ארכיון חודשי: ספטמבר 2015


פיוטים – נוסח מרוקו אלוקים אלי אתה לכיפור דוד אוטמזגין

פיוטים – נוסח מרוקו אלוקים אלי אתה לכיפור דוד אוטמ

? L’immigration arabe est-elle la meilleure chose arrivée à l’Europe

   

יגאל...הרצאה?L’immigration arabe est-elle la meilleure chose arrivée à l’Europe

 Je commence par la fin 

l’immigration arabe est la meilleure chose

qui pouvait arriver à l’Europe

ces cinquante dernières années

Posté le 20 novembre 2013

« La France  n’est plus ce qu’elle était », « Les Arabes envahissent l’Europe », C’est le type de propos auxquels  j’ai droit quand je dis avoir vécu en France pendant 14 ans. Ils attendent évidemment de moi que je sois d’accord avec eux. Comme si le reste du monde n’avait  pas changé. Comme si la France devait rester telle qu’elle l’était dans les films de notre jeunesse avec Jean Gabin, Alain Delon ou Louis de Funès. Comme si le pire désastre arrivé à l’Europe était l’arrivée des Arabes. Comme s’il était évident qu’il fallait arrêter ce désastre

IL N’Y A RIEN À ARRÊTER

Les Arabes en Europe sont un fait accompli. Il est temps de réaliser qu’il n’y a aucun moyen d’endiguer l’immigration des Chinois, des Pakistanais, des Indiens, des Arabes en Europe. Ils continueront à arriver et ce n’est pas la peine d’enfouir sa tête dans le sable pour ne pas le voir

L’intégration d’émigrants n’est jamais facile. Elle provoque des traumatismes. Les nouveaux arrivés sont toujours humiliés, exploités et font l’objet de discriminations. Mais peu à peu, la grande partie est assimilée et s’intègre à la la société dominante et à sa culture. A l’évidence, l’Europe  ne sera plus ce qu’elle a été. Et c’est une bonne chose.

Les immigrés peuvent faire aujourd’hui l’objet de discriminations. Mais qui pourra demain empêcher  les Arabes, les Indiens ou les Chinois d’être élus demain maires, députés, leaders   politiques ou Chefs d’Etat dans toute l’Europe ?

Cela arrivera plus vite que nous le pensons. Et c’est ce qui fait peur à mes interlocuteurs  israéliens. Ils pensent que les Arabes sont des terroristes, des antisémites et des ennemis d’Israël. Ils imposeront la loi de la Charia en Europe. Il est vrai qu’il y a des terroristes arabes qui ont fait preuve des niveaux les plus élevés de haine, de crimes  et de racisme. Mais la plus grande partie des Arabes en France sont des patriotes français. Les Israéliens seraient surpris d’apprendre que beaucoup d’Arabes en France sont très favorables aux Juifs et sont aussi de grands admirateurs d’Israël, souvent bien plus que des Français de souche

Il n’y a pas moyen de savoir combien d’Arabes ou de Musulmans vivent aujourd’hui en France parce que signaler la religion ou l’origine ethnique d’une personne est interdit par la loi. Quant aux immigrés d’Afrique ou d’Asie venus en France, tôt ou tard, leurs enfants ou leurs petits enfants se marieront avec des jeunes de familles françaises de souche ce qui bouleversera à long terme la démographie du pays. Et c’est une bonne chose.

L’EUROPE SERA DIFFÉRENTE

L’Europe sera différente. Ce ne sera plus l’Europe plongée dans une des formes les plus extrêmes de la décadence raciste de l’humanité. Peut on s’imaginer ce qu’aurait pu être  l’histoire du vingtième siècle si l’Allemagne et l’Europe étaient profondément pluri-ethniques? Aurait-t-on pu exterminer des populations sur une base raciste ou religieuse? La leçon du vingtième siècle est claire : l’apologie de l’ethnie, de la religion et du nationalisme à outrance est la recette pour un désastre que ni le progrès scientifique et ni une culture raffinée n’ont pu empêcher.

Les solutions ne sont pas simples. Les populations d’origine se défendent par des moyens subtils. L’époque du colonialisme, de l’exploitation, de la discrimination terminée, nous entrons a priori dans l’ère de la bienveillance  et de la tolérance.

LE MULTICULTURALISME

En Amérique du Nord, on a inventé le « multiculturalisme ». C’est un terme sympathique qui veut dire : « Vous autres, immigrants venus de pays sous développés, vous avez aussi une culture et nous la respectons tout comme la nôtre à égalité. Nous n’allons pas vous imposer nôtre culture. Tout au contraire, nous allons vous aider à préserver la vôtre  ».

C’est ainsi que pour maintenir sa supériorité, l’establishment culturel enferme les immigrés dans la cage dorée du folklore inoffensif de leur pays d’origine. Il crée ainsi une ségrégation – version atténuée de l’apartheid – entre sa culture et celle des immigrés (arabes, indiens,chinois, africains  etc.) Les acquis de la culture universelle demeurent ainsi réservés aux populations de souche et les autres sont contraints de se cantonner dans leurs traditions, dans l’étroit domaine du folklore, et dans une incapacité d’accéder à la culture.

 C’est ce qui s’est passé aussi en Israël .

Ce multiculturalisme a pris ici l’aspect du« melting pot » Grace à lui les premiers pionniers se sont emparés des organismes de la haute culture et ont refoulé les nouveaux venus dans le ghetto du folklore. L’establishment s’est efforcé à promouvoir des fêtes ethniques comme substitut au développement culturel. En quelque sorte, on va vous donner  plein de chansons orientales de basse qualité à la radio, on va glorifier la fête de la Mimouna, on va même nous prosterner pour baiser la main du rabbin Ovadia Yosef, mais laissez nous la direction de l’orchestre philharmonique,  du Théâtre Habima, de l’Opéra, des institutions culturelles et des universités

L’establishment a affermi son pouvoir sournoisement par hypocrisie et par habileté à jeter de la poudre aux yeux des nouveaux venus. Certains sont tombés dans le piège. On a ainsi créé des localités mono-ethniques peuplées uniquement d’immigrés ce qui a retardé leur assimilation à la société générale

Malgré ses remarquables progrès, Israël souffre d’une segmentarisation extrême. On pourrait même dire qu’il y a plusieurs peuples dans ce pays, totalement séparés les uns des autres

COMPARTIMENTAGE

Ce compartimentage hermétique ne provient pas de causes économiques ou sociales. Israël est l’un des rares pays au monde où l’identité des citoyens dépend officiellement de leur origine ethnique. La dépendance exclusive en Israël de la religion juive était sans doute compréhensible quand le pays offrait une solution humanitaire aux rescapés de l’Holocauste et aux Juifs persécutés dans leur pays d’origine. Mais de nos jours quelle est la justification d’établir notre identité uniquement sur des critères religieux ?

Le sionisme qui voulait créer un « asile de nuit » pour les Juifs a atteint son but et terminé sa mission. Aujourd’hui Israël ne peut continuer à se cramponner à des idéologies révolues devenues anachroniques. A t-on encore besoin d’une Agence Juive? Ne vaudrait-il pas mieux la remplacer par une agence nationale d’immigration qui pourvoirait aux besoins du pays et aux considérations humanitaires ? Ne devrait on pas permettre à toute personne dont le pays pourrait avoir besoin d’adhérer à la nation israélienne, sans distinction de religion. Aujourd’hui une personne qui voudrait construire son avenir au sein du peuple israélien est obligé de renier sa religion pour se convertir à une autre religion à laquelle beaucoup d’Israéliens n’y croient pas.

UNE NATION NORMALE

D’autres pays ont résolu ce problème en interdisant la mention dans tout document officiel, public ou confidentiel, la religion ou l’origine ethnique de ses citoyens

Nous ne devons pas agir comme si nous étions différents du reste de l’humanité

Nous vivons aujourd’hui dans un mélange de globalisation économique et social et de régionalisme culturel. Nous sommes déjà capables d’arrêter d’agir comme si nous étions une race à part, et devenir une nation normale dépourvue de ségrégation ethnique

De toute façon, à terme, dans un avenir historique, une nation basée démographiquement sur une seule ethnie ou une seule religion ne pourra plus continuer de l’être et deviendra tôt ou tard pluri-ethnique.

Yigal Bin -Nun

L’auteur est un historien israélien et un chercheur dans l’historiographie des textes de la Bible

 

חכמי המערב בירושלים-ש.דיין

רבי רפאל אהרן בן שמעון

האב זוכה לבן

במשך ל״ב שנים התהלך רבי רפאל אהרן בצילו של אביו הדגול. הוא שימש כסופר בבית דינו, וכראש ישיבה בישיבת אביו. ל״ב נתיבות חכמה ודעת פתח לפניו אביו הגאון, והוא שימש לו למורה דרך בכל צעדיו ושעליו. בצילו של אביו ותחת שיפולי אדרתו הסתופף רבי רפאל אהרן, ויינק ממעיין החכמה. ממנו שאב שאר רוח, עוז וגבורה, וממנו למד פרק במנהיגות יציבה ואיתנה, ובעמידה בשיעור קומה בבחינת ויגבה לבו בדרכי  ה׳ לכל דבר שבקדושה. במידותיו העליונות של אצילות נפש, ובענוה האמיתית והכנה של אביו החסיד, דבק.          

במרוצת השנים בהם שימש רבי רפאל אהרן בשימושא רבה את אביו הנערץ, ובהיותו יד ימינו ומלווהו בכל הפעילות הענפה למען הכלל והפרט, נתהווה רבי רפאל אהרן — חותם — צלם ודמות של אביו ״כי מצורו נחצבתי והוא אבי אשר ילדני ובשמו אעדה גאון וגובה״. ובמקום אחר כותב. ״האב

זוכה לבן אמרו חז״ל, ואם כי אנא לגבי אבא חלא בר חמרא, אכן מהודו האציל עלי״.       

מיתתו של אביו החסיד ללא עת, כשעדיין כחו במותניו ובשיא פעילותו, והוא אך ורק בן חמישים וארבע שנים, גרמה לרבי רפאל אהרן זעזוע עמוק וכאב צורב בלתי נשכח. כל ימיו נשא בלבו את הכאב והיגון על אובדן אביו.

"… ושקוע עד חוטמי הייתי טובע בים היגונים מעת נגדעה קרן עוזי ולוקח כבודי מעל ראשי, במות עלי אבי אבי נזרי ופארי, הרב הגדול הצדיק המפורסם בשמו ובמעשיו כקש״ת כמוהר״ר צוף דב״ש זיע׳׳א, יגון בלבבי יומם ולילות עמל מנו לי, אפפו מים על ראשי כתרוני הקיפוני ומנוחה הדריכוני״.

בהקדמה שכתב רבי רפאל אהרן, על הספר ״זרעו של אברהם״ לרבי אברהם חגיאג׳ זצ״ל, מעיר תוניס, ואשר הוא הגיהו והביאו לדפוס בירושלים, כותב בין היתר:

אם שנותי זיו פני ישונה הגם הלום לא צילא דעתאי מעוצר רעה ויגון ומכתי אנושה, אבי השביעני במרורים מצער לצער דבקו צערים מעת נגדעה קרן מעוזי וימת אבימלך מגיני וקרן ישעי קשיא רישא, אב הרחמן רועה הנאמן צדיק ומושיע ליש ולביא, נר המערבי בוצינא קדישא, הרב הגדול מבצר עוז ומגדול, עט״ר וצ"ת (עטרת ראשנו וצניף תפארתנו) המפורסם בשמו ומעשיו, כל קדושיו צוף דב״ש זיע״א, מלא צנא דדובשא, משמת רבי פסקה טובה, כצאן בלי רועה אין יוצא ובא, עזבנו לאנחות אנחה שוברת אש מתלקחת תחתי ארגז ואין נחת נפשנו יבשה, אין שלום בעצמי כמו פולח ובוקע בכשיל וכילפות…

כצאן אשר אין להם רועה

עם מותו של הרב צוף דב״ש, נשארה עדת המערבים בירושלים כצאן אשר אין להם רועה. השלום והשלוה בתוך העדה הופר וכתות כתות החלו לרגן באהליהם נגד אחדים מהפקידים שהיו בראש העדה. עקב מחלוקות אלו, עניינים רבים שהנהיג הרב צוף דב״ש לטובת העדה בוטלו. מתוכם בוטלה התמיכה שהיו מקבלים תלמידי חכמים הקבועים בעסק התורה. העניים והאביונים שכל מחייתם היתה מקופת ועד העדה, סבלו רבות מחוסר תמיכה וסעד.

גם בדבר המינוי לממלא מקום להרב צוף דב״ש נחלקה העדה לשתים, אחדים רצו בהרה״ג ר׳ אלעזר הלוי בן טובו זצ׳׳ל ואחרים תמכו במועמדותו של הרה״ג ר׳ יששכר אצראף זצ״ל. אולם עד מהרה השתוו שני הצדדים, והגיעו להסכמה כי הראשון ישב על כסא הרבנות, והשני יהיה משנה לו.

ג□ המחלוקת שהיתה בתוך ההנהגה של ועד העדה שככה ע׳׳י התערבותם של רבני העדה והחכם באשי הראשון לציון רבי רפאל מאיר פאניז׳ל זצ׳׳ל. כל הצדדים באו לידי הסכם מפורט ״לחזק לקיים ולאשר את הסכמת והנהגת מורינו ורבינו הקדוש צוף דב״ש זיע״א…״. הסכם זה נחתם ע״י ראשי הועד ובחתימתו והסכמתו של הראשל״ץ הנז׳ בחודש שבט התרמ״א. (1881).

Contes populaires-racontes par des Juifs du Maroc

Dans nos régions arides, nombreuses sont les histoires qui racontent, comment un dragon demande une vie humaine (généralement une belle princesse) en échange du droit d'accès aux sources d'eau ou de la promesse d'épargner une ville menacée de destruction. Celui qui parvient à vaincre le monstre reçoit, en récompense, la, main de la princesse et souvent même tout le royaume. Parmi les histoires publiées dans ce volume, nous retrouvons ce monstre . Dans d'autres nous voyons le héros ou un ange obtenir la main de la. princesse et accéder au trône

Un autre sujet est le problème soulevé par les souffrances du juste et la prospérité du méchant. Très souvent l'homme juste est pauvre (Nos. 18, 39, 66) et doit supporter des vexations de la part d'un homme riche et méchant. Mais en fin de compte, c'est l'homme juste qui triomphe. La récompense (ou la punition), n'atteint pas nécessairement ceux qui la méritent dans le monde de l'au-delà. L'avarice, qui conduit au refus de faire la charité est plus particulièrement mise en évidence comme l'un, des plus grands péchés, qui est puni par la peine de mort (Nos. 16, 39). La charité est récompensée — elle conduit à la richesse et peut même sauver un homme de la mort certaine, même dans les cas où l'arrêt de mort a déjà été prononcé (No. 16). La ré­compense pour la charité n'est pas forcément accordée de suite, mais elle ne tarde jamais à venir (No. 55). L'avarice et le goût du luxe constituent le sujet du vieux conte sur l'homme qui n'est jamais satisfait (No. 45)

La tension sociale trouve son expression dans le conflit entre le pauvre ouvrier et le riche employeur et la lutte, moins appa­rente, entre l'érudit et l'ignorant. Parfois l'ouvrier peut, grâce à sa sagesse, dominer son employeur (No. 67) tandis qu'en d'autres occasions, le pauvre reçoit un cadeau qui peut faire des miracles (No. 3). Une importance suprême est accordée à la foi en Dieu et tout s'arrange à l'heure fixée par Dieu (No. 18). Le prophète Elie, qui est dans l'imagination de toutes les communautés juives, le sauveur du peuple, remplit également cette fonction dans les légendes des communautés juives du Maroc (No. 34)

Le conflit entre le sage et l'ignorant évolue selon la philosophie contenue dans le dicton rabbinique: "Le coeur est touché par la charité". Le peuple, c'est-à-dire le public qui écoute les histoires, se range, bien entendu, du côté de l'humble cordonnier dont le pouvoir magique n'est pas moins grand que le pouvoir du juste rabbin Hayim Ben-Attar (No. 28). Le peuple aime également le petit berger, qui se met sur la tête pour louer Dieu, et ce geste spontané a la même valeur spirituelle que la prière du juste (No. 32). La croyance dans la force du destin et dans les décrets d'en-haut qui se réalisent plus tard dans la vie, est très forte chez les peuples méditerranéens et il n'est pas étonnant que nous ren­contrions dans nos contes des traces de fatalisme (Nos. 43, 71). Dans la littérature populaire, les chances d'un homme de changer son destin sont minimes et les héros qui réussissent effectivement à améliorer leur sort sont très rares, mais existent néanmoins (Nos. 56, 63). La sagesse et l'intelligence, opposées à la stupidité mal­faisante, sont un thème que les habitants du bassin méditerranéen aiment énormément. Le sot, dont l'ignorance dépasse l'entende­ment, ignore souvent les lois naturelles, et accomplit des actes ab­surdes (Nos. 8, 10, 12). Et le naïf qui croit tout ce qu'on lui dit (mais qui est considéré moins ignorant que le sot) est trompé et exploité (No. 11). L'intérêt du public est stimulé par les four­beries du fripon qui exploite le sot. Djouha représente, dans la littérature populaire, le héros qui, tout en étant naïf, fait preuve d'une certaine débrouillardise (Nos. 10-12). Djouha est un carac­tère que nous retrouvons dans la littérature folklorique de diffé­rents pays: dans les pays de langue turque et dans les Balkans, nous le rencontrons sous le nom de Hodja Natser-ed-Din, en Perse et dans les zones d'influence culturelle perse, il s'appelle le "Mul- lah", tandis que dans les pays de langue afghane, il devient Katchal, le chauve. Ce héros ressemble quelque peu à Till Eulenspiegel et à Herchele Ostropoler, figures populaires bien connues dans de nombreux pays européens

Dans la plupart des cas, il y a une relation entre les contes à am­bitions éducatives et instructives et les histoires se proposant d'ex­pliquer les lois naturelles et qui remplissaient chez les masses popu­laires une fonction semblable à celle de la "science" dans la vie de l'homme moderne. En effet, ces histoires trahissent une cer­taine curiosité intellectuelle, quoique les solutions offertes soient plutôt primitives. C'est ainsi que plusieurs de nos histoires (Nos. 51, 52, 65) expliquent l'origine de certaines institutions sociales, juives et générales. Dans une société plus évoluée, ces histoires sont moins nombreuses et ont un caractère presque humoristique. Il n'en est pas de même des histoires relevant du domaine de l'étiologie de notre collection. Les narrateurs (et leur public égale­ment) croient, sans l'ombre d'un doute, que ces récits sur l'origine de l'argent (No. 51), des tremblements de terre (No. 52) et des lois alimentaires rituelles (Kachrouth) (No. 65), sont tout à fait authentiques 

La vie est un processus complexe et difficile et les parents vou­draient transmettre à leurs enfants, une partie au moins, de l'ex­périence qu'ils ont acquise. Dans les contes populaires, cela se fait par les conseils que le chef de famille mourant donne à ses en­fants. Ceux-ci, s'ils suivent les conseils de leur père, jouissent de la prospérité matérielle et écartent les souffrances et les malheurs que la destinée avait en réserve pour eux (No. 69). Ce conte mérite notre attention particulière, parce qu'il appartient à une catégorie d'histoires où la femme joue un rôle central. Nous y rencontrons trois types de femmes: (1) l'héroïne d'une histoire d'amour qui est demandée en mariage par un jeune homme (Nos. 1, 25, 26) ; (2) la femme mariée dont la fidélité provoque les sym­pathies et l'émerveillement des auditeurs (Nos. 48, 70) ; (3) la mère qui, dans ses relations avec ses enfants et ceux d'un premier lit de son mari ne s'en tient pas toujours aux exigences morales de la société et de la religion (No. 17). Parfois, la fem­me est le symbole de la fidélité et de la loyauté (No. 70) quoi­qu'elle puisse aussi commettre l'adultère et trahir (No. 48). On voit qu'on peut envisager la question sous deux aspects différents et le conte populaire essaye de trancher la question: Salomon, le plus sage des hommes, prend le parti de la femme, tandis que le hibou prétend que la femme ne possède aucune vertu (No. 44)

Le public auquel ces contes s'adressaient ne constituait pas seu­lement une société religieuse. Les Juifs du Maroc, par exemple, aspirent à un centre national qui, il est vrai, est le caractère reli­gieux. Jérusalem est identique à Erets-Israël, et un certain nom­bre de personnages que nous rencontrons dans ces histoires, sont animés par le désir de vivre en Terre sainte. Le chadar (rabbin- émissaire) qui visite les pays de la Dispersion pour collecter de l'argent pour les yechivotli d'Erets-Israël a déjà réalisé cette am­bition. Au cours de ses pérégrinations, il arrive aussi au Maroc, où il enseigne la morale aux Juifs (No. 16). Dans un autre conte, un rabbin réalise personnellement la recommandation de s'établir en Erets-Israël après avoir subi un échec lors d'une première ten­tative (No. 31). Parfois, le paysage palestinien sert de fond aux histoires et pas seulement à celles qui ont un caractère biblique et dont l'action se passe forcément en Erets-Israël. C'est ainsi que les âmes des morts sont purifiées dans le Lac de Galilée (No. 27). L'aspiration à l'indépendance et à l'égalité avec les Gentils trouve son expression dans les comptes rendus de batailles que des héros juifs ("Les fils de Moïse") ont livrées aux ennemis de leur peuple (No. 2)

Pour terminer, quelques remarques d'ordre général

Le nombre d'histoires dont les héros sont des animaux ou qui se classent dans la catégorie des fables, est très petit, mais cette remarque s'applique à toute la littérature de cette région cultu­relle. L'histoire où un serpent sert fidèlement son maître (No. 60), constitue l'exception qui confirme la règle. La deuxième histoire d'animaux de cette collection (No. 53) est, en fait, une allégorie pleine d'esprit

Les légendes dont l'action se passe à des endroits qui ne sont pas liés, d'une manière ou d'une autre, à la religion, sont, elles aussi, très peu nombreuses. Le conte où il est question de la mon­tagne où la fille du roi, à la recherche d'un trésor, reste enfermée à jamais, (No. 13) et de "la chambre de la Juive de Marrakech" (No. 22) sont uniques en leur genre

Nous ne pouvons pas nous étendre ici, sur la question de la relation qui existe entre les contes populaires réunis dans ce volume et la littérature ancienne de notre peuple. Mais il nous semble intéressant de signaler que plusieurs contes (Nos. 19, 45, 57) ac­cusent, sous des formes nombreuses et variées, l'influence de la littérature talmudique et midrachique

תורת אמך ◆ פרשת נצבים ◆ לאור חכמי מרוקו ◆ המלקט: הרב אברהם אסולין

תורת אמך

 ◆ פרשת נצבים ◆ לאור חכמי מרוקו ◆

המלקט: הרב אברהם אסולין

אתם נצבים היום כלכם לפני ה' אלהיכם ראשיכם שבטיכם זקניכם ושטריכם  כל איש ישראל (כט, ט).

כתב מרן רבנו יעקב אבוחצירא זצ"ל בספרו מחשוף הלבן, משה רבנו ע"ה, פירט באומרו "ראשיכם שבטיכם", לומר שלא תהיה קלה בעיניכם התשובה, שהרי ראשיכם שבטיכם זקניכם ושוטריכם כולם נצבים ועומדים על ידי התשובה, אפילו רשע גמור, ע"י התשובה יש לו קיום והתייצבות בין הראשים, דתשובה מקובלת 

ומרוצה לפני המקום. ומילת "נצבים", במילוי נו"ן צד"י בי"ת יו"ד מ"ם עם האותיות של נצבים "זו תשובה" עם הכולל. וכתב עוד בספרו פיתוחי חותם, הכוונה בכתוב, אימתי תקראו שאתם עומדים לפני ה' ויראים ממנו, בזמן שאתם חושבים בכל יום להפטר מהעולם, וכן כל יום תעשו כן כל ימיכם בתשובה, וזהו "היום" היינו כל יום ויום.

וכתב החיד"א ז"ל בספרו נחל קדומים, כי מילת "אתם", היא אותיות "אמת". ואפשר בהקדים מה שאמרו רז"ל (ויקרא רבה כא, ב), כי ע"י עסק התורה תבוא הגאולה, שנאמר (הושע ח, י), גם כי יתנו בגוים עתה אקבצם. וזהו "אתם נצבים", אתם אותיות אמת, רומז לתורה שנקראת אמת. "נצבים" בגמיטריא "קץ" עם האותיות, רמז כי ע"י התורה נזכה לקרוב הגאולה. וכן יש לרמוז במילת "נצבים" ראשי תיבות: נ'ותן צ'דקה  ב'סתר  י'ותר  מ'משה רבנו, כמובא בגמרא (ב"ב ט:).

כי בשררות לבי אלך למן ספות הרוה את הצמאה (כט, יח).

כתב הגאון רבי וידאל הצרפתי זצ"ל (התע"ח), בספרו צוף דבש, התורה מראה, שהסכנה מקומה בשרירים הלב, שמשכים אחר התאוות של העולם הזה. לכן נמצא שהסכנה טמונה בשרירים אלה, כי בלב יש את כל הכוחות הרוחנים של האדם. לכן "כי בשרירות לבי אלך", דמאן דליביה אטעייה אנוס הוא, כפי השגת הראב"ד על הרמב"ם בספר מדע (הלכות תשובה פ"ג ה"ז), שקובע: "האומר שיש שם רבון אחד אלא שהוא גוף ובעל תמונה" בכלל המינים. והראב"ד משיג וז"ל: ולמה קרא לזה מין, וכמה גדולים וטובים ממנו הלכו בזו המחשבה, לפי מה שראו במקראות ויותר ממה שראו בדברי האגדות המשבשות את הדעות. "למען ספות", הכוונה שהמחשבה יכולה ללכת בשרירות הלב, בתחילה יכולה להיות רפה ובעלת שאיפות מועטות, ובמשך הזמן עלולה להתפתח. השרירות הרוה הקבלה, עם החקירה הצמאה והדלה, וזה למען השמד צדיק עם רשע ללא הבדל.

ומחה ה' את שמו מתחת השמים (כט, יט),

כתב הגאון הרב יהודה אלבז זצ"ל   בספרו שבות יהודה א, -ג' במסורה: ומחה ה' את שמו, ומחה אל מי המרים (במדבר ה, כג), ומחה ה' אלהים דמעה (ישעיה כה, ח), יש לבאר ע"פ מה שאמרו רבותינו ז"ל (סוכה נב.), לעתיד לבא מביא הקב"ה ליצה"ר ושוחטו לפני הצדיקים, וידוע מאמר רבותינו ז"ל (זוהר ח"ב רסז.), שבשעת מיתה מלאך המות מטיף לו לאדם ג' טיפין של מרה מן הסכין. וכשמת האדם, בני אדם בוכים ומבכים על פרידתו מאתו. וזהו שאמר "ומחה ה' את שמו", ירמוז על יצר הרע ששוחטו הקב"ה, וממילא כששוחטו "ומחה אל מי המרים", היינו ג' טיפין, לפי שנעצר המות מן העולם, כמ"ש (ישעיה כה, ח), בלע המוות לנצח, וממילא "ומחה ה' אלהים דמעה מעל כל פנים", שאין להם על מה לבכות, בעגלא ובזמן קריב אכי"ר.

ואמר הדור האחרון וכו'. גפרית ומלח שרפה כל ארצה לא תזרע ולא תצמח וכו', ואמרו כל הגוים על מה עשה ה' וכו'. על אשר עזבו את ברית ה' אלהי אבתם אשר כרת עמם בהוציאו אותם מארץ מצרים (כט, כא-כד).

כתב הגאון הדרשן המפורסם הרב אברהם סבע זצ"ל, בספרו צרור המור, "ואמר הדור האחרון וכו', גפרית ומלח שריפה כל ארצה, הרצון אצלי, שכל העולם יצדיקו דין שמים, ולא יאמרו עשה להם עוול במכות הארץ ובתחלואיה. אבל כשיראו חטאתם ופשעם ויראו מכות הארץ ותחלואיה. יאמרו הם משפטי ה' אמת. ויותר היו חייבים ממה שעשה להם, וראוי שתהיה "גפרית ומלח שריפה כל ארצה לא תזרע ולא תצמיח". ואם לא תפרש כן, נראה שחסרה הגזירה והאמירה של דור האחרון והנכרי. אבל לפי שהם דור אחרון, ובנים שנולדו להם, הם ידעו והכירו עונות הראשונים. גזרו אומר ואמרו, שהם ראויים לעונש גדול, שתהיה ארצם גפרית ומלחים. אבל הגוים שלא ידעו עונות הראשונים, היו תמהים ואומר על מה עשה ה' ככה לארץ הזאת, וזהו "ואמרו כל הגויים על מה עשה ה', והתשובה שיאמרו להם: על אשר עזבו את ברית ה' אלהי אבותם אשר כרת אתם בהוציאם ממצרים. אבל בראשונים לא הוצרך לומר להם זה. לפי שהם היו יודעים שעברו ברית ה'.

הנסתרות לה' אלהינו והנגלת לנו ולבנינו עד עולם לעשות את דברי התורה הזאת (כט, כח).

כתב מרן האביר יעקב בספרו פיתוחי חותם, אפשר לרמוז, דצריך האדם בעשותו המצוות או בעוסקו בתורה שיהיו פיו ולבו שוין, כי זהו העיקר, אבל אם מעשיו משפה ולחוץ לריק יגע. וזהו שאומרים בכל יום בתפילה, לעולם יהא אדם ירא שמים בסתר כבגלוי (אוצר המכתבים עמוד ער),  ועל זה צריך האדם להיות זהיר ביותר. וזהו שאמר "הנסתרות לה' אלהינו", דהיינו המחשבות שאין מכיר בהם כי אם ה'. "והנגלות" שהם המעשים שנגלים לנו ולבנינו, צריך האדם לשתף את שניהם שיהיו הפה והלב שוין, כדי "לעשות את כל דברי התורה הזאת", דלא שייך קיום והמצוות כי אם כשיהיו הפה והלב שוין. אי נמי, רמז ל'ה' א'לוהינו ו'הנגלות ל'נו ר"ת "אלול", דבחודש אלול צריך האדם להתעורר ולשוב בתשובה שהוא עת רצון לקבלת התשובה. וג"כ ימי הדין באים, וצריך לחפש בחורים ובסדקים כל מה שעבר עליו באותה שנה בסתר ובגלוי, ולשוב על הכל בתשובה שלימה. וזהו "לעשות את כל דברי התורה הזאת", דהיינו בחודש אלול עשה תשובה כדי לתקן את כל דברי התורה הזאת.

וכתב הגאון רבי יוסף אדהן זצ"ל בספרו שופריה דיוסף (התרנ"ח). "הנסתרות לה' אלהינו… רמז, כי בימים של עשרת ימי תשובה, מלך יושב על כסא דין המלך המשפט, ויודע כל סתרי בנ"א מחשבות אדם ותחבולותיו, ואינו כשאר בתי דין של שאר הימים שאינם יודעים מחשבות בני אדם ואינם דנים עליהם. וזהו "הנסתרות", שהם המחשבות שנסתרות גם מהמלאכים ואינם דנים עליהם, בימים אלו של עשרת ימי תשובה הנה המשפט לאלהים הוא, ועל כן יעזוב רשע דרכו ואיש און מחשבותיו, ודוקא ישוב אל ה' שהוא רחמן ויוציא אותו זכאי במשפט.".

לאהבה את ה' אלהיך לשמע בקלו ולדבקה בו, כי הוא חייך וארך ימיך לשבת על האדמה אשר נשבע ה' לאבתיך לאברהם ליצחק וליעקב לתת להם. (  ל' , ב' ), כתב רבנו חיים בן עטר זצ"ל בספרו אור החיים, מאמר זה סמוך עם מה שלמעלה ממנו, שאמר למען תחיה אתה וזרעך, וגמר אמר לאהבה וגו', פרוש שטעם חפץ בחיים הוא לאהבה את ה' לשמע בקולו וגו', ונתן טעם כי הוא חייך, כי מה לאדם חיים אם לא רצונו יתברך, שעשית רצונו היא תסובב שידבק האדם בקונו, כאומרו ולדבקה בו, וזה הוא עצמו החיים בעולם הזה וארך ימים לעולם הבא והוא אומרו ואורך ימים.

"הנסתרות לה' אלוהינו" כתב החסיד הרב יצחק אברג'ל זצ"ל ממרביצי התורה בעיר מרכאש בספרו כפר ליצחק.(בקרוב נדפיס את ספרו המוכן להדפסה),  פירוש טעם הנסתר לסילוק הצדיקים בר מינן לעשות יחוד וזיווג למעלה וזהו לה' אלוקינו והטעם הנגלה "לנו ולבנינו" פירוש לכפר על הדור ולא ימות מכל לבני ישראל דבר וטעם אחר לעשות את כל דברי התורה הזאת פירוש יחזרו ישראל בתשובה כי ישאו קל וחומר אם בארזים נפלה וכו'.

ועל דרך זה פירש "פרי צדיק עץ חיים" פירש הצדיק שעושה פרי כמו עץ מהראוי חיים פירוש יחיו לעולם ולמה הקב"ה לוקח נפשות הצדיקים הקב"ה חכם ויודע בל תשחית לזה אמר כדי שישאו קל וחומר הן צדיק בארץ ישולם אף כי רשע וחוטא פירוש כל שכן רשע וחוטא ויחזור בתשובה למרמא אימתא מותר לשכר כלי וכו': או יאמר "פרי צדיק" על דרך מחלוקת "מהרימ"ט" ו"מהר"ש פרימו" בענין המחזיק והחכם שחולקין השכר אם ילמוד החכם תורה שלא לשמה חס וחלילה שלא יש לו שכר לסברת "מהרימ"ט" המחזיק גם כן אין לו שכר דאם רבי לא שנאה ר' חייא מנין לו ולסברת "מהר"ש פרימו" יש לו שכר וקשה עליו מאנשי ענתות דהתפלל ירמיה אפילו בשעה שהם עושים צדקה הכשילם בבני אדם שאינם מהוגנים ומה הועיל בתפלתו ותירץ שאני לימוד מועיל למחזיק אבל נתינת הצדקה לבדה לא תועיל להם ועוד המחזיק הוא צדיק ולכן  נוטל שכר אבל אנשי ענתות הם בעצמם רשעים וזהו "פרי צדיק" הצדיק שהוא המחזיק פירות שלו "עץ חיים היא למחזיקים בה" "ולוקח נפשות הרבה" פירוש מחזיק ביד הרבה תלמידי חכמים ונעשה בעולם הבא חכם כי מלמדין לו תורה בגן ושמא תאמר ומאי שנא מאנשי ענתות לזה תרץ הן צדיק הוא המחזיק בארץ העליונה ישולם שכרו אפילו יהיה התלמיד חכם רשע וחוטא חס ושלום לא כן אנשי ענתות הם בעצמם רשעים ואין להם שכר ועל פי זה יתפאר פירוש "אשרי האיש אשר לא הלך בתורת רשעים" טונופוס הרשע "ובדרך חטאים" אנשי ענתות "ובמושב לצים לא ישב כי אם בתורת ה' חפצו" פירוש מחזיק ביד לומדי התורה "ובתורתו יהגה" פירוש הוא בעצמו כמו רבה בר אבוה "והיה כעץ שתול" וכו' "אשר פריו יתן בעתו" שכר תורה בעולם הבא "ועליהו" שכר המחזיק "לא יבול" אפילו החכם למד של'ל "וכל אשר יעשה יצליח" פירוש הקב"ה זורען ועל ידי פירות ופירי פירות לא כן הרשעים שהם אנשי ענתות כי יודע ה' וכו':

ושב ה' אלהיך את שבותך ורחמך ושב וקבצך מכל העמים אשר הפיצך אלהיך שמה (ל, ג).

כתב הגאון רבי דוד הכהן סקלי זצ"ל (התרצ"ו), בספרו לך דוד, יש לדקדק, למה נאמר ושב שני פעמים? ונראה שהכתוב בא לרמוז לשתי גאולות. גאולה ראשונה מבבל שלא היתה גאולה שלמה, וזהו שאמר: "ושב ה' אלהיך את שבותך ורחמך", בדרך רחמנות במקצת. ובגאולה העתידה שתהיה גאולה שלמה במהרה בימינו, שכתוב "ושב וקבצך מכל העמים" וכו', וכן (דברים ל, ה), והטיבך והרבך מאבותיך, בקרוב למען שמו אמכי"ר.

ואתה תשוב ושמעת בקול ה' ועשית את כל מצותיו אשר אנכי מצוך היום (ל, ח).

כתב הגאון רבי שלום אבוחצירא זצ"ל בספרו כלי כסף, משה רבנו ע"ה אמר לכל אחד ואחד מבני ישראל "ואתה תשוב ושמעת בקול ה'", כי אמר רבי יהושע בן לוי: בכל יום ויום בת קול יוצאת מהר חורב ומכרזת ואומרת: אוי להם לבריות מעלבונה של תורה, שכל מי שאינו עוסק בתורה נקרא  נזוף (אבות ו, ב), זהו "ושמעת בקול ה', על ידי בת קול מן השמים ועוסק בתורה, ואז על ידי עסק התורה, "ועשית את כל מצוותיו אשר אנכי מצוך היום"( ל' , ח'), וכמו שאמרה הגמרא (קידושין מ:), נשאלו החכמים, תלמוד גדול או מעשה לידי מעשה, נענה רבי טרפון ואמר מעשה גדול, נענה רבי עקיבא ואמר לימוד גדול, נענו כולם ואמרו לימוד גדול שהלימוד מביא לידי מעשה. וכתב רש"י ז"ל: שהלימוד מביא נמצאו שניהם יחדיו גדול. הנלמד מכאן לימוד גדול, שהלימוד מביא לידי מעשה, דהיינו קיום ועשיית המצוות,  ונמצאו שניהם בידו, לימוד תורה  ומעשה קיום המצוות. 

מעשה רב

חוק ולא יעבור

בתו, מספרת, כי יום אחד שמעו בבית אביה הרה"צ רבי יעקב אבוקסיס זצ"ל זעקות שבר אוי אוי אוי, הפסדתי, בני הבית חשבו כי ודאי התפגר בעל חי או שנשרפה התבואה, ומיד נזדעקו ובאו אל רבי יעקב לעודדו, ומאד התפלאו לראות שלא ניזוק רכושו כלל וכלל, וכל זעקותיו לא היו אלא על שלא הספיק להשלים את סדריו בלימודי התורה.

איך לומדים תורה

כתב הגאון הגדול רבי שלום משאש זצ"ל רבה של ירושלים. ומטעם זה נקראת התורה בשם שירה, לומר לך שצריך לקרותה מתוך שמחה ושירים, ולא מתוך עצבות וגם רמז לקרותה בניגון, וקרוב לומר שמכאן הוציאו רז"ל, ונתנו לתורה טעמים וניגונים, כיון שהכתוב קראה בשם שירה, כדי לקרותה לאט לאט מלה במלה, כדרך ש"ץ הקורא בתורה בטעם וניגון, ומתוך כך יבין מה שהוא קורא, ומתעורר לקיים מה שכתוב בתורה. ודבר טוב נמצא בשירי קודש, בו בזמן שהייתי קם ל"בקשות" בכל שבת, שאותם השירים והניגונים היו נמשכים והולכים בפי, כל השבוע, וכל היום תהלתי בפי לשורר ולזמר, ומימלא נמשכת כל השבוע, וזהו ההפרש בין שמחה גשמית לשמחה רוחנית, שהשמחה גשמית "ויעבור והנה איננו", ורק בעת היותה לבד מתעוררת השמחה, ואח"כ "נשכח כל השבע", לא כן שמחה אמיתית של קודש בעייני הנפש והרוח, שגם אחר זה נמשכת והולכת זמן רב, ומרגיש טעם הדבר ופעולותו.

ארך אפים

הרב המקובל רבי יצחק כדורי זצ"ל היה ידוע כמומחה גדול גם לכתיבת קמיעות, באחת הפעמים הרב כתב קמיע שזמן כתיבתו היה זמן רב מאד, הרבנית ע"ה ראתה שהרב מתאחר לבא ולאכול את ארוחת הצהרים, ניגשה לחדר של הקבלת קהל, ובאותו זמן הרב היה רכון על כתיבת הקמיע, וכולו מרוכז בכך, הרבנית ניגשה לרב, ומרב שקיעתו של הרב, ניבהל וכל הדיו נישפך על הקמיע אחר עמל רב, נו מה אתם חושבים איך הרב הגיב… הרב חייך.

בנחת עם הילדים

פעם אחת הגיע הצדיק בליל הסדר לביתו, והשולחן ערוך כל המשפחה מחכה שהרב יתחיל, לפתע אחת מהילדות הקטנות החלה לבכות, נכנס הרב לחדר להרגיעה, ולא נרגעה – ושהה הרב עמה בחדר כשעה וחצי, עד שנרגעה לחלוטין, ורק אז נכנס הרב להתחיל בעריכת הסדר. (עונג שבת מס' 1319עמוד 17).

שבת שלום ושנה טובה  ◆  הרב אברהם אסולין.                 

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היחסים הבין עדתיים באימפריה העותמאנית – יעקב גלר

  1. מאבק הספרדים להשתלט על ארגון השחיטה והרבנותרומניוטים

היחסים הבין עדתיים באימפריה העותמאנית – יעקב גלר

המגורשים רצו לתפוס עמדות בהנהגה הפנימית של הקהילות, ולהשתלט על מנגנון הקהילות בקושטא ובאדריאנופולי. הואיל ולא בנקל קיבלו תפקידים מידי התושבים הוותיקים, חיפשו תואנות ובייחוד בנוגע לכשרונם של שוחטים, נאמנים ומשגיחים. ומתוך קנאה ושנאה העלילו עליהם והשתדלו בכל כוחם להדיחם מתפקידיהם בקהילה ולמנות אנשים משלהם.

בקושטא נאבקו המגורשים בכל כוחם לסלק את השוחט מתפקידו, אולם כשלא הצליחו, ניסו הם לפסלו בכל מיני טענות פסול, כגון שסכינו היה פגום, ושהוציא טרפה מתחת ידיו. הם הרחיקו לכת עד כדי כך, שהקימו בית דין משלהם, מבלי לשתף שום דיין רומאניוטי. ובהיעדר השוחט המואשם, שסירב להופיע בפני ביה״ד הזה, הוחלט על ידם להדיחו מכהונתו.

קהילות קטנות: הרומאניוטים

מתוך histerio

הם גרו ביוון ובאסיה הקטנה הרבה לפני שהיהודים גורשו מספרד. הם חיו ביאנינה, באתונה, בקוסטנטינופול, בסופיה ובהרבה איים יווניים. הם לא אשכנזים וגם לא ספרדים. הם פועלים לפי הלכות התלמוד הירושלמי, ולא זה הבבלי, ויש להם נוסח תפילה משלהם. הם לא מדברים יידיש ולא לדינו אלא להג יהודי של יוונית. שמות משפחה נפוצים לקהילה זו הם פסח, לויס וקנטי.

הם יהודי יוון ובולגריה המקוריים.

מדובר על הקהילה היהודית הרומאניוטית, כלומר היהודים שחיו ביוון ובאסיה הקטנה עוד לפני גירוש ספרד, אומרים אף שהם שארית של גולת בבל הקדומה. 

מדוע קוראים להם רומאניוטים? הכוונה היא ליהודי האימפריה הביזנטית העתיקה. הכינוי של האימפריה הביזנטית היה "רומאניה" (בלי קשר למדינת רומניה של היום), והיהודים הללו התיישבו והקימו בתי כנסת עם נוסח תפילה מיוחד להם, שאינו מזכיר לא את הנוסחים האשכנזיים ולא את נוסחי עדות ספרד.

את הקריאה בתורה בשבת היו הרומאניוטיים מחלקים לפי "סדרים" (שיטה לפיה קריאת כל התורה התמשכה על פני שלוש שנים, ולא על פני שנה אחת כמו שידוע לנו)- בדומה למנהג ארץ ישראל הקדום. 

הקהילה הרומאניוטית הגדולה ביותר בימי הביניים  הייתה בעיר תביי היוונית. עם הגעתם של יהודי ספרד לאיזור יוון ואסיה הקטנה לאחר שהסולטאן העות'מאני ביאזיד השני ניאות לקלוט אותם בשטחי האימפריה העות'מאנית לאחר הגירוש בשנת 1492, השתלבו היהודים הספרדים היטב יחד עם היהודים הרומאניוטיים, שעזרו להם בקליטתם. תחת השילטון העות'מאני, העיר סאלוניקי הפכה לעיר עם רוב יהודי ממש, רוב יהודיה היו ממוצא ספרדי, אך היה גם מיעוט קטן של יהודים רומאניוטיים שניהל יחד עם היהודים הספרדים את חיי המסחר והתרבות של העיר. 

כאמור, השפה של היהודים הרומאניוטיים הייתה יהודית-יוונית, כלומר יוונית בלהג יהודי עם מעט תוספות של מילים בעברית. 

בתקופת השואה, שמונים ושישה אחוזים מיהודי יוון הושמדו- חלקם רומאניוטיים. כמעט חמישים אלף מיהודי סלוניקי פונו מהעיר-בצורה כזו או אחרת. שארית יהודי יוון עלתה ברובה לישראל.  

כיום חיים בישראל כ45 אלף יהודים רומאניוטיים, אלף יהודים רומאניוטיים ביוון, חמש מאות יהודים רומאניוטיים בתורכיה-בעיקר באיסטנבול וששת אלפים וחמש מאות יהודים רומאניוטיים בארצות הברית, בעיקר במנהטן ניו יורק, שם קיים בית הכנסת הרומאניוטי הגדול ביותר בעולם והיחיד ביבשת אמריקה: "קהילה קדושה יואנינה". 

באיסטנבול קיים גם בית כנסת ליהודים רומאניוטיים. 

בשכונת נחלאות בירושלים קיים בית כנסת "בית אברהם ואוהל שרה לקהילת יאנינה", שהוא רומאניוטי. 

עם הזמן חילחל נוסח התפילה היהודי ספרדי לנוסח התפילה הרומאניוטי. 

רא״ם – שלפניו הובאה שאלה זו – הציע למנות שני שוחטים ואף אחד לא יורשה לשחוט ולבדוק בלעדי השני, וכך תימנע המחלוקת בין שני הקהלים. גם באדריאנופולי התעורר סכסוך דומה ורא״ם פייס והשכין שלום ביניהם.

העלילות הרבות שהעלילו הספרדים על הרומאניוטים בנוגע לשחיטה ולכשרות היו בלתי מבוססות, משום שהאחרונים הקפידו על חוקי התורה ומצוותיה. הרבנים הרומאניוטים ראו פגמים בספרדים אחדים ביחסם וגישתם של האחרונים בשמירת השבת. רא״ם מביא מעין הסכם בין יהודים וגויים בנוגע לעבודה בחנות בשבת. היהודי יושב בחנות בימי חול והגוי בשבת והרווח מתחלק, של שבת לגוי ושל חול ליהודי. ה״רב המנהיג״ יצא חוצץ נגד מנהג נפסד זה, שנוגד את חוקי התורה.

חילוקי הדעות התעוררו גם בנוגע לחינוך ילדי הקראים, דהיינו, בהוראת לימודי הקודש והחול לקראים,שהיו תושבים ותיקים בקושטא, עוד מהתקופה הביזאנטית, והיו להם יחסים תקינים עם בני רומאניאה. הקראים, בהיותם אנשים אמידים, העסיקו בבתיהם משרתים ומלמדים רבניים. ברם, כפי הנראה, חלק מהספרדים התנגדו לכך והטילו חרם על המלמדים, שהורו אצלם. רא״ם התנגד לכך והביא טעמים רבים לדבר.

הספרדים, שהחשיבו את עצמם, כאמור, כחכמים ומיוחסים, דרשו לעצמם לאחר מאבקם על השחיטה, משרות גבוהות יותר, דהיינו, משרת ה״רב הכולל״, תפקיד שמילאו החכמים הרומאניוטים ר׳ משה קפשאלי ור׳ אליהו מזרחי. ברם, מפאת אי־הבנות ומחלוקות שנתגלעו בין שני הקהלים על בחירת האיש, ואי־יכולתם להתפשר על מוצאו של המועמד, בטלה משרה זו. ר׳ שמואל די מדינה (רשד״ם) – מגדולי חכמי שאלוניקי במאה הט״ז – רומז על כך באחת מתשובותיו ״ובין כך ובין כך ענין הרב הנזכר לא עמד בעוונותינו שרבו, כי אם לזמן מועט״. הספרדים רצו גם לתפוס משרות של חכמי קהילות מקומיות. ביאנינה היה קיים בתחילה קהל תושבים (רומאניוטי), והמגורשים, שבאו להתיישב במקום, הצטרפו לקהל הישן להתפלל יחד. אך עד מהרה נפרדו והקימו קהל שני חדש, הביאו להם חכם מעיר אחרת, ולא הכירו בסמכותו של מרביץ התורה, החכם התושב. אולם החכם החדש לא החזיק מעמד ביאנינה ״מפני איזו איבה שהיה לו עם החכם התושבי, כי כל אומן סני(שונא) לחברו״. הוא תיקן תקנה בחרם חמור עם כל אנשי הקהל החדש (כנראה הספרדי), שבעזבו את העיר, לא יוכלו לקחת את החכם התושבי למרביץ תורה עליהם, עד עשר שנים.

יהודים בתפקידים דיפלומטיים-א.בשן

מקדם ומים כרך ו

מקדם ומים כרך ו

חיים טולידאנו

כחודש לאחר בואו של בנידאר ללונדון הגיע לשם שליח יהודי נוסף מהסולטאן. הוא פנה במכתב לשר החוץ הבריטי רוצ׳פורד ב־22 בספטמבר 1772 בבקשה להתקבל אצלו כדי להעביר לו את בקשתו של הסולטאן. יש להניח שתוכן הבקשה היה קבלת נשק ותחמושת, נושא שטולידאנו עסק בו גם בשנים שלפני כן. נוסף לתעודה הנ״ל, שכבר פורסמה, מצויות 17 תעודות בין 27 בספטמבר 1755 ל־23 ביוני 1772, המעידות על תפקידיו ופעולותיו.

בשנת 1755 שימש תורגמן למושל תטואן לצד יהודי בשם מימון אשיאול; עליו לא מצאנו כל פרטים. בספטמבר 1756 נזכר טולידאנו כסגן הקונסול של בריטניה בתטואן; ייתכן שכבר קודם כיהן בתפקיד זה. בין אוגוסט לספטמבר הוא עסק באינטנסיביות בשחרור בריטים שנשבו בידי פירטים במרוקו. בדצמבר 1759 טיפל בהשגת נשק ותחמושת מאנגליה בשליחות הסולטאן.

לגבי עשר השנים העוקבות לא מצאנו עליו כל תיעוד. דומה שבשנים אלה היה סוכנו של הסולטאן; כך הוא מוצג ב־20 בספטמבר 1769 בדיווח על המשפט שהיה מעורב בו עד אזרח אנגלי, ושלא הגיע לפתרון עוד כשלוש שנים לאחר מכן. בשנים אלה התערער מעמדו, והוא סולק ממשרתו כסגן קונסול. מעמדו ומשרתו נדונו בדרגים שונים בממשל הבריטי בגיברלטר ובלונדון, וכן אצל השלטונות המקומיים והמרכזיים במרוקו. נאמנותו לסולטאן לא הייתה מוטלת בספק, וטולידאנו נשלח, כאמור, ללונדון מטעם הסולטאן בשנת 1772. לאחר מכן לא ידוע לנו על מעשיו.

לסיכום, במשך 16 שנים לפחות (1772-1755) הוא מילא שלשה תפקידים: תורגמן המושל בתטואן, סגן קונסול בריטי בתטואן ושליח הסולטאן לאעליה.

מסעוד מגוארס

מסעוד מגוארס היה בן למשפחה שישבה בעיר סלא ועברה לגיברלטר בזמן כלשהו בין השנים 1739-1728 . הוא נתמנה סגן קונסול של בריטניה בטנג׳יר בידי הקונסול הכללי יוסף פופהם, על פי המלצתו של קומודור ספריי, מפקד הצי הבריטי בים התיכון. אין הוא נזכר אצל ההיסטוריונים שכתבו על יהודי מרוקו. בתיעוד שבידינו הוא נזכר בתפקיד זה מפברואר 1770 עד סוף שנת 1771 ; ייתכן שהמשיך גם מעבר לתאריך זה. קדם לו בתפקיד זה בטנג׳יר מפברואר 1765 עד פברואר 1768 יעקב בנידאר, שהכירו; בנידאר הזכיר את טולידאנו במכתב שכתב במלא לסמפסון ב־10 בדצמבר 1771. לא ברור מי שימש סגן קונסול בעיר זו בשנתיים המפרידות בין שניהם; אפשר שמסעוד החליף את בנידאר, אך עדיין לא נמצאו התעודות המעידות על כך.

מסעוד נזכר לראשונה ב־24 בפברואר 1770 במכתבו של מושל טנג׳יר עבד אלצאדק בן חאמד על אירוע בנמל טנג׳יר. לפי הוראת הסולטאן, כל אנייה העוגנת בנמל חייבת להיבדק. פקיד שבדק אנייה אנגלית מצא בה גלילי טבק, ובתוכם הוחבאה סחורה כדי להתחמק מתשלום מכס. לאחר שנתגלה הדבר, דקר אחד המלחים את המפקח בסכין והשליכו הימה. כשנודע הדבר לסולטאן, פקד על מושל טנג׳יר לכתוב למושל גיברלטר רוברט בויד, כי האירוע ייחקר בידי הקונסול מסעוד מגוארס, וזה דווח לבויד. עד אז אוסר הסולטאן על כל אנייה בריטית לעגון בטע׳יר ולהעמיס בה סחורה.

מקרה זה מסופר בגרסה שונה במכתבו של ג׳ורג׳ אדמם (יריבו של בנידאר) למושל גיברלטר בשם הסולטאן מן ה־12 במרס. לדבריו אמנם נמצאה סחורה מוכרחת, אבל הרצח נעשה בלא ידיעתו של רב החובל. לפיכך ביטל הסולטאן את האיסור על עגינת אניות בריטיות בטנג׳יר. אדמס האשים את הקונסול היהודי שאינו מתאים לתפקידו, וזאת מחמת דתו היהודית ובשל חוסר כישוריו לתפקיד הדורש אדם הגיוני, אשר במקרה של ויכוח בין בריטי למרוקאי יוכל להטיל מרותו ויצייתו לו מבלי לפנות למושל טנג׳יר. דומה שפסילתו עקב אמונתו היהודית אינה מבטאת את עמדתו של הסולטאן — הוא התייחס בחיוב ליהודים אחרים שמילאו תפקיד דומה — והיא תוספת אישית של אדמם. לו הייתה זו דעתו של הסולטאן, הרי שהיה לוחץ על הבריטים לפטר את מסעוד.

מסעוד דיווח לממונים עליו בשנים העוקבות בקשר להוראתו של הסולטאן למושלי הנמלים כי תועבר אספקה לאניות הצי הבריטי בלא מכס, וכי יש להעדיפן על פני אניות של מדינות אחרות."

מאחורי הקוראן-חי בר-זאב- בירורים ביהדות ואסלאם

 מאחורי הקוראן

ישו לפי התלמוד וישו לפי הקוראן

ישו מוזכר בתלמוד פעמים בודדות בלבד. במהדורות הדפוס של ספרי התלמוד שיצאו לאור ב־500 השנים האחרונות הושמטו הקטעים שעסקו בו, ובמידה והוזכר, היה זה בכינוי ׳אותו האיש'. האחריות לכך היתה על הצנזורה מטעם השלטונות במדינות שבהן הודפס התלמוד. מסיבות ושיקולים של האחראים על הצנזורה הם הורו להשמיט כל אזכור שנוגע לחיי ישו. ספר קטן, חסרונות חש״ס, ריכז את הקטעים המושמטים, ולאחרונה נתווספו הקטעים אלו בהרבה דפוסי תלמוד. ייתכן גם שנמצאים בתלמוד עוד כמה רמזים על אודותיו ועל אודות מוצאו ולידתו בכינוי ׳אותו האיש׳.

כ־170 שנה לפני חורבן בית המקדש השני התחוללו מהומות קשות בארץ־ישראל. חכמי ישראל, שנמנו עם כת הפרושים, נרדפו על־ידי מלכי החשמונאים האחרונים – הבולט שבהם אלכסנדר ינאי, שנהפך לצדוקי. בעקבות הרדיפות נאלצו חכמי הפרושים לברוח למצרים. בין הבורחים היה גם רבי יהושע בן פרחיה, גדול חכמי ישראל בזמנו, ותלמידיו, וביניהם ישו. כשהמצב בארץ־ישראל נרגע, חזר רבי יהושע בן פרחיה עם בני ישיבתו לארץ־ישראל. בדרך לנו בפונדק. הרב שיבח את בעלת האכסניה על הכנסת האורחים הנאותה שערכה לבני הישיבה. כשישו העיר ש״עיניה כעורות״,סילק הרב את תלמידו מן הישיבה, ובביזיון גדול. כמה פעמים ביקש ישו רשות מרבו לשוב לישיבה, ולבסוף ניאות רבו לקבלו; אבל כשבא ישו לפניו, היה רבו באמצע קריאת שמע והחווה לישו בתנועת יד שאינו יכול לענות לו. ישו טעה ופירש זאת כתנועת יד הדוחה אותו, החליט לעשות מעשה ויצא לתרבות רעה. וכך מתבטא התלמוד: ״ישו הנוצרי כישף והסית והדיח״.

כלקח ממעשה זה אומר התלמוד שם: ״לעולם תהא שמאל דוחה וימין מקרבת, ולא כיהושע בן פרחיה שדחפו לישו הנוצרי בשתי ידיו״.

הוא נהרג בבית דין בעיר לוד. התלמוד מזכירו לגנאי בשם התואר ׳התלמיד שהקדיח תבשילו ברבים׳,כלומר, שפירש את התורה בצורה מסולפת. המילה ׳תבשיל׳ מרמזת בדרך כלל על התנהגות לא מוסרית, וישו עשה זאת ׳ברבים׳, בפומבי.

כך מציג התלמוד את חיי ישו ומפעלו. מהקוראן נראה בעליל שהוא נתפס באופן שונה לחלוטין: היהודים לא קיבלו את ישו מפני שהיו כופרים במשה ובתורה, אבל לדברי התלמוד, המספר שישו הסית והדיח, הסיבה הפוכה: בגלל אדיקותם במשה ובתורתו דחו את ישו ואת אלה שנהו אחריו. תלמידיו, הנקראים ׳השליחים׳, ובראשם פאולוס, אכן המציאו דת ופילוסופיה מחודשות, שאף־על־פי שבחלקה היא נסמכת על התורה, מכל מקום חלק נכבד ממנה סותר ונוגד במפורש את האמור בתורה. תלמידי ישו התירו בהחלט לעבור על דברים, שעל־פי התורה אסורים בתכלית. עיון באוונגליון מורה, שסיכום רעיונות של פאולוס וחבריו הם אלה: א. היהודים הם בעלי עברות; ב. בגלל העברות האלו אין לבורא עולם כבר אהבה לעם ישראל; ג. כיוון שכך, כבר אין סיבה שיהיה הבדל בין יהודי לשאינו יהודי; ד. על־כן ראוי שיהודים ולא יהודים יחיו ביחד ויקיימו אותן המצוות: ה. כיוון שאין האומות מסוגלות לקיים כל המצוות, על היהודים לעזוב את רוב המצוות ולהשאיר רק קצתן, את אלה שגם האומות מסוגלות לקיים. כאלה הן גם דוגמות האסלאם.

בתלמוד מבואר שאלה הם רעיונות האוונגליון: שבת קטז א: ״הללו שמטילין קנאה ואיבה ותחרות בין ישראל לאביהן שבשמים על אחת כמה וכמה״; וראו בפירוש המהרש״א שם. אבות הכנסייה התפלמסו רבות עם ראשי חכמי הפרושים בפני קיסר רומא: האם אחר החורבן יש עוד אהבה לבורא כלפי היהודים? והאם יש עוד הצדקה לדת היהדות? ראו לדוגמה בכורות ח, ב.

האוונגליון פתח את השער לאנטישמיות בהעמידו את חכמי הפרושים והעם שנהה אחריהם באור שלילי וגרוע. אנשי הכמורה דבקו ב׳מסורת׳ זו של אנטישמיות קנאית ובמשך כל הדורות בלטו בגישתם האכזרית ליהודים. השיא היה בהתנהגותן של אומות אירופה וראשי הכנסייה בימי מלחמת העולם השנייה. התלמוד (שם) אומר: ״ישו זקף ׳לבינתא׳ והשתחווה לה״.

לפי התלמוד, המילה הארמית ׳לבינתא׳, לבנה, בא משורש ׳לבני בניי, כלומר לבני בנים, כי בלבנים בונים בניין שקיים לדורי דורות. ייתכן שהתלמוד מבקש בבטוי הזה לרמוז שישו הניח את האבן הראשונה לדת חדשה שיש בה סגידה לאיש, כעין עבודת אלילים, ושהדת הזאת, הנצרות, תתקיים לדורי־דורות.

כבר הבאנו שהקוראן מצדיק את דעתו של ישו לגבי היהודים בני זמנו: אלה שהאמינו בו היו צדיקים, ואלה שלא האמינו בו היו רשעים.

פרשה זו של סוגי היהודים בזמנו של ישו והתנהגותם צריכה בירור, אבל כתבי הנצרות והקוראן קיצרו במקום שהיה עליהם להאריך. המתבונן על ההיסטוריה, כפי שנמסרה אצל היהודים מדור לדור, וכפי שהיא יוצאת מדברי התלמוד וכן מדברי פלביוס ועוד מקורות, נוכח לדעת שהמציאות איננה כמו שתיארו כתבים נוצריים והקוראן. חכמי הפרושים התנהגו בצורה מרוממת וקיימו את התורה, בין בדברים שבין אדם למקום ובין בדברים שבין אדם לחברו, וחלק הגדול שבעם היהודי נמשכו אחריהם. והם, החכמים האלה וההמון הנמשך אחריהם, דחו את ישו ובשורתו מחמת דבקותם בתורה. וראה בנספח, שבו ביארנו פרשה זו באר היטב.

מקנס-ירושלים דמרוקו י.טולידאנו

מכנאס

קבורה בארץ ישראל

בכל מוצאי חג הפסח ב״ליל המימונא״ היו באים רבים מבני הקהילה לקבל את ברכת רבינו, והוא עצמו מושיט להם בידו מיני מתיקה — לברך עליהם.

תוך הבאים היה עני אחד זקן מופלג בשנים ושמו: אברהם הכהן ז״ל, והיה סמוך על שולחן רבינו במשך כמה שנים. זקן זה בכל ״ליל מימונא״ היה מניח את ידו על ראש רבינו ומברך אותו, ורבינו היה עונה אמן אחר כל ברכה וברכה היוצאת מפיו. בסוף דבריו היה מוסיף ואומר: יהי רצון שאזכה לעלות לארץ ישראל. ורבינו עונה אמן.

אחר זמן נפטר לבית עולמו. ומקום קבורתו — בבית הקברות הישן על יד מר זקני רבי אהרן סודרי ע״ה.

ובאותה חלקה היה קבור עשיר אחד ושמו גם כן אברהם הכהן ז״ל. והיה בעל חסד, ומכספו פיזר נתן לאביונים. והשאיר צוואה לבניו שיעלו את עצמותיו לארץ ישראל.

לימים באו בני העשיר לקיים צוואת אביהם, באו בקשר עם חברה קדישא של מקנם, והללו טיפלו בעצמות אביהם — אברהם הכהן — ובטעות לקחו את עצמות אברהם הכהן העני והעלו אותם לארץ ישראל, וקברו אותו בהר הזיתים. וכך זכה שתפלתו התקבלה. כשביקרו בניו של העשיר במקנס, נודעה להם הטעות ושוב חזרו וטיפלו בעצמות אביהם והעלו אותו וקברו אותו על יד אברהם הכהן העני.

סיפור זה שמעתי מהדודה הרבנית רחל ע״ה אשת רבינו. וגם מפי נכדתו של אברהם הכהן העני, יהי זכרם ברוך.

עפר מקברו — כסגולה

באחד הימים בא אלי אחד מידידי — ושמו שלום מרציאנו — שזה זמן רב לא ראיתיו. הוא היה מתלמידי רבינו. ובקשה בפיו שאתלווה אליו לבני ברק להשתטח על קיברו של רבינו. לשאלתי על מה ולמה, סיפר: שיש לו נכד שקרוי על שמו הוא. ונכדו זה שעדיין רך בשנים, לפני כמה שבועות נכנסה בו כעין רוח שטות, ואינו רוצה להסתכל בפני הוריו. ורק נדבק בסבא בקשר חזק, ובני הבית לא יכלו להשפיע עליו לחזור להוריו. ונכדו זה אינו נותן לו לצאת לעבודה או לכל מקום אחר וצרתו צרה.

ואני לתומי אמרתי לו, שמע נא! יש עימי בבית קצת עפר מקברו של רבינו, קח ממנו ודלל אותו בכוס מים ותמרח על פניו, וזכות רבינו הצדיק תעזור ותינצל מצרתך, ידיד זה עשה כאשר אמרתי לו, ולאחר זמן מה חזר ובא לבשרני שאכן זה עזר והילד חזר מיד לחיק הוריו.

דאגתו לזולת

לפני עלותי ארצה בשנת תשט״ו, נבחנתי אצל רבינו בדיני שחיטת עופות, כי אמרתי אולי אצטרף לפרנסה זו במשך חודשי קליטתי, עד שאסתדר באה״ק ואעביר בעז״ה את בית דפוס שלי שהיה בחו״ל, באמצע המבחן והנה דופקים על דלת הבית, לפי פקודת רבינו פתחתי את הדלת, והנה אשה אחת שגרה ברחוב ע״ש סבי ר׳ ישועה סודרי ז״ל מתייפחת וממררת בבכי, פנתה אלי ואמרה תבקש מכבוד הרב שיתן לי רשות ואשפוך ליבי לפניו, רבינו נענה לבקשתה, ואז סיפרה שאסרו את בעלה באזיקים והובילו אותו לבית סוהר והאשה אובדת עצות ואין לה במה לפרנס את שמונה ילדיה יען בעלה חייב לבעל החנות שכירות של שתים עשרה חודש, ואין לו במה לשלם חובו והנה עכשיו מתקרבים ימים נוראים ומה יהיה עם בעלה ועם שמונת ילדיה. רבינו לא היסס פנה אלי ואמר: יצחק! אתה מכיר את האשה הזאת? אמרתי למורינו שמוכרת לי מהשכונה ודבריה כנים, שם ידו לכיסו והוציא שטר של 100 (פרנק) וכן נתן לי רשימה של אנשים הגונים שאגש לגבות מהם בשליחותו, ובמשך כשעה חזרתי עם סכום מכובד ולמחר רבינו ע״ה הלן לפחה, לשופט המוסלמי, ושילם את החוב הדרוש בשביל האיש בשם מכלוף עמר ז״ל ושיחרר אותו מיד, מבית הסוהר.

הספרייה הפרטית של אלי פילו – השדה מן המדבר – נהוראי מאיר שטרית

השדה מן המדברהשדה מן המדבר

נהוראי מאיר שטרית

סיפורים מהאפוס של יהודי מרוקו

בעריכת אילן שיינפלד

נהוראי  מאיר שטרית נולד במרוקו עלה לישראל בשנת 1963, למד ספרות ומקרא, כיום עובד ציבור ועוסק במורשת יהדות מרוקו. ספרו הראשון " אימת החלום " ראה אור בשנת 1983 במהדורה שניה בשנת 1987.

קורא יקר….

חיי יהדות מרוקו קפולים בסיפורים רבים.

כל סיפור, על דמויותיו השונות, מתאר אירועים שהתרחשו בממש, בקבוצת עיירות שכנות.

זאת, פרט לסיפור האחרון, הנסוב סביב המללאח בעיר פאס.

הספר " השֵׁדה מן המדבר " הוא קובץ סיפורים קצרים, הלקוחים מהחיים ומשקפים את הווי יהודי מרוקו, כיחידים וכקהילה, בתקופות קשות ורחוקות.זהו חומר מקורי המתפרסם כאן לראשונה…..

Les veilleurs de l'aube-V.Malka

L'étonnant avec un tel personnage et ce qui frappait en premier chez lui, c'est qu'avant d'être un musicien accom­pli et un fin poète, Bouzaglo était d'abord un homme d'une foi profonde. Il l'exprimait dans les larmes qui, durant les veillées du shabbat, perlaient de temps à autre à ses yeux éteints. Il la disait avec grâce et puissance le jour de Kippour, alors qu'il dirigeait les offices à la syna­gogue et que des centaines de fidèles venaient l'écouter. La solennité de Kippour prenait avec lui une dimension particulière. Métaphysique et solaire. « C'était quelque chose de très impressionnant » dit Haïm Louk. « Il m'arri­vait de déserter ma synagogue pour aller ce jour-là l'écou­ter », dit de son côté le rabbin Méir Attias. Il faut avoir vécu cela, ne fut-ce qu'une fois, pour comprendre le concept juif de repentance et de techouva (retour). Les fidèles l'écoutaient comme s'il se fut agi du grand prêtre, officiant avec majesté au Temple de Jérusalem. Ils sui­vaient tous dans un rituel. Lui connaissait tout, par la force de sa disgrâce, par cœur. Il lui arrivait même de corriger de la voix le texte écrit dans les livres. Et nul parmi les fidèles ne se serait autorisé à faire la moindre observation.

  1. Un expert de l'œuvre de David Bouzaglo, Méir Attias, nous a confirmé cette confidence du poète, au cours d'une rencontre dans son domicile à Jérusalem, le 29 janvier 2009.

Tous savaient qu'il avait sûrement raison contre le livre qu'ils tenaient à la main.

On pouvait alors reprendre à son propos ce que le grand écrivain du monde ashkénaze Cholem Aleikhem disait du chantre Yossele :

Jamais fidèle parmi ceux qui priaient n'entendit une telle prière. […] Sa voix était tendre comme s'il voulait réveiller le cœur du public et lui rappeler qu'il y a dans le monde des pauvres infortunés et que le devoir de cha­cun était de voler à leur secours et de les aider afin qu'ils ne meurent pas de faim. […] Et le public était fasciné comme s'il se trouvait dans un autre monde.

Du chantre Yossele Rosenthal le grand rabbin d'Israël, Abraham Kook, dit en son temps : « Des anges chantaient par sa voix. »

La foi de ses pères, David Bouzaglo la chantait dans le moindre de ses poèmes, dans le plus banal ou le plus ordi­naire de ses chants. Elle était sérénité, acceptation de son sort parce qu'on ne discute évidemment pas les décrets du ciel. Elle était aussi interrogation. Mais elle était surtout humilité. Nulle trace d'agressivité. Rien d'un homme pré­somptueux ou d'un donneur de leçons. Cette foi était sup­plication et dialogue avec le ciel. Un homme prie en pleurant et en levant ses yeux morts vers le maître des univers et des destinées humaines, et les fidèles, jeunes ou vieux, lettrés ou pas, en ont les tripes remuées.

Il arrivait aussi que cette foi s'exprime concrètement dans la vie pratique (« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? » disait un autre poète, français celui-là). Ainsi cet homme qui, comme tous ceux qui, avant lui, avaient choisi le même type d'activité, avait bien du mal à joindre les deux bouts, réservait-il la moitié de ses gains à une institution appelée tsédaka basséter. Il s'agissait de donner à des pauvres sans se faire connaître. Anonymement. Un homme donne à un autre qui donne au nécessi­teux, celui-ci ignorant du coup la réelle identité de son bienfaiteur. La chose étant secrète, comment la sait-on alors ? Les disciples du maître, témoins de la chose, s'en vont répéter cela dans la ville.

David venait en aide également à des chantres synagogaux vieillissants, en espérant, malgré sa cécité, ne jamais se trouver lui-même dans leur situation et leur désespoir, abandonnés un jour par leurs cordes vocales puis par leurs fidèles. Et, plus grave encore, par leurs mécènes.

Epreuves et liberation. Joseph Toledano

epreuves-et-liberation

Redoutant les effets néfastes de ce boycott, l'Allemagne pressa les autorités du Protectorat d'y mettre fin, avant qu'il ne se développe davantage, arguant de la clause de la " porte ouverte ", adoptée par la Conférence d'Algésiras de 1911. Ce dernier garantissait la liberté de commerce à toutes les nations et interdisait toute mesure discriminatoire contre l'un des pays signataires. Au-delà de l'impact économique, entraient aussi en ligne de compte les considérations de prestige. Il était insupportable pour Berlin que le Maroc, sur lequel, jusqu'au début des années 1910, elle avait disputé la prédominance à la France, soit le seul pays économiquement fermé devant elle ! A Tanger, ville ouverte à tous, en raison de son statut international, les appels au boycott prirent un ton encore plus militant, comme le rapportait le représentant des intérêts économiques allemands dans la ville. Il fit état d'un long tract en espagnol signé Yeshouron, diffusé le 19 mai 1933, qui justifiait l'abstention des délégués de la communauté juive à l'Assemblée Législative, dans le vote sur le nouveau statut des agents économiques allemands au Maroc. Le tract expliquait qu'en l'absence de possibilité de pression politique, le boycott était un moyen de défense légitime non violent contre le monstre nazi. Les consignes de boycott concernaient les marchandises et les navires allemands, l'interdiction de louer des bâtiments ou des équipements, de travailler dans les firmes allemandes ou d’employer des salariés allemands, de leur fournir la moindre information. Il s'agissait de dénoncer aux autorités les actions de propagande politique allemande, bref de prévenir toute relation commerciale, sociale et culturelle avec les Allemands, tant que Hitler n'aurait pas changé sa politique " qui aboutit à la destruction de la science et du progrès

La réaction française au mouvement de boycott ne pouvait être qu'ambiguë. D'un côté, les milieux coloniaux, satisfaits de cet affaiblissement de la concurrence allemande, craignaient de plus que, sous couvert d'ouverture économique, Berlin ne renforce son influence politique alors que la guerre du Riff avait prouvé la vivacité du nationalisme marocain. De l'autre, le ministère des Affaires Étrangères ne voulait pas d'épreuve de force avec le nouveau régime nazi. Il lui fallait également tenir compte des menées espagnoles qui saisissaient toutes les occasions pour critiquer la politique française au Maroc – comme le faisait par exemple le journal de Madrid La Opinion 

L'origine de la réaction vigoureuse des Juifs du Maroc contre l'Allemagne s'explique par les informations persistantes et étendues sur plusieurs colonnes que les journaux de la zone française donnent aux persécutions nazies. Cette campagne est menée au moment même où l'on discute de la réouverture des consulats allemands dans cette zone. Nous aussi protestons contre les atteintes aux droits de l'homme commises par les nazis, mais nous ne pouvons pas ne pas souligner la façon dont cela est exploité par les Français à leur avantage propre

En conséquence, sur les consignes de Paris qui ne voulait surtout pas envenimer inutilement ses relations avec Berlin, la Résidence demanda avec fermeté aux dirigeants de la communauté juive d'adopter un profil plus bas — pour éviter aussi d'indisposer la population musulmane, peu habituée à voir les Juifs prendre publiquement position sur une question politique. En effet, au boycott économique s'ajoutaient la condamnation morale, l'expression politique de la solidarité avec les frères opprimés, alors que la Résidence était accusée de ne pas accorder la même liberté aux manifestations de solidarité avec les "frères musulmans de Palestine ". On s'étonnait dans les milieux musulmans de voir les Israélites des grandes villes organiser des réunions de protestation contre l'antisémitisme hitlérien. En effet, à l'époque des incidents en Palestine en 1929, les Musulmans s'étaient heurtés au refus formel de tenir des meetings de ce genre et à l'interdiction de toute quête en faveur de leurs coreligionnaires. Les commerçants musulmans, de leur côté, s'insurgeaient contre les projets de boycottage des produits allemands au moment où ils avaient envisagé, avec satisfaction, la réapparition sur le marché marocain de marchandises d'un " négoce profitable 

Dans son rapport à Paris, le Délégué à la Résidence, Urbain Blanc, écrivait : "Jusque-là, les Juifs prenaient soin de passer inaperçus et voici que maintenant, ils apparaissent au grand jour comme une masse homogène, consciente de sa force et de sa valeur… suscitant en retour l'antisémitisme de leurs voisins musulmans… L'Arabe réagit — telle est la cause de l'antisémitisme. C'était de l'imprudence, l'organisation de ces meetings où les indigènes ont vu avec surprise les hommes du mellah mêlés aux Israélites plus évolués, associés intimement pour manifester leur solidarité avec les persécutés d'Allemagne

Pour le conseiller commercial de l'Allemagne au Maroc également, c'étaient bien les consignes de boycott qui étaient à l'origine des incidents sporadiques entre Juifs et Arabes. Dans son rapport à Berlin, il prétendait que la grande hostilité des Arabes envers leurs voisins juifs s'expliquait par la manière dont les journaux français du Maroc (paraissant également en langue arabe) avaient monté en épingle les atrocités dont seraient victimes les Juifs en Allemagne — afin de porter atteinte au commerce allemand dans ce pays. Mais ce soutien moral accordé aux Juifs, les avait rendus arrogants dans leurs relations avec les Musulmans qui profitaient, selon lui, de la moindre occasion pour se venger

Reflexions sur l'origine des Juifs des regions nord-sahariennes

A cette présence judaïque qui dans l'Antiquité nous paraît relative­ment faible, bien que plus importante que dans les autres provinces de l'Occident, s'oppose curieusement l'ensemble des documents du Moyen Age et des Temps modernes qui révèlent une toute autre ampleur des communautés Juives chez les Berbères

Il serait trop long, et cela dépasserait largement les dimensions que nous voulons donner à cette communication, de faire seulement le recensement de tous les textes qui montrent un renversement complet de la situation. Dès les débuts de l'époque musulmane, au moment même de la Conquête, il semble bien que les communautés juives apparaissent non plus dans un cadre urbain, comme sous l'Empire romain, mais organisées en tribus. Même si nous faisons preuve d'un esprit hypercritique à l'égard de sources, qui paraissent en grande partie légendaires, nous ne pouvons repousser totalement l'impression très nette d'une augmentation de la population juive ou judaïsante à partir du Ve et surtout du Vie siècle et d'une ruralisation de cette population. Certes, on insiste certainement à tort sur le personnage de la Kahéna, reine de la tribu aurasienne des Jarawa qui comme la plupart de ces contribules aurait été de religion juive. Cette héroïne berbère s'appelait en réalité Dahiya et son père Mathia porte un nom hébreu mais qui peut être aussi chrétien. Il n'est pas impossible que le surnom qui lui a été donné par les auteurs arabes "Kahina" (devineresse) ait contribué à accréditer son origine juive par confusion avec le nom de Kohen. Il n’empêche que des tribus entières comme les Mediouna étaient et restèrent juives. Le nom de Medioni est d'ailleurs exclusivement porté par des Juifs au Maghreb. Cette tribu nomadisait dans le Maghreb central, dans l'actuelle Wilaya de Tlemcen. Pendant les premiers siècles de la domination musulmane des principautés juives ou de Berbères judaïsants s'organisèrent; celle du Touat ne disparaîtra qu'au XVe siècle. Dans les nouvelles villes, comme dans les anciennes cités, des communautés juives prospèrent: à Kairouan, où brille l'école rabbinique la plus célèbre après celle de Bagdad et où, sous les derniers émirs aghlabites et le premier calife fatimite, la médecine de cour est assurée par des Juifs tels Ishak ben Amrane et Ishak ben Soleîman; à Fez, où, dès la fonda­tion, les Juifs occupent tout un quartier, celui d'Aghlen et où le gram­mairien Iehouda ben Karish, né à Tahert, participe sous Idriss II à la jeune renommée de la capitale. Comment s'étonner, dès lors, que les Juifs participent activement à la vie politique? Souvent conseillers des émirs, ils n'hésitent cependant pas à donner le signal de la révolte tel cet Abou el Faradj (l'homme au coq) dont An Nuwayri dit qu'il était Juif et qui, au Xe siècle, souleva les Kétama contre les Zirides

Or cette population judéo-berbère était, pendant le Haut Moyen Age, bien plus importante, relativement à l'ensemble de la population, qu'elle ne le devînt au cours des siècles car il faut tenir compte des conversions forcées et massives exigées par les Almohades au Xlle Maïmonide, trois siècles avant les Marranes, précise à cette occasion que la conversion cachée n'est pas un péché si elle s'accom­pagne d'une fidélité secrète. Il n’empêche que des communautés en­tières comme celles de Tlemcen et de Sigilmassa disparurent alors. Les siècles suivants virent ainsi disparaître celles de Tamentit et du Touat, et encore au XVIIIe siècle, si on croit A. Cahen, qui écrivait en 1866, les Juifs de Touggourt furent contraints de se convertir à l'Islam par décision de Bou Djellab, sultan de la ville. Ces convertis constituèrent le groupe social des Mehadjerin, qui demeure le plus riche de la ville et garda des relations étroites avec les communautés juives des autres villes du désert

Ce peuplement fut, en effet, particulièrement important dans la zone prédésertique et c'est, je crois, cette répartition qui peut nous donner la clé de son origine. Recherchons tout d'abord l'âge des premières manifestations. Certes, Saint Augustin nous fait connaître la présence de Juifs à Tozeur" mais c'est là un fait isolé et qui peut être mis en relation avec les communautés tripolitaines. On peut songer à des groupes de commerçants établis dans le Nefzaoua et le Djerid pour le commerce des dattes et des produits caravaniers. En fait l'arrivée massive de Juifs ou la conversion de nombreux Berbères au Judaïsme -"est faite dans ces régions avant la conquête arabe, comme tend à le montrer l'histoire, même légendaire, de la Kahina

De nombreux auteurs pensent expliquer cette expansion du Judaisme par les persécutions ordonnées contre les Juifs par l'administration byzantine: les Juifs chassés de Carthage et de Tripolitaine et, plus à l'Est, de Cyrénaïque, auraient gagné le désert et auraient con­verti les tribus dans lesquelles ils trouvaient refuge. Cette explication ne me paraît pas recevable car je ne pense pas que quelques décennies aient suffi pour, à la fois, intégrer les communautés juives et judaïser des tribus entières

En revanche, faire remonter à l'échec de l'insurrection juive de Cyrénaïque (en 115-118) le développement, sous l'influence des Zélotes, de communautés juives du Désert qui n'auraient atteint le Maghreb que quatre à cinq siècles plus tard est aussi illusoire car le mouvement paraît beaucoup trop lent et insuffisamment documenté

C'est cependant de Cyrénaïque et de la Tripolitaine voisine, qui dans l'Antiquité étaient des provinces où l'implantation juive était ancienne et puissante, que vinrent nécessairement les ferments sinon les groupes qui contribuèrent à judaïser une partie de la population des régions prédésertiques du Maghreb. A mes yeux, le vecteur prin­cipal est l'apparition, à la fin du Ve siècle des groupes chameliers, des nomades Zénètes, ces Néoberbères qui vinrent s'enfoncer comme un coin dans la masse des Paléoberbères Sanhadja descendants des Numides, des Maures et des Gétules de l'Antiquité, les séparant en deux masses principales, les sédentaires montagnards au nord et à l'est, les grands nomades au Sahara central et occidental (Lemtouna et Touareg). On peut suivre entre le IVe siècle et le Moyen Age le lent déplacement de ces tribus Zénètes. Le cas des Louata (les Levathae des auteurs latins) est particulièrement démonstratif, on les voit passer successivement du Sud de la Cyrénaïque au voisinage de l'Aurès puis dans le Maghreb central, tandis que la tribu des Maghrawa se répand de l'Ifriqiya méridionale au Maghreb el 'Aqsa. C'est donc une large bande prenant en écharpe le sud du Maghreb central, l'Oranie et une bonne partie du Maroc et le nord du Sahara qui passe ainsi sous le contrôle des Zénètes. Or, si de nombreuses communautés juives sont liées indiscutablement à ce groupe néoberbère, il faut bien reconnaître qu'elles font pratiquement défaut chez les groupes paléoberbères sanhadja, qu'ils soient Kabyles ou Touareg

La liaison entre les Juifs maghrébins et les Berbères principalement zénètes me paraît donc indéniable. L'existence de textes liturgiques en langue berbère, telle que la Haggadah de Pesah retrouvée à Tinrhir dans le Todrha (sud-marocain) et publiée par Mme Galand et M. Zafrani n'est pas en contradiction avec cette opinion

?Mais pourquoi les Zénètes auraient-ils été les vecteurs de cette judaïsation

Aucune réponse satisfaisante ne peut être donnée à cette question

possible que l'ébranlement initial des Zénètes se soit accompa­gné d'un brassage de populations et que plusieurs groupes juifs de Cyrénaïque et de Tripolitaine, déstabilisés par de multiples persécu­tions mais conservant la tradition zélote et prosélyte, se soient joints aux tribus berbères dans leur lente progression vers l'Ouest. Cette association se serait faite d'autant plus facilement que ces groupes juifs auraient pu conserver ou reprendre une vie nomade.

Si les Zénètes viennent de plus loin encore et descendent vraiment des Himyarites sud-arabiques les possibilités de judaïsation sont encore plus fortes et plus anciennes. Les Falasha d'Ethiopie, qui furent séparés de la Synagogue avant la rédaction du Talmud, sont les témoins de ce très ancien prosélytisme dans la corne est de l'A­frique

On ne saurait, enfin, s'étonner que quelques tribus berbères aient pu être partiellement judaïsées en ces premiers siècles du Haut Moyen Age puisque en d'autres lieux et au même moment les Khazars de la Basse Volga se convertissent en masse au Judaïsme.

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