage de son pere, Nehar Pishon, a Constantinople, en 1538.

6-Salomon Aboab, rabbin expulse d’Espagne en 1492, etabli a Fes: ou il figure parmi les rabbins signataires d’une Haskamah autorisant la Nefiha contrairement a la prohibition faite par la Haskamah des rabbins Toshabim en 5286 (1526) et de la Taqqana de 5305 (1533).

7-Abraham Aboab, mort en 1601, et son fils Jacob figurent parmf les premiers emigres d’Espagne a Amsterdam, au XVIe s.

8-Joseph Ohab figure parmi les vingt-quatre juifs portugais martyrises et brules a Ancone, par ordre du pape Paul IV, en 1556 (D. Kaufman, Les Martyrs d’Ancone, REJ XI, 1885).

9-Immanuel Aboab, arriere-petit-fils d'Isaac II (4), rabbin ne a Porto (Portugal) vers 1555, mort a Venise en 1628. En 1603 il defendit ses coreligionnaires a Venise contre des accusations malveillantes et il prouva facilement que les juifs n’avaient manque jamais de courage ni  de devotion pour faire les plus grands sacrifices envers leur patrie d’adoption. Il est l’auteur de: Le Royaume de I’Intellect; Des Fondements de la Verite, en defense du Talmud; Histoire et Apologie de la Tradition Juive, ouvrage contenant plusieurs notices sur l’histoire des juifs- en general et surtout des juifs espagnols et portugais, termine en 1625 et publie par ses heritiers a Amsterdam en 1629; une deuxieme edition parut egalement a Amsterdam, en 1727; sous le titre de Nomolo gia 0 Discursos Legates (un ms. de cet ouvrage se trouve a Madrid, a la Bibliotheque de l’Academie d’Histoire).

10-Judah Aboab, petit fils de Don Isaac II (4). Vers 1580, il s’etablit au Maroc et fut nomme Grand Rabbin a Elksar Elkebir. Parmi ses  nombreux disciples figure David Fayon qui fournit a Immanuel Aboab une quantite de renseignements sur l’expulsion des juifs d’Espagne et du Portugal.

11-Isaac de David Aboab, edita en 1590, a Amsterdam, le Livre des Psaumes avec un commentaire de Meiir Arana et composa un poeme hebraique pour l’ouvrage de Menasheh Ben Israel, intitule Peneh Rabah (Amsterdam, 1628). K.

12-Isaac Aboab da Fonseca, ne a Castrodaire (Portugal), en 1605, mort a Amsterdam en 1693. Fils de David Aboab et d’lsabel da Fon-seca. Fuyant l'Inquisition, sa famille s’etablit en 1612 a Amsterdam ou il etudia sous la direction du rabbin Isaac Uziel de Fes et fut nomme Grand Rabbin a l’age de 21 ans. Lors de la fusion des trois Communautes d’Amsterdam, en 1639, il fut maintenu dans ses fonctions mais pour des raisons economiques, il accepta, en 1642, le poste de Grand Rabbin de la Communaute de Pernambuco (Bresil) qui venait de se constituer. A la perte de cette possession par les Hollandais, a la suite de la guerre  avec le Portugal, en 1649, il dut quitter le pays avec tous les juifs qui y etaient etablis. A son retour a Amsterdam, il fut nomme de nouvean Grand Rabbin et President de l’Academie Talmudique. Orateur eloquent, poete, homme de science et porte vers la Cabale, il traduisit en  hebreu les ouvrages espagnols d’Alonso de Herrera sur la Cabale. Dans; ses derniers jours, il devint un adepte secret de Shabbetai Zebi. Il presida la Communaute d’Amsterdam pendant plus d’un demi-siecle et travailla a son bien-etre donnant !’impulsion a la construction de sa Grande Synagogue. II possedait une riche bibliotheque dont le catalogue fut imprime en 1693. 11 fut le premier auteur juif en Amerique. De ses nombreux ecrits on n’a publie que les ouvrages suivants: Pardfrasis comentada sobre el Pentateuco (Amsterdam, 1681); Sermao ern Me- moria de Abraham Nunes Bernal; Sermao Funebre em Memoria do Dr. Joseph Bueno (Amsterdam, 1669); Sermao no Alegre Estrea- mente e Publica Celebridade da Esnoga (Amsterdam, 1675); Sermao por Hatan Torah Sr. Y aha cob Israel Enriques (Amsterdam, 1678); Zekher 'Assiti le-Niphlaot-El, compte-rendu de la guerre entre les Hollandais et les Portugais au Bresil et des souffrances des juifs dans ce pays, publie en partie dans ((Publications American Jewish Historical Society)), No. 5, 129 et seq.; De la Coaligacion de los 13 Articulos de la Fe (Bresil, 1636); Sepher Sha'ar ha-Shamayim «Livre de la Porte du Ciel», traduction hebraique des ouvrages sur la Cabale ecrits en espa- gnol par Abraham Cohen de Herrera (Alonso de Herrera), Casa de Dios, et Puerto del Cielo (Amsterdam, 1645.

אבוהב   Abuhab

Aboab, Abouab

עקיבא, הקמע והסוד.-סיפור וקמע-עוזיאל חזן

סייפור וקמע.עוזיאל חזן

 'קמע לזכרון מצאו בכנף מעילו של רבי עקיבא כשהוציאוהו להריגה"

(ספר אלק׳ם)

רבי עקיבא היה מחשובי העוסקים בתורת הסוד בזמנו ועליו נאמר:

1- מה שנעלם מעיני כל הבריות ונסתר ממלאכי השרת, נגלה לרבי עקיבא במעשה המרכבה ".

2-'ארבעה נכנסו לפרדס : בן עזא׳ הציץ ומת, בן זומא הציץ ונפגע, אחר קצץ בנטיעות… רבי עקיבא יצא בשלום, ..עלה בשלום וירד בשלום".

3- תעלומה יוצא אור… דברים המוסתרים בבני אדם הוציאם רבי עקיבא לאורה".

עקיבא, הקמע והסוד.

עקיבא ירד ממעלה הר־ציון ברגלים יחפות. בידיו נשא שה רך, מייבב, והיה מדלג עימו במורד הוואדי. כאשר הניח לו עקיבא, רץ השה מיד והצמיד שפתיו לדדי אמו. עקיבא טיפס חזרה לפסגת ההר, התיישב וניגן בחליל רועים. מנגד השתרעה אחוזת אדונו, בן כלבא־שבוע, ראש וראשון לעשירי ירושלים. הניח עקיבא לחליל הקנים ונאנח. בן שלושים ותשע היה וטרם מצא אישה. בור ועם־הארץ אשר שום עלמה מבנות ציון לא מצאה בו חפץ. נשך שפתיו וחשב: הלנצח יהיה רועה צאן, כאחרון העבדים?

עד מתי יבלה לילותיו בדיר ובאורווה? הוא עתה באמצע חייו, טרם יצר דבר ולא למד מאומה, לא צבר הון ולא רכש חוכמה, לא הביא ילדים לעולם ולא הרחיק לכת מעבר לתחומי האחוזה. עוד משחר נעוריו, כאשר המקדש עמד עדיין על תילו בשיא יפעתו, היה עקיבא עולה להר־הבית, מביט ומקנא לתלמידי החכמים שהתאספו ברחבת המקדש. בוחן את הדרת פניהם ואת חן נעוריהם. נעצב למראה הערצת העלמות את תלמידי החכמים שקיוו לראות בהם חתנים, והוא, עקיבא, גר מנודה ונשכח. מעמד הגר היה כאות־קין במצחו, תואר שהוא כספחת בקרב היהודים. עקיבא חש כנווד נטול שורשים, חסר יוחסין ונעדר זכות־אבות. כך, טעון מרירות וצער, היה מדדה בחוצות ירושלים, לבוש כאחד העבדים ומטה רועים בידו. מגניב מבטים לזוגות האוהבים שחלפו על פניו בחוצות העיר, קולט מהם מילות שיר־השירים המתנגנות בין החומות. מתעלם מלעג תלמידי החכמים ומקנטורי השומרים, עולה ומביט בשקיעה הנכבית בעיניו ודולקת מעל המקדש בהילה של פז ואודם, וחולם על רעיה.

כלבי הרועים היו ידידיו והשמים כספר הפתוח היחיד שידע עקיבא לקרוא. זה העולם הקסום שכוכביו כאותיות של רזין וחוכמה בעיניו.

בהיותו עם הצאן, משקיף היה ממרום שבתו, מעל לאחת הגבעות שהקיפו את גיא בן־הנום, ועוקב מדי־פעם אחר עלמת־חן אחת, בת אדונו, המשוטטת בשדות האחוזה ומסיטה את תשומת לבו מן העדר ומהרהורי המועקה. כמשב־רוח רענן נדמתה בעיניו והיא מטהרת את מוחו ממחשבות טורדות. לעיתים הייתה מתקרבת ומאזינה לנגינת החליל שלו, כשהיא ישובה מתחת לעץ תאנה ענף, תומכת סנטרה בחופני ידיה ומקשיבה לו מבלי־אומר. הוא היה מגניב מבט לשערה הארוך, הנופל לצירי פניה במפלי חן, והיה שוכח עולם ומלואו, ויש ותנופף לו העלמה יד לשלום, בעודו אוסף את העדר בקריאות שהדהדו בכל הגיא.

בת ט״ו הייתה רחל וכבר נתונה לחיזוריהם של בחורי ירושלים, בני שועים ונגידים, צאצאי כוהנים גדולים ותלמידי חכמים, בתוכם היו גם מכובדים ונסיכי אומות אחרות שביקשו להתגייר למענה. רחל דחתה את ההצעות. כל כולה נתונה להזיות ולציור דמותו הבלתי נתפסת של גבר חלומותיה. לא הועילו הפצרותיה של אמה ומחאותיו של אביה שאיים לנדותה מנכסיו.

״בממונך לא יבוא לי אושרי, אבי״ הייתה מתריסה כנגדו.

כלבא־שבוע היה חוכך בזקנו ונאלץ, למגינת לבו, להשיב ריקם את פני המחזרים ולדחות בצער את תשורותיהם. בפני בני־ביתו היה מתוודה: ״הענישני אלוהים והעניק לי בת יפה ותמהונית״.

רחל אהבה את הטבע והרבתה לטייל באחוזה, מכרכרת בין קני השיבולים ובין עצי הבוסתן. באחד הימים, פסעה לעברו של רועה עדרי אביה. עקיבא נשף נוגות בחלילו, הבחין בה ומיד פסק מנגינתו. ״לא, נגן בבקשה, נגן ואני אשיר״ הציעה. ״ביישן אתה וצנוע, עקיבא״ העירה. הסומק כיסה את פניו, כנער שטרם בגר. ״הבט בי עקיבא״ הפצירה בו. ״יופייך מסנוור״ התוודה ״את בת אדוני, ואני עפר ועם־הארץ…״.

״אתה גבר, עקיבא, ואני בסך הכל אישה, בשר־ודם ולא מלאך״ אמרה.

חייך והביט בה בערגה מהולה בחרדה. רחל בחנה את פניו עזי ההבעה, את התווים הנוקשים שהזמן, הרוח והשמש חרשו במצחו ובלחייו.

בימים הבאים לא העבד הוא שהביא לו את ארוחותיו, כי אם רחל. משחרת הייתה את העבד, נוטלת מידו את צרור המזון ומעלה אותו לעקיבא. בהגיעה הייתה מתנשמת ומתנשפת מתוך שמחת המפגש. על פניה נפרש חיוך שובב כשל מי שטעמה מים גנובים. פעם אחת מעדה במורד ההר ונקעה את רגלה. ירד עקיבא בבהלה ונשאה על כפיו. בעדינות הניח אותה על מצע שבולים שכופף ברגליו, קרע פיסת בד מאבנטו, נטל פך שמן שנשא דרך קבע בצקלונו, מרח אותו על כפות ידיו ועיסה את רגלה הפגועה, כפי שעשה לא אחת לגדיים ולטלאים. לאחר מכן קשר באגד את קרסולה. כאשר נשא אותה לפתח ביתה, חש התרוממות רוח ודילג עימה כמרחף בשמים. בהגיעו, עמדה סוכנת־הבית המואביה ונתנה בעקיבא מבט זועף. ביקש לשאת את רחל לפנים הבית, אך האמה מנעה בעדו, נטלה את בת אדונה וסילקה אותו בטרם יכלה רחל לפצות את פיה ולמחות.

בשעת הדמדומים היה אוסף את עדרו, מלווה במבטו את כדור השמש הארגמני, פונה לבקתתו ונושא בלאט את בדידותו. כך היה עד שהיה מפציע השחר. באחד הבקרים נשא תפילה לשמים: ״ריבונו של עולם, קבל נא תפילתו של גר ועם־הארץ שכוונתו טהורה. אל נא רפא לה ועשה שתהיה שלי, והנני נודר שאאדיר את תורתך ואקדש את שמך…״ מיד יצאה העננה הקטנה והלבנה ועמדה מעל לראשו. עקיבא הכיר בה את זו שראה תכופות מעל להר־הבית, והנה הפעם כנפיים לה ופני מלאך. התעורר ורחל רכונה מעליו. מצמץ בעיניו להיווכח אם חלום הוא. רחל הניחה מטלית רטובה על מצחו ואמרה: ״עורה עקיבא!״

״רחל?״ שאל בתמיהה. והיא השיבה בחיוך. ״מה שלום הרגל?״ התעניין.

״בריאה כבראשונה, בזכותך״ אמרה ״השבח לאל״.

״האם אביך יודע על ביקורייך אלה?״ שאל בדאגה. ״לא״ השיבה פסקנית.

״ואינך חסה על עצמך?״ שאל. ״כיצד?״ תמהה.

״אם יתגלה הדבר, ישלח אותך אביך לאחיו שבגליל, ואותי יעניש בארבעים מלקות״, אמר. ״אתה תעמוד בזה, עקיבא, איש חזק אתה״ העירה בחיוך. ״במלקות אעמוד, אך לא בפרידה״ אמר.

״עקיבא…״ קראה לפתע מהססת, כמתחבטת בהחלטה קשה.

הביט בה עקיבא, משתומם. רחל קרבה. ״מה את מסתירה ממני?״ שאל, מבקש להפיג את המתח.

״עקיבא״ הפטירה לבסוף ״אם אנשא לך, האם תלך ללמוד תורה?״

הביט בה עתוק־נשימה וחש כמי שהשליכו לידיו כדור־זהב לוהט כאש, והיה אוחזו בשקיקה ונושא את כאב המגע. ״רחל יקירה, השמעו אזנייך מה שפיך מדבר?״ נאנח. ״וכי אמרתי דבר שיגעון?״ תמהה.

״מה מצאת ברועה עני, עם־הארץ, גבר באמצע חייו… מדוע לא תקחי לך את אחד מתלמידי החכמים או הנסיכים המתדפקים לפתחך?…״ רחל הביטה בו בערגה ואמרה: ״איני רוצה באיש מלבדך, עקיבא…״

״אישה את במראייך, רחל, אך עוד ילדה בנפשך. נפתלים הם דרכי החיים ורק קצה קציהם ניגלה לך…״

״אולי ילדה אני, עקיבא, אך ילדה אמיצה היודעת את דרכה״ אמרה.

״נכון הדבר, אולם אביך יחרים אותך וינדך מנכסיו״ הוסיף.
המשך…….

עקיבא, הקמע והסוד.-סיפור וקמע-עוזיאל חזן

עמוד 33

La famille Marciano-les  coutumes  de  la  famille.

debdou-1-090

les  coutumes  de  la  famille

Les Marciano ont innove leurs propres coutumes, et la posterite les a enterinees. Toutefois le corpus de traditions n’a acquis sa charpente spirituelle bien definie que lorsque la plupart des membres de la famille se sont rassembles a Debdou et ses environs.

Je souhaite partager avec le lecteur trois coutumes specifiques (dont une est encore en vigueur).

(I) Les Marciano mangent de la viande le Chabbat Hazon (celui qui precede le jeune du 9 Av) quand d’autres communautes se 1’interdisent.

Rabbi David Hacohen en a touche un mot dans son recueil de responsa Kiryat Hanna David (vol. 1, p. 122) : «Les habitants de Debdou ne consomment pas de viande en periode de deuil. C’est la une vieille tradition qui doit sa paternite a la communaute sevillane, comme le souligne l’auteur du Michpat Outsedaka Beyaacov (cite dans l’ouvrage Leket hakema’h au chapitre des voeux et serments, auquel on se reportera). On consultera egalement le livre Mayim Hayim section Yori didea ch. 67 pour les arrets juridiques appropries.

Formee a partir d’expulses de Seville, la communaute de Debdou a donc adopte cette coutume en y ajoutant toutefois une mesure supplemental : s’abstenir de viande meme le Chabbat qui traverse la periode de deuil. Je crois que cette coutume en explique une autre : ne pas gouter de viande les neufs premiers jours du mois de Av y compris le Chabbat, exactement comme en periode de deuil. Mais tout le monde n’adhere pas a cette coutume car les distingues Marciano, eux, s’efforcent plutot de manger de la viande le Chabbat Eikha, et imposent cette contrainte jusqu’aux plus demunis des leurs» (fin de citation).

Une precision : ce plat de viande, que les Marciano appellent khlia Ihem, est consomme en guise de troisieme repas de Chabbat Eikha (qui precede le 9 Av).

(II) Les Marciano portaient autrefois une boucle d’oreille en or. Rabbi Chmouel Marciano evoque cette tradition pour le moins originale:

«Tous les membres de notre famille Marciano, petits et grands, suspendent a leur oreille droite un anneau d’or. D’autres families le font egalement.»

Je puis, sans aucune pretention, justifier cette tradition a la lumiere d’un texte du Levouch (lois relatives a Roch Hodcch ch. 417) : «Les femmes evitent plus que les hommes de travailler a Roch Hodcch, parce que c’est un jour faste pour elles, et un cadeau Di-vin venu recompenser une attitude heroique : elles ont refuse de ceder leurs boucles d’oreille aux epoux qui les reclamaient pour fabriquer le veau d’or. En effet, il est ecrit d’une part «Aharon leur dit: enlevez les boucles d’or qui pendent aux oreilles de vos femmes, garcons et filles et emmenez-les moi», et d’autre part «Le peuple (sans inclure comme au debut les «femmes, garcons et filles») se debarrassa des boucles qui pendaient a ses oreilles» : on en deduit que seuls les hommes ont sacrifie les bijoux. Les femmes, elles, n’ont pas consenti a soutenir de quelque maniere le culte idolatre. Et en souvenir de cet effort meritoire, D-ieu a retire aux hommes la saintete de Roch Hodech et l’a confiee aux femmes» fin de citation du Levouch.

Pour ma part, j’ai lu dans le livre Haye Avraham – Taame hamitsvot ch. 252 : «Le Talmud de Jerusalem declare que les femmes s’abstiennent de travailler a Roch Hodech, la Hagada en expose les motifs : elles ont refuse d’offrir leurs boucles d’oreille au veau d’or; par contre, elles ont donne au sanctuaire des materiaux avec beaucoup d’enthousiasme, ainsi qu’il est ecrit Les femmes vinrent avec leur epoux, parees de bijoux qu’elles dediaient a la construction du sanctuaire; enfiin, elles ont fait l’ouvrage Di-vin avec beaucoup de zele, comme il est dit Toute femme qui en eut Le sentiment, travailla a la broderie. Voila pourquoi le Roch Hodech leur a ete concede comme jour faste» (s’y referer). Au ch. 246, le meme auteur ajoute que «puisque les femmes evitent de travailler ce jour־la», on appelle quatre fideles a la lecture de la Torah (et non trois comme lors des jours ouvrables).

C’est dire que les femmes sont doublement meritoires : d’une part pour avoir freine le culte du veau d’or et, d’autre part, pour avoir accelere les travaux du sanctuaire. En recompense, un jour de fete leur a ete decerne : la neomenie (Roch Hodech). Et pour marquer 1’evenement, les sages invitent une personne supplementaire a monter a la Torah ce jour-la. Aussi les femmes qui frequentent la synagogue et assistent a la lecture de la Torah auront garde d’y aller a la neomenie, pour honorer et assister a leur privilege.

Au ch. 249, le meme auteur s’inspire des propos du Birke Yossefch. 253 : pressentant que les femmes juives se garderaient de commettre le peche du veau d’or, notre mere Rahel a institue 1’office additionnel {le mousaf) de Roch Hodech. Elle y a laisse son empreinte : l'acronyme des mots Rache Hodachim Leamekha natata (liturgie du mousaf) forment en hebreu le prenom Rahel.

De ces textes il ressort que les femmes ont acquis un immense credit qui, je crois, justifie l’adage talmudique selon lequel «Les Juifs sont sortis d’Egypte grace aux femmes pieuses». Pieuses, car elies ont plus tard entrave la faute du veau d’or et hate en revanche la mise en place du sanctuaire.

Bienheureux l’homme qui epouse une femme pieuse. Quand bien meme il devierait du droit chemin, sa femme le rappellerait a l'ordre.

Meme idee dans le Midrach Eliahou : «D-ieu a accorde aux femmes le privilege d’observer Roch Hodech parce quelles ont repugne a l’abominable veau d’or.»

J’ai lu egalement un commentaire du meme genre sur le verset Le peuple se defit de ses boucles d’oreille: (Exode, 33.4), en butte au refus de leurs epouses, les hommes ont arrache de force les bijoux, violence qui temoigne eloquemment de l’innocence des femmes. C’est pourquoi elles portent jusqu’a present des boucles d’oreille en or, proclamant leur innocence dans cette affaire. Et pour en venir a mon point, j’affirme que ces motifs valent aussi pour notre famille. Si elle porte des boucles d’oreille (jusqu’a ce jour), c’est pour mani- fester que leurs ancetres ont refuse de ceder les leurs a la confection du veau d’or. Ce qui n’est pas le cas des families qui ignorent cette coutume.

Bien sur, on objectera que la tribu Cohen non plus n’a pas peche (comme le relate la tradition) : pourquoi ne porte-t-elle pas de boucles d’oreille? A cet argument, je repondrai tout bonnement que les Cohanim n’adherent pas a cette coutume parce que leur statut ne le leur permet pas : une oreille percee est une tare qui rend inapte au pontificat, comme il est dit (Le Cohen) sera exempt de toute tare  et encore Que tout homme qui porte en lui une tare ne sapproche pas. Les Cohanim ne peuvent donc percer leurs oreilles, car ils vivent dans l’attente de la reconstruction du troisieme Temple ou ils comptent bien officier. De plus, l’innocence des Cohanim est un fait largement notoire qui n’en appelle a aucune publicite tandis que celle des Marciano n’est pas aussi evidente. II nous faut donc proclamer que nous n’avons pas succombe a ce peche, proclamer que notre oreille est alerte et sensible a la parole Di-vine, en y suspendant un anneau d’or. C’est une coutume logique et sensee.

Un erudit a tente de refuter ce raisonnement. Pourquoi alors, a-t-il pretendu, les Marciano mangent de la viande a Chabbat Eikha? Et pourquoi les families qui s’en abstiennent taxent les Marciano de azamine (e’est-a-dire «responsables du veau d’or»), et leur Chabbat de Chabbat l'azma?

Je lui ai repondu que cela n’altere en rien mes arguments, que je persiste a defendre mon opinion. Le titre de azamine signifie non pas «responsables du veau d’or», mais plutot «issus de azamine» c’est-a־dire d’une famille qui parle une langue etrangere, ce qui, on me le concedera, vise tout le Peuple Juif. Le verset ne dit-il pas La maison de Yadkov vient d’un peuple etranger {Meam Loez) ? Et de surcroit le traite Meguila n’affirme-t-il pas que Celui qui lit la meguila a des etrangers dans une langue etrangere (leloazim belaaz) Donc azamine a la meme etymologie que Laaz (en arabe le z tourne en j) et designe la ville et la culture etrangeres qui accompagnent nos origines.

Quant aux raisons de la consommation de viande a Chabbat Eikha, voici queiques explications : j’ai oui-diie que nos families, exilees depuis la destruction du premier Temple, ne sont pas retournees en Israel lors de la construction du second Temple et la mobilisation d’Ezra. Elle sont restees en exil et n’ont pas vu le deuil du second Temple, c’est pourquoi elles continuent a manger de la viande.

La famille Marciano-les  coutumes  de  la  famille.

L’exil Marocain -Dans la poesie de David Ben Hassine-André E. Elbaz

recherches-i.Ben-Ami

 

Ainsi, David Ben Hassine reprend-il les accents, et meme certains versets du prophete Jeremie se lamentant sur la destruction du Ternple, pour pleurer les souffrances des siens, livres a ces bourreaux qui ne reculent devant aucune profanation, qui se moquent de l'enseignement de Dieu et foulent aux pieds les rouleaux sacres de la Thora

(אל עוברי דרך אקראה; אתה ה׳ עד מתי (

Revue des Etudes Juives, 1898), ces monstres de lubricite qui donnent libre cours a leur instinct bestial et violent sans pitie des “vierges et des femmes vertueuses” ( קול מלחמה, צב, ב-צג; בכי תמרורים, צג

Jacob et Israel sont livres aux pillards…

Des ennemis cruels, vains et pervers…

La fille de Sion… foulee aux pieds par ses tortionnaires…

Est restee comme une veuve, une femme repudiee,

Toute de noir vetue, livree a la risee de ses voisins…

Elle n'a pas trouve de repos chez les peuples etrangers…

L'ennemi a tue ses justes et ses valeureux

Comme on egorge des boeufs et des moutons.

Il lui a impose un joug cruel.

Nul ne peut lui echapper.

Que peut faire l'agneau, la chevre sans defense?…

Ses ennemis l'ont haie, ils ont vu sa nudite

Ils ont detruit ses villes, abattu leurs fortifications…

Le jour ou des etrangers sont venus par vagues suecessives,

Ils ont vole et detruit, ils ont violente des vierges pures

(קול מלחמה, צב, ב-צג) 

Bien entendu, ces references et ces emprunts aux textes bibliques, ces images stereotypees, font partie des techniques traditionnelles de tous les poetes juifs nord-africains de son epoque.

Cependant, il ne s'agit pas, chez David Ben Hassine, de simples conventions litteraires destinees a mettre en valeur sa virtuosite poetique, mais de la volonte de temoigner d'une experience authentiquement vecue. Nombre de ses piyoutim ont ete composes a l'occasion d'evenements historiques precis, dont il a ete frequemment le temoin oculaire, et dont il donne souvent les details et meme la date exacte. Le tableau de l'oppression des juifs au Maroc qu'il nous presente est confirme par les recits concordants de ses contemporains, chroniqueurs, poetes et voyageurs etrangers de passage dans le pays.

Il n’est done guere surprenant que David Ben Hassine finit par voir dans ses persecuteurs la manifestation meme de “l’Ange de la Mort” (אתה ה׳ עד מתי, ז). Vision effrayante, totalement negative des musulmans marocains, qui ne peut s’expliquer que par les souffrances inhumaines endurees par les victimes juives terrorisees.

Comme tous les lettres juifs de son epoque, David Ben Hassine ressent dans sa chair l'humiliation imposee quotidiennement a tous les siens, aussi bien par la populace que par les maitres du pays, qui ne leur permettent pas de vivre “la tete haute” (לך אוחיל רב עליליה, יד). A de nombreuses reprises, il se lamente sur l'avilissement de son “peuple ecrase” (לתורה ואל מצותה, ל, ב), “asservi, martyrise” (לצור גואלנו, לה), “miserable, meprise, couvert d'opprobre et d'ignominie” (ה׳ דבקה לעפר נפשי, ד, ב). Dans un “chant compose sur l'exil d ,Israel parmi les nations”, le poete blesse epanche son amertume devant ces “oppresseurs qui bafouent impunement mes commandements et mes lois, et qui raillent mes prophetes” (אתה ה׳ עד מתי, ז).

  1. Au XVIIIe siecle, les juifs du Maroc etaient soumis a toutes sortes d’obligations et de restrictions degradantes, comme le note Louis Chenier: “asservis et toujours humilies” (Correspondance, op. cit., p. 88), “employes aux travaux les plus vils… meprises et accables par les vexations” (p. 490). Dans ses Recherches historiques sur les Maures, Louis Che- nier precise: “Les juifs ne possedent ni terres, ni jardins; ils ne pourraient jouir tranquillement de leurs fruits; ils ne peuvent porter que des habits noirs, et il ne leur est permis de passer, que nu-pieds, aupres des mosquees, ou dans les rues oil il y a des sanctuaires. Le moindre des Maures se croit en droit de maltraiter un juif; et celui-ci ne peut se defendre, parce que la loi et le juge sont toujours en faveur du Mahometan” (Recherches, Paris 1787, vol. Ill, pp. 131-132).

Le rabbin-juge Raphael Berdugo, beau-frere de David Ben Hassine, rappelle l'usage des officiels marocains qui frappaient les juifs sur la nuque pour souligner leur avilissement (רב פנינים, Casablanca 1969, p. 189). Samuel Romanelli (op. cit.) donne egalement des exemples de l'humiliation de ses coreligionnaires au Maroc.

L’exil Marocain Dans la poesie de David Ben Hassine-André E. Elbaz

נשים סוחרות מחוץ לבתיהן-אליעזר בשן

נשות-חיל-במרוקו

פרק ח: נשים סוחרות מחוץ לבתיהן

הָיְתָה כָּאֳנִיּוֹת סוֹחֵר מִמֶּרְחָק תָּבִיא לַחְמָהּ. (משלי לא:יד)

יחס החכמים לנשים הסוחרות בשוק

החכמים לא ראו בעין יפה נשים, היוצאות לשוק ומתערבות בחברת גברים. גישה זו באה לידי ביטוי במקור מצפרו משנת תעייה (1715), הדן בעבירות שונות, שבעטיין נעצרים השמים ולא יורד מטר: ״שהנשים עושים השוק עם הגויים בין החוצות וקונים משם הקדרות והעצים… הגויים מסתכלים בהם ומדברים להם דברי תפלות״. אולם מקור זה מוכיח, שנשים יהודיות אכן שהו בשוק לרגל מסחרן. ספק אם דברי החכמים השפיעו וגרמו לביטול התופעה, שכן מלחמת הקיום חייבה זאת (עובדיה, תשל״ה-תשמייה, מס׳ 62. נגד נשים, היושבות ברחובות ובפתחי חצרות: שם, מס׳ 104).

הרב י״מ טולידאנו כתב: ״כבכל ארצות המזרח כן גם במארוקו אי אפשר כמעט למצוא נשים עוסקות בתגרנות כבאירופה, כל כבודה בת מלך פנימה. זהו פתגם שגור בפי יהודי מארוקו, ואם נפגוש באשה מוכרת מה בשוק הרי יכולים לדעת כי היא אחת מהבזויות״ (טולידאנו, תרע״א, 214; בן שמחון, תשנ״ד, 471). אך כפי שניתן ללמוד מהמקורות שלהלן אין הנחתו עומדת במבחן המציאות.

שלמה דשן כתב, שנשים לא היו מעורבות בעסקי בעליהן; הן היו פעילות רק במקרה שתאלמנו או נעזבו (138 ,1983 ,Deshen). קביעה אחרונה זו תואמת את המציאות ההיסטורית יותר מזו של טולידאנו. אולם היו גם נשים שעבדו וסחרו בהיותן נשואות.

 

נשים יהודיות רוכלות ככפרים

בעיר סלא נהגו נשים יהודיות למכור בגדים – תעסוקה שאפשרה להן להיכנס לבתי המוסלמים. הן שימשו מקור למידע אודות טיב הבנות הצעירות המיועדות לנישואין (2 .Brown, 1976, 240, n). במקומות אחרים נהגו רוכלות יהודיות ומוסלמיות לבקר בבתים ולהציע תכשיטים, בגדים ומוצרי בית לנשים (1904,251 ,Aubin).

צרפתי שביקר במרוקו בתחילת המאה ה־20 ראה נערה יהודייה, שמכרה בשוק שטיחים כשהיא מצטרפת אל צבא הרוכלים. היא גברה עליהם באמצעות כישרונה להמציא כל סחורה מבוקשת (306 ,1902 ,Moulieras). על אישה שמכרה חנות בשוק הרצענים כתב רבי רפאל משה אלבאז(תש״ם, חו״מ, סימן עג).

רבי ש״י אביטבול מצפרו כתב אודות אישה, שסחרה בבית־המלכות כשבעלה עזבה: ״נדרשתי לפתוח יד בתשובה בדין האשה אסתר בת משה ארוימי הנקראת בושיבא שבגד בה בעלה… והרחיק נדוד והניחה היינו עזובה היינו שכוחה זה כמה שנים ונתעלם מן העין ולא נודע מה אירע לו עד היום שנמצאו עדים על מיתתו ואז הותרה מכבלי העיגון… ומיום שהלך בעלה והניחה בחוסר כל עמדה אסתר לבקש על עצמה וחגרה בעוז מתניה לשרת כחצי בית המלכות ובית השרים ועשתה והצליחה היתה כאניות סוחר להחיות נפשה ואת נפש בנה ותאכל ותשבע ותותר אחריה ברכה מרובה ועתה לשאול הגיעה אם יש חלק לבנה במה שהרויחה״ (אביטבול, תרצ״ה, חלק א, סימן צא).

השאלה שהתעוררה עסקה בתביעת הבן את ירושת אמו. יש לשער, שהאישה מכרה תכשיטים בהרמון המלכות לנשות הסולטאן. אם השאלה התעוררה בימי זקנותו של המשיב, כי אז מדובר בסולטאן סלימאן השני(1822-1792), ששלט אחרי יזיד וביטל את גזרותיו. מעשה דומה נזכר על־ידי מרדכי גיג, תרנ״א, אהע״ז, סימן טו.

גם בסיפורת העממית מדובר על אלמנה, שהתפרנסה ממכירת תכשיטים וחפצי ערך אצל שרי המדינה. במקרה אחד אף לקחה את בנה אל המושל כדי למכור לו חפץ (מוגרבי, תשכ״ח, קכד).

רבי מימון בירדוגו ממכנאס נשאל מפאס אודות

״ראובן הלך למרחקים והניח אשתו עגונה כמו יב שנים ובן אחד קטן ולא הניח לה כלום רק היתה עושה ואוכלת מיום שהלך בעלה עד היום. ויהי היום באו עדים שמת בעלה הנזכר… ובאו קרובי הבעל ותבעו האשה לחלוק עם בנה כל הנמצא לה תקנת קדמונינו, והיא צועקת שמלבד שהניחה עזובה שכוחה והיתה זנה ומפרנסת לה לעצמה ולבנה עוד זאת שתחלק עמהם מעשה ידיה״.

תשובת החכם הייתה: ״המנהג פשוט שכל הנכסים הנמצאים בין לבעל בין לאשה הכל חולקין וכל שכן מעשה ידיה שהם שלו לגמרי ואפילו הנשים המשרתות בבית המלך מעשה ידיהן לבעל… וחולקת עם היורשים כל מעשה ידיה (בירדוגו, תש״א, אהע״ז, סימן קטו). דברי אותו חכם על נשים, המשרתות בבית המלך, אין מקורם בדמיון; הם מבוססים על תקדימים.

מעשה נוסף באישה, שמכרה לבית המלך, אירע במחצית השנייה של המאה רד19:

לאה אשת יעקב היתה עושה מלאכה כשאר נשי העיר וגם בעלה היה עוסק במלאכה הידועה לו והיה זן אשתו כאשר תשיג ידו ושוב לאה פשטה ידה בעסקי משא ומתן עד שהגיעה להסתחר בחצר בית המלכות והצליחה עד שהושיבה את בעלה בחנות בשוק ידוע לאנשים סוחרים. אחר כך נפטר והניח אלמנתו ושתי בנות נשואות והאשה משתדלת לגבות החובות שחייבים לה ולפרוע מה שהיא חייבת לזולת. בת אחת ערערה וטענה על אמה שהיא מבזבזת לאחיה וקרוביה ומעדיפה את אחותה על פניה. האם ענתה לה: ״הלא זה עניי ויגיע כפי ומה לי ולכם כי תריבון עמדי… וזה לך האות כי בכל הכתבים שמחוייבים לי הזולת, אינם כתובים אלא על שמי, ואין עסק זה נכלל בכלל מעשה ידיה שהוא לבעל או ליורשיו. והבת טוענת כל מה שקנתה אשה קנה בעלה״. רבי יצחק אבן דנאן השיב, שהדין עם הבת, דכבר זכה הבעל בכל מה שעשתה והצליחה וזכו בנותיו אחריו… אם האשה רוצה לזכות בהכנסות עליה להביא ראייה שנפלו לה מבית אביה. אבל במקרה זה אינה טוענת. לכן הבנות יורשות בשוה מכוח ההורים (אבן דנאן, תרס״ב, חלק ב, דף עב ע״ב).

נשים סוחרות מחוץ לבתיהןאליעזר בשן

אבוהב   Abuhab-Aboab, Abouab-Laredo Abraham-les noms des juifs du Maroc

אבוהב   Abuhab

Aboab, Abouab

L’orthog־raphe de ce nom semble refleter le terme arabe- اب وهٌاب-«pere donateur» ou «dispensateur de biens" qui est de formation similaire au nom theophore arabe عبد الوهابAbdelwahab («serviteur du Dispensateurs).

Ce nom est porte par une celebre famille juive espagnole dont les descendants constituent des branches en Hollande, en Italie, en Turquie, en Afrique du Nord, a Gibraltar et en Amerique. On le retrouve dans des documents anciens espagnols sous les graphies de Abohab, Abuab, Aboaf, Abohaf et Abof.

A la suite de mariages suivant la coutume espagnole d’unir les noms paternel et maternel, il s’est cree une serie de noms patronymiques tels que: Aboab y Cardoso, Aboab y Lopez, Aboab y Brandao, Aboab y Coronel, Aboab y Osorio, Aboab de Paz, etc.

13.Jacob Aboab, medecin a la Mecque en 1626. JE I, 75.

14.Mattathiah Aboab, representait la Congregation «Beth Jacob" d’Amsterdam, en 1639.

15 Moses Aboab, fils de Mattathiah (14), fut President de la Communaute portugaise d’Amsterdam, apres 1639.

16 Abraham Aboab (Fulero), philanthrope religieux consacre a l’etude de la Iitterature hebraique. Vers 1627 il fonda la synagogue «Keter Torah» a Hambourg et de nombreuses ecoles en Palestine, a Mantoue et dans d’autres endroits. II mourut a un age avance, en 1642, a Verone ou son fils Samuel etait Grand Rabbin. Le predicateur Azariah Figo prononqa son oraison funebre. Figo, Recueil de Sermons, No. 77. JE I, 73; V, 330; Gaon I, 1.

17 Samuel Aboab, «RaSha», fils d’Abraham (16), ne en 1610 et mort a Venise en 1694. Eleve et gendre de David Franco, acquit une grande celebrite et devint Grand Rabbin a Verone. Polyglotte distingue, tres charitable, il menait une vie ascetique, visitant les malades et nourrissant ses eleves. En 1650, il fut appele a occuper le Grand Rabbinat a Venise ou il dut prendre part a la controverse au sujet du faux messie, Shabbetai Zebi, avec son apotre Nathan de Gaza. Malade et afflige de malheurs de famille, il dut abandonner Venise, a l’age de 80 ans et errer d’un endroit a l’autre. Peu avant sa mort, il requt du Doge et du Senat de Venise la permission de retourner dans sa ville et de reprendre son poste qui avait ete occupe, pendant son absence, par son fils Joseph. De ses nombreux ouvrages on a publie: Debar Shemuel «La Parole de Samuel», Recueil de Decisions Rabbiniques (Venise, 1702); Sepher ha- _Zikhronot «Livre de Souvenirs)), Traite d’Ethique (Venise, 1650). A sa mort, Rabbi J. Ben David, de Venise, fit une elegie qui a ete publiee dans le recueil de poesies, Kos Tanhumim (Venise, 1707).

17 bis- Joseph ben Hisquiyah Aboab, rabbin a Hebron en 1613.

18 Jacob Aboab, fils de Samuel (17) succeda a son pere au Grand Rabbinat de Venise ou il mourut apres 1727. II edita aux frais de son frere David, les Consultations et Decisions Rabbiniques de son pere. S’interessant aux antiquites bibliques et aux sciences naturelles, il maintint une correspondance litteraire avec Theophile Unger, pasteur de Herrenlaurnschiitz qui etait un collectionneur enthousiaste de manuscrits hebra'iques (Chr. Wolf, ((Bibliotheca Hebraea»). Cette correspondance est conservee dans la Bibliotheque de la ville de Hambourg (No. 353, 3). De 1682 a 1692, il maintint une correspondance scientifique avec le savant conseiller imperial Job Ludolf, a Francfort s/M., qui se conserve dans la Bibliotheque de cette ville. Plusieurs de ses Decisions Rabbiniques sont contenues dans les ouvrages d’autres auteurs parmi lesquels Pahad Yizhak d’Isaac Lampronti. I, 33.

19 Abraham Aboab, fils de Samuel (17), rabbin a Venise, mort dans cette ville en 1691.

20 David Aboab, fils de Samuel (17), fit imprimer les Decisions "Rabbiniques de son pere a Venise en 1702.

21 Joseph Aboab, fils de Samuel (17) Grand Rabbin a Venise au XVIe s. Emigra en Palestine et mourut a Hebron. Auteur de Decisions Rabbiniques sous le titre de Hiddusheh Sopherim, non publiees.

22 Eliyah Aboab Cardoso, fondateur de la premiere synagogue a Hambourg en 1625 et editeur du Livre des Psaumes a Amsterdam, en 1611.

23 Samuel Aboab, rabbin, mort a Verone en 1612.

24 Jacob Aboab, fils d’Abraham (7), rabbin officiant a la synago- gue «Beth Jacob)) d’Amsterdam, en 1639. JE.

25 Eliyah Aboab, imprimeur-editeur de livres hebraiques a Amsterdam, vers 1615.

26 Daniel Zemah Aboab, medecin a Amsterdam au XVIIe. s.

27 Isaac Zemah Aboab, frere de Daniel (26), medecin a Amsterdam  au XVIIe s. Ami de Benedict de Castro et medecin de la Reine Chris- tine de Suede et de Benjamin Musaphia a Hambourg.

28 Abraham Aboab, imprimeur-editeur a Venise en 1655.

29 Jacob Aboab, un des premiers immigrants juifs a New York ou il s’etablit en 1654, venant probablement de Hollande.

30 Jacob Aboab, fils d’Abraham (28), imprimeur a Venise de 1669 a 1682.

31 Moses Aboab, recut des le ttres lui accordant la naturalisation־ a New York, le 25 Juin 1684.

32 Jacob de Benjamin Aboab, celebre rabbin a Amsterdam vers 1675.

33 Isaac Aboab, fils de Mattatiah, ne a Amsterdam ou il fut Grand  Rabbin de la Communaute Portugaise et ou il mourut en 1720. Il fut 1’ami du savant Surenhuysius. Auteur de: Compendio de Diferentes־ Materias, dont le Ms. se conserve dans les archives de la Communaute Portugaise d’Amsterdam; Exortagao para que os Tementes do Senhor na Observanga dos Preceitos de Sua S. Ley nao caydo en Pecado por falta de Conveniente Inteligencia (Amsterdam, 1680); Doutrina Par- ticular (Amsterdam, 1687); Comedia de la Vida y Sucesos de Joseph, en Ms.; un traite en portugais sur les Poids et les Mesures Juifs; Relagao do Citio de Terra de Israel; et une Genealogie de la famille Aboab.

34 David Aboab, auteur a Amsterdam, en 1685, d’un ouvrage ine- dit, Catdlogo de diferentes Remedios para diversas sortes de Acha- ques, achados por experiencia haverem sido boms sur la medecine. K;. JE I, 73.

35 David Aboab, rabbin ayant donne une decision rabbinique a Venise au sujet de la Benediction Sacerdotale, sur la demande de Nehemiah  Ben Baruch, rabbin a Ferrara.

36 Isaac Aboab, notable a Barbados en 1680.

37 Jacob de Joseph Aboab, rabbin a Venise en 1708.

38 Raphael Aboab, un des premiers immigres juifs a Surinam en׳ 1669.

39 Jacob Aboab, rabbin a Tetouan au XVIIIe s.

40 Abraham Aboab, fils de Jacob, philantrope a Salonique an XVIIIe s

41  Abraham Aboab, rabbin notaire a Tetouan au XVIIIe s. MR.

42  Abraham Aboab, figure parmi les membres de la Communaute de Tanger ayant signe la Haskamah du 25 Heshvan 5555 (1795(

43 Isaac Aboab, Grand Rabbin d’Amsterdam vers 1778. Y, 296.

44Joseph Aboab, un des dirigeants de la Communaute de Gibral-tar en 1799.

45 Mordekhai Aboab, un des rabbins dirigeants de la Communaute de l’lle de Chios dans la premiere moitie du XXe s.

46Isaac Aboab et Moses Levy de Gibraltar, furent invites en 1807 par l’Amiral de l’escadre portugaise a se rendre a Lisbonne, dans son propre navire. A leur arrivee ils furent informes qu’ils devaient emprunter d’autres noms car les juifs n’etaient pas autorises a entrer dans cette ville. Ils refuserent de debarquer dans ces conditions, jusqu’a recevoir un sauf-conduit pour eux et les six personnes de leur suite, de la part du Prince Regent du Portugal.

47Isaac Aboab (probablement le meme que le No. 46), fonda une synagogue a Gibraltar en 1820.

 

אבוהב   Abuhab-Aboab, Abouab-Laredo Abraham-les noms des juifs du Maroc

La famille Marciano-Belchguer

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Un autre erudit a declare ne pas voir de rapport entre le texte du Levouch (D-ieu a consacre aux femmes le jour faste de Roch Hodech) et leur innocence (dans le culte du veau d’or). J’ai rappele que «le seul merite d’accueillir une fois par mois leur Pere Celeste suffit deja aux Juifs», car la benediction de la lune (qui survient apres la renouveau de la lune, donc au debut de chaque nouveau mois) ressemble a un accueil de la Presence Di-vine alors que le culte idolatre du veau d’or est au contraire un rejet de la Presence Di-vine. Or les femmes n’ont pas commis de culte idolatre et n’ont pas abandonne la Presence Di-vine, elles meritent par consequent d’accueillir la Chekhina chaque Roch Hodech. A cet effet, la tradition les empechent de travailler.

Voila la cle d’une autre formule talmudique : «D-ieu a promis plus de choses aux femmes qu’aux hommes». II s’agit de la neomenie que D-ieu a retire aux hommes et confie aux femmes.

(Ill) Troisieme coutume (celle-la date de trois siecles) : jadis les membres riches et aises de notre famille promettaient a la nouvelle mariee une dot (Ketouba) de 2.000 onces, soit une veritable fortune. Le genial erudit Rabbi Yaakov Abentsour, chef du tribunal rabinnique de Fes, atteste lui-meme ce fait): ״Habituellement, la famille Marciano s’engage a verser 2.000 onces…»

Mais voici integralement la lettre dudit Rabbin sur ce chapitre. (Afin de bien la com prendre, il importe de savoir que la femme ne permit le montant de sa Kitouba qu’en cas de divorce.)

«J’ai appris qua son depart, le distingue Rabbin Yaakov Marciano que D-ieu le protege – vous a suggere de deduire du tiers le montant initial de la dot, et ce conforme ment a la tradition de Fes. Or le grand Rabbi Yossef Ibn Chimon de memoire benie etait imbu de la legislation de ses predecesseurs. II faut donc enqueter et voir si a son epoque la coutume etait bel et bien de reduire du tiers le montant de la dot et, surtout si on le faisait a l’epoque des Sages qui l'ont precede. Le cas echeant, vous reduirez la dot; sinon (s’il s’avere que cette deduction n’avait pas lieu) vous vous conformerez a la coutume actuelle et payerez (en cas de divorce) le plein montant. Et meme si [la communaute de Debdou] imite celle de Fes dans plusieurs domaines, ce nest pas une regie absolue et gen^rale, surtout dans un cas comme celui-ci.

Car si a Fes, on procede a une deduction, c’est parce qu’on surestime deliberement d’un tiers les biens qui couvrent la dot et qu’une correction s’impose. Aujourd’hui, on les surestime encore plus et la rectification est d’autant plus grande. Mais vous, famille Cohen Scali qui, parait-il, promettez la somme fixe de 1.000 onces et les Marciano 2.000 onces sans tenir compte de revaluation de la dot, votre cas est celui prevu par le paragraphe 10 du ch. 66 de la section Even haezer du Choulhan Aroukh. Aussi, ne retranchez rien sans la certitude que vos predecesseurs de Debdou procedaient a cette deduction״ (fin de citation).

La famille Belchguer

Sa noble ascendance confere a la famille Belchguer une place de choix dans les annales de la communaute, et une mention elogieuse dans le mandat que detient Rabbi Avraham Marciano l’emissaire de Jerusalem (consulter le livre Debdou, la ville des Cohanim p. 145).

La famille nest pas etrangere au grand faiseur de miracle Rabbi Chlomo bar Mai'mon (contemporain sans doute du XVIII' siecle) qui, a en croire la legende, excellait dans l’etude de la Torah ainsi que dans la pratique du Judai'sme. A 1’exemple de son pere Rabbi Mai'mon, il fut dayan a Debdou. Aujourd’hui encore, beaucoup de pelerins se recueillent solennellement sur sa tombe.

L’ancetre de la dynastie, Rabbi Moche, apparait comme un homme imposant et epanoui, souvent compare a un arbre prolifique qui plonge ses racines au plus profond de l’experience sacree, et porte ses fruits les plus rarissimes.

Son fils David est un illustre veteran, une personne exceptionnellement dynamique et active. Rabbi David engendre Elazar (dit Aouizer), Yaakov (dit Ako), Ben (dit Lchguer), Avraham (dit Bibi), David (dit Alouga) et deux autres fils dont le prenom a sombre dans l’oubli.

Nous ne disposons pas d’informations sur le pere de la famille Belchguer ni sur ses enfants, sinon qu’on les surnommait Belchguer.

 

Rabbi Moche Marciano (surnomme Belchguer)

De ce rabbin, on dit que sa conduite fit honneur a ses origines. Ses enfants s’appellcnt:

Avraham-David-Stira-Kmira 

 

Rabbi Avraham Marciano Belchguer

De cet etre on dit qu'il est tres raffine. Cet homme bienveillant assuma avec eloquence sa fonction de predicatcur. Le nom de ses enfants est:

Yossef-Aharon-Elazar-Maha-Stira

 

Rabbi David Marciano Belchguer (surnomme David Kvida)

Cc rabbin jeta son devolu sur des valeurs commc la bonte, la gemiliesse et la droiture. II agrea aux hommes commc a D״ieu. Le nom de ses enfants est:

Moche-Itshac-Kvida-Kmira-Maha   

 

Rabbi Yosscf Marciano Belchguer (surnomme Hnino)

Cet etre allia a son erudition lcs talents de Hazan ct de ministre officiant. II enseigna la Torah aux personnes dc sa communaute, et il soutint dc tous ses moyens lcs cercles d’orchodoxes. Scs enfants se prenomment:

Aharon-Rahamim-Moche-Avraham-Itshac-Mrima-Stira-Aouicha   

 

Rabbi Aharon Marciano Belchguer

Ce rabbin est un personnage raffine prompt et industrieux, qui repugna au mal. Ses enfants se nomment:

Moche-David-Rahamim-Aouicha    

 

Rabbi Elazar Marciano Belchguer

Ce rabbin fut en depit dc son apparence simplicite couronne de vertus. Ses enfants s’appcllent:

Itshac          -Avraham-Aouicha-Stira        

 

Rabbi Moche Marciano Belchgucr

Cc fut un homme de commerce tres agreable. Le nom de son fils est:

Yehouda    

 

Rabbi Chlomo Marciano Belchguer

A ce rabbin l'on attribua de nombreuses bonnes actions, et l'on vantait son devouement et sa soumission inconditionnels a D-ieu. Ses enfams furent:

Yosscf-Yaakov-Mrima 

 

Rabbi Yossef Marciano Belchguer

Cet homme fut bienveillant envers les Sages et pratiqua la charite envers les necessiteux. II fut aussi humble et discret. Le nom de ses enfants est:

Chlomo-Moche-Chimon-Avraham-Saouda         

 

Rabbi Yaakov Marciano Belchguer

Ce rabbin fut un vieillard de qui se degagea une grande bonte et qui inspirait honneur et respect a scs contemporains. Ses enfants s’appellent :

Chlomo-Avraham-Itshac-Saouda-Mrima-Maha-Aouicha

 

Rabbi Yaakov Marciano Belchguer

Ce rabbin fut veritablement impregne du courroux de D־ieu et appliqua ses commandements a la letrre. Le nom de son fils est:

Yossef       

 

Rabbi Yossef Marciano Belchguer (surnomme Yossef Bigyel)

Cet homme eut un esprit plaisant et ageable. Le nom dc ses enfants est:

Yaakov-Chimon- Moche –Mrima

 

Rabbi Yaakov Marciano Belchguer

Integre et innocent, simple et modeste, il appliqua les commandcmcnts dc D-ieu a la lettre. Ses enfants furent:

Moche-Slitna       

 

Rabbi Moche Marciano Belchguer

Ce rabbin fut un etre qui aima la Torah et ses maitres. Le nom de ses enfants est:

ChmoueI-Saadia-Mercedes

 

La famille Marciano-Belchguer

יהדות מרוקו עברה ותרבותה-אליעזר בשן-2000- ׳הזוהר/ רשב״׳ והאר״׳ ומקומם בהלכה ובמנהגים.

יהדות-מרוקו-עברה-ותרבותה

׳הזוהר/ רשב״׳ והאר״׳ ומקומם בהלכה ובמנהגים

׳הזוהר, שחובר על ידי ר׳ משה די ליאון בשנים 1280־1286, ומיוחס לרשב״י(ר' שמעון בר יוחאי), השפיע השפעה חזקה על מנהגיהם ואמונותיהם של יהודי מרוקו וחכמיהם. ביזוהר׳ ניכרת השאיפה לתת משמעות מיסטית למציאות בכלל ולעבודת הקודש בפרט, למגע בין האדם לבוראו, לביטויו המעשי בהלכה, במנהג, בתלמוד תורה ובתפילה. כתביהם של מקובלי צפת, עשרים וארבעה תיקונים והנהגותיהם של המקובלים נשלחו למרוקו לפני שנת של״ז(1577).

בשלב ראשון שימש ׳הזוהר׳ כאסמכתה לספרי מוסר. ר׳ ישראל אלנקאוה, בעל ׳מנורת המאור׳(מת על קידוש ה׳ בטולידו ב־1391), עשה שימוש ביזוהר בענייני מידות והליכות. ׳הזוהר׳ הודפס פעמיים במאה ה־16 וזכה לתפוצה הודות למקובלי צפת.

משקל נוסף העניק לספר זה האר״י(ר׳ יצחק לוריא 1534־1574), שהתגלה כבעל אישיות כריזמטית המכיר סודות אלוהיים, ונחשב לפרשן המוסמך של ׳הזוהר. מתחילת המאה ה־17 ואילך התפשטה קבלת האר״י, או כפי שהיא מכונה ׳הקבלה הלוריאנית׳, באמצעות שלוחי ארץ־ישראל, ביניהם אלישע חיים אשכנזי, אביו של נתן העזתי, שהגיע לעיר סלא בשנת ת״ט(1649).

 

גדולי החכמים במרוקו עסקו גם בקבלה, מהם בלימוד וביצירות חדשות. הקבלה היתה ענף חשוב בידיעותיהם של רוב החכמים, והם היו משלבים בדרשותיהם ובכתביהם רעיונות קבליים וציטטות מיהזוהר. ר׳ חיים אבן עטר היה מצטט את ׳הזוהר׳, למשל בספרו ׳חפץ ה׳, דף טו. לפי מסורת בדורות אחריו, היה ר׳ חיים מחלק את לילות מוצאי שבת לארבע משמרות עד הבוקר, בהן היה לומד משנה, גמרא, הלכה פסוקה, ואת ׳הזוהר.

סמכותו של ׳הזוהר' בקביעת הלכה ומנהג נבנתה בהדרגה במשך דורות על ידי חכמי ספרד. יותר מכל פוסק אחר תרם לכך ר׳ יוסף קארו, מחבר ׳בית יוסף׳ ל'טור' והשלחן ערוך. הוא קבע, כי משעה שמצאו בזוהר שמצוות תפילין אינה נוהגת בחול המועד, נהגו שלא להניחם, ונדחתה שיטת הרא״ש. חכמים אחרים הלכו בעקבותיו. גם הרמ״א כתב: 'דבר זה לקטתי מדברי הזוהר והם דברים הנתנים בסיני' (׳תורת העולה׳, ח״ב, פרק ראשון). בתוכחה של חכמי פאס בשנת שס״ח (1608) לעשירי הקהילה שפורקים מעליהם את עול המסים ומעמיסים אותם על חבריהם, מצוטט ׳הזוהר׳ כאסמכתה לתוכחה (אברהם אנקאווא, ׳כרם חמר׳, ח״ב, סי׳ פח). ר׳ משה טולידאנו, בן המאה ה־18, הביא ראיה מה'זוהר למנהג שאין גובים מס מאדם בשנה הראשונה לנישואיו(׳השמים החדשים׳, חו״ם, סי׳ קלא).

 

הנחת תפילין כשהאדם יושב היא מנהג ׳הזוהר׳ המיועד לחסידים, ואין השלחן ערוך קובע הלכה בנידון. ר׳ שלמה צבאן כתב:

מי שבא ל'מלן כיצד יתנהג בהנחת תפילין הא ודאי משיבין לו שיתנהג כסברת הזוהר שמניח,/ מיושב, אבל מי שנהג כבר להניחן מעומד אין לכופו להניח מיושב שדבר הזוהר אינו רק לזריזים ולהרדים אל דבר השם, לא לדלת העם(׳מעלות לשלמה׳, ארח,

סי׳ יג).

כיוצא בזה כתב ר׳ יהושע מאמאן, ש'רק חסידים ואנשי מעשה עושים כדברי האר״י ואין למחות בהמון העם המניחים מעומד׳(׳עמק יהושע׳, ח״ב, ׳אבני מלואים׳, סי׳ א רסו ע״ב, ראו שם ח״א, סי׳ לד־לז, חלק ה, סי׳ לב; רמ״א לשו״ע או״ח, סי׳ כה).

׳הזוהר׳ נחשב לאסמכתה הלכתית בייחוד כשאין דין מפורש בתלמוד.

סיכום בנושא זה, תחת הכותרת ׳דברים שחלוקים בהם הזוהר או בעלי הקבלה עם הש״ס ופוסקים׳, סיכם בתשובה ר׳ שלום משאש בקזבלנקה בשנת תשל״ח (1978), כשהוא מסתמך על ר׳ יוסף קארו, בלשון זו:

א-בדבר שיש מנהג שכבר נהגו כן, אף שיהיה נגד הזוהר הקדוש והאר״י ז"ל – המנהג עיקר.

ב-ואם אין מנהג, אזי בדבר שנתבאר בש״ס ודאי עבדינן כש״ס.

ג-ודבר שלא נתבאר בש״ס, אם הפוסקים חולקים בו אזי הזוהר יכריע.

ד-ואם כל הפוסקים לצד א׳, אזי אין חובה ללכת נגד כל הפוסקים ולעשות כזוהר הקדוש(׳תבואות שמ״ש׳, או״ח, סי׳ סז).

 

מסקנתו של ר׳ יהושע מאמאן מצפרו, בן המאה ה־20, תחת הכותרת: ׳בענין מחלוקת הזוהר הקדוש עם הפוסקים׳: ידעת מר״ן מלכא(ר׳ יוסף קארו) היא דדבר שלא נזכר בתלמוד, העיקר הוא להחמיר כדעת הזוהר הקדוש והמקובלים׳(׳עמק יהושע׳, ח״ה, אריח, סי׳ לג).

להלן דוגמה למנהג מקומי שמקורו בספרד ובהשפעת הקבלה: היה המנהג בעיר פאס בימי הרב יעקב אבן צור להגיד בשעת הקדיש הפסוק ׳ויאמר כי יד על כס יה מלחמה לה׳ בעמלק מדור דורי(שמות יז, 16). מנהג זה היה בקאשטלייא בזמן הרב מוהר״י אבוהב והרב יצחק די ליאון זצ״ל, וכן ראה היעב״ץ למורו וידאל הצרפתי ז״ל, ונתן טעם לפי המקובלים שבשעת אמירת הקדיש רוצים הקליפות להתגבר… ואנחנו [בצפרו] לא נהגנו לאומרו. (דוד עובדיה, ינהגו העם׳, דף שכג).

 אמונה מיסטית השתלבה באמונתם ובתשובותיהם של חכמים. לשאלה מדוע אין עוטפים את המת בסדין צבוע, ענה ר׳ משה מרצייאנו: ׳דאז יש שליטה לקליפות׳, (׳מורשת משה׳, סי׳ סא). וכן הנימוק למצוות המזוזה הוא ׳לשמור הדרים בבית מהמזיקים וממקרה רעי(שם, סי׳ נד).

אך היו חכמים שהתנגדו לקבלה, ור׳ שמעון לביא מתח עליהם ביקורת: והדוברים עתק על העוסקים בספרי קבלה בגאוה ובוז עתידי/ ליתן את הרין. (׳כתם פז׳, ליוורנו תקנ״ה, דף קצט)

מנהגים שונים במרוקו ביניהם מנהגי תפילה הושפעו ממנהגי האר״י. בהשפעתו התפשט מנהג הווידוי לפני נפילת אפיים בתפילות שחרית ומנחה, שיסודו ביזוהר,. בראש סידור תפילה ומנהגים שחיבר ר׳ אברהם אנקאווא(נולד 1810) בשם ׳קול ה' תחנה; נכתב:

 

כתב האר״י זצק״ל שטוב לאדם ללמוד פתיחת אליהו בכניסתו לבית הכנסת קודם כל תפלה, והיא מסוגלת לעזור ולהועיל לפתוח הלב ביראת השם ולא יעבור מלאומרה וגם כן היא מסוגלת לכמה עניינים.

היו נוהגים לומר לפני כל תפילה ׳לשם ייחוד; בהסתמך על האר״י(יוסף משאש, ימים חיים; או״ח, סי׳ סז).

ר׳ יוסף בן נאיים מביא בספרו ׳נוהג בחכמה׳ מסורות על מנהגי האר״י. האסמכתה למנהג במרוקו לספר שערות ראשו של ילד בהגיעו לתשעה חודשים, בלוויית חגיגה, היא האר״י, שגילח את בנו בל״ג בעומר (שם, עמי מח). האר״י נהג להניח בשבת י״ב ככרות או רקיקין, והיה עולה לתורה בתוכחות פ׳ ׳בחקותי׳ ו'כי תבואי (שם, עמי קט). ר׳ אליהו הרוש מצפרו הסתמך על האר״י בקשר למנהג נשיקת ידי האם, החמות והאשה, ובפרט בליל שבת(׳ברכת אליהו; דף נו).

 

יהודי שפנה לסיוע לקהל צפרו ובראשם הדיין ר׳ ישועה אביטבול (1739־1809) כתב שהוא לומד גם ׳בדברי האר״י ז״לי(עובדיה, 'צפרו; מסי 441).

המנהג שנער שהגיע למצוות ציצית ותפילין לפני גיל 13 היה עולה לשביעי ואינו קורא בתורה אלא החזן קורא, מבוסם על הקבלה והאר״י. כך נהוג מימי קדם בצפרו (יהושע מאמאן, ׳עמק יהושע; ח״ב, אריח, סי׳ ה).

רשב״׳: דמותו היתה קשורה למערכת קבלית זו. בכמה קהילות נקרא בית הכנסת על שם רשב״י, והוא שימש פטרון כבוד של ה'חברה קדישא; הנקראות על שמו בכל מרוקו. לפי האמונה הוא מחולל נסים במשברים בחיים, כמו לידה, סכסוך עם הגויים ועוד.

קדושת ׳הזוהר׳: אם אדם העז לפגוע בקדושתו של ׳הזוהר׳ הוא הוחרם. ר׳ דוד צבאה כתב על מעשה ב־1939, שאנשי החברה של ׳הזוהר הקדוש הרשב״י׳ שלחו לעשות משפט ליהודי שקילל את ׳הזוהר; והחכם נידה אותו ׳וחלץ מנעליו והלך ד׳ אמות יחף. הוא מצטט מעשה שאירע בפני ר׳ אברהם אנקאווא, שאמר על יהודי שעשה מעשה כזה, 'זה האיש ראוי לעונש ונוסף עוד דהוי ככופר ואין לו אמונה בתורתנו הקדושה׳. הוא הביא ראיה מהרמב״ם, שכל מי שאינו מאמין בתורה שבעל פה הוא אפיקורס(׳שושנים לדוד; ח״ב, חו״ם, סי׳ כז).

 

׳הזוהר׳ היה נקרא לא רק על ידי תלמידי חכמים אלא גם על ידי המוני העם, למרות שלא הבינו את תוכנו. כשם שהיו חברות ללימוד תורה ברמה עממית ועל בסיס מקצועי, כן היו גם חברות ׳זוהר׳ וחברות רשב״י שהקדישו עתים לקריאתו.

במכנאס היתה ׳חברת יחזקאל הנביא; שחבריה היו לומדים בכל שבוע פרק ב'זוהרי. בלילות שבת היו הצורפים מתכנסים שם ללימוד ׳זוהרי וספרי מוסר, תהלים ותיקון חצות (יוסף משאש, ׳אוצר המכתבים; חייא, סי; צח). במוגדור חברי חברת הזוהר׳ היו קמים לפני עלות השחר וקוראים 'זוהר; ובשבתות אחרי הסעודה. היו מקומות בהם קראו פרקים מ'הזוהר לפני תפילות שחרית, מנחה ומעריב, וכן לאחר ההבדלה במוצאי שבת, ועצם הקריאה נחשבה לסגולה.

 

בצפרו היו קוראים את ׳הזוהר׳ בשבתות, וכשסיימו את הספר היו עורכים סעודת סיום כמו בסיום מסכת, ובכורות פטורים מתענית בערב פסח. בליל שבועות נערכה סעודת רשב״י אחרי הלימוד וקריאת ׳הזוהר׳, פיוט לחג השבועות שכותרתו ישיר למתן תורה ולסיום הזוהר הקדוש׳, הודפס בספר הפיוטים ׳הטיבו נגן׳, פאס תרפ״ט. חברות ב'חברת הזוהר׳ נחשבה למעלה, והונצחה על מצבה. על מצבתו של יהודי שנפטר בעיר דבדו בתרצ״א (1931) חרות שהיה 'חבר בחברת הזוהר הקדוש׳ (אליהו מרצייאנו, ׳אבני קודשי, עמי 41).

בין יהודי מרוקו שעלו ארצה עדיין קיימים חוגים לקריאה ב'זוהר ונערכות חגיגות לכבוד רכישת ספרי ׳הזוהר׳ למשתתפים, ולסיום הקריאה.

יהדות מרוקו עברה ותרבותה-אליעזר בשן-2000- ׳הזוהר/ רשב״׳ והאר״׳ ומקומם בהלכה ובמנהגים.

עמוד 128

יוסף אליהו שלוש – פרשת חיי-1870-1930

פרשת חיי שלוש

בתחילת שנת 1893 נסעתי לבירות. לנסיעתי זאת היו שתי מטרות: רוחנית וחמרית. תקפוני געגועים עזים לראות את בית הספר שבו למדתי, להתראות עם המנהל והמורים ושנית, לבקר בתי מסחר העוסקים בסחורות כשלי, ולהתחקות היטב על המחירים והאפשרויות להזמנת כמויות סחורות שיתנו ריוח הגון. כשבאתי לבירות התאכזבתי מאד במובן הרוחני, שמעתי כי בית הספר סגור. הבנין נמכר לנוצרי אחד ומשפחת המנוח זכי כהן נדדה למצרים. הצטערתי מאוד על הדבר וגם עד היום בזכרי זאת אתעצב על לבי. מה גדל דאבוני בראותי כיצד המורים נהפכו לסוחרים ונותקו באשמת החיים מעל ההוראה שהיתה חלק מנפשם.

בהיותי בבקורי זה בבירות הרגשתי צורך נפשי ולא יכולתי להבליג על זה ולנסוע מהעיר מבלי לראות לכל הפחות את מקום בית הספר שהתחנכתי בו, לראותו אפילו מאחורי כתליו.

לקחתי עגלה ונסעתי למגרש הגדול שבית הספר נמצא, סבבתי את הבית מכל צדדיו שקשור כל כך בזכרונות נעורים היקרים לי מאד.

סבובי את הבית שקוע בהרהורים וזכרונות מחיי נעורי עשה רושם על איש זר כאילו הייתי איזה שוטר חרש והסתכלותי בבנין היא לאיזו מטרה חשודה. בהסתובבי כך מאחורי כותל הבית שהיה בית ספרי, שמעתי פתאום קול צועק מחלון הבית:

מה לך בן אדם פה, כי תסתובב כך?

על קול הצעקה שהעיר אותי כמו מחלום מזכרונות נעורי, עניתי בקול מקוטע:

כלום… כך… אני מסתובב בסביבה… ולא יותר…

תשובתי כנראה לא מצאה חן בעיני האיש הצועק מהחלון שחשדו התגבר עלי, על האיש המוזר שמסתובב כך, בלי שום ענין, וכעבור איזה רגעים ירד הוא מהמדרגות נחפז כנפחד בטענות ובשאלות: מה לך פה כי תסתובב בלי שום ענין.

אז גליתי לאיש שהיה בעל הבית שרכש את בית הספר שלמדתי בו, וספרתי לו כי בית זה בית ספרי שלמדתי בו ובבקרי את העיר בירות נתעוררו בי זכרונות ילדותי ונעורי ולא יכולתי להבליג עליהם מבלי לבקר את המקום הקדוש לי.

כאשר נודע לאיש סוד בקורי המוזר סביב ביתו הזמינני בכבוד לביתו. הראה לי אותו על כל מבואיו ואת החדר שלמדתי בו, הוא התיחס אלי בכבוד רב וחבה רבה וכבדני בכל מיני דברים טובים ובקשני להשאר אצלו ללון הלילה בחדר למודי, גם הציגני לפני משפחתו בתור איש השומר בקדושה זכרונות נעוריו ולמודיו.

ובהפרדי ממנו העיר לי את הדברים שאני זוכר אותם עד היום הזה, הוא אמר: בן אדם שיש לו רגש התקשרות כל כך חזק לבית ספרו שלמד בו, כעבור שנים בן אדם שכזה ראוי לכל הכבוד, בן חיל הוא ויצליח בחייו.

התחלתי לבקר בתי מסחר שונים בעיר. ראיתי סחורות שונות טבען ומהותן ובאתי לידי הכרה שישנן כאלו אשר אפשר להזמינן ישר מבירות, בעלות יותר בזול מאשר מבתי החרושת. סדרתי שתי הזמנות משני סוחרים לשם נסיון ופניתי לבית אוכל שבאותו הרחוב. מול בית האוכל היתה ליוני אחד תעשית מזודות ומדי יום ביומו הסתכלתי בתשומת לב כיצד עובדים אותן עד שנתעוררה בי התשוקה לסדר גם ביפו תעשיה כזאת קניתי חמרים הנצרכים לעבודה זאת בכמות מועטה כדי לעשות נסיון, פועל מומחה לעבודת המזודות לא הזמנתי מבירות כי יראתי שאם יבוא לעיר שאין בה כלל תעשיה כזאת, ישלוט עלי ואולי גם יתחרה בי והסתפקתי בראותי בלבד והחלטתי לעבוד בעצמי. שלחתי ליפו את הסחורות שהזמנתי יחיד עם החמרים לתעשית המזודות.

בבואי שוב ליפו סדרתי את הסחורות וקבעתי להם מחירים. קבלתי עוזר נוסף לבן דודי יצחק ברוך כי הכינותי עצמי לעבודת המזודות והתיבות. הריקותי לשם זה אחד המרתפים בביתנו בנוה צדק. הכנסתי לשם עצים, קרטון ויתר החמרים הדרושים. עשיתי בתור נסיון מזודה אחת בחשאי, לבל יראה שום איש ואחרי גמרי העליתיה לביתנו להראות למשפחתי. בביתנו התפלאו מאד על המזודה והיה ספק בידם אם היא מעשה ידי, מלבד אבי שהיה בטוח בדבר באמרו: “ידעתי את יוסף אליהו בני, שעוד בהיותו בן שבע-שמונה שנים, היה בעל כשרונות וחכם לב”. הזמנתי עוד חמרים והתחלתי בעבודה, לעזרה לקחתי את יוסף לוריה אחי גיסי צבי ישעיה לוריה, למדתיו את העבודה עד שנעשה בקיא בה. כשהוצאתי למכירה את המזודות רבו עליהן הקופצים מפני יפים ואיש לא האמין כי המה תוצרת הארץ. כשנוכחתי שהעסק עולה יפה השתדלתי לשפר תעשיתי זאת. הזמנתי כל מיני גומי הדומים יותר לעורות כדי שהמזודות תהיינה חזקות יותר, הוספתי עוד עובדים על יוסף לוריה, שהיה כבר אומן במקצוע זה, אשר מצאו במלאכה זו פרנסה בכבוד. סחורה זאת היתה רגילה וידועה רק בבית מסחרי, בטיבה ויפיה ונמכרת בכמויות גדולות. במשך הזה הגדלתי עוד יותר את בית המלאכה ומסרתי להנהלתו בידי פועלי הנאמנים ואנכי שבתי לחפש נסיונות חדשים.

באותו הזמן היו הנפחים ביפו עושים מעדרים ומחרשות, בלי מדה ומשקל, כשאחד לשני לא היה שוה בצורתו ובטיבו. קניתי אחד מכל מין, צירתים ושלחתים לגרמניה אל הפירמה “ורמנגוס את פונקה” ושאלתי אם אפשר להם לעשות מעדרים ומחרשות שכלם יהיו שוים ממין אחד. כעבור חדשים אחדים קבלתי תשובה חיובית בצרוף המחירים, שעלו לחצי משוים בארץ. שלחתי טלגרמה והזמנתי בראשונה כמות קטנה לשם נסיון. כשבאה הסחורה סדרתי בפתח חנותי וכל העובר היה תומה ושואל למחיר ומה השתומם עוד יותר כשבקשתי אותו המחיר שלוקחים הנפחים הערבים. בין המעדרים, כאלה הדרושים לעבודת הפרדסים וכפי שנוכחתי עבודה זאת תהיה זקוקה לאלפים ממין זה ולי היה רק מאתים. איסכנדר רוק אחד העשירים מיפו בעל פרדסים רבים, בשמעו על דבר המעדרים האלה סר אלי וקנה את כולם עד אחד. שלחתי טלגרמה והזמנתי אלפים מכל מין ובקשתי לשלוח הסחורות במהירות הכי אפשרית. אבל, היו הרבה סוחרים שקפצו על המצאה זו, והזמינו אותה הסחורה ממקום אחד והתחילה ההתחרות. מהסוחרים האלה היו כמו: פרלמן, רוקח, “עקווי וערקתנג’י” וחנה באנאט. בראותי זאת שבתי לחפש נסיונות חדשים.

התחלתי לחשוב על דבר תעשית הדבק. מפי ערבי אחד נודע לי שישנה תעשיה כזאת בדמשק ואחד הפועלים שעבד במקצוע זה מתגורר עכשיו ביפו. בקשתיו שימצא אותו וישלחהו אלי. כשבא אלי פועל זה התחלתי לחקור אותו בידיעות העבודה ונוכחתי כי ידיעותיו קלושות, אך נוכחתי שמתוך הבנה עצמית והתאמצות אוכל להוציא לפועל תעשיה זאת. צויתי עליו לאסוף שיירי עורות ונגשתי לעשות את הנסיון הראשון. ברם, הדבק לא היה טוב, הרגשתי שחסר לו דבר מה בלתי ידוע לי. כשהתעכבתי לחשוב הבנתי כי דרוש לבנות תנור מיוחד שבו יעשה הדבק מבלי לבשל את העורות בפח פשוט, לבנות צריף מיוחד ולעשות בו רשתות וטבלאות לשם יבוש הדבק. חשבתי ומצאתי המקום המתאים ביותר הוא הבנין הנמצא רחוק מחוץ לעיר (הבית נמצא עכשיו מול הראינע “עדן”), שבו גר דודי אברהם ברוך ואם העסק יעלה יפה יוכל גם הוא להתפרנס בזה כי אשלחהו אל הכפרים לאסוף בשקים שירי עורות. הקמתי את הצריף סדרתי הרשתות והטבלאות ובניתי גם את התנור. אף בהתחלת העבודה חכיתי עד החורף שבו עשית הדבק מצליחה יותר. בראשית החורף שלחתי את דודי לכפרים והוא הביא לי שקים מלאים שיירי עורות בכמויות גדולות שדרשו מאתי לבנות תנור יותר גדול. הסחורה נפוצה ביפו וביתר ערי הארץ והכניסה רוחים הגונים. העסק הזה נמשך שנים מספר, עד שמרוב אהבתי ותשוקתי להמצאות חדשות התחלתי לחלום על הקמת בית חרושת למרצפות.

את בית החרושת למרצפות סדרתי בצריף גדול ומרווח, שעתה משמשים בו בתור מחסן, על ככר רחבת ידים מאחורי ביתנו בנוה צדק הגובל עם בית הספר לבנות. בראשונה עשיתי מרצפות פשוטות ממינים ובעלי גון שונים, עד שהזמנתי מכונות חדישות ואמן מומחה מבירות והתחלתי לעשות מרצפות מוזאיק. תוצרתנו זאת שהשתפרה מדי יום ביומו התפרסמה מאוד בשוק המסחרי ועד היום היא קימת. בית-החרושת שעבר לבנין אבן על אותה ככר והידוע על שם “האחים שלוש” ממציא כיום הזה כל מיני מכשירי בנין, עמודים, מעקות, מדרגות, צנורות וכו'.

יוסף אליהו שלוש – פרשת חיי-1870-1930

מ. ד. גאון-יהודי המזרח בארץ ישראל-חלק שני- משפחת אנג'יל

משה דוד גאון

אברהם אמינוף

יליד עיר בוכרה בשנת התרי״ד. בהיותו בן ל״ח עלה לאה״ק, עם החלוצים הראשונים מבני עדתו, ויקבע מושבו בירושלים. בהמשך הזמן עזד לארגון צבור הבוכרים ויקדיש הרבה ממרצו ומעתותיו ליסודה ולהרחבתה של שכונת ״רתובות״. בין הזמנים נסע פעמים אחדות בשליתות עדתו לבוכרה ועדי טורקסטאן, ויאסוף תרומות בשביל העניים ע״י מכירת אתרוגים ולולבים ולהחזקת בית הת״ת. בהשתדלותו, נרשמו כמה חצרות מצד בעליהם כרכוש הקדש על שם העדה, וכן עזר ליסוד ישיבות, בתי כנסיות ובפרט ישיבת ״מגן אברהם״ הידועה

בםפריתה הרבנית העשירה. נכבדי עדתו הכתירוהו בתאר רב, ויש אשר כנוהו בשם רבי אברהם תלמודי, מחמת היותו חשוך בנים קבע כל עתותיו ללמוד התורה ולצרכי צבור הבוכרים. נודע בענותנותו וצדקתו, ויראת ה' חופפת על פניו תמיד. כמנהיג עדה אמתי, הוטל עליו לדאג ולהשגיח לבסוסה, ולהגנת זכויות יחידיה. היה חבר ועדות שונות שטפלו בצרכי הישוב העברי, מהן בעלות סמכות חוקית רחבה. בקורים רשמיים רבים מטעם נציבים עליונים ואנשי השלטון נערכו בביתו. לאות הוקרה על פעולותיו, הוכרז ע״י עסקני הבוכרים כנשיא

הכבוד של עדתם לכל ימי חייו. הוציא לאור כמה ספרי דת, לזכות בהם את הרבים.

 

אברהם אנג׳יל

חי בשלוניקי. בע״ס פתוחי חותם שהוא טעמים לכל התיקו שבש״ס, ודרושים על כל התיבות הכתובות בתורה. נדפס בשלוניקי ש. תקע״ט, ובירושלים בשנת תרמ״א. מוצא השם מהשפה האטלקית ופירושו מלאך. כנוי משפחה זה, שכיח בין היהודים הספרדים תושבי תורכיה ואיזו ממדינות הבלקן. ובם, די״י בתוגרמא מובא בשם "יד אהרן" כי הרב מרדכי גלאנטי כתושב רומא, שאח״כ התישב בצפת נקרא לפנים אנג׳יל. ומתוך זה ששרי המדינה קראוהו גלאנטי הומו, נשכת שמו הראשון במשך הזמן.

 

ברוך אנג׳יל

מבני ישיבתו של הרב חיים שבתי בשלוניקי, סמוך לשנת ש״פ. אח״כ ראש ישיבה שם. מורו של ר״ד קונפורטי בע״ס קורא הדורות, וקוראהו רב מובהק ופסקן ודרשן ובקי בשאר החכמות שהרביץ תורה הרבה. נודע בתשובותיו בפלפול, שנדפסו בשלוניקי שנת תע״ז. ובאוצה״ס נזכרים חידושיו על כמה ממסכתות מהש״ם. חידושיו למסכת שבועות נמצאים בכ״י, בידי הר״י באדהב ירושלים. נלב״ע באזמיד שנת תכ״ב. קוה״ד עמ. מה. אוצה״ם ש.

 

וידאל ב״ר חנוך אנג׳יל

מגדולי רבני ירושלים, בחצי השני של המאה השביעית לאלף זה. ממנהיגי ק״ק חסידים בית אל. שנים אחדות עמד בראש בית המדרש הנ״ל. בספרי רבני דורו יתואר בשם הרב המופלא בסתר ובנגלה. התעסק גם בצרכי צבור, ונראה שהיה מגבאי וראשי כוללות עדת הספרדים בירושלים. חתום על פסק דין בענין מגרש מונטיפיורי שהובא בעתון החבצלת לשנת תרנ״ה גליון .33 מחדושי תורתו נדפסו בקובץ תורה מציון חוב. ב. סי , י״א ירושלים תרמ׳יז, וחוב. ב. סי׳ י״ח וכן בהמאסף להרב״צ קואינקה שנה א. סי, יט. יש״א איש עמ. פא. וכו'.

במשך תקופה ידועה היה חבר בדה״צ ואח״כ נתעלה למשרת ראב״ד לעדת הספרדים. בתפקיד זה שרת באמונה ובמסירות עד יום מותו. נלב״ע כ״ח שבט תרס״ז.  ר' שערי רחמים להרב רחמים יוסף פראנקו ח״ב על אה״ע סי, ג.

 

חיים וידאל ב״ר שבתי אנג׳יל

מחכמי ורבני שלוניקי, במאה החמשית לאלף זה. נודע בחבוריו אשר פרסם, ביניהם ספור החיים, הכולל דרושים והספדים, נדפס בשלוניקי שנת תקכ״א. וס'  החיים שהוא דרושים על התורה שלוניקי תקצ״א. ובאוצה״ס לבן יעקב אות ס. סי , 448 נזכר ספור החיים ע״פ זכר צדיקים לברכה להרב חננאל ניפי ולעומתו באות ח. סי׳ 561 ספר החיים דרושים ונראה לי שזהו ספר אחד בשתי מהדורות.

 

חנוך משה אנג׳יל

מיחידי ורבני ק״ק חסידים בית אל בשנת תרל״ד. וחתום על פס״ד של צוואת הגביר קאיד נסים שאמאמה, שהובאה בקבץ ״ישמח משה״ להרב שלום משה חי גאגין, ירושלים תרל״ד. לדעתי היה אביו של הרב וידאל ב' חנוך אנג׳יל, מראשי ק״ק בית אל כעבור זמן וראב״ד לעדת הספרדים בירושלים, בשנת תרנ״ד. ראה מחידושיו בהמאםף לרב״צ קואינקה שנה א. סי , מב.

 

יצחק אנג׳יל

מגבירי שלוניקי. בהקדמה לס׳ מעם לועז לאדינו סדר ויקרא, מביע מחברו הרב יצחק מאגריסו שפע תודות לנדיב ר׳ יצחק אנג'יל מתושבי שלוניקי, ואומר עליו בין השאר: ידי איש אחי וצדקתו היא סמכתני, אחד מן הרמתים מחזיקנא טיבותא וגבר הוקם על שכיות החמדה, רב חנא ורב חסדא דרחים ומוקיר רבנן, הגביר המרומם על כל מעלה רמה, רודף צדקה וחסד כמהר' יצחק אנג׳יל הי״ו.

 

מאיר אנג'יל

חכם משכיל ומשורר. יליד שלוניקי. בצעירותו התישב בקושטנדינא. בהיותו שם, חבר ספר בשם ״קשת נחושה״, הכולל דברי מוסר בשיר. נדפס בבית הדפום של הגברת דונה גראסיה נשיא בבילוידיר, בשנת שנ״ג. אח״כ הוזמן לסופיא לרב ומו״צ ומטיף. משם עבר לבילוגראדו ובה חבר ס' מסורת הברית, פשטים על מסורות כסדר א״ב בערכין. נדפס קראקא שע״ט. עוד חבר ס' מסורת הברית הגדול, פשטים. נדפס במנטובה ש. שפ״ב. בסוף ימיו עלה לצפת ונפטר בה. וכתב עליו הרב ש״ם גירונדי כי היה דרשן מופלא ותלמיד הרב אליעזר

אזכרי, וישראל סרוק מגורי האר״י. אשר לחבוריו, משוער כי כתב עוד באור נכבד על כמה פסוקים ומדרשים תמוהים, פרפראות לחכמה וכו׳.

 

מירקאדו חיים אנג׳יל

רב ועסקן בשלוניקי, ממנהלי הדפום של נז״י סעדי הלוי אשכנזי. הוציא לאור את הספר מעם לועז יהושע, להרב רחמים מנחם מיטראני בשנת תרכ״ז.ח״א מהדורא ב וח״ב, מהדורא א. חבור זח נפוץ מאד בקרב היהודים תושבי ארצות המזרח הקרוב דוברי השפה האשפניולית.

 

משה ב״ר יצחק אנג׳יל

מנדיבי הלב, אשר תמכו בידי הרב יצחק מאגריסו, להדפיס את חבודו הגדול מעם לועז לאדינו סדר במדבר. בהקדמה לספר הנ״ל הוא מביע לו את תודתו העמוקה ומכנהו ברא כרעא דאבוה, הואיל ואביו ר׳ יצחק עזר גם הוא שנים אחדות קודם לכן, להדפסת סדר ויקרא.

 

נחמן אנג׳יל

נולד בשנת תרכ״ט בשלוניקי. בנו של הרה״ג הראב״ד וידאל ב׳ חנוך אנג׳יל. מגדולי רבני ירושלים בתורת החן. מלא מקום אביו כראש במדרש חסידי ק״ק בית אל. מקובל נודע לשם. שנים אחדות היה חבר בביה״ד והשתתף בועד לעדת הספרדים בירושלים. נלב״ע בלא עתו ביום א׳ טבת תרפ״ה.

 

שמעיה אנג׳יל

מתושבי קושטא ואח״כ בדמשק. איש חיל ורב פעלים. הרבה להטיב לאה״ק ע״י נדבותיו הקבועות. נפטר שם בשנת תל״ד. הרה״ג יש״א ברכה[הרב יעקב שאול אלישר] בהספדו עליו מכנהו: ״איש צדיק תמים שר וגדול מן הפרתמים הלא זה הוד והדד בקדש נהדר השר המפואר ובישראל יתפאר נשיא ישראל ידו פתוחה לתת לכל שואל כש״ת ס' שמעיה אנג׳יל ואל״על יקראוהו קום עלה בית אל. רודף צדקה וחסד לכל שואל די מחסורו ויראת ה׳ היא אוצרו לא הניח תמורתו״, וכו'. הרב שמ״ח גאגין בהקדמה לספרו ״שמח נפש״ קוראהו: ציץ נזר כל משפתות קצות הארץ, מי ישוה אל יחס המשפחה הנישאה לבית אנג׳יל בתבל אדירה תרב גדולתה נשיא בית אב גולת הכתרת מושיע חוסים אדון הנגידים. שר השרים וחסיד בכל מעשיו צרור המור דודי לי שמעיה אנג׳יל. אשתו היתה בת הראש״ל אג״ן. בין המון חסדיו עם הישוב העברי בא״י, יזכר גם זה. הוא הלוה לכוללות צפת סך כסף עצום של מאה אלף גרוש כמובא בתעודה אחת שנדפסה ב״מגנזי ירושלים״ לר״פ גרייבםקי חוב. כ. ובראותו בשנת תר״ה את גדל מצוקת הכולל הנ״ל הסכים לותר על תביעתו ולהסתלק ממנה כליל, וימחל על כל מיני טענות ותביעות וחובות ושכר פעולות וחיובים וזכויות אשר לו, מחילה גמורה שרירה וקימת באופן המועיל כדין וכהלכה. על תעודה מופתית זו חתומים הצעירחיים מימון טובי ס״ט, הצעיר שמעיה אנגייל ס״ט, והצעיר יעקב בנימין. חצרו הנמצאת במרכז רובע היהודים בדמשק, והידועה עד כה בשם חצר שמעיה, מהוה כעין מלון ובית נכאת זעיר לעתיקות, שבמוצגיו המזרחיים השונים מרהיב עין. לצאצאיו המחזיקים עוד היום בחצר זו, היא משמשת מקור הכנסה וקיום. גם בנו אלעזר אנג׳יל נודע בחסדיו וצדקותיו להחזקת הישוב באה״ק׳ ובהקדמת הספר ״בני בנימין וקרב אי״ש״ יכונה בשם ״מעלת הגביר המרומם, השר והטפסר, מחזיק ביד לומדי התורה יצ״ו, חכם עדיף  שלם במדות ובדעות״ וכו'.

מ. ד. גאון-יהודי המזרח בארץ ישראל-חלק שני משפחת אנג'יל

L’exil Marocain -Dans la poesie de David Ben Hassine-André E. Elbaz

recherches-i.Ben-Ami

Cette humiliation, physique aussi bien que spirituelle, s'ajoutant a la honte de la pauvrete ou se debat le poete, le menent au bord du desespoir. La famine qui sevit en 1781 fait deborder la coupe, et il demande a Dieu d'ecouter son cri de detresse, d'arreter les tourments que lui font subir les enfants d'iniquite”:

Je me suis senti avili a mes propres yeux…

Le temps m'a crible de ses fleches.

Je me suis cache la ou personne ne me connaissait.

J'ai revetu des vetements de deuil noirs…

Ma douleur a grandi, je n'en peux plus.

Des jours sont venus, que je ne desire plus vivre.

La malediction de chaque jour est encore plus terrible

 Que celle du jour qui le precede…

(לדוד מזמור, כג-כד)

Un moment, David Ben Hassine semble faire siennes les allegations theologiques de ses persecuteurs, qui justifient l'avilissement des juifs en pretendant que Dieu les a abandonnes: “Dieu les a livres entre nos mains!”, jubilent-ils (אתה ה׳ עד מתי, ז). Comme certains de ses contemporains, le poete angoisse se demande si Dieu ne s'est pas voile la face, s'il n'entend plus les appels desesperes de son peuple martyrise: Dieu tout puissant! implore-t-il, Ne te tais point! Ne garde pas le silence!” (ארים קול יללה, פז ). Devant ce silence de Dieu, David Ben Hassine finit par se resigner a son statut de “fils aine de l'epouse detestee, jete dans un trou infect, esclave dont le maitre s'est defait” (,אודה לאל יג). Selon cette conception repandue dans la litterature rabbinique sur l'exil, Israel opprime represente l'epouse detestee de Dieu, tandis que les nations auxquelles il est soumis seraient, elles, son“epouse preferee”, puisqu'elles vivent dans la paix et la tranquillite.

Dans cette perspective pessimiste, c'est Dieu lui-meme qui“aurait voue ses enfants a la servitude” (אתה ה׳ עד מתי, ז). Les juifs du Maroc, figures par l'image inquietante de “fils aine de l'epouse detestee”, symbolisent, aux yeux du poete, la condition humiliee de toute la maison d'Israel en exil.

Cette resignation momentanee n’empeche pas David Ben Hassine de manifester vigoureusement son incomprehension devant les desseins impenetrables de la Providence. Comment Dieu peut- il tolerer l'injustice qui frappe le peuple juif innocent? Et le poete, qui refuse d'accepter un univers ou les impies triomphent tandis que leurs innocentes victimes agonisent, interpelle son Createur:“Comment peux-tu me voir au- jourd'hui exile, alors que tu laisses mes ennemis vivre en toute quietude?, s'indigne־t־il (אל יום זה אקרא, צד). Puis il argumente: “Jusqu'a quand ton nom sera-t-il profane au sein des nations etrangeres?” (ה׳ דבקה לעפר נפשי, ד-ה). Il l'adjure de ne plus se voiler la face et de se souvenir de l'existence d'Israel: “Souviens-toi, mon Dieu!’N'annulle point ton alliance avec nous! Jusqu'a quand verras-tu des ennemis danser dans ta maison?” (בכי תמרורים, צג). “Jusqu'a quand, mon Dieu, verras-tu ton enfant captif, dans l'affliction, en train de mourir?” (אל חביב לי חיבתו, כה). Le poete se fait plus exigeant, plus concret, adjurant Dieu de faire cesser “nos miseres… de guerir notre accablement, de consoler notre deuil, d'eloigner de nous peines et soupirs!” (נשים שאננות, פח). “Pourquoi restes-tu assoupi? lui reproche-t-il. Eveille-toi pour delivrer tes brebis dispersees… Prete l'oreille, entends le cri de detresse des enfants’d'Israel!” (אביעה רנני, ו).

Il reclame enfin: “Toi, mon Dieu! Quand donc vas-tu passer jugement sur mes persecuteurs?” (אתה ה׳ עד מתי, ו־ז). Car le cri du poete ne tarde pas a se transformer, sous l'effet de la douleur, en terribles imprecations, et en appels a la vengeance divine contre ceux qui l'ont fait souffrir de facon inhumaine. Apres le meurtre de sept juifs marocains, en 1783, il ne peut plus retenir sa colere:

Dieu de vengeance, manifeste-toi!…

Cet exil est devenu intolerable, interminable…

Fais pleuvoir sur nos voisins sept fois plus de tourments

Qu'ils n'en ont fait pleuvoir sur nos tetes!

Nos ennemis, nos tortionnaires, ces traltres malfaisants,

Exerce sur eux ta vengeance! Jette sur eux l'anatheme!

Que le sang de tes serviteurs soit venge!…

Ne laisse pas leur sang, ni celui de leurs enfants,

Sans vengeance!

Et fais boire a leurs ennemis, leurs assassins,

Une pleine coupe de poison mortel!

(ארים קול יללה, פז)

L’exil Marocain Dans la poesie de David Ben Hassine-André E. Elbaz

Joseph DADIA-Saints juifs du Maroc- Souvenirs personnels

L’hébreu dispose d’un vocabulaire riche et varié pour exprimer la notion de prière, téfillah. Selon un midrash, il y a dix termes pour le dire : zé’aqa, shav’a, naâqa, tsara, rinna oufgui’a, nafol oufillul, ‘atira, ‘amida, hillul, hannoun (Sifré § 26). D’une façon générale, le français emploiera : s’adresser à, s’agenouiller, crier vers, invoquer, se recueillir, appeler, demander grâce, implorer, insister, requérir, solliciter, supplier.

Voici ces termes de prière en hébreu :

זעקה, שועה, נאקה, צרה, רנה ופגיעה

נפול ופלול, עתירה,עמידה, חילול, חנון.

L’écrivain juif d’origine allemande, Thomas Mann (1875-1955), écrit dès les premières lignes de son roman épique, une fresque en quatre volumes, Les histoires de Jacob, cette réflexion :

« Profond est le puits du passé. Ne devrait-on pas dire qu’il est insondable. »

Aussitôt il ajoute que cette réflexion s’impose peut-être même tout particulièrement à nous « quand c’est le passé de l’homme  qui est en jeu, l’essence mystérieuse qui recèle notre propre existence, faite de jouissances naturelles et de misère surnaturelle : son secret est à l’origine et à l’aboutissement de nos pensées et interrogations […] ».

Qui peut donc dire et nous faire comprendre le mystère de nos secrets, ce monde souterrain de notre passé, de notre histoire. C’est un gouffre sans fond. Un sod, crie le mystique à notre face, l’anagogique des textes anciens. Le savant Eben Ezra1093-1167), définit le vocable sod, l’anagogique, comme étant la ligne de démarcation entre le visible et l’invisible. C’est ce qui se trouve derrière le rideau, en hébreu méahoré hapargod. C’est ce que le Tout-Puissant n’a pas voulu nous faire connaître. Ben Sira nous conseille : « Dans ce qui te dépasse ne va pas chercher, et dans ce qui est caché de toi ne va pas fouiller. A ce qui t’est permis applique ton intelligence. Tu n’as rien à faire avec les choses cachées. »  

Ma jeune sœur Esther me demanda un jour de lui raconter les pèlerinages aux saints, que  notre famille vénérait, suivant en cela d’anciennes traditions ancestrales. Elle n’était pas encore née, lorsque dans mon enfance, étant l’aîné d’une fratrie de sept enfants, six garçons et une fille, elle, ma sœur, l’avant-dernière de la famille. Je crains,  dis-je à moi-même, que beaucoup de mes souvenirs soient tombés dans les implacables rets de l’oubli. Ces inévitables trous de mémoire, qui deviennent encore plus béants, quand approche le soir de notre vie sur terre. Il n’y a pas de remède à cela, disent les Sages.

Je lui ai envoyée une documentation détaillée, en hébreu, pour lui parmettre de rédiger un mémoire, dont le texte se trouve après mon récit.

Il n’y a pas si longtemps, j’interrogeais mon père sur telle ou telle de nos coutumes Aujourd’hui, qu’il n’est plus là, qui puis-je interroger ? Et si on me demandait, à mon tour, de raconter, en tant que témoin,  telle ou telle chronique familiale, alors je me sens complètement perdu. Comment est-ce possible, en effet, de bondir, comme par un enchantement, des jours lointains de mon enfance vers ceux  de ma vieillesse, qui s’installent inexorablement, et de raconter ? Et, au fait, raconter quoi ?

J’ai déjà écrit dans certains de mes textes que depuis la disparition de ma grand-mère Esther, mama Sti, et de son fils, mon père Yaaqob – qu’ils reposent en paix – la tradition du conte, dans la famille, est tombée dans le pays  de l’oubli, et elle  gît dans les profondeurs de l’abîme, dans l’espoir  de voir un jour l’un de leurs descendants reprendre le flambeau. Cependant, il nous incombe de penser à notre passé et d’essayer, tout de même, de puiser nos souvenirs dans les sources vives de la mémoire ancestrale. Souvenirs de la splendeur de notre enfance, de sa candeur, souvenirs de la fraîcheur de l’adolescence, de sa pudeur. Ces jours-là étaient des jours de bonheur, des jours de lumière, des jours de gaieté, des jours de divertissement, des jours de rêvasserie, sans soucis et sans chagrins. Le mellah était rempli de garçons et de filles jouant en ses rues, et les vieux et les vieilles assis sur les places.

Chaque souvenir est en soi une épopée merveilleuse, un rêve de légende. Je me souviens bien d’un grand écrivain, Prix Nobel de littérature, Samuel Joseph Agnon (17 juillet 1888-17 février 1970),  que je lisais beaucoup au collège de Ramsgate, dans le Kent en Angleterre, et dont j’ai lu pratiquement toute l’œuvre. Il commençait ses romans par cette phrase magique : « Et voici comment cela s’est passé ». Je traduis pour ceux qui ne l’ont pas lu : « Et l’histoire que je vais vous raconter se déroula exactement comme je vais l’écrire. » Cela paraît simple et nette. Mais quel art !

Nos grand’mères commençaient leurs récits par une déclaration de foi : « Kan Allah fkel mkane hatta kan [] Dieu était en tout lieu lorsqu’il eut lieu […] ».

 Difficile d’écrire après de tels écrivains. Et si nous souhaitons tout de même écrire, alors écrivons avec nos mots, guidés par notre intuition, notre cœur et nos sentiments.  Il n’est pas toujours aisé de reconstituer le passé. Notre mémoire, sélectrice par nature, ne retient que ce qui a été bon. Le ciel était toujours sans nuages, d’un bleu immarcescible. Nous vivions les uns près des autres, dans l’amitié et la compréhension mutuelle, à la limite de l’irénisme. En judéo-arabe el mhebba ouzouria. Cela adoucissait l’âpreté du quotidien et le rendait doux et vivable Les membres de la même famille étaient unis, le cœur sur la main. En enfants gâtés, nous nous laissions choyés. Tout nous souriait Tout était à notre disposition

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